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Novembre  2010

 

MES ANIMAUX DE COMPAGNIE ET MOI. X. PAPRIKA, CHIEN TECKEL. 7. Retour à Paris, Paprika s’offre mon jambon, nous invite au restaurant, séduit la restauratrice, a une surprise avec deux dames très spéciales

 

Juliet HAAS,  h.juliet1@rambler.ru 

 

 Cet article est le dixième  d’une série de témoignages de Juliet en remontant à sa petite enfance.

Les trois premiers se trouvent à CLIC1,  CLIC2,  CLIC3

Les six suivants se rapportent déjà au chien Paprika :

Haas Juliet (2009), Mes animaux de compagnie et moi. IV. Paprika, chien teckel.

     1. « Je fais connaissance »  

Haas Juliet (2010), Mes animaux de compagnie et moi. V.Paprika, chien teckel.

     2. Paprik dans toute sa grandeur

Haas Juliet(2010), Mes animaux de compagnie et moi. VI. Paprika, chien teckel.

     3. ''Je pars vivre seule avec Paprika,et...je l'emmène à l'école''

Haas Juliet (2010), Mes animaux de compagnie et moi.VII. Paprika, chien teckel.

     4. « Paprika avec….mon amoureux, les jeunes filles, les contrôleurs de train, et autres gens »!

Haas Juliet (2010), Mes animaux de compagnie et moi. VIII. Paprika, chien teckel.    5. « Jamais deux sans trois »

Haas Juliet (2010), Mes animaux de compagnie et moi. IX. Paprika, chien teckel.

     6 .Arrivée de la chatte ''Melusine'',stage en italie,voyage dans le sud de la France

 

°°°°°°°

 

Nous rentrâmes à Paris en attendant la dernière visite de Lou avant son départ.J'allai récupérer Mélusine chez Mme R...,j'étais nerveuse et déprimée.

Lou arriva le lendemain et devait rester vingt-quatre heures,le temps de prendre quelques effets personnels.Je le mangeai des yeux et de tous mes sens,mais l'heure fatidique arriva,et il partit.Je me précipitai à la fenêtre pour le reprendre une dernière fois,et il disparut au coin de la rue,en me faisant un signe de la main.Je me mis à pleurer à chaudes larmes pendant plusieurs jours et plusieurs nuits,interminables d'une souffrance qui m'arrachait les tripes et allait jusqu'à me faire perdre l'équilibre.Je marchais comme une femme saoûle sans boire une seule goutte d'alcool,et la rentrée approchait.

En plus,comble de malchance,depuis un certain temps,la santé de Paprika se dégradait,les crises se faisaient plus fortes et les piqûres de corticoïdes se rapprochaient,mettant ses surrénales à dure épreuve.

Je décidai d'aller consulter,sur les conseils de Mme R...,le Professeur M...,à Maisons-Alfort,qui poserait un diagnostic plus précis.

Paprik revint avec une ordonnance de bi-thérapie antibiotiques-sulfamides pour une durée de deux mois,ce qui était censé améliorer nettement son état.

Etant d'une famille de médecins allopathes,je suivis le traitement à la lettre,en toute confiance,et,effectivement,les crises disparurent pendant cette période,et même largement au-delà.

 

Je m'étais inscrite à l'école en license d'analyse,diplôme de consécration,et en cinquième année de piano.Ce n'était pas le moment de baisser les bras.

Je retrouvai à l'école tous mes camarades et professeurs,inquiets de l'aggravation de Paprik.Je les rassurai et tout le monde se remit au travail avec assiduité,toujours en compagnie de Paprik,qui,n'étouffant plus,avait retrouvé une seconde jeunesse.

Mon chagrin se dissipait un peu,d'autant que j'avais des nouvelles de Lou.Je reprenais ma vie avec Paprik,et la petite Mélusine devenait peu à peu affectueuse et ronronnante.Paprik adorait passer son museau dans ses poils,sans délicatesse,et elle n'avait pas peur.

Les choses ne se passaient pas trop mal,malgré ce fond dépressif qui ne me quittait pas vraiment

Le soir,après l'école,j'allais acheter pour mon dîner une tranche de jambon et une pomme.Je glissais le tout dans mon cartable,et j'enfermais le jambon dans la poche intérieure à fermeture éclair.En rentrant,je jetais mon cartable sur le lit et allais un moment à la salle de bains pour me rafraîchir.

