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Le webmestre.
PAGE D’ACCUEIL : CLIC AUTEURS, TITRES DE TOUS ARTICLES CLIC
SYNTHESE
GENERALE: CLIC
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
10
septembre 2010.
Nous approchons de la fin de cette recherche
approfondie ; nous entrons sur site , aussi dans ce Recueil,
l’article :
Trente cinq ans d’ amitié avec Lysiane
Leclere (1953-2009), en avant-propos au Recueil de ses poèmes. Point de
vue sur le bien vieillir en situation de handicap
Zoé
Chovet et Madeleine Lathoud, Juliet Haas et Henri Charcosset
RECUEIL
DES POEMES DE LYSIANE LECLERE
(1953-2009)
Juliet HAAS, assistée par Henri CHARCOSSET
Final, en tout cas ce 04
Novembre 2010? Nous avons pu établir que l’activité poétique de
Lysiane a débuté en 2002, et pu rassembler
autant dire tous les poèmes qu’elle a édités à partir de juin 2003.
Il est dès lors
temps d’entrer sur site un Echange entre
Juliet Haas, pièce maîtresse de cette réalisation, et moi-même :
Haas Juliet et Charcosset Henri(2010), Echanges
sur l’activité poétique de 2002 à 2009 de Lysiane Leclère (1953-2009) :
Tandis
qu’en avant propos au fascicule, écrite
à la suite des contacts que sa réalisation nous a amenés, on se doit de citer la
contribution de Zoé Chauvet et Madeleine Lathoud :
Chovet
Zoé, Lathoud Madeleine, Haas Juliet, et Henri
Charcosset(2010), Trente cinq ans d’amitié avec Lysiane Leclère (1953-2009), en
avant-propos au Recueil de ses poèmes. Point de vue sur le bien vieillir en
situation de handicap
Nous aimerions publier aussi, une série d’avis, réflexions, questions de lectrices et lecteurs de ce
Recueil des poèmes de Lysiéne Leclère. Ne manquez pas d’écrire à Juliet Haas!
Henri
Charcosset, ce 03
novembre 2010
°°°°°°°°
Mot d’introduction de Henri Charcosset,
webmestre, henri.charcosset@neuf.fr
J’avais
invité Lysiane à publier un article par an, sur mon site.
Les deux
premiers, parus en 2007 et 2008, sont accessibles à CLIC et à CLIC. La préparation du troisième était
largement engagée, lorsque Lysiane nous a quittés ; il est paru à CLIC
LE PLAN SUIVANT EST ADOPTE
PROVISOIREMENT :
I. Je
me présente, par Juliet Haas
II.
Lysiane
nous donne des aperçus de sa vie
III. Photos et distinctions de Lysiane
IV. Poèmes ( En voie d’ ajouter d’autres textes)
V. Compléments
1. Lettres adressées
par Lysiane à Henri CLIC
2. Les mails de Juliet pour prendre contact
avec Lysiane, les 6-8 janvier 2009, CLIC
3. Souvenirs, témoignages, mots, des
uns, des autres, CLIC
I. I.
JE ME PRESENTE, par Juliet Haas
Je m'appelle Juliet Haas.Je
suis pianiste concertiste internationale,mais j'ai mis fin à ma carrière
publique en 1989.Depuis trois ans,je me consacre à la danse classique.
J'ai écrit mon
autobiographie,sous forme de prose poétique.
Je me consacre
actuellement,sur la demande de Henri Charcosset, à la biographie de mes animaux
domestiques,à travers ma relation avec eux,cela,depuis ma petite enfance. Mes
premiers articles parus sur ce sujet sont accessibles à CLIC
, CLIC, CLIC .
Un soir de début janvier
2009,en surfant sur Internet, j'ai découvert,par hasard,le site de Henri
Charcosset.
J'ai tout de suite été
attirée par la rubrique « 'Histoires de vies », CLIC.
C'est ainsi que j'ai
découvert Lysiane Leclère,qui est à mes yeux,de toute évidence,un écrivain de
très grand talent.
Ses poèmes et ses textes
sont déchirants de vérité,de sensibilité,de beauté.
Lysiane met courageusement
son âme à nu,elle crie sa douleur,ou son bonheur,avec la même sincérité
désarmante.
Voici son oeuvre,hélas
achevée top tôt,par son décès subit,et inattendu,ce 18 août 2009.
Je cherche à
rassembler tous ses écrits,et tente de trouver de nouvelles pièces,afin de
compléter la matière que nous possédons déjà. Je remercie particulièrement
Maria Bachelet-Noury pour le travail qu'elle effectue.
L'intensité des poèmes et
textes est telle,qu'ils nous renvoient au plus profond de l'essence de notre
propre existence,de son absurdité,authentiquement vaine,mais habitée par
l'espérance,et l'amour.
Ils nous donnent les clés
du pourquoi,du comment,de notre place,si infime,et si paradoxalement
importante,dans cet univers,dont nous sommes les enfants,vers lequel nous
retournerons,tout entièrement,le jour de notre délivrance.
Ils nous renvoient le
reflet secret de la pureté de notre âme.
II. LYSIANE
NOUS DONNE DES APERÇUS DE SA VIE
Haut de page
Lysiane pouvait écrire de sa main….. et
ses poèmes sont entrés sur ce site avec son plein accord !
Comme en attestent des
courriers de Lysiane, reçus par Henri Charcosset, à voir à CLIC
11/02/09. Lysiane dit avoir
été très touchée par la lettre que lui a adressée Juliet Haas, après avoir
découvert de ses poèmes sur ce site. « Cela remonte le moral que l’on
aime ce que j’écris avec mon cœur et mon âme » écrit-elle. Lysiane indique de plus à Henri lui adresser
« deux nouveau textes » (poèmes).
14/10/07. Lysiane envoit à
Henri de ses poèmes, avec la mention : « J’espère que tu
trouveras ton bonheur.»
09 ou 10.08.07. De Lysiane
à Henri : « J’écris beaucoup, c’est un peu comme une
thérapie !». Lysiane avait donc une correspondance étendue, bien avant que
d’avoir un ordinateur à disposition ; si certaines personnes ayant bénéficié de cette faveur,
pouvaient contacter Juliet ou/et Henri, cela pourrait être très appréciable pour
rendre plus compléte la réalisation de ce Recueil !
14.07.07. Lysiane écrit à
Henri : « Je t’envoie quelques uns de mes textes afin que tu me
connaisses un peu mieux. Cela te servira peut-être pour Internet ».
