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Mars  2011

ECHANGE ENTRE DEUX GENERATIONS SUR L’INTERNET  AU SUJET  DE LA VIE  EN COUPLE. Année 2011 anti solitude 

 

Christaux d’AMOUR  Née en 1961, et Henri CHARCOSSET Né en 1936

 

Contacts au travers de : henri.charcosset@neuf.fr

 

Témoignage de Christaux d’Amour , Suivi d’ échanges avec Henri Charcosset, webmestre.

 

Si cet article est d’une longueur inhabituelle sur ce site, c’est que la contribution originale de Christaux d’amour, sur l’Amour de 50 à 100 ans, appelle  vraiment à réflexion. Ceci dans un contexte où hommes et femmes de cette tranche d’âge, sont souvent considérés comme  de simples  mécaniques, qui seraient  à réparer dès leurs premières pannes ou « pannes » sexuelles.

 

Introduction, par Henri Charcosset

 

Christaux d’amour s’est exprimée via un paragraphe dans notre article : « De la web entrée en relation à l'amitié, parfois l’amour », CLIC. Ici, elle témoigne bien plus complètement sur  ses Net relations, en particulier sur son Net amour qui a mal tourné. Mariée à  27ans, un fils qui termine ses études, un bon métier. Des conditions propices pour choisir entre « rempiler » pour 30 ou 40 ans  avec son mari, et se défaire du lien conjugal pour aller gaillardement à de nouvelles aventures, avec un nouveau  projet de vie.                                       

 Nous  allons voir  que si le problème est facile à poser, sa résolution va se révéler  ardue.

Le témoignage de Christaux d’Amour est suivi d’un échange entre nous deux. Vont être évoquées brièvement les questions de : Couple stable versus amour de faible durée / Le corps à corps amoureux / L’amitié amoureuse, pilier du couple de longue durée / Relation à soi et relation de couple, lors de l’avancée en âge / Se sentir épanoui(o) dans sa vie /  Année 2011 Anti solitude/  Liens vers 13 articles déjà sur ce site.

HC, veuf avec compagne. Pseudonyme : Henri69

 

Témoignage de Christaux d’Amour

 

Mon expérience est banale et pourtant unique.

J'ai connu les forums suite à une question médicale. Je n'en avais jamais entendu parler auparavant, et une fois le principe acquis, je me suis sentie grisée par le puits incommensurable d'ouverture aux autres et d'informations que pouvait procurer cet outil.

Bien vite j'ai découvert les topics (discussions) d'ordre plus personnel où on pouvait exposer en toute tranquillité grâce à l'anonymat des pseudos (pseudonymes), toutes nos préoccupations et tous nos états d'âme. Une sorte de journal intime mais destiné à être lu par … le monde entier !

Je pensais qu'on pouvait s'exprimer sans être jugée, fustigée ou au contraire félicitée, encensée, comme c'est le cas lorsqu'on s'expose à exprimer une idée dans la vraie vie. Mais il s'avère que c'est le même schéma qui se produit. La seule différence c'est qu'on ne se connait pas ! Et l'envers de la médaille c'est que les jugements de valeurs, sont forcément « hors contexte », parce qu'on ne connait que la partie visible de l'iceberg, c'est à dire nos seuls propos. Ils sont jetés en pâture en place publique et les lecteurs en font ce qu'ils en veulent, soit il les réduisent en miettes parce qu'ils ne correspondent pas à leurs valeurs, soit il s' y harponnent comme à une planche de salut parce qu'ils  y retrouve le reflet à leurs propres préoccupations.

C'est dans cette approche que j'ai tout d'abord reçu l'opprobre d'un correspondant écorché par la vie et qui ne supportait pas les valeurs que je véhiculais, ces mêmes principes, ou plutôt ces mêmes manques de principes, qui l'avaient lui-même meurtri quelque temps auparavant.

Mais nous avons fait l'un comme l'autre l'effort de nous comprendre mutuellement. Nous sommes devenus confidents, en toute sincérité et sans la moindre attente personnelle, puis amis puis amoureux fou à notre corps défendant. Car nous n'étions absolument pas prédisposés ni l'un ni l'autre à une telle inclination. Mais nos âmes se sont trouvées et ont pris les commandes.

