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Mai 2011

 

MES ANIMAUX DE COMPAGNIE ET MOI. XIV. PAPRIKA, CHIEN TECKEL.

10.Le bien curieux duo de Paprik avec Moon, autre chien accueilli

 

Juliet HAAS,  h.juliet1@rambler.ru 

 

 Cet article est le treizième d’une série de témoignages de Juliet en remontant à sa petite enfance.

Les trois premiers se trouvent à CLIC1,  CLIC2,  CLIC3

Les huit  suivants se rapportent déjà au chien Paprika :

Haas Juliet (2009), Mes animaux de compagnie et moi. IV. Paprika, chien teckel.

1.     « Je fais connaissance »  

Haas Juliet (2010), Mes animaux de compagnie et moi. V.Paprika, chien teckel.

2.     Paprik dans toute sa grandeur

Haas Juliet 2010), Mes animaux de compagnie et moi. VI. Paprika, chien teckel.

     3. ''Je pars vivre seule avec Paprika,et...je l'emmène à l'école''

Haas Juliet (2010), Mes animaux de compagnie et moi.VII. Paprika, chien teckel.

    4. « Paprika avec….mon amoureux, les jeunes filles, les contrôleurs de train, et autres gens »!

Haas Juliet (2010), Mes animaux de compagnie et moi. VIII. Paprika, chien teckel.

    5. « Jamais deux sans trois »

Haas Juliet (2010), Mes animaux de compagnie et moi. IX. Paprika, chien teckel.

 

    6 .Arrivée de la chatte ''Melusine'',stage en Italie,voyage dans le sud de la France

 

Haas Juliet (2010), Mes animaux de compagnie et moi. X. Paprika, chien teckel.

 

  7. Retour à Paris, Paprika s’offre mon jambon, nous invite au restaurant, séduit la restauratrice, a une surprise avec deux dames très spéciales

 

Haas Juliet (2011), Mes animaux de compagnie et moi. XI. Paprika, chien teckel.

 

 8. Paprika initie la chatte Melusine à l’amour. Paprik et Melusine accompagnent mes études de musique

 

 Haas Juliet(2011, Mes animaux de compagnie et moi. XII. Paprika, chien teckel.

 

9. Des épisodes de fugue de Paprika déjà, de la chatte Mélusine aussi.

 

Haas Juliet (2011)°, Mes animaux de compagnie et moi. XIII. Paprika, chien teckel.        

 

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Peu à peu,je me rapprochai de Boubout,malgré le fait qu'il avait très peu de temps libre,étant professeur de philo et rédacteur en chef d'une revue d'opéra qu'il avait créée,et qui remportait un vif succès,vu sa qualité indéniable.

Un soir,vers le mois de Juin,en remontant Paprik de sa promenade vespérale,Boubout me dit:

''Il y a un chien en bas,attaché à un arbre,qui ressemble à Moon!''

Moon était un bébé croisé teckel-fox terrier dont nous étions tombés amoureux lors d'un week-end dans le Morvan.Mais sa maîtresse voulait le garder,car il était le seul de la portée à avoir l'air d'un fox,et il était,paraît-il,le portrait de sa mère,écrasée par une voiture quelques jours plus tôt.Les trois autres étaient à céder,mais c'était Moon que nous aurions voulu.

''Qui ressemble à Moon?''dis-je.''Et pourquoi tu l'as laissé?Il a été abandonné,peut-être,je vais aller voir!''

Je pris une des laisses de Paprik,puis je descendis,et trouvai un animal extraordinaire: il était un peu bringé,avec les poils disposés comme ceux d'une hyène,pauvres,ternes,aux longueurs inégales.Une sorte de crête à poils durs sur le dos dépareillait encore le tout.Ses moustaches à poils durs étaient sales et mal peignées.

Il était haut sur pattes,tout déginguandé,et sa queue formait un espèce d'appendice d'une quinzaine de centimètres,tordue au bout en tire-bouchon.

C'était un bâtard à base de schnauzer.

Il était d'une laideur rare pour un chien.Mais son regard désespéré,résigné,lamentable et perdu avait quelque choses de si humain que je ressentis presque un malaise.