La découverte, 16 Novembre 2008, 14 heures 45
Après plus de cinquante
ans,
je viens de me rendre
compte que je souffre d'un manque de stabilité de mon environnement,et de la
peur du rejet.
J'ai fait cette découverte
en parlant avec quelqu'un; cela m'a fait un sacré choc,et m'a fait un coup dans
le plexus.
J'ai eu la polio à l'âge de
cinq ans; depuis tout ce temps, je me sens déracinée!
C'est pour cela que j'ai
besoin de m'entourer de beaucoup de choses; cela ressemble à un fouillis pour
les autres,mais,pour moi,c'est vital de me créer un ''chez moi'',où que
j'aille.
J'ai tellement subi de
brimades et de méchanceté!
J'avais aux environs de
sept ans,une infirmière trouvait que j'avais trop de jouets et de livres,elle
avait fait le vide dans mon placard,et tout distribué aux autres.
Je n'ai jamais compris
pourquoi mes parents n'ont rien dit,surtout Maman,car Papa ne venait pas
souvent me voir.
Je crois qu'il ne
supportait pas que ''sa petite princesse''soit malade et ait perdu sa
beauté;j'étais devenue squelettique,comme les enfants du Tiers-monde!
Après,mon Père a été très
absent;je n'ai eu que Maman.
Mon frère n'a pas été
gâté,ni heureux: il était seul!
Il y a eu beaucoup trop
d'épisodes douloureux,et traumatisants.
Cela a fait de moi une
écorchée vive,et quelqu'un d'une timidité maladive,sans confiance en moi.
J'ai mis beaucoup de temps
à devenir ce que je suis aujourd'hui; cela n'a pas été facile d'être une femme
active et responsable,avec l'envie de combattre.
Mais,lorsque l'on me
blesse,toutes ces souffrances que j'ai enfouies,ressurgissent. Je ne suis pas
guérie; j'ai mal,même si je m'abrite derrière une carapace.
Tout au fond de moi,je suis
toujours cette enfant malmenée par la vie,qui ne sait pas très bien où est sa
place!
Si on touche à mon
univers,cela me déstabilise.
J'ai mis plus de cinquante
ans,pour me rendre compte du mal dont je
souffrais.
Vivre au quotidien la dépendance et le
handicap, 22 novembre 2003
Etre prisonnière dans son
lit. Se réveiller à cinq heures du matin,devoir attendre pour que l’on me fasse
la toilette,et que l’on me lève (mon dos me fait terriblement mal), je boue
d’impatience, je n’ai plus de
temps à perdre,car deux
tiers de ma vie sont passés.
J’ai refusé que ce soit un
homme qui me lave,car je suis une femme assez jeune pour avoir des désirs, je n’ai
pas envie qu’il se produise des dérapages (comme c’est arrivé dans un centre de
la région
parisienne),et,pour moi,la
toilette est un acte très humiliant,où aucune zone du corps ne reste secrète;
c’est déjà pénible par une femme (pour l’instant,les aides soignantes
sont''sympa'',cela aide à oublier ce
mauvais moment en blaguant
(paradoxalement je déteste être sale).
Un autre problème: dans la
journée,lorsque j’ai besoin de satisfaire des exigences naturelles (je dois
boire beaucoup),il m’est arrivé d’attendre plus d’une heure. Il faut garder son
self control à tout prix!
Je n’incrimine pas les
aides soignantes,peu nombreuses,qui font ce qu’elles peuvent, pour contenter
tout le monde.
De plus je ne suis ni
malade,ni incontinente! Je suis juste atteinte de séquelles de Polio.
Tout cela me donne souvent
envie de hurler de frustration; mais à quoi bon se lamenter,car je ne peux rien
y changer.
Je hais cette
dépendance,qui m’empêche de vivre totalement; je me sens pourtant pleinement
femme,par les expériences que j’ai vécues; elles ont toutes été enrichissantes,
même si certaines ont blessé mon
orgueil.
Je me sens pleinement
vivante, même avec ce corps que je déteste,et mon corset inesthétique n’arrange
pas mon look. L’image que je donne, j’avais rêvé mieux, mais il faut faire avec
ce que l’on a!
La vie au Lanot,dans un
centre de gériatrie, 6 juin 2006
La plupart des résidents
sont très âgés,ils ont bien mérité de pouvoir vivre leurs dernières années,avec
les meilleurs soins possible,avant d'aller rejoindre les étoiles, pour voguer
vers d'autres horizons!
Pour moi,c'est différent,
j'ai 53 ans, je suis atteinte de séquelles de Polio,depuis l'âge de cinq ans!
En 1992,mon état de santé
s'est aggravé, j'ai du subir une trachéotomie,pour la deuxième fois!
C'est ma mère,qui
s'occupait de moi avec dévouement et amour.
En 2001,elle a du être
opérée,elle ne pouvait plus assurer cette lourde tâche,cela n'a pas été facile
de trouver une structure,qui accepte mon handicap physique,et ma dépendance
respiratoire: je n'ai eu que des refus.
En dernier recours, je me
suis adressée au Dr Chenu,qui m'a soignée,lors de ma rechute de Polio,(de 1990
à 1998),il a été le seul à m'aider. J'ai pu rester au Lanot,cela fera cinq
ans,le 12 Octobre!
J'ai passé toute mon
enfance et mon adolescence à l'hôpital de Garches(92),où j'ai suivi ma
scolarité,en primaire,puis en secondaire!
Aujourd'hui,ma vie au Lanot
est rythmée par les soins,et mes activités manuelles; j'écris sur la vie,en
particulier sur la mienne, j'ai des amies fidèles avec lesquelles je passe de
bons moments!
Je n'ai pas beaucoup de
contact avec les autres résidents,car beaucoup ne parlent pas,et sont alités!
Nous avons une animatrice
sympa,qui organise des activités: des sorties pour ceux qui peuvent,des
jeux,des ateliers décoration,des ateliers cuisine,notre service est assez
vivant!
Je vois Maman le week-end
(elle a 81 ans),elle vient avec notre chien Paddy-elle conduit toujours- je
suis consciente de la chance que j'ai,encore!
Lysiane Leclère,résidente au bâtiment Millies
Lacroix 0
Ma soif
d’aimer!, à la mise
à jour du site de septembre 2008
A la question de savoir si elle est un besoin
physique, ma réponse est NON! Ma soif d’être aimée est le besoin d’être
reconnue pour ce que je suis! L’amour physique, j’en ai déjà eu
l’expérience,cela ne m’a pas réussi.Cela m’a laissé des bleus au cœur! Avec mon
handicap, je ne suis pas douée pour aimer; il faut avoir seize ans pour cela!