Nous avons passé des heures d'écriture, des heures de conversations téléphoniques, quelques photos échangées, pas de nous uniquement mais de notre univers, famille, amis, lieux de vie. Nous nous connaissions autant qu'on peut se connaître sans nous être jamais rencontrés. A tel point que j'ai pris ma décision, sans l'ombre d'une hésitation, deux jours avant, notre première (et unique) rencontre. Après plus de 20 ans d'union j'ai annoncé mon intention de rompre à mon conjoint.

Notre rencontre a été la consécration de ce sentiment d'amour qui n'avait rien de virtuel. Nos corps se sont reconnus avec la même évidence et le même naturel que nos âmes. Malgré les obstacles, ma situation familiale, la distance, l'âge, etc. Nous avons cru que l'amour pouvait abattre des montagnes mais ce sont les montagnes qui se sont abattues sur nous.

Sans rentrer dans les détails, nos illusions ont succombé à la réalité. Les pressions extérieures ont été telles que cet homme avec qui je croyais vivre mon chant du cygne dans une apothéose de bonheur flamboyante a cédé aux coercitions extérieures et m'a quittée pour se préserver une vie plus simple.

Ma vie a été un gouffre de souffrance durant de longs mois. Je suis restée sur le seuil de cette porte que j'avais entr'ouverte sans pouvoir la franchir ni revenir de plein gré en arrière. Pourtant dans les faits ma vie d'avant a repris son cours. Depuis j'ai entamé un processus de travail personnel.

Et je dois dire que le forum m'a apporté autre chose depuis : c'est l'aide et la bienveillance généreuse de quelques personnes de qualité. J'en profite ainsi pour remercier hommes et femmes de bien, devenus des amis, qui m'ont soutenue et stimulée grâce à leurs connaissances, leur vécu et surtout leur chaleur. Peu importe qu'ils soient virtuels ou qu'on se voit tous les jours au coin de la rue, les sentiments se donnent ou se retiennent avec la même force et la même intention.

Le virtuel n'est qu'un moyen, pas une fin. Avant les circonstances de rencontres étaient différentes mais le but identique : c'était sur la place du village, dans les foires, dans les bals, puis la technologie a accéléré et élargi le champ relationnel. Mais peu importe le support, il ne s'agit ni plus ni moins que de rencontre, et on y trouve de tout, le meilleur comme le pire.

D'ailleurs, j'ai fait la paix avec moi-même et avec les autres y compris et en particulier envers celui que j'ai tant aimé. Et qui m'a probablement vraiment aimée. Le dépit m'avait rendu amère à son encontre. Mais j'ai compris ses besoins, je ne les lui reproche pas, j'espère même qu'il est heureux et en en paix. Je déplore juste de ne plus avoir le moindre contact, amical et serein. C'est dommage. Mais c'est peut être mieux.

Je crois toujours qu'on peut rencontrer des êtres exceptionnels sur notre route, que les chemins soient virtuels ou des sentiers en terre battue. Il faut simplement être prêt soi-même pour les reconnaître.

Aujourd'hui, je ne suis pas en quête de besoins illusoires,  j'essaie de rester éveillée et consciente de ma vie. Mais je ne ressens plus qu'une apathie émotionnelle que je ne cherche ni à cultiver ni à réveiller. Je crois être dans l'acceptation en espérant avancer pas à pas vers une paix intérieure.

Pourtant si le plein épanouissement, le bonheur de l'amour s'offre un jour à moi, j'espère vraiment le reconnaître et savoir le saisir.

Il ne peut rien y avoir de pire que de faire un bilan de sa vie où il y aura manqué l'essentiel.

Aussi, pour conclure sur le monde du virtuel, c'est un outil performant et fantastique, tout comme la plupart des nouvelles technologies, véhicules, téléphones, satellites, ils offrent des ressources presque illimités, c'est à chacun d'en respecter les modalités, d'en user pour le meilleur et de s'en préserver du pire. Fin.

 

        Echanges entre Henri Charcosset et Christaux d’Amour 

 

Henri 

Sur le Net, on fait toutes sortes de rencontres, selon son intérêt ! J’ai d’abord  eu un coup de cœur pour la qualité de son écriture, assez inhabituelle sur le Net. D’où ma prise de contact avec elle, par message privé, MP. Quant à son histoire amoureuse relatée ci-dessus, j’y ai d’abord vu de sa  part, un simple coup du démon de midi, péripétie qui atteint aussi les femmes depuis quelque temps. L’affaire m’a paru sérieuse, révélatrice d’une femme plus profonde que je ne l’avais d’abord cru, quand j’ai lu que son chagrin de Net amour avait pu la conduire jusqu’à une dépression nerveuse !

