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Novembre12

 

         NOTRE  CERVEAU S'AMELIORE TOUTE LA VIE. ALZHEIMER, PARKINSON, SCLEROSE EN PLAQUES : L'ESPOIR !

 

 

                   Pr Bertrand FONTAINE

 

         Institut du cerveau et de la moelle épinière – Paris

         

          Questions de Marie-Christine COLINON et Agnès DUPERRIN

 

          Notre temps août 2011

 

          Notre cerveau est l'organe le plus complexe de notre corps.

          Pourtant, au fil du temps, les découvertes profitent déjà aux malades.

 

 

                   C'est désormais une certitude: nos facultés ne déclinant pas inéluctablement avec l'âge, garder un cerveau en pleine forme toute la vie est possible. En matière de neurosciences, la recherche est extraordinairement dynamique. La Fondation pour la recherche médicale y consacre son premier budget (plus de dix millions d'euros en 2010 ). Et c'est en France qu'un Centre de recherche, unique au monde, l'Institut du cerveau et de la moelle épinière,a été inauguré en octobre 2010. Rencontre avec son directeur scientifique, le Pr Bertrand Fontaine.

        

 

NOTRE TEMPS :

 

 Est-il établi que nos neurones se renouvellent en permanence ?

 

Pr Bertrand FONTAINE :

 

 Parmi les récents progrès dans la connaissance du cerveau, la découverte la plus marquante est sans doute que, contrairement à une idée reçue, nos neurones ne déclinent pas, ou peu, avec l'âge. Notre cerveau conserve tout au long de la vie la capacité de compenser des déficiences, de se réparer et, même, de s'améliorer. On a compris que des neurones se créent en permanence et que l'adulte, même âgé, dispose de cellules souches, les mêmes que l'on trouve chez le fœtus, capables de se différencier et de se transformer en nouvelle génération de neurones.

                              

L'expérience aide-t-elle à gagner en efficacité ?

 

Oui. On peut compenser une moindre agilité intellectuelle par une plus grande expérience. La compétence et la connaissance d'un type de situation offrent un recul que n'ont pas les plus jeunes. Cela favorise l'efficacité dans une prise de décision, et c'est utile pour mener certaines activités. Il faut voir le cerveau comme un processus en perpétuelle évolution. Le  mot « vieillissement » est d'ailleurs mal choisi, nous devrions plutôt parler tout au long de la vie d'évolution naturelle, de développement  comme dans l'enfance.

                           

Pour conserver ses capacités, faut-il exercer notre cerveau régulièrement ?

 

L'exercice, dans les jeunes années, permet de se constituer un bon capital de départ. Plus il est important, plus il se maintiendra au fil du temps. D'où l'intérêt, dès l'enfance, des pratiques musicales, sportives, qui aident à trouver son domaine d'excellence. Plus tard, il n'est pas prouvé que l'exercice accroisse la plasticité cérébrale mais il peut la mettre en œuvre.

Quand un adulte apprend le violon ou le jonglage, cela augmente dans le cerveau les zones correspondantes. Jouer sur une console, s'investir dans une association ou visiter un musée entretient le fonctionnement et l'autonomie du cerveau. Cultiver la curiosité intellectuelle est bon à tout âge, d'où l'importance des relations sociales. C'est vrai aussi chez les malades.

 

Pourra-t-on guérir les maladies du cerveau ?

 

L'un des enjeux de la recherche est de faire le lien entre l'activité cellulaire au niveau des neurones et le fonctionnement  global du cerveau. Après un accident vasculaire cérébral ou un traumatisme crânien, la partie abîmée du cerveau peut être prise en charge par une autre zone. Nous cherchons à stimuler cette plasticité. Un nouveau microscope, très sophistiqué , permettant de voir comment les molécules fonctionnent dans les cellules , pourrait nous aider. L' idée est de réussir à régénérer les zones détruites, dans les maladies de Parkinson ou d'Alzheimer, par exemple. Et même de protéger les neurones. Nous cherchons à agir avant les symptômes afin de proposer demain des médicaments à un stade où le cerveau est encore performant.                  

        

 

   ALZHEIMER, PARKINSON, SCLÉROSE EN PLAQUES... L'ESPOIR !

 

                   Que de progrès accomplis grâce aux nouvelles technologies !