Pour moi-même,amour physique et handicap sont incompatibles. Je n’imagine même
pas que l’on puisse être attiré par ce corps déformé par la polio,que moi je
déteste!
Ce que je recherche,c’est une complicité
mentale,le fait d’être sur la même longueur d’onde. Je ne suis pas assez
prétentieuse,ni imbue de ma personne,pour croire que l’on puisse s’intéresser à
moi, je n’y croirais pas! Je souhaite juste que l’on voie de moi autre chose
qu’une femme sur roulettes,avec sa trachéotomie.
Je ne suis pas une extra terrestre,mais une femme
qui souffre,et qui a mal! Je ne suis pas insensible à la misère des autres!
Extrait d'une lettre de Lysiane,écrite début Juin 2009, à Maria
Bachelet-Noury:
''Je te joins le texte que j'ai écrit au Docteur,je
ne sais pas si cela servira à quelque chose.''
En effet,cette lettre est restée sans réponse,et
Lysiane est décédée quelques semaines plus tard...le 18 Août 2009. Note de Juliet Haas
Docteur,
J'ai été informée par Madame D...,et j'ai eu la
confirmation par Madame P...,que les longs séjours du Milliès 0,seraient montés
dans les étages,lors de l'ouverture du nouveau bâtiment.
Pour moi,c'est la fin du peu d'autonomie et du peu
de liberté que j'ai!Je respire souvent difficilement.
Mon seul plaisir était de pouvoir aller dans le hall
pour faire recharger mon téléphone,porter mon courrier,et discuter un peu avec
les personnes qui travaillent aux bureaux.
Plus question de faire deux expos par
an,car,lorsqu'il faut que je revienne très rapidement dans ma chambre pour
m'aspirer,impossible pour moi,car je ne peux pas atteindre les boutons de
l'ascenseur.
Les expos sont ma raison de vivre,et me permettent
d'exister,de ne pas trop me sentir inutile.
Pourquoi les responsables ne tiennent-ils pas compte
du bien-être des gens?Ils nous considèrent comme des pions,sans même envisager
le mal qu'ils font: où est le côté humain,dans tout cela?
J'ai fait des travaux d'aménagement dans ma chambre
(No17),je n'imaginais pas un instant que l'on m'en ferait partir si rapidement:
cela me ruine le moral,et me traumatise au plus haut point!
Moi qui ne peux pas beaucoup sortir,j'avais la
possibilité d'ouvrir la fenêtre pour être dans le jardin:c'est mon seul
plaisir,d'avoir l'illusion d'être dans la nature.
Dans les étages,il n'y a pas de vraies fenêtres.
Je serai encore plus isolée,et dépendante.
J'ai besoin d'un suivi médical,du fait de mon
diabète,de ma grave insuffisance respiratoire,et de mes problèmes d'allergie.
Mon souhait serait de pouvoir rester dans ma
chambre,je m'y sens bien.
Pour moi,c'est vital d'être le plus autonome possible,et
de pouvoir vivre l'esprit tranquille,sans crainte du lendemain: ma vie n'a rien
de facile,ni d'idyllique.
Je souhaiterais avoir un entretien avec vous,afin
d'évoquer ma situation.
Je vous remercie par avance de votre compréhension.
Veuillez agréer,Docteur,mes respectueuses
salutations,
Lysiane Leclère
Juste un peu d'autonomie !!! samedi 4 Juillet 2009
Lorsque j'ai écrit le texte
''la Découverte'',le 16 Novembre 2008 (sur l'instabilité de mon environnement),
je ne pensais pas qu'il deviendrait si vite d'actualité!
Le 11 Juin dernier, j'ai appris que je devrai déménager dans
le bâtiment neuf-au deuxième étage-en Janvier
2010,car les rez-de-chaussée seront transformés en statut ''maison de
retraite'',avec moins de personnel!
Comme ma santé nécessite un
statut ''long séjour'', je n'ai pas le choix,malheureusement!
Je vais ainsi perdre le peu
d'autonomie qu'il me reste,car,au deuxième, je ne pourrai pas me servir de
l'ascenseur seule- je ne peux pas lever les bras-et cela me fera beaucoup plus
loin,pour aller poster mon courrier,et recharger mon téléphone. J'aurai deux
bâtiments à traverser,cela sera impossible les jours où je respire mal: je dois
rester branchée!
C'est pareil pour mes deux
expositions par an: je ne sais pas si j'aurai de l'aide.
Je vais encore être plus
isolée,et tributaire du bon vouloir des autres!
Cela fera six ans le 9
Septembre que j'étais dans ce bâtiment!
Ma chambre donnait sur un jardin, je pouvais
ouvrir la fenêtre: cela me donnait l'illusion d'être dans la nature,car je ne
peux pas sortir (je suis allergique aux pollens)!
J'avais le plaisir de voir
les oiseaux,et les chevaux!
Je me sentais chez moi,dans
le petit monde que je m'étais créé, je m'y sentais bien!
Mais,encore une fois,tout
mon petit monde s'écroule,je me sens déracinée!
Où est le côté humain,dans
tout cela? C'est juste une question de ''gros sous''! J'ai l'impression de
n'être qu'un pion que l'on déplace,au gré de la fantaisie des dirigeants!
Je suis révoltée,en
colère,et déprimée.Tout mon univers s'écroule,et on me dit: ''gardez le
moral,on aurait pu vous changer d'établissement''.
Je le sais,mais cela ne
change rien à ma situation complexe!
Ma vie est toujours un
combat, je me dépasse chaque jour,peu de personnes peuvent comprendre
cela!
En ce moment, je suis un
peu déstabilisée,il me faut un peu de temps pour digérer.Comme d'habitude,je
vais rebondir,et m'adapter!
Je revendique juste un peu
de Liberté. J'ai besoin de prouver aux autres que je suis une femme comme les
autres,avec des désirs,et des envies. Je suis tout simplement vivante,même si
je suis en fauteuil roulant,avec une trachéotomie pour respirer!
J'aime la vie,avec tous ses
coups tordus,et ses petites joies!
Ce n'est pas toujours
facile,mais je fais de mon mieux!
III. PHOTOS ET DISTINCTIONS DE LYSIANE
Haut de page
PHOTOS DE LYSIANE
Décembre 2008
24 Avril
2004 ( Date de l’anniversaire de Lysiane)
05 Décembre
2007
Juin 2005
Décembre 2008
20 Décembre 2005
12 Décembre 2003
Par ailleurs,
Lysiane s’est vu attribuer le Prix Sélection du Jury, concours poésie, de
l’Institut académique de Littérature francophone de Bayonne, le 15 janvier
2005, pour son poème du 23 Mai 2004 : « Encore un peu de rêve ».
