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Mars 2010
MES ANIMAUX DE COMPAGNIE ET MOI. VI. PAPRIKA, CHIEN TECKEL.
3.
''Je pars vivre seule avec Paprika,et...je l'emmène à
l'école''
Juliet HAAS, h.juliet1@rambler.ru
Cet article est le sixième d’une série de témoignages
de Juliet en remontant à sa petite enfance.
Les trois
premiers se trouvent à CLIC1, CLIC2, CLIC3
Les deux suivants se rapportent au chien Paprika :
Haas Juliet(2009), Mes animaux de compagnie et
moi. IV. Paprika, chien teckel.
1.Je fais connaissance
Haas Juliet(2010), Mes animaux de compagnie et moi. V.Paprika, chien teckel.
2. Paprik dans toute sa grandeur
…….La vétérinaire m'avait expliqué,dès le début,que les
teckels-afin d'éviter la si redoutée hernie discale qui mène directement à la
paralysie tristement célèbre de la race-ne devaient ni monter ni descendre
(encore pire) les escaliers,ne devaient pas monter ou
descendre (encore pire) d'un siège,et,surtout,ne
devaient jamais ''faire le beau''.
Il fallait aussi les soutenir en les portant,et ne jamais les asseoir à
la verticale sur les genoux,car il y avait en plus
risque de tassement.
Je mis toutes ces recommandations à la lettre.Paprik comprit très vite pour les fauteuils,et demandait à monter,ou à descendre.
Mais,pour ''faire le beau'',ce fut autre chose!Il
le faisait de lui-même,sans que je le lui aie appris!
Je le faisais descendre tout de suite,mais,lorsque je travaillais
et qu'il trouvait mon interprétation à son goût,il
''faisait le beau'' pendant sans doute des minutes interminables,car
je le trouvais ainsi en finissant de jouer.
Je le faisais descendre,mais je m'angoissais pour lui en lui disant que
cette position lui était néfaste,mais cela lui était égal,il continuait quand-même.
Je pouvais mesurer mes progrès grâce à ce compteur vivant,si je puis dire!
Malgré cette incartade interdite,Paprik n'eut Dieu merci jamais de problèmes de dos.
Il savait qu'il n'avait pas le droit d'exécuter cette figure,mais il en usait,se sachant irrésistible,pour
demander des friandises à mes amies,qui s'extasiaient.A chaque fois,j'avais
droit à l'incompréhension de mes amies lorsque je le faisais redescendre,et je devais m'expliquer.
Un ''ah!Je comprends''
terminait le quiproquo,mais
les mines déçues des gens me laissaient un léger sentiment d'amertume.
Toujours est-il que-à la suite d'une énième dispute avec mes parents-lorsque je quittai
enfin le vaste appartement familial,je
me trouvai dans une chambre,au sixème
étage sans ascenseur,et la première chose
que
je dis à Paprika,c'est:
''Maintenant que nous sommes tous les deux,en dehors du fait de te porter dans les escaliers,fini la belle vie:fini
les éponges volées,mangées ou éparpillées,fini
les chaussures volées,fini les collants déchirés,les vêtements disloqués,fini
la désobéissance.A partir de cette minute,je t'avertis que les fessées vont voler et qu'il n'y
aura personne pour m'empêcher de t'engueuler,et en plus,si tu fais tes besoins ici,tu
vas voir de quel bois je me chauffe!!!''
Il me regardait l'air faussement contrit,et il soupira en haussant les épaules,habitude
qu'il avait lorsqu'il estimait que je disais des bêtises.
''Tu peux hausser les épaules,et parfois tu as raison,mais
cette fois-ci,mon vieux,je
ne plaisante pas,j'espère que tu as compris!!!''
Toute la rage que j'avais accumulée contre lui au fil
des ans (il avait trois ans à ce moment là) lui revenait en pleine figure,alors que,pour
une fois,il n'avait rien fait.Mais
il comprenait parfaitement ce que je lui disais,et il
pensait sûrement que je n'aurais pas le cœur à le corriger sévèrement.