Un jour,j'eus la désagréable surprise de ne trouver que le papier du jambon bien plié avec...rien dedans.Je trouvai cela étrange,et je n'eus que des biscottes et la pomme pour tout potage.Le lendemain,cela recommença.

Je trouvai cela de plus en plus étrange,et je me promis de bien surveiller l'épicier

Le jour d'après,je fis attention et l'épicier plia bien le jambon dans la feuille.

Je n'y comprenais rien.Je savais Paprika vicieux,mais tout de même,comment aurait-il pu faire ça?Je décidai de tirer tout cela au clair,et,comme d'habitude,je me rendis à la salle de bains en rentrant,et je fis couler de l'eau afin de ne pas me faire repérer par Paprik.

Je regardai par la porte entrebaillée,et je n'en crus pas mes yeux:Paprika était arcbouté sur ses courtes pattes et appuyait sur les deux fermoirs du cartable,qu'il arriva à ouvrir!Puis,il attrapa la fermeture éclair entre ses dents et la fit glisser!Il sortit le jambon en dépliant le papier avec adresse,sans le déchirer.Il dévora le jambon,replia le papier,le glissa dans la poche,referma la fermeture éclair,puis il remit le rabat du cartable en place et referma le tout,et se recoucha tranquillement,visiblement enchanté de lui-même.

Je défaillis presque tant l'intelligence machiavélique de ce chien me fit peur:ce raisonnement ahurissant pour une si petite tête,ce côté fourbe et menteur que je déteste tant chez l'humain,et dont il se montrait capable!Je me demandais ce que je devais faire,et je me dis que le mieux était d'avoir une bonne explication avec lui.

Je sortis alors de la salle de bains et lui dis:

''Alors,il est bon,ce jambon,tu ne trouves pas?''

Il coucha ses oreilles en arrière,baissant la tête,l'air tartuffement honteux et le regard vide.Je continuai:

''C'est sympa,de me piquer mon dîner,alors que ton steack t'attend!Je n'ai pas le courage de te gronder,car ça ne sert à rien,tu t'en fous!Il suffit que Loulou soit parti pour que tu recommences de plus belle!Tu es un sale menteur,je ne sais pas comment je fais pour t'aimer autant,vas,je te hais!Je te hais!Pourquoi me fais-tu souffrir?''

Et j'éclatai en sanglots,en tombant à genoux près de lui.

Il releva la tête,s'approcha,essuya mes larmes délicatement du bout de sa langue,puis il mit sa joue contre la mienne en me berçant doucement.Je me calmai,et il se jeta dans mes bras,appuyant fortement ses lèvres chaudes sur ma bouche qui s'entrouvrit pour recevoir son baiser.Il gémissait.Alors,je lui dis:

''Je t'aime,je t'aime!''

 

Au rez-de-chaussée de notre petit immeuble,il y avait un restaurant espagnol tenu par une dame qui n'arrêtait pas de pester après les chiens qui lèvent la patte partout et qui sont dégoûtants.

Je recommandai à Paprik,dès notre emménagement,de faire attention,car je n'avais aucune envie de me faire réprimander vertement.

Après le départ de Lou,c'est sûr que les repas de Paprik étaient fadasses:steack avec haricots verts,carottes ou riz.Comme Monsieur le Comte n'avait que deux passions dans sa vie,le sexe et la bouffe,il n'avait plus qu'une idée:mettre la patronne du restaurant dans sa poche.

La dame avait un caractère de cochon,mais elle était fort belle,et Paprik la zyeutait chaque fois que nous la croisions.La cuisine du restaurant donnait dans notre cour intérieure,et un délicieux fumet s'en échappait,qui lui tordait la truffe de plaisir et de frustration.

Un jour,il grimpa sur la dame,alors que nous la rencontrâmes,en remuant sa queue si vite qu'elle en devenait floue.La dame,à mon grand étonnement,se mit à caresser Paprik,comme prise de passion,en éclatant d'un rire franc et jovial.

''Pourquoi ne venez-vous pas manger une bonne paëlla chez moi?'',me demanda-t-elle.