Je me penchai vers lui doucement,lui tendis ma main à flairer,puis le caressai sur sa tête.C'était un mâle.

Son collier était vert,avec une plaque non gravée,et une corde solide tenait la bête attachée à l'un des marronniers du boulevard.

Je regardai ses oreilles: aucun tatouage.Je soulevai ses cuisses,rien non plus.

Personne aux alentours.J'attendis un moment: seul le murmure de la brise dans les feuilles,qui me caressait comme je caressais le chien.Il avait été bel et bien attaché là intentionnellement,abandonné.

Je le détachai de l'arbre,lui mis la laisse,et lui dis stupidement:

''Où habites-tu?Je te suis,essaye de rentrer chez toi.''

Le pauvre chien fit quelques pas,fatigué,complètement abasourdi.Puis il s'arrêta.

Je renonçai:

''Je vais te remonter à la maison,et t'emmener chez le vétérinaire,tout de suite.Tu as besoin de soins et d'un bon bain.''

Je rentrai,et dis à Boubout:

''Je vais chez le véto ouvert jour et nuit,je ne peux pas le garder dans cet état,je ne voudrais pas qu'il colle quelque chose à Paprik!''

Boubout décida de m'accompagner.

Et nous partîmes à la clinique,où le vétérinaire constata l'abandon et le manque de soins.Mais il n'était pas malade.Je demandai un tatouage,les vaccinations,le tout au nom de Moon,une vermifugation,et un bon bain avant de le reprendre le lendemain.

Je me demandais ce que Paprika allait dire,car Boubout l'avait enfermé dans la chambre lorsque j'étais remonté

,et il ne l'avait donc pas vu.

Lorsque nous arrivâmes,Paprik eut l'air de me demander ce qu'était cette nouvelle odeur qu'il sentait émaner de moi,et ce que signifiait tout ce cirque.

Je lui racontai toute l'histoire,et il parut dubitatif....

Le lendemain,je partis à la clinique pour récupérer Moon.Paprik était franchement de mauvaise humeur lorsqu'il me vit partir sans lui.Je ne lui dis rien,ne sachant quoi lui dire,mais je savais qu'il avait compris.

Je culpabilisais en me disant que je placerais Moon si ça n'allait pas,mais je n'en avais vraiment pas envie.Je me sentais ''le cul entre deux chaises'',comme on dit.

J'achetai une laisse en chaîne avec une poignée en cuir rouge avant de me rendre à la clinique.

Une fois arrivée,l'on me descendit Moon,qui marchait lentement,attaché par une laisse de clinique en ruban vert.Je fis fête à Moon,il me reconnut,et me dit un timide bonjour du bout de sa langue sur ma main,sans remuer sa queue qui pendouillait,immobile.Je dénouai la laisse,et lui mis sa belle laisse toute neuve.

Son odeur forte avait disparu,et il était tout propre,lavé de frais.Mais,vu sa couleur pisseuse,ce n'était pas visible,mais seulement palpable,et encore...

Le vétérinaire me dit qu'il était en bonne santé,qu'il devait avoir environ deux ans,et il me remit son carnet de vaccination et sa carte de tatouage.

Je regardais Moon,qui avait plus l'air d'avoir cent ans que deux ans,et l'on m'appela un taxi à l'accueil.

Dans le taxi,Moon s'était mis sur la banquette-eh oui,à l'époque,on ne traitait pas encore les animaux comme de vulgaires objets vomissants-j'ouvris la fenêtre,et il haletait,le nez au vent.Je le tenais par l'épaule,et de le voir haleter me rendit fière:Paprika,comme je l'ai déjà dit,ne haletait jamais,alors que pour moi,c'est un signe de ''vrai chien'',allez savoir pourquoi.

Je le sentais déjà à moi,et je culpabilisais encore plus à cause de Paprik.

En fait,pour moi,Paprik n'était pas un chien,c'était un être humain,et c'était mon fils.Je n'avais pas vraiment choisi un teckel,je l'avais pris pour faire plaisir à mon père,en souvenir d'Hapac.J'aurais voulu avoir un bâtard de fox terrier,et Moon correspondait plus à mon fantasme initial,ce qui me faisait sentir encore plus que pour moi,Paprik n'avait rien d'un chien.Ma relation avec Moon serait celle d'un maître avec son chien,une relation d'amitié et de complicité,et non pas une relation fusionnelle et névrotique de mère à fils,où la mère est aussi possessive que le fils!