Là-dessus il s’est greffé le grand intérêt que présente notre différence d’âge. Moi, mes 20-25 ans sont de l’avant  la révolution sexuelle du milieu des années 1960 et après. La pilule contraceptive n’était pas encore diffusée ; la plupart des jeunes filles étaient vierges à leur mariage.

Elle, ses 20-25 ans sont de l’après cette révolution sexuelle. Cette dernière s’est traduite par l’émancipation  des jeunes filles ; leur arrivée au mariage (elle, à 27 ans) se faisant dès lors  après un nombre parfois très significatif d’expériences amoureuses. Christaux d’Amour utilise couramment le terme d’ « Amour passion », passion  en tout cas de sa part.

 Ces  approches nouvelles de l’avant mariage  me  semblent  avoir préparé le terrain pour ce que le sociologue  Jean-Claude Kaufmann  désigne, pour les jeunes femmes d’aujourd’hui, par P.C.R.A. , « Plan Cul Régulier Affectif », dans son ouvrage : « Sex@mour » (2010).

Le vécu de l’amour, en 50 ans,  a  subi un bouleversement. Que l’on sache aussi qu’à ce jour, des jeunes femmes ayant établi une relation sur un site de rencontres,  ont pour interrogation majeure avant la première  rencontre en vrai, de savoir si elles vont « coucher » dès le premier soir , ou faire patienter le partenaire un jour de plus. Cependant, toujours d’après l’enquête de Jean-Claude Kaufmann, « une contre-révolution douce, celle de l’amour où l’individu sort de son petit soi égoïste pour se donner sans compter. C’est lui et lui seul qui fabrique le lien social » se fait  déjà jour !

Attendons la suite, et passons à notre échange, heureusement plus tranquille !     

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1/ La relation de couple comme dans le mariage, par rapport aux amours de faible durée.

Henri : Dans nos échanges, j’ai parfois l’impression que tu te représentes le  couple stable idéal comme une succession autant dire sans fin, de ces amours intenses, tels que tu as pu en connaitre jusqu’à tes 26 an s, et tel que tu l’as encore expérimenté avec ton web amour avorté. Vrai, faux, entre les deux ? 

Christaux d’Amour Tire la langue

Pour moi la relation idéale, est l'union parfaite de deux êtres imparfaits ! Deux êtres qui se correspondent, se complètent, et grandissent au contact l'un de l'autre. Deux âmes qui se reconnaissent. Qui soient capables d'avancer dans l'âge sans avoir peur de l'usure du temps tant sur leur corps que sur leur coeur. Que l'amour passionnel qui les a réuni soit capable de se muer en une tendre complicité au fil des années partagées dans une intimité totale. Que l'on puisse avancer sereinement tout au long de notre chemin de vie, main dans la main, des mains qui même fripées comme une vieille pomme se tiendront toujours avec force et chaleur. Pour que l'amour éternel dépasse notre condition humaine.
Donc ce n'est pas la succession de relations qui importe, pas plus que leur intensité, ce qui importe c'est le pouvoir de continuer d'espérer que cet amour absolu existe mais qu'il ne nous a pas encore été permis de le trouver.

2/  Le corps à  corps amoureux intense, nécessaire à l’amour passion et occasionnel après un temps de mariage.

Henri : Quand on parle de cette chose-là à un homme, il pense assez vite  à l’union entre les appareils génitaux. Chez la femme, c’est plus subtil. Tu évoques l’importance essentielle pour toi, du baiser. Connais-tu donc déjà l’ouvrage : « L’art du baiser. Les plus beaux baisers de la littérature », paru aux éditions Gallimard (2011) ?  Tu m’intrigues surtout quand tu évoques le couplage dans le corps à corps amoureux entre Physique et Spiritualité ? Peux-tu nous en dire un peu plus à ce sujet ? 

Christaux d’Amour :    

Pour moi le baiser c'est l'acte d'amour fondamental. Celui qui ouvre les portes à l'autre bien plus profondément que toute autre démarche purement sexuelle.

Par le baiser s'ouvre l'accès à l'âme. On accède à celle de celui qui nous le donne et on l'invite à la nôtre. Nos essences s'unissent dans toute leur intimité.

