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 10 septembre 2010

Nous approchons de la fin de cette recherche approfondie ; nous entrons sur site , aussi dans ce Recueil, l’article :

 Trente cinq ans d’ amitié avec Lysiane Leclere (1953-2009), en avant-propos au Recueil de ses poèmes. Point de vue sur le bien vieillir en situation de handicap

Zoé Chovet et Madeleine Lathoud, Juliet Haas et Henri Charcosset

 

                                             RECUEIL DES  POEMES DE LYSIANE LECLERE (1953-2009) 

                                                               Juliet HAAS, assistée par Henri CHARCOSSET

                                                                                        h.juliet@sfr.fr

 Final, en tout cas ce 04 Novembre 2010? Nous avons pu établir que l’activité poétique de Lysiane a débuté en 2002, et pu rassembler  autant dire tous les poèmes qu’elle a édités à partir de juin 2003.

Il est dès lors temps d’entrer  sur site un Echange entre Juliet Haas, pièce maîtresse de cette réalisation, et moi-même :

 

Haas Juliet et Charcosset Henri(2010), Echanges sur l’activité poétique de 2002 à 2009 de Lysiane Leclère (1953-2009) :

Tandis qu’en avant propos  au fascicule, écrite à la suite des contacts que sa réalisation nous a  amenés, on se doit de citer la contribution de Zoé Chauvet et Madeleine Lathoud :

Chovet Zoé, Lathoud Madeleine, Haas Juliet, et Henri Charcosset(2010), Trente cinq ans d’amitié avec Lysiane Leclère (1953-2009), en avant-propos au Recueil de ses poèmes. Point de vue sur le bien vieillir en situation de handicap   

Nous aimerions publier aussi,  une série d’avis, réflexions,  questions de lectrices et lecteurs de ce Recueil des poèmes de Lysiéne Leclère. Ne manquez pas d’écrire à Juliet Haas!

Henri Charcosset, ce 03 novembre 2010

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Mot d’introduction de Henri Charcosset, webmestre, henri.charcosset@neuf.fr

 J’avais invité Lysiane  à publier un article par an, sur mon site.

Les deux premiers, parus en 2007 et 2008,  sont  accessibles à CLIC et à CLIC. La préparation du troisième était largement engagée, lorsque Lysiane nous a quittés ; il est paru à CLIC

 

LE PLAN SUIVANT EST ADOPTE PROVISOIREMENT : 

I.              Je me présente, par Juliet Haas

II.             Lysiane nous donne des aperçus de sa vie

III.           Photos et distinctions de Lysiane

IV.           Poèmes ( En voie d’ ajouter d’autres textes)

V.             Compléments

     1. Lettres adressées par Lysiane à Henri CLIC

2.    Les mails de Juliet pour prendre contact avec Lysiane, les 6-8 janvier 2009, CLIC

3.    Souvenirs,  témoignages, mots, des uns, des autres, CLIC  

    

I.          I. JE ME PRESENTE, par Juliet Haas

 

Je m'appelle Juliet Haas.Je suis pianiste concertiste internationale,mais j'ai mis fin à ma carrière publique en 1989.Depuis trois ans,je me consacre à la danse classique.

J'ai écrit mon autobiographie,sous forme de prose poétique.

Je me consacre actuellement,sur la demande de Henri Charcosset, à la biographie de mes animaux domestiques,à travers ma relation avec eux,cela,depuis ma petite enfance. Mes premiers articles parus sur ce sujet sont accessibles à CLIC , CLIC, CLIC .

Un soir de début janvier 2009,en surfant sur Internet, j'ai découvert,par hasard,le site de Henri Charcosset.

J'ai tout de suite été attirée par la rubrique « 'Histoires de vies », CLIC.

C'est ainsi que j'ai découvert Lysiane Leclère,qui est à mes yeux,de toute évidence,un écrivain de très grand talent.

Ses poèmes et ses textes sont déchirants de vérité,de sensibilité,de beauté.

Lysiane met courageusement son âme à nu,elle crie sa douleur,ou son bonheur,avec la même sincérité désarmante.

Voici son oeuvre,hélas achevée top tôt,par son décès subit,et inattendu,ce 18 août 2009.

Je  cherche à rassembler tous ses écrits,et tente de trouver de nouvelles pièces,afin de compléter la matière que nous possédons déjà. Je remercie particulièrement Maria Bachelet-Noury pour le travail qu'elle effectue.

L'intensité des poèmes et textes est telle,qu'ils nous renvoient au plus profond de l'essence de notre propre existence,de son absurdité,authentiquement vaine,mais habitée par l'espérance,et l'amour.

Ils nous donnent les clés du pourquoi,du comment,de notre place,si infime,et si paradoxalement importante,dans cet univers,dont nous sommes les enfants,vers lequel nous retournerons,tout entièrement,le jour de notre délivrance.

Ils nous renvoient le reflet secret de la pureté de notre âme.

 

IILYSIANE  NOUS DONNE DES APERÇUS DE SA VIE                                                                                                                                                                                                                                   Haut de page

Lysiane pouvait écrire de sa main….. et ses poèmes sont entrés sur ce site avec son plein accord !

Comme en attestent des courriers de Lysiane, reçus par Henri Charcosset, à voir à CLIC

11/02/09. Lysiane dit avoir été très touchée par la lettre que lui a adressée Juliet Haas, après avoir découvert de ses poèmes sur ce site. «  Cela remonte le moral que l’on aime ce que j’écris avec mon cœur et mon âme » écrit-elle.  Lysiane indique de plus à Henri lui adresser « deux nouveau textes » (poèmes).

14/10/07. Lysiane envoit à Henri de ses poèmes, avec la mention : « J’espère que tu trouveras ton bonheur.»

09 ou 10.08.07. De Lysiane à Henri : «  J’écris beaucoup, c’est un peu comme une thérapie !». Lysiane avait donc une correspondance étendue, bien avant que d’avoir un ordinateur à disposition ; si certaines  personnes ayant bénéficié de cette faveur, pouvaient contacter Juliet ou/et Henri, cela pourrait être très appréciable pour rendre plus compléte la réalisation de ce Recueil !   

14.07.07. Lysiane écrit à Henri : «  Je t’envoie quelques uns de mes textes afin que tu me connaisses un peu mieux. Cela te servira peut-être pour Internet ».

 

La découverte,  16 Novembre 2008, 14 heures 45

Après plus de cinquante ans,

je viens de me rendre compte que je souffre d'un manque de stabilité de mon environnement,et de la peur du rejet.

J'ai fait cette découverte en parlant avec quelqu'un; cela m'a fait un sacré choc,et m'a fait un coup dans le plexus.

J'ai eu la polio à l'âge de cinq ans; depuis tout ce temps, je me sens déracinée!

C'est pour cela que j'ai besoin de m'entourer de beaucoup de choses; cela ressemble à un fouillis pour les autres,mais,pour moi,c'est vital de me créer un ''chez moi'',où que j'aille.

J'ai tellement subi de brimades et de méchanceté!

J'avais aux environs de sept ans,une infirmière trouvait que j'avais trop de jouets et de livres,elle avait fait le vide dans mon placard,et tout distribué aux autres.

Je n'ai jamais compris pourquoi mes parents n'ont rien dit,surtout Maman,car Papa ne venait pas souvent me voir.

Je crois qu'il ne supportait pas que ''sa petite princesse''soit malade et ait perdu sa beauté;j'étais devenue squelettique,comme les enfants du Tiers-monde!

Après,mon Père a été très absent;je n'ai eu que Maman.

Mon frère n'a pas été gâté,ni heureux: il était seul!

Il y a eu beaucoup trop d'épisodes douloureux,et traumatisants.

Cela a fait de moi une écorchée vive,et quelqu'un d'une timidité maladive,sans confiance en moi.

J'ai mis beaucoup de temps à devenir ce que je suis aujourd'hui; cela n'a pas été facile d'être une femme active et responsable,avec l'envie de combattre.

Mais,lorsque l'on me blesse,toutes ces souffrances que j'ai enfouies,ressurgissent. Je ne suis pas guérie; j'ai mal,même si je m'abrite derrière une carapace.

Tout au fond de moi,je suis toujours cette enfant malmenée par la vie,qui ne sait pas très bien où est sa place!

Si on touche à mon univers,cela me déstabilise.

J'ai mis plus de cinquante ans,pour me rendre compte du mal dont je souffrais.                                     

 

Vivre au quotidien la dépendance et le handicap, 22 novembre 2003 

Etre prisonnière dans son lit. Se réveiller à cinq heures du matin,devoir attendre pour que l’on me fasse la toilette,et que l’on me lève (mon dos me fait terriblement mal), je boue d’impatience, je n’ai plus de

temps à perdre,car deux tiers de ma vie sont passés. 

J’ai refusé que ce soit un homme qui me lave,car je suis une femme assez jeune pour avoir des désirs, je n’ai pas envie qu’il se produise des dérapages (comme c’est arrivé dans un centre de la région

parisienne),et,pour moi,la toilette est un acte très humiliant,où aucune zone du corps ne reste secrète; c’est déjà pénible par une femme (pour l’instant,les aides soignantes sont''sympa'',cela aide à oublier ce

mauvais moment en blaguant (paradoxalement je déteste être sale). 

Un autre problème: dans la journée,lorsque j’ai besoin de satisfaire des exigences naturelles (je dois boire beaucoup),il m’est arrivé d’attendre plus d’une heure. Il faut garder son self control à tout prix!

Je n’incrimine pas les aides soignantes,peu nombreuses,qui font ce qu’elles peuvent, pour contenter tout le monde.

De plus je ne suis ni malade,ni incontinente! Je suis juste atteinte de séquelles de Polio.

Tout cela me donne souvent envie de hurler de frustration; mais à quoi bon se lamenter,car je ne peux rien y changer.

Je hais cette dépendance,qui m’empêche de vivre totalement; je me sens pourtant pleinement femme,par les expériences que j’ai vécues; elles ont toutes été enrichissantes, même si certaines ont blessé mon

orgueil. 

Je me sens pleinement vivante, même avec ce corps que je déteste,et mon corset inesthétique n’arrange pas mon look. L’image que je donne, j’avais rêvé mieux, mais il faut faire avec ce que l’on a!

 

La vie au Lanot,dans un centre de gériatrie, 6 juin 2006

La plupart des résidents sont très âgés,ils ont bien mérité de pouvoir vivre leurs dernières années,avec les meilleurs soins possible,avant d'aller rejoindre les étoiles, pour voguer vers d'autres horizons!

Pour moi,c'est différent, j'ai 53 ans, je suis atteinte de séquelles de Polio,depuis l'âge de cinq ans!

En 1992,mon état de santé s'est aggravé, j'ai du subir une trachéotomie,pour la deuxième fois!

C'est ma mère,qui s'occupait de moi avec dévouement et amour.

En 2001,elle a du être opérée,elle ne pouvait plus assurer cette lourde tâche,cela n'a pas été facile de trouver une structure,qui accepte mon handicap physique,et ma dépendance respiratoire: je n'ai eu que des refus.

En dernier recours, je me suis adressée au Dr Chenu,qui m'a soignée,lors de ma rechute de Polio,(de 1990 à 1998),il a été le seul à m'aider. J'ai pu rester au Lanot,cela fera cinq ans,le 12 Octobre!

J'ai passé toute mon enfance et mon adolescence à l'hôpital de Garches(92),où j'ai suivi ma scolarité,en primaire,puis en secondaire!

Aujourd'hui,ma vie au Lanot est rythmée par les soins,et mes activités manuelles; j'écris sur la vie,en particulier sur la mienne, j'ai des amies fidèles avec lesquelles je passe de bons moments!

Je n'ai pas beaucoup de contact avec les autres résidents,car beaucoup ne parlent pas,et sont alités!

Nous avons une animatrice sympa,qui organise des activités: des sorties pour ceux qui peuvent,des jeux,des ateliers décoration,des ateliers cuisine,notre service est assez vivant!

Je vois Maman le week-end (elle a 81 ans),elle vient avec notre chien Paddy-elle conduit toujours- je suis consciente de la chance que j'ai,encore!

  Lysiane Leclère,résidente au bâtiment Millies Lacroix 0

 

Ma soif d’aimer!, à la mise à jour du site  de septembre 2008

A la question de savoir si elle est un besoin physique, ma réponse est NON! Ma soif d’être aimée est le besoin d’être reconnue pour ce que je suis! L’amour physique, j’en ai déjà eu l’expérience,cela ne m’a pas réussi.Cela m’a laissé des bleus au cœur! Avec mon handicap, je ne suis pas douée pour aimer; il faut avoir seize ans pour cela! Pour moi-même,amour physique et handicap sont incompatibles. Je n’imagine même pas que l’on puisse être attiré par ce corps déformé par la polio,que moi je déteste!

Ce que je recherche,c’est une complicité mentale,le fait d’être sur la même longueur d’onde. Je ne suis pas assez prétentieuse,ni imbue de ma personne,pour croire que l’on puisse s’intéresser à moi, je n’y croirais pas! Je souhaite juste que l’on voie de moi autre chose qu’une femme sur roulettes,avec sa trachéotomie.

Je ne suis pas une extra terrestre,mais une femme qui souffre,et qui a mal! Je ne suis pas insensible à la misère des autres!

                                                                                                            

Extrait d'une lettre de Lysiane,écrite début Juin 2009, à Maria Bachelet-Noury:

''Je te joins le texte que j'ai écrit au Docteur,je ne sais pas si cela servira à quelque chose.''

En effet,cette lettre est restée sans réponse,et Lysiane est décédée quelques semaines plus tard...le 18 Août 2009. Note de  Juliet Haas

 

Docteur,

J'ai été informée par Madame D...,et j'ai eu la confirmation par Madame P...,que les longs séjours du Milliès 0,seraient montés dans les étages,lors de l'ouverture du nouveau bâtiment.

Pour moi,c'est la fin du peu d'autonomie et du peu de liberté que j'ai!Je respire souvent difficilement.

Mon seul plaisir était de pouvoir aller dans le hall pour faire recharger mon téléphone,porter mon courrier,et discuter un peu avec les personnes qui travaillent aux bureaux.

Plus question de faire deux expos par an,car,lorsqu'il faut que je revienne très rapidement dans ma chambre pour m'aspirer,impossible pour moi,car je ne peux pas atteindre les boutons de l'ascenseur.

Les expos sont ma raison de vivre,et me permettent d'exister,de ne pas trop me sentir inutile.

Pourquoi les responsables ne tiennent-ils pas compte du bien-être des gens?Ils nous considèrent comme des pions,sans même envisager le mal qu'ils font: où est le côté humain,dans tout cela?

J'ai fait des travaux d'aménagement dans ma chambre (No17),je n'imaginais pas un instant que l'on m'en ferait partir si rapidement: cela me ruine le moral,et me traumatise au plus haut point!

Moi qui ne peux pas beaucoup sortir,j'avais la possibilité d'ouvrir la fenêtre pour être dans le jardin:c'est mon seul plaisir,d'avoir l'illusion d'être dans la nature.

Dans les étages,il n'y a pas de vraies fenêtres.

Je serai encore plus isolée,et dépendante.

J'ai besoin d'un suivi médical,du fait de mon diabète,de ma grave insuffisance respiratoire,et de mes problèmes d'allergie.

Mon souhait serait de pouvoir rester dans ma chambre,je m'y sens bien.

Pour moi,c'est vital d'être le plus autonome possible,et de pouvoir vivre l'esprit tranquille,sans crainte du lendemain: ma vie n'a rien de facile,ni d'idyllique.

Je souhaiterais avoir un entretien avec vous,afin d'évoquer ma situation.

Je vous remercie par avance de votre compréhension.

Veuillez agréer,Docteur,mes respectueuses salutations,

                                              

                                                             Lysiane Leclère

 

Juste un peu d'autonomie !!! samedi 4 Juillet 2009 

Lorsque j'ai écrit le texte ''la Découverte'',le 16 Novembre 2008 (sur l'instabilité de mon environnement), je ne pensais pas qu'il deviendrait si vite d'actualité! 

Le 11 Juin dernier, j'ai appris que je devrai déménager dans le bâtiment neuf-au deuxième étage-en Janvier 2010,car les rez-de-chaussée seront transformés en statut ''maison de retraite'',avec moins de personnel! 

Comme ma santé nécessite un statut ''long séjour'', je n'ai pas le choix,malheureusement! 

Je vais ainsi perdre le peu d'autonomie qu'il me reste,car,au deuxième, je ne pourrai pas me servir de l'ascenseur seule- je ne peux pas lever les bras-et cela me fera beaucoup plus loin,pour aller poster mon courrier,et recharger mon téléphone. J'aurai deux bâtiments à traverser,cela sera impossible les jours où je respire mal: je dois rester branchée!

C'est pareil pour mes deux expositions par an: je ne sais pas si j'aurai de l'aide. 

Je vais encore être plus isolée,et tributaire du bon vouloir des autres!

Cela fera six ans le 9 Septembre que j'étais dans ce bâtiment!

Ma chambre donnait sur un jardin, je pouvais ouvrir la fenêtre: cela me donnait l'illusion d'être dans la nature,car je ne peux pas sortir (je suis allergique aux pollens)!

J'avais le plaisir de voir les oiseaux,et les chevaux!

Je me sentais chez moi,dans le petit monde que je m'étais créé, je m'y sentais bien! 

Mais,encore une fois,tout mon petit monde s'écroule,je me sens déracinée! 

Où est le côté humain,dans tout cela? C'est juste une question de ''gros sous''! J'ai l'impression de n'être qu'un pion que l'on déplace,au gré de la fantaisie des dirigeants! 

Je suis révoltée,en colère,et déprimée.Tout mon univers s'écroule,et on me dit: ''gardez le moral,on aurait pu vous changer d'établissement''.

Je le sais,mais cela ne change rien à ma situation complexe! 

Ma vie est toujours un combat, je me dépasse chaque jour,peu de personnes peuvent comprendre cela! 

En ce moment, je suis un peu déstabilisée,il me faut un peu de temps pour digérer.Comme d'habitude,je vais rebondir,et m'adapter! 

Je revendique juste un peu de Liberté. J'ai besoin de prouver aux autres que je suis une femme comme les autres,avec des désirs,et des envies. Je suis tout simplement vivante,même si je suis en fauteuil roulant,avec une trachéotomie pour respirer! 

J'aime la vie,avec tous ses coups tordus,et ses petites joies! 

Ce n'est pas toujours facile,mais je fais de mon mieux!

 

III.         PHOTOS ET DISTINCTIONS DE LYSIANE                                                                          Haut de page

PHOTOS DE LYSIANE

 

juliet_0034

Décembre 2008

 

juliet_0031

  24 Avril 2004 ( Date de l’anniversaire de Lysiane)

 

juliet_1301

   05 Décembre 2007

 

juliet_0030

  Juin 2005

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Décembre 2008

 

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 20 Décembre 2005

 

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12 Décembre 2003

 

Par ailleurs, Lysiane s’est vu attribuer le Prix Sélection du Jury, concours poésie, de l’Institut académique de Littérature francophone de Bayonne, le 15 janvier 2005, pour son poème du 23 Mai 2004 : « Encore un peu de rêve ».

 

IV. POEMES DE LYSIANE, en attente de nouveaux textes qui porteraient en particulier sur l’avant 23.06.09

                                                                              Haut de page

L’ordre est celui de la date d’édition du poème ; des « clics » permettent de se rapprocher plus vite des titres retenus.

 

 

Année 2003

 

Ode à la vie 23.06.03 – Faits divers 11.07.03clic-- Un été meurtrier 07.08.03 – L’arc en ciel 02.10.03-- Spleen 10.10.03 – clic-- La vieille dame et son petit chien 30.10.03 –

 

 Lise et Charly 30.10.03- clic  La vie ne valait rien 11.11.03-- Vivre 12.11.03 – clic-- Mélancolie 13.11.03 – Le libre arbitre 15.11.03-- clic—Changer d’air 18.11.03—

 

clic-- Une malade attaquée par un aérosol fou! 27.11.03–  La fin d’un rêve ou le début d’un autre 13.12.03 – clic   Agression d’un aide–soignant par un lave-bassin fou ! 20.12.03 –

 

Un soir de Noël 24.12.03 –

 

 

Année 2004

 Une soirée comme les autres 07. 01.04 – clic – La mésaventure de Sonia 10.01.04 -- Et si c’était cela la vie 27.01.04 –clic-- La fuite du temps 28.01.04 –

 clic – Deuxième attaque du lave-bassin 30.01.04 – La trachéo. 31.01.04 – clic-- J’ai deux mille ans 01.02.04 – La solitude 20.02.04-- clic-- A toi maman 07.03.04 – Rome éternelle 17.03.04 –

 Desperado 17.04.04  clic – Un petit coin de paradis 24.03.04 – Autre version d’un Petit coin de paradis 24.03.04 –clic--  Voyage 27.03.04 – Rêverie 29.03.04 – clic -- Coucher de soleil sur la lande 02.04.04 -- Encore un peu de rêve 23.05.04 –  Le Lorelay1 11.07.04 -- clic  Un soir d’orage 17.09.04– Le handicap dans le regard des autres 26.09.04 –clic—Le grand projet 10.10.04 -- L’espérance 7.11.04–

clic - Prendre son élan 03.12.04 – Croisière sur le canal du Midi 21.12 .04 – clic--La veille de Noël 24.12.04 –

 

Année  2005

La poudre de l’oubli 17.01.05-  Délire intersidéral 18.01.05-- clic—Les malheurs de la petite Lydie 20.01.05-- Partir 27.01.05 – clic  Le rêve ou la vie 28.01.05 –

 

 clic-- Un peu moins de zèle, et un peu plus d’humanité 06.03.05– clic Tout au bout de l’oubli 07.03.05 –Echec et mat 07.03.05–clic-- La roue du temps 07.03.05 –

 

 La dame à la faux 13.03.05 – Le blanchot 13.03.05 – clic-  Tombe la nuit 13.03.05 – Autoportrait d’une femme ordinaire 16.03.05–

 

Plus loin 20.03.05– clic –Je suis en manque de toi 22.03.05 – Vivre ou survivre 23.03.05 –clic-- Le respect de la charte des droits de l’homme

 

27.03.05 – Conte des temps modernes 03.04.05 – clic –La chimère 24.04.05 – Le chemin de ma vie 24.04.05 –clic-- Cela ne finira donc jamais 25.04.05 –

 

 Ça sert à quoi la vie ! 04.05.05 – clic -- Le parcours du combattant 05.05.05 – La vie plus forte 15.05.05–clic-

 

Une épidémie d’espionite aigüe 15.05.05 – Etats d’âme 17.05.05 –  clic-- Le doute 02.06.05 – Lettre à la France et aux autres 05.06.05 – clic-- Au-delà de l’impossible 11.06.05 –

 

Rêverie tropicale 12.06.05 –clic-- Sortie à Carrefour 20.06.05—Le passé 30.06.05—clic-- Combien 01.07.05—Etre reconnue pour ce que je suis 10.07.05-- clic-- Crescendo17.07.05—

 

Il fait si beau ce soir 19.07.05—clic—Amitié déchue 25.07.05—Simimie ou la dure réalité de la vie 27.07.05--clic--Je reviendrai 13 08.05—Interrogation métaphysique 14.08.05—

 

clic—Simple comme un coup de fil 19.08.05— La renaissance 28.08.05—Etre maman 03.09.05 clic – Laisser mon rêve en chemin 17.09.05 —

 

Carrefour, deuxième escapade 27.09.05—clic— Le dépassement de soi 07.11.05—La vie n’est pas un feu d’artifice 17.11.05—clic

 

Songe ou chimère 01.12.05—Repas de Noël le 20 Décembre 2005—clic

 

Année 2006

Bye bye 2005 17.01.06 – Balade gastronomique au pays basque 01.02.06— Mystère 07.02.06 -- clic– La vie réserve parfois des surprises 08.02.06— La dépendance 16 .02.06—

 

clic--Espérer encore 17.02.06 – Juste un peu de révolte 19.02.06—clic-- Juste une question de survie 25.02.06—La pieuvre 14.03.06 – clic-- Repas de la fête du printemps 15.03.06 –

 

La fortune 17.03.06 – Hymne à l’amour 17.03.06 – clic –- C’est la fête du printemps 21.03.06 – Dialogue avec ma mère 02.04.06 --Tentative d’évasion 05.05.06 – clic

 

Divagations mentales d’une femme en détresse 17.05.06 – Vivre intensément 31 .05.06 – Illusions perdues 03.06.06 – clic --  Lettre ouverte au marchand de rêves 22.06.06 –

 

La femme caméléon 27.06.06 – Aimer est impossible 28.06.06 – clic -- Menu de « Féria Andalouse » du 30 juin 2006 – Le temps 05.08.06 – Les fêtes de Dax, au Lanot, en Août 2006

 

--  clic — Le droit de rêver 24.08.06 – Folle et tendre jeunesse 07.09.06 --- (Sans titre) 09.09.06—clic –L’été s’est enfui 10.09.06 – Soir d’orage 11.09.06 – Pluie d’été  12.09.06 – clic

 

–Le funambule, ou le rêve absurde  05.10.06 –Vendredi 13 octobre 2006, Jour de ma sortie au Grand Mail, à Saint-Paul-les-Dax – Pourquoi 06.11.06 – clic

 

-  Juste une petite chanson 29.11.06 – Les couleurs de ma vie 03.12.06 – clic --

                           

Année 2007

Sommes-nous tous des zombies ? 13.03.07—Rêve ou cauchemar 17.03.07—clic— Du rire aux larmes 25.03.07—La bonne étoile 05.04.07 – clic -- Adieu Pégase 10.04.07 –

Adieu petit ange – clic— La vie n’est pas un cadeau 22.05.07 --   Le sens de la vie ou la vie a-t-elle un sens ? 24.05.07 – clic --  Les voleurs de temps 27.05.07 – Le droit de survivre 17.06.07 – clic

Le temps des vacances 03.09.07 – clic – Mission au Brésil 17.09.07 – Vendredi 12 octobre 2007—clic – Le labyrinthe de la vie 20.10.07 – The show must go on 05.11.07 –clic—Ton absence 13.11.07—

Les temps changent 14.11.07 – Adieu Jeannine ?.11.07

 

Années 2008

clic -- Et pourtant c’est vrai 08.01.08 Galère et prise de tête 10.01.08clic Cap sur la santé 06.02.08 – Dis, c’est quand le bonheur 17.02.08 clic – Méditations 23.02.08  clic --  La guerrière 29.02.08 – Hommage aux anciens ! 02.03.08 –clic-- Bel inconnu 14.03.08 – Nuit d’été 22.03.08 – clic – Au pied de l’Arc en Ciel 30.03.08 – Joyeux anniversaire 04.04.08 – clic – Hier est déjà si loin 06.04.08 –

 Le phénomène 10.06.08 – clic— Les ailes du temps 11.06.08 – Morte de trouille 17.06.08 – clic --  Le temps des vacances 02.07.08-- clic – Avoir la positive attitude 20.07.08 – Je n’ai pas la cote 10.09.08 – clic --Ma prière 13.09.08 -- La découverte 16.11.08 – clic-- Le départ de Marie-Françoise 05.12.08 – Marie-Françoise petite sœur de Misère 07.12.08 -- clic

 

Année 2009

Invitation au voyage 01.01.09 -- Les mots 23.01.09 – clic – Interrogations 13.02.09 – La tragi-comédie 17.02.09 – clic -- Juste un peu de silence 22.03.09– Au fil de l’eau 03.04.09 – clic

 Construire sa vie sur des sables mouvants 06.04.09 – Créateur tout puisant 17.05.09-- Une vie s’en va ! 07.04.09– clic – Juste un peu autrement 04.07.09 – La reconstruction 11.07.09

Note : Lysiane est décédée le 18 août 2009

 

                                                      Ode à la vie

 

Que de larmes versées,

Que de peines passées...

Mais jamais oubliées!

Que de temps perdu!

La vie est cruelle!

Mais tout me pousse vers elle!

 

La découverte de l'inconnu,de nouvelles rencontres.

Se faire des ami(e)s,qui viendront

Egayer cette vie,que j'ai choisie.

La route est sinueuse,et pleine d'embûches.

J'ai reçu beaucoup de ''claques'':je suis tombée,souvent.

 

J'ai perdu,et fui,mes amours!

Je suis toujours repartie,avec cette rage de vivre,

qui m'habite!

Je continue,chaque jour,ma mission:

Je m'efforce,avec amour,d'aider ceux qui ont la main tendue!

 

Que sera demain?

ça,je n'en sais rien!

J'aime mieux garder cette part de mystère,

Qui me donne la force de vivre,et de me dépasser,chaque jour!

C'est cela,la vie!

                                Jeudi 23 Juin 2003

 

 

                                                               Faits divers         

 

Un matin calme et tranquille,le soleil brille.Les oiseaux font une aubade au printemps.

Une superbe jeune femme avance,insouciante,sur un chemin,près d'une station-service.

 

L'atmosphère se transforme.Pourquoi se trouver là,par hasard,être prise dans le feu croisé entre policiers et malfaiteurs,lors d'un braquage,être touchée par un éclair blanc,entendre une détonation,ressentir une violente douleur au côté,voir couler son sang?

Des gens crient: ''Appelez une ambulance!''

Elle s'effondre lentement,revit son existence,comme dans un film en accéléré.

Elle sent un froid intense,ses forces déclinent.

 

Je suis couchée sur le bitume,je n'ai plus aucune peur.Je ressens juste la vie qui s'en va,à mesure que la sève de mon corps s'écoule dans un flot rouge,qui se répand et qui m'enveloppe,comme un linceul.

La mort descend en moi,comme une pieuvre,avec ses tentacules dont l'étau se resserre.Une sirène hurle au coin de la rue,mais il est trop tard.La vie s'en va,je quitte mon corps.

 

Mon seul regret est de ne pas avoir accompli et achevé ma vie.Ma dernière pensée est pour mes parents,et tous ceux qui m'ont aimée,et que j'ai aimés.Je souhaite qu'avec le temps,ils pensent à moi sans tristesse.

 

Le médecin du S.M.U.R.déclare: ''C'est fini,il n'y a plus rien à faire.''

Je m'éloigne,happée par une spirale de lumière blanche,très intense.J'entre dans la quatrième dimension.Je ne ressens plus aucune soufrance,mais un bien-être sublime,où le temps n'existe plus.Je suis baignée d'amour et de pureté.

 

J'étais une jeune femme de vingt ans,étudiante aux beaux-arts,croquant la vie à pleine dents,découvrant les premiers émois amoureux.Mon nom était Jade Joly...

 

Ce récit n'est qu'un fait divers banal qui a brisé la vie d'une famille.                                

 

                                                                             Vendredi 11 Juillet 2003

                                                                                                                                                                                                                                                                                   Liste des poèmes

 

 

                                                          Un été meurtrier ou la folie des hommes

 

Ce matin,le soleil a encore un rayonnement plus intense.On croirait presque qu'il brille avec plus de force que d'habitude.Peut-être est-ce du à la planète Mars-la planète rouge-qui passe plus près de la Tarre,comme tous les soixante-treize ans.

 

Les forêts flambent comme de l'amadou.Les feux sont souvent allumés par des irresponsables,qui ne voient pas le mal qu'il font.Les pompiers et les innocents y laissent tous leurs biens: le travail de toute une vie.

Dans le champ et les jardins,tout grille.La terre manque d'eau,les animaux ont faim et soif,lorsqu'ils ne meurent pas.

 

Dans les hôpitaux,les maisons de retraite et les foyers de vie,les gens souffrent.Les plus faibles n'ont pas la force de lutter contre cette chaleur intense,qui emporte leurs dernières étincelles de vie.Ils s'envolent,tels ces papillons éphémères qui ne vivent que très peu de temps.Ceux qui arrivent à survivre sont de plus en plus fatigués,et épuisés.Le peronnel n'en peut plus.Pourtant,la qualité des soins est toujours égale.Merci pour ces efforts supplémentaires.

 

Tout le monde se tourne vers le ciel,scrutant le moindre nuage,mais rien d'autre à l'horizon que ce ciel,désespérément bleu.Pourquoi ne pas esssayer la danse de la pluie des Indiens d'Amérique?

Et enfin,lorsque la pluie tombera,au bout de quelques jours,on entendra tout le monde dire:''on en a assez de la pluie,vivement qu'il fasse beau temps!

 

C'est bien connu: on n'est jamais content de ce qu'on a!

C'est Français!

                                                   Jeudi 7 Août 2003

 

 

                                                       L'arc-en-ciel

 

Ce soir,le ciel est gris plomb.La pluie tombe.

D'un seul coup,un coin de ciel bleu apparaît.

 

Un arc-en-ciel naît,dans toute la splendeur du spectre,près du bâtiment V 120,au Lanot.Un autre lui succède,puis un troisième,dans un chatoiement de couleurs.

 

Le ciel s'embrase de rose et d'orange,car le soleil se couche.

On dirait que le ciel prend feu,comme s'il voulait se donner en spectacle pour rivaliser avec un feu d'artifice,au château de Versailles!

 

                                                                              Jeudi 2 Octobre 2003

 

 

                                                   Spleen

 

Avoir cinquante ans:est-ce-que l'on se sent différent?

Pas vraiment!

On voit juste quelques rides de plus,sur les joues de ses parents,leur santé,qui décline.

Tout cela me donne le spleen...

Le temps qui passe fait le vide,car ceux que l'on

aime,trépassent.

Il faut apprendre à être seul.

Le froid que laissent les disparus m'enveloppe,

comme un linceul.

A quoi bon se battre,pour vivre,

si c'est pour partir,à la dérive?

On ne revivra,plus jamais,ces moments

de bonheur éphémères.

Qu'apportera demain?

Peut-être,du chagrin?

La vie est une chimère.

 

On passe à coté de petits bonheurs,

qui ne laissent que des regrets,au fond du cœur

                             10 Octobre 2003                                                                                                                   

                                                                                                                                                                                                                                                                                     Liste des poèmes

 

 

La vieille dame et son petit chien

 

Elle s'appelait Louise,et son chien,Titie.

Louise vivait dans un immeuble coquet.

Son appartement était à son image:confortable,

et plein de souvenirs.

Louise avait quatre-vingts ans,et Titie,trois ans.Elle était de

santé robuste;son fidèle caniche veillait sur elle,avec amour.

Dans le quartier,tout le monde les aimaient

beaucoup.Louise avait gardé tous les enfants

de la rue.

Il ne se passait jamais une fête,dans l'immeuble,

sans que Louise,et Titie,soient invités.

Le temps coulait,paisiblement.Louise voyait

souvent ses quatre enfants:c'était une femme

très entourée,et aimée.

Elle sortait tous les jours,faire ses courses,et

faire une promenade,au parc,où elle retrouvait ses amies.

Le matin de ses quatre-vingt-dix ans,on retrouva Louise,et Titie,

sans vie.Dans la nuit,ils étaient partis rejoindre les étoiles,après une vie d'amour,bien remplie.

Ils avaient rendu leur dernier souffle,sans souffrir.

Louise avait un visage radieux,lorsqu'on l'a découverte.

Dans le quartier,tous les habitants furent tristes,

d'avoir perdu leurs amis.

Personne ne peut arrêter le temps,qui passe!

Même si la mort laisse un grand vide,au fond du coeur.

 

                                                       Le 30 Octobre 2003

 

 

 

                                             Lise et Charly

 

Lise,jeune femme de vingt-cinq ans,et son cocker roux,Charly,

partaient tous deux,le matin et le soir,courir au parc.

Ils étaient toujours au rendez-vous,qu'il pleuve,ou que

le soleil brilleFaisant plusieurs fois le tour du parc,

souvent ils croisaient un jeune homme,nommé Marc,

avec sa chienne Cindy,un superbe cocker noir.

 

Parfois,tous les quatre couraient ensemble.Les deux

chiens s'entendaient très bien.

Marc et Lise apprenaient à se connaître.Peu à peu,leur

relation changea:ils étaient de plus en plus attirés l'un

par l'autre,tout comme leurs fidèles compagnons.

Lise était styliste,et Marc,un architecte de vingt-huit ans.

Tous les deux se donnaient rendez-vous au restaurant,

au cinéma,etc.

Un soir de Noël,avec leurs familles,réunis,Marc demanda

Lise en mariage.Lise accepta cette demande avec ferveur.

Charly et Cindy avaient devancé leurs maîtres,car Cindy

avait eu trois petits chiots,adorables.

Le mariage de Lise et de Marc fut célébré,avec toute la

famille,qui était venue de tous les coins du monde.

 

Ce fut une journée joyeuse,et mémorable,qui resta gravée

à jamais.

                                                               30 Octobre 2003                                                                                

                                                                                                                                                                                                                                                                                          Liste des poèmes

 

 

 

 

                                                           La vie ne valait rien

 

Est-ce que cela vaut la peine de vivre,

Pour se voir partir à la dérive?

 

A quoi cela sert-il de combattre,

Si c'est pour se faire abattre?

 

Croire au bonheur,

Attendre son heure:

 

Les années s'écoulent,

Comme une pierre qui roule...

 

Elle tombe,au fond d'un ravin.

On s'aperçoit que l'on a attendu,en vain.

 

Puis un jour,le livre se referme,

Sans que l'on ait brisé l'anathème.

 

La vie ne valait rien,

Alors,on s'envole un beau matin,

 

C'est le bout du chemin.

On se dit qu'on a vécu,pour rien.

                                                                      Mardi 11 Novembre 2003

 

 

                                                                       Vivre      

                                                                                          

Vivre avec l'énergie du désespoir,

Pour ne pas sombrer dans le noir.

 

S'enfoncer dans les sables mouvants,

S'en sortir avec les dents!

 

Ne plus y croire,

Avoir perdu l'espoir...

 

Gravir la pente,

Poursuivre cette marche lente,

 

Affronter le danger,

Ne plus pouvoir bouger.

 

Fredonner une chanson,

Pour ne pas perdre la raison...

