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                                                NOVEMBRE 2007

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              ETAT D'ESPRIT, ETAT DE MEMOIRE

 

Frédéric HUGUENIN,

Auteur de l’ouvrage « Perfectionnez votre mémoire », éditions Grancher,

octobre 2007

 

Cet article est revisité le 30.10.2010, à la suite d’un  e-mail de Frédéric Huguenin. Nous reproduisons ici son message : 

 

« Au vu du contenu de vos pages, je vous invite à visiter et à lier à votre site un ou plusieurs articles à partir d'un site professionnel, dont je suis le webmaster.
Je vous oriente vers la page la plus pertinente pour vous, les archives newsletter : http://vr2.fr/archives_newsletters_public.php

Il est très probable que vous y trouverez des informations utiles à vos lecteurs. Permettez-moi par la même occasion de vous inviter à vous inscrire à la newsletter. »  

 

Résumé. L’auteur nous fait des signes d’optimisme pour l’évolution de notre mémoire avec le grand âge ; la bonne humeur résultante semble constituer en soi un facteur positif. « Utiliser le plus largement possible nos facultés mentales constitue non seulement un bienfait immédiat en termes de vitalité et culture, mais encore un excellent rempart contre la dégradation ».

 

 

Cultiver la bonne humeur


Il y de réelles confirmations du principe selon lequel on serait mieux à 
même de "jongler" avec sa mémoire et son esprit lorsque l'on est dans de 
bonnes dispositions mentales et morales. Sous l'effet de contraintes 
pénibles, on est sans doute plus concentré, attaché à régler un problème 
particulier et réclamant toute notre attention dans une direction 
spécifique. Du coup, l'esprit est moins "ouvert", moins disponible. En 
revanche, de bonne humeur, on est bien plus apte à faire spontanément des 
associations libres, variées, augmentant les possibilités d'aboutir à une 
conclusion pertinente selon notre recherche. On est également plus 
disponible, plus curieux, gardant un certain recul favorable à la fluidité 
mentale. Un argument de plus pour nous inciter à cultiver la bonne humeur. 

 

Une capacité de mémorisation immense


Concernant plus spécifiquement notre mémoire, d'après des observations et 
expériences, il est très cohérent de penser que c'est bien la façon de 
l'utiliser et non sa seule capacité qui doit retenir notre attention. Pour 
donner une image, disons que notre mémoire est comme une pièce immense 
dont on n’ apercevrait même pas les murs tant elle serait vaste. Augmenter 
les "capacités" de notre mémoire revient donc, non pas à "pousser les 
murs" pour avoir plus d'espace de stockage, ce qui est inutile, mais bien 
à nous "déplacer" plus complètement dans cette "espace" gigantesque qui ne 
demande qu'à être visité et occupé. L'objet est donc de souligner que nous 
disposons tous d'une capacité potentielle de mémorisation immense et qu'il 
s'agit, moyennant quelques précautions et méthodes, de l'utiliser, de " 
l'exploiter" au maximum.

 

Un déclin de la mémoire avec l’âge fortement surévalué

Du coup, à propos du déclin de la mémoire avec l'âge, il apparaîtrait que 
le phénomène reste souvent très psychologique. De même que l'on pense 
généralement que les filles sont moins bonnes en maths que les garçons, au 
point d'induire une réelle baisse de compétence chez celles-ci sous 
l'influence de ce préjugé, la prétendue conviction du déclin de la mémoire 
chez les personnes âgées conduirait à faire effectivement diminuer leurs 
"compétences".

Ainsi, placées en situation de test, les personnes âgées 
sont pour la plupart impressionnées par l'enjeu, les résultats risquant de 
révéler, selon elles, une déficience, voire une dégénérescence. Cette 
crainte crée une certaine angoisse préjudiciable à leur concentration et 
joue négativement sur l'ensemble des tests de mémoire. De la sorte, la 
moindre défaillance, pourtant modérée et aussi courante chez de plus 
jeunes, est interprétée, parfois tant par le sujet que par le testeur, 
comme une grave lacune.

 Chez les personnes âgées rompues à l'exercice et l'entretien de leur mémoire, et qui gardent une confiance solide en leurs capacités, cet effet est moindre, voire nul.

 L'environnement social contribue  pour une part à ces possibles excès en projetant une image souvent très négative du vieillissement : une personne âgée, "ça perd la mémoire", point final.

Dans d'autres cultures, la culture asiatique par exemple, le vieillissement est vécu beaucoup plus positivement, pour ne pas dire simplement avec plus de respect. Du coup, les personnes âgées asiatiques ne sont pas perçues, ni par leur entourage ni par elles-mêmes, avec cette même fatalité irréversible et souvent péjorative.