Si le corps devait représenter l'image d'une maison de l'âme, une sorte de Samsara, mais avec notre seule enveloppe personnelle pour y habiter, je verrais bien certaines parties comme des éléments d'accès ayant des fonctions aussi définies que celles d'une véritable habitation.

Les yeux seraient la fenêtre, pour voir à l'intérieur,

Les lèvres le portail, pour y pénétrer,

Les attributs génitaux, le local technique, pour produire !

Et pour moi, rien n'a plus de valeur que de livrer le passage de soi à l'autre et de le recevoir en retour par le portail des lèvres ! C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je n'ai plus recours à ce cheminement depuis très longtemps. Même si la production technique continue à assurer la maintenance domestique, les portes les plus intimes sont scellées depuis que je n'ai plus personne pour qui les ouvrir...

Et vois tu, je rêve de ce don inouï, avec sa fougue, avec sa violence ou avec sa tendresse et sa douceur. Qu'il soit sauvagement primitif ou subtilement délicat, je me languis de ne pouvoir re vivre l'union de deux âmes à nu ! La volupté de cette démarche étant à la fois sensorielle mais aussi et surtout spirituelle, elle seule peut atteindre le comble d'intensité qui fait que le baiser d'amour approche du divin.

 

3/ La place de l’amitié, amour amitié, amitié amoureuse dans la relation de couple de longue durée.

Henri : En fait, c’est cela qui constitue le fondement du couple harmonieux  de longue durée. Les séances de corps à corps amoureux apparaissent alors comme la cerise sur un gâteau. Bonnes à prendre c’est sûr, mais laissant sur sa faim c’est le cas de dire, en l’absence du gâteau consistant qu’est l’amitié amoureuse. Cette façon de voir se raccorde à l’ouvrage, de grande qualité selon moi, qu’est : « Aimer d’amitié. L’amour véritable commence avec l’amitié », par Jacqueline Kelen (1992 ; voir à CLIC pour des extraits) . Qu’en penses-tu ?

Christaux d’Amour :

A te lire, on pourrait bien croire que je fais de la relation charnelle une priorité ! Et de fait, c'en est une, mais pas plus exclusive, qu'elle n'est la cerise sur le gâteau ! Pour moi cette notion est quand même un cadeau divin. On peut trouver une dimension spirituelle par le simple don de soi. Quand deux êtres s'unissent dans la volonté d'offrir leur amour à l'autre, le plaisir est transcendé par ce partage, dans une osmose magique du corps et de l'esprit. Donc c'est vrai pour moi c'est essentiel. Mais non une fin en soit. D'ailleurs c'est même un raisonnement logique, une telle dimension se saurait être atteinte sans le fondement des sentiments. Ainsi j'estime qu'il n'y a pas plusieurs niveaux à l'amour suprême, mais un tout, une globalité, une chose étant la résultante de l'autre et inversement. L'affection profonde, la sincérité et le partage, le respect et le soutien mutuels, tels qu'ils peuvent se définir en amitié sont évidemment essentiels. Ce qui différencie l'état amoureux de l'état amical, ce sont les émois sensoriels. Mais je pense vraiment qu'on ne peut les dissocier dans une relation amoureuse épanouissante.

4/ Relation  à soi et relation de couple stable, dans l’avancée en âge

Henri : J’ai compris diverses fois dans nos échanges que tu crains l’arrêt précoce de ta féminité ? Qu’entends-tu donc par féminité ?

Christaux d’Amour :

Ah... je te vois venir ! Je n'ai surtout pas la ménopause (là j'en parle par expérience de 4 ans) ! Pas plus que par les transformations physiques. Chaque âge a son charme et ses attributs et ils sont équivalents chez l'homme et chez la femme, donc il y a continué dans les attirances. Non, pour moi la perte la plus cruelle de féminité serait de renoncer au désir. Par celui des autres envers moi, mais du mien envers un homme à aimer. Si je renonce à ce désir en vivant recluse dans mon conformisme actuel en raison de ma situation privée, je renonce à ressentir les émois d'une femme amoureuse. Pour certaines personnes, la libido est peut être compensée par les bienfaits de leur environnement. Pour moi ce n'est pas le cas, car je confère à cet aspect de la vie une dimension qui va bien au delà du ressenti physique. Il y a pour en ce qui me concerne un besoin d'abandon mystique dans ce don que la nature nous a fait et auquel je ne peux concevoir de renoncer. Voilà ce que j'entends par féminité.