 

Découvrir,à l'horizon,

Le rayon vert,qui apportera la lumière

A mon âme solitaire!

 

Reprendre goût à la vie,

Pour ne pas sombrer,dans l'oubli...

 

La vie continue.

Mais cela vaut-il la peine d'être vécu?

                                                   Le 12 Novembre 2003

 

 

                                                      Mélancolie

 

J'erre,au gré de ma mélancolie...

Je me sens étrangère

A cette vie,que j'ai choisie.

 

Mon coeur est en charpie.

Je me sens à moitié morte.

Jusqu'à ce que le vent m'emporte,

 

Je voudrais m'envoler

Vers des lieux plus cléments,

Surfer sur les alizés...

 

Pour ne plus avoir la gorge serrée,

Qui m'empêche presque de respirer:

Ne plus avoir envie de pleurer.

 

Et vivre ma vie,sans regrets,

Comme si chaque jour était le dernier.

 

Puis,un soir,partir enfin,

Vers des horizons plus lointains,

 

Où la souffrance,et la peine,

Ne sont plus reines!

 

Mourir,demain!Traverser le miroir:

Entrer dans la quatrième dimension...

Sans,pour autant,perdre,la raison!

 

                                          Le 13 Novembre 2003                                                                                         

                                                                                                                                                                                                                                                                                          Liste des poèmes

 

 

 

                                                               Le libre arbitre

 

La vie est souvent plus forte que la mort.

 

Pourquoi s'acharner pour garder une personne en vie,si elle a perdu toute autonomie,si elle est prisonnière de son corps?

 

A-t-on le droit d'infliger tant de souffrances à un être humain?

 

Pourquoi ne laisse-t-on pas le libre arbitre à chacun?

Au nom de quelle éthique condamne-t-on une mère qui,dans un ultime acte d'amour,apporte la délivrance à son fils?

Qui veut vivre cette agonie,et cette souffrance inhumaine?

 

A-t-on le droit de juger cela?

 

Pourquoi s'acharner à maintenir la vie,dans ces conditions?

C'est un calvaire pour la personne handicapée,et sa famille.C'est pareil pour les gens atteints de maladie incurable.Pourquoi leur faire subir des traitements à la limite du supportable,qui s'avèrent inutiles?Ils souffrent tant qu'on leur injecte de la morphine,à très fortes doses.

 

Chacun doit rester libre de son choix,de poursuivre ou non,un combat perdu d'avance.

 

Tout cela n'engage que moi,même si certains faits me révoltent.

                       

                                                                                     Samedi 15 Novembre 2003

 

 

                                                               Changer d'air

 

Partir sur la route,

Laisser tous ses doutes,

 

Rêver d'autres horizons,

Etre loin de sa maison,

 

Voyager par la pensée,

Même si on ne peut plus bouger,

 

S'évader sur le net,

Pouvoir découvrir la planète,

 

Se faire de nouveaux amis,

Même si ce  n'est pas pour la vie,

 

Sortir de l'hôpital,

Avouez que ce n'est pas si mal!

 

Peut-être,un jour,

Je serai transportée sur une île,

 

Au bord d'un lagon aux eaux turquoises,

Caressée par les alizés...

 

Vivant ce rêve,pour m'évader.

 

                                                                                   Mardi 18 Novembre 2003

 

 

                                                La fin d'un rêve ou le début d'un autre

 

Ce soir,le clown Pipo est triste à mourir,son coeur est en lambeaux,les larmes roulent sur ses joues:son cirque a été vendu,il ne

continuera pas le voyage,car on l'a trouvé trop vieux,plus assez performant.

Il repense à sa vie,sur la piste,aux étoiles dans les yeux des enfants.Il n'entendra plus leurs rires cristallins,qui résonnaient dans ses oreilles,comme une musique enchantée.

 

Son passé lui revient en mémoire:ses débuts,à seize ans.A cette époque,il avait été engagé,par le patron d'un cirque itinérant.

Ses parents,instituteurs,ne s'étaient pas opposés à son rêve.Il était parti,le certificat d'études en poche.

Il en avait vu défiler,des enfants.Dans le cirque,il avait été accepté,tout de suite,par la troupe.Il était le plus jeune.Le cirque était sa deuxième famille.

Il revoyait chaque année ses frères et soeurs,et le reste de sa famille.Lorsque le chapiteau s'installait,dans sa petite ville de province,il retrouvait toutes les odeurs et les sensations de son enfance,heureuse,et insouciante.Que de temps avait passé depuis cette époque!

 

Qu'allait-il faire du reste de sa vie?C'était début Décembre.Il se sentait abandonné, dans sa roulotte,sur ce terrain vague,dans cette banlieue pauvre.Il était aussi désemparé qu'un enfant,qui se retrouve orphelin,du jour au lendemain.

Tous les enfants venaient le voir,tous les jours,après l'école.Pipo retrouvait un peu le sourire,et il leur faisait quelques uns de ses numéros.Dans le groupe,il y avait deux jumeaux de neuf ans:Nicolas et Lyla,qui s'étaient pris d'affection pour le vieux monsieur.

 

Nicolas et Lyla avaient perdu leur Papa,un an plus tôt,dans un accident de voiture.Ils vivaient tous les deux avec leur Maman,sage-femme à l'hôpital local,et leur grand-mère maternelle.Ils habitaient une modeste maison.Leur Maman,Marie,avait bien du mal à faire face à toutes les dépenses.

 

Chaque matin et chaque soir,Nicolas et Lyla passaient devant la vitrine,éclairée,du grand magasin.Ils contemplaient,avec envie,les magnifiques jouets exposés.Nicolas rêvait d'une maquette de Concorde téléguidée;Lyla,elle,désirait de toutes ses forces, le superbe coffret de peinture,qui se trouvait dans la vitirine.Mais,cette année,le Père Noël ne pourrait pas subvenir à toutes les demandes.

 

Pipo était souvent invité chez les parents des enfants:il était aimé de tous.Les enfants étaient tristes de voir leur ami clown,si désemparé.Nicolas et Lyla trouvèrent une idée pour rendre le sourire à leur ami.Ils en parlèrent à leur Maman.

Peu avant Noël,ils se rendirent tous les trois dans l'hôpital,où travaillait Marie,pour voir le directeur,afin de lui demander si Pipo pourrait apporter un peu de bonheur aux enfants malades.Le directeur-Bertrand,célibataire de trente ans-ravi,accepta d'établir un contrat pour Pipo-qu'il payerait lui-même-car son rêve d'enfant,avait été d'être clown.Il fut donc décidé,que Pipo ferait sa première représentation,le jour de Noël.Par la suite,il viendrait trois jours par semaine,apporter un peu de joie aux petits malades.Les médecins du service trouvèrent l'idée excellente,c'était une très bonne thérapie.

 

Le soir du réveillon,Pipo,Bertrand,et quelques voisins furent invités chez Marie.La fête fut très joyeuse.Un peu avant minuit,tous se rendirent à la messe,puis,chacun rentra dans son foyer,prendre un peu de repos.

Le matin de Noël,il y avait un cadeau pour chacun,devant le sapin illuminé.Nicolas et Lyla étaient figés devant ce spectacle.

Leur Maman leur dit:''vous ne voulez pas voir ce que le Père Noël vous a apporté?''

Leur rêve s'était réalisé!

Encore une fois,la ''magie de Noël'' opérait.Les yeux des enfants brillaient de milliers d'étoiles.

Pipo pourrait finir ses jours,en continuant à donner du bonheur aux enfants.

Marie et Bertrand étaient très attirés l'un par l'autre.

 

Une fois encore,la féérie de Noël était au rendez-vous!

                                                                 Le 13 Décembre 2003                                                                

                                                                                                                                                                                                                                                                                       Liste des poèmes

                            

                             Agression d'un aide-soignant par un lave-bassin fou!                                                  

 

Dans la matinée, Jérôme,aide-soignant de son état,se dirigeait en chantonnant,un urinal à la main,vers la salle du lave-bassin.

 

Il s'approche de la machine,et là,stupéfaction: lorsqu'il ouvrit la porte,il se fit attaquer par un pot de chambre en pleine crise de démence!

 

Jérôme s'est écrié :

''c'est qu'il mordrait,la sale bête!''

 

Nous étions tous morts de rire.

 

Moralité: il faut toujours se méfier des objets d'aspect innocent!

 

                                                        Le 20 Décembre 2003

 

 

     Un soir de Noël

 

C'était le soir de Noël,dans un hôpital parisien.Une petite fille de cinq ans était dans un grand lit,avec son nounours tout contre elle.Elle ne dormait pas,et regardait un petit morceau de ciel à travers la lucarne.

Dans le dortoir,tous les autres enfants dormaient.Seule la petite Lylie,était éveillée.Elle était très triste,elle pleurait en silence.Sa maman,son papa,et son grand-frère,lui manquaient cruellement.

Elle repensait à ce cinq Mai,où elle avait été transportée,en urgence,à l'hôpital,victime d'une attaque de polio foudroyante,qui l'avait laissée paralysée.

Elle revoyait ce jour-là,où sa grand-mère essayait de l'habiller,mais n'y arrivait pas,car le corps de la fillette était raide; ensuite,les paroles que cette femme lui avait dites:

''Ma pauvre poule,tu es bien mal en point,tu ne reviendras pas''.

Puis,l'arrivée dans le service des enfants,où on l'avait mise dans un poumon d'acier: elle n'avait pas compris pourquoi on l'avait enfermée dans ce scaphandre de métal,ni pourquoi ses membres ne fonctionnaient plus.

Peu après son arrivée,elle avait pris froid,et il avait fallu lui faire une trachéotomie,car elle ne pouvait plus respirer seule.

La petite Lylie (une blondinette aux grands yeux verts),se posait la question: pourquoi le temps passait-il si lentement?

Le docteur lui avait dit,à son arrivée,qu'elle ne resterait que quinze jours.Comment peut-on mentir de la sorte à un enfant?

Tous ces souvenirs lui faisaient très mal.

Demain,elle devait participer à une fête costumée,avec les autres petits malades: elle serait Blanche-Neige.Sa maman serait là,avec son amour et sa tendresse,pour la réconforter.Peut-être les autres membres de la famille viendraient-ils,aussi?

Le père Noël passerait,car elle avait été très sage.

Dans le dortoir,il n'y avait que le bruit de la machine,qui lui permettait de respirer.

La petite Lylie vit une étoile filante,dans le petit morceau de ciel: elle fit le vœu de remarcher,et de rentrer chez ses parents,même si cela devait prendre beaucoup de temps.

La magie de Noël opéra-t-elle,cette nuit-là?

Cette histoire vraie,peut concerner des milliers d'enfants,qui se retrouvent à l'hôpital au moment des fêtes,avec l'impression d'être complètement perdus,dans cet univers un peu froid.

Les enfants qui ont leur enfance cassée,deviennent souvent des battants,avec une rage de vivre très développée.Il faut qu'ils se surpassent un peu plus chaque jour,pour se prouver qu'ils sont vivants,et qu'ils ont le droit d'exister!

                                                                                       

                                                                                          Le 24 Décembre 2003                                                

                                                                                                                                                                                                                                                                                  Liste des poèmes                                                       

 

                         Une malade attaquée par un aéorosol devenu fou!

 

J'étais tranquillement installée,avec mon masque de pilote d'alfa-jet,pour faire un aérosol.Comme d'habitude,j'étais en train de dessiner des cartes de vœux.

 

D'un coup, je fus prise dans une embuscade: j'étais attaquée par le tuyau d'oxygène,qui se débranchait tout seul,à cause de la pression,qui était trop forte (le manomètre indiquait 12,5 litres).

 

Jérôme,qui passait dans le couloir,est venu à mon secours.Nous avons tous les deux éclaté de rire; lorsqu'il a vu la pression,cela a encore accentué ma crise de fou rire.

Plus Jérôme me disait de me calmer,plus j'étais pliée en deux!

 

L'infirmière,que Jérôme avait prévenue par téléphone,pouffait de rire!

 

                                                                        Le samedi 27 Décembre 2003

 

                                                      

                                          Une soirée comme les autres

 

Ce soir-là,on venait de me mettre au lit.Martine D. était en train d'installer mon respirateur,que j'ai surnommé ''le bignou''.

 

Martine se mit dans la positon du tireur à la carabine,pour ajuster le bras de mon appareil: elle était bien campée sur ses deux jambes,les bras tendus,un œil fermé.

 

Le comique de la situation m'est apparu, je suis partie dans un fou rire, j'étais écroulée,les yeux qui pleuraient,tellement j'étais morte de rire.

 

Martine était dans le même état que moi!

 

Nous avons passé un bon moment!

 

Le rire vaut tous les remèdes!

 

                                                                    Le mercredi 7 Janvier 2004                                                              

                                                                                                                                                                                                                                                                                     Liste des poèmes

 

 

                                             La mésaventure de Sonia                                                                                    

 

J'ai entendu ce fait divers sur RTL,le comique de la situation m'a frappée.

 

Cette histoire se passe il y a un an,sur un vol long courrier.

Sonia,une femme d'âge moyen,une rousse pulpeuse à l'allure un peu voyante,au décolleté plongeant,la jupe très courte...pour finir le portrait: des bas noirs,gainant ses longues jambes fuselées....En un mot,elle était très sexy,et sûre de son charme.

Elle fut prise d'un besoin pressant: elle se leva de son siège,et se dirigea,en ondulant,vers les toilettes.

A ce moment,nous étions aux trois-quarts du voyage.C'était la nuit,sur ce vol qui retournait vers Paris.La plupart des passagers dormaient,les autres regardaient un film en VO,munis d'écouteurs.

Pendant ce temps,Sonia était toujours dans les toilettes.Elle avait fini ses besoins,et là,l'idée saugrenue lui prit d'actionner la chasse d'eau,alors qu'elle était encore sur le siège.Catastrophe! Elle se trouva soudée sur la cuvette des WC!

Plus elle essayait de s'extraire,plus elle s'enfonçait.

De ce fait,Sonia,les jambes en l'air,dans une position plutôt scabreuse,la pauvre Sonia,était dans une  situation bien inconfortable!

Elle se mit à hurler à pleins poumons;de ce coté-là,elle était bien pourvue,dans tous les sens du terme.

Les hôtesses et les stewards se précipitèrent,mais la porte était fermée de l'intérieur.

Un des stewards,Max,alla à l'office chercher un couteau,pour dévisser le système de fermeture de la porte.

L'opération terminée,Max ouvrit la porte,et là,il découvrit un spectacle surréaliste: Sonia,les jambes en l'air,la jupe relevée,la culotte sur les chaussures,pleurait toutes les larmes de son corps.Max fut pris d'un fou rire,et dut ressortir en courant.Il était mort de rire.

Pendant ce temps,ses collègues essayaient d'extraire la pauvre femme de son trône d'infortune,mais cela se révéla impossible,à cause de la pressurisation.

Sonia fut installée le mieux possible,et recouverte d'une couverture,pour préserver sa pudeur.Une hôtesse resta avec elle,pour la réconforter,le reste du voyage.

Lorsque l'avion se posa,à Orly,les pompiers et le SMUR étaient là: ils avaient été prévenus par la tour de contrôle.

La pauvre Sonia fut vite dégagée; elle s'en sortit avec quelques contusions,et quelques courbatures.

Le journaliste qui commentait ce fait divers était pris d'une crise de rire.

Moi,de l'autre coté du transistor, j'étais dans le même état.Les aide-soignantes (unité C),qui me virent en larmes ce jour-là,n'ont pas compris ce que j'avais: je ne pouvais plus parler.

Après tout ce temps,cette histoire m'amuse toujours autant.

 

                                                                               Samedi 10 Janvier 2004,à 23h45

 

 

                                                       Et si c'était cela,la vie

 

Aller jusqu'au bout de son rêve,

Sans attendre que le jour se lève.

 

Avoir cinquante ans,

Mordre la vie à pleines dents!

 

Le passé est bien mort.

Pouvoir regarder sa vie,sans remords.

 

Ne pas avoir choisi sa vie,

Mais s'en être bien sortie...

 

Pouvoir enfin respirer,

Et ne rien regretter!

 

Tant pis,si on s'est trompé:

Le destin est marqué!

 

S'en aller,vers demain,

Sans avoir de chagrin.

 

Les épreuves m'ont enrichie.

Et si c'était cela,la vie?

                                                    Le 27 Janvier 2004                                                                                           

                                                                                                                                                                                                                                                                                           Liste des poèmes

 

 

                                                        La fuite du temps

 

O temps intemporel,

Où rien n'est éternel!

 

Tu reprends tous ceux que j'aime...

Ne vois-tu pas ma peine?

 

Je me retrouve seule.

 

Le temps n'a pas de prise sur mon visage,

Je n'ai plus d'âge!

 

La vie n'est qu'un mirage,

Qui passe,à travers les nuages!

 

Pouvoir changer le cours du temps,

Pour tout revivre mieux qu'avant!

 

Puis,au soir de sa vie,traverser le miroir,

Dans un dernier au revoir!

 

                                                Le 28 Janvier 2004

 

 

                                         Deuxième attaque du lave-bassin                                                                              

 

Début Janvier,ce soir-là,Martine D. se rendit dans la salle du lave-bassin.Elle ouvre la porte en toute confiance,et là,elle se fait attaquer par un pot de chambre,encore plein de son contenu: une superbe crotte,qui ne demandait qu'à vivre,faillit lui atterrir dessus.Martine n'eut que le temps d'esquisser un pas de danse sur le coté,pour éviter le projectile.

Lorsque Martine est revenue dans ma chambre,elle était pliée en deux; j'étais avec une élève infirmière- troisième année.

Martine nous a raconté sa mésaventure,nous avons toutes les trois éclaté de rire.Le fou rire nous a prises,nous ne pouvions plus nous arrêter.

Le lave-bassin devient le sujet comique du service MLX 0.

 

                                                                                         Le 30 Janvier 2004

                                                                                                                                                                                                                                                                Liste des poèmes

 

 

                                                           La trachéo

 

Vivre ou mourir,

Ce fut cruel de choisir!

 

Se laisser faire la trachéotomie

Pour respirer à pleins poumons,

Refabriquer de l'oxygène

Pour ne plus sentir de gêne:

J'ai souvent eu l'impression

Que mes poumons allaient exploser!

Je ne pouvais plus respirer,

Et j'avais la terreur de mourir étouffée!

 

Avoir ce tuyau dans la gorge,

Vivre enfermée,avec ce truc qui écorche,

Sans pouvoir parler...

Devoir s'aspirer,

Car c'est impossible de tousser!

Même pour manger,

Je suis obligée de rester branchée!

 

Puis,un jour,réapprendre seule à parler,

Pouvoir enfin s'exprimer,

Dialoguer et chanter,

Même si,pour cela,j'ai du en baver!

 

Ne plus partir à la dérive,

Prendre enfin le droit de vivre:

La trachéo

N'est pas un acte rigolo!

                                                                     Le 31 Janvier 2004

 

 

                                                  J'ai deux mille ans

 

Certains jours,j'ai l'impression d'avoir deux mille ans:par toutes les expériences,et les épreuves,que j'ai vécues!

 

Je me suis faite,souvent,''jeter''.

J'ai souvent été humiliée,bafouée.

Maintenant,je m'interdis d'aimer.

J'ai choisi la sécurité...

 

Pas la peine de s'acharner:

Je ne suis pas douée pour aimer.

Aucun homme ne pourrait supporter

ce corps,délabré!

 

Je n'ai plus ce feu sacré,

Qui me permettait de rêver.

Je n'ai que des rêves,à ma portée.

Cela fait trop mal,d'aimer:

Je n'ai plus envie de pleurer.

 

Je n'ai plus l'âme d'une midinette énamourée.

Je n'ai plus dix-sept ans,malheureusement!

J'ai des désirs,comme toutes les femmes.

Mais c'est top secret...

Je n'ai pas envie d'en parler,

C'est ma vie privée!

 

                                        Le 1er Février 2004                                                                                                   

                                                                                                                                                                                                                                                                           Liste des poèmes

 

 

                                                                      La solitude

 

Avoir la solitude,pour seule compagne:

Enveloppée,comme dans un linceul,

Je meurs,à force d'être seule.

Voir partir ses amis vers d'autres destinées:

J'ai mal à en crever.

Ressentir un grand vide dans le cœur:

Je laisse couler mes pleurs.

 

Je me plonge dans le ''boulot'',

Pour ne plus penser.

Me sentant toujours rejetée,

J'ai de plus en plus froid,

Au plus profond de mon âme.

 

La nuit réveille les vieux démons,

Qui viennent me hanter.

Même la famille me croit heureuse:

Pour eux,je n'ai besoin de rien!

Le sourire,sur mon visage,

N'est qu'une mascarade...

Je n'ai plus de repères,dans cette galère!

Y a-t-il,quelque part,

Quelqu'un pour qui je compte?

Ma vie est-elle utile?Est-elle stérile?

 

Pourquoi,toujours,ce grand vide,dans mon cœur qui saigne?

La solitude me fait si peur!

Comme tout le monde,j'ai besoin d'un peu d'amour...

Je ne cherche pas l'amour physique,

Mais juste un peu de tendresse,et d'amitié!

Mais ce n'est pas mon destin...

Je finirai...consumée de chagrin!

Je deviendrai une petite vieille rabougrie,

Et peut-être aigrie!

Ma souffrance est intense:

Je suis dans une sorte de transe,qui me projette dans l'errance!

Avant que ma vie ne s'achève,je voudrais savoir:

Pourquoi étais-je sur terre?

 

                                                                                     Le 20 Février 2004

 

 

                                                         A toi Maman

 

Tu m'as donné le jour,

Avec tout ton amour.

 

Mon enfance a été brisée,

Tu as culpabilisé.

 

Pourquoi t'en vouloir,

Et broyer du noir?

 

Mon destin était tout tracé,

Avant d'être née.

 

Pour une maman,

Voir souffrir son enfant

 

Est une chose inhumaine,

Qui a attisé ta peine.

 

Tu n'as vécu que pour moi,

Mais il fallait aussi penser à toi.

 

Crois bien que je ne te reproche rien,

Tu as fait cela pour mon bien.

 

Pour ta présence dans ma souffrance: merci.

Pour nos crises de rire et nos délires: merci.

 

Tu m'as aidée à grandir,

Et à devenir la femme que je suis.

Pour tout cela je dis: merci!

 

Maman,je t'aime

Au-delà de moi-même.

 

                                                      Le dimanche 7 Mars 2004   

                                                                                                                                                                                                                                                                              Liste des poèmes 

 

 

                                                            Rome éternelle

 

Marc,mon premier amour,

Ta mort a failli me faire mourir!

Je me suis retrouvée

Seule,et désemparée!

 

Puis un jour,comme le phénix

Renaît de ses cendres,

J'ai repris goût à la vie

Grâce à toi,mon bel italien,

Pendant ce voyage à Rome.

 

Francesco,tu étais si beau!

 

Lorsque nos regards se sont rencontrés,

Nous avons titubé,comme électrifiés.

Avec toi,j'ai redécouvert la tendresse...

 

Nous avons été transportés

Jusqu'au bout de nos désirs,

Nous avons découvert nos corps,et l'amour,

Jusqu'au paroxysme du plaisir.

Nous avons passé dix-sept jours

De complicité,et d'entente parfaite:

Nos baisers enflammés dans les Jardins du Vatican,

Nos étreintes passionnées dans la Chapelle Sixtine,

Ton réconfort dans les Catacombes,

Avec tous ces ossements,

Qui me glaçaient le sang!

 

Ce diner en amoureux,

Dans cette trattoria,

Sur la place de la fontaine de Trévis

Sous un ciel constellé d'étoiles.

Puisnla découverte de Rome by night

En calèche,dans tes bras,

Avec ce cheval placide...qui ''pétait''-

Le cocher riait sous cape.

Puis,nous nous sommes reposés

Sur le rebord de cette fontaine mythique,

En écoutant le doux gazouillis de l'eau;

Le ciel de velours bleu nuit était parsemé de diamants.

Nous sommes restés longtemps,

Blottis l'un contre l'autre

Dans la tiédeur de la nuit.

 

Plus rien ne comptait,que toi et moi!

 

Tu m'as offert ce mini David de Michel-Ange,

Réplique de ton image,que j'ai conservé...

 

Puis,le dernier jour,nos adieux,sur le quai de la gare:

Tu ne m'avais rien promis,moi non plus,

Ce n'était pas pour la vie!

Nous étions tous deux un peu tristes,et mélancoliques.

Chacun a repris son chemin

Sans regret,ni un regard en arrière

Pour notre bonheur éphémère.

 

Depuis le temps,tu dois être médecin.

Merci d'avoir croisé mon chemin!

 

Ce fut une idylle magique,

Qui n'a rien laissé de tragique.

 

A toi,Francesco!

 

Août 1974,l'année de mes vingt-et-un ans...

 

                                                                          Le 17 Mars 2004       

                           

 

                                          Desesperado

 

Je hais ce corps qui me brime

Toujours,et encore,

Vivant la dépendance:

 

Quelle agonie intense!

 

J'attends une ''plombe''

Pour avoir de l'aide...

 

J'ai mal à hurler,

Serrant les poings pour ne pas pleurer,

Frustrée,au-delà de toute réalité!

 

Les gens passent,et repassent,

Ignorent la lumière rouge,à ma porte.

Que le diable les emportent!

 

Que faire,et que dire?

Toujours garder le sourire,

Comme un masque en surface?

Toujours sauver la face?

 

Si on a besoin des autres:

 

Ne pas montrer sa détresse,

Même lorsque l'on nous blesse...

Essayer de garder le sens de l'humour

Sans espoir de retour...

 

Ne pas montrer sa peine,

Même lorsque le cœur saigne...

 

Je ne digère pas ce handicap

Qui sabote ma vie!

 

J'ai envie de crier mon désespoir

Contre ce sort injuste!

 

Je me sens toujours punie!

 

Quelle faute ai-je donc commise?

N'aurai-je donc jamais aucun répit?

                                                                                   Le 17 Avril 2004

                                                 

                                                                                                                                                                                                                                                       Liste des poèmes      

 

 

                                             Un petit coin de paradis                                                                                       

Ce matin-là,la brise marine agitait doucement les cocotiers.

Lyse sortit du lit,l'aube pointait à peine.

Elle se vêtit d'une chemise,et partit faire un tour,sur la plage,

Accompagnée de son chien,Charly.

 

Elle marchait le long du rivage,les pieds dans l'eau cristalline,et assistait,

émerveillée,au lever du soleil,à travers les cocotiers,dans une débauche de couleurs:des mauves,des roses,et des oranges!

 

Charly courait autour d'elle,en aboyant joyeusement.Lyse lui lançait des morceaux de bois,il gambadait dans les vagues.Avec les premiers rayons du soleil,sa fourrure prenait des teintes flamboyantes!

 

Pouvant respirer à pleins poumons l'air iodé,plongeant,nue,dans l'eau transparente,elle contemplait les poissons,peu farouches,qui la frôlaient.Puis,elle sortit de l'eau,telle une naïade;elle ressentit la caresse des alizés,sur sa peau dorée.

Lyse était une jeune femme de vingt-cinq ans,aux longs cheveux châtains,cuivrés;on la trouvait plutôt jolie,elle respirait la joie de vivre!

 

La faim se fit ressentir au creux de son estomac.

Elle enfila prestement sa chemise,et partit,en courant,avec Charly,vers la maison de la plage!

 

                                                     Le 24 Mars 2004                                                      

 

 Autre version du poème du 24 Mars 2004:

 

                                                    Un petit coin de paradis

 

Ce matin-là,la brise marine agitait doucement les cocotiers.

Lyse sortit du lit,l'aube pointait à peine.

Elle se vêtit d'une chemise,et partit faire un tour sur la plage,

accompagnée de son cocker,Charly.

 

Elle marchait le long du rivage,les pieds dans l'eau cristalline,et assistait,émerveillée,au lever du soleil à travers les cocotiers,dans une débauche de couleurs:des mauves,des roses,et des oranges.

 

Charly courait autour d'elle,en aboyant joyeusement.Lyse lui lançait des morceaux de bois,il gambadait dans les vagues.Avec les premiers rayons du soleil,sa fourrure prenait des teintes flamboyantes.

 

Elle pouvait respirer à pleins poumons l'air iodé,plonger nue dans l'eau transparante,et contempler les poissons,peu farouches,qui la frôlaient.

Puis,elle sortit de l'eau,telle une naïade.Elle ressentit la caresse des alizés,sur sa peau dorée.

Lyse était une jeune femme de vingt-cinq ans,aux longs cheveux châtains,cuivrés.On la trouvait plutôt jolie,elle respirait la joie de vivre.

 

La faim se fit ressentir,au creux de son estomac.Elle enfila prestement sa chemise,et partit en courant,avec Charly,vers la maison de la plage.

Son compagnon,Marc,l'attendait sur la terrasse: il contemplait Lyse avec tendresse et amour; elle grimpa allègrement les trois marches,et se jeta dans ses bras,où ils échangèrent un baiser voluptueux.

Ils entrèrent dans la maison,où la vie reprit son cours.

 

                                                                                       Le 24 Mars 2004                                                         

                                                                                                                                                                                                                                                                                         Liste des poèmes

 

 

                                                           Voyage

 

S'envoler sur les ailes du vent,

Tel un goéland!

 

Découvrir le monde,

Et ses habitants!

 

Partir dans le firmament,

Pour tutoyer les étoiles!

 

Mettre les voiles,

Voguer sur les océans,

Affronter les tempêtes!

 

Sortit vainqueur de tous ces tourments,

Se reposer un instant...

 

Puis repartir,en conquérant,

Affronter toutes ces galères,

 

Et vivre cette vie,éphémère,

Jusqu'à cet ultime jour...

 

Et partir,pour toujours,

En emportant ses souvenirs,

Ses souffrances,

Et ses amours!

                                                            Le 27 Mars 2004

 

 

                                                                Rêverie

 

La brume se lève,

C'est la fin de mon rêve.

 

Je regarde les vagues,

Qui se brisent sur la grève.

 

Le soleil se lève,

Le ciel s'enflamme,

Cette lave incandescente

Pénètre mon âme.

 

J'avance à pas lents,

Sur cette plage déserte.

Les vagues me lèchent les chevilles.

 

Je suis seule.

 

Dans ce matin,

L'air est cristallin,

Je respire à pleins poumons,

Que c'est bon!

 

Un voilier passe au loin,

Je poursuis mon chemin.

 

Dans ce matin,

Je me sens bien...

 

Peu m'importe demain...

 

                                                                                Le 29 Mars 2004 

                                                                                                                                                                                                                                                                               Liste des poèmes

 

 

                                         Coucher de soleil sur la lande                                                                                

 

Ce soir,la lande prend une teinte orange,dans le soleil couchant.La bruyère devient pourpre, je me sens bien!

Charly,mon cocker,suit une piste,peut-être un lapin,ou un autre animal.Je cours avec lui,sur ce chemin sinueux.

De la hauteur où je suis, j'assiste,émerveillée,au coucher du soleil: j'ai l'impression qu'il vient se baigner dans la mer,pour faire l'amour avec elle.

Je redescends sur la plage,pour assister à cet enchantement final.Je suis assise sur le sable,au bord de l'eau,j'ai ôté mes tennis,et relevé mon jean.Ce soir,l'eau est un peu fraîche.Charly est près de moi.

Dans la tiédeur de ce début de nuit, je suis ivre de liberté, je me sens pleinement vivante,au milieu de cette nature encore préservée,qui m'entoure.

La lune s'est levée, je me lève. Je continue ma promenade,les pieds dans l'eau.Les vaguelettes me caressent les chevilles. Je ne suis pas pressée, j'ai tout mon temps!

La brise qui se lève,me décide à rentrer.Charly et moi allons prendre notre repas,car la faim me tiraille l'estomac.

Je regagne ma petite maison qui est devenue,après quelques semaines,mon havre de paix.Avant de fermer la porte, je jette un dernier regard au ciel de velours,bleu sombre,constellé d'une myriade de diamants!

 

                                                                                            Le 2 Avril 2004

 

 

                                                         Encore un peu de rêve

 

Donne-moi encore un peu de rêve,

Avant que le jour s'achève...

 

Juste un peu de bonheur,

Pour me réchauffer le coeur,

 

A moi, qui ai toujours peur,

Et qui compte les heures,

 

Avant que la vie me reprenne,

Tous ceux que j'aime!

 

J'ai besoin de réconfort,

Pour pouvoir survivre encore!

 

Pour poursuivre le combat,

Sans avoir le droit,de baisser les bras!

 

Mais,à quoi bon,tout cela?

Pour qui,et pour quoi?

 

J'ai toujours froid,

Au fond de moi...

 

Demain,le soleil,peut-être,brillera?

                                                         Le 23 Mai 2004

 

Note: ce poème a reçu le prix ''Sélection du Jury'' au concours Poésies,à l'Institut Académique de Littérature Francophone de Bayonne,le 15 Janvier 2005.         

 

                       

                                                           Le Lorelayl

 

Ce matin-là, je me levai très tôt. Je pris une douche rapide, j'enfilai mon bikini noir,une chemise,et un short.

Je descendis dans la cuisine,suivie de Charly,mon fidèle cocker. Je lui ouvris la porte,et me dirigeai vers la cuisinière faire chauffer le lait,pour faire du chocolat. Je fis griller une tranche de pain,que je tartinai d'une couche de confiture,faite maison.

J'aimais ce moment,où tout est calme,ces matins de fin printemps,où ce petit port breton était encore vierge de touristes.

Pendant ce temps,Charly était rentré. Je lui servis ses croquettes,qu'il engloutit en trois coups de gueule!

Je préparai mon sac,sans oublier une bonne réserve d'eau.

Après avoir garni la glacière d'un somptueux pique-nique, je fus enfin prête.

Je me dirigeai vers ma voiture,avec Charly,et tout mon chargement. Je partis vers le port,rejoindre Yann,mon ami d'enfance,pour sortir en mer.

Le soleil commençait à monter dans le ciel d'azur,la mer était d'huile.Seule une petite brise venait du large.

J'étais enfin bien dans ma peau,heureuse, j'avais enfin trouvé la paix!

Je garai ma voiture sur le parking,et je partis rejoindre Yann sur son voilier,Charly sur les talons;  lui aussi,semblait heureux: tout comme moi,il appréciait chaque instant de cette nouvelle existence.C'était comme une autre chance!

Yann m'attendait sur le quai.Il m'aida à embarquer,et fit monter Charly.

Je larguai les amarres,et en avant pour l'aventure,sur le Lorelayl!

 

                                                                                                    Le 11 Juillet 2004    

                                                                                                                                                                                                                                                                   Liste des poèmes

 

 

                                                       Un soir d'orage                                                                                            

Toute la journée,il avait fait très lourd,le soleil avait brillé avec une intensité aveuglante.Charly,mon cocker roux,était resté couché sur le carrelage de la cuisine.

Pas un oiseau ne volait.

Vers dix-huit heures,le vent s'était levé,le ciel était devenu jaune soufre,la mer était noire,de gigantesques vagues se formaient à la surface,les éclairs se mirent à zébrer le ciel.Le tonnerre suivit,dans un bruit fracassant.

Je me tenais près de la fenêtre de la cuisine,qui donnait sur la falaise,à gauche.

Mon regard fut attiré par une tache blanche:je pris les jumelles,qui étaient sur une étagère,toujours à portée de main,et là,stupeur!Je découvris,dans une cavité rocheuse,un enfant,tenant par le cou un animal!

Je me précipitai sur la radio,pour appeler Yann,mon ami d'enfance;la liaison était très mauvaise.

-Yann,ici Lyse!Un enfant et un animal sont coincés,à deux mètres du bord de la falaise!

-Reçu ton message,Lyse.Je préviens les autres,et j'arrive,sois pru...(le reste se perdit dans le fracas).

La tempête redoublait,il n'y avait pas de temps à perdre!

Je montai à l'étage,où j'enfilai à la hâte un pantalon,une paire de chaussures de marche,et une veste imperméable.Puis,je pris mon sac de secouriste,qui était toujours prêt-je faisais partie de l'équipe de secours.

Je descendis rapidement l'escalier,je mis la laisse à Charly,et nous nous mîmes en route,dans la tempête.

Nous avancions,en luttant contre le vent.

Heureusement,nous n'avions que cinq cent mètres à parcourir.

Enfin,nous atteignîmes l'endroit où l'enfant était:il se trouvait à deux mètres sous moi.Je reconnus Loïc,le fils de mes amis.

Le vent soufflait très fort. Loïc était recroquevillé sur le petit rocher,il se tenait serré contre le petit chien.Tous les deux étaient trempés,et tremblaient!

Je me mis à plat ventre,au bord de la falaise.Je dus hurler pour parler à Loic:il leva la tête vers moi.

-Ne bouge pas,je suis là!Les secours arrivent,je vais descendre!

Pendant ce temps ,Yann était arrivé,avec deux copains sauveteurs.

De mon côté,je m'étais équipée d'un harnais de sécurité;une fois la corde fixée au 4X4 de Yann,je commençai la descente.

La paroi était très glissante,le vent me plaquait contre le Roch,le vent hurlait dans mes oreilles.

Je n'étais pas très rassurée,au-dessus du vide:la mer était déchaînée!

Enfin,j'atteignis la plate-forme,j'y mis les deux pieds .Loïc tenait le chien contre lui.

Je lui demandai s'il avait mal quelque part,il me fit signe que non.

Je lui fixai avec difficulté-car j'avais les mains engourdies par le froid-le harnais.

Yann et ses amis remontèrent Loïc.

De mon côté,je mis le petit chien dans un sac ventral,que j'avais prévu à cet effet.

En-bas,la mer était noire d'encre,et d'énormes vagues se brisaient,dans un fracas étourdissant.

A mon tour,je fus hissée.

Mon Charly m'attendait,sagement,à côté de la voiture.