IV. POEMES DE LYSIANE, en attente de nouveaux textes
qui porteraient en particulier sur l’avant 23.06.09
L’ordre est celui de la date d’édition du poème ;
des « clics » permettent de se rapprocher plus vite des titres
retenus.
Année
2003
Ode à la vie 23.06.03 – Faits divers 11.07.03— clic-- Un
été meurtrier 07.08.03 – L’arc en ciel 02.10.03-- Spleen 10.10.03 – clic-- La
vieille dame et son petit chien 30.10.03 –
Lise et Charly
30.10.03- clic– La vie ne valait rien 11.11.03-- Vivre
12.11.03 – clic--
Mélancolie 13.11.03 – Le libre arbitre 15.11.03-- clic—Changer d’air 18.11.03—
clic-- Une malade
attaquée par un aérosol fou! 27.11.03–
La fin d’un rêve ou le début d’un autre 13.12.03 – clic – Agression d’un aide–soignant par un
lave-bassin fou ! 20.12.03 –
Un soir de Noël 24.12.03 –
Année 2004
Une soirée comme les autres 07. 01.04 – clic – La
mésaventure de Sonia 10.01.04 -- Et si c’était cela la vie 27.01.04 –clic-- La fuite
du temps 28.01.04 –
clic – Deuxième attaque du lave-bassin 30.01.04 – La
trachéo. 31.01.04 – clic--
J’ai deux mille ans 01.02.04 – La solitude 20.02.04-- clic-- A toi maman 07.03.04 – Rome
éternelle 17.03.04 –
Desperado 17.04.04 clic – Un petit coin de paradis 24.03.04 – Autre
version d’un Petit coin de paradis 24.03.04 –clic--
Voyage 27.03.04 – Rêverie 29.03.04 – clic -- Coucher de soleil sur la lande
02.04.04 -- Encore un peu de rêve 23.05.04 –
Le Lorelay1 11.07.04 -- clic – Un soir
d’orage 17.09.04– Le handicap dans le regard des autres 26.09.04 –clic—Le grand
projet 10.10.04 -- L’espérance 7.11.04–
clic - Prendre son élan 03.12.04 – Croisière sur le canal du Midi
21.12 .04 – clic--La
veille de Noël 24.12.04 –
Année 2005
La poudre de l’oubli 17.01.05- Délire intersidéral 18.01.05-- clic—Les
malheurs de la petite Lydie 20.01.05-- Partir 27.01.05 – clic –
Le rêve ou la vie 28.01.05 –
clic-- Un peu moins de zèle, et un peu plus d’humanité
06.03.05– clic
Tout au bout de l’oubli 07.03.05 –Echec et mat 07.03.05–clic-- La roue du temps 07.03.05 –
La dame à la faux 13.03.05 – Le blanchot
13.03.05 – clic- Tombe la nuit 13.03.05 – Autoportrait d’une
femme ordinaire 16.03.05–
Plus loin 20.03.05– clic –Je suis en
manque de toi 22.03.05 – Vivre ou survivre 23.03.05 –clic-- Le respect de la charte des droits de
l’homme
27.03.05 – Conte des temps modernes
03.04.05 – clic
–La chimère 24.04.05 – Le chemin de ma vie 24.04.05 –clic-- Cela ne finira donc jamais 25.04.05 –
Ça sert à quoi la vie ! 04.05.05 – clic -- Le
parcours du combattant 05.05.05 – La vie plus forte 15.05.05–clic-
Une épidémie d’espionite aigüe
15.05.05 – Etats d’âme 17.05.05 – clic-- Le doute
02.06.05 – Lettre à la France et aux autres 05.06.05 – clic-- Au-delà de l’impossible 11.06.05 –
Rêverie tropicale 12.06.05 –clic-- Sortie à
Carrefour 20.06.05—Le passé 30.06.05—clic-- Combien 01.07.05—Etre reconnue pour ce que je
suis 10.07.05-- clic--
Crescendo17.07.05—
Il fait si beau ce soir 19.07.05—clic—Amitié
déchue 25.07.05—Simimie ou la dure réalité de la vie 27.07.05--clic--Je
reviendrai 13 08.05—Interrogation métaphysique 14.08.05—
clic—Simple comme un coup de fil 19.08.05— La renaissance
28.08.05—Etre maman 03.09.05 clic – Laisser mon rêve en chemin 17.09.05 —
Carrefour, deuxième escapade
27.09.05—clic—
Le dépassement de soi 07.11.05—La vie n’est pas un feu d’artifice 17.11.05—clic—
Songe ou chimère 01.12.05—Repas de
Noël le 20 Décembre 2005—clic—
Année 2006
Bye bye 2005 17.01.06 – Balade
gastronomique au pays basque 01.02.06— Mystère 07.02.06 -- clic– La vie réserve parfois des surprises
08.02.06— La dépendance 16 .02.06—
clic--Espérer encore 17.02.06 – Juste un peu de révolte 19.02.06—clic-- Juste une
question de survie 25.02.06—La pieuvre 14.03.06 – clic-- Repas de la fête du printemps 15.03.06
–
La fortune 17.03.06 – Hymne à l’amour
17.03.06 – clic
–- C’est la fête du printemps 21.03.06 – Dialogue avec ma mère 02.04.06
--Tentative d’évasion 05.05.06 – clic –
Divagations mentales d’une femme en
détresse 17.05.06 – Vivre intensément 31 .05.06 – Illusions perdues
03.06.06 – clic -- Lettre ouverte au marchand de rêves 22.06.06
–
La femme caméléon 27.06.06 – Aimer
est impossible 28.06.06 – clic
-- Menu de « Féria Andalouse » du 30 juin 2006 – Le temps 05.08.06 –
Les fêtes de Dax, au Lanot, en Août 2006
--
clic —
Le droit de rêver 24.08.06 – Folle et tendre jeunesse 07.09.06 --- (Sans titre)
09.09.06—clic –L’été
s’est enfui 10.09.06 – Soir d’orage 11.09.06 – Pluie d’été 12.09.06 – clic
–Le funambule, ou le rêve
absurde 05.10.06 –Vendredi 13 octobre
2006, Jour de ma sortie au Grand Mail, à Saint-Paul-les-Dax – Pourquoi 06.11.06
– clic –
-
Juste une petite chanson 29.11.06 – Les couleurs de ma vie 03.12.06 – clic --
Année 2007
Sommes-nous tous des zombies ?