 

Des capacités mnésiques restantes tout à fait intéressantes

 

En fonction de leur passé, c'est-à-dire de la façon dont elles ont fait fonctionner leurs capacités cognitives, les capacités mentales en général et mnésiques en particulier des personnes âgées ont encore de beaux jours devant elles.

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Questions, réponses

 

Q, HC. Les consultations mémoire sont à conseiller pour quelles personnes ? S’y rend-on de son propre chef ou bien sur prescription de son médecin traitant ?

R, FH. Les consultations mémoire peuvent se justifier à partir du moment où il y a une réelle inquiétude à propos de "la mémoire". Paradoxalement, une personne vraiment nécessiteuse sous ce rapport sera peut-être la dernière à en éprouver le besoin précisément parce que ses fonctions cognitives sont altérées et l'empêchent de garder sa lucidité sur ses propres troubles. Souvent, c'est l'entourage qui signale un problème et qui incite le "patient" à consulter. D'ailleurs, le spécialiste demandera explicitement si la visite est liée aux inquiétudes des proches et si l' intéressé "est d'accord" avec leurs observations. Par exemple, si les accompagnateurs signalent des défauts de mémorisation (ou des oublis intempestifs), le neurologue demande au patient s'il est conscient de ces défauts; ce spécialiste sait toutefois que les victimes de ces travers ont tendance à minimiser les ennuis de cet ordre, parfois volontairement... Prudence ! Il ne s'agit pas non plus de décréter malade quelqu'un qui est seulement distrait et d'interpréter la moindre faiblesse comme une dégénérescence grave; sinon, nous nous retrouverons tous bientôt lors de ces mêmes consultations...

 

La tâche la plus malaisée est sans doute justement de convaincre une personne de la probable nécessité de consulter, sous réserve de réalité. Une certaine délicatesse s'impose. Un généraliste pourrait rencontrer le patient seul - souvent, en effet, lors des consultations mémoire, la personne est accompagnée, ce qui permet au spécialiste d'avoir un point de vue "externe" sur les éventuels troubles de quelqu'un. De la sorte, la "pression" est moindre et un tel médecin peut procéder à des investigations neurologiques "basiques" afin d'estimer le degré de pertinence d'une visite chez un spécialiste. Il lui appartient ensuite d'orienter son patient vers un spécialiste pour approfondissement. Et là, rien ne permet encore d'affirmer qu'il s'agit d'un problème grave. Des défauts peuvent avoir des origines diverses : neurologique, physiologique, psychologique, etc.

Cela dit, une consultation "pour rien" posera moins de problème que l'inverse.

 

 

Q, HC. Peut-on compenser par une gymnastique mentale  appropriée, les effets sur la mémoire des  dégénérescences cérébrales du grand âge ? En tout cas partiellement !

R, FH C'est là un champ d'investigations encore difficile où l'avis de spécialistes serait approprié car traitant "au cas par cas". Pour l'heure, dans les cas "généraux" de dégénérescences avérées, il semble difficile (voire impossible) de véritablement compenser de tels troubles par de seules stimulation cognitives. Pour prendre une image, lorsqu'une automobile "fait un bruit bizarre dans son moteur", ce n'est pas en la faisant rouler plus vite que l'on va la réparer. Mieux vaut d'abord voir un mécanicien. Dans le cas qui nous occupe, un spécialiste peut proposer un traitement. Ce dernier ne va pas nécessairement guérir le malade, selon le type et l'état de la dégénérescence que nous supposons grave, mais prescrire des substances susceptibles de "survolter" l'action neurologique du patient, au point souvent de limiter les effets de la maladie, au moins dans le temps.

Retenons cependant que la rapidité de la détérioration est très souvent liée à "l'état initial" du malade. Un spécialiste se renseigne très vite sur les habitudes mentales et cognitives du malade : quel métier, activités, passe-temps et occupations ont été les siens durant sa vie ? Il apparaît que les conséquences des maladies dégénératives sont très différentes, en mieux, si la personne a d'excellentes disponibilités mentales. L'idée est donc d'utiliser le plus largement possible nos facultés mentales; non seulement ce sont des bienfaits immédiats en termes de vitalité et culture mais encore un excellent rempart contre la dégradation.



Coordonnées :
Frédéric Huguenin
http://www.memoconsultant.fr

 

Sur ce site, sur le même sujet, voir  l’article :

 

Mémoire et vieillissement,

Boris Cyrulnik,

Extraits de son ouvrage « De chair et d’os », éditions Odile Jacob, 2006

http://bien.vieillir.club.fr/memoire_et_vieillissement.htm