Loïc était à présent emmitouflé dans une couverture de survie.

Enfin,j'étais sur la terre ferme.

Je m'approchai de l'enfant,pour le réconforter.

Il me fit un grand sourire,et me dit:

''Tu sais,Lyse,c'était super,lorsque tu es venue à mon secours,et,surtout,lorsqu'on m'a remonté,je n'ai pas eu peur!''

Je lui répondis:

''Je suis heureuse d'avoir été là au bon moment,mais promets-moi de ne plus mettre

ta vie en danger!''

Charly se mit à lécher Loïc,qui rit aux éclats.

L'orage s'éloignait peu à peu.

Yann fit monter tout le monde dans le 4X4.

J'invitai tout ce petit monde,chez moi,pour une ''pâte-party''!

A peine arrivée,j'emmenai Loïc prendre une douche.Puis,je me changeai à mon tour.

Entre-temps,j'avais séché Charly,et la petite chienne.

Je descendis dans la cuisine,mettre de l'eau à bouillir,pour les pâtes.Puis,je saisis le téléphone,pour appeler Soisic,mon amie,la maman de Loïc.

-Allo!Bonsoir,c'est Lyse!Loïc est avec moi,ne t'inquiète pas,il est en pleine forme.

Je t'expliquerai tout à l'heure.Me permets-tu de le garder à diner?Je te passe Loïc,à plus!

Pendant ce temps,les hommes coupaient le jambon,et le saucisson.

Yann alla chercher à la cave,le vin,et du jus de fruit.

Je me mis aux fourneaux,pour préparer la sauce;je pelai les oignons,que je coupai en lamelles,et les fis rissoler dans de l'huile d'olive.J'ajoutai les tomates pelées et coupées,avec une pincée de sucre.Je fis réduire le tout;pour finir,j'ajoutai du jus de viande,un peu d'ail,et du gruyère.Je mis les pâtes dans un grand saladier,et je versai la sauce.

-A table,les hommes!

Le repas se passa dans la joie et la bonhomie:chacun avait des anecdotes cocasses à raconter,nous étions tous morts de rire;que cela faisait du bien d'être avec des amis!

Charly veillait avec tendresse sur la petite chienne,trouvée par Loic.

Pour le dessert,j'apportai la tarte aux fruits,que j'avais faite le matin!

L'orage n'était plus qu'un mauvais souvenir.

Après le café,Yann et ses amis rentrèrent chez eux.

De mon côté,je partis avec Loïc,la petite chienne,et Charly.

Loïc était tout heureux que la petite chienne-qu'il avait nommée Orage-se portât bien.

Je crois qu'il avait compris la leçon!

Encore une fois,l'histoire se terminait très bien,et tant mieux!

                                                                                                 

                                                                                                   Le 17 Septembre 2004                                         

                                                                                                                                                                                                                                                                                              Liste des poèmes                                                                                 

                                                                                          

 

                                        Le handicap dans le regard des autres

 

Une chose me hérisse profondément:découvir de la pitié dans le regard de certaines personnes!

 

Un regard ne trompe pas,car il reflète l'âme!

Dans ce regard,nous y puisons les expressions,sûrement plus que les autres,peut-être sommes-nous plus sensibles,à cause de-ou grâce à-nos années d'épreuves et de galères(cela rend différent)!

 

Les paroles blessent très souvent,on s'adresse à nous de façon affligée,et on entend des phrases de ce genre:

-''Pauvre petite,comme vous êtes courageuse,je vous admire...''

-''Tu parles!''

Beaucoup d'entre nous,avons seulement ''la rage de vivre,avec la volonté de s'en sortir à tout prix,et ainsi,prouver que notre vie n'est pas complètement inutile''!

 

Mais pourquoi donc,certaines personnes nous considèrent-elles comme des êtres inférieurs,des demeurés,incapables de gérer notre vie,parce que nous sommes en fauteuil roulant?

 

Le QI n'a pourtant rien à voir avec quelqu'un sur des roulettes,pas plus qu'avec une personne sur ses deux jambes!

Pourquoi assimiler tous les handicapés à une seule catégorie:handicap mental?

 

Heureusement,toutes les personnes que nous rencontrons ne réagissent pas de façon négative!

Nos ami(e)s nous voient tels que nous sommes.C'est un grand bonheur de pouvoir échanger des idées,blaguer,faire de l'humour-même s'il est un peu noir-et de pouvoir nous tourner en dérision.C'est génial de pouvoir rire de tout,même de nous,c'est une vraie joie,de vivre ces instants!

 

Dans ma tête,je ne suis pas handicapée,même si mon corps a des limites.Je crois que je ne suis pas la seule à raisonner ainsi:il faut seulement s'adapter,et se faire une nouvelle vie!

 

                                                                             Le 26 Septembre 2004

 

 

                                                     Le grand projet

 

Ce matin,je m'étais habillée d'une jupe plissée courte,d'un bustier noir,d'une veste rose indien,et de sandales d'argent,à hauts talons. J'avais rendez-vous dans un endroit très chic. Je pris ma voiture,avec mon cocker,Charly,car j'avais quinze minutes de route à faire.

Je garai ma voiture,dans le parking prévu à cet effet,je pénétrai dans le parc.Des roses pourpres,des roses oranges,des roses bigarrées embaumaient l'air cristallin,en ce matin d'été.Des larmes de rosée brillaient,dans le soleil naissant.

Ce serait une belle journée.

Je m'aventurai plus loin. Je découvris d'autres essences de fleurs,qui étonnaient le regard,en une multitude de couleurs: ici,des œillets au parfum poivré,plus loin,des pivoines aux douces senteurs.

Je fis une halte,pour faire quelques croquis (j'avais toujours sur moi un carnet et un crayon).

Le chant mélodieux des oiseaux était joyeux; je respirais à pleins poumons, je me sentais libre et heureuse!

Je continuai calmement ma promenade,avec mon fidèle Charly.

J'avais rendez-vous avec mon amie Soizic,au manoir du Clos Fleuri,qui possédait ce magnifique jardin (les propriétaires avaient transformé ce lieu en hôtel de luxe); l'ambiance y était pourtant très conviviale: c'était un endroit enchanteur!

Je passai près d'un lac,parsemé de nénuphars roses.Des cygnes glissaient paisiblement,sur la surface calme.Plus loin,des arbres centenaires,couverts de feuilles d'un joli vert,se dressaient majestueusement dans le ciel d'azur.Il faisait bon dans cet endroit,qui respirait la paix.

J'arrivai sur une place ombragée,plantée de tilleuls.Des tables étaient ornées de parasols multicolores,qui donnaient à cet endroit une atmosphère joyeuse.

Soizic m'attendait avec Loïc,son fils,et Orage,la petite chienne qu'il avait recueillie.

Loïc se précipita vers moi,pour me faire un bisou,Charly fit fête à Orage.

Je m'approchai de la table:

-Bonjour,Soizic,comment vas-tu?

-Bien,et toi,Lyse?

J'avais connu Soizic quelques années plus tôt,lorsque nous faisions nos études aux Beaux-Arts,à Paris,et depuis,malgré les aléas de la vie,notre amitié ne s'était jamais démentie.

Aujourd'hui,nous avions un projet: celui de passer quelques heures par semaine à l'hôpital du canton,pour apprendre à dessiner aux enfants et aux adolescents malades,pour les faire rêver un peu.

Après avoir passé commande de chocolat au lait,de thé,de brioches et de confitures diverses,nous nous mîmes au travail.

Loïc jouait avec les chiens,après avoir pris son petit déjeuner.

Nous échangions un certain nombre d'idées,puis nous tombâmes d'accord: en premier,il nous fallait rencontrer le directeur de l'hôpital,et les médecins concernés.

Soizic et moi,avions l'impression d'avoir retrouvé nos dix-huit ans,avec la fougue et l'enthousiasme de notre jeunesse: nous avions trente ans,et encore de nombreux rêves!

Que cela faisait du bien,de pouvoir s'offrir de tels moments de détente,dans un joli coin de nature!

Par cette belle journée,nous partîmes à la plage,pour la journée!

 

                                                                                                 Le 10 Octobre 2004                                               

                                                                                                                                                                                                                                                                                                 Liste des poèmes

 

 

                                                 L'espérance

 

Espérer encore un autre lendemain,

Moins peuplé de chagrins!

 

Pouvoir décrocher la lune,

Pour toute fortune...

 

L'homme n'est ni bon,ni mauvais.

Il est seulement,imparfait.

 

Panser ses blessures,

S'en faire une armure!

 

Prendre une nouvelle route,

Pour éviter la déroute!

 

Découvrir d'autres horizons,

Ne plus jamais revenir dans sa maison!

Sans,pour cela,frôler la déraison...

 

Savourer quelques instants de bonheur,

Sans avoir peur!

 

Partir toujours plus loin,

Pour suivre son destin.

 

Parfois,chanter un refrain,

Qui fait du bien!

 

Ne plus vivre que d'espérance,

Pour ne plus souffrir de ses errances!

 

Pour finir par dire que la vie le valait,

Bien même,si on attendait plus rien!

                                                                          Le 17 Novembre 2004                                                       

                                                                                                                                                                                                                                                                                       Liste des poèmes

 

 

 

                                                             Prendre son élan                                                                                  

Toujours aller plus loin,

Se faire rattraper par son destin:

 

Tomber au fond du précipice,

Se retrouver perdue,au fond des abysses!

 

Saisir la moindre aspérité,

Pour se hisser,et remonter!

 

Assister à une aurore boréale,

Sur le dos d'un cheval,

 

Partir dans une chevauchée effrénée,

Pour ne jamais s'arrêter,

 

Découvrir d'autres horizons,

Jusqu'à en perdre la raison!

 

Essayer d'atteindre le firmament

Même,si cela prend du temps...

 

Puis,un jour,rejoindre les étoiles,

Pour un avenir,sidéral!

 

                                                        Le 3 Décembre 2004

 

 

                                           Croisière sur le canal du Midi

 

Départ: le dimanche onze Septembre.

La veille,après un '' briffing '' copieux de la part du service de location, (nous sommes tius des novices),je ne sais pas si nous aurons tout assimilé pour notre grand voyage!

 

Nous partimes à sept: Roger,capitaine,qui n'qa pas beaucoup fermé l'oeil la nuit,Fernand,''co-cap'',qui n'en menait pas large,puis,les nanas: Zoé,Olga,Odette,Félicia,et moi,Mado.

 

Le premier jour,lever à huit heures.Après,un copieux petit déjeuner,pour tenir la route!

Nous n'en menions pas large.Dans quelle galère nous étions-nous embarqués?Quelle expédition!

Les deux hommes ont pris les choses en main (nous les avions bichonnés un maximum!)

Le moteur du bateau fut mis en marche en un temps record.

Et en avant pour l'aventure!

Le passage sous les ponts ne posa pas de problème,les filles pretes à agir avec les gaffes,pour éloigner le bateau du bord.

Le passaqge des écluses fut souvent difficile,car toutes n'étaient pas automatisées!

Il fallait souvent saute

r sur la berge(sans tomber à la baille) pour redresser le bateau avec des cordes!

Les femmes,munies de leur gaffe,poussaient de toutes leurs forces,pour rester en ligne!

Puis,il y eut la baignade forcée de Fernand,qui plongea comme un grand dans l'eau glauque.Lorsqu'il remonta,tel un triton coiffé d'une  couroone d'algues,il dut nager à contre-courant,pour atteindre la rive,afin d'attacher la corde à un platane.Victoire:la manoeuvre fut réussie!

Après cet exercicz difficile,nous fetons dignement nos héros,avec un bon repas,pris à l'intérieur,car le soleil avait pris des vacances.Chacun partit d'une blague,qui fit rire toute l'assemblée!

Nous avons fait escale à Toulouse,ville rose-très jolie,mais pas très propre: promenade à travers le parc magnifique,puis,l'église Saint-Sernain (batie pendant neuf siècles!),balade le long de la Garonne,le Pont-Neuf,avec ses arches dissymétriques,puis,la superbe place du Capitole,avec la statue de Saint-Exupéry dans le parc!

Retour sur le bateau,pour un diner joyeux!

Le lundi soir,le frigo à gaz tombe en panne;impossible de le remettre en marche,meme après avoir téléphoné à la base.Après avoir écouté leurs conseils,nouvel essai infructueux:tant pis!Nous avons fait comme au bon vieux temps!

 

Le temps passa très vite,entre les balades à vélo sur les chemins de halage!

Nous avons essayé de visiter le cloitre des Jacobins,mais il était fermé.

Entre-temps,nous avons perdu Odette!Mais,où est-elle donc passée?

Les gardes,à l'entrée du cloitre,ont une mine patibulaire: ils nous refusent l'entrée,car une réception doit y avoir lieu.

Nous rentrons fatigués,mais heureux de notre journée.

Après un repas rapide,tout le monde au dodo,pour récupérer!

Le lendemain,après un petit-déjeuner roboratif,nous refaisons le chemin à l'envers:passage des écluses,avec l'aide de toutes les gaffeuses,conversations sympas,avec des gens sur la berge,un couple avec trois chiens-le monsieur nous raconta qu'il s'était toujours baigné dans le canal,sans jamais rien attraper!

Dernière étape en ce vendredi vingt-quatre Septembre.

Il nous faut rendre le bateau vers neuf heures,le samedi matin.Alors,le dernier soir,grand ménage,de la quille au pont: tout doit briller!

Le garage de l'embarcation fut un peu difficile: Fernand a raté l'anneau pour l'amarre,la gaffe est tombée à l'eau!Ouf: la manoeuvre se termine bien!

Pour cette dernière soirée,nous avons ouvert le champagne dans la joie.C'est tellement merveilleux d'avoir de vrais amis!

Nous garderons en mémoire tous les instants merveilleux que nous avons vécus ensemble,nos tetes sont remplies de souvenirs heureux,et de rire!

Merci à tous!

                                               Mado

  

                                                                       Le 21 Décembre 2004                                                                     

                                                                                                                                                                                                                                                                                               Liste des poèmes                                   

 

                                                  

                                                    La veille de Noël

 

La nuit est tombée,

C'est la veille de Noël.

La lune forme un disque d'or pâle,

Dans le ciel de velours noir.

 

Elle semble protéger

Les gens qui sont seuls,

Dans les rues,dans les hôpitaux,

Ou chez eux...

 

Bien sûr,beaucoup de familles

Sont réunies autour du sapin,

Tout scintillant de lumières,

De boules,et de guirlandes!

Le Père Noël passera,

Cette nuit,pour tous les enfants sages!

La maîtresse de maison

A mis les petits plats dans les grands,pour le Réveillon.

Il règne une ambiance chaleureuse,

La famille prend un verre autour de la cheminée.

Certains sont venus de très loin,

Pour partager ce moment de paix!

 

L'atmosphère,dans les rues,

Est calme et festive.

Les magasins sont illuminés,

Des bonshommes de neige décorent le parc.

 

Je suis couchée dans un lit d'hôpital.

 

Je repense avec nostalgie à certains

Noëls,passés en famille,dont beaucoup

Ne sont plus là!

 

Aujourd'hui,j'ai cinquante et un ans,

Je suis seule,à ressasser le passé!

 

Demain,je verrai Maman,et notre chien Paddy!

Mon souhait le plus cher,en ce soir du vingt-quatre Décembre,

C'est que ce soit possible,encore,de nombreuses années!

                                                                                  Le 24 Décembre 2004

 

 

                                                            La poudre de l'oubli

 

Je voudrais pouvoir absorber un peu de poudre de l'oubli,

Pour ne plus avoir si mal,au fond de moi...

Mais,je n'ai pas le choix!

J'ai voulu vivre avec la trachéotomie.Pourtant,ce n'est pas un cadeau!

Maintenant,je suis colonisée par un staphylocoque doré,

Dont je n'arrive pas à me débarrasser.

Un jour,les résultats sont négatifs,puis un autre,c'est positif.

Je ne suis pas un yo-yo!J'ai beau paraître costaude,

Mon moral est en lambeaux.J'en ai vraiment ''plein le dos'',cela devient complètement inhumain!

 

A quoi sert,la vie,dans ces conditions?

Je ne reçois que des coups!

J'ai l'impression d'être toujours punie!

Quelle faute ai-je donc commise?

J'ai un handicap très lourd qui me pourrit la vie:

Cela finit par ressembler à une tragédie!

 

J'ai perdu presque tous ceux que j'ai aimés,

Maintenant,je m'interdis d'aimer:

L'amour et le bonheur ne sont pas pour moi!

Je ne veux plus vivre cette cruauté-là!

Mon destin était tout tracé,

Impossible de le faire bifurquer.

De quoi faut-il me contenter?De quelques bribes de bonheur éphémère,

Et de vivre,toujours,avec cette peur d'avoir été trop heureuse,et de payer tout cela au centuple?

Pour l'instant,j'ai la chance d'avoir encore Maman,mais pour combien de temps?

Je vis avec cette angoisse,permanente,qui me terrifie:

L'enfer est bien sur terre!

Je m'efforce,pourtant,de ne jamais faire le mal autour de moi:je ne suis pas là pour cela.

La souffrance des autres me fait mal!

 

En ce moment,je me sens salie,impure.

J'avoue que c'est très dur: j'ai l'impression de ne plus vivre que pour les soins!

Je vais finir par craquer!

Je suis en perpétuelle révolte contre cette vie-que j'ai choisie-mais qui ne m'a jamais fait de cadeau!

 

                                                                                       Le 17 Janvier 2005

 

 

 

                                                      Délire intersidéral

 

Aller au-delà de la lune,

Pourquoi pas,vers Neptune?

 

Habiter dans un vaisseau d'argent,

Faire l'amour avec le firmament!

 

Partir toujours plus loin,

Sans le moindre chagrin...

 

Flotter dans la voie lactée,

Jouer avec les étoiles,

Dans le cosmos intersidéral!

 

Conquérir d'autres galaxies,

Pour assouvir toutes ses envies!

 

Rencontrer d'autres peuples,

Faire l'amour avec l'apesanteur,

Avec un bel empereur!

 

Ne plus se croire unique,ni supérieur.

Redevenir une poussière d'étoile,

Et rester humble,face à cette intensité spatiale!

 

Puis,revenir sur terre,

Pour replonger,dans mes galères...

 

De temps en temps,

Prendre mon envol,

Dans mon imaginaire!

                                                                       Le 18 Janvier 2005                                                                           

                                                                                                                                                                                                                                                                                    Liste des poèmes

 

 

                                                     Les malheurs de la petite Lydie

 

La petite Lylie est bien punie,

D'avoir voulu rester en vie!

 

Elle a attrapé une maladie nosocomiale,

Au Lanot,dans cet hôpital:

 

Un vilain staphylocoque doré,

Qui lui pollue la trachée!

C'est pour cela qu'elle se sent sale,et pestiférée!

 

Les soins et les mesures d'hygiène ont redoublé.

Elle se sent coincée,presque emprisonnée,

Elle ne peut presque plus se balader!

 

L'attente des aérosols est souvent très longue:

Elle compte les minutes,et les secondes...

 

La petite Lylie bout,à l'intérieur,

Comme une cocotte minute prête à exploser:

Car ainsi,la nuit,elle n'arrête pas de tousser

Et de s'aspirer!Cela la fait saigner!

 

Si le traitement est fait assez tôt,

Il n'y a pas de bobo...

La petite Lylie fait bien dodo!

 

                                                                                            Le 20 Janvier 2005

 

 

                                                       Partir

 

Partir sur les chemins

De bon matin,avec mon chien,

Comme un pèlerin.

 

Respirer les parfums

Dans les jardins.

 

Faire de belles rencontres,

Ne plus se sentir laissée pour compte!

 

Vivre de ses rêves,

Comme on s'accorde une trêve!

 

Dormir à la belle étoile,

Pour faire escale.

 

Se sentir libre d'agir,

Ne plus avoir peur de l'avenir,

Même si on sait que l'on va mourir!

 

Le temps ne compte plus,

Lorsque l'on a tout perdu!

Se reconstruire une autre vie,

Avec de nouvelles envies,

 

Comme on repart à zéro,

Pour essayer de faire le destin plus beau:

Les épreuves font grandir,

Même si on a souvent envie d'en finir...

 

Reprendre sa route,

Envolés tous les doutes!

 

Acheter une petite maison,

Avec l'océan pour horizon.

 

Prendre le temps de savourer la vie

Qui n'a pas de prix!

                                                                       Le 27 Janvier 2005

                                                                                                                                                                                                                                                                                      Liste des poèmes

 

 

                                                   Le rêve ou la vie                                                                                               

Flotter au bord du rêve,

Pour vivre l'aube d'un nouveau jour,

Qui se lève.

 

Partager des brassées d'amour

Jusqu'au petit jour,

Ne plus se perdre dans les détours.

 

S'envoler de cet élan,

Vers le firmament!

 

Espérer un autre lendemain,

Sans cruauté,aucune,

Pour ne plus subir l'infortune.

 

Rattraper le temps perdu,

Puis,un soir,mourir comme on a vécu.

 

Sans faire de bruit,s'en aller,

Pour vivre une autre éternité...

 

Sans chagrin,ni regret:

Car,sur terre,rien n'est jamais parfait.

 

La route bifurque vers une autre destinée,

Où rien n'est encore tracé:

 

Alors!Il n'y a pas de quoi se torturer!

 

                                                              Le 28 Janvier 2005

 

 

                                       Un peu moins de zèle,et un peu plus d'humanité

 

Quand donc cessera la persécution à mon égard? Je me sens seule,et désemparée,car on me considère toujours comme une pestiférée.Mon calvaire ne finira donc jamais:même après cinq prélèvements négatifs,cela n'a rien changé!

Certains membres du personnel sont encore réticents,pour me servir à manger,en même temps que les autres!

On fait des recommandations à mes ami(e)s,derrière mon dos.Certains ont été carrément interdits de venir dans ma chambre.Réflexions,aussi,lorsque des amies viennent me faire la bise:même si elles ne me touchent pas,il faut tout de même qu'elles se lavent les mains!C'est la vérité, je n'invente rien, je suis devenue paranoïaque!Cela devient grotesque!

J'ai toujours envie de pleurer. J'ai bien du mal à continuer mes activités,le coeur n'y est plus...

Je sors le moins possible de ma chambre, je rase les murs, je ne vais plus travailler à l'atelier,à côté de ma chambre!

Si cela continue, je vais acheter une crécelle,pour signaler ma présence-comme les lépreux,au moyen-âge-comme cela,les gens s'écarteront sur le passage de l'indésirable,contaminée à vie!

A-t-on pensé à ce que je peux ressentir,et à la douleur de mes proches?

Si vous étiez à ma place,ou si c'était l'un de vos enfants,ou un parent,comment réagiriez-vous?

J'ai supporté toutes les contraintes médicales,sans broncher,même les plus désagréables!

J'ai l'habitude de vivre à l'hôpital- je connais cela depuis l'âge de cinq ans: je crois avoir une bonne capacité d'adaptation!

A-t-on le droit d'infliger de telles brimades,alors que je ne suis plus contagieuse,et ce n'est même pas sûr que je le sois à nouveau,un jour!

Je ne l'ai pas attrapée toute seule,cette maladie nosocomiale!

J'ai toujours pris un maximum de précautions,pour moi,et pour ne pas nuire aux autres.En ce moment,mon taux de diabète est très instable,car je suis traumatisée,par tout cela!

On m'interdit de toucher les choses,hors de ma chambre.Plus question pour moi d'aller à l'atelier cuisine!

La bêtise humaine n'a donc pas de limites!

Quand pourrai-je avoir un peu de paix?Ma liberté est très restreinte,à cause de mon handicap!

 

                                                                           Le 6 Mars 2005

                                                                                                                                                                                                                                                                            Liste des poèmes

 

 

                                                    Tout au bout de l'oubli                                                                                          

 

Tout au bout de l'oubli,

Je traverse la nuit...

 

Je suis apeurée,

J'ai envie de pleurer.

 

Je ressemble à un zombie.

 

Notre rupture m'a anéantie:

Je me suis sentie avilie,et trahie!

 

Tu n'as pas vu ma faiblesse,

Encore moins ma détresse!

 

Tu es parti vers une autre destinée,

Retrouver ta dulcinée!

 

De toi,je n'ai jamais pu faire le deuil:

 

La fin de notre histoire

M'a enveloppée dans un linceul...

 

Mon coeur est mort à jamais!

Je ne suis plus capable d'aimer!

 

Aujourd'hui,je vis mes fantasmes,en solitaire:

Ainsi,je n'ai plus peur de l'adultère!

 

Je me sens totalement,et parfaitement,femme!

Mais,je ne révèlerai plus jamais le fond de mon âme!

 

Pourquoi m'infliger d'autres drames,

Dont je connais la trame?

 

Je n'ai jamais demandé la charité,

Pour que l'on aime mon corps-abîmé!

 

                                                                        Le 7 Mars 2005

 

 

 

                                                        Echec et mat

 

Nous ne marcherons plus jamais ensemble,

Sur le grand échiquier de la vie...

 

La dame à la faux t'a terrassé,

Dans ta dix-neuvième année!

 

J'ai assisté,impuissante,à ton agonie:

 

Je suis restée,un beau matin,atterrée,et effondrée,

Devant ton corps,sans vie...

 

Nous avons eu deux années de bonheur,et d'amour.

Notre histoire n'était pas écrite,pour toujours...

 

Notre dernier jeu s'est terminé,

Dans un échec et mat,déchirant.

 

Je n'ai jamais pu t'oublier,

Toi,

Le premier homme de ma vie!

 

Après trente-trois ans de ton absence,

Ton souvenir est,toujours,aussi vivace:

 

Mon coeur et mon corps ont toujours froid,

Je suis en manque,de toi!

 

Nous avons été trahis,

Par le grand échiquier de la vie...

 

Comme si notre amour était,interdit!

 

                                                                             Le 7 Mars 2005                                                                        

                                                                                                                                                                                                                                                                            Liste des poèmes

 

 

                                                            La roue du temps

 

La roue du temps

Tourne,inexorablement.

 

A chacun son destin,

Qu'il soit mal,ou bien!

 

La route est sinueuse,

Semée d'embûches.

 

Je trébuche!

 

Mon passé est si lourd:

Sans trop d'amour...

 

La bataille est inhumaine,

Et incertaine!Mon coeur a tant de peine...

 

Je ne suis pas douée pour le bonheur:

Il me fait peur!

 

                                                           Le 7 Mars 2005                 

 

                                                                                                                                                                                                                                                                               Liste des poèmes                           

 

 

                                                      La dame à la faux

 

La mort a encore frappé: ma famille.

La sœur de Maman,tante Denise,est partie,le 17 Février 2005.

 

Peu à peu,le vide se fait autour de moi!

C'était ma marraine.Je n'étais pas très proche d'elle,nous n'avions rien en commun.Elle était plutôt,égocentrique.

Je lui écrivais,de temps en temps,pour le premier de l'an,et son anniversaire,au mois d'Août.

Elle me téléphonait,quelquefois.Elle m'agaçait beaucoup,avec son pessimisme,et sa façon de ressasser le passé.

 

Son dernier appel remonte à fin Décembre.La communication a été coupée...mais je ne l'ai pas rappelée.

Ajourd'hui,je le regrette:je n'ai pas pu lui dire au revoir!

Je n'imaginais pas,qu'elle allait partir si vite.Après tout ce qu'elle avait vécu,pour moi,elle était presque immortelle.

 

La mort des autres me terrifie!A la fin,je vais me retrouver toute seule,avec un trou...à la place du cœur.

Ma propre mort,je l'ai déjà vécue: cela fait très mal,physiquement.Mais,après le passage,il n'y a plus de souffrance:on flotte dans un autre monde,enveloppé de paix,et de plénitude.

 

C'est l'absence de ceux que l'on aime,qui laisse une blessure indélébile!

Le temps n'efface rien; il atténue,un peu,la souffrance.

Au début,la voix,et la présence de l'être cher,nous manquent,cruellement.

On croit que l'on va le retrouver,au détour d'une rue...

Mais ce n'est qu'un leurre.

Car la mort est,définitive!

 

                                                                      Le 13 Mars 2005

 

 

                                                        Le blanchot

 

Mille et une pattes,sur la neige,d'une blancheur immaculée...

 

Les montagnes sont bleues!Le ciel est limpide,le soleil forme,comme une Croix du Sud.

 

Mais,qui a donc laissé ses empreintes,sur le manteau blanc?

 

C'est le blanchot,un lièvre blanc,l'hiver.

 

Il est sorti de son terrier,par ce beau matin.

 

Qu'allait-il faire,sur cette vaste étendue?

 

Il avait rendez-vous avec sa fiancée!

 

Le printemps allait bientôt arriver:il était temps,pour lui,de penser à fonder une famille!

 

Il souhaitait donner des petits-enfants à ses parents,pour qu'ils puissent

les voir grandir,et devenir parents,à leur tour.

 

Ainsi,la vie continue,et se perpétue...avec ses joies,et ses peines.

C'est comme cela,que l'on atteint un avenir meilleur!

 

                                                      Le 13 Mars 2005                                                                                                                                                                                               

                                                      Ce texte est dédié à mon amie Zoé,de Chambéry

                                                                                                                                                                                                                                                        Liste des poèmes

 

 

                                                                                                                                                                               

                                                      Tombe la nuit                                                        

 

Tombe la nuit,

Le jour s'est enfui.

 

Il emmène avec lui,

Mon coeur en charpie,

Et mon ennui.

 

Que me réserve la nuit?

Juste des insomnies.

Le sommeil me fuit.

 

Je n'entends que le silence,

Qui me terrifie!

 

Ton amour me manque.

Je n'entre plus en transe.

Je ne connais,plus jamais,la jouissance...

 

Mon corps est avec toi.

Je n'ai plus le choix:

J'ai de plus en plus froid...

 

Mon coeur est un glaçon.

Je ne prononce plus,ton nom...

 

Que vaut ce destin,

Où j'ai envie de hurler,comme un chien?

 

                                                                       Le 13 Mars 2005

 

 

                                                   Autoportrait d'une femme ordinaire

 

Je suis une fille aux yeux clairs,

Ils virent entre le bleu et le vert,

Suivant mon humeur,heureuse,ou en colère.

 

Mon visage n'a rien d'extraordinaire.

Mes ami(e)s disent que j'ai les yeux qui pétillent,

Et que mon sourire illumine...

Ils apprécient mon humour,et mon sens de l'autodérision.

 

Avec mon corset pas très beau,

Je ressemble à Quasimodo!

 

Je suis plutôt une femme bien en chair,

Je n'ai pas grand-chose,pour plaire...

 

J'ai une sensibilité à fleur de peau,

Je me protège,je mets des barrières.

 

Je n'ai pas une voix de robot,

Malgré la trachéotomie!

J'ai réussi,seule,à canaliser mon souffle,

Pour parler...et chanter!

 

Et,pour couronner le tout,

Je suis en fauteuil roulant!

Cela n'a vraiment rien d'attrayant!

 

Je suis telle que je suis,

Même si,pour cela,j'attire...la jalousie.

 

Ainsi est ma vie!

 

                                                                       Le 16 Mars 2005                                                                                                                                                                      

                                                                                                                                                                                                                                                                                       Liste des poèmes

 

 

 

                                                         Plus loin

 

Plus loin que l'horizon,

Se trouve ma maison.

Elle est au pied de l'arc-en-ciel,

Entre la mer et le ciel,

 

Perchée sur un promontoire rocheux,

Entourée de sable blanc.

 

Elle possède un joli jardinet,

Où j'ai planté des fleurs multicolores,

Quelques légumes,et quelques arbres,pour faire de l'ombre.

 

J'ai l'impression d'être le capitaine d'un navire!

 

Je vis avec mon cocker roux,Charly,de trois ans.

 

J'ai reconstruit ma vie.

Après tant de peines et de déchirures,

J'essaie de penser mes blessures.

 

Je vois mes ami(e)s,

Je peins tout ce que je vois.

Avec Soizic,mon amie,je fais du bénévolat!

 

Ma vie n'est pas triste,

Elle est seulement paisible.

Pour l'instant,j'ai mis mon cœur en ''stand-by'':

C'est trop cruel de perdre l'homme que l'on aime!

 

                                                                             Le 20 Mars 2005

 

                                                                                                                                                                                                                                                                                Liste des poèmes                                          

 

 

                                                  Je suis en manque de toi                                                                                    

 

Tombe la nuit,

Mon cœur est plein de pluie...

 

Je suis toujours seule,

Je porte toujours ton deuil!

 

Je n'ai jamais rencontré

Un autre amour,comme toi:

Notre complicité était trop parfaite!

 

Je vis ton absence comme une défaite...

 

Nous n'avons eu que deux ans,

Pour vivre notre histoire!

Tu étais pour moi comme la sève nourricière!

 

Nous nous connaissions depuis l'enfance.

Puis,un jour,notre amitié s'est transformée en amour.

Mais ce n'était pas écrit:pour toujours!

 

J'ai faim de toi!

 

J'ai la nostalgie de nos jeux érotiques,

De nos petits câlins,au petit matin...

 

Mon cœur se brûle et se consume,

Car cela n'existera jamais plus!

 

Le vingt-deux mars,c'est l'anniversaire de ta Mort!

 

Beaucoup de printemps sont revenus...

Tu me manques,toujours,et encore!

Cela fait trente-trois ans de ton absence!

 

Pourquoi n'avons-nous pas eu plus de chance?

 

Nos chemins auraient peut-être divergé...

Mais,tu aurais pu faire ta vie,

Et cela,pour moi,n'a pas de prix!

                                                                              A toi,Marc,mon Premier Amour!

                                                                              Le 22 Mars 2005

 

 

                                                Vivre ou survivre

 

 

Vivre ou survivre,là est la question!

Que peut-on espérer de la vie,lorsque l'on est handicapée?

 

Une vie différente,souvent difficile,mais riche en expériences!

 

Les personnes qui nous rendent visite,ont souvent peur d'être piégées,ou accaparées.Elles pensent que le handicapé se sent seul,coupé du monde,abandonné.Mais nous n'avons rien d'une pieuvre tentaculaire!

Le fait d'être valide,ou handicapé,n'a rien a voir avec un mal-être,ou la solitude:certains handicapés sont plus heureux que certains valides,car ils sont moins exigeants,et se contentent de leurs possibilités-la lutte est tellement dure,chaque jour!

 

Une autre chose m'agace:lorsqu'ils nous abreuvent d'une multitude de conseils,sans connaître notre vie,ni nos besoins!

 

Nous,les handicapés physiques,nous avons appris à gérer notre vie,très tôt;nous sommes déjà très dépendants,pour les actes de la vie.

Pour les loisirs,nous n'avons que peu d'exigences,vis-à-vis des autres.

Certains d'entre nous sont limités,à cause d'appareils respiratoires:cela laisse peu de liberté!

 

Mais notre vie est comme cela.Nous l'assumons pleinement,sans amertume,ni envie des autres!

 

Moi,j'ai choisi de vivre,alors,je fais en sorte que ce soit le mieux possible:je crois m'en sortir assez bien,merci!

Je déteste la pitié,qui n'apporte rien de bon,ni de constructif!

Avec mes ami(e)s,j'ai des échanges tout à fait normaux,très enrichissants,de part et d'autre.J'aime rire et plaisanter...comme tout le monde!

 

                                                                                      Le 23 Mars 2005                                                                                                                                                             

                                                                                                                                                                                                                                                                                           Liste des poèmes

 

 

                                      Le respect de la charte des droits de l'homme

 

Pourquoi ne respecte-t-on jamais la charte des droits de l'homme?

 

Combien de morts,pour rien,d'opprobres,et de chagrins!

 

Au nom de quoi tue-t-on,des hommes,des femmes,et des enfants?

De quel droit fait-on subir des supplices,à des innocents?

Tout cela parce qu'ils sont différents!

Ou à cause de dictateurs sanguinaires!

Tous ces massacres,et ces guerres,au nom de quel Dieu?

 

Les hommes sont-ils devenus fous?

 

Pourquoi faire vivre l'enfer,sur cette magnifique terre?

 

Toute cette cruauté me révolte,et me fait froid dans le dos!

 

Je ne suis qu'une femme sans pouvoir,avec le coeur écorché vif!

 

Dans ma vie,je m'efforce d'être tolérante,de respecter

le droit à la différence,et le respect des autres!

Pour certains,c'est peut-être un peu utopique!

Mais ce sont les valeurs qui m'aident à vivre!

 

                                       Le 27 Mars 2005,dimanche de Pâques

 

                                               

                                                     Conte des temps modernes

 

Il était une fois,dans les années 2005,une jolie princesse,qui se prénommait Maléficia.Elle était belle comme le jour.Elle avait de longs cheveux blonds,très épais,de magnifiques yeux bleus,comme l'azur,et,pour finir,une silhouette gracieuse!

Elle avait le pouvoir de pétrifier tous ceux qui la gênaient sur sa route,ainsi que tous ceux qui s'opposaient à elle!

Son cœur était dur comme de la pierre,elle était capricieuse et menteuse. Son âme était bien noire,pour ses vingt-cinq ans!

Elle se croyait invincible,car son père avait un poste important,au palais,au service de la restauration!

Heureusement,la bonne fée Marianne veillait,avec bonté et fermeté,sur son royaume.

Tous les résidents de ce petit état étaient âgés,ou handicapés,parfois les deux!

Tous les hommes étaient sous le charme de Maléficia:elle savait manipuler les gens,avec ses larmes de crocodile,ou ses sourires irrésistibles;beaucoup s'y laissaient prendre!

Son but était de créer des intrigues,et de semer la zizanie,chez la bonne fée Marianne!

La résidente Lilas était dans son collimateur.Maléficia avait déjà fait des histoires,avec les œufs extra-frais que Lilas achetait-à un prix dérisoire-à Nicky,pour sa Maman chérie. Le sale tour avait échoué.Alors,Maléficia avait cherché autre chose, pour nuire à Lilas!