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Henri : Je n’imagine pas ta féminité comme allant décroitre, dès lors que tu sauras ne pas t’accrocher à la vision,  à connotation  sportive, d’ amours de jeunesse.  C’est une autre dimension que progressivement, ta féminité va prendre. Moins attachée à l’apparence des gens et des choses, plus à leur profondeur ? Je te prédis que si tu sais garder la connotation bien féminine de ta jolie écriture, d’ici trente à quarante ans, tu en feras  craquer encore quelques uns ! N’est-ce pas aussi cela le charme féminin ?  

Christaux d’Amour : 

J'ai déjà un peu répondu par anticipation dans les échanges précédents. J'espère avoir clairement exprimer la profondeur de mon ressenti concernant la féminité dans toute sa globalité, y compris dans le domaine du physique. Il n'est bien évident pas l'unique aspect et ce d'autant qu'il est conditionné aux autres : la personnalité, la profondeur des sentiments etc. Il n'est surtout pas liée à une image superficielle de l'apparence et de l'attachement à la jeunesse en fuite. L'amour total est en chaque âge et avec autant de nuances que de personnes qui le ressentiront.

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Henri : Même ta capacité d’amour physique ne saurait diminuer, tout au plus évoluer. Le corps à corps amoureux demeure attractif  à demeure, dès lors qu’il est sous-tendu par le lien d’amour. Et puis, de toute façon, on passe sa vie à vieillir ; autant l’accepter et le bien vivre, c’est plus confortable ?

Christaux d’Amour : 

Evidemment, et je n'aurais vraiment pas peur de devenir une petite pomme ridée auprès de l'homme que j'aime.

  5/  Se sentir épanoui(e) dans sa vie, autant que faire se peut !

Henri : Tu exprimes souvent le ressenti que tu ne te sens pas épanouie dans ta vie. D’accord, mais ta relation à ton mari n’est qu’une cause parmi quelques autres, je suis sûr ?

Christaux d’ Amour :    

Effectivement, il n'y a pas de cause extérieure. Il n'y a qu'un malaise de fonds. Un travail personnel initié après une crise personnelle il y a un peu plus de trois ans qui m'a fait prendre conscience que mes pensées étaient illusoires. Que tout ce que toute mon attitude à l'égard de la vie, n'était que la conséquence de la sommes des croyances auxquelles j'ai adhéré de façon inconsciente tout en me persuadant qu'il s'agissait de ma propre volonté. Depuis cette prise de conscience, je prends la mesure de l'ampleur de la tâche. Car il ne suffit pas d'identifier la source, la cause et les effets d'un tel conditionnement, encore faut il être capable, après l'état préalable et nécessaire de cette identification, de les dépasser par des actes posés en pleine conscience et affirmation de soi. Et là je suis, je l'avoue à une étape cruciale, car certains blocages sont tellement imprégnés dans nos mécanismes, qu'ils sont comme une seconde nature dont il est très difficile de s'affranchir.

Le jour où je saurais m'affirmer, en maitrisant mes doutes mais sans m'y perdre, en affirmant ma volonté légitime et honnête, sans me soumettre aux réactions potentielles que mes choix pourraient susciter, en prenant la barre de ma vie, là je me sentirai épanouie.
Mais c'est pas demain la veille ! Pourtant je m'y emploie pas à pas, et chaque petite victoire est une étape vers la liberté d'être soi.

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Henri : Je ne sais pas si tu vas finir ta vie de couple avec ton mari ; j’espère un peu que oui, car il n’a pas démérité, à ce que j’en sais ! Et puis, avec tes interrogations existentielles, tu ne dois pas, non plus, être bien facile à vivre tous les jours, en tout cas quand vous vous retrouvez tous les deux au foyer !

Si cela se passe autrement, je t’apprécierai  tout autant. On attribue aux personnes  âgées le rôle potentiel de « passeur », de passeur entre les générations. Modeste rôle d’accompagnement, sûrement pas de dénigrement! 

Christaux d’Amour 

Merci pour ce soutien inconditionnel. Mais ni toi ni moi ne savons ce que l'avenir nous réserve. Alors autant poser les valises du mental, inutilement encombrante et rester éveillé à la vie, pour ne pas passer à côté de l'essentiel. Je précise juste une chose : le sentiment amoureux n'est pas conditionné au mérite. Il est spontané et gratuit. Il est ou n'est pas, quoiqu'on veuille, quoiqu'on fasse.

