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Juillet 2013         

 

 

 UN CERVEAU JEUNE  POUR LA VIE

 

                                          NOTRE TEMPS DOSSIER MAI 2013

 

                                                    http://www.notretemps.com/ 

 

Note : Sur ce site,  nous avons déjà quelques articles traitant de la mémoire et de sa préservation avec les ans ; les titres et adresses web sont regroupés en fin de texte , CLIC

 

 

 

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Contrairement à une idée reçue, le cerveau ne décline pas forcément avec l’âge. À condition de le stimuler correctement et de bien le nourrir, nous pouvons au quotidien entretenir ses capacités et même en développer de nouvelles. Les conseils de nos spécialistes.       EMMANUELLE GUYADER

                                                           

 

 

Les recherches conduites ces vingt dernières années ont fait voler un dogme en éclats : non, nous ne perdons pas des cellules cérébrales à peine passé le cap de l ‘adolescence ! Nouvelle discipline médicale, les neurosciences, qui s’appuient sur les techniques d’imagerie médicale, n’en finissent pas au contraire de nous étonner. « Aujourd’hui, on sait que le cerveau est non seulement capable de fabriquer tout au long de la vie de nouveaux neurones mais également de nouvelles synapses, ces points de jonction qui assurent les connexions entre les neurones », explique le Dr Francis Eustache, directeur d’un laboratoire de neuropsychologie à l’Inserm (unité U1077) et auteur des Chemins de la mémoire (éd. Poche – Le Pommier). Et, si des facteurs génétiques sont sans aucun doute impliqués dans ces mécanismes, toutes les études indiquent que notre comportement, notre hygiène de vie et l’environnement dans lequel nous évoluons jouent un rôle de premier plan dans le maintien de nos capacités cérébrales.

Alors, agissons !

Rien de pire, pour le cerveau et la mémoire, que de vivre sur ses acquis. S’être constitué de solides compétences par son métier, ses relations, ses hobbies est déjà un bon point. Le secret, c’est de rester curieux afin de conserver et de développer sa « réserve » cérébrale. Inutile de se forcer à lire Kant ou à résoudre des problèmes de trigonométrie, sauf par plaisir. « Il n’y a pas d’activités meilleures que d’autres, signale le Dr Eustache. Le choix est fonction de ses goûts. Et le bénéfice d’autant plus important qu’elles ont un sens pour la personne qui les pratique. »

 

LA ROUTINE ÉTIOLE LE CERVEAU

Vous êtes attiré par la photo, des conférences à l’université inter-âges, une chorale ? Foncez ! Vous préférez une exposition ou un concert ? Ce sont également de bons remue-méninges :
« L’art est un activateur cérébral très efficace, même sans y connaître grand-chose, il invite à la réflexion. » La lecture, les sudokus ou les mots croisés ont aussi des vertus stimulantes. L’erreur serait de ne faire que cela : la routine étiole le cerveau, au même titre que les « ramollisseurs » que sont la calculatrice, les numéros de téléphone préenregistrés ou le GPS, alors que le panachage d’activités le dynamise. Pour vivre, se développer et se maintenir, le cerveau a besoin du contact avec les autres. Entretenir des relations régulières avec sa famille, ses amis, ses collègues, ses voisins, et en tisser de nouvelles, voilà un véritable bain de jouvence cérébral.

« L’idéal est de combiner activités intellectuelles et lien social », insiste le Dr Eustache.
Les voyages, même courts, en sont l’exemple parfait : « Avant le départ, parce qu’il faut organiser ; pendant, c’est le temps de la découverte, des rencontres, de la gestion des imprévus ; après, quand on montre des photos… Quitter ses habitudes représente un formidable entraînement pour le cerveau ! » Rejoindre une association, et y prendre des responsabilités en est un autre : cela demande une démarche de réflexion, de coordination et de communication. Habituée à une vie sociale riche par son métier dans la communication, Mathilde, 61 ans, se souvient : « J’ai vécu la première année de ma retraite repliée sur moi-même, sentant que ma cervelle s’atrophiait de jour en jour. Et puis, poussée par ma fille, je suis devenue bénévole aux Restaurants du Cœur. C’est comme si je m’étais offert un lifting cérébral ! »

 

