Sections du site en Octobre 2009 :
Ajouts successifs d’articles -- Sujets d’articles à traiter – Pour
publier -- Post-Polio -- L'aide à domicile -- Internet et Handicap
-- Informatique jusqu’à 100 ans – Etre en lien -- L’animal de compagnie
-- Histoires de vie --
Donner sens à sa vie – A 85 ans aller de l’avant -- Tous
chercheurs -- Liens –Le webmestre.
RETOUR A LA PAGE D’ACCUEIL : CLIC AUTEURS, TITRES
DE TOUS ARTICLES : CLIC SYNTHESE GENERALE: CLIC
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
Novembre12
NOTRE
CERVEAU S'AMELIORE TOUTE LA
VIE. ALZHEIMER, PARKINSON, SCLEROSE EN PLAQUES : L'ESPOIR !
Pr Bertrand FONTAINE
Institut du cerveau et de la moelle
épinière – Paris
Questions de Marie-Christine COLINON et Agnès DUPERRIN
Notre temps – août 2011
Notre cerveau est l'organe le plus complexe
de notre corps.
Pourtant, au fil du temps, les
découvertes profitent déjà aux malades.
C'est
désormais une certitude: nos facultés ne déclinant pas inéluctablement avec
l'âge, garder un cerveau en pleine forme toute la vie est possible. En matière
de neurosciences, la recherche est extraordinairement dynamique. La Fondation
pour la recherche médicale y consacre son premier budget (plus de dix millions
d'euros en 2010 ). Et c'est en France qu'un Centre de
recherche, unique au monde, l'Institut du cerveau et de la moelle épinière,a été inauguré en octobre
2010. Rencontre avec son directeur scientifique, le Pr Bertrand Fontaine.
NOTRE TEMPS :
Est-il établi que nos neurones se renouvellent en permanence ?
Pr Bertrand
FONTAINE :
Parmi les récents progrès
dans la connaissance du cerveau, la découverte la plus marquante est sans doute
que, contrairement à une idée reçue, nos neurones ne déclinent pas, ou peu,
avec l'âge. Notre cerveau conserve tout au long de la vie la capacité de
compenser des déficiences, de se réparer et, même, de s'améliorer. On a compris
que des neurones se créent en permanence et que l'adulte, même âgé, dispose de
cellules souches, les mêmes que l'on trouve chez le fœtus, capables de se
différencier et de se transformer en nouvelle génération de neurones.
L'expérience
aide-t-elle à gagner en efficacité ?
Oui. On peut compenser une moindre agilité intellectuelle par une plus
grande expérience. La compétence et la connaissance d'un type de situation
offrent un recul que n'ont pas les plus jeunes. Cela favorise l'efficacité dans
une prise de décision, et c'est utile pour mener certaines activités. Il faut
voir le cerveau comme un processus en perpétuelle évolution. Le mot « vieillissement » est d'ailleurs mal
choisi, nous devrions plutôt parler tout au long de la vie d'évolution
naturelle, de développement comme dans
l'enfance.
Pour
conserver ses capacités, faut-il exercer notre cerveau régulièrement ?
L'exercice, dans les jeunes années, permet de se constituer un bon
capital de départ. Plus il est important, plus il se maintiendra au fil du
temps. D'où l'intérêt, dès l'enfance, des pratiques musicales, sportives, qui aident
à trouver son domaine d'excellence. Plus tard, il n'est pas prouvé que
l'exercice accroisse la plasticité cérébrale mais il peut la mettre en œuvre.
Quand un adulte apprend le violon ou le jonglage, cela augmente
dans le cerveau les zones correspondantes. Jouer sur une console, s'investir
dans une association ou visiter un musée entretient le fonctionnement et
l'autonomie du cerveau. Cultiver la curiosité intellectuelle est bon à tout
âge, d'où l'importance des relations sociales. C'est vrai aussi chez les
malades.
Pourra-t-on
guérir les maladies du cerveau ?
L'un des enjeux de la recherche est de faire le lien entre
l'activité cellulaire au niveau des neurones et le fonctionnement global du cerveau. Après un accident vasculaire
cérébral ou un traumatisme crânien, la partie abîmée du cerveau peut être prise
en charge par une autre zone. Nous cherchons à stimuler cette plasticité. Un
nouveau microscope, très sophistiqué , permettant de
voir comment les molécules fonctionnent dans les cellules , pourrait nous
aider. L' idée est de réussir à régénérer les zones
détruites, dans les maladies de Parkinson ou d'Alzheimer, par exemple. Et même
de protéger les neurones. Nous cherchons à agir avant les symptômes afin de
proposer demain des médicaments à un stade où le cerveau est encore performant.