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Henri : Un changement d’homme dans ta vie, ne saurait à lui seul te donner durablement le sentiment d’une vie épanouie. Y pense-tu et dans quel sens ?

Évoquant l’importance de la spiritualité dans la vie, peut-être peux-tu développer cette composante de ta vie ?

Tu es en train d’écrire un roman, semble-t-il. Peut-on en savoir le sujet ? Très bonne initiative.

J’aimerais encore te voir entrer comme bénévole auprès des Restaus du Cœur ou d’une autre Association de ce type. Si tu ne veux pas en entendre parler pour le moment, gardes le au moins en mémoire !

En somme, tout ce qui t’aide, de manière constructive, à sortir de toi, est moyen  pour devenir toi. Rédiger ensemble cet article, est un joli exercice en ce sens, il me semble. 

Christaux d’Amour : 

Je ne sais pas en toute sincérité si un changement d'homme saurait à lui seul me donner durablement le sentiment d'une vie épanouie. Je pense qu'une relation pour aussi harmonieuse qu'elle puisse être, ne peut étoffer la globalité de l'épanouissement personnel d'un être humain. Il y a forcément d'autres facettes dans chaque personnalité qui méritent de se développer sur d'autres plans en venant ainsi compléter, enrichir et agrémenter cette relation. Je pense notamment au développement intellectuel, artistique ou sportif, enfin un accomplissement individuel en parallèle à un accomplissement relationnel.  
Je pense aussi qu'un être humain ne peut se sentir "complet", "fini" que dans l'harmonie qu'il crée avec son alter ego. Et si la personne avec qui nous avons tenté l'expérience ne reflète pas cette harmonie, c'est que nous ne sommes pas vraiment avec la bonne personne, au bon endroit, au bon moment.

Quant à la spiritualité, je crois qu'elle est propre à chacun. C'est un rapport à soi avec le monde, avec le sens de la vie. Chacun trouve le sens à sa vie selon son ressenti personnel. Sinon la vie ne serait qu'un non sens. Et source d'un mal être profond. En l'occurrence pour moi le sens de ma vie serait de la partager avec le seul être vraiment fait pour moi (avec toutes les difficultés inévitables mais avec l'intime conviction que c'est le seul avec qui je me sente en parfait accord intérieur). Et c'est dans l'évidence d'une telle relation que je ressens le sens du divin. Dans cet absolue harmonie entre deux êtres. C'est pour moi la seule voie qui permette "d'entendre le chant des anges" dans une communion totale et absolue.

Pour ce qui concerne mon roman, je préfère restée évasive pour ne pas prendre le risque prématuré d'être identifiée par les personnes de mon entourage qui seraient déstabilisées, voire bouleversées par mes révélations précédentes. Mais en gros il s'agit d'un triller métaphysique.

En ce qui concerne les œuvres caritatives, ne crois pas que je suis insensible à l'altruisme, bien au contraire, c'est dans la reconnaissance de mon utilité que je trouve beaucoup de réconfort à exister. Moi personnellement j'aimerais m'occuper des mal voyants (par des lectures notamment). Mais comme tu le sais, je manque de temps ne serait ce que pour bien m'occuper de mon entourage. Je veux dire que pour donner de soi aux autres, il faut au préalable avoir l'esprit clair et serein. Et non embrumé par les conflits intérieurs. Pour rayonner autour de soi, il faut d'abord laisser entrer la lumière en soi. C'est ma façon de voir. Peut être pas la meilleure mais je tiens vraiment à clarifier mon esprit pour trouver un équilibre qui me rendra plus forte pour donner aux autres en retour. Et non le contraire. Je ne peux sortir de moi une bonne énergie que si elle existe déjà. La solution ne peut venir que de l'intérieur. Qu'en se construisant un psychisme unifié et non fragmenté comme il l'est actuellement. Dans le cas contraire, ce ne serait qu'un dérivatif, un palliatif qui ferait d'un don généreux, une intention plus égoïste et donc moins constructive. Pour les autres aussi qui ne seraient alors perçus que comme un pansement et qui ne recevrait une lumière voilée de ma part. Et pour moi aussi qui doit apprendre à grandir de façon autonome et responsable, sans m'accrocher sans cesse à des ressources extérieures. Nous sommes les seules à pouvoir nous aider, avant tout, afin de pouvoir ensuite aider les autres.