13.03.07—Rêve ou cauchemar 17.03.07—clic— Du rire aux larmes 25.03.07—La bonne étoile
05.04.07 – clic -- Adieu Pégase
10.04.07 –
Adieu petit ange – clic— La vie
n’est pas un cadeau 22.05.07 -- Le sens
de la vie ou la vie a-t-elle un sens ? 24.05.07 – clic --
Les voleurs de temps 27.05.07 – Le droit de survivre 17.06.07 – clic –
Le temps des vacances 03.09.07 – clic – Mission au
Brésil 17.09.07 – Vendredi 12 octobre 2007—clic – Le labyrinthe de la vie 20.10.07 – The show
must go on 05.11.07 –clic—Ton
absence 13.11.07—
Les temps changent 14.11.07 – Adieu
Jeannine ?.11.07
Années 2008
clic -- Et pourtant c’est vrai 08.01.08 – Galère et prise de tête 10.01.08 – clic – Cap sur la santé 06.02.08 – Dis, c’est
quand le bonheur 17.02.08 – clic –
Méditations 23.02.08 clic -- La guerrière 29.02.08 – Hommage aux
anciens ! 02.03.08 –clic-- Bel inconnu 14.03.08 – Nuit d’été 22.03.08 – clic – Au pied
de l’Arc en Ciel 30.03.08 – Joyeux anniversaire 04.04.08 – clic – Hier est déjà si loin 06.04.08 –
Le phénomène 10.06.08 – clic— Les ailes du temps 11.06.08 – Morte de
trouille 17.06.08 – clic
-- Le temps des vacances 02.07.08-- clic – Avoir la
positive attitude 20.07.08 – Je n’ai pas la cote 10.09.08 – clic --Ma
prière 13.09.08 -- La découverte 16.11.08 – clic-- Le départ de Marie-Françoise
05.12.08 – Marie-Françoise petite sœur de Misère 07.12.08 -- clic—
Année 2009
Invitation au voyage 01.01.09 -- Les
mots 23.01.09 – clic
– Interrogations 13.02.09 – La tragi-comédie 17.02.09 – clic -- Juste un
peu de silence 22.03.09– Au fil de l’eau 03.04.09 – clic –
Construire sa vie sur des sables mouvants
06.04.09 – Créateur tout puisant 17.05.09-- Une vie s’en va ! 07.04.09– clic – Juste un
peu autrement 04.07.09 – La reconstruction 11.07.09
Note : Lysiane est décédée le 18 août 2009
Ode à
la vie
Que de larmes versées,
Que de peines passées...
Mais jamais oubliées!
Que de temps perdu!
La vie est cruelle!
Mais tout me pousse vers elle!
La découverte de l'inconnu,de nouvelles rencontres.
Se faire des ami(e)s,qui viendront
Egayer cette vie,que j'ai choisie.
La route est sinueuse,et pleine d'embûches.
J'ai reçu beaucoup de ''claques'':je suis
tombée,souvent.
J'ai perdu,et fui,mes amours!
Je suis toujours repartie,avec cette rage de vivre,
qui m'habite!
Je continue,chaque jour,ma mission:
Je m'efforce,avec amour,d'aider ceux qui ont la main
tendue!
Que sera demain?
ça,je n'en sais rien!
J'aime mieux garder cette part de mystère,
Qui me donne la force de vivre,et de me
dépasser,chaque jour!
C'est cela,la vie!
Jeudi 23 Juin
2003
Faits divers
Un matin calme et
tranquille,le soleil brille.Les oiseaux font une aubade au printemps.
Une superbe jeune
femme avance,insouciante,sur un chemin,près d'une station-service.
L'atmosphère se
transforme.Pourquoi se trouver là,par hasard,être prise dans le feu croisé
entre policiers et malfaiteurs,lors d'un braquage,être touchée par un éclair
blanc,entendre une détonation,ressentir une violente douleur au côté,voir
couler son sang?
Des gens crient:
''Appelez une ambulance!''
Elle s'effondre
lentement,revit son existence,comme dans un film en accéléré.
Elle sent un froid
intense,ses forces déclinent.
Je suis couchée sur
le bitume,je n'ai plus aucune peur.Je ressens juste la vie qui s'en va,à mesure
que la sève de mon corps s'écoule dans un flot rouge,qui se répand et qui
m'enveloppe,comme un linceul.
La mort descend en
moi,comme une pieuvre,avec ses tentacules dont l'étau se resserre.Une sirène
hurle au coin de la rue,mais il est trop tard.La vie s'en va,je quitte mon
corps.
Mon seul regret est
de ne pas avoir accompli et achevé ma vie.Ma dernière pensée est pour mes
parents,et tous ceux qui m'ont aimée,et que j'ai aimés.Je souhaite qu'avec le
temps,ils pensent à moi sans tristesse.
Le médecin du S.M.U.R.déclare:
''C'est fini,il n'y a plus rien à faire.''
Je m'éloigne,happée
par une spirale de lumière blanche,très intense.J'entre dans la quatrième
dimension.Je ne ressens plus aucune soufrance,mais un bien-être sublime,où le
temps n'existe plus.Je suis baignée d'amour et de pureté.
J'étais une jeune
femme de vingt ans,étudiante aux beaux-arts,croquant la vie à pleine
dents,découvrant les premiers émois amoureux.Mon nom était Jade Joly...
Ce récit n'est qu'un
fait divers banal qui a brisé la vie d'une famille.
Vendredi 11 Juillet 2003
Un été meurtrier ou
la folie des hommes
Ce matin,le soleil a
encore un rayonnement plus intense.On croirait presque qu'il brille avec plus
de force que d'habitude.Peut-être est-ce du à la planète Mars-la planète
rouge-qui passe plus près de la Tarre,comme tous les soixante-treize ans.
Les forêts flambent
comme de l'amadou.Les feux sont souvent allumés par des irresponsables,qui ne
voient pas le mal qu'il font.Les pompiers et les innocents y laissent tous
leurs biens: le travail de toute une vie.
Dans le champ et les
jardins,tout grille.La terre manque d'eau,les animaux ont faim et
soif,lorsqu'ils ne meurent pas.
Dans les
hôpitaux,les maisons de retraite et les foyers de vie,les gens souffrent.Les
plus faibles n'ont pas la force de lutter contre cette chaleur intense,qui
emporte leurs dernières étincelles de vie.Ils s'envolent,tels ces papillons
éphémères qui ne vivent que très peu de temps.Ceux qui arrivent à survivre sont
de plus en plus fatigués,et épuisés.Le peronnel n'en peut plus.Pourtant,la
qualité des soins est toujours égale.Merci pour ces efforts supplémentaires.
