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Septembre 2009
MES ANIMAUX
DE COMPAGNIE ET MOI. III. Héraclite et
Andromaque, mes chères tourterelles rieuses
Juliet HAAS à
l’adresse web : h.juliet1@rambler.ru
Introduction, par Henri Charcosset
Les deux premières
parties de l’article :
Haas
Juliet (2009), Mes animaux de compagnie et moi .I. Enfance et frustration. Simon.
Témoignage de Juliet à la cinquantaine
Simon : oiseau cardinal gris
Haas
Juliet (2009), Mes animaux de compagnie et moi. II. Adolescence et
découverte : les poissons et les oiseaux ont des sentiments très
semblables à ceux des humains. Témoignage
Avec : Venise, poisson rouge ; Daphnis et Chloé, couple d’oiseaux
« colombes diamant » et leur enfant Dyonosiphane
Dans cette troisième partie, Juliet nous parle de sa
découverte d’Héraclite, de l’acquisition d’Andromaque, voulu femelle mais en
réalité mâle, de la nécessité d’envoyer ces deux là à la campagne ! Elle
fait alors lien entre sa folie des animaux, et l’originalité de son parcours
dans la vie. A lire et réfléchir !
Noter
que Juliet se verrait bien être l’auteur d’un ou plusieurs ouvrages
autour de vaste thème de notre relation à l’animal de compagnie, tout au long
de la vie. Qui aurait des connaissances intéressées dans le monde de l’édition,
serait très aimable d’établir le contact avec Juliet.
Juliet
trouve une tourterelle dans un caniveau ; ce sera Héraclite
Un soir, en rentrant à la maison, je vis un superbe oiseau dans le caniveau.
Cet oiseau était une tourterelle très étrange, comme je n'en avais jamais vu.
Elle était d'un beige exquis, avec un collier noir sur
le cou.
Elle marchait
tranquillement, sans se préoccuper des voitures qui auraient pu lui passer
dessus.
Je m'approchai d'elle doucement, et, chose incroyable,
elle ne s'éloigna pas de moi.
Elle n'était pas du tout farouche, et j'osai enfin la
prendre dans mes mains.
Elle se laissa faire, je bloquai ses ailes entre mes
paumes, et je rentrai à la maison, toute tremblante à l'idée que ma mère me
demandât de rapporter cet oiseau où je l'avais trouvé.
Je fus extrêmement surprise de constater que non
seulement ma mère ne me dit rien, mais qu'elle me laissât rentrer
dans ma chambre avec mon oiseau.
Je posai cette merveille délicate sur mon lit, et je
regardai ses yeux noirs, brillants, francs, qui me regardaient avec confiance.
Je caressai l'oiseau quelques instants, et il se mit à
marcher sur le lit. Puis, il descendit par terre, se promenant sur le sol de ma
chambre, comme s'il avait toujours vécu là.
Je décidai alors d'aller lui acheter une très belle
cage dans mon oisellerie habituelle.
Lorsque mon oiseleur me vit, je lui demandai la plus
belle cage pour y installer ma tourterelle.
Il en avait justement un très beau modèle; je
m'empressai de l'acheter, ainsi que de la nourriture.
Aussitôt rentrée chez moi, je retrouvai l'oiseau, tranquillement installé sur mon
lit.
Il avait l'air ravi de me revoir. J'installai sa cage à côté de celle des colombes diamant, je le mis
dedans, tout en laissant la porte ouverte, afin qu'il puisse en sortir quand
bon lui semblerait.
Je lui trouvai tout de suite un nom : Héraclite.
Il n'avait pas du tout l'air intéressé de retrouver la
liberté, il avait très faim, et il se jeta sur les graines que j'avais
disposées dans la coupelle prévue à cet effet.
Héraclite fut
le premier animal que je pouvais caresser en toute liberté, tenir sur mes genoux comme je le désirais, et je
dois dire qu'il était parfaitement apprivoisé.
Le jour où je trouvai cette tourterelle fut l'un des
plus beaux de ma vie.