GARDER UNE ACTIVITÉ PHYSIQUE

L’importance de l’exercice physique, pratiqué régulièrement, a également été démontrée. Comment entretient-il la vivacité cérébrale jusqu’à diminuer significativement le risque de perte de capacité intellectuelle ? L’explication est physiologique : « Les fonctions pulmonaires et cardio-vasculaires activées favorisent l’apport d’oxygène à toutes les cellules de l’organisme, y compris celles du cerveau », détaille le Pr Anne-Sophie Rigaud, chef de service à l’hôpital Broca (Paris) et présidente du Centre d’expertise national en stimulation cognitive.
« L’activité physique contribue ainsi à la vascularisation du cerveau. Elle est un facteur important de la prévention de l’hypertension artérielle, du diabète, du surpoids et du cholestérol, tous ces facteurs de risque qui vulnérabilisent le système cardio-vasculaire. En s’en protégeant, on protège aussi la fonction cérébrale. » Enfin, on dort mieux quand on est actif,
or la qualité du sommeil influence directement nos fonctions cognitives.

Quelle activité pratiquer ? Toutes se valent si elles remplissent quatre conditions :
être adaptées aux capacités physiques et à l’âge, procurer du plaisir (sinon, c’est l’abandon assuré), demander un effort réel (se traduisant par un léger essoufflement) et un entraînement régulier (30 minutes par jour ou 2 à 3 heures par semaines). Celles qui se pratiquent en groupe, marche ou vélo par exemple, sont particulièrement intéressantes pour leur valeur sociale ajoutée, souligne le Pr Anne-Sophie Rigaud. Vous êtes allergique au sport ? Penser au tai-chi ou au yoga, bénéfiques pour l’équilibre, la souplesse, les articulations, et même la mémoire et la concentration, puisqu’il faut soutenir des postures. Ou utiliser vos jambes aussi souvent que possible pour vous déplacer et monter les escaliers !                                                                                                                          

 

 

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Les jeux stimulent nos méninges… et entretiennent le lien social, carburant essentiel de notre cerveau !

 

 

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LES NEUROSCIENCES : UN MONDE EN PLEINE EFFERVESCENCE !

 

Mémoire, intelligence, émotivité… Notre mystérieuse boîte crânienne dévoile peu à peu ses secrets. D’abord décrite chez l’animal (oiseaux, rongeurs, primates…), la neurogenèse, c’est-à-dire la capacité du cerveau à fabriquer de nouveaux neurones tout au long de la vie, a finalement été démontrée chez l’homme relativement récemment, en 1998, par des chercheurs suédois et américains dirigés par Peter S. Eriksson. Une découverte qui a donné l’espoir de nouveaux traitements de maladies telles qu’Alzheimer ou Parkinson. Une autre étude du département de  psychologie de l’université de Pittsburg en 2009, a montré que la gymnastique du type fitness améliore le fonctionnement de la mémoire en augmentant le volume de l’hippocampe (partie du cerveau en jeu dans la mémorisation). De son côté, une équipe de l’université de Californie, à Los Angeles, a observé, grâce à l’imagerie par résonnance nucléaire, que des activités de loisirs (jardinage, vélo, danse…) accroissent cette fois le volume de substance blanche dans le cerveau, qui intervient dans la diffusion des informations dans le système nerveux. En 2012, une étude de l’institut des neurosciences de l’université de Californie (Berkeley) constate l’intérêt de la pratique d’activités stimulantes tout au long de la vie (lecture, écriture, jeux…) pour empêcher ou ralentir les dépôts d’une substance impliquée dans la maladie d’Alzheimer. La France est à la pointe des neurosciences, avec l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM) de la
Pitié-Salpêtrière, à Paris. Cette fondation réunit des malades, des médecins et des centaines de chercheurs internationaux qui mêlent recherche fondamentale et application clinique, pour accélérer l’accès aux nouveaux traitements.

Pour en savoir plus : Fondation pour la recherche sur le cerveau, www.frc.asso.fr   et Fondation pour la recherche médicale, www.frm.org .

 

 

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PR NICOLAS FRANCK

« L’IMPACT D’INTERNET DÉPEND

DE LA FAÇON DONT

NOUS L’UTILISONS »