Il joua de prudence,tout de même,et ne fit
aucune bêtise,ce dont je le félicitai
chaleureusement.
Le soir, je l'emmenai avec moi déguster un
croque-monsieur dans une brasserie,attendant
l'heure de sa dernière promenade pour le remonter dans mes bras jusqu'au sixème étage.Nous goûtions le
début d'une totale liberté,ensemble,comme deux
amoureux .
Lorsque je partais en voyage,la
première nuit,Paprik souffrait d'insomnies,et,soit
il était encore plus excité sexuellement que d'habitude-ce qui n'est pas peu
dire-soit il avait des diarrhées,et en mettait partout,surtout à l'hôtel.Et,lorsque
je demandais du matériel de nettoyage,au lieu de nous
''foutre à la porte'',tout le monde s'inquiétait au contraire de la santé du chérubin,qui,il faut le dire,savait
prendre une tête de ciconstance,et le charme jouait,à tous les coups!Il était
très angoissé de se retrouver dans un endroit inconnu.
Donc,pour cette première nuit dans notre
nouvelle demeure,je me demandais quelle surprise il
allait me réserver,et j'eus du mal à m'endormir. Je
pensais à Nana,qui ne serait plus là pour m'apporter
mon petit déjeuner au lit,avec nostalgie,mais
je me dis qu'au moins,elle ne risquerait plus de se
faire mordre par la petite teigne de Paprik,qui,ne se
tenant plus de jalousie,lui avait un jour arraché un
morceau d'avant-bras,dont Nana garda le souvenir
toute sa vie,par une belle cicatrice!
Je pensais à la fessée que nous avions administrée à Paprik,qui s'en fichait,comme d'habitude,et à
l'héroïsme de Nana,qui avait dit que ce n'était rien,et s'était soignée toute seule.
Je finis par m'endormir,et
au petit matin,je fus réveillée par une horrible
odeur de merde.
Je me dis que c'était encore le dérangement gastrique
habituel dû au changement de lieu,et
je me levai,à demi-endormie et nauséeuse moi aussi,pour nettoyer.Paprik avait
visiblement compris que mes avertissements de la veille étaient sérieux,car il prit un air de chien battu,pour
la première fois de sa vie!
Je lui dis alors que la discussion tenait toujours,mais
que tout le monde a le droit d'être malade,et qu'il
ne serait bien évidemment pas grondé.
Il reprit alors son regard habituel,langoureux et profond,pour
ne pas dire insondablement étrange.
Je nettoyai,puis
administrai au comte von Burg Lon
son pansement gastrique.Je me remis alors au lit,me rendormant péniblement car il ne me restait plus
beaucoup de temps pour dormir,et j'étais angoissée.
Tout à coup,je sentis quelque chose
qui me chatouillait la gorge.Paprik m'avait enfoncé
tout son museau dans la bouche,et me léchait les amygdales!C'était incroyable!Je
le pris dans mes bras,et il me fit fêteJe me mis à rire,en pensant à
ce baiser profond:Nana n'étant plus là pour me réveiller,il l'avait fait à sa place,à
l'heure exacte,afin que je ne sois pas en retard au cours!Et il avait employé une méthode plus que douce,digne de celles d'un amant éperdu!
Je le félicitai de m'éviter la sonnerie du réveil,dont j'ai horreur,et nous prîmes notre premier petit déjeuner.Après,je me coltinai les six étages aller-retour,pour sa promenade matinale.
En partant,je
lui dis que je serais de retour vers treize heures.Il
prit son air mélancolique et me laissa partir.
Je craignais de trouver la chambre massacrée à mon retour,mais il n'en fut rien.Visiblement,ma
terrible leçon n'était pas tombée dans l'oreille d'un sourd,mettant
à mal la théorie qu'il faut punir les chiens sur le fait,comme
s'ils n'avaient pas de mémoire,et qu'ils étaient des
imbéciles!