Je pensais que peut-être quelqu'un l'avait perdu, et,
malgré la terrible envie que j'avais de le garder, je fabriquai de petits
écriteaux que j'allai porter chez les divers commerçants du quartier.
Je téléphonai même au commissariat de police afin de
savoir si personne ne s'était manifesté pour retrouver Héraclite.
La réponse fut négative, mais je leur demandai de
surveiller les appels au cas où quelqu'un réclamerait ce merveilleux oiseau.
Personne ne réclama jamais Héraclite.
Héraclite
roucoule et se montre en manque de femelle.
Ce sera Andromaque, hélas aussi un mâle !
Au bout de quelques jours, Héraclite, se sentant parfaitement chez lui, commença à roucouler.
Je trouvai cela merveilleux-au début! Hélas, les
roucoulements se firent de plus en plus forts
et de plus en plus fréquents.
Si fréquents même, qu'en fait, il ne cessaient plus!
Du matin jusqu'au soir, Héraclite roucoulait.
Heureusement, l'appartement dans lequel je vivais
était fort grand, et je pus installer Héraclite dans la laverie, tout au fond
de l'appartement. Ainsi, toute la famille pouvait dormir tranquille.
J'étais extrêmement étonnée que ma mère ne me demandât
point de me débarrasser de l'oiseau.
Au contraire, elle se montra très compréhensive.
De toute évidence,
Héraclite était un mâle en mal de femelles.
Avec mon frère, nous décidâmes d'aller à l'oisellerie
afin de lui acheter une femelle de même race que lui.
Nous trouvâmes un très bel oiseau, que nous baptisâmes
sur-le-champ Andromaque.
Andromaque avait des lignes d'une grande pureté, et
son plumage café au lait était plus clair que celui d'Héraclite, plus mousseux,
aussi. Elle était si belle que j'avais envie de l'embrasser, ce que je fis.
Aussitôt arrivés à la maison, mon frère et moi
l'installâmes dans la cage d'Héraclite, qui fut fort étonné par l'arrivée
soudaine de ce congénère auquel il ne s'attendait pas.
Loin de cesser de roucouler, il se mit à faire la cour
à Andromaque, qui n'avait pas l'air de trouver cela désagréable.
De plus, il dansait devant Andromaque en faisant de
ravissantes courbettes.
Andromaque, elle, se taisait.
Au bout de quelques jours, j'ai eu la surprise de
découvrir qu'Andromaque avait aussi une voix.
Et sa voix ressemblait étrangement à celle
d'Héraclite.
Elle se mit, comme Héraclite, à roucouler du matin au
soir.
Et, un jour, elle se jeta sur Héraclite avec férocité,
et je me rendis compte qu'Andromaque
était en fait un mâle !
Héraclite et Andromaque étaient des tourterelles
rieuses. Il est impossible de distinguer les mâles et femelles dans cette
espèce d'oiseaux. Il faut en fait attendre que la femelle ponde pour la
distinguer du mâle, ou, aujourd’hui, faire un test ADN, ce qui, à l’époque,
n’existait pas encore.
Nous en conclûmes, mon frère et moi, que nous nous
étions bien fait avoir par le vendeur de l'oisellerie.
Héraclite
et Andromaque vont devoir partir à la campagne !
Je demandai conseil à Nana, ma nurse. Nana avait une
amie qui s'appelait Marguerite. Tout le monde la surnommait Kiki.
Nana me dit qu'elle allait demander à Kiki si elle ne
connaîtrait point quelqu'un habitant la campagne, qui pourrait prendre en
pension Héraclite et Andromaque. Il lui semblait en effet que Kiki avait des
amis à la campagne, et qu'ils possédaient une grande volière.
Je répondis à Nana que je ne voulais pas donner mes
oiseaux.
Nana me répondit qu'il n'y avait plus d'autre
solution, car les oiseaux commençaient à roucouler dès l'aube, et que les
autres habitants de l'immeuble les entendaient. Je pense qu'elle trouva cet
argument afin de me persuader de les donner.