·       Le cerveau est un système dynamique en perpétuelle reconfiguration, qui reste malléable, y compris après une lésion comme un accident vasculaire cérébral. C’est encourageant ! Plus les interactions avec l’environnement sont riches, plus nombreux sont les circuits créés. On sait aussi l’importance de notre réserve cognitive pour résister aux éventuelles lésions cérébrales.
Cette réserve, nous la constituons au cours de notre scolarité, lors de notre activité professionnelle, de nos lectures, mais aussi en participant à des clubs et à des réseaux sociaux comme Facebook, à des forums… L’ordinateur et Internet, sur lesquels nous passons de plus en plus de temps, sont des outils dont l’impact dépend de la façon dont nous les utilisons, exactement comme pour la télévision. Si nous, nos enfants ou petits-enfants, sommes passifs,
si nous papillonnons pendant des heures d’un site ou d’une conversation à l’autre sans nous concentrer sur aucune, ni aller au bout d’un sujet, l’impact sur notre vitalité cérébrale sera négatif. En revanche, naviguer sur Internet est une activité stimulante si elle est un moyen de s’ouvrir au monde, d’exercer notre créativité, de rediscuter ensuite en famille ou entre amis de nos découvertes. Notre cerveau commence à s’adapter : trouver d’un simple « clic » une information nous dispense de sa mémorisation. Désormais, c’est le chemin pour retrouver l’information qui est mémorisé. Le mieux est d’avoir un objectif précis à chaque utilisation, pour structurer son attention autour d’un contenu découvert au fil des pages, plutôt qu’au travers d’une multitude de fenêtres. »

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TROUS DE MÉMOIRE :  FAUT –IL S’INQUIÉTER ?

 

                         NON, SI :

● Vous avez du mal à retrouver le nom d’un acteur célèbre

● Vous cherchez souvent vos clés ou vos lunettes

● Vous oubliez parfois où vous avez garé la voiture

● Vous oubliez exceptionnellement un rendez-vous

Il s’agit surtout d’un manque

D’attention ou d’un léger

Surmenage.

 

                        OUI, PEUT-ÊTRE, SI :

● Vous oubliez de transmettre des messages rappelés à plusieurs reprises

● Vous avez des difficultés à trouver des mots ou des noms familiers

● Il vous arrive de ne pas reconnaître des personnes proches

● Vous vous perdez dans votre quartier

● Plusieurs personnes de votre entourage vous ont fait remarquer vos oublis et vos difficultés

Mieux vaut consulter. Il peut s’agir

D’une pathologie,

Comme de l’effet secondaire

D’un traitement,

D’une déshydratation,

D’une grosse fatigue…

 

 

                                                                   

LES COMPLÉMENTS ALIMENTAIRES

SONT-ILS UTILES ?

 

Les spécialités qui promettent une amélioration de la mémoire sont composées d’oméga 3, de gingko biloba, de vitamines B9 et B12… « Faute d’études scientifiques sérieuses et concordantes confirmant leur efficacité, je ne les conseille pas », signale le Pr Luc Cynober, chef de service de l’hôpital Cochin et auteur de :
La vérité sur les compléments alimentaires
(éd. Odile Jacob). Ces produits sont notamment interdits aux personnes sous traitement anticoagulant car ils augmentent le risque d’hémorragie. Sauf avis médical, mieux vaut compter sur des menus équilibrés, d’autant que les nutriments des aliments sont mieux assimilés. Notre cerveau a besoin d’un peu de tout : poisson gras, huiles de noix, lin et colza pour les oméga 3, glucides complexes (dans les légumes secs) et antioxydants (dans les fruits et légumes de couleurs vives…), vitamines B1, B9, B12 (céréales complètes, viandes, œufs, produits laitiers…). Catherine Chegrani-Conan, diététicienne et auteur de La santé du cerveau est dans l’assiette (éd. Eyrolles), note qu’à l’inverse crème, fromages, charcuteries et pâtisseries industrielles sont riches en graisses saturées, « qui, en excès, encrassent les artères, y compris celles qui irriguent le cerveau ».

 

Références d’articles déjà sur ce site :

 

Alise René (2009), A 85 ans passés, malvoyant, vivant seul. Rester dans le bain malgré tout

 


Amieva Hélène
, Dr, avec Bourdet Delphine(2012), 
 Maladie d'Alzheimer : vers des approches non médicamenteuses

 

Cyrulnik Boris, Mémoire et vieillissement (extrait ouvrage, 2006)

 

Duperrin Agnès, Haberfeld Ingrid, Urbain Cécile(2009), Du neuf pour stimuler votre mémoire. Programmes d’entrainement cérébral

 

 Fontaine Bertrand Pr  ( 2012),  Notre  cerveau s'améliore toute la vie. Alzheimer, Parkinson, Sclérose en plaques : l'espoir !

 

Huguenin Frédéric, Etat d’esprit, état de mémoire (ouvrage, 2007)

 

Maisondieu Jean Le crépuscule de la raison. La maladie d’Alzheimer en question (ouvrage, 2011)

 

Papazian Patrick (2006), Entrainez votre mémoire

 

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