Sections du site en Octobre 2009 :  Ajouts successifs d’articles -- Sujets d’articles à traiter – Pour publier --  Post-Polio -- L'aide à domicile -- Internet et Handicap -- Informatique jusqu’à 100 ans – Etre en lien -- L’animal de compagnie --  Histoires de vie  --  Donner sens à sa vie – A 85 ans aller de l’avant -- Tous chercheurs -- Liens –Le  webmestre.

RETOUR A LA PAGE D’ACCUEIL : CLIC   AUTEURS, TITRES DE TOUS ARTICLES : CLIC    SYNTHESE GENERALE: CLIC

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

Octobre  2014

DEPRESSION OU DEPRIME. DIAGNOSTIQUER, TRAITER

 

Etienne ROCA

 

Notre Temps, Décembre 2013

 

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Introduction. Articles déjà sur ce site :

 

Van den Bosch Philippe, Logique de la dépression( ouvrage, 1997)

 

Prigent Yves, Rougier Stan, La dépression. Une traversée spirituelle (ouvrage, 2006)

 

Sousa Alain (2006), Dépression : des signes qui ne trompent pas  

 

Seniorplanet, Professeur François Piette (2007), La dépression de la personne âgée

 

Sousa Alain et Lemaire Florence (2009), La dépression, une véritable maladie

 

Sousa Alain  (2012), La dépression chez les seniors

 

Landman Patrick ,  La dépression après 70 ans présente ses spécificités  ( ouvrage, 2013)

 

Tandis que  nous voyons dans l’Internet un puissant moyen de rester en lien, et de pouvoir se sentir utile en avançant en âge. Voir par exemple :

 

Charcosset Henri ( 2012), Combler son manque d’ identité sociale active à l’aide de l’Internet

 

Charcosset Henri (2013), Isolement, solitude à tout âge. L’internet comme moyen à terme pour y remédier. Echanges sur un forum 

 

Charcosset Henri et Colozzi Claudine ( Entretien) (2011), L’ insertion sociale active des personnes âgées ou /et handicapées. L’Internet à la base de progrès majeurs

 

Charcosset Henri ( 2013), Vieillesse et mort. Croire ou ne pas croire. Condensé bibliographique. Réflexions

 

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

 

 

D

éménagement, disparition de proches, sensation de « nid vide » lorsque les enfants quittent la maison, retraite... La vie avance, avec ses hauts et ses bas, qui nous laisse désemparés, prêts à vaciller parfois.  Face à ses cours durs, plusieurs réponses sont possibles. Faut-il prendre un médicament ? Faire confiance au temps qui passe ? Demander l’aide d’un thérapeute – médecin, psychologue ? Pour se débarrasser de ses idées noires, la première étape, incontournable, est de ne pas nier le mal-être et de prendre la juste mesure des choses.

 

SIMPLE DÉPRIME OU VRAIE MALADIE ?

Pour trouver la réponse, il est essentiel d’identifier d’abord la nature du trouble : s’agit-il d’une simple déprime ou d’une vraie maladie ? « La vie est faite d’ajustements à des crises, estime le Dr Olivier de Ladoucette, psychiatre spécialiste du vieillissement (hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris). Attention à ne pas occulter l’importance du travail de deuil à accomplir ; ou plutôt des deuils : celui de sa vie professionnelle pour le retraité, celui de l’être cher pour l’endeuillé, celui d’une vie relationnelle qui évolue… » . Pour que ce travail s’accomplisse, il faut d’abord accepter la disparition de ce que l’on perd. Il est normal de pleurer un être cher, de passer des nuits blanches après une mise à la retraite brutale. Ce n’est pas une maladie pour autant. Dans la majorité des cas, la vie reprend petit à petit, différente, avec de nouvelles activités, surtout lorsque la personne parvient à s’ouvrir aux autres. Alors le travail de deuil sera opéré naturellement, ce qui ne signifie pas sans tristesse, ni souffrance » insiste le médecin.

 

CONSULTER, MODE D’EMPLOI

Quand ? En cas d’idées noires persistantes, de sentiment de solitude (même en présence de proches), de dépréciation de soi, d’envie de rien, de ralentissement général,  d’incapacité
à accomplir des tâches habituelles, de troubles de concentration, du sommeil, de l’appétit… Quid ? Le médecin traitant, qui adressera si nécessaire à un psychiatre ou un psycho gériatre, ou conseillera de consulter un psychothérapeute.
Une consultation mémoire (sur Internet, taper dans le moteur de recherche « consultation mémoire + sa ville ». Prendre rendez-vous avec un courrier du médecin).