J'arrivai à la maison,j'ouvris la porte,et j'attrapai Paprik dans mes bras.

Je lui dis:

''J'ai rapporté un chien perdu,ne l'attaque pas s'il te plaît,sois sage.Si tu ne l'aimes pas,on le placera.Je te pose,mais ne lui fais rien,je t'en supplie''.

Moon s'était assis dans un coin,tremblant de peur et d'angoisses.Paprika le regarda à peine,et s'en détourna.

Je remerciai Paprik,et lui demandai la permission de m'occuper de cette pauvre bête.J'ajoutai:

''Il faudra que tu m'aides,sans toi,je n'y arriverai pas,il va avoir besoin de toi pour se sentir en confiance.''

Paprika tordit son nez,signe chez lui de jalousie rentrée,puis il prit un air excédé.L'altruisme n'avait jamais été son fort......

Je ne savais pas quoi faire avec Moon.Il tremblait de peur,il ne voulait pas manger,et il était tout raide,tout contracté.Je le retournai sur le dos,et son ventre était dur comme du bois.

J'entrepris de lui faire un massage décontractant,ce qui eut l'air de lui faire du bien.Paprik n'avait jamais vu un congénère aussi stressé,et il le regardait avec un étonnement mêlé d'un certain mépris.

Je décidai de faire une promenade,et mis tout le monde en laisse.

Moon avait l'air très à l'aise dehors,comme soulagé.L'on eut dit qu'il savait sortir seul,et j'avais presque envie de le lâcher,tellement on le sentait dans son élément.Paprik acceptait sa présence sans problème apparent.Ce qui m'étonnait.

En reprenant l'ascenseur,arrivés à l'étage,Moon tourna à droite,alors que nous habitions à gauche.

Ces indices me perturbaient.Il reconstituait le puzzle de son existence en m'en donnant les premières clés.

Le soir arriva.Je ne voulais pas dormir avec Moon,et je trouvais injuste de dormir avec Paprik.

J'exposai le problème à Paprik

''Que faire?''lui dis-je.''Si nous le laissons seul,il ne va pas comprendre,mais je n'en veux pas,il est trop grand.Si tu voulais bien dormir avec lui,il ne se sentira pas seul,et,s'il y a un problème,tu n'auras qu'à m'appeler.Qu'en penses-tu,Paprik?''

Paprik sauta sur le canapé,j'invitai Moon à faire de même,et ils se couchèrent ensemble.

Je me dis''ce n'est pas possible,que se passe-t-il avec Paprik?Deviendrait-il altruiste?Je n'arrive pas à le croire!''

Je quittai la pièce,et personne ne me suivit.

J'allai dormir,et personne ne m'appela.

Le lendemain,je réveillai les chiens,et Moon reprit son air lamentable de chien abandonné,et ne voulut rien manger.Paprik prenait des airs supérieurs et je sentais que tout cela cachait quelque chose.

Paprik avait un regard que je ne lui connaissais pas,un regard méchant,haineux,même,en totale contradiction avec son altruisme apparent.

Je me demandais ce qu'il mijotait,et je le foudroyai du regard,lui interdisant sans paroles de s'attaquer à ce malheureux animal.

Au lieu de me répondre en grognant,ce qu'il eût fait d'habitude,il prit un air chafoin en remuant la queue.

Je me dis:''quel Tartuffe!'',mais aucun mot ne sortit de ma bouche.

Paprik lut dans mes pensées et se radoucit encore plus.

Paprik détestait les promenades,comme je l'ai déjà dit,mais Moon était de la taille d'un schnauzer moyen,et il avait visiblement besoin d'exercice.