Je me sentis gênée et lui dis que je croyais qu'elle n'aimait pas les chiens,vu tout le soufre qu'elle déversait sur le pas de sa porte tous les matins.Je n'osai pas ajouter qu'elle vociférait...

''Mais j'adore les chiens,et tous les animaux!Ce sont les maîtres qui sont mal élevés!''

J'acquiesçai tout en sachant que Paprika ne faisait pas sur sa porte,mais sur toutes les autres,soufre ou pas soufre!Je faisais partie de ces maitres dégoûtants,mais j'avais trop peur des caniveaux,vu la proximité des redoutables voitures qui passaient si près des trottoirs que Paprik aurait pu se faire faucher.Les gens n'étaient pas plus conciliants à l'époque que maintenant,contrairement aux idées reçues.

Je lui promis de venir diner dans son restaurant le soir même,malgré l'état plus que lamentable de mes finances,mais bien évidemment,je ne lui en touchai pas mot.

Dans mon studio régnait un''bordel'' inimaginable,mais j'avais quelques vêtements corrects rescapés de mon adolescence bourgeoise et confortable,pendus à la fenêtre,en parfait état.

Je choisis une tenue adéquate,et descendis au restaurant avec Paprika,après avoir pris soin de faire manger Paprik et Mélusine.

Je pénétrai dans un endroit que je n'avais jamais vu que du dehors.Les tables étaient parfaitement mises,et le décor était pittoresque.On se serait cru dans un petit village espagnol perdu dans la campagne.Des tableaux représentaient des paysages ensoleillés de ce pays,à la fois chaleureux et austère.Le restaurant s'appelait''Chez Pili''.C'était le prénom diminutif de la dame,qui s'appelait Pilar.

Je commandai un potage et des moules marinières.

Pili faisait tout elle-même.Le matin,je la voyais partir avec son caddie faire le marché,après,elle nettoyait fébrilement la cour,le restaurant,la cuisine,le trottoir devant l'entrée,tout en se plaignant des chiens et des locataires de l'immeuble qui laissaient des ''saletés''.

Elle faisait le service,allant d'une table à l'autre avec une grâce de danseuse,discutant avec les clients de sa voix rauque et suave.

Je commençai à déguster le délicieux potage,lorsque j'entendis Pili parler et rire dans sa cuisine.Je cherchai Paprik,il n'était plus avec moi.Je compris qu'il était dans la cuisine avec Pili,et que c'était avec lui qu'elle parlait.Elle revint,en effet suivie de Paprik,la queue en chandelle.Paprik se permettait ce genre de familiarités non conformes au standard de sa race lorsqu'il désirait séduire,car il avait remarqué que ce port de queue produisait son petit effet sur les dames sur lesquelles il avait jeté son dévolu.

''Mais il n'a pas mangé,votre chien!Il crève de faim!Je lui ai donné une assiette de paëlla,il l'a dévorée!Il est adorable,il est drôle,je l'adore!'',dit-elle,ravie.

Je me dis que ,la prochaine fois,je ne ferais pas manger Paprik avant.Je craigais une indigestion,mais heureusement,il n'en fut rien.

Paprik n'avait d'yeux que pour Pili,et la suivit pas à pas pendant toute la soirée.

Je réglai l'addition,et promis de revenir.En effet,jamais je n'avais mangé de moules marinières aussi succulentes.Je voulais goûter la paëlla qui devait être à l'avenant,quoique ce ne fusse pas l'un de mes plats préférés.

Je dus insister auprès de Paprika pour sortir du restaurant afin de faire sa promenade vespérale.

Je ne savais pas encore qu'entre Pili et moi naissait une amitié qui ne se défit jamais.Encore aujourd'hui,elle aussi,se souvient de Paprik....

Le lendemain midi,je retournai chez Pili pour goûter la paëlla.Elle fut ravie de notre arrivée et Paprik lui fit une fête avec des ''Colettes''magnifiques,ce qu'elle remarqua en éclatant de rire.

Je m'installai à table,et Paprika se remit à suivre Pili.

Derrière le comptoir,il y avait un personnage énigmatique,et je me demandais qui il pouvait bien être.La clientèle avait l'air d'être composée d'habitués.L'atmosphère était joyeuse et tous se parlaient entre eux.

Pili m'apporta mon plat,et je le mangeai avec délectation.Il s'en dégageait un parfum d'épices suaves et de langoustines.