« L'apport le plus remarquable depuis quinze ans est l'arrivée de l'IRM fonctionnelle, s'enthousiasme le Pr .André Nieoullon, président de la société des neurosciences. Elle nous montre en direct quelles régions du cerveau s'activent au cours d'une tâche, et les structures impliquées dans les apprentissage et la mémorisation.» Une révolution dans notre connaissance de nombreuses maladies et dans les possibilités de traitement.

                   Plus impressionnant encore: l'IRM fonctionnelle peut être couplée à d'autres techniques. Associée à la tomographie par émission de positons (TEP), elle rend visibles les flux de sang qui irriguent les cellules cérébrales en activité, donnant des renseignements précieux, par exemple, après un infarctus cérébral. Elle peut mesurer l'activité biochimique et confirmer le diagnostic de démence. Au lieu d'avoir des photos , on obtient un film ! La précision de  ces techniques permet des diagnostics très précoces et des bilans approfondis. Elles ont ouvert la voie à la stimulation magnétique transcrânienne, alternative douce aux électrochocs, pour soigner les dépressions résistantes. Sans elles, impossible de mener une stimulation cérébrale profonde, technique qui transforme la vie de certains  parkinsoniens. Et elles continuent de révolutionner la chirurgie neurologique.

 

DANS UN FUTUR PROCHE, UNE PROTHESE COMMANDEE PAR LA PENSEE

 

                   Grâce à la « chirurgie éveillée », développée à Montpellier sous la houlette du Pr Duffau, on ôte des tumeurs jadis inopérables. Le patient ,anesthésié mais éveillé, est soumis à une série de tests (langage, calcul, vision,motricité …) guidant le chirurgien pendant l'opération afin de protéger les fonctions importantes...« Dans les maladies de Parkinson ou d'Alzheimer, ces appareils repèrent très tôt des zones de neurones dont la taille décroît », ajoute Sébastien Mériot, ingénieur chercheur au NeuroSpin de Saclay.

 

 Dans un futur proche, des paralysés pourraient commander des prothèses par la pensée, avance le Pr Nieoullon. Grâce à de mini-électrodes implantées dans le cortex moteur, ils imagineront un mouvement, l'appareillage récupérera les signauxélectriques générés et les renverra sur les moteurs de prothèses...qui réaliseront les gestes imaginés!»

 

 

BILAN DES PREMIÈRES APPLICATIONS CONCRÈTES  ET DES

FORMIDABLES ESPOIRS ATTENDUS

 

                1 ALZHEIMER de mieux en mieux diagnostiqué

 

Les symptômes: désorientation dans un environnement familier, répétition récurrente  de questions, perte de la notion du temps (ai-je déjà mangé?), actions insolites (la montre posée dans le sucrier), oubli de mots courants...900.000personnes sont touchées en France.

 

À ne pas confondre avec: arriver dans une pièce et ne plus se rappeler ce qu'on vient y chercher, perdre ses clés, ne plus retrouver un prénom...signes d'une simple perte d'attention au moment de la fixation de l'information.

 

  LES PROGRÈS

 

    Des dizaines de traitements en cours d'essai.

 

Deux familles de médicaments, les inhibiteurs de l'acétylcholinestérase et les antiglutamates améliorent déjà le quotidien des patients et retarderaient la dépendance à condition d'être prescrits tôt. Leur effet demeure modeste mais travers le monde, de nombreux patients testent différentes molécules pour empêcher  la formation des protéines anormales entraînant la disparition des neurones. Certaines pourraient même réparer un peu les dommages.

 

    Un diagnostic plus précoce.

 

Pour profiter de ces futurs traitements, il faudra pouvoir diagnostiquer la  maladie avec certitude au plus tôt. «Des équipes avancent sur le dosage de protéines spécifiques (biomarqueurs) dans le liquide céphalo-rachidien, ou même à partir d'un simple test sanguin, précise le Pr Bruno Dubois neurologue à l'Institut de la mémoire et de la maladie d'Alzheimer (hôpital de la Pitié-Salpêtrière). Objectif: gagner deux ou trois ans sur la maladie, notamment dans les cas complexes et chez les patients jeunes.»

 

    Demain, un vaccin ?

 

De nouveaux essais de vaccin sont en cours, y compris en France Le but est d'amener l'organisme à fabriquer des anticorps contre la peptide bêta amyloide  pour éviter sa formation ou son agrégation, explique le Pr Dubois. Les premiers résultats sont encourageants: une injection par mois empêcherait la formation des plaques et ferait régresser les lésions. On saura dans deux ans si cet effet améliore vraiment la vie des patients.»

