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Mai 2009

MES ANIMAUX DE COMPAGNIE ET MOI. I. ENFANCE ET FRUSTRATION,  SIMON. Témoignage de Juliet à la cinquantaine.

Juliet  HAAS  à l’adresse web :  h.juliet1@rambler.ru

Introduction, par Henri Charcosset, webmestre

 

Nous amorçons ici la publication d‘une série d’articles condensés, où l’auteure va nous parler de sa relation très intense avec ses animaux de compagnie, d’abord virtuels quand elle était toute petite, puis en peluche un peu plus tard, et enfin bien réels. Un amour qui ne cessera jamais, on peut en être sûr !

Un tel amour ne peut prendre  racine que dans la relation de Juliette avec les humains, en particulier sa mère. A la base, se trouve le très fort sentiment de manque d’affection et compréhension de la part de cette dernière. D’où le titre de la première partie de ce texte. La suite traite de Simon, oiseau cardinal gris.

Ce premier texte donne déjà la « température » de ce qu’est la contribution, à la fois agréable à lire et enrichissante de Juliet. Enrichissante oui, je pense  ici à l’éducation de nos enfants ou petits-enfants. Une éducation souvent marquée par trop de participation au monde virtuel, pas assez au monde réel. Oui, l’animal de compagnie peut avoir un rôle très équilibrant pour l’éducation des nouvelles générations.

Juliet Haas, qui n’a encore jamais publié d’ouvrage, se verrait bien l’auteure d’un ou plusieurs ouvrages autour de vaste thème de notre relation à l’animal de compagnie, tout au long de la vie. Qui aurait des connaissances intéressées dans le monde de l’édition, serait très aimable d’établir le contact avec Juliet.

Laissons place à Juliet !  

 

ENFANCE ET FRUSTRATION, par Juliet Haas

 

   Dès ma plus tendre enfance,je me sentis irrésistiblement attirée par les chiens.

   Les humains me paraissaient insipides et cruels.

   Je me sentais différente de tous,mais pas des chiens.

   Je souffrais d'autant plus qu'il n'y avait aucun animal à la maison.

   Chaque fois que j'en croisais un, je m'arrêtais pour le caresser,et interroger sa maîtresse à son sujet.L'on me répondait évasivement,et brièvement,probablement parce que je n'étais qu'une enfant,et cela me mettait en tristesse.

   Tous les jours,j'interrogeais ma mère,la suppliant de m'offrir un chien.Sa réponse,invariable,résonnait en moi,comme une condamnation:

   ''Si un chien rentre dans cette maison,c'est moi qui en sors''.

   J'avais chaque fois envie de lui dire:''sors'',mais je me taisais,et je souffrais.

   Pour pallier à ce manque,j'en venais à imiter mes animaux favoris,en haletant,quand j'avais trop chaud,en rongeant les os,en remuant la queue intérieurement,en dressant les oreilles au moindre bruit,en grognant.Puis,je donnai une âme à mes animaux en peluche,particulièrement à mon petit caniche,que j'avais appelé Mimoy Grison Mitou.Et,à l'âge de cinq ans,j'écrivis mon premier roman,''Le mystère du bateau'',qui relatait mes aventures avec Mimoy.Je dormais avec lui,je le caressais,je l'embrassais,et je m'occupais tout le temps de lui.

   En classe,je lui parlais à voix haute,et l'on me prenait pour une dingue,si bien qu'un jour,la maîtresse me demanda à qui je parlais.

   ''Mais à mon chien!'',répondis-je,sur un ton si offusqué,qu'elle en ouvrit la bouche de surprise.

   La maîtresse convoqua mes parents,pour leur faire part de son inquiétude.Mais ils rentrèrent à la maison,en riant,me trouvant plus imaginative que malade.

   En fait,j'étais malade,du manque d'affection de ma mère,qui ne me comprenait pas.

   Seule ma nurse me prodiguait de l'amour,et,sans elle,je crois que je serais devenue folle.

   Cette frustration était telle,que je m'enfonçais de plus en plus dans une sorte de dépression,n'éprouvant aucun plaisir à vivre.

   J'écoutais de la musique(classique),tout le temps,et je sentais que cette musique traduisait les sentiments intérieurs qui m'animaient.

   Je savais depuis toujours,avant l'âge de deux ans,que je n'aurais jamais d'enfant,mais que je vivrais avec des chiens.

   Mon premier poème,écrit avant cinq ans,résume bien mon état d'esprit:

 

                                           Quand je serai grande,je ne fouterai rien,

                                           J'irai au bois avec mon chien,

                                           Et là,j'écrirai des poèmes.