Je pris un café et je réglai la note,qui me parut plus que raisonnable.

Puis je partis pour l'école avec Paprika.

Lorsque nous rentrâmes,le soir,Pili nous vit,et elle m'appela:

''Venez diner'',me dit-elle.

Je refusai poliment.

'' Alors,attendez,j'ai quelque chose pour vous''.

Elle s'éclipsa et revint avec une boite à camembert remplie de poulet et de riz.

''C'est pour le petit chien'',dit-elle.

Je ne savais plus où me mettre,devant tant de gentillesse,et j'acceptai ce cadeau,en embrassant Pili.

Le lendemain soir,en arrivant,je trouvai une boîte pour Paprik sur mon palier.Je redescendis pour aller dîner chez Pili,et l'addition s'amenuisait à vue d'oeil.Je ne savais pas comment la remercier.Elle me dit de ne pas m'inquiéter,et je remontai avec Paprik.

Jusqu'à ce que je quitte cet immeuble,je trouvai tous les jours une boite pour Paprik.

 

J'ai plusieurs fois passé Noël seule avec Paprika,ce furent les plus beaux de ma vie.Nous partagions le repas,et restions au chaud à profiter pleinement de ces nuits magiques.Pour le Nouvel An,nous faisions la même chose.

Une année,nous étions partis aux sports d'hiver ensemble pour les vacances de Noël,et Paprik,malgré un double pull-over,ne supporta pas le froid,et fit une monstrueuse ''crise de foie''pour le réveillon du 31.Je laissai les amis passer une soirée de fête et je restai à l'hôtel à veiller Paprik,que j'avais mis au lit,sous mon édredon,la tête sur l'oreiller.

Pour tout potage,je mangeai ce soir-là une mandarine et deux morceaux de sucre,en terminant L'Idiot de Dostoïevski,et en commençant dans la foulée Humiliés et Offensés.J'étais si angoissée pour Paprika que ces ouvrages,encore plus angoissants,me faisaient oublier,d'un œil seulement,que Paprik se sentait très mal.

Heureusement force de soins toute la nuit,il cessa peu à peu de vomir et finit par s'endormir.

Ce Nouvel An surréaliste reste gravé dans ma mémoire comme le plus beau,car j'étais en symbiose totale avec Paprik,transformé ce soir-là en personnage de Dostoïevski,quittant momentanément sa robe de romantique allemand.

 

 Un soir,je décidai d'aller manger avec Paprika à La Coupole,un restaurant branché à Montparnasse,où la clientèle hétéroclite,artistique,donnait une ambiance très parisienne.Il y avait toujours un monde fou,mais nous réussîmes à obtenir une table.

Paprika était couché sur mes genoux,très sage,lorsque deux dames vinrent s'asseoir à la table d'à côté.Leur bavardage animé réveilla Paprika,qui,après les avoir trouvées à son goût,sauta par-terre et s'empressa de leur faire la cour en leur grimpant après.Je m'aperçus assez vite qu'elles étaient toutes les deux des travestis fort réussis,et elles n'avaient pas trop l'air de s'intéresser à Paprik,qui insistait auprès d'elles.

''Psssit!Paprik!'',appelai-je sans succès.

''Paprik!J'ai quelque chose à te dire!''Toujours sans succès.

''C'est important,Paprik,après,tu feras ce que tu voudras''.

Il se retourna,l'air courroucé,me demandant à l'évidence de le laisser draguer tranquille.

''Paprik,viens,il n'y en a que pour une seconde,pas plus,après,je te laisse faire ce que tu veux,mais il faut que je te dise quelque chose''.

Devant mon insistance,il remit ses pattes avant sur le sol et vint vers moi,en soupirant.

Je le remontai sur mes genoux,et lui dis dans le creux de l'oreille en chuchotant:

''Tu vois Paprik,ces deux charmantes dames qui ne font pas attention à toi,ce ne sont pas des femmes,ce sont des mecs!''

Il me regarda l'air stupéfait,puis l'air furieux,et voulut redescendre.

J'insistai:

''Regardes leurs mains,et leur cou,si tu ne vois rien,c'est que tu es bouché''.