Je mis les laisses,décidée à marcher une bonne heure,et Paprik eut l'air d'adorer la promenade,marchant en avant,les oreilles en papillon,alors que,d'habitude,il ne me réservait cette attitude qu'au retour.Moon faisait trois pas,Paprik en faisait dix,et ce couple de chiens avait quelque chose de ridicule.Ce ravissant teckel racé à côté de ce chien des rues,était un spectacle surréaliste,qui me convenait,car j'adorais choquer ''la galerie'',et mon attelage correspondait à ma personnalité.J'éclatais de rire,et les passants se retournaient,me prenant pour une échappée de Charenton....

En rentrant,Moon tourna encore à droite sur le palier,et Paprika haussa les épaules,pensant que Moon était long à la détente.

Moon avait l'air un peu moins stressé,mais ne voulait toujours rien manger.

Je décidai de lui faire un massage pour le détendre,puis je le gavai en lui faisant avaler la nourriture comme on administre des pilules.

J'espérai qu'il n'allait pas vomir,vu la dureté de son ventre.Mais,vu son état moral,il ne fallait pas que son corps s'affaiblisse.Il ne vomit pas,et eut l'air de se sentir mieux.

Je téléphonai à Eveline pour aller le lui présenter,et je partis chez elle avec les deux chiens dans la soirée.

Eveline habitait dans une ''villa'',ces immeubles parisiens construits dans des jardins en propriété close.

Ne pouvant y perdre Moon,je le lâchai pour voir s'il allait me suivre.

Et il me suivit comme s'il avait toujours été à moi.Je me sentais fière d'avoir enfin un chien qui me suivait et venait ''aux pieds''dès que je prononçais son nom,qu'il avait compris tout de suite.

Paprik,au bout de sa laisse,le regardait comme une bête curieuse.

Nous arrivâmes chez Eveline,qui s'exclama:

''Mais c'est un schnauzer!''

Puis,j'expliquai à Eveline les problèmes psychologiques de Moon.

Eveline prit un air entendu,et me dit:

''J'avais une amie vietnamienne qui m'avait dit que les rizières étaient gardées par des chiens.Lorsque l'on changeait un chien de rizière,pour qu'il ne retourne pas à la première rizière,on lui enduisait les pattes de saindoux.Et ça marche''.

''Comment se fait-il que ça marche?''demandai-je.

''Les chiens dorment le nez dans les pattes'',répondit-elle.''Or,l'odeur de la maison imprègne leurs coussinets.Si l'on met du saindoux sur les coussinets,ça fait disparaître l'ancienne odeur et la nouvelle s'imprègne tout de suite.Ainsi,le chien se sent beaucoup plus vite à l'aise,car il oublie l'ancienne odeur et ne reconnaît plus que la nouvelle.C'est aussi simple que cela''.

En sortant de chez elle,je filai chez le boucher pour acheter du saindoux.A la maison,j'en enduisis les coussinets de Moon,en espérant une imprégnation rapide.

Paprik se demandait quelle mouche m'avait piquée et prit un air moqueur et désabusé.

''Tu as entendu ce qu'Eveline a dit?''lui dis-je.''Je ne fais que suivre ses conseils.En général,tu respectes ce qu'elle dit.C'est grâce à elle que tu n'as plus d'asthme,il me semble.Je crois que tu es jaloux de Moon.''

Paprik reprit instantanément ses airs de Tartuffe et fit semblant de m'encourager à enduire les pattes de Moon.

''Quel étrange numéro tu es!''lui dis-je en l'embrassant.

Il se précipita à la cuisine pour réclamer son dîner,qu'il avala goulûment,puis il passa tout à côté de Moon en se pourléchant les babines,lui faisant bien comprendre qu'il ferait mieux d'arrêter ses simagrées d'anorexiques.

''Que tu es cynique!'',dis-je à Paprika.

Il eut l'air enchanté de ma remarque.Je le reconnaissais bien,là....

Et le saindoux marcha,Moon se remit à manger le lendemain.

Mais ,au courant des promenades suivantes,il se précipitait parfois vers des hommes de taille moyenne,de forte corpulence,vêtus d'un blouson noir et de jeans.

''J'ai maintenant une idée de comment était son maître'',pensai-je.

Mais,lorsque le personnage approchait,la queue de Moon s'immobilisait,et il avait l'air d'une tristesse inconsolable.Il avait de nouveau la même expression sinistre que le jour où je l'avais trouvé attaché à son arbre.Je lui expliquais que son maître l'avait abandonné,probablement pour partir en vacances,et qu'il avait encore de la chance que ce fut sur un boulevard parisien,et pas dans une forêt,seul, et sans espoir de trouver une âme charitable pour le sortir de là.