Paprik
m'accueillit avec force ''Colettes'',comme d'habitude,en en rajoutant
pour me faire plaisir,sachant que ce petit sourire me
ravissait et me faisait rire.Il était capable d'humour,et j'adorais ça.Nous
descendîmes déjeuner dehors,salade pour moi et steack haricots verts pour lui.Le
pied,je ne trouve pas d'autre mot!
Puis,je travaillai auprès de lui tout l'après-midi,et le soir,nous
retournâmes à la brasserie pour notre croque-monsieur.La
vie était délicieuse,et je ne savais pas encore que
j'étais en train d'en entamer la partie la plus heureuse.
Au bout de quelques jours,je rentrai de cours et je trouvai un mot sur ma
porte:
''Lorsque vous n'êtes pas là votre chien n'arrête pas de hurler!Soyez assez aimable pour faire en sorte que cela
cesse.''
''C'est gai'',dis-je à Paprik.''Moi qui croyais que tu ne faisais plus de conneries,pourtant,je ne pars pas plus de quelques heures,je
suis presque tout le temps avec toi!''
Il m'écoutait d'un air distrait,et,alors
que je m'apprêtais à hausser le ton,il prit un air compatissant,qui me coupa net dans mon élan,et
je le regardai,interloquée,en le suppliant,à
l'avenir,de se taire,parce que,sinon,on courrait à la catastrophe.
Il grimpa après moi pour me consoler de m'avoir mise dans l'embarras,et je fondis:je
l'embrassai,en me disant que je lui ferais des
recommandations sévères et sérieuses le lendemain,avant
de partir en cours.Je ne voulais pas gâcher notre soirée,et tout se passa très bien.
Le lendemain,comme d'habitude,il me réveilla à l'heure exacte,mais,après
le petit déjeuner,il refusa de sortir,en
allant sous le lit,ce qu'il n'avait plus fait,depuis que nous habitions dans cette chambre.Malgré mes injonctions réitérées,il
restait planté dessous et avait un air lamentable,les
yeux comme des soucoupes,fixes et vides de toute expression.Je me dis qu'il était peut-être malade,et je me voyais déjà chez la véto à mon retour des cours.Je dis à Paprik:
''Je t'emmènerai chez le docteur si tu ne vas pas bien,tout à l'heure.Maintenant,j'y
vais,et ne te retiens pas,si
tu as besoin de faire''.
Inquiète,je mis un journal par-terre,et
ouvris la porte.A ce moment là,Paprik
sortit de dessous le lit,tout content.Je
ne comprenais plus rien,et lui dis:
''Je ne peux pas t'emmener,mais je vais te sortir''.
Il fila sous le lit.
Exaspérée,je rouvris la porte,et
il arriva comme un dard et se mit sur le palier.
''Tant pis, je l'emmène'',me dis-je.
Et j'allai chercher sa laisse,et le sac que je lui avais confectionné,en
cousant un châle,pour les transports en commun. Je le
pris dans mes bras,et
dévalai les escaliers .
Je me demandais comment j'allais le faire accepter à l'école,mais je n'avais pas d'autre moyen.J'étais
en fait super contente de me retrouver dans cette situation,car
je pleurais autant que lui quand je le laissais seul, à la différence que mes
pleurs étaient nettement moins bruyants que les siens!Paprika
le sentait,et il savait, déjà la veille au soir,qu'il gagnerait en insistant,ayant
à mon sens échafaudé son plan pendant la discussion.Dans
le bus,je me dis que Paprik
avait raison,que personne n'avait le droit de nous séparer,et je pestai en moi contre ces lois stupides et
pour moi profondément racistes,qui interdisent
l'accès aux chiens un peu partout,et qui sont en plus
responsables de la plupart des abandons.
''Si ça se passe mal'',dis-je à Paprik,''je leur dis merde,je
quitte cette école,et on se débrouillera autrement,mais je resterai avec toi,un
point c'est tout''.