Tout le monde se
tourne vers le ciel,scrutant le moindre nuage,mais rien d'autre à l'horizon que
ce ciel,désespérément bleu.Pourquoi ne pas esssayer la danse de la pluie des
Indiens d'Amérique?
Et enfin,lorsque la
pluie tombera,au bout de quelques jours,on entendra tout le monde dire:''on en
a assez de la pluie,vivement qu'il fasse beau temps!
C'est bien connu: on
n'est jamais content de ce qu'on a!
C'est Français!
Jeudi
7 Août 2003
L'arc-en-ciel
Ce soir,le ciel est
gris plomb.La pluie tombe.
D'un seul coup,un
coin de ciel bleu apparaît.
Un arc-en-ciel
naît,dans toute la splendeur du spectre,près du bâtiment V 120,au Lanot.Un
autre lui succède,puis un troisième,dans un chatoiement de couleurs.
Le ciel s'embrase de
rose et d'orange,car le soleil se couche.
On dirait que le
ciel prend feu,comme s'il voulait se donner en spectacle pour rivaliser avec un
feu d'artifice,au château de Versailles!
Jeudi 2 Octobre 2003
Spleen
Avoir cinquante ans:est-ce-que l'on se sent
différent?
Pas vraiment!
On voit juste quelques rides de plus,sur les joues
de ses parents,leur santé,qui décline.
Tout cela me donne le spleen...
Le temps qui passe fait le vide,car ceux que l'on
aime,trépassent.
Il faut apprendre à être seul.
Le froid que laissent les disparus m'enveloppe,
comme un linceul.
A quoi bon se battre,pour vivre,
si c'est pour partir,à la dérive?
On ne revivra,plus jamais,ces moments
de bonheur éphémères.
Qu'apportera demain?
Peut-être,du chagrin?
La vie est une chimère.
On passe à coté de petits bonheurs,
qui ne laissent que des regrets,au fond du cœur
10 Octobre
2003
La vieille dame et son petit chien
Elle s'appelait Louise,et son chien,Titie.
Louise vivait dans un immeuble coquet.
Son appartement était à son image:confortable,
et plein de souvenirs.
Louise avait quatre-vingts ans,et Titie,trois
ans.Elle était de
santé robuste;son fidèle caniche veillait sur
elle,avec amour.
Dans le quartier,tout le monde les aimaient
beaucoup.Louise avait gardé tous les enfants
de la rue.
Il ne se passait jamais une fête,dans l'immeuble,
sans que Louise,et Titie,soient invités.
Le temps coulait,paisiblement.Louise voyait
souvent ses quatre enfants:c'était une femme
très entourée,et aimée.
Elle sortait tous les jours,faire ses courses,et
faire une promenade,au parc,où elle retrouvait ses
amies.
Le matin de ses quatre-vingt-dix ans,on retrouva
Louise,et Titie,
sans vie.Dans la nuit,ils étaient partis rejoindre
les étoiles,après une vie d'amour,bien remplie.
Ils avaient rendu leur dernier souffle,sans
souffrir.
Louise avait un visage radieux,lorsqu'on l'a
découverte.
Dans le quartier,tous les habitants furent tristes,
d'avoir perdu leurs amis.
Personne ne peut arrêter le temps,qui passe!
Même si la mort laisse un grand vide,au fond du
coeur.
Le 30 Octobre 2003
Lise et Charly
Lise,jeune femme de vingt-cinq ans,et son cocker
roux,Charly,
partaient tous deux,le matin et le soir,courir au
parc.
Ils étaient toujours au rendez-vous,qu'il pleuve,ou
que
le soleil brilleFaisant plusieurs fois le tour du
parc,
souvent ils croisaient un jeune homme,nommé Marc,
avec sa chienne Cindy,un superbe cocker noir.
Parfois,tous les quatre couraient ensemble.Les deux
chiens s'entendaient très bien.
Marc et Lise apprenaient à se connaître.Peu à
peu,leur
relation changea:ils étaient de plus en plus attirés
l'un
par l'autre,tout comme leurs fidèles compagnons.
Lise était styliste,et Marc,un architecte de vingt-huit
ans.
Tous les deux se donnaient rendez-vous au
restaurant,
au cinéma,etc.
Un soir de Noël,avec leurs familles,réunis,Marc
demanda
Lise en mariage.Lise accepta cette demande avec
ferveur.
Charly et Cindy avaient devancé leurs maîtres,car
Cindy
avait eu trois petits chiots,adorables.
Le mariage de Lise et de Marc fut célébré,avec toute
la
famille,qui était venue de tous les coins du monde.
Ce fut une journée joyeuse,et mémorable,qui resta
gravée
à jamais.
30 Octobre 2003
La vie
ne valait rien
Est-ce que cela vaut
la peine de vivre,
Pour se voir partir
à la dérive?
A quoi cela sert-il
de combattre,
Si c'est pour se
faire abattre?
Croire au bonheur,
Attendre son heure:
Les années
s'écoulent,
Comme une pierre qui
roule...
Elle tombe,au fond
d'un ravin.
On s'aperçoit que
l'on a attendu,en vain.
Puis un jour,le
livre se referme,
Sans que l'on ait
brisé l'anathème.
La vie ne valait
rien,
Alors,on s'envole un
beau matin,
C'est le bout du
chemin.
On se dit qu'on a
vécu,pour rien.
Mardi 11 Novembre 2003
Vivre avec l'énergie du désespoir,
Pour ne pas sombrer dans le noir.
S'enfoncer dans les sables mouvants,
S'en sortir avec les dents!
Ne plus y croire,
Avoir perdu l'espoir...
Gravir la pente,
Poursuivre cette marche lente,
Affronter le danger,
Ne plus pouvoir bouger.
Fredonner une chanson,
Pour ne pas perdre la raison...
Découvrir,à l'horizon,
Le rayon vert,qui apportera la lumière
A mon âme solitaire!
Reprendre goût à la vie,
Pour ne pas sombrer,dans l'oubli...
La vie continue.
Mais cela vaut-il la peine d'être vécu?
Le 12 Novembre 2003
J'erre,au gré de ma mélancolie...
Je me sens étrangère
A cette vie,que j'ai choisie.
Mon coeur est en charpie.
Je me sens à moitié morte.
Jusqu'à ce que le vent m'emporte,
Je voudrais m'envoler
Vers des lieux plus cléments,
Surfer sur les alizés...
Pour ne plus avoir la gorge serrée,
Qui m'empêche presque de respirer:
Ne plus avoir envie de pleurer.
Et vivre ma vie,sans regrets,
Comme si chaque jour était le dernier.