En fait,
malgré l'amour que je portais à mes oiseaux, je n'en pouvais plus de les
entendre roucouler du matin au soir.
Comme ils se battaient, j'avais même été obligée
d'acheter une autre cage pour Andromaque.
Chose étrange, lorsque j'éloignais les deux cages, les
oiseaux s'appelaient: ils ne supportaient pas d'être séparés.
Ils s'adoraient et s'abhorraient à la fois.
Un jour, un ami de mon frère passa me dire bonjour dans
ma chambre, et découvrit avec stupeur les deux tourterelles et les trois
colombes diamant.
Il me dit, en
riant:
-‘’Il y en a qui collectionnent les timbres poste, et
d’autres qui…’’
Je le coupai:
-‘’…collectionnent les oiseaux!’’
Il hocha la tête d’un air de componction.
Folle
d’animaux Juliette est, en relation avec son côté affiché hors normes !
Je sentis
pour la première fois cette désapprobation qu’ont la plupart des humains devant les ‘’fous à
animaux’’.
Un animal,
passe encore, mais plusieurs! La plupart des gens nous prennent pour des
égoïstes, des frustrés sexuels, des malades mentaux, des anormaux, des débiles.
Tout au long de ma vie, j’ai eu droit à ce genre de réflexions, surtout que je
n’ai pas d’enfants, et, comble de l’horreur, que je n’en voulais pas.
Curieusement, avec le temps, les réflexions
s’estompent. Peut-être que j’ai éloigné de mes fréquentations ces personnes si
généreuses, qui n’aiment que la norme sociale et affective?
En effet, quand j’y pense, aucun de mes amis, hommes ou
femmes, ne sont dans la norme. Et ils n’ont rien contre mes animaux, que je
continue de collectionner allègrement…Bref, je suis irrécupérable, et c’est là
l’une des plus grandes satisfactions de mon existence.
Pour en revenir à nos moutons ou plus exactement à mes
tourterelles, Nana, un soir, vint vers moi, triomphante.
Kiki s’était renseigné
auprès de ses amis, qui furent très heureux de placer les tourterelles
dans leur volière.
Pendant plusieurs jours, je me sentis très mal, sur le
plan affectif, mais si tranquille, sur le plan auditif…
Je repensais aux oiseaux, perchés sur mon bras alors
que jouais du piano, tenant en équilibre en battant des ailes, j’entendais
toujours Héraclite faisant la cour à Andromaque, et réciproquement, je sentais
toujours leurs petits cœurs battre entre mes mains.
Mais je les
savais heureux, à l’air pur, chez d’heureux propriétaires de tourterelles,
colombes et pigeons, et ma nostalgie s’estompait un peu.
De plus, Nana veillait au grain, et, dès qu’elle
sentait poindre en moi la tristesse, elle trouvait toujours les mots justes
pour me soulager.
Encore aujourd’hui, lorsque je me sens mal, ou que
j’ai du chagrin, j’entends ce que Nana m’aurait dit !
LA SUITE
Comme on dit couramment : La suite au prochain numéro ! Juliet nous
y prépare avec le mot suivant : »
« Je souffrais tant dans ma famille, vivant
dans une cage dorée, sans aucune liberté, harassée de travail, que je fis une
dépression nerveuse grave.
Sur les conseils du médecin, ma mère céda pour un
chien. Enfin!!!
J'avais demandé un ratier, mais ma mère, conseillée
par mon père, voulut m'offrir un chien de race teckel.
Je demandai un poil long, mais elle m'accorda un
poil court.
Toujours des contrariétés, mais, heureusement, je
n'eus pas à le regretter.
Vous allez comprendre pourquoi en lisant le récit
qui va suivre...».
Mais pour qui pourrait faciliter l’édition par Juliet de son œuvre
autour du sujet en titre, n’attendez pas d’en savoir davantage qu’aujourd’hui
pour la contacter !
CONTACTS
Juliet Haas peut être jointe soit directement à
l’adresse web : h.juliet1@rambler.ru
, soit au travers du webmestre de ce site , à l’adresse : bien.vieillir@club-internet;fr
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