La Maman de Lilas lui apportait des yaourts,et de bonnes choses à manger!

Maléficia avait été raconter à son Père,le grand sorcier,que la nourriture étrangère était entreposée dans le frigo de l'office.Cette histoire était remontée aux oreilles du directeur de la restauration,et des hygiénistes!

Encore une fois,la bonne fée Marianne était intervenue,et avait décidé,en accord avec ses sujets,que Lilas pourrait mettre ses denrées dans le frigo de la salle de repos.

Maléficia avait eu droit à de vives remontrances,de la part de la bonne fée Marianne!

Lilas était très triste de cette situation;son très lourd handicap lui laissait très peu de liberté,elle vivait de plus en plus en recluse,dans sa chambre,surtout lorsque Maléficia était dans les parages!

Maléficia distribuait souvent le goûter,ou faisait le ménage;elle riait,et parlait très fort,pour s'adresser aux gens.

Lilas se demandait,avec inquiétude,quel plan machiavélique elle allait encore ourdir.

Mais la bonne fée Marianne veillait!

Un soir de pleine lune-jour de Saba des sorcières-Maléficia s'envola,sur son balai!

Dans le royaume,on ne la revit plus jamais;elle ne fut pas regrettée!

Tous les habitants vécurent heureux,et en paix!

 

Moralité: la beauté du cœur vaut dix mille fois plus que la beauté physique,qui n'est qu'un miroir aux alouettes!

 

                                                                                       Le 3 Avril 2005

 

 

                                                       La chimère                                                                                                                                                                                                     

 

                                                                                                                                                                                                                                                                                          Liste des poèmes

 

Mon cœur est si lourd,

De trop d'amour!

 

Plus jamais,je ne me croirai

Belle,dans tes yeux...

 

Je vis cette vie,

Comme un parjure!

 

La nuit,tu renais

Dans mes rêves,

 

Je redécouvre ton corps,

Et toi,le mien,

 

Nous faisons l'amour,

Jusqu'au petit matin.

 

Le rêve est une chimère,

Car,le matin,je suis toujours solitaire...

 

Aujourd'hui est un autre demain,

Avec ses peines,et ses chagrins...

 

Je ne vois jamais la lumière,

Ni le bout du tunnel!

 

Ma vie n'a rien d'une aquarelle!                                          

 

                                                            Le 24 Avril 2005

 

 

                                                  Le chemin de ma vie

 

Le chemin de ma vie

Est semé de ronces et d'épines,

 

Je trébuche,je glisse,je tombe!

Je m'enlise dans les sables mouvants,

 

J'attrape une branche,

Je me hisse,au prix d'efforts surhumains!

 

Le combat est inégal.

Je ne vois pas l'issue,ni le bout du tunnel...

 

Dans ma torpeur,

J'aperçois un morceau de ciel bleu:

 

C'est peut-être une porte,vers le bonheur?

 

Mais,pourquoi ai-je toujours si peur?

Je ressens un grand vide,au fond de mon cœur.

 

Pourtant,mon esprit déborde d'amour,

Mais rien n'est-jamais-écrit pour toujours!

 

Je rêve,comme tout le monde,

D'un avenir meilleur,

Sans craintes,ni souffrances,ni peurs!

 

Mais,est-ce un leurre?

                                                                      24 Avril 2005

 

 

                                                 Cela ne finira donc jamais

 

Ce matin,premier essayage du corset (pas génial,pour l'instant):je ne peux plus bouger,dans mon fauteuil roulant!

Autre chose,qui m'a profondément choquée:l'infirmière a fait mettre un tablier et des gants,à l'orthopédiste et à sa femme!Cela faisait rire l'infirmière,ainsi que les autres!Moi, je ne trouvais pas cela drôle du tout,cela devient humiliant!

Mon cinquième prélèvement est négatif:ces mesures sont inhumaines,c'est pire que si j'avais le SIDA! Je plains ceux qui en sont atteints, je comprends ce qu'ils peuvent ressentir!

Je trouve que cela commence à bien faire: je vais devoir trainer cette infamie de cette maladie,que l'on m'a refilée,et continuer de me sentir coupable!

 

Mettez-vous un peu à ma place!

Imaginez que votre enfant,ou quelqu'un de votre famille,soit dans mon cas,comment réagiriez-vous?

Cette année, je n'ai même pas fêté mon anniversaire (cinquante-deux ans),avec l'équipe:à quoi bon,je suis pestiférée, je suis devenue une impure.

Pourquoi ne pas me tatouer sur le front:

 

CETTE FEMME EST COLONISEE A VIE!NE LA TOUCHEZ PAS!

 

Cela ne me fait pas rire du tout,je dirais que cela commence à me miner le moral!

En plus,je suis souvent espionnée,lorsque j'ai des visites!

Ma vie est déjà un combat de tous les jours,du à la lourdeur de mon handicap.

J'assume,sans me plaindre. Je me pose la question:ai-je le droit de vivre en PAIX?

 

                                                                           Lundi 25 Avril 2005                                                                                                                                                                                

 

                                                                                                                                                                                                                                                                                     Liste des poèmes

 

 

                                               Ça sert à quoi la vie

 

J'ai cinquante-deux ans, je suis atteinte de séquelles de poliomyélite,depuis 1958.

Je ne suis pas handicapée dans ma tête,même si mon corps a des limites!

Je sais que je ne suis pas à ma place,dans un centre de gériatrie,mais c'est le seul centre qui a bien voulu de moi,en raison de ma pathologie!

On me répète souvent que je n'ai pas à me plaindre,puisque je suis logée,nourrie,et soignée!

N'ai-je pas le droit à un peu de rêve,et de plaisir?

Je sais que je coûte cher à la société,mais je n'ai pas choisi d'avoir un handicap: je préfèrerais pouvoir travailler,comme tout le monde!

J'ai cent cinquante euros d'argent de poche par mois,qui me servent à payer mon forfait de téléphone (que le Trésor Public vend à prix d'or).Pas moyen d'avoir un tarif illimité:il me reste très peu d'argent pour m'acheter des vêtements,du matériel pour bricoler,ou pour me faire plaisir!

 

Mon rêve serait d'avoir Internet,pour m'évader un peu,mais c'est impossible,avec le système de l'hôpital.Et c'est pareil,avec un mobile: je n'en ai pas les moyens!

 

Je ne peux pas sortir-pas de cinéma,ni de sortie en ville- je suis reliée à ma machine respiratoire vingt-deux heures par jour.Associé à d'autres contraintes médicales,cela me laisse peu de liberté!

 

Je suis toujours en ambivalence:d'un côté,je me bats pour survivre,et,d'un autre côté,je me demande pourquoi?

Rien n'est fait pour les handicapés (polios respiratoires,de mon âge)!

 

Il me reste peut-être vingt-cinq ans à vivre,que puis-je espérer de ma vie?

Je sais que je dérange,souvent,parce que je ne suis pas comme les autres.

Je passe mon temps à créer des choses,à dessiner,à écrire:c'est ma raison de vivre,et cela m'aide à supporter le quotidien.

J'ai deux souhaits:le premier,d'avoir Internet,le second,est de trouver un prof de dessin,bénévole,pour améliorer ma technique.

 

Ma vie n'a rien de facile.C'est un combat permanent. Je m'accroche, je me demande souvent pourquoi: je dois être masochiste!

Je me demande si j'ai droit à une place quelque part,si j'ai le droit de vivre?

Je ne suis pas déprimée,pas amère,mais seulement lucide,et réaliste!

Je vous remercie d'avoir pris la peine de me lire.

 

                                                                              Le 4 Mai 2005

                                                                                                                                                                                                                                                                                           Liste des poèmes

 

 

                                                   Le parcours du combattant                                                                              

Polio:le 5 Mai 1958,à l'âge de cinq ans.

Commencé ma scolarité,à l'âge de dix ans,atteinte de dyslexie.

Obtenu le BEPC en 1972,un BEP de comptabilité,et un CAP de secrétariat,au lycée de l'hôpital de Garches.

Les années de lycée ont été les plus heureuses de ma vie,malgré la mort de mon ami Marc.

 

Arrivée dans les Landes,avec mes parents,le 2 Avril 1976.

Fait du bénévolat,pendant onze ans,à l'Association des Paralysées de France.

Puis,dégradation de mon état de santé,à partir de 1988: j'ai eu une rechute de polio!

Mort de mon père,le 23Décembre 1989.

J'ai fait de fréquents séjours à l'hôpital de Dax,dans le service du Docteur Chenu.

J'ai du subir une trachéotomie en 1992:c'était ça,ou la mort. J'ai choisi de vivre.

Quinze jours après, j'ai eu un arrêt cardiaque,du à une association de médicaments!

Descente aux enfers,pendant plus de quatre ans. Je respirais toujours aussi mal.

Puis,découverte du diabète,à cause de médicaments.

En 2001,ma mère a du se faire opérer d'une descente d'organes.Elle a du attendre plus de six mois,pour que l'on veuille bien me prendre quelque part.

J'ai obtenu une place au Lanot,depuis le 12 Octobre 2001,avec des hauts,et des bas.

J'ai versé beaucoup de larmes.

Je suis souvent blessée,par les gens que je côtoie chaque jour.

Parfois, je me demande pourquoi j'ai voulu continuer cette vie?

 

Lorsque je suis seule,le soir,dans ma chambre d'hôpital,alors que le service est silencieux, je médite sur le sens de la vie:pourquoi certains ne vivent que des galères,dès l'enfance,et perdent beaucoup d'êtres chers,alors que d'autres vivent une vie,sans trop de problèmes?

Où est la justice?Le partage n'est pas équitable!

Aujourd'hui, je peux dire que chaque épreuve,chaque souffrance,chaque peine,m'ont fait mûrir très tôt. Je me sens pleinement adulte,et responsable:tout cela a fait de moi ce que je suis!

Je vis mon existence comme un combat,qu'il me faut gagner,pour me prouver,d'abord à moi,que j'ai le droit de vivre!

Même si je suis différente,c'est important de me dépasser,et de prouver aux autres que je ne suis pas une pauvre chose,en fauteuil roulant,avec une trachéotomie,mais une femme,à part entière,un peu écorchée vive,qui rêve d'un autre ailleurs!

 

Je remercie ma mère,qui a toujours été présente,tous ceux qui m'ont aidée,et ceux qui m'aident encore,dans mon douloureux parcours du combattant!

 

                                                                           Le jeudi 5 Mai 2005,à 24 heures.

 

 

 

                                                        La vie plus forte

 

La vie est plus forte que la mort.

Espérer aimer,et être aimée,encore.

 

Savourer chaque jour,comme si c'était le dernier,

Prendre le temps de rêver,

S'enivrer de liberté!

 

Tracer sa route:

En écarter tous les doutes!

 

Faire de belles rencontres,

Partager son amitié...

 

Apprendre à pardonner,

Accepter d'être blessée,

Même si on ne l'a pas mérité!

 

Mais,à quoi bon se révolter?

Il vaut mieux laisser glisser.

 

Assumer ses erreurs,

Pour en sortir vainqueur!

 

Avancer,l'esprit serein,

Pour vivre pleinement son destin!

                                                                              Le 15 Mai 2005                                                                                                                                                             

                                                                                                                                                                                                                                                                                               Liste des poèmes

 

                                                        

 

                                                    Une épidémie d'espionite aigüe

 

Elle sévit au bâtiment Milliès Lacroix 0!

Aucun médicament,ni vaccin,n'existent,pour endiguer ce fléau!

 

Une partie du personnel soignant,en est atteint!

Les symptômes se manifestent ainsi:on rase les murs,et on écoute à la porte,pour s'assurer que les mesures d'hygiène-lavage des mains de mes visites-sont bien respectées!

 

Mais,pourquoi tant d'acharnement?Se sentiraient-elles coupables,de ce staphylocoque,que l'on m'a inoculé?

Il fallait y penser avant,et prendre les mesures nécessaires!

Cela me révolte,et finit par me mettre en colère:tant de zèle,inutile,maintenant!

Je sais que je suis pestiférée à vie,alors,pas la peine d'enfoncer le clou.

Cela me fait déjà assez mal comme cela!Ou bien,c'est du sadisme?

 

Autre chose:certaines aides soignantes me parlent,comme si j'étais une demeurée,ou une irresponsable.Est-ce parce que je suis en fauteuil roulant?

 

J'ai bien compris la leçon,et je ne suis pas prête de l'oublier,et ce n'est pas la peine de me persécuter,à longueur de temps!

 

Je ne vais pas supporter ces brimades,et ces humiliations,pendant vingt,ou vingt-cinq ans!

 

Je souhaiterais que l'on arrête de me pourrir la vie:ce n'est déjà pas facile d'être handicapée,et d'accepter toutes les contraintes qui vont avec!

 

                                                                                    Le 15 Mai 2005

 

 

                                                      Etats d'âme

 

Sans fausse modestie, je crois être quelqu'un de plutôt généreux, j'aime partager avec les autres!

 

Mais,depuis le mois d'Octobre,où j'ai contracté un staphylocoque résistant (dans ma trachéotomie),un travail de sape,et de destruction,a commencé,avec certains membres du personnel:sitôt que je reprends goût à la vie,on m'enfonce la tête sous l'eau!

 

Je suis sous surveillance constante:toujours les mêmes remarques.

''Vos visites se sont-elles lavé les mains,avant de sortir de votre chambre?''

Cela donne envie de les mordre!

 

Je me sens souillée,salie,et humiliée,jusqu'au plus profond de mon âme!

Je ne vois jamais le bout,de ces souffrances et ces brimades!

 

J'évite tout contact,avec les autres résidents!

J'ai le cœur gros,et,souvent,envie de pleurer!

Non,je ne suis pas déprimée,mais très malheureuse!

 

Quand donc,aurai-je un peu,le droit de vivre en paix?

Peut-être,lorsque je serai morte!

 

                                                                                 Le 17 Mai 2005                                                                                                                                                                      

                                                                                                                                                                                                                                                                                     Liste des poèmes

 

 

                                                      Le doute                                                                                                           

 

A quoi cela m'a-t-il servi,de devenir adulte?

 

Je suis toujours handicapée,et dépendante.Cela ne s'est pas amélioré,au cours des années!

 

Je vis dans un hôpital,où les autres ne peuvent plus s'exprimer: je suis seule,sans amour,même pas celui d'un enfant...

 

J'ai cinquante-deux ans,le bilan de ma vie n'est pas des plus réussi:il n'y a pas de quoi en faire un roman.

 

A part mes créations artistiques,ma vie est aussi vide qu'une coquille d'huître!

 

J'ai du mal à vaincre mes peurs,à ne plus frémir,lorsque je me fais agresser verbalement. J'essaie de répondre,par une boutade.Mais j'ai la gorge serrée,mon cœur bat la chamade. Il me faut toujours faire bonne figure. Je garde le sourire,mais mon âme saigne.Personne ne voit ma détresse!

Que me restera-t-il,lorsque j'aurai perdu ma mère,le peu de famille qui me reste,et les quelques ami(e)s que j'ai?

Rien que mes larmes,pour pleurer!

Je pourrais me dire que le combat n'en vaut pas la peine.

Ce que j'aurai retenu de ma vie (que j'ai pourtant voulue,de toutes mes forces),à la fin du parcours:beaucoup de souffrances,sur tous les plans,très peu d'amour,et de joie!

Pourquoi tout ce gâchis?

Pour se retrouver toute seule!

                                                                        Le 2 Juin 2005

 

 

                                                  Lettre à la France et aux autres

 

Si vous me présentiez vos excuses, je vous pardonnerais.

Vous ne pouviez pas imaginer le mal que cela me ferait.

Il me faudra beaucoup de temps,pour guérir.

Je ne vous en veux même pas...

Attention aux manipulatrices,fourbes,et sans scrupules,qui feraient battre des montagnes!

 

Ma vie n'a rien de facile. J'ai déjà en travers:ma rechute de polio,ma deuxième trachéotomie,le diabète,ma dépendance,et,pour finir,cette colonisation à vie!

 

Alors,que l'on me respecte,en tant qu'adulte responsable,et que l'on respecte mon droit à une vie privée (qui est plus que limitée).

Je ne suis pas une pauvre chose,en fauteuil roulant,sans conscience,mais un être humain,à part entière!

 

Si je lutte autant,pour survivre,c'est pour ma mère,qui a tout sacrifié pour moi: je n'ai pas le droit de la décevoir.Si elle n'avait pas été là,il y a longtemps,que j'aurais baissé les bras!

 

Il me faudra beaucoup de temps,pour me reconstruire,et cicatriser mes blessures. Je me sens salie,impure,et pestiférée, jusqu'à la fin de ma vie!

 

J'espère,que cette fois,le sujet sera clos,afin que je puisse retrouver ma tranquillité d'esprit,et le goût de vivre!

 

                                                                          Le 5 Juin 2005                                                                                                                                                                                

                                                                                                                                                                                                                                                                                            Liste des poèmes

 

 

                                                     Au-delà de l'impossible

 

Marcher,courir,danser!

S'envoler,dans un rock endiablé,

Virevolter,dans les bras d'un partenaire,

Sur la piste de danse,jusqu'à être saoule,

De rythmes et de musiques,

Jusqu'à en perdre le souffle!

 

Vouloir atteindre le zénith!

Croire ainsi,que tout est possible,

Etre presque invincible,

Arriver juste à la limite de l'impossible!

 

                                                                     Le 11 Juin 2005

 

 

                                                        Rêverie tropicale

 

Rêver,rêver encore...

S'envoler,vers des contrées inviolées,

 

Laisser dériver son esprit,

Sans se préoccuper des interdits...

 

Se poser,sur une plage de sable blanc,bordée de cocotiers.

Plonger,dans les eaux turquoises,cristallines;

Jouer,et taquiner,les poissons multicolores,

Se laisser caresser,par les alizés...

 

Prendre le temps de ne plus penser;

Oublier les souffrances,et les blessures,

Ne plus les ressentir,comme une morsure!

 

Se sentir apaisée,en contemplant l'azur,

Assister,avec extase,à un coucher de soleil...

Voir le ciel,et la mer,s'embraser,

En passant par tous les tons de roses,de mauves,et d'oranges,

Pour se transformer en or,et en fusion,traversés par le rayon vert,

Que l'on ne retrouve,que sous les tropiques!

 

Croire,un instant,que tout est bien réel,

S'endormir,enfin,sans plus éprouver de chagrin...

 

Réapprendre,ainsi,le vrai sens de la vie!               

                                                                         Le 12 Juin 2005  

 

 

                                                         Sortie à Carrefour

 

                                          Ma première sortie depuis 1987

J'étais prête lorsque Anne,une de nos infirmières,est venue me chercher à neuf heures quinze.

Une vraie expédition: nous avons emporté mon appareil respiratoire et mon aspirateur,au cas où,mais j'étais tout à fait confiante,pas angoissée.

Camille,notre animatrice,nous attendait près du Jumper.

Je me suis dirigée vers la plate-forme,avec mon fauteuil roulant: Camille sur un bouton,et me voilà dans les airs!

Une fois dans le mini-car, je fus ficelée de tous cotés,et en avant pour  l'aventure!

C'était la première fois que je voyais le paysage: d'habitude,je pars avec le SMUR,pour me rendre à l'hôpital!

Nous voilà dans le parking: descente de la plate-forme,et nous voilà parties pour une matinée de folie!

Nous avons commencé le tour par la galerie marchande.Arrêt à la boutique ''Comme un poisson dans l'eau'',où j'ai trouvé des bougies en forme de fleur,pour décorer les photophores.

Après,nous nous sommes dirigées vers le fond de la galerie,pour le magasin ''Le bonheur des dames''.Là, j'ai trouvé des perles en cristal.

Ensuite,direction Carrefour,au rayon papeterie,où j'ai trouvé un superbe poster,''Les îles de la mer turquoise'',puis,du papier Canson et des stylos.

J'ai aussi acheté deux balles pour mon chien Paddy.

Nous avons fait un tour dans l'alimentation: j'ai craqué pour deux tartelettes aux fraises,avec la permission d'Anne,car je suis diabétique.La charcuterie me faisait envie:  je suis gourmande,mais j'ai résisté à la tentation!

Avant de rentrer,nous sommes allées faire un tour à Maïsadour,pour admirer les plantes et les animaux,poissons,oiseaux,et petits rongeurs.Anne n'aimait pas trop les souris!

J'ai trouvé des bonbons pour l'équipe soignante,berlingots,et violettes de Toulouse.

Nous sommes remontées dans le Jumper,et sommes reparties vers le Lanot,après une matinée très riche et joyeuse;cela fait un bien fou de pouvoir faire les magasins!

Merci à Anne et à Camille pour leur gentillesse,et à tous ceux qui ont fait que cette sortie soit possible!

Un grand merci tout particulier à Madame Duprat,notre surveillante,et au Docteur Devars,notre chef de service!

 

                                                                         Le 20 Juin 2005                                                                                                                                                                               

                                                                                                                                                                                                                                                                                         Liste des poèmes                                                                         

 

 

                                                              Le passé

Le passé est mort,bien mort:

La roue du temps tourne,inexorablement.

 

Plus la peine de se lamenter

Sur ce que l'on a vécu:

Impossible de faire des flashbacks pour changer l'histoire,

même si on garde les bons et les mauvais souvenirs en mémoire!

 

Le tapis noir et blanc de la vie se déroule.

Parfois,il prend des teintes multicolores,

Pour quelques moments de bonheur fugitif...

 

Vivre intensément,sans regarder

Ni vers hier,ni vers demain,

Parcourir l'existence,sans haine ni chagrin,

 

Puis,au crépuscule de sa vie,

Se dire que l'on a pas

Parcouru sa route,

Semée d'épreuves,de joies et de doutes,

Pour rien!

                                                       Le 30 Juin 2005

 

 

                                                            Combien

 

Combien de larmes avalées,

Pour ne pas que l'on me voit blessée!

 

Les paroles de certaines personnes

Sont comme des dagues empoisonnées,

Qui transpercent le cœur!

 

Je serre les dents,

Pour ne pas montrer ma douleur!

 

De toutes ces souffrances,

Je ne sors jamais vainqueur!

 

Pourquoi s'acharner et faire le mal,

Comme un acte gratuit?

 

Je fais front,

Mais c'est toujours moi

Que l'on humilie...

 

Non,je ne perds pas l'esprit!

 

On me jette comme chose inutile,

J'ai la gorge serrée.

Je ne demande pas la charité,

Mais juste un peu d'humanité!

 

Pourquoi suis-je toujours blessée?

 

J'ai souvent l'impression de déranger:

Où est ma place?

Sûrement au cimetière,lorsque je ne serai

Plus qu'un nom,sur une tombe oubliée...

 

Je ne demandais qu'un peu de sympathie et de fraternité,

Pour égayer ma vie!

                                                                       Le 1 Juillet 2005                                                                                                                                                                   

                                                                                                                                                                                                                                                                                          Liste des poèmes

                                                        

  

                                         Etre reconnue pour ce que je suis

 

Comme tout être humain, je suis en perpétuelle quête d'amour.

 

Je ne parle pas de l'amour physique: je l'ai vécu,il ne m'a laissé que des bleus au cœur.

 

Ce que je recherche,c'est que l'on me reconnaisse,en tant qu'être humain à part entière,qui a un vrai métier,avec mes créations artistiques;c'est ma raison de vivre!

Non,je ne suis pas une pauvre handicapée,complètement dépendante,et assistée!

 

Je souhaiterais pouvoir un peu changer le regard des autres sur moi,mais ce n'est pas facile,lorsque l'on me voit en fauteuil roulant,affublée d'une trachéotomie,qui me rend dépendante d'un appareil respiratoire,à qui je dois ma survie!

 

Je rencontre souvent des gens qui me disent:

''Ma pauvre petite,comme vous avez du mérite,je vous admire pour votre courage''!

J'avoue que je ne comprends pas ces réflexions,cela m'agace un peu.

 

Je n'ai aucun mérite: j'ai seulement la rage de vivre.C'est souvent très dur,sur tous les plans,mais c'est comme cela!

J'ai appris très jeune à me dépasser,à aller jusqu'au bout de mes forces,et de mes limites.

 

Et pourtant,je ne suis qu'une femme comme les autres,avec le cœur gros,lorsque l'on me blesse,et me jette!

 

Je n'ai pas de rancunes,ni envie de ce que les autres ont.

La vie est cruelle,c'est tout!

                                                         Le 10 Juillet 2005

 

     

                                                        Crescendo

 

Ma vie est un crescendo:

Elle tangue,de bas en haut!

 

Mon hypersensibilité me joue des tours!

Je donne mon amitié pour toujours,

Mais je ne suis pas souvent comblée,en retour...

 

J'aime faire plaisir,partager mes délires,écouter les autres:

Je demande peut-être trop?

Je déteste les coups tordus et les fourberies!

Je choisis,presque toujours,la carte de la franchise,si cela ne blesse pas.

Je ne me crois pas supérieure aux autres,

Je ne suis qu'une poussière d'étoile...

J'apprends,tous les jours.

 

Dans ma vie quotidienne,

Je m'efforce de respecter les autres,

De ne pas faire de mal ( je ne suis pas sur terre pour cela),

D'être d'humeur égale,car personne n'est responsable

De mes galères,et de mes souffrances.

 

epuis 1992,où j'ai vécu la mort,j'ai connu le pire.

Aujourd'hui,je n'ai plus rien à perdre,mais tout à gagner,

même si mon handicap est très lourd,et très contraignant!

 

Je m'efforce,le plus souvent possible,de vivre avec le sens de l'autodérision.

J'ai touché le fond,mais je n'ai jamais baissé les bras!

Il m'est arrivé,parfois,d'avoir envie d'en finir avec cette vie cruelle et injuste,mais,à chaque fois,quelque chose m'a retenue; peut-être,l'instinct de survie,plus fort que la mort...

Depuis l'enfance,la vie ne m'a pas fait de cadeau.

Je partais,vaincue d'avance: cela m'a donné encore plus de ''niaque''.Il fallait que je m'en sorte à tout prix,prouver que,malgré mon handicap et ma dyslexie,je pouvais faire quelque chose de ma vie,même si c'est plus dur que pour les autres!

Je suis comme un boomerang, je rebondis toujours, jusqu'au jour où...je n'en aurai plus envie!

 

                                                                                   Le 17 Juillet 2005                                                                                                                                                                     

                                                                                                                                                                                                                                                                                      Liste des poèmes

                                             

 

                                                      Il fait si beau ce soir

 

Ce soir,le ciel est d'un bleu intense,

Le soleil commence sa lente descente,vers l'horizon.

 

Les nuages sont repartis vers d'autres contrées,

La pluie ne crépite plus sur le bitume.

De la terre chaude montent des volutes de vapeur.

 

Les oiseaux gazouillent et picorent,une maman nourrit son petit.

 

L'atmosphère est calme et paisible,

Une légère brise caresse les arbres,dans un frou-frou sensuel.

 

Je contemple ce spectacle avec un regard neuf!

 

Mais,pourquoi ai-je tant de tristesse dans le cœur?Ma gorge est serrée.

Je songe aux étés passés,à tous ceux que j'ai aimés,qui ne sont plus,

A mon handicap,qui s'est alourdi!

 

J'ai perdu l'insouciance de mes vingt ans,

Mais je suis toujours émerveillée

Par le miracle de la nature,

Perpétuellement renouvelé!

                                                                   Le 19 Juillet 2005

 

 

                                                         Amitié déchue

Pour réussir sa vie,

Ne penser qu'à soi ne suffit pas!

 

Vivre en égoïste n'a rien d'enrichissant...

 

A la fin,il faut toujours payer le prix de ses erreurs,ou des décisions arbitraires.

A-t-on le droit de détruire ce que l'on a mis tant de temps à construire?

Sans un regard en arrière,sans se préoccuper de blesser,ou de faire de la peine?

 

Tout cela,à cause du sexe!

Les coups de foudre ne durent jamais:

C'est une grande preuve d'instabilité!

 

Pourquoi faire tant de mal à ceux que l'on disait apprécier avec amitié,et,sans raison,tout détruire et jeter?

 

Peut-on être satisfait de son existence,au soir de sa vie?

 

Je crois que l'on se retrouve bien seul,et on doit se dire que l'on a joué,et perdu une vie,pour rien,sans s'améliorer!

 

                                                            Le 25 Juillet 2005                                                                                                                                                                                                       

                                                                                                                                                                                                                                                                                           Liste des poèmes

 

 

                                 Simimie ou la dure réalité de la vie

 

Simimie,petite chatte siamoise ''de gouttière''aux yeux bleus,venait d'emménager dans une jolie petite maison,avec sa maîtresse,Miss Frizoudis.

Simimie aimait beaucoup explorer le jardin et les alentours.Chaque jour,elle devenait de plus en plus téméraire,et allait toujours plus loin.

Mais un jour,Simimie s'aventura sur le territoire de Mister Rouky,un énorme matou roux,à la mine patibulaire.Il avait repéré la jolie Simimie dans le quartier.

Ce matin là,Mister Rouky était à l'affût: il attendait.

Simimie avançait,telle une princesse égyptienne,fière,et gracieuse.

Mister Rouky lui barra le passage,et dit:

-Miaou!Où vas-tu,Minette?

Simimie:

-Miaou,je me promène,Monsieur!

-Miaou,je ne t'ai jamais vue dans le quartier,viens,je vais te faire visiter.

-Miaou,je vous remercie,Monsieur,mais ma maîtresse m'a interdit de suivre des étrangers!

-Miaou,mais si,viens,je ne vais pas te manger!

Son regard était cruel.Simimie le suivit,en toute confiance.Ils arrivèrent dans un petit bois.

-Miaou,viens,je vais te montrer quelque chose.

Simimie le suivit sans méfiance.

Et là,ce qui devait arriver,arriva!

Mister Rouky prit sauvagement Simimie,qui se mit à miauler de terreur,de détresse,et de désespoir,ne comprenant pas ce qui lui arrivait!

Mister Rouky la tenait avec ses deux pattes avant serrées sur les flancs!

-Miaou,miaaou,se débattait-elle,se faisant griffer et mordre.

Mais son agresseur était plus fort qu'elle!

Mister Rouky réussit son forfait,sans aucun état d'âme,laissant la pauvre Simimie tremblante de peur et de souffrance.

Elle était devenue adulte dans de tragiques conditions: elle venait d'être victime d'une agression sexuelle!Heureusement,elle n'aurait pas de petits,car sa maîtresse lui donnait la pilule!

Elle resta longtemps là,inerte,puis elle se mit à se lécher,pour essayer de laver la souillure!

Enfin,toute penaude,elle rentra chez elle,en rasant les murs.

Sa maîtresse,Miss Frizoudis,fut d'abord étonnée de voir Simimie se cacher,et rester dans la maison,toute apeurée,et sursautant au moindre bruit.

Elle devina,et comprit ce qui c'était passé!

 

Moralité:il ne faut jamais suivre les inconnus,lorsque l'on est innocent!

 

                                                                       Le 27 Juillet 2005                                                                                                                                                                             

                                                                                                                                                                                                                                                                                             Liste des poèmes

 

                                                             

                                          Je reviendrai

 

Un beau jour,je reviendrai,

Au temps des moissons,

Bien avant la morte saison.

Je reprendrai la chanson

Que nos cœurs avaient commencée.

 

Après la lourdeur de tous ces étés,

Je recommence à chanter!

La révolte et la nostalgie m'ont quittée:

Je suis enfin apaisée.

 

Pour moi,une nouvelle vie peut commencer,

cela valait surement la peine de persévérer!

Les jours peuplés de peines et de douleurs se sont succédés,

beaucoup de saisons sont passées,

Qui m'ont parues une éternité.

 

Tu ne m'avais rien promis,

Tu ne voulais qu'une aventure,

Rien qui ne dure,

mais,avec mon âme de midinette,

Je m'étais montée la tête.

Avoue que c'est trop bête!

Tu as seulement joué avec mon corps,

Sans aucun remord.

Seul mon orgueil a été blessé.

Je voulais juste un peu d'amour,

mais tu n'avais rien à donner,

Tu voulais juste un peu de plaisir,

Et vivre une expérience avec une handicapée,

Sans jamais t'investir!

As-tu seulement pensé à mes sentiments?

Tu m'as rendue follement heureuse,de brefs moments!

Puis,j'ai eu mal à en mourir.

Alors,j'ai préféré partir vers un autre avenir.

 

Après tout ce temps,me voici de retour,

Peut-être pas pour toujours,

Car le destin joue souvent des tours!

Te revoir ne me cause plus de chagrin,

Car je suis tournée vers demain!

Je n'ai plus,maintenant,que mon amitié à offrir.

                                                                                      Le 13 Août 2005

 

 

                                               Interrogation métaphysique

 

Je suis toujours vivante,mais à quel prix!

Pourtant c'est moi,qui ai choisi!

 

J'ai l'impression de faire l'ascension de l'Everest

En tee-shirt,et en tennis!

Dans ces conditions,je ne suis pas sûre d'être vainqueur...

 

Pour moi,la vie n'est qu'une illusion,une sorte de mirage,

Où les images sont déformées,comme dans un prisme,

Et le bonheur reste inaccessible.

 

Je suis en perpétuel état de doute,

J'ai beaucoup de mal à reconnaître ma route,

Mon esprit est toujours en déroute...

 

Que me réserve demain?

Cela vaut-il la peine d'aller plus loin?

 

Je suis comme un gladiateur dans une arène,

Entourée de lions affamés,bavant de cruauté!

Je suis seule.

J'entends les clameurs de la foule.

Je lève mon glaive: les lions reculent,et se couchent!

 

Cette fois,j'ai encore gagné sur mon handicap,

Mais il me rattrape bien trop souvent!

La vie ne me sourit pas pas aveuglément,

C'est un combat de titan!

Combien de temps,encore,aurai-je le courage et la volonté

D'accepter toutes ces galères?

 

Qu'aurai-je récolté,au bout de ma route?

Beaucoup de souffrances et de chagrins,

Pour quelques miettes de bonheur...

 

Tout cela pour comprendre que je méritais,sûrement,ce destin:

Pour devenir plus humaine,

En ouvrant mon esprit et mon cœur,aux autres!

C'est la dure réalité de la vie.

                                                                   Le 14 Août 2005                                                                                                                                                                                   

                                                                                                                                                                                                                                                                                   Liste des poèmes

 

 

                                          Simple comme un coup de fil

 

Retrouvailles au téléphone,avec ma meilleure amie.

C'est devenu un rituel quotidien.A quatorze heures,je fais son numéro de téléphone,j'attends deux sonneries,je raccroche;et c'est elle qui me rappelle,car,malheureusement,mon budget ne me laisse pas la possibilité de pouvoir appeler qui je veux.Mais,cela,je n'y peux rien.

Comme me l'a fait remarquer ma belle-soeur:

''Tu es nourrie,logée,et soignée.Tu n'as besoin de rien d'autre!''

Il n'y a pas de commentaire à faire à tant de ''conneries''!

 

Je me sens juste un peu frustrée: cent cinquante euros par mois,cela ne mène pas loin!

Heureusement,mes amies comprennent,et ce sont elles qui m'appellent.

 

Je connais Jeanine depuis 1974.Notre amitié fidèle a grandi au cours du temps,et ne s'est jamais démentie.

Elle sait presque tout de moi,comme je sais presque tout d'elle.

Nous sommes là l'une pour l'autre,dans les galères,ou les joies.

Plus de huit cents kilomètres nous séparent: elle habite Garches (92),et moi Dax (40).

 

La vie n'a pas été très généreuse,avec aucune de nous deux!

Mais,grâce au téléphone-invention géniale-la distance est abolie,le handicap n'existe plus!

 

Beaucoup de gens-et même le médias-rangent tous les handicapés dans la même catégorie: handicapés mentaux.Mais beaucoup n'ont qu'un handicap physique,nos facultés intellectuelles sont intactes.

Mais c'est très difficile,quasiment impossible,de faire changer les mentalités!

 

Le téléphone est un outil indispensable,lorsque l'on est alité,sans pouvoir sortir de chez soi: il est ainsi le seul moyen d'évasion,avec la télé!

 

                                                         Le 19 Août 2005 à 23 heures

 

 

                                                   La renaissance

 

Avoir enfin brisé l'anathème!

Ne plus jamais revivre la saison des chrysanthèmes...

Sortir,enfin,du cauchemar,

Se réveiller le cœur plein d'espoirs:

Oubliés,tous les désespoirs!

 

Renaître un beau matin,

Pour changer de chemin:

Oublier tous ses doutes,

Comme pour prendre une autre route,

Regarder le soleil se lever,

Comme si c'était le début du monde!

 

Pouvoir respirer à pleins poumons

Le parfum des fleurs;

Se promener au bord de la mer,

Ou dans un magnifique jardin:

Le découvrir et l'explorer,

Flâner,sans se presser...

 

Ne plus rien redouter,

Avoir enfin trouvé la paix,

Sans avoir de regrets!

Redécouvrir la vie,

Comme une renaissance,

Avec les yeux de l'enfance,

Rempli d'espoir et de nouvelles expériences!

 

Ecouter la douce mélodie du chant des oiseaux,

Le gazouillis d'un cours d'eau;

Ne plus jamais trembler de peur,

En comptant les heures!

Découvrir d'autres histoires,

Plutôt roses,que noires...

 

La passé est mort,il n'existe plus!

Il fait partie du chemin parcouru,

De la lente ascension,

Vers une autre dimension...

                                                                      Le 28 Août 2005                                                                     

                                                                                                                                                                                                                                                                                    Liste des poèmes 

 

 

                                                             Etre maman

 

 

Etre maman,c'est vraiment le plus beau métier du monde!

 

Voir une petite vie grandir en soi,la sentir se développer,jour après jour,bouger,comme pour dire:''maman,je suis là,j'existe!''

 

Puis,le moment de l'accouchement arrive,avec beaucoup d'angoisses et de souffrances!