 

 

   Mon père trouva mon poème très bien,mais il m'expliqua que,d'écrire des poèmes est un énorme travail,et en aucun cas,ne rien foutre!

   Je fus flattée de cette remarque,mais je pensais,néanmoins,qu'avec un chien à côté de moi,aucun travail ne pourrait me paraître fastidieux.

   Nana,ma nurse,voyant mon amour des animaux,m'achetait du maïs pour nourrir les pigeons,et je me faisais une joie de les avoir,sur les bras,les mains,et les épaules.J'adorais sentir leur petit bec picorer dans ma paume.

   Puis,elle décida de m'emmener au jardin zoologique,en remplacement du jardin public,dès que j'avais un moment de libre.Et là,je découvris les félins,pour lesquels j'ai toujours une passion.

   Mais, l'animal que j'aimais le plus était un python réticulé,qui répondait au nom de Joseph,et qui me reconnaissait.Je mettais ma main contre la glace de son vivarium,et il venait me faire des bisous,à travers la vitre.Il avait l'air d'un bijou précieux.Un jour,je vis sa peau se détacher,et je courus vers son soigneur,pour lui demander s'il n'était pas malade.Le monsieur me sourit,et m'expliqua qu'il était en train de muer.Ce monsieur,lui aussi,avait une passion pour Joseph,qui était si gentil,et qui lui rendait son affection au centuple,disait-il.

   Un jour,je ne vis plus Joseph.J'allai chercher son soigneur qui éclata en pleurs,et me dit que Joseph était mort.Je pleurai aussi,et il fallut toute la diplomatie de Nana,pour arriver à me consoler.

   Elle m'emmena monter mon poney favori,qui s'appelait Apollon.Il était ravissant,blanc,crème et noir,avec une crinière blonde.

   Puis,Nana décida d'aller au magasin pour acheter des poissons rouges.Ce furent mes premiers animaux de compagnie.Je m'aperçus vite que ces animaux me reconnaissaient,et je passais de longs moments avec eux,à regarder leur beauté et leur grâce.J'adorais les voir bailler,en avançant leurs lèvres,vers l'avant.Ils se servaient de leurs nageoires pectorales,comme de véritables petites mains,et il était adorable de les voir reculer.

   Les poissons grandirent,et l'aquarium devint trop petit.Mon frère eut l'idée de les transférer au bassin du jardin public,où il y avait déjà d'autres poissons.

   Nous partîmes en coeur,Nana,mon frère et moi,pour les y installer.Ils eurent l'air ravis de leur sort.

   De temps en temps,nous retournions les voir,et ils venaient vers nous.Ils vécurent plusieurs années.

   Nous en rachetâmes,de plus petits,et ils finirent par rejoindre les premiers.

   Je demandai alors à ma mère,puisqu'elle ne voulait pas de chien,de nous acheter un perroquet.Elle refusa.Chaque fois qu'il s'agissait de me faire une joie,elle se faisait un plaisir sadique,conscient ou inconscient,de refuser.

   Nous allions passer les vacances au bord de la mer,dans le Sud-Ouest,où nous louions une grande maison.La chance voulut que le gardien eut un petit chien,ratier à poils ras,blanc,avec une tache noire en huit,sur les reins.Il s'appelait Coco.Il fut le premier chien avec lequel j'eus un contact prolongé.Mais j'étais déçue,car il ne m'aimait pas particulièrement.Ma mère me dit qu'un chien préfère celui ou celle qui lui donne à manger.Je demandai à lui donner à manger,mais,bien sûr,ce plaisir me fut refusé.A force de jouer avec Coco,de lui faire des câlins,il se mit à m'apprécier.

   Pour les vacances de Noël,nous retournions au même endroit,mais en ville,et à l'hôtel.

   Un matin,en allant me promener sur la plage,je vis une horde de chiens,seuls.Je les appelai, ils arrivèrent en courant.Il y en avait un qui me plaisait particulièrement,je l'appelai Adapté.C'était un genre de croisé berger allemand,affectueux et sympathique.Il me suivit,toute ma promenade.Je le revis pendant quelques jours,puis il disparut.J'étais toute triste,quand un matin,je vis un chien qui ressemblait à Adapté,et qui se précipita vers moi.Je l'appelai Sosie.Il me suivit,puis m'accompagna jusqu'à l'hôtel.Il s'assit devant la porte,et,après le déjeuner,miracle:il était toujours là!

   Je repartis me promener avec lui,toute la journée.Le soir,il me quitta.J'avais beau l'appeler,il ne se retourna pas.J'eus le bonheur de le retrouver tous les jours,jusqu'à la fin du séjour,et de me promener avec lui.Toujours,il m'attendait,pendant l'heure du déjeuner,devant l'hôtel.