Il n'en reste pas moins vrai que cet échange sur ton article si passionnant m'a procuré un vrai plaisir et l'espoir qu'il pourra contribuer à apporter quelques bienfaits à ceux qui le liront et si possible l'apprécieront.

Je ne te remercierai jamais assez pour ta confiance.

 

6/ 2011, Année anti-solitude !

Henri  Charcosset et Christaux d’amour

Dès son début en 2005, ce site, page d’accueil à CLIC,  a eu pour but de développer de nouvelles approches  anti-solitude basées sur l’utilisation de l’Internet, et accessibles à tout un chacun disposant d’une connexion. L’exploitation la plus simple des quelque 580 articles sur site, est de se rendre à la page  Auteurs et titres des articles, CLIC. On y fait alors son choix, pour soi-même, mais aussi pour ses proches et ses autres relations, qu’elles soient anciennes, récentes, ou en « gestation ». Il n’est pas de limite d’âge, ni de niveau de handicap, physique ou social, pour maintenir ou fortifier sa vie relationnelle. Des Net relations peuvent être autant voire plus, réelles, structurantes, valorisantes, que bien de nos relations en vrai, plus virtuelles qu’il n’y paraît au premier abord.

Une étape de plus est d’initier et faire vivre son propre  site Internet, selon un modèle proche du nôtre, sur un thème de son choix. Nous opérons par ajout de deux mois en deux mois, de quinze articles dont environ un tiers sont préparés via des collaborations diverses avec  des personnes souvent rencontrées sur  le Net. Ce dernier point est important pour éviter que faire progresser un site, ne  conduise à un enfermement de soi avec soi. Il n’y a pas de frais, ni de contraintes hiérarchiques on autres. Un supplément d’identification  de soi en résulte. Nous avons bien sûr une liste de diffusion de la mise à jour de notre activité, aide à entretenir les liens avec notre réseau de relations.

  Cet article vise à l’illustrer au travers  de l’exemple de notre collaboration amicale. Nous ne nous connaitrons pas, ne serons jamais en relation d’affaire d’une sorte  ou d’une autre. Et de ce fait même, on est peut-être  plus proches, puisant en chacun d’entre nous deux, un  appui pour faire avancer nos vies.

L’inter génération  s’appuyant sur le Net, est un sujet encore presque neuf, méritant qu’on s’y attarde bien davantage, en faisant en particulier  une  synthèse des expériences intéressantes disséminées ici et là. 

7/ Parmi les  liens à voir  sur ce site, en relation avec cet article :

Bernadou Christian (2010), Bien vieillir ensemble et en couple, la soixantaine passée    

 

Bobasch Michaëla (2006), Les secrets du couple qui dure

 

Charcosset Henri, Claudel Riotte Claire, Gonnet Jacqueline(2005), Communiquer dans le couple. Amour, handicap et vieillissement

 

Charcosset Henri (2011), Christaux d’amour (Pseudonyme), Mitsori (Pseudonyme) (2011), De la web entrée en relation à l'amitié, parfois l’amour.La lutte contre la solitude, Grande Cause nationale 2011

 

Corneau Guy, Desjardins Arnaud, Salomé Jacques, Etre à deux ou la traversée du couple. II. Deuxième  partie , sous la direction de Nathalie Calmé, ouvrage(2000)

 

Dossier Notretemps.com et Henri Charcosset(2011°,. Bien vivre sa vie de couple après 50 ans sous tous ses aspects. 2011 Année anti solitude

 

Maillard Catherine(2009), Comment s’aimer toujours ? 

 

Maillard Catherine(2010), Les nouvelles solitudes : Les comprendre, les déjouer !

 

Paulin(de), Sylvaine(2006), Les secrets de l’amour qui dure

 

Pir Dominique (2006), Acceptez votre conjoint tel qu’il est !

 

Remy Jacqueline (2010), Mon amour, c’est la crise…et si on divorçait ?

 

Ruperti Alexandre, Salomon Paule, Kelen Jacqueline, Etre à deux ou les traversées du couple. I. Première partie, Ouvrage sous la direction de Nathalie Calmé (2000)

 

Tonnac(de) Jean-Philippe, La révolution sexuelle : ne pas faire l’amour(ouvrage, 2006)