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«POUVOIR BIEN VIEILLIR AVEC UN
HANDICAP »,trimestriel GIPHV. N°11; 01, 2007
Editeur : Henri Charcosset, E-Mail : charcohe@club-internet.fr
Site web : http://bien.vieillir.club.fr/index.htm
Jean-Philippe de TONNAC, éditions Albin Michel, 2006, 300 pages
Article extrait de « L’homme en question », n° 13, printemps 2006, Albin Michel Spiritualité.
Jean-Philippe de TONNAC s’était déjà distingué
récemment par une remarquable enquête (Anorexia) sur
ceux qui, en pleine société de consommation, disent non à la nourriture. Voici
qu’il s’intéresse maintenant à ceux qui, à contre courant de notre morale post-moderne, disent non au sexe. Intrigant et passionnant.
Arrachée en 68 à un ordre bourgeois bien pensant, la
liberté sexuelle semble s’être
décomposée comme une peau de chagrin. Petit à petit, en effet,
s’esquisse dans l’opinion, de façon marginale mais croissante, un renversement
de perspective : si nous parlons tant de sexe, n’est ce pas que nous en
jouissons de moins en moins, condamnés que nous sommes à une sexualité vécue
par procuration, devant le poste de télévision ? Une sexualité pour gens
pressés qui n’ont plus le temps de se rencontrer, de s’aimer et de parcourir
ensemble la carte du tendre.
Sous couvert
d’une libération des mœurs, nous avons assisté à la montée du culte de la
performance et de l’injonction de faire semblant, créant aujourd’hui
« un formidable décalage entre les consignes d’un metteur en scène qui
commande de sur-jouer, de râler, de se pâmer, et des acteurs qui ne se touchent
presque plus ». Tel est le constat de Jean-Philippe de Tonnac.
Et, sans crainte de s’afficher comme sexuellement incorrect, il ose prendre à partie un libéralisme moral empêtré dans ses contradictions : « Comment une société qui répète à l’envie que chacun doit tricoter sa vision du monde, engendrer sa seule loi, agir librement, peut-elle se mêler de nos sexualités, précisément de ce qui ne la regarde pas, et de surcroît, de façon aussi normative ? » interroge-t-il.
Tout était en germe, en effet, dans l’injonction
soixante-huitarde « Jouissez sans entrave » dont peu, à l’époque,
s’étaient interrogés sur sa conjugaison au mode impératif. Du libertarisme on
est ainsi passé à une « tyrannie du plaisir » qui s’accompagne
d’un cortège d’images crues, et suscite naturellement toutes sortes de
réactions de suspicion, de méfiance, voire de franc dégoût.
Ce sont les multiples voies de cette réaction de
rejet que Jean-Philippe de Tonnac explore dans cet
essai. Ceux qui pensent le sexe avec dégoût, ceux qui éprouvent des difficultés
à pratiquer l’amour, ceux qui ont choisi la chasteté et qui combattent pour
elle, par choix religieux ou autre… tous ces post-modernes,
les déçus, frustrés, blessés et autres lassés du sexe dessinent le paysage
jusque là peu visité des asexuels. Au final, ces témoignages révèlent comment
« en se libérant des normes …, les Occidentaux accèdent enfin à
leur vrais désirs. Le sexe n’est pas, dans leur vie, l’idole qu’on leur
avait dit et qu’il croyaient devoir servir ».
Le bilan de Jean-Philippe de Tonnac
n’est donc pas aussi inquiétant qu’on pouvait le craindre : après les
hypocrisies d’avant-hier et les excès d’hier, jamais peut-être en Occident, ne
s’est-on trouvé en situation aussi favorable pour rendre à la sexualité la
dimension d’un art, d’une gnose et peut-être même d’un salut.