ALZHEIMER, PARKINSON, SCLÉROSE EN PLAQUES... L'ESPOIR !
Que
de progrès accomplis grâce aux nouvelles technologies !
« L'apport le plus remarquable depuis quinze ans est l'arrivée de
l'IRM fonctionnelle, s'enthousiasme le Pr .André Nieoullon,
président de la société des neurosciences. Elle nous montre en direct quelles
régions du cerveau s'activent au cours d'une tâche, et les structures
impliquées dans les apprentissage et la mémorisation.» Une révolution dans
notre connaissance de nombreuses maladies et dans les possibilités de
traitement.
Plus
impressionnant encore: l'IRM fonctionnelle peut être couplée à d'autres
techniques. Associée à la tomographie par émission de positons (TEP), elle rend
visibles les flux de sang qui irriguent les cellules cérébrales en activité,
donnant des renseignements précieux, par exemple, après un infarctus cérébral.
Elle peut mesurer l'activité biochimique et confirmer le diagnostic de démence.
Au lieu d'avoir des photos , on obtient un film ! La
précision de ces techniques permet des
diagnostics très précoces et des bilans approfondis. Elles ont ouvert la voie à
la stimulation magnétique transcrânienne, alternative
douce aux électrochocs, pour soigner les dépressions résistantes. Sans elles,
impossible de mener une stimulation cérébrale profonde, technique qui
transforme la vie de certains
parkinsoniens. Et elles continuent de révolutionner la chirurgie neurologique.
DANS UN FUTUR
PROCHE, UNE PROTHESE COMMANDEE PAR LA PENSEE
Grâce à la
« chirurgie éveillée », développée à Montpellier sous la houlette du Pr Duffau, on ôte des tumeurs jadis inopérables. Le patient ,anesthésié mais éveillé, est soumis à une série de
tests (langage, calcul, vision,motricité …) guidant
le chirurgien pendant l'opération afin de protéger les fonctions
importantes...« Dans les maladies de Parkinson ou d'Alzheimer, ces appareils
repèrent très tôt des zones de neurones dont la taille décroît », ajoute
Sébastien Mériot, ingénieur chercheur au NeuroSpin de Saclay.
Dans un futur proche, des
paralysés pourraient commander des prothèses par la pensée, avance le Pr Nieoullon. Grâce à de mini-électrodes implantées dans le
cortex moteur, ils imagineront un mouvement, l'appareillage récupérera les signauxélectriques générés et les renverra sur les moteurs
de prothèses...qui réaliseront les gestes imaginés!»
BILAN DES
PREMIÈRES APPLICATIONS CONCRÈTES ET DES
FORMIDABLES
ESPOIRS ATTENDUS
1 ALZHEIMER de mieux en mieux
diagnostiqué
Les
symptômes: désorientation dans un environnement familier, répétition
récurrente de questions, perte de la
notion du temps (ai-je déjà mangé?), actions insolites (la montre posée dans le
sucrier), oubli de mots courants...900.000personnes sont touchées en France.
À ne
pas confondre avec: arriver dans une pièce et ne plus se rappeler ce qu'on vient y
chercher, perdre ses clés, ne plus retrouver un prénom...signes d'une simple
perte d'attention au moment de la fixation de l'information.
LES PROGRÈS
Des dizaines de traitements en cours d'essai.
Deux familles de médicaments, les inhibiteurs de
l'acétylcholinestérase et les antiglutamates
améliorent déjà le quotidien des patients et retarderaient la dépendance à
condition d'être prescrits tôt. Leur effet demeure modeste mais,à travers le monde, de nombreux patients testent
différentes molécules pour empêcher la
formation des protéines anormales entraînant la disparition des neurones.
Certaines pourraient même réparer un peu les dommages.
Un diagnostic plus précoce.
Pour profiter de ces futurs traitements, il faudra pouvoir
diagnostiquer la maladie avec certitude
au plus tôt. «Des équipes avancent sur le dosage de protéines spécifiques (biomarqueurs) dans le liquide céphalo-rachidien, ou même à
partir d'un simple test sanguin, précise le Pr Bruno Dubois neurologue à
l'Institut de la mémoire et de la maladie d'Alzheimer (hôpital de la
Pitié-Salpêtrière). Objectif: gagner deux ou trois ans sur la maladie,
notamment dans les cas complexes et chez les patients jeunes.»