Paprika dodelinait de la tête d'une façon approbatrice et comprenait apparemment mieux que Moon la teneur de mes propos.

Moon était visiblement beaucoup moins intelligent que Paprika,quoique très sensible,et son ''niveau intellectuel''laissait à désirer.

En effet,je gavais Paprika d'arts et de belles lettres depuis sa petite enfance,et,curieusement,cela avait incontestablement développé chez lui une acuité intellectuelle et sensitive que peu de chiens-et même d'humains- ont,de même,hélas,qu'un ego démesuré et une prétention à vouloir prouver sans cesse sa supériorité sur les autres,hommes ou animaux.Il était imbuvable,et répondait aux problèmes de la vie courante par un orgueil écrasant qui mettait son interlocuteur dans une position d'infériorité évidente,créant chez ce dernier un certain malaise.C'est pourquoi les gens,pour s'en sortir,lui répondaient par une moquerie,ou en le disant ''ridicule'',ce que,en fait,il n'était pas.Ils l'attaquaient par son point faible,à savoir sa petite taille.Répondre à une onde d'intelligence supérieure par une moquerie d'ordre physique prouve,à mon sens,que ces humains étaient nettement moins intelligents que ce petit teckel.

Mais le pauvre Moon,qui avait de la bonté,se sentait six pieds sous terre devant l'assurance et l'intelligence de Paprika.Il s'asseyait sur sa queue,qu'il agitait par en-dessous,en regardant Paprik avec admiration.

Cette différence de niveau fit que je pus garder Moon,qui n'était finalement pas un rival pour Paprik,mais qui ne tarda pas à devenir son souffre-douleur.....

J'avais trouvé Moon muni d'un collier vert,en cuir,avec une plaque non gravée,longue,clouée sur le collier.En y regardant de plus près,j'aperçus à contre-jour une sorte de gribouillis fait vraisemblablement avec une aiguille.Ce gribouilis était en fait constitué de lettres maladroitement écrites,probablement par un enfant.Je pus déchiffrer un mot:''Riquet''.

''C'est sûrement le nom de Moon!'',pensai-je.

Mais je ne voulus pas l'appeler par ce nom,de peur de le traumatiser en lui rappelant son ancienne vie encore toute récente.

Pourquoi''Riquet''?Je me dis que ce nom lui allait fort bien,bien mieux d'ailleurs que celui que je lui avais donné,car ,bien sûr,il était impossible de ne pas faire l'analogie entre Riquet à la Houppe,avec sa laideur légendaire,et la laideur de Moon.

Mais j'eus une pensée peut-être injuste,quoique vraisemblable: je doutais que les ex-propriétaires de Moon aient jamais entendu parler de Riquet à la Houppe.Je me rabattis donc sur le nom d'une station de métro du dix-neuvième arrondissement,ou sur le nom de la rue Riquet,ce qui me parut plus plausible comme source inspiratrice.

De plus,Moon avait plus l'air d'un titi parisien que d'un dandy de salon.

Le puzzle se construisait doucement.

Je fis part en cachette à Paprika du résultat de mes nouvelles recherches,pensant qu'il allait admirer mes talents de détective privé,et,au lieu de me féliciter en me disant que j'étais un véritable Sherlock Holmes,il me regarda avec l'air de dire que tout ceci,il le savait déjà.

''Tu sais tout ça?''lui dis-je.

Il me grimpa après avec des pupilles brillantes.

''Mais son nom?Tu ne pouvais pas le savoir,tout de même!'',lançai-je en désespoir de cause.

Il se mit à remuer la queue frénétiquement,et là,je fus vaincue:je ne compris pas ce qu'il voulait me dire.

Note : Juliet se verrait bien être l’auteur d’un ou plusieurs ouvrages autour de vaste thème de notre relation à l’animal de compagnie, tout au long de la vie. Qui aurait des connaissances intéressées dans le monde de l’édition, serait très aimable d’établir le contact avec Juliet.