Paprik allongea son museau et me fit un bisou,l'air
enchanté.
Le concierge de l'école avait un berger allemand à pois longs,majestueux et superbe.J'avais un peu parlé avec lui,et
il m'avait dit qu'il dormait avec cette merveille,dans
son lit.Je lui avais parlé de Paprika,mais
allait-il le laisser rentrer à l'école?Il adorait les
chiens,mais surveillait tout et se chargeait de faire
respecter le règlement.
J'arrivai à l'école avec Paprik en
marchant sur des œufs,et le
concierge n'était pas là.
La première étape était franchie.Une
fois dans les murs,je montai
les escaliers pour me rendre au cours,et Paprik eut du succès auprès des autres étudiants,avec
de nombreux:''qu'il est mignon!''
J'eus la chance de ne rencontrer personne d'autorité avant de
pénétrer dans la salle de classe,et
j'y entrai, en catimini.Je m'assis,Paprik
sur les genoux,et tentai de faire comme si de rien n'était,alors que mon professeur était occupé avec un autre élève,et tout le monde avait les yeux rivés sur eux.J'espérais
que personne n'allait faire de remarque alors que la classe était en pleine concentration,mais une tête se tourna,et
remarqua Paprik.''OH'',entendis-je,et
le professeur se retourna.Il vit Paprik,et
ne dit RIEN!Je mis mon doigt sur ma bouche,pour faire signe aux autres,qui
se retournaient aussi,de se taire.L'étudiant
finit de jouer,et le professeur me regarda en souriant,et dit:
''Voilà qui va mettre de la gaieté dans mon cours,mais j'espère qu'il ne va
pas déranger''.
Tout le monde se précipita vers nous,pour caresser
Paprik,et je me sentais mal,alors
que le professeur espérait qu'il ne dérangerait pas!Et
que surtout,il ne nous avait pas mis à la porte
illico!
Ce n'était plus un cours,mais
un show,dont Paprik était
la vedette,en se laissant caresser avec des mimiques
enjôleuses.
Je me levai,Paprik sous le bras,et j'expliquai en m'excusant-mais avec un culot qui,je dois l'avouer,me caractérise-que
j'étais contrainte d'emmener mon chien parce qu'il pleurait et dérangeait les voisins,et que je comprendrais fort bien que,devant cette situation insolite,le
professeur ne veuille plus que j'assiste au cours,auquel
cas l'on ne m'y reverrait plus jamais.Dorénavant,je
viendrais en cours avec Paprik,ou je ne viendrais
plus!
Mon verbe était vibrant,ma
plaidoirie d'autant plus convaincante,que pendant que
je parlais,j'observais Paprik
qui avait revêtu ses plus belles oreilles,placées
bien en avant pour encadrer son beau visage,aux
traits si réguliers,et,malgré que je le vis de dos,je sentais son regard qui fixait notre professeur,qui fondit littéralement,lui
aussi,et qui demanda à le prendre!
''Alors c'est lui Paprika?'',demanda-t-il.
''Oui'',répondis-je.Il faut dire que j'avais parlé de mon fils à tout le monde,vantant ses innombrables qualités,mais
personne ne savait quel chenapan il était.Le
professeur dit qu'il était adorable,et me le rendit.Je promis qu'il serait très sage,et,lorsque
vint mon tour,je le passai à un camarade,et
ma leçon se passa très bien.
Après le cours,je parlai un peu
avec mon professeur,qui me dit que lui-même avait une
petite chatte,et j'étais loin de me douter,à ce moment-là,qu'une solide
amitié était en train de naître avec mon professeur,qui
répondait au nom-doux et rare-de Narcis. A SUIVRE.
Note : Juliet se verrait bien être l’auteur d’un ou plusieurs ouvrages
autour de vaste thème de notre relation à l’animal de compagnie, tout au long
de la vie. Qui aurait des connaissances intéressées dans le monde de l’édition,
serait très aimable d’établir le contact avec Juliet.