Demain, un vaccin ?
De nouveaux essais de vaccin sont en cours, y compris en France.« Le but est d'amener l'organisme à fabriquer des anticorps
contre la peptide bêta amyloide pour éviter sa formation ou son agrégation,
explique le Pr Dubois. Les premiers résultats sont encourageants: une injection
par mois empêcherait la formation des plaques et ferait régresser les lésions.
On saura dans deux ans si cet effet améliore vraiment la vie des patients.»
Association France Alzheimer: 0811 112 112 et www/francealzheimer.org
2 PARKINSON : des
traitements alternatifs
Les symptômes: tremblements
au repos, lenteur et rigidité des gestes fins.Raideur,
constituent les signes avant-coureurs les plus fréquents de cette maladie qui
touche environ 120 000 Français.
À ne pas confondre avec: un tremblement qui survient à l'action (en soulevant un objet),
avec un membre engourdi ou des douleurs articulaires. Ce ne sont pas des signes de Parkinson.
LES PROGRÈS
Un nouveau médicament.
Dans la maladie de Parkinson, les cellules nerveuses qui
contrôlent les mouvements dégénèrent progressivement parce qu'elles ne
produisent plus suffisamment de dopamine , un médiateur
chimique important dans le transport des signaux d'une cellule à l'autre.
Jusqu'à peu, les médecins ne disposaient que de deux traitements compensant ce
manque de dopamine: la Lévodopa et des aginsites
dopaminergiques. Un nouveau médicament , la Rasagiline , est disponible depuis 2010: il diminue les
symptômes et, pour la première fois, semble ralentir la progression de la
maladie.
Une stimulation intracérébrale profonde spectaculaire.
Découverte à Grenoble en 1987 par le Pr.Benabid,
elle peut prendre le relais lorsque le médicament n'a plus d'effets. Des
électrodes sont implantées dans le cerveau. Reliées à un stimulateur électrique
placé sous la peau, elles activent les zones censées bloquer les tremblements.
Les patients qui ont bénéficié de la technique se sentent revivre «comme avant
la maladie». Mais l'intervention reste très délicate (elle agit sur des
structures plus petites qu'un grain de riz) et réservée à certains malades ( de 10 à 15%). Des scientifiques cherchent à simplifier la
méthode en stimulant la moelle épinière au lieu du cerveau.
L'espoir d'une thérapie cellulaire.
Dans un cerveau en bonne santé, les neurones producteurs de
dopamine se renouvellent chaque jour à partir de cellules souches. D'où l'idée d'une thérapie cellulaire qui
transplanterait des cellules souches dans les régions du cerveau altérées. Une
équipe américaine est parvenue récemment à forcer les cellules souches à se
transformer en neurones producteurs de dopamine. Les premiers essais sont encourageants
: les résultats sont aussi bons que ceux de la stimulation intracérébrale, pour
une technique moins agressive.
Association
France Parkinson. Tél.01 45 20 22 20, www.franceparkinson.fr
3 SCLÉROSE
EN PLAQUES (SEP) :un nouveau médicament
Les
symptômes: fatigue,
troubles de la vision, engourdissements, perte de la sensibilité au chaud et au
froid, impression de décharges électriques. Cette maladie inflammatoire touche
80 000 Français
(2 femmes pour 1 homme).
Ne
pas confondre avec les
mêmes troubles pris séparément, qui ne sont pas des signes d'alerte de la
sclérose en plaques.
LES PROGRÈS
Un nouveau médicament en comprimés.
La sclérose en plaques se caractérise par une réaction anormale du
système immunitaire, qui détruit progressivement l'enveloppe protectrice (la
gaine de myéline) des nerfs du cerveau et de la moelle épinière, entraînant, à
un rythme variable, des troubles moteurs, visuels ou sensitifs. L'IRM, alliée à
la ponction lombaire, permet un diagnostic précoce. Une avancée essentielle
puisque l'on dispose de traitements de fond qui diminuent la fréquence des
poussées. Après l'interféron et le natalizumab, un
nouvel immuno-suppresseur est disponible depuis
janvier 2011, le fingolimod, le premier sous forme de
comprimés. Les
dizaines
d'essais en cours visent à obtenir une rémission durable.
Demain des greffes de cellules souches
?