 

  Association France Alzheimer: 0811 112 112 et www/francealzheimer.org

 

 

                   2 PARKINSON : des traitements alternatifs

 

     Les symptômes: tremblements au repos, lenteur et rigidité des gestes fins.Raideur, constituent les signes avant-coureurs les plus fréquents de cette maladie qui touche environ 120 000 Français.

 

     À ne pas confondre avec: un tremblement qui survient à l'action (en soulevant un objet), avec un membre engourdi ou des douleurs articulaires. Ce ne  sont pas des signes de Parkinson.

 

  LES PROGRÈS

 

     Un nouveau médicament.

 

Dans la maladie de Parkinson, les cellules nerveuses qui contrôlent les mouvements dégénèrent progressivement parce qu'elles ne produisent plus suffisamment de dopamine , un médiateur chimique important dans le transport des signaux d'une cellule à l'autre. Jusqu'à peu, les médecins ne disposaient que de deux traitements compensant ce manque de dopamine: la Lévodopa et des aginsites  dopaminergiques. Un nouveau médicament , la Rasagiline , est disponible depuis 2010: il diminue les symptômes et, pour la première fois, semble ralentir la progression de la maladie.

 

      Une stimulation intracérébrale profonde spectaculaire.

 

Découverte à Grenoble en 1987 par le Pr.Benabid, elle peut prendre le relais lorsque le médicament n'a plus d'effets. Des électrodes sont implantées dans le cerveau. Reliées à un stimulateur électrique placé sous la peau, elles activent les zones censées bloquer les tremblements. Les patients qui ont bénéficié de la technique se sentent revivre «comme avant la maladie». Mais l'intervention reste très délicate (elle agit sur des structures plus petites qu'un grain de riz) et réservée à certains malades ( de 10 à 15%). Des scientifiques cherchent à simplifier la méthode en stimulant la moelle épinière au lieu du cerveau.

 

      L'espoir d'une thérapie cellulaire.

 

Dans un cerveau en bonne santé, les neurones producteurs de dopamine se renouvellent chaque jour à partir de cellules souches. D'où  l'idée d'une thérapie cellulaire qui transplanterait des cellules souches dans les régions du cerveau altérées. Une équipe américaine est parvenue récemment à forcer les cellules souches à se transformer en neurones producteurs de dopamine. Les premiers essais sont encourageants : les résultats sont aussi bons que ceux de la stimulation intracérébrale, pour une technique moins agressive.

 

Association France Parkinson. Tél.01 45 20 22 20, www.franceparkinson.fr

 

                  

               3   SCLÉROSE EN PLAQUES (SEP) :un nouveau médicament

 

Les symptômes: fatigue, troubles de la vision, engourdissements, perte de la sensibilité au chaud et au froid, impression de décharges électriques. Cette maladie inflammatoire touche 80 000 Français

(2 femmes pour 1 homme).

 

Ne pas confondre avec les mêmes troubles pris séparément, qui ne sont pas des signes d'alerte de la sclérose en plaques.

 

  LES PROGRÈS

 

         Un nouveau médicament en comprimés.

 

La sclérose en plaques se caractérise par une réaction anormale du système immunitaire, qui détruit progressivement l'enveloppe protectrice (la gaine de myéline) des nerfs du cerveau et de la moelle épinière, entraînant, à un rythme variable, des troubles moteurs, visuels ou sensitifs. L'IRM, alliée à la ponction lombaire, permet un diagnostic précoce. Une avancée essentielle puisque l'on dispose de traitements de fond qui diminuent la fréquence des poussées. Après l'interféron et le natalizumab, un nouvel immuno-suppresseur est disponible depuis janvier 2011, le fingolimod, le premier sous forme de comprimés. Les

dizaines d'essais en cours visent à obtenir une rémission durable.

 

          Demain des greffes de cellules souches ?

 

Ici aussi la thérapie cellulaire a fait un bond en avant. Les recherches actuelles laissent espérer d'ici à cinq ou dix ans, des greffes de cellules souches (cellules indifférenciées capables de se renouveler un grand nombre de fois, présentes dès le stade embryonnaire) à partir de  la moelle osseuse du malade, afin de fabriquer la myéline détruite. À l'image du succès obtenu dans la maladie de Huntington, pour laquelle des greffes offrent des rémissions de quatreà six ans.