 

Le petit être est enfin là-garçon ou fille,cela n'a aucune importance-c'est le premier cri de la vie extérieure!

 

L'amour des parents éclabousse,et irradie.

 

Pour la maman,c'est l'heure de l'apprentissage,parfois maladroit.L'expérience viendra,avec le temps...

 

La maman sera là,pour guider son enfant,aussi longtemps que Dieu lui prêtera vie.

Car,pour une maman,son enfant restera toujours son petit,à ses yeux:elle veille farouchement,avec tendresse,prête à le défendre,bec et ongles!

 

Bien sur,mon portrait paraît un peu idyllique,car tous les enfants n'ont pas la chance de recevoir de l'amour,et d'avoir de bonnes bases,pour commencer leur vie!

 

Peut-on être maman,sans avoir porté un enfant pendant neuf mois?

Ce qui est important,c'est l'amour,la tendresse,le respect que l'on donne à un enfant.

 

Moi,j'ai choisi de ne jamais être maman,car je ne voulais pas infliger mon handicap à mon enfant.

Pourtant,j'ai le cœur qui déborde d'amour maternel,que je ne pourrai jamais donner!

 

                                                                                       Le 3 Septembre 2005

 

      

                                          Laisser mes rêves en chemin

 

J'ai laissé beaucoup de rêves,

Sur le chemin de ma vie!

 

Je me sens vide,et inutile,

Bien trop dépendante de ce corps

Qui me fait souffrir,et me limite.

 

Je me sens très seule,

Toujours en décalage,

Même parmi les gens qui m'entourent.

 

Ne suis-je sur terre,

Que pour vivre d'éternelles galères?

 

Bien sûr, je m'en sors plutôt bien,

Après toutes les épreuves que j'ai vécues:

 

Je suis toujours vivante,

J'ai l'impression d'être indestructible,

D'avoir vécu plusieurs vies,

Mais à quel prix!

 

Je perds toujours tous ceux que j'aime!

Je finis par avoir le cœur en lambeaux...

J'ai peur de découvrir ce que me réserve l'avenir.

 

                                                                           Le 17 Septembre 2005 

 

 

 

                                                                  Carrefour,deuxième escapade

 

Mardi 27 Septembre 2005: deuxième sortie à Carrefour!

 

Départ à neuf heures trente: je suis partie confiante avec Anne,une de nos infirmières,et Camille,notre animatrice.

Le trajet s'est passé sans encombres.

 

Sur le parking,un chapiteau avait été monté,où étaient exposées de nombreuses plantes et fleurs,ainsi que du matériel de jardin.

 

Après cette visite,nous nous sommes dirigées vers le supermarché.

J'ai trouvé des objets en verre,pour peindre,en vue de ma prochaine ''expo-vente''.

Ensuite,nous avons fait un petit tour à la papeterie.

Puis,avec Anne et Camille,nous nous sommes dirigées vers le rayon pâtisserie,où j'ai choisi: pour l'équipe soignante,des chouquettes; des sablés aux pépites de chocolat pour Monsieur Delos,et,pour Madame Lafitte,un petit pastis!

 

Je me sentais comme n'importe quelle ''nana'',faisant des courses avec deux ''copines''!

 

Nous avons fait un tour dans la galerie marchande,pour faire un peu de lèche-vitrines,et quelques achats.

 

Ce fut une matinée très sympa!

 

Nous sommes rentrées au Lanot à onze heures quarante cinq,où je suis redevenue la résidente de la chambre 17,avec son handicap,et sa solitude.

La vie a repris son cours...

 

Merci à Madame Duprat,à Monsieur Devars,à Anne et Camille,pour cette matinée d'évasion! 

                                                                                                                                                                                                                                                                                            Liste des poèmes

 

 

 

                                                                    Le dépassement de soi!     

                                                            

 Avancer, pas à pas,

Livrer un combat chaque jour,

Pour remporter de petites victoires!

 

Parfois, sombrer dans le désespoir,

Etre gagné par le cafard,

Ne plus avoir la force d’y croire,

Sombrer dans le noir!

 

Avoir l’impression de couler,

Puis, apercevoir une petite lueur qui brille,

Comme une étoile,

Donner un grand coup de pied à la lune!

 

Sortir des profondeurs des brumes,

Hurler pour évacuer le stress,

Et toutes les détresses,

Se sentir assez forte, pour ne plus que l’on me blesse!

 

Prendre la route avec rage,

Et une bonne dose de courage,

Gravir à mains nues, les parois de la vie,

Comme on relève un défi!

Verser beaucoup de larmes et de sueur,

Comme une quête vers l’impossible,

Tendre la main pour caresser l’inaccessible,

Cueillir quelques moments de bonheur,

Les conserver comme un trésor, dans le fond de son cœur!

 

Survivre, encore et encore,

Pour faire un pied de nez à la mort!

 

J’étais emprisonnée dans ma chrysalide,

Je me suis métamorphosée en papillon,

J’ai pris mon envol pour d’autres horizons!

 

Le 7 novembre 2005

                           

 

                                                                     La vie n'est pas un feu d'artifice

 

Quelquefois je souhaiterais,

Que ma vie pétille comme un verre de champagne,

Qu'elle soit aussi étincelante

Qu'un feu d'artifice!

 

Mais,voilà,je ne vis pas un conte de fées:

La réalité est beaucoup plus cruelle.

 

Je suis handicapée polio depuis l'âge de cinq ans!

A l'adolescence,je rêvais de l'amour avec un grand A!

 

Le premier homme de ma vie était mon ami d'enfance.

Mais,là encore,le sort s'est acharné: il est mort d'un cancer!

Nous avions dix-neuf ans,tous deux.

Notre histoire n'a duré que deux ans,de bonheur intense.

J'ai cru mourir de son absence!

J'ai mis de très longs mois à refaire surface.

On dit souvent que la vie continue,

Mais elle laisse beaucoup de bleus à l'âme!

 

Puis,lors d'un voyage à Rome,j'ai retrouvé Francesco,

Mon correspondant italien.

Il était beau comme le David de Michel-Ange.

Notre attirance a été foudroyante.

Je me suis sentie belle,et pleinement femme,dans ses yeux.

Dans ses bras,j'étais de nouveau vivante,plus à moitié morte!

Notre belle romance a duré dix-sept jours,

Nous ne nous étions rien promis...

Il finissait ses études de médecine,son avenir n'était pas compatible avec le mien.

Je suis rentrée à Paris,avec beaucoup de nostalgie;

J'ai repris ma petite vie calme.

 

Beaucoup plus tard-j'avais trente ans-j'ai rencontré Serge,beau parleur,

Qui m'a piégée par ses mots d'amour enflammés.

J'étais une pauvre midinette romantique!

Quelques semaines plus tard,il m'a avoué avoir voulu une aventure …

Avec une handicapée,

Pour savoir s'il éprouverait plus de plaisir!

J'étais morte de honte d'être considérée comme un objet sexuel!

Comment avais-je pu croire,un seul instant,aux boniments de ce malade?

C'était bien ma chance: j'étais tombée sur un pervers!

 

Même si notre entente physique était parfaite,

Comment ai-je pu croire que l'on pouvait aimer

Une handicapée?

 

Depuis ce jour,je ne peux plus faire confiance à un homme: quelque chose s'est cassé en moi.

 

Aujourd'hui,la question ne se pose même plus,

Car,après ma rechute de polio en 1992,

Je suis devenue une pauvre ruine

Qui essaye,tant bien que mal,de sauver la face!

J'essaye de donner la meilleure image de moi:

Le reflet de mon âme.

 

J'en conclus que je ne suis pas douée pour aimer,

Ni être aimée...

 

J'ai compris que je n'étais pas sur terre pour cela.

Il m'a fallu cinquante-deux ans,pour le comprendre!

 

Je n'ai que mon amitié à offrir:

Je le dis,sans amertume.

 

Ma vie n'a rien d'un conte de fées,

Mais c'est la mienne,

Je l'assume,

Et j'en connais le prix!

                                                                    Le 17 Novembre 2005                                                              

                                                                                                                                                                                                                                                                                  Liste des poèmes

 

 

                                      

                                                                    

                                                                     Songe ou chimère

 

Le soir tombe.

Je suis seule.

 

Peut-être que,cette nuit,

Tu viendras me retrouver,

Mon bel amant,

 

Pour m'emporter au gré du vent.

Nous unirons notre solitude,

Et atteindrons le firmament.

 

Retrouver ton souvenir

Pour illuminer mon avenir,

 

Me blottir dans la chaleur de tes bras

Pour avoir moins froid,

Vivre pleinement cette harmonie

Pour aller au Paradis:

 

Ton sourire s'est évanoui,

Il ne brille jamais,à l'infini.

 

Déjà,le jour se lève.

Mais,dans le petit matin,

Mon beau rêve

Est une chimère!

 

Parfois,j'ai l'impression que tu te matérialises,

Mais ce ne sont que des bêtises:

 

Tu n'existes pas!

                                                                   Le 1er Décembre 2005

 

 

                                            

 

                                    Repas de Noël le 20 Décembre 2005

 

Ce matin-là,les toilettes ont débuté tambour battant.Tous ceux qui pouvaient être levés,avaient été mis sur leur trente-et-un!

La salle à manger avait été transformée en salon de coiffure et de maquillage;nos  infirmières,toutes deux prénommées Séverine,et Camille,notre animatrice,étaient devenues esthéticiennes!

Parmi nos aide-soignantes,Alexandra et Kiki-aide-soignante de nuit,venue spécialement pour nous-ont joué très habilement à la coiffeuse: toutes les dames étaient très jolies.

Alexandra m'avait fait un look branché,avec des mèches oranges et des paillettes,pour être en accord avec mon pull!

Je m'étais fait un maquillage de fête!

La réception était prévue dans la salle polyvalente,où de très jolies tables avaient été dressées.Chaque résident pouvait inviter un,ou plusieurs membres de sa famille.

L'apéritif a été servi: kir,ou jus de fruit.

Au menu: consommé aux perles du Japon,assiette Chalossaise,ris-de-veau grand-mère avec des pommes Salardaises,fromage de brebis avec de la confiture de cerises noires,et,pour finir,une bûche glacée,café,et digestif.

Une accordéoniste avait été invitée,pour mettre de l'ambiance.Cetains ont chanté,la joie s'affichait sur les visages!

Moi,je suis restée dans ma chambre,avec mon amie Françoise: il me faut rester branchée pour manger!

Nous avons été servies par Jérôme et Sandrine.Le repas était délicieux,très joliment présenté.

J'ai passé un moment très agréable avec Françoise,nous avons beaucoup ri!

Cet instant restera gravé dans ma mémoire.

Un grand merci à tout le personnel,qui s'est donné beaucoup de mal,pour que tout soit parfait!

Merci aussi à tous ceux qui sont venus pour ce grand jour!

                                                                                                                                                                                                                                                                                        Liste des poèmes

 

 

 

                                                         Bye bye 2005

 

L'année avait commencé bien mal,car,en Octobre 2004,j'avais contracté un staphylocoque doré,résistant,dans ma trachéotomie.Je n'ai jamais eu de fièvre,ni ressenti le moindre trouble,mais cela aurait pu dégénérer en une septicémie,qui aurait pu être fatale!

Cela a duré jusqu'à fin Février.Après cette épreuve très dure,on m'a annoncé que j'étais considérée comme colonisée à vie,avec le risque d'une récidive hypothétique!

Moi qui déteste la saleté,je me suis sentie salie,pestiférée!

Certains membres du personnel n'ont pas été tendres,avec moi: cela ressemblait à du harcèlement mental,c'était devenu invivable.J'en avais perdu le goût de vivre,je sombrais peu à peu dans la dépression.

Je ne sais pas ce que je serais devenue,sans l'aide de notre surveillante,Madame Duprat,du Docteur Devars,de ma mère,de quelques membres du personnel,et de Madame Brunet,ma ''psy'',ainsi que de l'Abbé Haurieu.

Mais je garde en moi cette blessure,indélébile.On n'efface rien,il faut simplement vivre avec!

Malgré tout,j'ai continué à m'abrutir de travail.Cela m'a aidée à ne pas sombrer totalement!

 

Au mois de Mai,j'ai pu faire une exposition-vente de mes travaux,grâce à notre directeur,Monsieur Couret,ainsi qu'à Mesdames Poignant et Duprat,au Docteur Devars,et à Camille,notre animatrice,sans qui rien n'aurait été possible.

 

Au mois de Juin,je fis ma première sortie à Carrefour,avec Anne,l'une de nos infirmières,et Camille.Je n'osais plus rêver que ce fût possible,car je n'étais plus sortie depuis 1987!Je me suis retrouvée,comme n'importe quelle ''nana'',faisant des courses,cela m'a fait un bien fou!Je n'étais plus seulement la résidente trachéotomisée de la chambre 17,mais une femme comme les autres.Cela n'a pas de prix!

 

Puis,il y a eu les fêtes de Dax,en Août. Les Bandas ne sont pas venus,comme c'était prévu.Ils ont invoqué une excuse ''bidon''!Ils n'étaient tout simplement pas motivés,pour venir dans un centre de gériatrie: nous les avons vus,dans un bistrot,en ville,grâce à la chaîne des fêtes!Cela m'a fait pousser un ''coup de gueule'',car le personnel avait fait beaucoup d'efforts,pour que tout le monde soit prêt.Les résidents étaient très déçus!

 

Il y a eu les ateliers de cuisine,avec Camille et moi.Nous avons créé diverses recettes,qui ont été appréciées par tous.Nous avons souvent eu de nombreux fous rires!

 

Fin Septembre,il y eut une nouvelle sortie à Carrefour,avec la même équipe très ''sympa''.J'ai pris beaucoup de plaisir à ces escapades,même si mon compte en banque a un peu souffert!

 

Le 7 Décembre,j'ai fait ma deuxième ''expo-vente'',à laquelle tous mes amis sont venus,ainsi que de nombreux visiteurs.Je ne m'étais pas rendu compte que j'avais travaillé autant.J'ai remporté un grand succès.Merci à tous ceux qui m'ont accordé un peu d'attention,cela m'a profondément touchée.

 

Tout le monde a participé à la décoration de Noël,qui était très jolie.

Le 20 Décembre,il y a eu le repas de Noël.Le personnel s'est beaucoup investi,l'ambiance était joyeuse.Tous les résidents,et leur famille,étaient contents!

J'avais fait des photos,que j'ai offertes à chacun.Ils étaient heureux d'avoir un souvenir de cette belle journée!

 

Pendant les deux week-ends de fin d'année,j'ai passé quelques heures avec Maman,et notre chien Paddy.Mon frère et ma belle-sœur ont même téléphoné,c'était ''sympa''!

 

La nouvelle année est arrivée.Je ne sais pas ce qu'elle me réservera.

 

La vie m'a appris que rien n'est jamais acquis,tout peut basculer en une seconde!

Il faut cultiver son bonheur avec amour,comme on cultive son jardin!

Je savoure chaque minute de cette vie-souvent cruelle-avec les petites joies,les petits bonheurs,les belles rencontres.Même les peines me font avancer,et grandir!

J'ai un souhait,pour cette année 2006: c'est de pouvoir utiliser Internet de temps en temps!

Merci!

                                                                            Le 17 Janvier 2006

 

 

 

 

                                                            Balade gastronomique au Pays Basque

 

Fabrice,le cuisinier de l'UCR,était au rendez-vous.

Je suis allée l'interroger sur le menu qu'il allait nous préparer,avec compétence,et son généreux sourire.

 

Une bonne odeur s'échappait de l'office,et embaumait les couloirs.

 

A l'apéritif: kir à la crème de cassis(je n'en ai pas pris,je voulais garder la tête froide,pour apprécier pleinement toutes les saveurs!)

En entrée: de la véritable pipérade basquaise,au jambon de Bayonne,au goût subtil.

En plat principal: un filet de merlu,décoré de moules dans leurs coquilles,d'asperges et morceaux de poivrons rouges,servi avec des pommes de terre vapeur.Un vrai délice!

Pour le dessert: une part de moelleux au chocolat,fondant à souhait,avec de la crème anglaise à l'Izarra verte!

 

J'ai pris un réel plaisir à déguster ce repas savoureux,très joliment présenté.

 

Merci à Fabrice,et à tous ceux qui ont permis cette fête!

 

A bientôt,pour d'autres découvertes!

 

                                                          Mercredi 1er Février 2006

                                                                                                                                                                                                                                                                                              Liste des poèmes

 

 

                                                                          Mystère

 

La vie s'écoule,comme une coulée de fiel...

Avec tous ses rituels hospitaliers.

 

Est-on jamais satisfait de son chemin,

Pour avoir la force de construire son destin?

 

On se dit que l'on aurait pu mieux faire:

Je suis une éternelle insatisfaite.

 

Je mesure le prix de mes erreurs,

Et de mes fêlures!

 

Mon but n'est pas d'atteindre la démesure,

Mais je reste lucide,face à mes cassures.

 

Accepter la morsure du temps,

Qui dégrade,et abîme tout,

 

Voir disparaître,avec horreur,

Ceux que l'on aime:

 

Mais il faut continuer à avancer,malgré tout,

Même s'il faut serrer les dents!

 

La vie est un combat,cruel et difficile,

Où l'on ne gagne jamais!

 

Parfois,on rencontre quelques petits bonheurs,

Qui sont vite arrachés,dans le cœur,

Pour ne laisser que d'immenses souffrances.

 

A quoi sert la vie?

C'est un grand mystère...

                                                                Le 7 Février 2006

 

 

 

                                         La vie réserve parfois des surprises

 

Je t'ai tellement attendu,

Tu es enfin venu.

 

Tu m'as tendu la main,

Ton sourire a réchauffé mon cœur;

Il était prisonnier,dans la glace,

Depuis si longtemps...

 

Tu es comme le soleil,au plein cœur de l'été,

Ta chaleur irradie tout mon être.

Ton regard est bleu,comme un lagon sous les tropiques,

Où j'aime me baigner!

 

J'ai l'impression de vivre un rêve,

Je n'ai pas envie de me réveiller...

 

Même si cela ne peut être que de l'amitié,

C'est déjà un merveilleux cadeau,

Je n'en demande pas plus.

 

Je remercie le ciel de ce somptueux trésor:

C'est cela,l'amitié!

 

Tu es enfin venu,

Je t'avais tellement attendu!

                                                                 Le 8 Février 2006

                                                                                                                                                                                                                                                                                           Liste des poèmes

 

 

 

                                                        La dépendance

 

La dépendance est la chose la plus dégradante qui puisse arriver à un être humain.

 

Devoir avoir recours à une tierce personne,pour les actes intimes de la vie,comme la toilette,et aller aux toilettes,est pour moi une humiliation permanente: de devoir me mettre à nu!

 

Dans ma tête,je ne suis pas handicapée.Mais mon corps ne répond pas à mes ordres: c'est pourquoi j'ai besoin des autres,même si c'est une très grande souffrance.Cela ne correspond pas du tout à mon esprit d'indépendance.Pour ce que je peux faire seule,je ne vais pas demander d'aide,même si cela me coûte beaucoup d'efforts!

 

C'est très important,pour mon mental,de ne pas être complètement assistée!

 

Il y a une autre chose qui me déprime,et me frustre beaucoup: c'est le téléphone.Le système de l'hôpital coûte très cher,les unités défilent à une rapidité affligeante. Vu mon faible budget (cent cinquante euros par mois),je limite au maximum mes appels.Pas question,non plus,d'avoir accès à Internet,car il me faudrait une ligne téléphonique,et c'est impossible!

 

Je me sens encore plus handicapée que je ne le suis vraiment: j'ai besoin d'évasion mentale!Je ne peux plus voyager physiquement!

 

Je n'ai pas envie de me résigner, je n'ai plus rien à perdre!

 

                                                               Le 16 Février 2006

 

 

 

                                                    Espérer encore

 

Je ne peux pas prétendre inspirer de l'amour à un homme: que voit-il de moi?

 

Une femme en fauteuil roulant,avec la ''trachéo'',accrochée à un appareil respiratoire,comme à une bouée de sauvetage pour sa survie,ainsi que beaucoup d'autres contraintes.

 

Je n'ai rien d'un canon de beauté.

Je n'ai pas la prétention d'être unique,mais d'être seulement une femme-avec ses douleurs,et ses chagrins...

 

Si on m'offre un peu d'amitié,cela me réchauffe le cœur,et embellit mes journées: ce n'est déjà pas si mal.

 

La vie m'a appris à ne pas me montrer exigeante,mais à savourer les petits moments de plaisir et de bonheur qu'elle m'apporte.

 

Bien sur,je rêvais d'autre chose: d'une grande histoire d'amour,avec des enfants,d'un métier pour m'épanouir...mais c'était une autre histoire,qui n'était pas la mienne!

 

J'ai juste réussi à avoir un métier qui me permet d'exister,et de survivre...

 

J'ai une soif d'apprendre,de découvrir d'autres choses.

Malgré tout,ma vie est riche,même si elle est parfois pesante; je l'ai voulue,je l'assume de mon mieux!

 

                                                                     Le 17 Février 2006

                                                                                                                                                                                                                                                                                  Liste des poèmes

 

 

 

                                                  Juste un peu de révolte

 

A force de tout aseptiser,et de faire appliquer des mesures d'hygiène draconiennes,l'être humain n'a plus aucune résistance,et devient allergique à tout!

 

Je suis en révolte,car jusqu'à maintenant,nous pouvions de temps en temps faire un atelier de cuisine,avec Camille-notre animatrice-et moi.

 

Nous n'avons jamais rendu malade personne,et je crois,en toute modestie,que nos recettes étaient très appréciées.Nous avons toujours suivi les règles d'hygiène élémentaires!

 

J'adore faire la cuisine,et inventer de nouvelles recettes.

 

J'entends souvent dire que nous sommes dans un lieu de vie: alors,où est la vie?

 

Nous avons très peu de moyens,pour faire le moindre atelier!

Il y a peu de gens valides dans le service.Nos ateliers cuisine étaient comme une fête,cela rappelait des souvenirs à ceux qui ne peuvent plus cuisiner.

 

Que va-t-on avoir le droit de faire?

Juste celui de rester chacun dans notre chambre,avec la peur d'être contaminé au moindre virus qui passe!

 

La peur n'évite pas le danger,surtout dans un milieu hospitalier.

 

Notre atelier est bien compromis,je suis très déçue.

 

A-t-on encore le droit de vivre et de rêver?

                                                                       Le 19 Février 2006

 

 

                            

                                                        Juste une question de survie

 

J'ai presque toujours le cœur au bord des larmes;

Pourtant,il n'y a pas de quoi en faire un drame.

 

Pourquoi a-t-il toujours fallu

Que je fasse mes preuves,

Que je surmonte toutes les épreuves?

Je n'ai jamais eu droit à la moindre erreur,

Même si,pour cela, j'ai vécu beaucoup de douleurs!

 

Je n'avais pas le droit de décevoir mes parents,

Surtout ma mère,qui a donné sa vie pour moi,

Au détriment de la sienne!

 

J'ai eu souvent un doute sur mon droit d'exister.

En plus, j'étais handicapée physique.

 

Il me fallait rester,malgré tout,debout,

Ne jamais montrer ma peine.

Ce n'est pas de l'orgueil,

mais juste une question de survie;

J'en ai payé le prix.

 

Après un long travail sur moi-même,

Et sur ma vie,

Un jour,je me suis dit

Que je n'étais pas plus bête que les autres.

J'avais grandi.

Fini,le temps où j'étais démolie:

Je n'ai plus rien à perdre!

 

Pourtant,j'ai souvent le cœur au bord des larmes,

Mais il n'y a pas de quoi en faire un drame...

                                                                           Le 25 Février 2006

                                                                                                                                                                                                                                                                                             Liste des poèmes

 

 

                                                       La pieuvre

 

Toi,la pieuvre tentaculaire,

Arrête de m'enserrer le thorax

Pour m'empêcher de respirer!

 

Tu déverses ton fiel gluant

Qui m'obstrue les bronches.

Je suis obligée d'avoir recours

A un système d'aspiration,

Pour extraire les sécrétions

Qui m'étouffent.

C'est encore pire,

Lorsque le temps est humide:

Je passe mon temps à m'aspirer.

Quelle joyeuse distraction,non?

Et c'est souvent douloureux!

 

En plus,je suis raccordée à mon biniou*,

Auquel je dois ma survie!

 

Je suis aussi affublée d'un joli piercing

Dans la gorge: très sexy!

 

Malgré tout,tout va bien!

Mais,arrête donc de me pomper l'air,

Méchante pieuvre tentaculaire!

Laisse-moi donc vivre ma vie!

                                                           *mon appareil respiratoire, 24 heures sur 24.

                                                                               Mardi 14 Mars 2006        

 

 

                                  Repas de la fête du printemps,le 15 Mars 2006

 

Camille,notre animatrice,m'avait demandé d'écrire un texte pour cette occasion.

Elle avait fait de très jolies cartes,représentant trois thèmes de fleurs,pour illustrer mon poème.Certains résidents avaient colorié les cartes!

Pour ce jour spécial,Camille a offert les cartes aux résidents de la salle à manger.

 

Ce matin-là,Fabrice,le cuisinier de l'UCR,était déjà aux fourneaux,lorsque je suis allée l'interroger,pour pouvoir faire mon interview!

 

Une très bonne odeur parfumait déjà le service,et chatouillait nos papilles!

 

Pour l'apéritif: kir à la crème de cassis (je n'en ai pas bu,j'ai préféré rester lucide pour écrire mon papier).

En entrée: des huîtres de Marennes,pour ceux qui aimaient.

Ensuite,une délicieuse omelette moelleuse,aux asperges vertes.

 

En plat de résistance: du gigot d'agneau des Pyrénées,tendre et goûteux à souhait,servi avec des pommes de terre vapeur.

 

Le dessert était somptueux: une part de tourtière,flambée à l'armagnac!

 

Merci à notre cuistot ''sympa'' pour son tour de main,et à tout le personnel: c'était très réussi!

 

J'ai prêté mon appareil photo à Camille,qui a joué le ''reporter'',pour immortaliser cet événement.

 

A bientôt!                                                                                                                                                                                                                                                                 Liste des poèmes

 

 

                                                  La fortune

 

C'était un samedi soir,il y a quelques semaines.

La télé diffusait le jeu le ''TAC O TAC'',gagnant à vie.

L'aide-soignante,qui était en train de me coucher,me dit:

''Que feriez-vous,si vous gagniez une fortune à ce jeu?''

J'avoue que la question m'a laissée coite: car ce dont j'ai besoin ne peut s'acheter!

 

L'aide-soignante qui était avec moi,me dit encore:

''Vous pourriez avoir une belle maison,avec le personnel,et les moyens techniques nécessaires!''

L'argent n'achète pas tout,et ne résout pas tous les problèmes; et je serais encore plus seule!

 

Mon seul souhait serait pour ma mère,qui a quatre -vingt un ans: pour elle,mon désir serait une voiture neuve,avec un chauffeur,pour que nous puissions continuer à nous voir,et tout le maximum pour lui simplifier la vie.

 

L'argent ne peut pas m'enlever mon handicap!

 

J'ai beaucoup voyagé: je connaissais assez bien la France, j'ai pu aller en Italie, j'ai visité Rome,Pompéi,Naples et Assises.Pas si mal,non? J'ai de très beaux souvenirs!

 

Je suis libre dans ma tête, j'ai des activités qui me permettent d'être épanouie, j'ai des amies fidèles...

 

Mes rêves seraient de pouvoir me payer Internet,grâce à un mobile;

de rémunérer un prof de dessin,pour faire des progrès,et améliorer ma technique;

de pouvoir prendre des cours d'anglais,pour me remettre à jour,et pouvoir apprendre d'autres langues.

 

Je souhaiterais aussi pouvoir téléphoner autant que je le désire!

 

                                                                            Le 17 Mars 2006

                                                                                                                                                                                                                                                                                         Liste des poèmes

                                                    

 

                                                          Hymne à l'amour

 

Notre première rencontre remonte à nos cinq ans,à l'Hôpital des Enfants Malades,à Paris.J'étais déjà là,depuis quelques mois,à cause de la polio,lorsque tu es arrivé,atteint du même mal,ton regard bleu lumineux,rempli de craintes et de candeur.

 

Nous nous sommes retrouvés dans le même hôpital,à Garches,où nous avons grandi ensemble.

Nous avons fréquenté la même école primaire,à l'intérieur de l'hôpital.

Notre amitié ne s'est jamais altérée,il y avait une très grande complicité entre nous.

Puis,il y a eu le lycée,toujours dans l'hôpital.

Peu à peu,nos sentiments se sont transformés en amour.Tu me disais souvent que tu me connaissais depuis la nuit des temps; j'avais cette impression,aussi!

 

Peu après nos dix-sept ans,nous nous sommes aimés,pour la première fois.Ce fut avec maladresse et douleur,mais aussi avec tellement de tendresse...

Nous avons vécu presque deux années de bonheur intense,plein de fous rires et de complicité.Mes parents n'ont jamais rien su de notre passion!

 

Tu te sentais très mal,depuis quelques temps.Après de nombreux examens,le verdict est tombé:

Cancer!

Tu as tout supporté,tu t'es battu avec l'énergie du désespoir.Je suis restée avec toi jusqu'au bout.

Tes derniers mots ont été:

''Sois heureuse!''

Tu as été généreux jusqu'à la fin!

Lorsque tu as rendu ton dernier souffle, je me suis effondrée sur ton corps inerte,et sans vie.

J'ai hurlé à l'injustice! Pourquoi étais-je encore en vie,moi?

Je ne peux pas retenir mes larmes,en écrivant ces souvenirs aussi cruels!

J'ai bien cru mourir de chagrin.Il m'a fallu beaucoup de temps,pour reprendre goût à la vie.

Je n'ai jamais guéri de cette perte,le temps n'efface rien.

Je vis avec mes douleurs,et mes deuils!

Aujourd'hui, je sais que tu es toujours dans mon cœur,tu m'aides à supporter toutes mes épreuves,tu fais partie de moi: tu es le phare qui illumine ma nuit!

Nous avons eu très peu de temps,pour nous aimer...

 

                                                          A toi,Marc,le Premier Homme de ma vie.

                                                                            

                                                                              Le 17 Mars 2006

 

 

                                                       C'est la fête du printemps

 

La nature se réveille,après cet hiver qui n'en finissait pas.

 

Ce matin,les oiseaux gazouillent à perdre haleine!

 

Les forsythias se sont parés d'une jolie robe jaune d'or,les prunus ont revêtu leur somptueuse parure rose pâle!

 

L'herbe a retrouvé toute sa vigueur,et s'épanouit dans des camaïeux de vert!

 

Les narcisses,les primevères,et les tulipes multicolores,pointent le bout de leur nez!

 

Les oiseaux migrateurs reviennent de leur long voyage,pour commencer une nouvelle vie,s'ils ne sont pas terrassés par la grippe aviaire.Ils pourront,à nouveau,faire leur nid,pour concevoir de nouvelles générations de petits.

 

Un rouge-gorge,aux yeux pétillants,est venu frapper à ma fenêtre,comme pour me prévenir que le printemps était de retour.

 

                                                                               Le 21 Mars 2006                                                                                                                                                                         Liste des poèmes

 

 

                                                            Dialogue avec ma mère

 

Maman:''tu as fait d'énormes progrès,depuis que tu es au Lanot,tu fais un nombre incalculable d'activités,des expositions-vente,des séances de travail,dans le petit salon à coté de ta chambre,et même des sorties dans les magasins!

Je suis sûre que maintenant,on pourrait te refermer la trachéo!''

 

Si tu savais,Maman,ce que tout cela me demande d'efforts,c'est souvent au-delà de mes forces!

Maman,pourquoi refuses-tu de voir que je me fatigue très vite et que ,couchée,je suis incapable de respirer plus de deux minutes toute seule?Je suis comme un poisson hors de son bocal,lorsque je n'ai pas l'aide de mon appareil respiratoire!

Tu n'as jamais voulu admettre ma rechute de polio,qui s'est produite de 1988 à 1992.Je sais que c'est très difficile et cruel,pour une maman,de voir son enfant presque mort!

Pourtant,ce phénomène s'est bien produit!

 

Lorsque l'on récupère,après une polio-c'est possible pendant un an-certaines terminaisons nerveuses forment des bourgeons au niveau de la moelle épinière,ce qui permet de rétablir le contact,et de retrouver une certaine autonomie musculaire!

 

Mais,au cours du temps,les bourgeons s'usent,ce qui provoque une régression musculaire.Cela se manifeste par une perte de forces progressive: il n'y a rien de psychosomatique,c'est juste une évidence!

Le handicap s'est aggravé,il faut faire avec,et s'adapter au fil du temps,même si on a souvent envie de se révolter!

Pas la peine d'en vouloir au monde entier,ni d'être agressive avec les autres,qui n'y sont pour rien!

J'ai choisi de vivre,même si,souvent,c'est très dur.J'assume de mon mieux mes galères,c'est comme ça!

Chaque matin,je suis heureuse de voir le soleil se lever,d'entendre les oiseaux chanter,de rencontrer des gens,de voir mes amis,et d'avoir un maximum d'activités!

La trachéotomie,je l'ai à vie,on ne peut rien y changer!

 

                                                                        Le 2 Avril 2006

                                                                                                                                                                                                                                                                                                Liste des poèmes

 

 

                                                     Tentative d'évasion

 

Vivre,ou survivre,

c'est la question que je me pose:

 

Peut-on prétendre vivre vraiment,

Lorsque l'on est relié à une machine pour respirer,

A laquelle on doit sa survie?

 

Parfois,

Mon esprit s'échappe,et s'évade

De ce corps,qui me retient prisonnière!

Ma pensée est libre,

Elle s'envole vers des îles,bordées de sable blanc:

Je me promène,le cheveux flottant dans le vent des alizés;

Je me baigne dans l'eau turquoise,cristalline,

Je joue avec les poissons multicolores;

J'explore les fonds rocheux,

Je découvre des coraux aux formes étranges,

Des algues me caressent;

Je me sens pleinement vivante!

 

Mais mon évasion est éphémère:

Je suis déjà de retour,dans ma chambre d'hôpital,

Reliée à mon biniou respiratoire.

Mon handicap me happe,et m'enchaîne à nouveau!

 

Ma tentative d'évasion a échoué.

Tant pis!Je recommencerai.

 

Aujourd'hui,5 Mai 2006,cela fait quarante-huit ans que j'ai eu la polio:

Le combat pour ma survie a commencé...

Pas facile tous les jours!

 

 

                                        Divagations mentales d'une femme en détresse

 

Pourquoi vit-on?

 

A quoi,ou à qui,sert notre vie?

 

Notre vie est éphémère,nous ne sommes que des poussières d'étoile,dans cet immense univers dont nous ne connaissons pas toutes les galaxies.

 

Y a-t-il d'autres systèmes solaires comme le nôtre,ailleurs?

 

Mon cœur est dans le chaos!

 

Je me sens vide et inutile!

 

Pourtant,la vie passe...

 

On perd peu à peu tous ceux que l'on aime!

 

                                                               Le 17 Mai 2006                                                                                                                                                                                                

                                                                                                                                                                                                                                                                           Liste des poèmes

 

 

                                                     Vivre intensément

 

Ne plus être aspirée par les tourments,

Gagner chaque victoire,

Sans jamais perdre l'espoir,

 

Se hisser pas à pas

Au sommet de la vie,

Assouvir toutes ses envies,

 

Ne plus avoir peur des demains,

Qui ne seront plus porteurs de chagrins:

 

La route est longue...

 

Apprendre à s'aimer,

C'est aussi avancer:

 

Comprendre que l'on est  pas si nulle,

Croire un peu en soi,pour sortie de sa bulle,

 

Avoir besoin d'être aimée,et reconnue,

Cela peut-il paraître...incongru?

 

Découvrir,dans le regard des autres,que l'on peut être belle,

Même si l'image que l'on a de soi est cruelle:

 

C'est peut-être cela,être adulte.

 

                                                             Mercredi 31 Mai 2006,ce soir à 24 heures

 

                                                                                                                                                                                                                                                                                           Liste des poèmes

 

                                                       Illusions perdues

 

Où sont passés les rêves que j'avais à seize ans?

Avec la fougue de la jeunesse,je voulais refaire le monde: je me sentais invincible,prête à croquer la vie à pleines dents.

J'étais riche de tous ces espoirs de découverte de l'inconnu: je souhaitais pouvoir parcourir le monde!

J'ai visité l'Italie,et les côtes de la France.

 

A dix-neuf ans,première épreuve cruelle: la perte de l'homme que j'aimais,la cassure,le choc,le désespoir!

Puis,d'autres expériences,d'autres chagrins...

 

La vie passe.Parfois,le temps semble long,à d'autres moments,il file à la vitesse de la lumière.

 

Puis,je me suis faite rattraper par la maladie,que j'avais presque oubliée: ce fut la descente aux enfers.J'ai bien failli perdre cette vie,pour laquelle je me bats en permanence.

Souvent,je me demande bien pourquoi,et pour qui?

 

A cinquante-trois ans,le bilan de ma vie n'est pas fantastique.Je ne suis pas amère ou déprimée,mais juste lucide.

 

Mes activités artistiques sont ma raison de vivre,sinon,à quoi pourrais-je me raccrocher?

Je n'ai pas fondé de famille.Je n'ai que Maman,pour qui je compte,mais elle ne sera pas toujours là!

Aux yeux des autres,mes activités sont juste un passe-temps!

Mais,se rendent-ils compte des efforts,et du combat que je mène,pour réaliser tout cela?

 

Ai-je vraiment ma place dans ce monde?

 

Mes rêves sont brisés.

J'ai perdu mes illusions,mes seize ans sont loin.

Pour moi,c'est toujours la lutte: pour rien,ou pas grand-chose...

 

Je me sens vide,et si seule!

                                                                                  Samedi 3 Juin 2006

 

 

 

                                             Lettre ouverte au marchand de rêves

 

Ce soir,je prends la plume,pour écrire au marchand de rêves.