Ici aussi la thérapie cellulaire a fait un bond en avant. Les
recherches actuelles laissent espérer d'ici à cinq ou dix ans, des greffes de
cellules souches (cellules indifférenciées capables de se renouveler un grand
nombre de fois, présentes dès le stade embryonnaire) à partir de la moelle osseuse du malade, afin de
fabriquer la myéline détruite. À l'image du succès obtenu dans la maladie de
Huntington, pour laquelle des greffes offrent des rémissions de quatreà six ans.
Fondation
Arsep, tél.01 43 90 39 39, www.arsep.org
@
Cerveau et système nerveux:
14
vidéos pour mieux comprendre
sur http://atlasducorpshumain.fr
LE CERVEAU EN
CHIFFRES
-
1,4
kg, c'est son poids moyen pour un adulte de 55 ans. (Le poids n'est pas un
indicateur d'intelligence.)
-
14
cm de large sur 16,7 cm de long, c'est sa taille moyenne.
-
20%
de la circulation sanguine est monopolisée par le cerveau pour l'apport
d'oxygène et de glucose.
-
100
milliards de neurones, en perpétuel remaniement, même chez les personnes
malades, sont mobilisés pour maintenir respiration, battements cardiaques,
tension artérielle et contrôler faim, émotions et sommeil...
Source:
le Grand Larousse du cerveau
L'INSTITUT DU CERVEAU
L'ICM est une fondation privée qui réunit en
un même lieu des malades,des
médecins et 450 chercheurs internationaux. Les programmes de recherche les plus
féconds sont transversaux. La force de ce centre, installé au sein de l'hôpital
de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, est de mêler recherche fondamentale et
application clinique afin que les malades profitent rapidement des nouveaux
traitements.
Pour aider la recherche :
-
Fondation
pour la recherche sur le cerveau -Neurodon: 9, avenue
Percier,
75008
Paris. www.frc.asso.fr
-
Institut
du cerveau et de la moelle épinière: hôpital de la Pitié-Salpêtrière,
47,
bd de l'Hôpital, 75013 Paris, www.icm-institute.org
-
Fondation
pour la recherche médicale: 54, rue de Varenne, 75335 Paris Cedex 07, www.frm.org
POUR ALLER PLUS LOIN
Le
foisonnement de livres récents témoigne de celui des découvertes. Parmi eux
nous avons sélectionné:
- Les
Étonnants Pouvoirs de transformation du cerveau: guérir grâce à la neuro-plasticité de Norman Doidge ,éd.Pocket,2010,
8,90€.
- Pourquoi les
chimpanzés ne parlent pas et 30 autres questions sur le cerveau de l'homme, du
Pr Laurent Cohen, éd.Odile Jacob, poche
2011,23€.
-
Tout sur la mémoire, de Bernard Croisile,
éd.Odile Jacob,2011,26€.
- Priorité cerveau:
des découvertes aux traitements, des Pr Olivier Lyon-Caen et Dr Étienne Hirsch, éd.Odile Jacob,2010,29€.
VALSE À TROIS TEMPS
POUR AMÉLIORER LES CAPACITÉS DE
NOTRE CERVEAU.
Une bonne alimentation
Le cerveau représente 2% du poids corporel
mais mobilise 1/5 de l'énergie consommée par l'organisme. Conséquence: il
proteste (difficultés de concentration, fatigue) si le carburant vient à
manquer. Que manger ? De tout: légumes , fruits,
céréales complètes, un peu de café et de thé si l'on veut, pas trop d'alcool.
Pas de nutriments miracles à l'exception des acides gras
oméga 3, constituants essentiels des membrane des neurones. On en trouve
dans le poisson gras, l'huile de colza, de noix , de
soja, les aliments enrichis en oméga3 (lait, œufs, huile Isio
Memo).
Suffisamment de sommeil
Une récente étude de l'Inserm a démontré
que dormir participe de manière active à la fabrication des souvenirs. Dans la
journée notre hippocampe «marque» les informations à retenir. Pendant le
sommeil, notre cortex trie les Informations
importantes et celles qui ne le sont pas.
De l'exercice physique
L'activité physique renforce la
plasticité cérébrale et la création de nouveaux neurones. De nombreuses études
ont montré que la marche augmente le volume cérébral, protège de la maladie
d'Alzheimer et limite les troubles des personnes souffrant déjà d'altération de
la mémoire. Inutile de viser le marathon: un kilomètre par jour suffit.
Certains sports sollicitant la coordination des gestes, l'équilibre ou le
calcul stratégique (équitation, voile …) sont
encore plus stimulants.