 

Premier interlocuteur, le médecin traitant peut orienter vers
un spécialiste.

Dans 15 à 20% des cas, l’état de déprime et de tristesse, avec son sentiment d’abandon et de solitude, devient véritablement une maladie, soit par sa durée, soit par l’intensité de ses manifestations. Cette maladie dépressive se repère par un manque de plaisir pour tout, des idées de mort, des pleurs, de l’angoisse, de la culpabilité, l’idée qu’il est impossible de s’en sortir. Rien d’anormal si cela dure de trois à six mois, notamment après la perte d’un proche. Au-delà, continuer à pleurer toute la journée à la simple évocation du passé signale un réel problème. Il faut alors s’interroger sur la présence éventuelle d’un état anxieux chronique et d’une dépression », souligne le Dr Oilivier de Ladoucette. Les symptômes guident le diagnostic mais ils doivent être analysés en tenant compte du contexte dans lequel ils surviennent (s’est-il ou non passé quelque chose d’important dans la vie de la personne, par exemple), c’est essentiel pour interpréter correctement une situation psychique », insiste le Pr Maurice Corcos, psychiatre et psychanalyste à l’institut mutualiste Montsouris. Ensuite seulement, une stratégie efficace pourra être mise en place pour retrouver cette énergie vitale qui permet de profiter de la vie et de sortir de cet état de tristesse.

RECOURIR (OU PAS) AUX ANTIDÉPRESSEURS

Face à ces difficultés, le premier réflexe est souvent de recourir aux médicaments,et d’abord aux antidépresseurs, présentés par les spécialistes comme une bouée lancée à quelqu’un qui se noie et qui lutte contre les courants. Et cela fonctionne. Valérie, 59 ans, se souvient d’une période sombre de sa vie : « En plein divorce avec un mari au chômage, je m’épuisais au travail. Ce qui m’a sauvée ? Une cure de sommeil etdes antidépresseurs. » De son côté, Antoine, 52 ans, est convaincu d’avoir surmonté la pire période de sa vie grâce à l’aide ponctuelle d’un traitement qui l’a aidé à dormir.
« J’étais à un tournant de ma vie avec de grosses difficultés professionnelles et familiales, se souvient-il. Des nuits sans fermer l’œil, avec des idées morbides…

Lorsqu’ils sont justifiés, les antidépresseurs sont des médicaments utiles, aux effets parfois miraculeux quand ils sont prescrits avec finesse, insiste le Pr Jean-Marie Vetel, ex-chef de service en gériatrie à l’hôpital du Mans : « Trouver la molécule la mieux adaptée(il en existe plusieurs familles aux principes et effets très différents) et le dosage adéquat exige de prendre le temps de discuter avec son médecin. » Ce temps de consultation, le généraliste n’en dispose pas toujours, ce qui explique qu’il puisse orienter vers un psychiatre. La pertinence du choix conditionne non seulement l’efficacité du traitement mais aussi la faiblesse des effets secondaires (vertiges, hypotension, somnolence, bouche sèche, troubles de la libido, prise de poids…). Alors que les anxiolytiques diminuent l’anxiété et améliorent le sommeil en quelques heures, les antidépresseurs influent sur l’humeur du patient en jouant sur les circuits de neurones impliqués dans les symptômes dépressifs, avec des effets retardés. Il faut compter deux à six semaines pour obtenir les premiers signes d’efficacité, et souvent poursuivre le traitement durant six mois àun an, parfois plus, pour garantir la guérison. Et pour prévenir le risque de récidive.
« Au bout d’un mois, je dormais mieux, je pleurais moins… J’ai su que j’allais mieux lorsque j’ai eu envie de reprendre la gym », témoigne Sophie, 66 ans.

 

UN OBSERVATOIRE DU SUICIDE

REFUS DE SE NOURRIR, TENUE NÉGLIGÉE, ABSENCE INHABITUELLE DE RASAGE… Nous sommes nombreux à être démunis face à un proche qui semble avoir perdu l’appétit de vivre, que ce soit
à domicile ou en institution. Nous ne voulons ni nous inquiéter trop vite,
ni passer à côté d’une véritable dépression. Au risque d’un geste de désespoir, plus fréquent qu’on ne l’imagine, à tout âge de la vie. Un observatoire du suicide, présidé par la ministre de la Santé, vient d’être mis en place.
Il est vrai que le taux de suicide en France est parmi les plus élevés d’Europe, notamment après 65 ans (qui représentent 20% de la population et
30% des suicides). Son objectif : améliorer la prévention en aidant chacun
à repérer et réagir aux signes et réagir aux signes d’alerte.