Il les regardait,lorsque,tout d'un coup,sa bouche s'ouvrit et ses yeux s'écarquillèrent d'étonnement mêlé d'effroi,puis,il me regarda en m'appelant au secours d'un air interrogateur.

Je lui dis:

''Voilà,c'est tout ce que je voulais te dire,maintenant,retournes-y si tu veux,mais je voulais que tu le saches.''

Il prit un air complètement dépité,et je lui dis:

''Allez,vas-y,amuse-toi''.

Il se recoucha,et finit la soirée sous ma serviette,alors que nos voisines continuaient à converser,sans se douter du drame qui se jouait à la table à côté d'elles.

 

Il y a un cinéma charmant,La Pagode,construit comme une vraie pagode chinoise,entouré d'un joli jardin exotique,avec un salon de thé délicieux,où se jouent toujours des films superbes.La salle principale a l'air d'un palais de mandarin.Lorsque je voulais y aller,je mettais Paprik dans un sac,ni vu ni connu.

Paprik était dans son sac,sur mes genoux,et,lorsque tout s'éteignait,j'ouvrais le sac tout en le laissant dedans:il y était comme dans un lit.

Ce jour-là,j'allai voir ''Les dents de la mer'',pour me donner des frissons.Ce fut réussi!Les scènes d'épouvante se succédaient,et j'étais stoïque,jusqu'à une scène sous l'eau,pleine de suspense.Tout à coup,un bruit effrayant,et apparaît subitement sur l'écran une tête atroce,morte et décomposée.J'eus si peur que Paprika sortit du sac,me couvrant le visage avec ses pattes et sa tête,pour ôter de ma vue ce cauchemar!

J'enlaçai Paprik,tout en l'embrassant et en le remerciant,puis,il se remit dans son sac.

Quel incroyable petit bonhomme!

 

J'ai même emmené Paprik à la prestation de serment d'avocate d'une de mes copines,au Palais de Justice!Aujourd'hui,ce ne serait plus possible,les contrôles à l'entrée sont draconiens,genre aéroport.

Personne ne s'est aperçu de sa présence,il a été plus sage que sage.

 

Je le cachais quelquefois dans ma grande cape,pour prendre l'autobus.Une seule fois,le chauffeur me demanda ce que c'était que cette grosseur,dessous.Je dis que ce n'était rien,mais il exigea de voir,et là,le charme de Paprika ne marcha pas,et l'on nous pria de descendre illico.Je me sentis honteuse,vraiment.

 

Par contre l'école,un jour que je travaillais dans une salle libre,le terrible sous-directeur entra,et commença à me réprimander en me demandant de sortir immédiatement,et en me menaçant de me faire renvoyer si je ramenais ''cette bête'' dans les locaux.

Paprika,devant la tournure des événements,eut une idée extraordinaire.Il alla vers ce monsieur,en remuant frénétiquement la queue,lui grimpa après en faisant''Colette'',tournant et retournant sa tête en faisant mille grâces.

Je dis :

''Oh!Regardez,il vous a reconnu!Regardez comme il vous aime,c'est touchant,vous ne trouvez pas?''

Il perdit tous ses moyens et répondit:

''C'est vrai,il me fait fête,pourtant,je ne savais pas qu'il me connaît''.

''Mais tout le monde vous connaît,ici,''dis-je avec assurance.''Permettez-moi de venir avec lui,il est toujours sage,je n'ai pas le coeur de le laisser pleurer tout seul à la maison.De grâce,acceptez-le!Il vous aime tant!''

''Bon,je n'ai rien vu'',dit-il.Et il sortit de la salle.

Paprik me fit un clin d'oeil,et soupira d'aise.

J'avais eu chaud,car ce monsieur était très dur et peu aimé des étudiants,même le directeur était moins sévère.Mais là,Paprika avait eu un éclair de génie,car,sans sa mise en scène,on se retrouvait dehors.

Je dois dire que j'étais ''culottée'' de l'amener à l'école!Je ne pense pas que ce serait encore possible aujourd'hui,les gens étant de moins en moins ''cool''!

 

Note : Juliet se verrait bien être l’auteur d’un ou plusieurs ouvrages autour de vaste thème de notre relation à l’animal de compagnie, tout au long de la vie. Qui aurait des connaissances intéressées dans le monde de l’édition, serait très aimable d’établir le contact avec Juliet.