   J'eus la surprise de le retrouver,à chaque séjour suivant.Je l'emmenai même jusqu'à la villa que nous louions en été,voir si l'on ne trouverait pas Coco.

   Je sonnai à la porte:la dame qui m'ouvrit me dit que Coco était mort.

   J'eus beaucoup de peine,et je repartis avec mon Sosie,qui alla de son côté,dès que nous arrivâmes en ville.

   Sur le port,j'interrogeai des marins sur Sosie.Ils m'expliquèrent que,il y avait fort longtemps,un navire avait accosté,et abandonné un jeune chien,sur le port.Plusieurs personnes tentèrent de l'adopter,mais il ne voulut jamais rentrer dans aucune maison.Il ne se plaisait que dehors.Le boucher le nourrissait.En vieillissant,il finit par accepter de dormir chez une dame,mais il n'alla jamais plus loin que son entrée,et partait du matin au soir.Sosie était donc connu,et apprécié.

   Il aimait suivre des gens,puis,il changeait,et en suivait d'autres.

   Il m'arrivait quelquefois,en me promenant avec lui,de le voir faire fête à des personnes.S'il était caressé en retour,il me plantait là,et partait avec eux!

   Notre amitié dura jusqu'à sa mort.La dernière année,il perdait la tête.Il s'asseyait au bord de l'eau,et les vagues le trempaient.Il restait assis,sans se lever pour aller plus loin.Je compris que c'était les dernières fois que je le voyais.Effectivement,au séjour suivant,il n'était plus.Je ne pleurai point,car,en regardant les étoiles,je le voyais.

   Grâce à Sosie,j'appris à aimer les vieux chiens,qui sont comme les vieilles personnes.Mais,chez le chien,il demeure le mystère de sa vie d'avant,enfoui comme un secret dans la profondeur de son regard.Il ne peut rien raconter,mais l'on peut parfois deviner certaines choses,en observant ses manies,ou ses habitudes de vie.

    Le charme des vieux chiens est précieux.

 

                                                                                                                                                                                                                                                                              SIMON

 

J'avais tant supplié ma mère de m'acheter un perroquet,qu'elle finit par céder,pour un oiseau,mais en aucun cas,un perroquet.

    Nous allâmes dans une oisellerie.Notre choix se porta sur un merveilleux cardinal gris,oiseau au corps gris,au poitrail blanc,et à le tête rouge,ornée d'une aigrette de même couleur.

    Nous lui achetâmes une belle cage,confortable.J'avais le coeur qui chavirait,et des sensations d'euphorie,que je n'avais jamais éprouvées auparavant.

    Nous installâmes l'oiseau,dans une pièce bien éclairée.J'étais la plus heureuses des petites filles.

    L'oiseau,baptisé Simon,poussait des petits cris très doux,en guise de chant.

    Il était très vif,et très joyeux.Il faisait mon bonheur absolu,j'étais en état de grâce.

    Hélas,le matin du sixième jour,une horrible surprise m'attendait.

    En soulevant sa couverture,posée sur sa cage,pour la nuit,je vis Simon,par-terre,les jambes en l'air,toutes raidies,les ailes immobiles,légèrement déployées.Il était mort.A côté du petit cadavre,il y avait une énorme fiente,qui ressemblait plus à de la bouse de vache,qu'à une crotte de petit oiseau.

    Je courus chercher mon père,et je pleurais,autant que je pouvais.

    Rien ne pouvait me faire cesser de sangloter.Cela dura plusieurs semaines!

    Un jour,mon père arriva et me dit qu'il avait quelque chose pour moi.Il déballa un objet, enveloppé dans un papier d'emballage.Le sourire me revint alors,au milieu de mes larmes.

    Simon était posté sur un petit perchoir blanc,la tête légèrement penchée,immobile.Il me regardait de ses yeux noirs et  brillants.

    Mon père,devant mon chagrin,avait eu l'idée géniale de le faire naturaliser.

    Devant une attention aussi touchante,mes larmes finirent par disparaître.

    Simon est toujours chez moi,aujourd'hui,dans ma vitrine.

   

 

LA SUITE

 

Comme on dit couramment : La suite au prochain numéro ! Pour lire la relation de Juliette à : Venise; Daphnis et Chloé ; Dyonisophane. 

 Mais pour qui pourrait faciliter l’édition par Juliette de son œuvre autour du sujet en titre, n’attendez pas d’en savoir davantage qu’aujourd’hui pour la contacter !

 

CONTACTS

 

Juliet Haas peut être jointe soit directement à l’adresse web :  h.juliet1@rambler.ru , soit au travers du webmestre de ce site , à l’adresse : bien.vieillir@club-internet;fr

 

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