 

Fondation Arsep, tél.01 43 90 39 39, www.arsep.org

 

         @  Cerveau et système nerveux:

             14  vidéos pour mieux comprendre

             sur  http://atlasducorpshumain.fr

 

 

LE CERVEAU EN CHIFFRES

 

 

-         1,4 kg, c'est son poids moyen pour un adulte de 55 ans. (Le poids n'est pas un indicateur d'intelligence.)

 

-         14 cm de large sur 16,7 cm de long, c'est sa taille moyenne.

 

-         20% de la circulation sanguine est monopolisée par le cerveau pour l'apport d'oxygène et de glucose.

 

-         100 milliards de neurones, en perpétuel remaniement, même chez les personnes malades, sont mobilisés pour maintenir respiration, battements cardiaques, tension artérielle et contrôler faim, émotions et sommeil...

 

      Source: le Grand Larousse du cerveau

 

 

 

 

L'INSTITUT  DU CERVEAU

 

     L'ICM est une fondation privée qui réunit en un même lieu des malades,des médecins et 450 chercheurs internationaux. Les programmes de recherche les plus féconds sont transversaux. La force de ce centre, installé au sein de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, est de mêler recherche fondamentale et application clinique afin que les malades profitent rapidement des nouveaux traitements.

 

      Pour aider la recherche :

 

-         Fondation pour la recherche sur le cerveau -Neurodon: 9, avenue Percier,

75008 Paris. www.frc.asso.fr  

                                              

-         Institut du cerveau et de la moelle épinière: hôpital de la Pitié-Salpêtrière,

47, bd de l'Hôpital, 75013 Paris, www.icm-institute.org

 

-         Fondation pour la recherche médicale: 54, rue de Varenne, 75335 Paris Cedex 07, www.frm.org

 

 

   POUR ALLER PLUS LOIN

 

         Le foisonnement de livres récents témoigne de celui des découvertes. Parmi eux nous avons sélectionné:

 

        - Les Étonnants Pouvoirs de transformation du cerveau: guérir grâce à la neuro-plasticité de Norman Doidge ,éd.Pocket,2010, 8,90€.

 

       - Pourquoi les chimpanzés ne parlent pas et 30 autres questions sur le cerveau de l'homme, du Pr Laurent Cohen, éd.Odile Jacob, poche 2011,23€. 

 

-         Tout sur la mémoire, de Bernard Croisile, éd.Odile Jacob,2011,26€.

 

        - Priorité cerveau: des découvertes aux traitements, des Pr Olivier Lyon-Caen et Dr Étienne Hirsch, éd.Odile Jacob,2010,29€.

 

 

VALSE À TROIS TEMPS POUR  AMÉLIORER LES CAPACITÉS DE

 NOTRE CERVEAU.

        

         Une bonne alimentation

    

     Le cerveau représente 2% du poids corporel mais mobilise 1/5 de l'énergie consommée par l'organisme. Conséquence: il proteste (difficultés de concentration, fatigue) si le carburant vient à manquer. Que manger ? De tout: légumes , fruits, céréales complètes, un peu de café et de thé si l'on veut, pas trop d'alcool. Pas de nutriments miracles à l'exception des acides gras oméga 3, constituants essentiels des membrane des neurones. On en trouve dans le poisson gras, l'huile de colza, de noix , de soja, les aliments enrichis en oméga3 (lait, œufs, huile Isio Memo).

          

        Suffisamment de sommeil

 

     Une récente étude de l'Inserm a démontré que dormir participe de manière active à la fabrication des souvenirs. Dans la journée notre hippocampe «marque» les informations à retenir. Pendant le sommeil, notre cortex trie les Informations  importantes et celles qui ne le sont pas.

 

          De l'exercice physique

 

      L'activité physique renforce la plasticité cérébrale et la création de nouveaux neurones. De nombreuses études ont montré que la marche augmente le volume cérébral, protège de la maladie d'Alzheimer et limite les troubles des personnes souffrant déjà d'altération de la mémoire. Inutile de viser le marathon: un kilomètre par jour suffit. Certains sports sollicitant la coordination des gestes, l'équilibre ou le

calcul stratégique (équitation, voile …) sont encore plus stimulants.