Puis,un soir,partir enfin,
Vers des horizons plus lointains,
Où la souffrance,et la peine,
Ne sont plus reines!
Mourir,demain!Traverser le miroir:
Entrer dans la quatrième dimension...
Sans,pour autant,perdre,la raison!
Le 13
Novembre 2003
Le libre arbitre
La vie est souvent
plus forte que la mort.
Pourquoi s'acharner pour
garder une personne en vie,si elle a perdu toute autonomie,si elle est
prisonnière de son corps?
A-t-on le droit
d'infliger tant de souffrances à un être humain?
Pourquoi ne
laisse-t-on pas le libre arbitre à chacun?
Au nom de quelle
éthique condamne-t-on une mère qui,dans un ultime acte d'amour,apporte la
délivrance à son fils?
Qui veut vivre cette
agonie,et cette souffrance inhumaine?
A-t-on le droit de
juger cela?
Pourquoi s'acharner
à maintenir la vie,dans ces conditions?
C'est un calvaire
pour la personne handicapée,et sa famille.C'est pareil pour les gens atteints
de maladie incurable.Pourquoi leur faire subir des traitements à la limite du
supportable,qui s'avèrent inutiles?Ils souffrent tant qu'on leur injecte de la
morphine,à très fortes doses.
Chacun doit rester
libre de son choix,de poursuivre ou non,un combat perdu d'avance.
Tout cela n'engage
que moi,même si certains faits me révoltent.
Samedi 15 Novembre 2003
Changer
d'air
Partir sur la route,
Laisser tous ses
doutes,
Rêver d'autres
horizons,
Etre loin de sa
maison,
Voyager par la
pensée,
Même si on ne peut plus
bouger,
S'évader sur le net,
Pouvoir découvrir la
planète,
Se faire de nouveaux
amis,
Même si ce n'est pas pour la vie,
Sortir de l'hôpital,
Avouez que ce n'est
pas si mal!
Peut-être,un jour,
Je serai transportée
sur une île,
Au bord d'un lagon aux
eaux turquoises,
Caressée par les
alizés...
Vivant ce rêve,pour
m'évader.
Mardi 18 Novembre 2003
La fin d'un rêve ou le début d'un autre
Ce soir,le clown Pipo est triste à mourir,son coeur
est en lambeaux,les larmes roulent sur ses joues:son cirque a été vendu,il ne
continuera pas le voyage,car on l'a trouvé trop
vieux,plus assez performant.
Il repense à sa vie,sur la piste,aux étoiles dans
les yeux des enfants.Il n'entendra plus leurs rires cristallins,qui résonnaient
dans ses oreilles,comme une musique enchantée.
Son passé lui revient en mémoire:ses débuts,à seize
ans.A cette époque,il avait été engagé,par le patron d'un cirque itinérant.
Ses parents,instituteurs,ne s'étaient pas opposés à
son rêve.Il était parti,le certificat d'études en poche.
Il en avait vu défiler,des enfants.Dans le cirque,il
avait été accepté,tout de suite,par la troupe.Il était le plus jeune.Le cirque
était sa deuxième famille.
Il revoyait chaque année ses frères et soeurs,et le
reste de sa famille.Lorsque le chapiteau s'installait,dans sa petite ville de
province,il retrouvait toutes les odeurs et les sensations de son
enfance,heureuse,et insouciante.Que de temps avait passé depuis cette époque!
Qu'allait-il faire du reste de sa vie?C'était début
Décembre.Il se sentait abandonné, dans sa roulotte,sur ce terrain vague,dans
cette banlieue pauvre.Il était aussi désemparé qu'un enfant,qui se retrouve
orphelin,du jour au lendemain.
Tous les enfants venaient le voir,tous les
jours,après l'école.Pipo retrouvait un peu le sourire,et il leur faisait
quelques uns de ses numéros.Dans le groupe,il y avait deux jumeaux de neuf ans:Nicolas
et Lyla,qui s'étaient pris d'affection pour le vieux monsieur.
Nicolas et Lyla avaient perdu leur Papa,un an plus
tôt,dans un accident de voiture.Ils vivaient tous les deux avec leur
Maman,sage-femme à l'hôpital local,et leur grand-mère maternelle.Ils habitaient
une modeste maison.Leur Maman,Marie,avait bien du mal à faire face à toutes les
dépenses.
Chaque matin et chaque soir,Nicolas et Lyla
passaient devant la vitrine,éclairée,du grand magasin.Ils contemplaient,avec
envie,les magnifiques jouets exposés.Nicolas rêvait d'une maquette de Concorde
téléguidée;Lyla,elle,désirait de toutes ses forces, le superbe coffret de
peinture,qui se trouvait dans la vitirine.Mais,cette année,le Père Noël ne
pourrait pas subvenir à toutes les demandes.
Pipo était souvent invité chez les parents des
enfants:il était aimé de tous.Les enfants étaient tristes de voir leur ami
clown,si désemparé.Nicolas et Lyla trouvèrent une idée pour rendre le sourire à
leur ami.Ils en parlèrent à leur Maman.
Peu avant Noël,ils se rendirent tous les trois dans
l'hôpital,où travaillait Marie,pour voir le directeur,afin de lui demander si
Pipo pourrait apporter un peu de bonheur aux enfants malades.Le
directeur-Bertrand,célibataire de trente ans-ravi,accepta d'établir un contrat
pour Pipo-qu'il payerait lui-même-car son rêve d'enfant,avait été d'être
clown.Il fut donc décidé,que Pipo ferait sa première représentation,le jour de
Noël.Par la suite,il viendrait trois jours par semaine,apporter un peu de joie
aux petits malades.Les médecins du service trouvèrent l'idée excellente,c'était
une très bonne thérapie.
Le soir du réveillon,Pipo,Bertrand,et quelques
voisins furent invités chez Marie.La fête fut très joyeuse.Un peu avant
minuit,tous se rendirent à la messe,puis,chacun rentra dans son foyer,prendre
un peu de repos.
Le matin de Noël,il y avait un cadeau pour
chacun,devant le sapin illuminé.Nicolas et Lyla étaient figés devant ce
spectacle.
Leur Maman leur dit:''vous ne voulez pas voir ce que
le Père Noël vous a apporté?''
Leur rêve s'était réalisé!
Encore une fois,la ''magie de Noël'' opérait.Les
yeux des enfants brillaient de milliers d'étoiles.
Pipo pourrait finir ses jours,en continuant à donner
du bonheur aux enfants.
Marie et Bertrand étaient très attirés l'un par
l'autre.
Une fois encore,la féérie de Noël était au
rendez-vous!