 

Je souhaiterais qu'il apporte un peu de soleil et de bonheur,dans le cœur des enfants qui souffrent dans le monde!

 

Mon âme est si lasse,de voir tant de malheurs!

 

Pourquoi toute cette haine,et cette violence?

 

Les hommes ont-ils perdu la tête?

 

Où est le respect de soi,et des autres?

 

Mon cœur de femme saigne,il est en lambeaux;après avoir vu le journal à la ''télé'',le choc dans le plexus me laisse anéantie.

 

Je n'ai aucun pouvoir!Je crie ma douleur,à travers mes larmes!

 

Cette cruauté ne s'arrêtera donc jamais?

 

Au nom de qui,et de quoi,fait-on toutes ces atrocités?

 

Toi,le marchand de rêves,fais un geste pour que les massacres,la famine,et la misère,cessent!

 

Fais descendre la joie,et la paix,sur notre terre!

 

Laisse-nous rêver!

                                                                 Le 22 Juin 2006 à 22 heures                                                          

                                                                                                                                                                                                                                                                              Liste des poèmes

 

 

                                                 La femme caméléon

 

Je suis une femme caméléon,

J'évolue et je vis,

Au rythme des saisons!

 

Au printemps,je reprends des couleurs,

Elles irradient mon cœur.

Ma garde-robe se métamorphose,

Pour prendre des tons de turquoise,de mauve,d'orange,de jaune,de bleu et de rose!

 

L'été m'envole vers des rêves,

De lointains horizons.

Je m'imagine,marchant sur une plage au sable blanc;

L'eau est turquoise et cristalline,

Elle me caresse les chevilles.

L'écume est irisée par le prisme de l'astre solaire.

Mes cheveux ondoient dans le vent des alizés,

Mon corps prend des teintes de doux caramel,

Le bonheur se reflète dans mes prunelles,

Qui pétillent d'étincelles.

Le soir,lorsque le soleil embrase la mer,

Je me sens envahie d'une paix intérieure.

 

L'automne peint la nature d'or et de cuivre en fusion;

Je danse dans les feuilles mortes,

Je me sens ivre de liberté!

 

L'hiver m'emporte dans des tourbillons de froid,

Quelques flocons voletent dans le ciel pur.

Je remonte le col de mon manteau,je réajuste mon écharpe et mon bonnet,

Je fredonne une mélodie que je viens d'entendre.

De la buée s'échappe de ma bouche,je suis bien au chaud,bien vivante!

Les rues s'illuminent,les vitrines sont en fête.

Bientôt,les familles seront réunies,les rires des enfants sortiront des maisons.

D'autres seront solitaires,ou malades...

Le soir de Noël,les petits veilleront,près du sapin vert,enrubanné de boules et de guirlandes multicolores,pour attendre la venue du Père Noël,dans son costume écarlate,avec l'espoir de recevoir les jouets,tant convoités!

 

Puis,arrivera le premier de l'An,où chacun aura la tête remplie de bonnes résolutions

et de projets.Certains se réaliseront!

 

Je suis une femme caméléon,

Je ris,je pleure,

Au rythme des saisons,

Ma vie est comme une chanson.

                                                                   27 Juin 2006

 

                                                                                                                                                                                                                                                                                 Liste des poèmes

 

 

                                                   Aimer est impossible

 

Tu as voulu m'offrir ton nom,

Mais je t'ai dit: non!

 

Je ne voulais pas aliéner ta liberté,

Car je suis handicapée:

Comment pourrait-on m'aimer?

 

Je n'avais rien à te donner,

J'ai voulu garder ma fierté;

Tu aurais fini par me détester.

 

Je t'aimais trop pour te sacrifier:

Tu avais ta vie à mener,

Alors,notre histoire ne sera jamais réalité...

 

Je te prie de me pardonner,

Je ne peux t'offrir que mon amitié!

 

Ma dépendance est trop lourde,

C'est pourquoi je m'interdis d'aimer!

 

Bien sûr,que suis une femme en pleine contradiction,

Qui rêve encore au grand amour,

Même si je sais qu'il ne dure pas toujours.

 

Mais,pour moi,aimer est impossible!

 

                                                                 Le 28 Juin 2006

 

 

Menu de ''Féria Andalouse'' Vendredi 30 juin 2006

 

Je suis allée voir le cuisinier de l'UCR,Fabrice,qui était déjà aux fourneaux,car je souhaitais avoir un aperçu du repas qu'il était en train de nous préparer.

 

En apéritif: kir à la crème de pêche!

 

En entrée: moules de bouchot à la plancha,avec une sauce à l'huile d'olives relevée.

 

Après,paella géante au poulet et aux fruits de mer.

 

Pour le dessert: de la crème brulée Sévillane à l'orange.

 

De très bonnes odeurs ont parfumé le service toute la matinée,cela m'a mise en appétit pour déguster ce somptueux repas.

 

J'ai beaucoup apprécié les moules,que j'ai dégustées avec les doigts!

 

La paella était délicieuse!

 

La crème brûlée a ravi mon palais!

 

Je me suis retrouvée en Espagne,le temps d'un repas: ce fut très agréable.

 

Merci à Fabrice et à tous ceux qui ont aidé pour ce repas!

 

A bientôt,

                                               Lysiane                                                                                                                                                                                                                        Liste des poèmes

 

                                                    

 

                                                          Le temps

Le temps qui passe

Est mort à jamais,

Il laisse des souvenirs,

Bons ou mauvais,

Remplis de joies et de chagrins,

Qui me poussent vers demain.

 

La vie déroule son tapis

De bonheurs et de souffrances,

De belles rencontres,

Et de gens qui me blessent,

Qui profitent de moi.

Alors,je m'empresse de les effacer:

A quoi bon ruminer?

On ne peut pas changer les êtres,

il faut les prendre comme ils sont,

Et non comme on voudrait qu'il soient!

 

Les épreuves me permettent d'avancer,

Et de grandir.

Inutile de vivre avec des rancœurs,

Qui ne laissent que des bleus au cœur.

 

Le temps s'écoule,parfois,dans le chaos et les pleurs.

Lorsque la mort survient,

C'est ainsi: on perd,peu à peu,

Tous ceux que l'on aime!

 

La vie est cruelle,le destin est déjà tracé.

La route est longue,et dure!

Une force intérieure me pousse à toujours aller plus loin.

 

Chacun,sur terre,est investi d'une mission.

Il faut lutter dans la tempête,tenir le cap sans fléchir,

Se tenir toujours prête.

 

Savourer chaque petit bonheur,

Ouvrir son cœur pour avoir moins peur!

La vie est parfois un leurre.

Je m'interroge sur mon devenir:

Est-ce que ce sera mieux,ou pire?

Je ne suis pas devin,pour lire l'avenir!

                                                                 Samedi 5 Août 2006,à 5 heures,ce matin

 

                                                                                                                                                                                                                                                                                  Liste des poèmes

 

 

                                           Les fêtes de Dax,au Lanot,en Août 2006

 

Pour nous,elles ont commencé le 10 Août,par un repas ''plancha,bodega,et sangria'',préparé par Fabrice,le cuisinier de l'UCR.

Comme à chaque fois,je suis allée interroger le chef,pour savoir ce qu'il allait nous préparer!

 

Pour l'apéritif: de de la sangria (je n'y ai pas goûté).

 

En entrée: une assiette de tapas,composée de jambon de pays,de chorizo,de moules,et d'un morceau d'omelette aux pommes de terre.

 

En plat principal: Lomo grillé à la plancha (travers de porc mariné dans des aromates),avec de la piperade et des pommes de terre sautées.

 

En dessert: un parfait au café,avec de la crème anglaise.

 

Merci à Fabrice pour ce délicieux repas!Les couloirs étaient imprégnés de merveilleuses senteurs!

 

Vendredi 11 Août

Cette année,nous avons eu de la chance de voir les Bandas.Ils étaient habillés d'orange et de blanc.

Ils sont arrivés à onze heures quinze,et nous ont joué quelques morceaux tonitruants!

Ils sont allé dans  plusieurs sites,au Lanot.Certains résidents ont pleuré!

 

Lundi 14 Août

Nous avons reçu un groupe folklorique de la Bolivie,très souriant;leurs tenues étaient très colorées!

Ils nous ont fait vivre des danses,évoquant des coutumes de leur pays,avec beaucoup de grâce,et de joie de vivre.Ils sont restés une vingtaine de minutes.

Tout le monde était très heureux d'avoir pu vivre les fêtes!

 

Merci à tout le personnel,qui s'était donné beaucoup de mal,pour que les résidents soient prêts à temps!

Merci à Yolande,qui avait organisé ces manifestations.

 

                                                 Lysiane

 

 

                                                Le droit de rêver

 

Je me perds souvent dans ce même rêve,

Pourtant,je reste éveillée;il m'entraîne

Vers une plage de sable blanc,bordée de cocotiers,

Baignée par des eaux turquoises,aux reflets de cristal.

 

Certains me disent que je suis répétitive,

C'est sûrement vrai; mais j'ai besoin de ces brefs moments d'évasion

Pour continuer à exister: c'est ma soupape de sécurité.

J'évacue ainsi une grande partie du stress qui m'habite!

 

J'ai dans ma chambre un poster de mon petit paradis,

Où je vais me perdre et me ressourcer,lorsque la vie me pèse trop!

Je ne peux plus voyager,à cause de la dépendance due à mon handicap,

Qui me tient enchaînée,mais ma tête est libre!

 

Le périmètre de mon indépendance est plus que restreint.

Mes activités créatives me passionnent,me permettent de m'épanouir,

D'occuper mes journées,et ma pensée.

 

Ce qui me manque le plus,c'est la présence d'un chien.

Je sais que,dans un milieu hospitalier,c'est impossible...

Je ne suis pas assez valide pour m'en occuper:

Un chien n'est ni un jouet,ni un esclave!

Quelques handicapés physiques ont la chance d'en avoir un!

 

Il ne faut pas que je me plaigne,car j'ai la chance de voir Maman

Et notre chien,un peu,le week-end,ce n'est déjà pas si mal.

Même si je me sens souvent bien seule et inutile,

Malgré tout,je poursuis mon rêve,cela m'aide à vivre.

 

                                                                                    Le 24 Août 2006

                                                                                                                                                                                                                                                                         Liste des poèmes

 

 

                                                   Folle et tendre jeunesse

Tendre jeunesse,

Epoque de l'insouciance et du rêve,

Où l'on a la tête pleine de délire,

Pour construire son avenir!

 

A cet âge,tout est possible:

On a le cœur qui chavire

Pour un béguin de vacances,

Pour un ''pote'' de classe;

On croit que l'amour dure toujours!

 

Avec les premières expériences,

Bonnes ou mauvaises,

Une nouvelle vie se pointe à l'horizon,

Avec plus d'indépendance;

On déploie ses ailes,telle une chrysalide sortant du cocon!

 

On a souvent un peu de révolte,

Contre sa famille et la terre entière,

Car on pense tout savoir!

 

La sagesse et l'expérience viendront,au fil des années...

 

                                                                   Le 7 Septembre 2006

 

 

                                                     ( Sans titre)

Rêver,

Rêver encore,

Avant l'ultime voyage

Qui m'emportera

Vers d'autres horizons!

Avec l'espoir de te revoir,

Mon cher amour...

 

Qu'y a-t-il,derrière le miroir?

Pourrait-je réécrire l'histoire,

Sans trous noirs,

Comme je prendrais une navette spatiale

Pour atteindre l'espace intersidéral,

Pour traverser le présent

Afin d'atteindre le futur,

Telle une conquérante de l'impossible?

 

M'élancer dans le firmament

Pour te décrocher les étoiles!

Je voudrais pouvoir rallumer la lumière,dans tes yeux...

Mais je ne suis pas Dieu,

Je n'ai pas le pouvoir de faire des Miracles!

 

Même si je me mets à déclamer des incantations

Sorties de mon grimoire de magie noire,

Je ne connais pas la formule

Qui te fera retraverser le miroir!

 

Trop de temps a passé,plus de trente ans!

Nous n'aurions plus le même âge,

Puisque tu es resté éternellement jeune,avec tes dix-neuf ans...

Moi,aujourd'hui,j'ai cinquante-trois ans,

Le temps de l'amour fou est passé.

Nous n'irons plus danser!

Nous n'avons plus d'éternité,dans cette vie!

Pourtant,il m'est difficile de survivre,avec tant de cruautés...

 

Je te retrouve,souvent,dans mes rêves,

Mais...tu disparais,dès que le jour se lève...

 

Adieu,mon Bel Amant!

                                                                    Le 9 Septembre 2006    

                                                                                                                                                                                                                                                                          Liste des poèmes

                                                              

     

                                                  L'été s'est enfui

 

L'été s'est enfui vers d'autres contrées.

 

Après la canicule du mois de Juillet,qui a beaucoup

Fatigué et fait mourir les plus faibles,

 

Août est arrivé,avec la fraîcheur et la pluie.

Les campeurs et les randonneurs n'ont pas été très gâtés!

 

La rentrée des classes s'est effectuée sous la pluie,

Les enfants n'ont eu aucun regret de reprendre les cours.

 

En Septembre,la chaleur est revenue,j'ai sorti le ventilateur.

Je suis fatiguée,et je n'avance pas comme

Je le voudrais dans mon travail: je rame!

 

Les oiseaux migrateurs ont fait leur valise

Pour aller vers le soleil.

   

                                                                 Le 10 Septembre 2006

 

 

                                                       Soir d'orage

 

La pluie d'été,vive et joyeuse,

Vient de faire

Une entrée triomphale,

Accompagnée d'une salve de tonnerres et d'éclairs,

Digne d'un feu d'artifice.

 

Le ciel semble embrasé d'une lumière incandescente.

Les oiseaux sont allés s'abriter,

Plus un animal n'est visible:

Ils se terrent quelque part.

 

En quelques instants,tout bascule.

C'est une vision fantasmagorique,

Qui me donne la chair de poule.

 

Personne n'est maître des éléments déchaînés!

 

Mais,encore une fois,l'homme est responsable

De ce changement climatique,car il ne respecte pas

Son environnement,ni la nature qui est si belle!

 

Malheureusement,nous participons tous,

Plus ou moins,à notre auto-destruction!

 

Cette apocalypse a duré plus de trois heures.

 

Quand donc l'homme cessera-t-il

d'être égoïste,et pensera aux générations futures?

 

                                                                Le 11 Septembre 2006

 

                                                                                                                                                                                                                                                                                     Liste des poèmes

 

                                                  Pluie d'été

 

Pluie d'été,joyeuse et pétillante

Comme une adolescente,

Espiègle et farceuse:

 

Elle est venue frapper à ma fenêtre

Comme une invitée,

Pour me dire:

''Viens avec moi danser,et faire des claquettes!''

 

Mille gouttelettes scintillaient

Dans la lueur des réverbères,

La chaussée brillait dans la lumière du soir.

 

Pluie salvatrice,

Après cette journée de chaleur,lourde et moite:

Une multitude de parfums montaient de la terre,

Les fleurs révélaient toutes leurs senteurs.

 

Je me sentis revivre,après ces jours de fatigue!

Les oiseaux firent entendre leur doux chant mélodieux,

Dans le crépuscule tombant.

 

                                                        Mardi 12 Septembre 2006

 

 

                                      Le funambule,ou le rêve absurde

 

J'ai souvent l'impression d'être une funambule,

Perchée en équilibre instable,sur un fil,

Suspendue entre deux falaises,à plus de dix mètres!

En-dessous de moi,la mer déchaînée,avec de gigantesques vagues

Qui se brisent en gerbes d'écume,sur les récifs acérés.

 

Des sueurs froides me coulent dans le dos!

Je continue à avancer,tremblante de peur!

Je tangue,je risque de perdre l'équilibre à tout instant,je vacille;

La corde d'acier est dure et instable,j'ai les pieds en sang,je doute.

Je me demande si cela vaut la peine que je continue à avancer,

Et surtout,pourquoi je mène ce combat?

Je suis à un mètre du bord,et,soudain,je bascule dans le vide!

Ma chute est vertigineuse,je suis aspirée par l'eau glacée

Et puissante,comme une pieuvre,avec ses tentacules!

Je suis entrainée par une spirale,vers le fond!

J'ai l'impression que mes poumons vont exploser,

Mon corps se disloque sur les rochers pointus,

Qui déchirent ma chair!

 

Je suis entraînée par les courants,vers les abysses océanes:

Tout devient noir,la vie me quitte,

Je ne suis plus qu'un être en lambeaux!

Je vais servir de ''casse-croûte'' aux poissons,les veinards!

Ainsi finira ma chienne de vie!

 

 

Deuxième fin:

Je poursuis ma course,sur mon fil qui tremble,je ressens les vibrations,

incoercibles,

Je me concentre,encore quelques centimètres,ouf,je suis au bout!

Je suis vainqueur de ce combat,pour cette vie absurde!

Je suis pénétrée d'une allégresse jouissive,qui monte du plus profond de

Mon être,l'adrénaline retombe!

Je suis toujours en vie,je me demande bien pourquoi?

Je suis ivre de ce bonheur,qui irradie tout mon être,

Pour cette vie de chien!

                                                                 Le 5 Octobre 2006

                                                                                                                                                                                                                                                                              Liste des poèmes

 

                              

                       Vendredi 13 0ctobre 2006

                       Jour de ma sortie au grand Mail,à Saint-Paul-les-Dax

 

Cela faisait un an que je n'avais pas été faire les boutiques!

Ce matin-là,j'étais heureuse,au réveil.Ma toilette a été faite de bonne heure,j'ai pu me préparer tranquillement,sans stress.

 

A huit heures quarante-cinq,départ avec Anne (infirmière),et Camille,notre animatrice,la même équipe sympa que les autres fois.

Nous sommes passées par la ville de Dax,cela m'a fait plaisir de redécouvrir cette ville,où je vis depuis trente ans!

Nous sommes arrivées sur le parking du grand Mail,la structure est gigantesque!

Nous avons commencé par un magasin de meubles anglais,avec de très belles choses,mais ''very expensive''!

Puis,Gifi,où j'ai trouvé des bougies,et deux saladiers,pour notre atelier cuisine.

Ensuite,visite de la galerie marchande,avec arrêt dans une librairie,où nous avons découvert le calendrier ''les Dieux du stade'':ce n'est pas de l'art,mais de la porno,où rien n'est laissé à l'imagination!

Comme c'était un vendredi 13,nous avons fait un crochet chez un marchand de journaux;nous nous sommes offert quelques jeux à gratter,et un loto flash.Pas de chance: je n'ai rien gagné.Je ne rêvais que de quelques centaines d'euros,pas de la fortune qui ne m'enlèverait pas mon handicap,et ne m'apporterait pas le bonheur pour autant!

Après,j'ai voulu faire un tour dans le centre Leclerc.J'ai acheté quelques stylos (je n'en avais pas assez dans ma chambre),j'ai pris des jouets pour mon chien Paddy.

Une petite visite dans l'alimentation,où j'ai investi dans deux tartelettes aux fraises (je n'ai pas pris les plus grosses,je suis raisonnable),et des chouquettes pour le personnel,et mes amies de l'accueil.

Pour finir,nous avons pris un pot,dans un petit bar très sympa.

Puis,nous avons pris le chemin du retour.J'étais très heureuse de cette matinée: je me suis sentie pleinement vivante,comme n'importe quelle femme.Mes économies ont un peu souffert,tant pis!

Retour au Lanot à onze heures quarante-cinq,après trois heures de Liberté-sans appareil respiratoire!

Merci à Anne,Camille,Stéphanie C.,et tous ceux qui m'ont permis de faire cette super balade!

Prochaine sortie au printemps!

                                                        

 

                                                            Pourquoi

 

On me pose souvent ces questions:

 

Pourquoi écrivez-vous?

 

C'est pour moi une façon d'exorciser un peu ma souffrance,cela me permet de mettre ma vie à plat,de rester humaine,surtout,de ne pas me prendre au sérieux!

C'est aussi pour moi une façon de m'évader de mon quotidien,qui est lourd.J'écris des fictions,courtes,sans prétention,qui m'entraînent dans des pays lointains.

C'est ma façon de me sentir ''un peu utile''!

J'écris aussi pour être lue,j'ai quelques ''fans'' fidèles,parmi mes amis.

Je ne suis pas écrivain,mais je m'amuse,ou je pleure,car c'est difficile de se mettre à nue: cela fait très mal!

J'aime aussi faire de l'auto-dérision: rire de moi me fait du bien.

 

Pourquoi faites-vous tant de choses?

 

Tout simplement pour ne pas mourir!J'ai besoin de faire travailler ma tête,et mes mains!

Je suis curieuse de tout,j'ai une soif d'apprendre,d'essayer de nouvelles techniques,c'est ma raison de vivre!

J'aime me dépasser,j'ai besoin de prouver à tous ceux qui m'ont dit que j'étais nulle et que je n'arriverais jamais à rien dans la vie,affublée d'un handicap physique,que je suis capable de leur démontrer le contraire!Merci à tous ceux-là!

Je suis souvent étonnée du chemin que j'ai parcouru,et des nombreuses galères auxquelles j'ai du faire face.

Comme un pied de nez,je suis toujours là!

C'est cela,être battante,avoir la force de se dépasser,de ne jamais s'avouer vaincue.C'est un combat de tous les instants,une lutte permanente avec soi-même!

Je serre souvent les dents,je suis parfois découragée,cela m'arrive d'avoir envie de baisser les bras.

Ma vie en vaut-elle la peine?

Puis,je repars,tel un gladiateur dans l'arène!

 

                                                                   Le 6 Novembre 2006

                                                                                                                                                                                                                                                                                   Liste des poèmes

 

 

                                                     Juste une petite chanson

 

Je voudrais vous écrire une petite chanson,

Sans prétention,

Qui parlerait de ma vie,

De mes jours de pluie,

Où j'aimerais trouver l'oubli...

 

Puis,des jours où il fait soleil,

Où tout me sourit,

Des délires avec mes amies,

Qui me réchauffent le cœur;

Ces instants m'aident à avoir moins peur!

 

J'ai eu souvent le cœur brisé,

J'ai souvent été jetée;

Mais,à quoi bon,les regrets?

Ils ne me feront pas avancer.

 

Je ne suis pas là pour l'éternité,

Alors,je savoure ce qui m'est donné.

Je ne supporte pas la pitié,ni la charité:

Mon souhait est d'être acceptée

Telle que je suis,avec mes défauts,et mes qualités.

 

Pour tout cela,

Merci de m'avoir écoutée!

Je vous offre mon sourire,

Même si je n'ai pas toujours envie de rire.

 

                                                                Le 29 Novembre 2006

 

 

 

                                                 Les couleurs de ma vie

 

Rouge est la vie,

Comme le sang qui coule dans mes veines.

 

Elle prend parfois des tons de gris noir,

Lorsque mon cœur est au désespoir,

Terrassé par une vague de spleen,et que tout décline.

 

Tout peut changer en quelques instants!

Lorsque je fais une belle rencontre,

Ou lorsque je reçois un appel téléphonique,

Elle devient turquoise et jaune soleil,comme sous les tropiques;

Cela me donne une bouffée de bonheur,

Qui se pare du spectre de l'arc en ciel,

Et déverse ses couleurs dans mon cœur!

 

La vie s'écoule,comme les méandres

D'un fleuve sinueux,vert argenté,

Qui scintille dans le soleil.

 

Puis,tout redevient rouge orangé,

Dans le soir couchant.

 

La nuit bleue se pare de myriades d'étoiles,

dans l'espace intersidéral.

 

Puis,l'aube renaît,rose,orange et mauve.

C'est un autre jour,rempli de soleil,et de pluie.

Ainsi va la vie...

                                                                       Le 3 Décembre 2006

                                                                                                                                                                                                                                                                                        Liste des poèmes

 

 

                                 Sommes-nous tous devenus des zombies

 

Parfois,j'ai l'impression d'être devenue transparente:

Je parle,et personne ne me répond,

J'ai l'impression de parler dans le vide;

Les autres sont dans leur monde,

Avec leurs problèmes...

 

Je suis une étrangère,dans cette vie

Que je ne comprends pas:

Je me sens seule,complètement décalée.

 

Chacun vit dans sa bulle,

Sans penser qu'autour,il y a des gens

Qui souffrent,qui ont peur,froid et faim:

 

C'est devenu un phénomène normal.

Les médias déversent tellement d'horreurs,

Que l'on y prête même plus attention!

 

Sommes-nous devenus tous complètement insensibles,et blasés?

Où est passé le sourire,sur le visage des gens?

Sommes-nous devenus des zombies,ou des robots,

Rivés à notre téléphone portable,du matin au soir?

 

Nous ne voyons même plus la beauté de la nature,

Avec les changements de saisons.

La vie d'un être humain n'est pas très longue,dans l'univers:

Alors,il me semble indispensable d'en savourer chaque instant,

Et de retrouver les vraies valeurs!

 

Mais non!Je ne suis pas en campagne électorale:

Je n'ai rien à vendre.

Je demande juste un peu de communication,entre les gens,

Du respect,et de la considération pour chacun,

Y compris pour notre planète,qui est bien malmenée.

 

                                                                 Le 13 Mars 2007

 

 

                                               Rêve ou cauchemar

 

C'était un jour...ou,peut-être,une nuit...

Je ne sais plus,mon esprit s'égare

Dans les méandres de ma vie.

 

Tout devient confus.

Peut-être ai-je déjà vécu cette scène,

Ou l'ai-je rêvée?

 

Je suis prise d'un rire incoercible,

Qui finit par une crise de larmes...

Pourquoi se sont-ils acharnés ainsi,sur moi?

 

La tête me tourne,je vacille...

Je suis happée par la spirale du vide!

Je perds connaissance!

 

Que se passe-t-il?

Je me sens perdue

Dans ce monde,où je suis étrangère.

 

J'ai mal,si mal!

 

Autour de moi,j'entends des voix:dans mon inconscience,on m'appelle.

Mais,à quoi bon revenir dans le réel?

 

 

J'ai tout perdu,je suis détruite.

 

Personne n'est plus là,pour m'aimer.

 

Alors,Adieu...à cette vie qui n'en vaut plus la peine!

 

                                                                         Le samedi 17 Mars 2007

                                                                                                                                                                                                                                                                                 Liste des poèmes

 

 

                                                    Du rire aux larmes

 

Mon cœur est toujours

Entre le rire,et les larmes:

 

Mon ciel est bleu,puis il devient gris,

Comme les jours de pluie.

 

Des larmes de souffrances

Remontent à la surface...

Et me terrassent!

 

Mais je dois,toujours,me montrer forte!

Je dois,à tout prix,faire face!

 

A quoi bon ressasser le passé?

Je n'ai pas le pouvoir de réécrire mon histoire...

Les blessures font partie de ma vie.

A ma naissance,tout était déjà écrit!

 

J'affiche un sourire sur mon visage...

Je me tourne en dérision.

 

Comme un clown,je suis toujours...en représentation!

 

                                                                   Le 25 Mars 2007

 

 

                                                 La bonne étoile

 

Suivre,en aveugle,le chemin de la vie...

Pourtant,dès la naissance,le destin est écrit.

 

Pouvoir percer le secret de cette existence:

Pour certains,c'est le chaos,l'anarchie,

Pour d'autres...tout leur sourit!

 

A croire qu'il faille toujours

Que je paie le prix!

C'est une lutte de chaque instant...

 

Pourtant,cette vie

M'apporte quelques joies,

Et des moments de bonheur,

Avec ceux que j'aime.

 

Je ne suis pas millionnaire,sur mon compte en banque.

Mais mon cœur est riche!

Cela n'a pas de prix!

 

Mon seul souhait,dans cette vie de galère,

C'est que l'on soit quand-même,fiers de moi...

Et que l'on m'aime,juste un peu: ma vie me paraîtra utile!

 

Même,si la bonne étoile n'éclaire pas souvent ma route...

 

                                                                   Le 5 Avril 2007

                                                                                                                                                                                                                                                                         Liste des poèmes

 

                                                   Adieu Pégase

 

Mon fidèle destrier,avec tes chromes rutilants,

Après dix-sept ans,tu m'as laissée tomber.

 

Décidément,rien ne dure...

On ne peut même pas compter sur la longévité des objets!

Tout finit par rendre l'âme.

 

Nous ne ferons plus de courses effrénées,

Cheveux au vent,dans les couloirs du bâtiment Millies-Lacroix 0!

 

Notre association est morte le 10 Avril 2007:

Cela me rend bien triste.

Je suis fidèle,je n'aime pas le changement,

Je m'attache aux choses,comme aux gens.

Je suis ainsi faite;je suis peut-être trop sensible,

Ou trop exclusive.

 

Nous n'avons même pas fêté ensemble

Mes cinquante-quatre ans,le 24 Avril!

Tant pis...il me faut apprendre à vivre sans toi.

Mais c'est un crève-cœur!

 

Je prospecte,pour me trouver une nouvelle monture

Aussi performante que toi,mon fidèle Pégase!

 

Je te présente toutes mes excuses,

Pour t'avoir souvent malmené.

Je me sépare de toi avec une profonde tristesse,

Car je sais que tu vas finir...à la casse!

 

Adieu,mon fidèle compagnon d'infortune!

 

                                                                      Le 10 Avril 2007

 

 

                                                     Adieu petit ange

 

Le jour se lève,en ce 30 Avril 2007.

La vie a déserté ton corps.

La maladie a eu raison

De ta rage de vivre!

 

Tu as connu une gloire trop brève...

Tu aurais pu avoir une grande carrière,

Avec ta voix céleste!

 

Tu savais que ton combat serait inhumain,

Que rien ne serait jamais gagné.

Pourtant,tu ne t'es jamais plaint.

Tu te dépassais,chaque jour un peu plus,

Toujours avec le sourire.

Ta gaieté n'avait rien de factice!

 

Personne ne pouvait soupçonner

L'étendue de ta souffrance,

Et de la maladie qui te ravageait,dans l'ombre...

 

Tu espérais une greffe cœur-poumons,

Mais il n'y a pas eu de donneur.

Trop peu de gens font don de leurs organes

Après leur mort;beaucoup préfèrent pourrir,intacts,dans la terre.

Peut-être est-ce du à la religion,

De croire que le corps ne puisse pas être touché,

Pour atteindre la vie éternelle?

 

Ton départ m'a bouleversée,je trouve cela tellement injuste!

Je garderai de toi ton joli sourire,

Ta force de caractère,petit frère Taureau!

Vole vers l'éternité,bel ange!

 

Je souhaite que jamais on ne t'oublie,

Afin que la mucoviscidose soit un jour vaincue.

Que ta vie,et ta mort,fassent avancer la recherche!

 

                                                             A toi,Grégory Lemarchal,le 13 Mai 2007,

                                                             jour de tes vingt-quatre ans.     

                                                                                                                                                                                                                                                                                    Liste des poèmes                      

 

 

                                                  La vie n'est pas un cadeau

 

Donner la vie est une lourde responsabilité:

Que sait-on de l'avenir de cet enfant,que l'on a tellement désiré?

Sera-t-il heureux?

Réussira-t-il sa vie,et dans la vie?

Sera-t-il en bonne santé?

 

Si jamais il est atteint d'une maladie génétique incurable...

Peut-on infliger cela à son enfant,

Sans se sentir coupable,pour le reste de ses jours?

Les parents souhaitent ce qu'il y a de mieux,pour leurs enfants.

 

A dix-huit ans,après mûres réflexions-très difficiles-j'ai décidé

Que je ne donnerais jamais la vie,à cause de mes séquelles de polio,

Et de mon insuffisance respiratoire.

Comment aurais-je pu imposer cela à mon enfant?

Cela me paraissait trop cruel,je ne m'en sentais pas le droit.

 

Je n'ai pas eu de chance,avec les hommes que j'ai aimés;

Il n'est pas sûr que le père soit resté avec moi,et notre enfant!

Je n'ai pas une assez haute estime de moi,

Pour permettre à quelqu'un de m'aimer,et de rester avec moi!

 

Pourtant,mon médecin m'a dit que j'étais conçue

Pour avoir une famille nombreuse!

Où est la justice?

 

Bien sûr,comme toutes femme,j'ai le regret de ne jamais être maman!

Mon cœur déborde d'amour pour les bambins du monde entier...

Tout simplement,je ne suis pas sur terre pour donner la vie.

 

                                                                          Le 22 Mai 2007

 

 

Le sens de la vie ou la vie a-telle un sens ?

 

Donner un sens à sa vie,

Même lorsque la vie n'a plus de sens,

Croire encore au bonheur,

Lorsque l'on a vécu que des douleurs!

S'accrocher à cette vie,

Même lorsque plus rien ne sourit!

 

Pousser chaque porte,

Espérer l'amour,encore,

Peu importe,

Cela doit bien exister,

Même si ce n'est pas pour l'éternité!

 

Avancer,avancer sur une route chaotique

Et pleine de pièges,

Se relever chaque fois que l'on est tombé!

 

Chaque jour,un autre espoir se lève,

Pour certains,la vie est trop brève,

Pourquoi attendre l'impossible?

Quand plus rien n'est accessible,

 

S'enliser dans une gangue,

Tels les sables mouvants,

Ramper vers la main tendue,

Alors que tout semble perdu!

 

Voir encore une fois le soleil briller,

Avant de s'envoler pour l'éternité!

 

Jeudi 24 Mai 2007 

 

 

                                                  Les voleurs de temps

 

Comme chaque année,au printemps,

Nous passons à l'heure d'été:

Une heure de sommeil nous est volée,

Cela fait deux heures de décalage avec le soleil.

Notre horloge interne en prend un sacré coup!

 

Je me pose la question: à quoi cela sert-il?

Soi-disant,à faire des économies;

Encore faudrait-il le démontrer!

 

En ce moment,il fait encore noir

Jusqu'à huit heures du matin,

Il faut ouvrir la lumière.

Le soir n'en finit pas de tomber;

Pourtant,il faut bien aller se coucher,

Pour être en forme,le lendemain!

 

Les travailleurs ont quitté leur entreprise

Depuis ''belle lurette'',même s'il doit faire jour jusqu'à vingt-trois heures:

Alors,où sont les économies?

 

En revanche,cela perturbe un maximum.

La population ''rame'',du bébé à l'écolier,aux adultes,

Ainsi qu'aux personnes âgées.

Tout le monde est ''en vrac'',et grognon!

 

Alors,je souhaiterais que l'on m'explique:

A quoi cela sert-il?

 

Le dialogue est ouvert: tous à votre blog!

 

                                                            Mardi 27 Mai 2007 

                                                                                                                                                                                                                                                                                  Liste des poèmes

 

 

                                                Le droit de survivre

 

L'allocation compensatrice et la tierce personne ont été supprimées en 2006,sans que rien ne soit prévu pour que les handicapés physiques puissent vivre!

 

Comment peut-on prétendre pouvoir rester chez soi,si on a plus aucun moyen d'assurer son quotidien?

Les auxiliaires de vie ne sont pas prises en charge intégralement: alors,comment fait-on,sans revenu?

 

Souvent,chez les jeunes handicapés,c'est la maman qui assure le rôle de la tierce personne.Elle consacre tout son temps à son enfant,elle ne peut donc pas aller travailler ailleurs.Pour les adultes,c'est souvent le conjoint,qui assure cette tâche.

 

Depuis la création de la maison du handicap (qui a remplacé la COTOREP),cela a multiplié les documents,pour la moindre démarche!

L'état veut gérer les aides,sans que les handicapés ne puissent disposer d'aucune somme d'argent!

 

Pourquoi veut-on faire du handicapé un être complètement assisté,et infantilisé?

Ne peut-on pas nous laisser le droit de gérer notre vie?

 

Il existe peu de structures pour handicapés physiques: beaucoup se retrouvent dans des unités de gériatrie à quarante-huit ans-ou plus jeunes-où il leur est laissé une somme d'argent de poche dérisoire,pour les dépenses personnelles (vêtements,téléphone,etc...)

Que l'on nous accorde,au moins,le droit à la dignité: c'est tout ce qui nous reste,lorsque le handicap est devenu si lourd!

Nous préfèrerions avoir un travail,si cela était possible,au lieu de demander de l'aide,pour tenter de survivre!

 

On se demande souvent si on a le droit d'exister.Pourtant,nous sommes une partie intégrante de la société,et une source d'emploi pour beaucoup: les auxiliaires de vie,les aides ménagères,les aides-soignantes,les infirmières,etc...

Alors,que l'on ne nous dise plus que nous sommes une charge pour le pays!

 

                                                                      Le 17 Juin 2007

 

 

                                                                                       Le temps des vacances !

 

De juin à fin septembre, les gens ne parlent que de vacances!

 

Mais lorsque l’on vit dans une chambre d’hôpital, reliée à une machine pour respirer, 20 heures sur 24, on ne peut plus espérer partir en Vacances !

 

Alors, mon esprit et mes rêves m’emportent, vers des souvenirs de plages, au sable blanc.

Je me promène, le matin, au lever du soleil, avec mon chien Charly !

Le ciel devient rose, orange et mauve, tout est calme, je me laisse bercer par le bruit des vagues, je respire à pleins poumons l’air iodé, je me sens libre, bien dans mes baskets !

 

Un autre jour, je retourne en Italie, où j’ai visité Assises, Naples, Pompéi et Rome, où je fais escale.

Je suis dans le Colisée, je suis seule,  j’ai l’impression d’entendre la Plèbe en liesse, et le rugissement des lions.

 

Je poursuis mon périple, au Vatican : je suis dans la chapelle Sixtine, où je contemple les fresques et les superbes peintures de Michel Ange !

Puis, je me retrouve assise, sur le rebord de la fontaine de Trévise, où je jette une pièce de monnaie dans l’eau, par dessus mon épaule gauche, avec l’espoir de revenir à Rome, un jour !