Le Pr Jean-Marie Vetel, ex-chef de service en gériatrie à l’hôpital du Mans,
est formel : « Oui, cette maladie est parfois sous-diagnostiquée et sous-traitée. Chez les patients âgés, la difficulté augmente avec le risque de confondre dépression et d’autres troubles psychiques. En cas de doute, il est essentiel de s’adresser à un spécialiste, psychiatre ou psycho gériatre, mieux rôdé aux signes de la maladie qu’un généraliste pressé par le temps. » Le spécialiste oriente volontiers les patients vers l’une des 400 consultations mémoire de France, souvent implantées dans les centres de santé et les hôpitaux  Là, des tests précis permettent d’établir un diagnostic fiable et d’adapter le traitement.

 

QUATRE AUTRES SOLUTIONS EFFICACES

Pour autant, les antidépresseurs ne sont pas l’unique solution, insiste le psychiatrePatrick Lemoine, auteur de Se soigner sans médicaments (éd. Laffont, à paraître en 2014) : « D’une part, à traiter trop vite nos états d’âme avec des comprimés, nous nous privons de nos ressources personnelles, exactement comme avec les antibiotiques qui, utilisés à tort et à travers, ne sont plus efficaces quand les microbes arrivent. » Réussir à dépasser un événement difficile sans recourir à la chimie renforce notre résistance psychique. « D’autre part, avec le temps, l’organisme a plus de mal à éliminer ces molécules. Cela fait chuter l’efficacité de ces médicaments et augmenter les effets secondaires. Mieux vaut alors recourir à l’une des quatre alternatives qui ont prouvé leur efficacité », affirme le psychiatre.

LE MILLEPERTUIS

C’est la seule plante ayant démontré une efficacité contre la dépression.

En raison du risque d’interactions médicamenteuses, mieux vaut en parler à son médecin ou à son pharmacien avant d’y recourir.

L’HYGIÈNE DES RYTHMES

C’est le socle de tout traitement.

Lorsqu’une personne est décalée par rapport à son rythme biologique ou à ses habitudes, elle est plus vulnérable psychiquement. Pour se protéger, il faut être attentif à se réveiller à heure fixe, week-end compris, peu importe l’heure du coucher. L’idéal : un peu de gymnastique douce le matin, une douche chaude pour augmenter la température centrale, une exposition à une lumière blanche durant un petit-déjeuner copieux (en ouvrant grand ses volets, ou avec un appareil de luminothérapie). Le soir, prendre une douche tiède, sans se sécher trop vite pour abaisser la température du corps, mener des activités calmes.

CERTAINS COMPLÉMENTS ALIMENTAIRES

À base de tryptophane ou de L-tyrosine (en préparation pharmaceutique) donnent de bons résultats sur certaines dépressions.

Ces acides aminés aident le corps à mieux se défendre psychiquement. Le tryptophane, notamment, est un précurseur de la sérotonine, cette substance euphorisante qui joue dans notre humeur.

EN CAS DE DÉPRESSIONS REBELLES ET SÉVÈRES

Importantes par leur ampleur ou leur durée, il existe une thérapie efficace, mais encore taboue : la sismothérapie, autrement dit les électrochocs. Pratiquée sous anesthésie générale, très encadrée médicalement, la technique, désormais validée, peut-être proposée sans limite d’âge, et se révéler moins toxique que les antidépresseurs.

 

RÔLE ESSENTIEL DE L’ENTOURAGE

L’entourage joue un rôle un rôle essentiel dans la compréhension de la maladie et donc du malade : non, celui-ci ne fait pas exprès d’être triste ou apathique. Il est donc important de se renseigner auprès de l’équipe soignante pour ajuster au mieux son attitude et éviter agressivité, reproches ou sur stimulation trop précoce…

 

@ SUR LE WEB Déprime ou dépression ? Un test pour faire la différence !

     Sur  http://www.notretemps.com/sante

 

 

CAHIER PRATIQUE

POUR EN PARLER : Association France-Dépression, écoute téléphonique

(01 45 61 05 66) et groupes de parole.

www.france-depression.org

POUR TROUVER DE L’AIDE : le site de l’INPES (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé) propose gratuitement un livret remarquablement bien fait, La dépression, en savoir plus pour en sortir, signé par de nombreux spécialistes. www.info-depression.fr

POUR EN SAVOIR PLUS : le dossier « Dépression » de la fondation pour la recherche médicale, magazine Recherche et Santé n° 132. www.frm.org