 

Je revis ces merveilleux souvenirs, avec joie, mais on ne vit pas dans le passé, qui reste présent dans le cœur !

Il est temps de se tourner vers l’avenir !

Mais de quoi sera-t-il fait ?

Aurai-je droit, enfin, à quelques moments de bonheur ?

C’est un mystère, je n’ai pas envie d’ouvrir la boîte de Pandore, j’ai trop peur de ce que je pourrais y découvrir !

 

Le temps des vacances est pour moi impossible, je ne peux voyager que virtuellement!

 

J’ai souvent envie d’ailleurs, où mon cœur serait apaisé, je ne ressentirais plus ce vide qui est en moi, cela me fait si mal !

 Le 3 septembre 2007.

                                                                                                                                                                                                                                                                                          Liste des poèmes

 

                                                     Mission au Brésil

 

J'avance avec beaucoup de difficultés,je rame,mes épaules sont en feu,j'ai les abdominaux tendus,et très douloureux.

 

La barque prend l'eau,j'écope,j'ai déjà les pieds dans l'eau,je n'arrive pas à vider l'embarcation,je m'enfonce!

''Zut,le bouchon a sauté,je ne vais tout de même pas me faire bouffer par les piranhas!''

Je dérive: dans quelle galère me suis-je encore fourrée?

Je suis entraînée vers les rapides!

 

''Bon sang,je ne vais tout de même pas mourir noyée,je suis trop jeune!''

 

Je me rapproche de la berge,je m'accroche in extremis à une branche d'arbre,qui pend au-dessus de l'eau.

Je me hisse.Après plusieurs tentatives,je réussis enfin à grimper sur la berge.

Je m'écroule,ivre de fatigue,j'ai le cœur qui bat à deux cents à l'heure.

 

La barque continue sa course folle,je la vois se disloquer dans les rapides!

 

''J'ai eu chaud!''

Je remercie mon ange gardien,qui,encore une fois,veille sur moi.

 

Je reprends mon souffle.Heureusement,je n'ai pas perdu mon sac à dos dans la bataille.Mon téléphone mobile est intact,dans son étui étanche.J'ai encore le souffle court,après les efforts et la peur auxquels j'ai du faire face.

 

Je saisis mon téléphone pour appeler Cyril,mon meilleur ami.Il est médecin humanitaire,en mission à quelques kilomètres.

 

Ouf!Le réseau passe,je suis sauvée: je me trouve au milieu de nulle part!

 

J'étais partie sur les traces d'anciennes civilisations,sur les rives de l'Orénoque,un bras du fleuve Amazone.

 

Je suis trempée.Je retire mes bottes,je les vide,puis,les remets.

 

En attendant Cyril,je marche le long du fleuve,vers les rapides,qui finissent en cascade de gerbes d'eau irisées!

 

Le ciel devient noir.Un superbe arc-en-ciel apparaît,au pied de la chute d'eau,et prend son envol vers le ciel.

 

La pluie tombe avec force,et ravine le sol,qui se transforme en marécage.J'ai droit à une douche forcée,je ressemble à une serpillère!

 

Je vois le 4X4 de Cyril au bout du chemin;je me mets à courir,je dérape,mes bras font des moulinets.''Zut'',me voilà vautrée dans la boue!Ce n'est pas mon jour de chance,j'aurais mieux fait de rester à la mission.

Soudain,je suis prise d'un fou rire incontrôlé,je n'arrive plus à m'arrêter.Je pleure de rire,j'ai les nerfs qui craquent,après toutes ces émotions!

 

Cyril ne comprend pas ce qui se passe,et se précipite vers moi.

 

Il me dit:

''Lyse,es-tu blessée?''

Je lui fais signe que non,et j'éclate en sanglots,dans ses bras.Les événements ont eu raison de mon équilibre mental!

 

J'ai accompagné Curil dans ce pays,pour faire un reportage sur les anciennes civilisations,je suis journaliste.

 

J'avais besoin de quitter Paris,après une douloureuse épreuve dans ma vie.

 

Le soleil est revenu.Nous arrivons au dispensaire,je vais pouvoir reprendre forme humaine,avant d'aller aider Cyril,en tant que traductrice.

 

La nuit est maintenant tombée,la lune et les étoiles scintillent dans le ciel de velours noir.

Nous sommes tous réunis,pour le repas,autour d'un feu de camp,l'ambiance est joyeuse.Cyril,et d'autres,ont sorti leurs guitares,et nous reprenons en chœur les chansons de Dylan,des Beatles,et d'autres. Cela fait chaud au cœur,ce mélange de cultures.

 

Puis,chacun part se coucher,car demain,la journée sera longue.

                                                                                                                                                Le 17 Septembre 2007

 

 

                                             Vendredi 12 Octobre 2007

 

Cela fait six ans aujourd'hui que je suis rentrée au Lanot.

Ce matin,c'était mon jour annuel de sortie: je dois aller à Carrefour.

J'avais demandé que,pour une fois,on fasse ma toilette en premier.Mais il ne fallait pas que je me fasse d'illusions!On est venu avec dix minutes de retard.Après,il a fallu que je déjeune à toute vitesse,puis que j'aille me laver les dents et le visage sur les chapeaux de roues,idem pour le maquillage.

Puis,il y a eu le pansement de trachéo et les aspirations indispensables.''Bonjour le stress!''

On devait partir à neuf heures trente.On est venu me chercher à huit heures cinquante,j'ai demandé quinze minutes.

Départ à neuf heures dix: une autre sortie était prévue l'après-midi.

Je n'ai pas eu beaucoup de temps pour m'attarder dans les rayons du Carrefour.Je suis un peu déçue: j'aurais aimé pouvoir flâner un peu plus.

C'était pourtant la même équipe que d'habitude.

Depuis quelques temps déjà,l'infirmière a changé,vis-à-vis de moi.Avant,nous parlions chiffons,et d'un tas d'autres choses,maintenant,c'est juste les soins.Cela me rend un peu triste.

Je ne sors qu'une fois par an,j'aurais souhaité qu'elle soit un peu plus

attentive à mes envies.

Camille,notre animatrice,a été sympa,comme d'habitude.Heureusement qu'elle était là!

Cela me demande un gros effort de rester débranchée longtemps.Alors,si j'ai l'impression d'être une corvée,ce n'est pas la peine: j'aime autant rester dans ma chambre,et regarder mes catalogues.

C'est tout ce que j'avais à dire.

                                                                       

                                                                                                                                                                                                                                                                                          Liste des poèmes

 

                                             Le labyrinthe de la vie

 

Vivre sa vie à crédit,

Rien n'est jamais acquis:

 

Les intérêts sont exorbitants,

Il faut toujours payer le prix fort.

 

Donner,toujours,et encore,

Et n'avoir rien en retour...

 

Pas la peine d'attendre l'impossible:

Ai-je le doit à un peu de bonheur?

Ce n'est pas pour moi,j'en ai bien peur!

 

Jouer sa vie,comme une partie de poker,

Sans être sûre d'avoir les bonnes cartes en main!

 

Pourquoi faut-il en ''baver'',jusqu'à la mort?

L'être humain n'est pas programmé pour l'éternité.

 

On finit toujours par perdre tous ceux que l'on aime,

On se retrouve,seul,le cœur en morceaux!

 

La vie est un compte à rebours,

La mort est au bout,sans détour!

 

Mon âme erre dans les méandres

Du labyrinthe de ma vie...

                                                                     Le 20 Octobre 2007

 

 

 

                                                The show must go on

 

Ce soir,Lylie,la femme clown,est bien triste,

Elle se sent bien seule...

 

Sa meilleure amie,son double,

Sa confidente,est partie rejoindre les étoiles!

Son âme s'est envolée vers un autre monde,

Pour une vie parallèle.

Elle est partie sur un trapèze doré,

Dans un dernier halo de lumière,

Avec discrétion,comme l'avait été sa vie...

 

Cette amitié sans faille

Avait duré trente trois ans de complicité!

 

Lylie est anéantie.

Des larmes,comme des perles de cristal,

Roulent sur ses joues encore fardées.

 

La représentation venait de se terminer,

Lorsque son mobile avait vibré,

Porteur de cette épouvantable nouvelle!

 

Lylie regardait,hébétée,autour d'elle,

Elle se disait que ce n'était pas possible.

La souffrance la terrassa!

 

Demain sera un autre jour...

Elle sera de nouveau sur la piste,

Sans rien laisser paraître de son chagrin,

Sous son masque de joie!

 

The show must go on...

                                                                     Lundi 5 Novembre 2007

                                                                                                                                                                                                                                                                            Liste des poèmes

 

 

                                                       Ton absence

 

Depuis quelques mois,je redoutais ta disparition,

Cela me rendait malade!

Pourtant,je savais ta fin proche,et inéluctable.

Il me fallait l'accepter...

 

Heureusement pour toi,tu étais arrivée au bout de ta route,

Où nos chemins devaient se séparer.

Tu as vécu avec courage,dévouement,et résignation.

 

Aujourd'hui,je me souviens de nos rendez-vous téléphoniques,

Tous les jours,à quatorze heures.

Nous échangions nos peines,nos peurs,nos galères,et nos joies...

 

Mais,désormais mon téléphone est muet,pour toujours!

Ma chambre me semble plus vide,sans ta présence vocale.

J'ai souvent la gorge serrée,

Mais je pense que tu n'aurais pas voulu que je sombre.

Alors,pour toi,je me motive,et je fais face!

 

Tu me disais que j'avais encore beaucoup de choses

A réaliser,et à découvrir.

C'est vrai,je le sais,

Mais ton absence me fait mal!

Je suis si seule,et désemparée.

Il me faudra longtemps,

Pour que la souffrance s'estompe un peu.

 

Le temps viendra,où je pourrai me souvenir

De toi,sans avoir les larmes aux yeux.

 

Tu brilles,quelque part,dans la voie lactée.

Petite étoile,tu es là,

Pour éclairer ma nuit!

                                                                           Le mardi 13 Novembre 2007

 

 

                                                   Les temps changent

 

Il y a quelques années,lorsque je regardais un catalogue,je pouvais me permettre d'acheter ce qui me faisait plaisir,sans trop compter.

Maintenant,je regarde et je compte,sans pouvoir rien acheter!

 

Je sais,je ne suis pas à plaindre!Beaucoup de gens n'ont même pas de quoi manger,et se loger!

Peut-être me direz-vous: ''vous êtes logée (plutôt bien),et soignée!''

C'est vrai,mais cela ne remplit pas une vie.Je le dis sans amertume.

Je suis encore assez jeune pour avoir des rêves,et des envies.

Je suis passionnée pour le bricolage en tout genre,cela m'aide à vivre,et à m'épanouir.

Mais voilà: les fournitures sont de plus en plus onéreuses,depuis le passage à l'euro.Cela n'a pas arrangé les choses!

J'ai une Maman généreuse qui m'aide,dans la limite de ses possibilités.

 

A-t-on pensé à une revalorisation de l'argent de poche des personnes handicapées physiques,et adultes?

Je suis simplement une femme comme les autres,pas seulement une femme sur roulettes,avec un piercing dans la gorge pour respirer!

J'existe un peu par mes dessins,mes bijoux,la broderie,etc...

J'ai la chance de pouvoir faire deux expo-ventes par an.

J'ai un fan club qui apprécie les textes que j'écris.

Je n'ai pas la prétention d'être un écrivain: pour moi,c'est un exutoire,une façon de faire sortir mes peurs,mes angoisses,et mes joies.C'est important,pour mon mental!


Si j'avais un peu plus d'argent,je pourrais gâter ceux que j'aime,et faire du bien,autour de moi!

Mais voilà,la vie n'est pas simple,on ne peut pas tout avoir!                    

                                                                                                           Le 14 novembre 2007

 

     Adieu,Jeannine...

 

Tu étais mon double,ma meilleure amie,nous étions polio toutes les deux!

Notre première rencontre remonte à Août 1974,lors du voyage de la route d'Italie: trente-trois ans d'amitié sans faille!

Depuis ce jour,notre complicité a grandi,et ne s'est jamais affaiblie.

Je suis au Lanot depuis six ans,il n'y a pas eu un jour sans que nous nous parlions au téléphone.Nous partagions nos peines et nos joies!

 

Au cours de ces dernières années,ta santé s'était considérablement dégradée.

Tu as fait face,avec courage et résignation,à toute cette souffrance physique et morale!

Il t'en a fallu de l'énergie,mais au fil du temps,tu as épuisé tes dernières forces.

Mardi 30 Octobre 2007,lorsque nous nous sommes parlées pour la dernière fois,tu m'as fait part de ta très grande fatigue,de ton épuisement.

Tu m'as dit aussi que lorsque tu buvais,tu avais l'impression d'étouffer!

 

La veille,tu m'avais confié avoir gardé la lumière la nuit,sans pouvoir dormir!

Ce dernier mardi,ta voix était étrange,lorsque nous nous sommes quittées.J'ai eu l'impression que c'était un adieu!

Tu évoquais souvent ta mort,ces derniers temps.Cela me faisait très mal,mais il me fallait accepter l'évidence.

Tu venais de finir la préparation de tes funérailles,le 29 0ctobre,cela te tenait à cœur.

Ton départ me brise le cœur,la séparation est très dure.Ton téléphone est désormais muet pour toujours,il faut que j'apprenne à vivre sans toi!

Je suis heureuse que tu sois enfin libérée de cette vie cruelle et injuste,tu es restée avec moi,jusqu'au bout de tes forces.Merci!

 

Nous ne t'oublierons jamais,tes amis de France et du Portugal!

Douce Colombe,tu t'es envolée à l'aube du 31 Octobre,vers des contrées plus clémentes.

Tu es allée rejoindre tous ceux que tu aimais,et Loïc,dix-neuf ans,disparu un mois plus tôt,dont tu n'avais pas supporté la mort si injuste!

 

Adieu,petite Mère courage,je sais que tu veilles sur moi!

 

                                                                           Novembre (?) 2007

                                                                                                                                                                                                                                                                                                  Liste des poèmes  

 

                                               Et pourtant c'est vrai

 

-Mardi 8 Janvier2008 au matin:

jour de la prise de sang,pour la glycémie (hémoglobine glyquée).

Il n'est pas facile de me piquer,car j'ai les veines abîmées par le temps,et les bilans sanguins répétitifs,depuis 1958.

Il m'a fallu attendre le résultat,toute la journée,et,en prime,l'ordinateur s'est planté.

-Mercredi 9 Janvier au matin: toujours rien!

A midi,l'infirmière a téléphoné au labo,on lui a répondu froidement que la glycémie ne serait faite que vendredi: le sang a le temps de tourner!

Le résultat risque de ne pas être très net!

-Pendant ce temps,je me mets ''la rate au court-bouillon'',je suis très en colère.De qui se moque-t-on?On a le temps de mourir cent fois!

Pourquoi ne pas reporter le résultat au mois prochain?

Heureusement que ma vie n'en dépend pas.

-C'est sûr que le résultat ne changera pas grand-chose:il faudra que je passe à l'insuline.Je me suis faite à l'idée que mon état s'était aggravé.

Mais,en attendant,BONJOUR L'ANGOISSE,ET LE STRESS!

Cela me donne envie de pleurer!

Merci de votre compréhension.

 

 

                                                      Galère et prise de tête

 

Jeudi 10 Janvier 2008:

dans l'après-midi,Anne,une infirmière,me dit que les résultats de la glycémie sont à 6,9,comme au mois de Novembre;cela m'a paru bizarre.

Le soir,le docteur est venu me voir.Il m'a dit que,pour l'instant,je n'aurais pas d'insuline.Cela m'a rassurée.

Vendredi 11,à huit heures quinze,le matin:

visite du docteur et de l'infirmière Adélie.Le docteur est venu s'excuser,car ce n'était pas le bon résultat!En fait,j'ai 7,7!Cela change tout,car il faut me faire de l'insuline,c'est ce que je redoutais.

Me voilà ,de nouveau,en pleine galère.

Anne,l'infirmière,ne s'est pas excusée.Elle m'a juste dit:

''Je n'avais pas la bonne date''!

Le taux de glycémie a monté à cause de l'allergie à l' antibiotique ''Pyostacine'',que l'on m'a donné le 7 Décembre.Cela m'a provoqué une forte fièvre,et de l'urticaire géant sur tout le corps.J'étais déjà allergique à ce produit en 2005,après la prise de deux comprimés.Cela n'avait pas été inscrit dans mon dossier!

Cette fois,c'est après une prise de quatre comprimés que j'ai ressenti les dégâts: le pancréas n'a pas aimé.

Personne ne se rend compte de ma souffrance.J'ai l'air de traverser les épreuves sans bobos,mais je me sens bien seule.J'aurais besoin de réconfort,d'une épaule pour pleurer!

On me dit:''vous êtes courageuse et battante,vous allez surmonter cette épreuve''.

Ça  c'est sûr: j'ai l'instinct de survie très développé!Mais cela ne m'empêche pas de dire que c'est injuste,et que j'en ai ras le bol!

Au début 2007,j'avais des hémorragies à cause du fibrome.En Avril,on m'a donné de la Progéstérone.Je n'ai plus d'hémmorragies,plus de règles,non plus.Je ne me sens pas mieux!

La ménopause a été provoquée,cela n'a pas arrangé le diabète.

Le 30 Octobre,j'ai perdu ma meilleure amie,Jeannine,après trente-trois ans d'amitié sans faille.Son absence me fait si mal!

J'aimerais,de temps en temps,ne pas payer pour les erreurs des autres,et vivre en paix!

J'en ai plus qu'assez de la maladie,j'ai assez souffert depuis 1958: j'avais cinq ans...

Merci de m'avoir lue!

                                                                                                                                                                                                                                                                                           Liste des poèmes

 

 

                                                          Cap sur la santé

 

Petit Pancréas,tu es caché derrière l'estomac.

Tu es bien fatigué,à force de travailler,

Pour assimiler toutes les substances chimiques

Que l'on te fait ingurgiter,depuis quarante-neuf ans de polio!

Dis,tu en as vu défiler,des médicaments de toutes sortes!

 

Aujourd'hui,tu ne peux plus assumer seul ton job:

Il te faut ta dose d'insuline de synthèse par  jour,

Pour t'aider dans ta tâche.

 

Maintenant,c'est à moi de te protéger,et d'éviter

De te demander de travailler au-delà de tes forces.

 

Ta déficience ''m'a fichu un sérieux coup au moral''.

Cela fait très mal,mais je dois me faire à cette idée.

La dégringolade n'est malheureusement pas finie:

Le diabète sera déséquilibré à chaque infection,

Et aussi,avec l'usure du temps.

 

Pourtant,nous avons encore

Une longue route à faire ensemble.

Alors,ménageons-nous!

Plus de goûter,sinon,tu te rebiffes,

Et tu fais la grève!

 

Il faut toujours que tu te fasses remarquer:

Tu veux faire ta révolution!

Mais nous ne sommes plus en Mai 1968,

Alors,du calme!Je ne veux pas te brutaliser,

Et faire grimper le glucose en flèche:

''Bonjour les dégâts''!

 

Mon objectif est le cap sur la santé.

 

                                                                    Le 6 Février 2008

 

 

                                           Dis,c'est quand le bonheur

 

Maman me répète souvent:

''J'en ai assez,de cette vie!Je n'attends plus rien,je n'ai que des problèmes!''

Sans être méchante,Maman,tu exagères: tu te noies dans un verre d'eau!

Je fais tout mon possible pour t'aider,pour te simplifier la vie: je suis toujours là,pour toi!

Je sais que tu n'es plus très jeune,et que tu es souvent perdue.Je sais que ta vie n'a jamais été idyllique,et que tu as toujours été présente.Mais ne joues plus la carte du chantage affectif: je ne suis coupable de rien!

Moi,je me débats toute seule,avec tous mes problèmes: la polio,la rechute de polio en 1992,la trachéo (pour la deuxième fois),puis,l'arrêt cardiaque,quinze jours après la trachèo!Et,maintenant,l'aggravation de mon diabète (après dix ans de comprimés),avec la dépendance à l'insuline: fini,les goûters,et les moindres écarts alimentaires.Je trouve cela injuste,et frustrant.Moi qui aime les les bonnes choses,je ne peux m'en délecter que virtuellement!Bientôt,il ne me restera plus rien,même plus le droit d'apprécier les bons petits plats.

Plus je suis stressée,plus le taux de glucose monte!

Il faut que j'assume tout,sans me plaindre.Je dois me reconstruire,en permanence.Je ne suis pas un puzzle,tout de même!Je vais finir par perdre toutes mes pièces,si cela continue!

Il m'arrive d'être complètement découragée: je me réveille le matin,avec l'envie de pleurer.C'est dur!C'est encore pire depuis la mort de ma meilleure amie,Jeannine: je me sens encore plus seule!

Cette année,je n'ai même pas les moyens de payer mes cotisations: alors,pas question de me faire plaisir dans un catalogue de bricolage.

Je me demande vraiment ce que ''je fiche'' dans cette vie,où je me sens étrangère.J'ai du rater la bonne porte,ou me tromper d'histoire!

Je sers à quoi?Je compte pour qui?

Je ne suis pas dépressive,mais seulement lucide.

S'il me reste vingt ans à vivre,ce sera toujours un combat: cela me fait peur!

Dis,MAMAN,C'EST QUAND,LE BONHEUR?

 

                                                                 Le 17 Février 2008

                                                                                                                                                                                                                                                                                        Liste des poèmes

 

 

                                                      Méditations

 

Personne n'est éternel.

Voilà pourquoi il ne faut pas attendre

Le départ de ceux qui nous sont chers,

Pour leur dire: ''je t'aime''.

 

Il y a tellement de belles rencontres à faire,

De supers moments à partager,

De joies et de peines à goûter!

 

C'est vrai,la vie est courte.

Il faut savoir savourer chaque moment,

Sans trop se poser de questions.

 

Apprendre à rire,à partager,

Pour donner un sens à sa vie!

 

Prendre le temps de s'arrêter,

Pour ne pas passer à côté des belles choses.

 

En fait,c'est peut-être cela,le Bonheur?

 

Pouvoir un moment éloigner ses peurs,

Se sentir exister pour quelqu'un,ou quelque chose:

Se dire que sa vie n'est pas complètement inutile!

 

Pourquoi j'écris cela?Sûrement,pour me rassurer.

Depuis toujours,je manque de confiance en moi,

J'ai toujours peur de blesser quelqu'un,

De ne pas être à la hauteur de ce que l'on me demande!

 

Je ne possède pas la science infuse,j'apprends tous les jours.

Je n'ai pas la prétention d'être supérieure,ni parfaite:

J'espère m'améliorer,et progresser jusqu'à ma mort!

 

                                                                         Le 23 Février 2008

                                                                                                                                                                      

 

                                                                                         La guerrière !                                                                                        

 

La guerrière !

 

Je suis une guerrière de l’impossible!

Une combattante de tous les instants!

 

Je me bats depuis 50 ans de Polio,

Pour conserver ma santé,

Mais la bataille est inégale,

Je m’épuise, et je ne gagne pas souvent!

 

Je combats aussi ceux,

Qui me mettent des bâtons dans les roues!

Ou ceux, qui me jettent des peaux de bananes,

Pour me faire trébucher et tomber!

 

Il m’arrive souvent de mordre la poussière,

Mais je ne baisserai pas les bras,

Même si la vie et les gens sont souvent cruels!

 

Pas la peine de s’apitoyer sur soi,

Cela ne sert à rien!

 

J’ai encore beaucoup de choses à réaliser,

Je sais que la route sera tortueuse, et difficile!

Mais je suis une combattante de l’impossible!

Alors, ce n’est pas le moment de se laisser abattre,

Et de baisser sa garde,

J’ai été programmée pour la vie,quoi qu’il arrive!!!

 

Le 29 février 2008

                                                                                                                                                                                                                                                                                        Liste des poèmes

 

 

                                                                                 Hommage aux anciens!

 

Hommage aux anciens!

Avec l’âge, le temps n’a plus d’importance!

Un jour de plus ou de moins!

 

Les souvenirs s’effacent ou s’emmêlent,

On perd la notion des événements,

Et des jours qui passent!

 

On a déjà perdu beaucoup d’êtres chers,

Et presque toute sa famille!

 

Que peut-on attendre de cette vie qui nous reste?

La dépendance est arrivée,

Avec beaucoup de souffrances et de regrets,

Il faut maintenant faire ses besoins dans des couches,

C’est humiliant!

 

La vue et l’audition se sont altérées,

On est de plus en plus isolés,

Pourtant, nous avons encore tant de choses

A raconter, sur ce que nous avons vécu!

Nous sommes comme un livre d’histoire,

Mais voilà, intéressons-nous encore les jeunes générations?

Elles pensent souvent que nous radotons,

Car nous ressassons les mêmes événements!

 

Demain, nous ne serons plus là!

Qui se souviendra de nous?

Une vie est riche, longue, et pourtant si courte!

La fin est proche, il n’est plus l’heure d’avoir des regrets!

 

J’ai 54 ans, je vis au milieu de personnes très âgées,

Elles sont réellement attachantes!

Je souhaitais leur rendre hommage,

Et témoigner sur leur vie

Et leur ressenti, face aux diverses dépendances

Dues à leur grand âge!

Je suis touchée par leur histoire!

 

Le 2 mars 2008 jour de la fête des Grand-Mères!                                                                                                                                                                                             Liste des poèmes

 

 

                               Bel inconnu! 

Bel inconnu!

 

Qui es-tu, bel inconnu,

Que j’ai croisé au détour d’une rue?

 

A ta vue, mon cœur s’est emballé,

Je me suis sentie transportée!

 

Cette sensation fugace n'est pas restée,

Nos yeux se sont fixés,

Le temps s’est figé,

Oubliés, les peurs et les chagrins!

 

Pendant ce court moment,

Arrêtés, les tourments!

 

Ton sourire m’a illuminée!

 

Puis, la vie a repris son cours,

Dans mon âme,

Ton visage persiste pour toujours!

 

J’ai repris le même chemin, très souvent,

Mais tu n'es jamais revenu!

 

Peut-être ai-je rêvé?

J’ai tellement soif d’être aimée,

Que je t’ai sûrement inventé!

 

 Le 14 mars 2008

 

 

              Nuit d'été! 

 

Nuit d'été,magique et nostalgique!

 

La lune brille,

Une étoile filante passe,

Je fais un vœu!

 

Le ciel de velours noir est piqueté d'étoiles,

Pareilles à des diamants!

 

Les roses libèrent leur parfum,

Dans la brise venue de la mer!

 

Sur le port,

Quelques bateaux sont bercés,

Par le doux clapotis des vagues mourantes!

 

Au loin,un hibou fait entendre sa voix,

Comme un signe de ralliement!

 

Les insectes dansent dans le halo des réverbères!

 

Le jardin est encore endormi,

Dans l'aube naissante!

 

La rosée pare les fleurs,

De perles de cristal!

 

Le ciel s'embrase,

Dans une débauche de rose,d'orange et de mauve!

 

Le soleil,astre de feu,

S'élève avec grâce dans le ciel d'azur!

 

La journée sera belle!

                                                                  Le 22 Mars 2008                                               

                                                                  Anniversaire de naissance de mon Père

                                                                                                                                                                                                                                                                               Liste des poèmes

 

 

                                                                      Au pied de l’Arc en Ciel !                                                            

 

 

Ce soir,un superbe arc-en-ciel est apparu,

Le spectre était lumineux,

Il semblait sorti du pied du grand chêne!

Le soleil,taquin,jouait au travers

D'un rideau de gouttelettes de pluie!

 

J'ai couru pour atteindre le pied de l'arc-en-ciel,

J'avais entendu dire que la fortune se trouvait

A la base de ce phénomène enchanté,et un peu surnaturel!

J'ai couru,couru,j'ai cru que mon cœur allait exploser,

J'étais très essoufflée,mais,lorsque je suis arrivée,

L'arc-en-ciel s'était évaporé!

 

Je me suis assise contre le chêne centenaire,

J'ai respiré l'air parfumé et humide

Qui montait de la terre,

Je me suis apaisée,et,heureuse,

Je ne faisais plus qu'un avec le tronc

De cet arbre magnifique,symbole de la vie,

J'étais enfin en paix avec moi-même!

Je suis restée là très longtemps,

A écouter les oiseaux et les insectes,

Dans le soir tombant!

J'étais en communion avec la nature,

Si précieuse à mes yeux!

La lune est apparue dans le ciel, sombre, de la nuit,

Une petite brise fraîche s'est levée,

''Zut,mon jean est trempé,j'ai les fesses au frais'',

Je suis rentrée!

 

Cela m'a fait réfléchir:la fortune,

C'est le perpétuel renouvellement de la nature,

Avec les saisons,les multitudes de couleurs,

Et les diversités des espèces animalières!

C'est aussi le partage de l'amitié,la découverte des autres!

C'est pour moi,la plus grande richesse!

Lorsque je vois autant de souffrances dans le monde,

Je me demande:peut-on encore espérer voir l'amour germer

Dans le cœur des hommes? 

                                                                               Dimanche 30 Mars 2008

 

 

                                                        Joyeux anniversaire

 

On m'a demandé ce que j'aimerais manger.

Ma réponse est:rien!Car je sais que le moindre écart alimentaire fait du mal à mon pancréas,qui est fatigué.

Alors,je n'ai pas envie de jouer avec le feu,je ne suis pas masochiste.

Pourtant,j'aime les bonnes choses,comme la tarte aux fraises ou les madeleines,et bien d'autres mets,encore!

Cette année,je ne fêterai pas mon anniversaire avec mes amies,car il n'est pas question de manger entre les repas.Au début,cela m'a fait beaucoup de peine (je n'ai jamais fait d'excès tous les jours).

Mais c'est comme cela: dans la vie,il faut faire des choix!

Le mieux,c'est ma santé: j'ai eu trop de mal à être comme je suis aujourd'hui,pour avoir envie de faire des bêtises avec un goûter qui ne me fera même pas plaisir,puisque je sais que mon organisme ne peut pas l'assimiler.

Autre chose: pour que la glycémie soit à peu près normale,il faut sortir de table avec la faim!

Encore une chose qui m'agace: je ne perds pas de poids,même si je fais attention à tout ce que je mange.Alors,ce n'est pas le moment de faire n'importe quoi!

Je ferai d'autres choses avec mes amies,ce sera tout aussi agréable,et cela ne mettra pas ma santé en péril.

Bien sûr,cela me fait très mal,de ne plus pouvoir manger ce dont j'ai envie.

Je suis une passionnée de cuisine et de gastronomie,j'aime inventer des recettes: ce sera pour les autres!

J'ai le temps de réfléchir sur ma vie,et sur les choses qui me révoltent,je n'ai pas le pouvoir de réécrire mon histoire,ni celui d'effacer mes souffrances...

J'essaye seulement de réaliser ma vie le mieux possible,en étant à l'écoute des autres.

J'aime partager les bons moments!

       

                                                                    Vendredi 4 Avril 2008

                                                                                                                                                                                                                                                                                            Liste des poèmes

 

 

                                                  Hier est déjà si loin

 

C'était une valse lente,

Son souvenir me hante.

Je dansais dans tes bras,

Mais aujourd'hui,tu n'es plus là.

 

Nous étions dans ce magnifique jardin de Vienne,

Près du kiosque,nous nous sommes embrassés,

Pour autant que je m'en souvienne...

Les années ont passé!

 

Mais je n'ai rien oublié,ni nos étreintes,ni nos baisers passionnés,

Les promenades au bord du fleuve,qui m'ont fait oublier les épreuves.

 

Les soirées féériques,dans le palais du Grand Duc,

Où nous avions été invités!

La salle était toute illuminée,

Les lustres en cristal étincelaient de mille feux,

Projetant des diamants de lumière sur les peintures.

 

Je me prenais pour Sissi,et toi pour François-Joseph!

Nous étions les étoiles de ces fêtes,en ce début 1900!

J'avais gagné un concours,avec la robe que j'avais crée.

Je la portais,ce soir-là!

Nous avions valsé toute la nuit,étroitement enlacés.

 

Je me nommais Flore,et toi Alexandre.

Tu étais émigré Russe,et moi,une petite Viennoise.

Je travaillais comme petite main,

Dans une maison de couture renommée.

Je rêvais de devenir styliste.

 

Je me remémore notre dernier jour ensemble,

Où je t'ai fait visiter ma ville en calèche.

J'ai beaucoup ri et pleuré,je savais qu'un tel bonheur ne pouvait durer!

Le temps semblait arrêté.

 

Nous sommes rentrés,je t'ai invité dans ma chambre.

A l'époque,cela ne se faisait pas!

Nous nous sommes aimés jusqu'au petit jour,nous avons savouré

Chaque instant de notre amour!

 

Au matin,la police est venue te chercher,

Tu étais un Prince,accusé de conspiration!

Je t'ai cherché,je ne t'ai jamais retrouvé!

Une petite fille est née de notre amour,

Je l'ai nommée Alexia,en souvenir de toi.

 

J'ai appris,bien plus tard,que tu avais été fusillé!

 

Aujourd'hui,je suis grand-mère,et arrière grand-mère!

J'ai réussi ma vie,j'ai été une grande styliste,et un mannequin célèbre!

 

Je me suis mariée,j'ai eu un fils,Rodolphe.

Mes enfants ont une vie brillante,et agréable.

Mes petits-enfants commencent une vie intéressante,

Sur la longue route de l'existence.

 

J'ai été très heureuse!

 

J'ai quatre-vingt-dix-neuf ans,demain,je serai partie,sans regret!

J'ai bien profité de la vie.

 

Je te retrouverai!

 

C'était une valse lente,

Et son souvenir me hante...

                                                             Dimanche 6 Avril 2008

 

 

 

            Le phénomène!

 

Le phénomène! 

La Lysiane est un spécimen en voie de disparition!

Elle est montée sur des roulettes et se déplace à la vitesse du vent

 

Elle est du type femelle, aux cheveux blancs et aux yeux verts,

Elle essaie toujours de se mettre en valeur,

Car elle déteste son physique!

 

Douée «d’une certaine intelligence»(!),

Elle peut réfléchir et dialoguer,

Si on s’arrête pour lui parler, et s’intéresser à elle!

 

Mais voilà, la Lysiane est mal dans sa vie, et dans son cœur!

Le handicap physique lui bouffe l’existence!

Elle se demande ce qu’elle fait dans cette vie?

Et pourquoi elle est là?

 

Elle se sent profondément inutile et très seule!

 

Pourtant, elle se bat pour survivre!

Elle a choisi la vie,

Alors, elle n’a pas le droit de se plaindre!

 

Elle serre les dents, et continue à sourire!

 

Le combat continue, vers la quête de l’inutile!!!

 

Le mardi 10 juin 2008                                                                                                                                       

 

                                                                                                                                                                                                                                                                                         Liste des poèmes

 

                                                                                   Les ailes du temps

 

Je vole sur les ailes du temps,

Telle une amazone,

Perdue dans les méandres de la vie,

Mais les combats inhumains

Meurtrissent cruellement,

Mon cœur et ma chair!

 

Le handicap respiratoire me vampirise!

Par moments, j'erre,

Telle un zombie entre deux mondes!

 

Je tends la main,

Vers la lumière,

Il faut que je sorte enfin des ténèbres,

Que le soleil me réchauffe,

Et que je respire l'air pur,

Que cette sensation d'étouffer me quitte!

 

Je veux revivre et vivre,

Même si je ne peux arrêter le temps

Et la vie qui passe!

 

Le mercredi 11 Juin 2008

 

 

                                               Morte de trouille

 

Depuis le 21 Janvier 2008,j'ai une injection d'insuline Novomix 30,douze unités,le soir.

Mon pancréas est fatigué.

J'ai un diabète de type 2,qui a commencé après un empoisonnement au Lasilix retard,que l'on m'a donné de 1990 à 1998!

Je sais que le diabète est une maladie grave et insidieuse qui fait des ravages à l'intérieur.

Je ne me suis jamais sentie mal.

Mais je suis ''morte de trouille'',car j'ai peur de perdre le peu d'autonomie qui me reste,en particulier la vue!

Les comprimés de Novonorm sont réduits progressivement,j'avoue que cela me déstabilise un peu!

Je fais très attention à mon alimentation,je ne m'accorde que très rarement des petits plaisirs.

Bien sûr,je fais confiance aux docteurs qui me suivent.

Je me fais l'effet d'être comme une anorexique avec sa balance: moi,c'est avec l'appareil qui contrôle la glycémie,je deviens obsédée par les résultats.

J'ai aussi des difficultés respiratoires depuis le 5 Mai,date anniversaire de ma Polio;cinquante ans,ce n'est pas rien.

Cela a d'abord commencé par de l'allergie,puis,maintenant,c'est à cause de la pluie qui tombe depuis deux mois,l'air est saturé d'humidité.Ce qui fait que je passe mon temps à m'aspirer,et je ne peux pas rester débranchée longtemps.

Pourtant,je me bouste pour sortir de ma chambre.

J'ai l'impression de me noyer par l'intérieur,et de ne vivre que dans la maladie!

 

                                                                        Le 17 Juin 2008

 

 

                                                                            Le temps des vacances!!!

 

Le temps des vacances!!! 

Le temps des vacances est revenu!

Les médias nous souhaitent

«Bonnes vacances» à tour de bras!

Les gens que je côtoie ne parlent que de vacances,

Cela devient presque indécent!

Je n’ai rien contre ceux qui peuvent profiter de la vie!

Mais ont-ils pensé aux personnes

Clouées dans une chambre d’hôpital?

Lorsque le soleil tape trop fort,

La consigne est de fermer les volets,

Pour garder la fraîcheur,

Ce qui fait que je me retrouve dans le noir,

Les trois quarts de la journée, «c’est gai»!

Je ne suis pas un ours, je n’ai pas envie d’hiberner!

J’ai bien du mal à bricoler,

Je finis par m’ennuyer et je broie du noir!

Pour moi les vacances sont finies depuis 1987,

Je le dis sans amertume, ni regret!

J’ai visité de très belles régions,

J’ai de somptueux souvenirs:

Des côtes Normandes, Bretonnes, de Vendée,

De Loire-Atlantique, des Landes, de la côte Basque,

Des Pyrénées Orientales, du Vaucluse, et, pour finir, le Var!

J’ai même pu faire des ballades en mer,

( Je n’avais même pas le mal de mer )!

Pour finir, un voyage de dix-sept jours en Italie!

Pas si mal, non?

Maintenant, il m’est impossible de voyager, je suis reliée

A une machine pour respirer 20h sur 24h!

Lorsque je fais une sortie, c’est au centre commercial, tout

Près du Lanot où je vis, ( c’est un exploit, je reste débranchée

Trois heures; c’est fatigant, mais je prends sur moi )!

En plus, mes finances sont limitées, une fois payées mes factures,

Il ne me reste plus rien, pas de quoi faire des folies!

C’est frustrant, bien sûr il y a pire, des gens qui n’ont pas de quoi

Manger, ni se loger, ( je l’ai déjà dit dans un autre texte )!

Mais le malheur des uns ne fait pas le bonheur des autres! 

Le 2 juillet 2008                                                                                                                                                                                                                   

                                                                                                                                                                                                                                                                                         Liste des poèmes

 

 

                          Avoir la positive attitude

                                                                         

Avoir la positive attitude!

 

Avoir la positive attitude,

C’est se foutre de tout,

Des gens qui nous entourent,

Et de la vie en général!!

 

La vie n’est pas un conte de fée!

C’est facile aux autres de dire:

Il ne faut pas avoir les idées noires,

Il faut positiver!

 

Lorsque l’on en «prend plein la tronche»,

A longueur de temps,

Il faut toujours encaisser,

Et faire bonne figure!

 

Mais que savent-ils de ma vie,

Tous ces conseilleurs?

Je suis seule à me battre!

Je dis: RAS LE BOL!

 

Malgré tout, j’apprécie mes amis,

Et les bons moments de bonheur,

Que m’apporte cette chienne de vie!

 

La souffrance, je connais,

Qu’elle soit physique ou mentale,

J’en mange des bonnes louches,

Tous les jours, et ce n’est pas bon pour le diabète!

 

Il n’est pas facile de garder la zen attitude,

En toute circonstance! 

 Dimanche 20 juillet 2008 à 23h30

 

                                                   Je n'ai pas la cote

 

Depuis quelques temps,je sens l'hostilité du personnel envers moi,je ne sais pas pourquoi.

Mardi 9 Septembre 2008,la poubelle aux excréments a été installée devant ma porte,sur le mur d'en face.

C'est très agréable de respirer les mauvaises odeurs.C'est encore plus pénible au moment des repas,cela donne envie de vomir.

J'en ai parlé à l'infirmière,Jeanine.Elle m'a répondu qu'à partir de maintenant,ça resterait là.C'est super!On est dans un lieu de vie,tout de même!

C'est agréable,pour les visiteurs.

Chez vous,vous mangez avec les odeurs des WC?

De plus,ce soir,10 Septembre,on ne m'a donné qu'une tranche de pain,au lieu de trois,on ne m'avait encore jamais fait ça!

C'est à cause des rats,comme chaque année.

Je suis dans ce service depuis 2003,et je n'ai jamais attiré de rongeurs!

Le peu de pain qu'on me donne est mangé en une heure.Bien souvent,je mange le pain à la place des aliments que je n'aime pas.Je suis diabétique,et le pain m'est utile,dans l'équilibre du diabète!

Je suis très déçue d'être prise pour une gamine.

Les émotions et les contrariétés n'arrangent pas mes glycémies.J'avoue qu'en ce moment,ce n'est vraiment pas la joie!Je regrette d'être en vie!

On parle de maltraitances: c'est facile de se sentir fort,lorsqu'on a tous les pouvoirs!

Que cherche-t-on à faire?A me rendre malade?Ou à me faire partir pour le cimetière?C'est le seul endroit où j'aurai la paix.

Je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit,et,ce matin,ma glycémie est haute.

 

                                                                          10 Septembre 2008

                                                                                                                                                                                                                                                                                  Liste des poèmes

 

                                                   Ma prière

 

Mon Dieu,je vous en prie,

Aidez-moi à pardonner

A ceux qui tentent de me démolir!

 

Donnez-moi la force de faire face

A tous mes problèmes,

 

A rester digne et combative

Dans les épreuves,

A ne pas montrer ma peine

Lorsque l'on me blesse,

 

A ne pas avoir de haine

Et d'agressivité,envers les autres!

Je sais que l'on ne peut

Etre aimé et apprécié de tous.

 

Aidez-moi à ne plus en vouloir

A ceux qui prodiguent maladroitement

Des conseils,sans connaître,ni avoir,

Toutes les données.

 

Donnez-moi le courage de continuer

La route,à vos côtés!

Je suis votre enfant,je n'ai pas la prétention

D'être quelqu'un d'important:

Je ne suis qu'une poussière d'étoile...

                                                                     Le 13 Septembre 2008

 

 

                                                                                    La Découverte  

 

 Aujourd'hui16 Novembre2008,14 heures 45,

Après plus de cinquante ans,

je viens de me rendre compte que je souffre d'un manque de stabilité de mon environnement et de la peur du rejet.

J'ai fait cette découverte en parlant avec quelqu'un;cela m'a fait un sacré choc et m'a fait un coup dans le plexus.

J'ai eu la polio à l'âge de cinq ans;depuis tout ce temps,je me sens déracinée!

C'est pour cela que j'ai besoin de m'entourer de beaucoup de choses;cela ressemble à un fouillis pour les autres,mais,pour moi,c'est vital de me créer un ''chez moi'',où que j'aille.

J'ai tellement subi de brimades et de méchanceté!

J'avais aux environs de sept ans,une infirmière trouvait que j'avais trop de jouets et de livres,elle avait fait le vide dans mon placard,et tout distribué aux autres.

Je n'ai jamais compris pourquoi mes parents n'ont rien dit,surtout Maman,car Papa ne venait pas souvent me voir.

Je crois qu'il ne supportait pas que ''sa petite princesse''soit malade et ait perdu sa beauté;j'étais devenue squelettique comme les enfants du Tiers-monde!

Après,mon Père a été très absent;je n'ai eu que Maman.

Mon frère n'a pas été gâté ni heureux;il était seul!

Il y a eu beaucoup trop d'épisodes douloureux et traumatisants.

Cela a fait de moi une écorchée vive,et quelqu'un d'une timidité maladive,sans confiance en moi.

J'ai mis beaucoup de temps à devenir ce que je suis aujourd'hui;cela n'a pas été facile d'être une femme active et responsable avec l'envie de combattre.

Mais,lorsque l'on me blesse,toutes ces souffrances que j'ai enfouies ressurgissent. Je ne suis pas guérie;j'ai mal,même si je m'abrite derrière une carapace.

Toit au fond de moi,je suis toujours cette enfant malmenée par la vie,qui ne sait pas très bien où est sa place!

Si on touche à mon univers,cela me déstabilise.

J'ai mis plus de cinquante ans pour me rendre compte du mal dont je souffrais.                                    

                                                                                                                                                                                                                                                                                         Liste des poèmes

 

                                                Le départ de Marie-Françoise

 

Aujourd'hui,le départ de Marie-Françoise pour la maison de retraite ,''Le Hameau'',est officiel: ce sera pour le début 2009.

Cela m'a rendue très triste,car c'est la seule personne de mon âge (elle a cinquante-trois ans,et moi cinquante-cinq).

Je me suis attachée à elle,depuis sept ans.

La surveillante est venue me voir ce jour.Je lui ai fait part de ma tristesse et de mes doutes,pour le bienfait de cette décision.

Elle n'a pas été très aimable avec moi,et m'a dit que cela ne me regardait pas,et que cela serait mieux pour Marie-Françoise.Cela reste à prouver,car,côté médical,ce n'est pas la même chose,et,en plus,si on n'avait pas besoin de sa chambre,elle serait restée dans le service!

Cela fait plus de dix ans qu'elle est en long séjour,et c'est seulement maintenant que la décision est prise,j'avoue que j'ai du mal à comprendre!

Bientôt,il n'y aura plus de place pour nous,les jeunes.Même si notre pathologie nécessite cette structure,il n'y en a plus que pour la dégénérescence mentale.Ce n'est pas juste!

Le Hameau est un vrai labyrinthe,on ne voit jamais personne dans les couloirs,et,côté activité,il n'y en a pas plus qu'ici!

La surveillante et les infirmières ont bien changé.Il n'y a plus le côté humain!Maintenant,c'est la rentabilité qui prime.C'est tout!

 

                                                                     Vendredi 5 Décembre 2008

 

  

                                 Marie-Françoise petite sœur de Misère

 

Marie- Françoise a été victime d'un accident de la route,il y a plus de dix ans.Elle a eu un traumatisme crânien et une hémiplégie,elle ne s'exprime que par petits cris.

Dans l'accident,elle a perdu son mari et l'enfant qu'elle portait!

Aujourd'hui,on veut la transférer dans la maison de retraite,parce que l'on a besoin de sa chambre!

Qui se soucie du ressenti de Marie-Françoise?Personne!

On lui joue la carte du miroir aux alouettes,en ne lui montrant que le bon côté des choses.Mais son handicap est très lourd,elle fait des crises d'épilepsie.

Ne va-t-elle pas être encore plus isolée,vu la disposition des lieux: on ne voit jamais personne dans les couloirs de la maison de retraite.

Elle va se retrouver perdue,et déracinée.

C'est facile de la manipuler,elle n'a presque plus de famille: deux nièces,qui ne sont pas dans la région,donc,personne pour veiller sur elle!

Je trouve cela ignoble et cruel,c'est mon cœur de femme et de mère,qui est indigné!

Marie-Françoise est mon amie,et ma petite sœur de misère.Malgré ses difficultés pour s'exprimer,je la comprends,je ne souhaite pas qu'elle décline.

Cela me fait beaucoup de peine de voir à quel point nous ne sommes rien!

 

                                                                      Dimanche 7 Décembre 2008

                                                                                                                                                                                                                                                                                               Liste des poèmes

 

Invitation au voyage

 

Viens,je t'invite dans mon rêve...

 

Toi qui as tout perdu,

Toi qui vis dans la rue,

Toi qui as froid et faim,

Toi qui ne sais pas,ce soir,

Si tu seras vivant demain,

 

Viens avec moi,

Dans mon île virtuelle!

 

Je ne peux plus voyager,

Je suis reliée à une machine pour respirer.

Je peux encore rêver,

C'est ma plus grande richesse.

 

Je t'invite à une partie de photo sous-marine,

Dans le lagon aux eaux turquoises,cristallines,

Pour découvrir la faune et la flore.

 

Je te ferai découvrir

La cascade arc-en-ciel irisée.

Tu pourras plonger dans l'immense vasque émeraude.

Tu connaîtras la grotte,

Le rideau derrière l'écume diamantine,

Qui se cache au milieu de la forêt.

Tu admireras les oiseaux,et les fleurs multicolores.

 

Tu seras mon Vendredi,et moi,Lilye la sauvage!

 

Je t'apprendrai à cuisiner

Le poisson,les patates douces,

Et tous les mets exotiques de ce petit paradis.

 

Tu n'auras plus jamais faim,ni froid!

Ce soir,tu ne dormiras pas dans la rue,

Recouvert de journaux et de cartons,

Cela te donnera l'illusion d'avoir chaud,

Malgré tes pieds et te mains engourdis,qui te font si mal!

 

Tu dormiras dans la plus belle chambre

De mon bungalow,avec une moustiquaire.

La lune brillera de son voile d'argent,

Elle viendra éclairer tes rêves

D'une lueur apaisante,et reconstructrice.

 

Au petit matin,le soleil viendra te caresser

Comme un ami,et t'accompagnera

Tout au long de la journée,

Pour de longues balades

Sur le rivage,les pieds dans l'eau.

 

Je ferai un bout de route avec toi,

En respirant à pleins poumons l'air iodé,

Dans le vent des alizés.

 

Je te dédie ce voyage virtuel,

Toi qui es dans la rue,

Toi qui as tout perdu,même ta dignité,

Toi qui n'es plus rien,

Toi qui te crois oublié

Dans ce monde cruel,et inhumain!

Que tu sois bardé de diplômes,ou ouvrier,

Cela ne change rien!

Mais,si tu gardes l'espoir,toi qui es tombé si bas,

Tu as encore le droit de rêver à des lendemains meilleurs.

Ne refuse pas la main tendue,

Car,avec un peu de volonté et de détermination,

Tu peux espérer renouer avec ta famille,et tes enfants.

Tu retrouveras un travail qui te redonnera une identité,

Tu as une place dans la société!

Bien sûr,certains resteront sur le bord de la route,par choix,

Ou parce qu'ils n'auront plus la force,ni l'envie,de se battre!

A chacun sa vie,et son rêve!

                                                                    1er Janvier 2009

 

 

                                                                                Les mots

 

Les mots me viennent,ou ne viennent pas!

Ils sont là pour exprimer

Mes colères,mes peines, et mes joies!

 

Je les écris pour toi, qui me liras!

Pour que tu comprennes,

Que parfois,en moi,la révolte gronde,

Cela m'incite à combattre,

Pour les causes auxquelles je crois!

 

La vie et les gens me déçoivent,

Je me demande bien pourquoi?

Car,si j'étais plus sage,et plus raisonnable,

Je prendrais ce qui vient,

Et je n'attendrais rien!

 

Mais voilà,je ne suis qu'un être humain,

Avec une sensibilité à fleur de peau!

Le malheur des autres me touche!

 

Peut-être que tu diras,

''Mais elle est complètement givrée,cette nana'',

Avec ses doutes et ses incertitudes!

 

Pourquoi,parfois,les mots peuvent-ils faire si mal?

 

Ces quelques mots sont pour toi!

 

Les mots sont faits pour voler de bouche en bouche!

 

Mais chut,mes lèvres sont fermées,car je suis si fatiguée,

Les mots se sont envolés,l'inspiration m'a désertée,

Je le dis sans amertume,la vie est ainsi faite,

Avec ses victoires et ses défaites!

 

Et toi,qu'as-tu à me dire?

Alors,à une autre fois!

                                                                             Le 23 Janvier 2009            

                                                                                                                                                                                                                                                                                                  Liste des poèmes

 

                                                       Interrogations

 

Plus je médite sur le sens de la vie,

Plus je me dis que,pour certains,

La vie n'a pas de sens.

 

Pourquoi des enfants sont-ils frappés par la maladie?

Pourquoi souffrent-ils,et meurent-ils,

Sans rien connaître de la vie,à part la douleur?

Ils sont innocents,alors, POURQUOI ?

 

Pourquoi de plus en plus de gens essayent de survivre,

Ils meurent de froid et de faim

Dans la rue,trop souvent?

Nous sommes pourtant dans un pays ''riche'!

 

Pourquoi tant de familles ont-elles à peine

De quoi faire,et sont-elles surendettées?

A quoi cela sert-il de travailler toute une vie,

Pour arriver à l'âge de la retraite

Au seuil de la pauvreté?

D'autres dépensent sans compter,sans avoir d'états d'âme

Pour ceux qui n'ont rien,c'est comme ça...

 

D'autres sabotent leur santé,avec la drogue

Et les excès en tout genre.

Ont-ils seulement pensé à ceux qui sont dans les hôpitaux,

Qui luttent contre la maladie et qui espèrent,avec utopie,

Guérir un jour?

 

Il y a aussi l'absurdité des guerres,

Pour s'approprier les richesses du sol,

Comme le pétrole,et les divers minerais:

Des milliers d'humains sont sacrifiés!

Une vie de plus ou de moins,quelle importance?

 

Peut-on encore être bien dans sa peau,

Lorsque l'on a commis des actes abominables?

Peut-on encore se regarder dans la glace,sans avoir honte?

Pourquoi tant de misère,de cruauté,et d'injustices?

La terre et les hommes sont malades,

Rien ne tourne rond,cela me rend très triste.

 

                                                                                Le 13 février 2009

 

 

                                                La tragi-comédie

 

Je suis actrice de la tragi-comédie de la vie.

Chaque jour,je joue ma vie à qui perd gagne...

Sous mon maquillage,mon cœur pleure des larmes de sang!

 

Par moments,des vagues de douleurs et de souffrances

Remontent à la surface,et me terrassent!

 

Je suis au bord du gouffre.

Je m'agrippe,et je glisse

Vers le fond,

Lorsqu'une main amicale me hisse vers le haut!

 

Je reprends peu à peu confiance en moi,

Pour un temps,

Jusqu'à ce que la prochaine lame de fond m'entraîne!

 

Quelques rayons de soleil viennent éclairer mes jours:

Ce sont les visites de Maman avec Paddy,

De mes amies,ou le téléphone.

Cela me donne la force de me battre,

Et me permet de continuer le combat,

Face à la maladie,et le handicap très lourd!

 

J'aime par-dessus tout cette vie de combat!

                        

                                                              17 Février 2009

                                                                                                                                                                                                                                                                                        Liste des poèmes

 

 

                                                 Juste un peu de silence

 

Donnez-moi juste un peu de silence...

 

Je ne souhaite plus entendre

Les cris et les râles,désincarnés,

Des personnes qui m'entourent.

Ils perdent,peu à peu,la raison.

Cela me déchire le cœur!

 

Je voudrais pouvoir calmer-et vider-

Ma tête,qui pense à la vitesse du son.

 

Je souhaite juste entendre

Le chant mélodieux des oiseaux,

Ecouter la douce musique cristalline d'une source

Nichée au fond des bois,

Entendre le bruissement du vent dans les feuillages.

 

J'aimerais pouvoir me ressourcer

Dans un havre de paix,

Lorsque je vais mal,et que tout m'abandonne.

 

Il me faudrait pouvoir

Apaiser ma tête,et mes souffrances!

 

Je pourrais m'endormir sur le lit violet

Des jacinthes sauvages,

Dans le soir tombant.

 

Je respirerai le parfum suave de ces fleurs,

Qui me ramèneront au plus profond

De mes souvenirs d'enfance,

Dans le petit bois de l'hôpital de Garches,

Où j'allais avec Maman,au printemps,

Lorsque ma santé le permettait...                            

                                                                        Le 22 Mars 2009

 

 

 

                                                    Au fil de l'eau

Au fil de l'eau,

Je traîne mes galères,

Ma peine,et mes ennuis.

 

Le rivage s'éloigne,

Au rythme de ma vie chaotique,et barbare!

J'ai du mal à redresser la barre

Pour tenir le cap,et lutter contre les flots.

 

Par moments,j'ai l'impression de sombrer,

Ma barque est malmenée.

 

Puis,d'un seul coup,les nuages

Laissent filtrer le soleil,et le ciel bleu:

Je reprends goût à la vie!

 

Sur la berge,l'herbe est vert tendre,

Les forsythias et les primevères sont en fleurs:

Le printemps arrive,comme un renouveau,

Il sera plein de surprises,bonnes,ou mauvaises;

Je verrai bien,il n'est pas tant question de se lamenter,

Avec ce qui pourrait arriver,

Que de vivre au jour le jour,

Sans avoir la crainte du lendemain.

 

Vivre seulement ,et savourer,le présent,

C'est un peu cela,le bonheur:

Garder l'envie,au fond du cœur!

 

                                                                  Le 3 Avril 2009             

                                                                                                                                                                                                                                                                                                    Liste des poèmes

 

                                        Construire sa vie sur des sables mouvants

 

Construire sa vie sur des sables mouvants:

A la naissance,on n'est rien!

Peu à peu,on construit sa vie,

En essayant de devenir quelqu'un de bien...

 

Avoir du respect pour les autres,

C'est une valeur essentielle,à mes yeux.

 

Se construire,pierre après pierre,

Comme on bâtit une cathédrale,

Sans jamais oublier que l'être humain

Ne fait qu'un bref passage sur terre.

 

Savoir rester humble,être là pour les autres:

Chacun est investi d'une mission,

Je m'efforce de la remplir de mon mieux!

 

Les épreuves de la vie sont souvent dures

Et cruelles,mais je n'ai jamais baissé les bras

Même si,souvent,je suis révoltée,et triste!

 

J'ai choisi cette deuxième chance de vivre en 1992.

Le combat est dur,

Il m'apporte beaucoup de souffrances,et de larmes...

Et quelques joies!

 

Je reste debout,solitaire,dans la tempête.

 

                                                Lundi 6 Avril 2009,ce soir à 23 heures

 

 

                                                          Créateur tout-puissant

 

Créateur tout-puissant,

 

Accordez-moi le pouvoir d'arrêter le temps,juste un petit moment...

Pour que je puisse savourer encore un peu la présence de ceux que j'aime,et qui me sont chers!

Le temps du départ est proche...

Mais,j'ai encore tellement de choses à leur dire: combien ils comptent,dans ma petite vie,et sont importants.

Je les aime,au plus profond de mon être!

Je sais que personne n'est là pour l'éternité:mais,une fois qu'ils auront traversé le miroir,je serai encore plus seule.

Les épreuves ne m'ont pas épargnée,ni les deuils sur ma route.J'ai grandi!

Je suis impuissante,face à tant de cruauté.

Demain,et pour toujours,je sais que mes chers disparus m'accompagneront,tout au long de ma vie.Pourtant,la souffrance sera toujours là: elle sera ma compagne;chaque jour,je serai confrontée à ce sentiment de perte,qui me fait si mal.

Un matin-ou un soir-j'aurai la chance,peut-être,de les retrouver.

 

Créateur tout-puissant,

 

Apprenez-moi à pardonner à cette vie sans pitié,et aux personnes qui ne m'ont pas fait de cadeau!

Apportez-moi la sérénité et la paix,dans mon âme,afin que je puisse accomplir la mission qui m'a été confiée.

Donnez-moi la force de ma battre,pour les causes auxquelles je crois!

 

                                                                                 Dimanche 17 Mai 2009

 

 

                                                    Une vie s'en va

 

Demain,vous ne serez plus là,

Votre place,dans mon cœur,restera vide...

Presque huit ans!...dans notre micro-société

Faite de joies,et de souffrances partagées.

 

Vous étiez pour moi un ami,

Un personnage si attachant!

 

Votre fin de vie a été cruelle,

Et tellement injuste...

 

Vous voilà libéré.

 

Je souhaite que,derrière le miroir,

Vous trouviez enfin le bonheur,et l'apaisement.

Ceux qui sont partis avant vous

Vous accueilleront,avec Amour!

 

Adieu,Monsieur Delos,petit Père courage,

Reposez en paix,vous l'avez bien mérité.

 

                                                             Mardi 7 Avril 2009

                                                                                                                                                                                                                                                                                                  Liste des poèmes

 

 

                                             Juste un peu d'autonomie

 

Lorsque j'ai écrit le texte ''La Découverte'',le 16 Novembre 2008,sur l'instabilité de mon environnement,je ne pensais pas qu'il deviendrait si vite d'actualité!

Le 11 Juin dernier,j'ai appris que je devais déménager dans le bâtiment neuf-au deuxième étage-en Janvier 2010,car les rez-de-chaussée seront transformés en statut ''maison de retraite'',avec moins de personnel.

Comme ma santé nécessite un statut long séjour,je n'ai pas le choix,malheureusement!

Je vais ainsi perdre le peu d'autonomie qu'il me reste,car,au deuxième,je ne pourrai pas me servir de l'ascenseur seule (je ne peux pas lever les bras),et cela me fera beaucoup trop loin pour aller poster mon courrier,et recharger mon téléphone.J'aurai deux bâtiments à traverser,cela sera impossible les jours où je respire mal (je dois rester branchée)!

C'est pareil pour mes deux expos par an,je ne sais pas si j'aurai de l'aide.

Je vais être plus isolée,et tributaire du bon vouloir des autres!

Cela fera six ans,le 9 Septembre,que j'étais dans ce bâtiment!

Ma chambre donnait sur un jardin,je pouvais ouvrir la fenêtre,cela me donnait l'illusion d'être dans la nature,car je ne peux pas sortir (je suis allergique aux pollens).

J'avais le plaisir de voir les oiseaux,et les chevaux!

Je me sentais chez moi,dans le petit monde que je m'étais créé,je m'y sentais bien.

Mais,encore une fois,tout mon petit monde s'écroule,je me sens déracinée!

Où est le côté humain,dans tout cela?

C'est juste une question de gros sous!J'ai l'impression de n'être qu'un pion,que l'on déplace au gré de la fantaisie des dirigeants qui sont dans leur bureau,et non sur le terrain!

Je suis révoltée,en colère,et déprimée,tout mon univers s'écroule,et on me dit:''gardez le moral''!

Je me dépasse chaque jour,peu de personnes peuvent comprendre cela!

En ce moment,je suis un peu déstabilisée,il me faut un peu de temps pour digérer.Comme d'habitude,je vais rebondir,et m'adapter!

Je revendique juste un peu de Liberté,j'ai besoin de prouver aux autres que je suis une femme comme les autres,avec des désirs et des envies;je suis tout simplement vivante,même si je suis en fauteuil roulant,avec une trachéotomie pour respirer.

J'aime la vie,avec ses coups tordus,et ses petites joies!

Ce n'est pas toujours facile,mais je fais de mon mieux!

 

                                                           Le samedi 4 Juillet 2009

 

 

                                                  La reconstruction

 

Depuis l'enfance-à l'âge de cinq ans,la polio-

J'essaye de me reconstruire.

Beaucoup de gens m'ont dit

Que je n'arriverais jamais à rien,

Avec mon handicap,et ma dyslexie!

 

Je leur dis merci,car ils m'ont donné

La rage de vaincre,et de me dépasser!

C'est une lutte permanente,

Pour survivre avec des coups tordus,et des peaux de bananes.

Souvent,je suis découragée,et déçue

Par cette vie qui me malmène.

Pourtant,tel un petit soldat,

Je continue à avancer

Dans cette jungle,tumultueuse et hostile.

Le soleil n'est pas souvent au bout de la route!

 

Je dépense beaucoup d'énergie

Pour rien,ou pas grand-chose...

La souffrance physique et mentale

Me rattrape,et me fait tomber.

Je me relève tant bien que mal,

Avec l'énergie du désespoir!

 

Je suis toujours vivante...

Je me demande bien pour qui,et pour quoi?

Je me sens trop souvent inutile,et pas à ma place.

 

Je ne demande pas grand-chose,pourtant:

Juste de pouvoir vivre dans un petit coin tranquille,

Pour rêver,et pratiquer mes travaux manuels,

Qui sont un des buts de ma vie.

 

Je suis si fatiguée,je voudrais m'étendre,

Et m'endormir à jamais.

                                                     (Je ne suis pas déprimée,mais seulement lucide).

                                                                                        Le samedi 11 Juillet 2009 

                                                                                                                                                                                                                                                                                        Haut de page

                                                                                   

                                           

V. COMPLEMENTS 

 

1.     Lettres de Lysiane Leclere à Henri Charcosset 

2.    

3.      

4.    

5.    

6.      

7.    

8.      

9.    

                                                                                                                                                                                                                                                                                Liste des poèmes

 

 2.    Les mails de Juliet pour prendre contact avec Lysiane, les 6-7 janvier 2009  

 

Mail de Juliet Haas  à Lysiane Leclere, au travers de Henri  Charcosset, 6 Janvier 2009

Chère Lysiane,

 

Je suis tombée par hasard sur ce site où j'ai découvert des histoires passionnantes,et où je vous ai découverte.Vous avez un talent littéraire indéniable,et je serais très heureuse de vous lire à nouveau.Je vous encourage vivement à continuer,ce que vous faites probablement?

  J'aime beaucoup votre sensibilité rêveuse et très imagée.De plus,j'apprécie votre sens de l'humour,qui fait de vous un personnage pétillant.

  Je vous imagine coquette et jolie,et,si vous détestez votre apparence,cela n'a rien d'étonnant: c'est le lot de la plupart des gens.Même les plus grandes beautés,masculines ou féminines,ne supportent pas leur reflet dans le miroir.Ce trait de votre personnalité ne m'inquiète pas du tout,d'autant qu'il y a toujours chez vous cet humour qui vous permet de vous moquer gentiment de vous-même,et c'est fort charmant.

  Le poème sur le bel inconnu est d'une qualité littéraire rare,et certaines de vos phrases sont dignes des plus grands poètes.Je ne crois donc sincèrement pas que votre combat soit celui de l'inutile.Rien n'est plus beau que l'art,et vous êtes une artiste.

  Giacomo Leopardi a écrit tous ses poèmes enfermé dans sa chambre,son état de santé précaire ne lui permettant pas de sortir.Alors,tous les espoirs sont permis.

  J'espère ne pas vous avoir importunée,en prenant la liberté de vous écrire,et je vous souhaite une merveilleuse année,pleine de poésie.

   Cordialement,                                     Juliet

 

 

 Réponse de Henri Charcosset  7 janvier 2009

 

bonjour,

 

je vais envoyer par La Poste copie de votre mail à Lysiane Leclère, avec qui je n'ai pas eu de contact depuis la mise sur site de sa dernière contribution; j'ai beaucoup d'estime pour son chemin de vie, contribution à nous imprégner positivement pour la conduite de notre propre vie! j'ai invité Lysiane à publier de nouveau d'ici l'été 2009,

 

à bientôt peut-être,  et en tout cas merci pour votre mail à destination de Lysiane .....et tous mes vœux pour 2009.        

                                                           Liste des poèmes

 

 

 

Mail de Juliet à Henri du 7 janvier 2009

 

Cher Monsieur,

Je suis tombée sur votre site-très intéressant-tout à fait par hasard,et les histoires que j'y ai lues sont des témoignages fort émouvants.

  Je vous remercie de m'inviter à écrire sur votre site,ce que je ferai peut-être,un jour.

  En fait,le mail que j'ai envoyé à Lysiane lui est déstiné personnellement,et je suis plus fascinée par son art que par son chemin de vie.En effet,Lysiane a un karma très compliqué et assez difficile,et il est certain qu'elle peut aider beaucoup de gens par son exemple.

  Mais c'est plus sa personnalité propre que je trouve fascinante,que les épreuves qu'elle traverse.

  Ce n'est pas parce que l'on a des épreuves que l'on est -hélas-forcément remarquable.

  Il y a des gens que les épreuves difficiles rendent aigris et méchants,et cela n'augmente en rien leur sensibilité,ou leur intelligence.

  Lysiane est une femme extraordinaire par nature,et,quoi qu'elle puisse vivre,elle sera toujours la même.Les difficultés la rendent peut-être encore plus sensible,et lui donnent sûrement une philosophie de vie et une spiritualité encore plus intense.Mais,à la base,cette personne est une artiste,et elle a un don évident pour l'écriture,ce qui n'est pas donné à tout le monde.C'est son caractère et sa façon de voir les choses qui rendent en fait son chemin de vie intéressant.Son intelligence me paraît fort vive,et je pense qu'il doit être enrichissant de parler avec elle,quel que soit le sujet.

  Je ne tiens pas particulièrement à publier la lettre que je lui ai écrite,car elle lui est destinée.Si Lysiane veut la publier,elle peut le faire,mais je ne me  permettrai pas de le faire à sa place..

  Je suis très étonnée que Lysiane n'ait pas d'ordinateur à elle,car je suis persuadée qu'elle pourrait nouer des contacts intéressants,et se faire mieux connaître.D'autre part,ce serait pour elle une excellente distraction,vu que,apparemment,son horizon a l'air d'être assez limité,ce qui paraît la contrarier,car cela ne lui correspond pas,vu sa soif de vivre et de découvrir.Nous pourrions peut-être l'aider à en acquérir un,qu'en pensez-vous?

  Je vous remercie infiniment de m'avoir répondu,et de faire parvenir mon mail à Lysiane. Dans l'attente de vous lire,je vous prie,cher Monsieur, de bien vouloir agréer l'expression de mes sentiments les meilleurs,

 

                 Juliet Haas

 

Etc. dans les nombreux échanges ultérieurs entre Juliet et Henri      

 

 Liste des poèmes

 

 

      3.  Souvenirs,  témoignages, mots, des uns, des autres

 

Henri Charcosset, 26 octobre 2009

 

   Né en 1936, polio généralisée en 1953, deux ans passés au Centre de rééducation de Garches, pour soins plus études. Voir à partir de  CLIC l’influence déterminante qu’a eue cette expérience sur mon chemin de vie.

Rappelons que Lysiane Leclere , née en 1953, polio en 1958, a passé pour sa part 18 ans « à Garches » (1958-1976).

Comme anciens de « Garches », nous sommes souvent abonnés à la Revue trimestrielle Le Point Carré, dont la raison est d’être par des handicapés, pour d’autres handicapés. C’est la notion de partage, d’expériences, entre plus anciens et plus nouveaux handicapés.

 

J’ai donc repéré dans le Point Carré Lysiane, pour avoir un beau volume d’insertion sociale  active, rapport à son handicap physique, en tout cas apparent.

Pour lui marquer mon estime et ma considération, je lui ai écrit pour lui proposer d’intervenir sur mon site, comme auteure d’articles incluant de ses poèmes.

Notre collaboration s’est déroulée sans chaleur particulière, mais sans aucun  problème, implicitement basée qu’elle était, sur un souci d’efficience. Paralysés, nous étions l’un et l’autre ; on ne peut pas se permettre, dans ces conditions, de gaspiller trop de ses forces ;  toujours aller à l’essentiel, au but qu’on s’est fixé !

 

Noter que tous les textes de Lysiane sont datés, parfois à la minute près. J’y vois un signe de l’importance que donnait Lysiane à sa vie, à tout instant de cette vie. Elle était bien placée pour ce faire. Partie trop tôt, à 56 ans, elle aurait pu le faire dès ses 5 ans, au moment de sa sévère attaque de polio. Un oncle à moi en était mort en moins d’une semaine en 1949, à l’âge de 29 ans ! Moi aussi, j’aurais pu « y rester », à mes 17 ans.

On mesure la chance que La Vie nous a faite, ces jours où le virus polio nous torturait la moelle épinière, en nous laissant possibilité de vivre nos vies !  J’ai le ressenti que Lysiane, ayant sens de l’importance de sa vie, souhaitait,  consciemment ou non, nous aider à en pérenniser les éléments clé.  

      

Inutile de dire que le mail de Juliet Haas du 6 janvier 2009 va rester dans les souvenirs les plus forts de ma « carrière associative » !

Je souhaite à l’initiative de Juliet tout le succès que Lysiane et Juliet, associées, méritent !

 

Liste des poèmes

 

°°°°°°°°

 

 Juliet Haas dans un mail adressé à Henri Charcosset, 15 mai 2010

 

Quant à notre chère Lysiane,je continue,et je suis un peu triste de me rendre compte que,finalement,j'aurai bientôt fini,que la petite fontaine va se tarir,à tout jamais...

Quel désastre,sa disparition!Dire qu'elle aurait pu écrire des merveilles,encore,pendant des années...Mais le sort en a voulu autrement,et nous sommes privés du génie de cette magnifique artiste,et de la gentillesse de cette femme unique.

Je t'avoue que cela m'est très,très pénible.

J'aurais tant aimé aller la voir,la serrer dans mes bras,l'embrasser,la regarder dans ses beaux yeux bleus,et lui dire que je l'aime.

J'aurais tant aimé parler de poésie avec elle,et de tant d'autres choses,encore.

C'est affreux,de se retrouver amputé des êtres qui vous sont chers,et si importants.

C'est une sensation que Lysiane connaissait bien,elle aussi: ça la traumatisait complètement,de perdre ceux qu'elle aimait. 

Les êtres de valeur sont si rares,si précieux.Pourquoi faut-il qu'ils nous soient arrachés?C'est la vie,bien sûr,mais c'est si cruel!

Lysiane était si jeune,elle avait encore tant de choses à nous dire,tant de paroles réconfortantes à nous donner.J'aurais aimé,moi aussi,la réconforter,en lui donnant mon amour,en écoutant ses peines,en l'encourageant dans son art,son écriture,sa peinture,son artisanat.

J'aurais tant aimé,aussi,rire avec elle.

J'aurais tant aimé lui acheter plusieurs de ses oeuvres,d'autant que j'adore le genre d'objets qu'elle faisait.

J'aurais tant aimé aller lui faire une visite surprise,de temps en temps,et aller à ses vernissages.

La vie est trop injuste.

 

Liste des poèmes

 

°°°°°°°

 

Juliet Haas dans un mail adressé à Henri Charcosset, 20 juin 2010

 

C'est grâce à ma sensibilité artisitique que Lysiane m'a accrochée à ce point.

…… Donc,si je suis tombée sur les poèmes de Lysiane,par le plus grand des hasards,et que j'ai pu les apprécier à leur juste valeur,ce n'est peut-être finalement pas ''par hasard''.

C'est peut-être une force qui vient d'on ne sait où,que beaucoup appellent Dieu,qui m'a fait trouver ces poèmes,et,par là même,qui a fait de nous deux des amis inséparables!

N'as-tu pas remarqué que notre mode de pensée est très différent?Cela veut dire que cette force (Dieu)nous a mis en contact pour que l'on puisse s'enrichir mutuellement de ce qui nous manque,à l'un et à l'autre,et que l'on puisse réfléchir d'une façon plus approfondie sur le sens de nos existences.

Donc,il n'y a rien à regretter,sinon à remercier cette force,et à remercier Lysiane,de nous avoir fait nous rencontrer.

Je tape les poèmes à mon rythme,car,moins le cahier de poèmes est épais,et

plus j'approche de ''la fin'',perspective pénible,car,après,il y aura,soit un trou noir,soit une lumière,c'est à dire une représentation ''physique''de la mort,à travers la mort de Lysiane.C'est pourquoi j'appréhende ce moment,et je tente de l'apprivoiser,pour mieux l'accepter.

Lorsque j'aurai fini de taper les poèmes,j'aurai apprivoisé la mort.

 

Liste des poèmes