Le 13 Décembre 2003
Agression d'un
aide-soignant par un lave-bassin fou!
Dans la matinée, Jérôme,aide-soignant de son état,se
dirigeait en chantonnant,un urinal à la main,vers la salle du lave-bassin.
Il s'approche de la machine,et là,stupéfaction:
lorsqu'il ouvrit la porte,il se fit attaquer par un pot de chambre en pleine
crise de démence!
Jérôme s'est écrié :
''c'est qu'il mordrait,la sale bête!''
Nous étions tous morts de rire.
Moralité: il faut toujours se méfier des objets
d'aspect innocent!
Le 20 Décembre 2003
Un soir de Noël
C'était le soir de Noël,dans un hôpital parisien.Une
petite fille de cinq ans était dans un grand lit,avec son nounours tout contre
elle.Elle ne dormait pas,et regardait un petit morceau de ciel à travers la
lucarne.
Dans le dortoir,tous les autres enfants
dormaient.Seule la petite Lylie,était éveillée.Elle était très triste,elle
pleurait en silence.Sa maman,son papa,et son grand-frère,lui manquaient
cruellement.
Elle repensait à ce cinq Mai,où elle avait été
transportée,en urgence,à l'hôpital,victime d'une attaque de polio foudroyante,qui
l'avait laissée paralysée.
Elle revoyait ce jour-là,où sa grand-mère essayait
de l'habiller,mais n'y arrivait pas,car le corps de la fillette était raide;
ensuite,les paroles que cette femme lui avait dites:
''Ma pauvre poule,tu es bien mal en point,tu ne
reviendras pas''.
Puis,l'arrivée dans le service des enfants,où on
l'avait mise dans un poumon d'acier: elle n'avait pas compris pourquoi on
l'avait enfermée dans ce scaphandre de métal,ni pourquoi ses membres ne
fonctionnaient plus.
Peu après son arrivée,elle avait pris froid,et il
avait fallu lui faire une trachéotomie,car elle ne pouvait plus respirer seule.
La petite Lylie (une blondinette aux grands yeux
verts),se posait la question: pourquoi le temps passait-il si lentement?
Le docteur lui avait dit,à son arrivée,qu'elle ne
resterait que quinze jours.Comment peut-on mentir de la sorte à un enfant?
Tous ces souvenirs lui faisaient très mal.
Demain,elle devait participer à une fête costumée,avec
les autres petits malades: elle serait Blanche-Neige.Sa maman serait là,avec
son amour et sa tendresse,pour la réconforter.Peut-être les autres membres de
la famille viendraient-ils,aussi?
Le père Noël passerait,car elle avait été très sage.
Dans le dortoir,il n'y avait que le bruit de la
machine,qui lui permettait de respirer.
La petite Lylie vit une étoile filante,dans le petit
morceau de ciel: elle fit le vœu de remarcher,et de rentrer chez ses
parents,même si cela devait prendre beaucoup de temps.
La magie de Noël opéra-t-elle,cette nuit-là?
Cette histoire vraie,peut concerner des milliers
d'enfants,qui se retrouvent à l'hôpital au moment des fêtes,avec l'impression
d'être complètement perdus,dans cet univers un peu froid.
Les enfants qui ont leur enfance cassée,deviennent
souvent des battants,avec une rage de vivre très développée.Il faut qu'ils se
surpassent un peu plus chaque jour,pour se prouver qu'ils sont vivants,et
qu'ils ont le droit d'exister!
Le 24 Décembre 2003
Une malade attaquée par un aéorosol
devenu fou!
J'étais tranquillement installée,avec mon masque de
pilote d'alfa-jet,pour faire un aérosol.Comme d'habitude,j'étais en train de
dessiner des cartes de vœux.
D'un coup, je fus prise dans une embuscade: j'étais
attaquée par le tuyau d'oxygène,qui se débranchait tout seul,à cause de la
pression,qui était trop forte (le manomètre indiquait 12,5 litres).
Jérôme,qui passait dans le couloir,est venu à mon
secours.Nous avons tous les deux éclaté de rire; lorsqu'il a vu la
pression,cela a encore accentué ma crise de fou rire.
Plus Jérôme me disait de me calmer,plus j'étais
pliée en deux!
L'infirmière,que Jérôme avait prévenue par
téléphone,pouffait de rire!
Le samedi 27 Décembre 2003
Une soirée comme les autres
Ce soir-là,on venait de me mettre au lit.Martine D.
était en train d'installer mon respirateur,que j'ai surnommé ''le bignou''.
Martine se mit dans la positon du tireur à la carabine,pour
ajuster le bras de mon appareil: elle était bien campée sur ses deux jambes,les
bras tendus,un œil fermé.
Le comique de la situation m'est apparu, je suis
partie dans un fou rire, j'étais écroulée,les yeux qui pleuraient,tellement
j'étais morte de rire.
Martine était dans le même état que moi!
Nous avons passé un bon moment!
Le rire vaut tous les remèdes!
Le mercredi 7 Janvier 2004
La mésaventure de Sonia
J'ai entendu ce fait divers sur RTL,le comique de la
situation m'a frappée.
Cette histoire se passe il y a un an,sur un vol long
courrier.
Sonia,une femme d'âge moyen,une rousse pulpeuse à
l'allure un peu voyante,au décolleté plongeant,la jupe très courte...pour finir
le portrait: des bas noirs,gainant ses longues jambes fuselées....En un
mot,elle était très sexy,et sûre de son charme.
Elle fut prise d'un besoin pressant: elle se leva de
son siège,et se dirigea,en ondulant,vers les toilettes.
A ce moment,nous étions aux trois-quarts du
voyage.C'était la nuit,sur ce vol qui retournait vers Paris.La plupart des
passagers dormaient,les autres regardaient un film en VO,munis d'écouteurs.
Pendant ce temps,Sonia était toujours dans les
toilettes.Elle avait fini ses besoins,et là,l'idée saugrenue lui prit
d'actionner la chasse d'eau,alors qu'elle était encore sur le
siège.Catastrophe! Elle se trouva soudée sur la cuvette des WC!
Plus elle essayait de s'extraire,plus elle
s'enfonçait.
De ce fait,Sonia,les jambes en l'air,dans une
position plutôt scabreuse,la pauvre Sonia,était dans une situation bien inconfortable!
Elle se mit à hurler à pleins poumons;de ce
coté-là,elle était bien pourvue,dans tous les sens du terme.
Les hôtesses et les stewards se précipitèrent,mais
la porte était fermée de l'intérieur.
Un des stewards,Max,alla à l'office chercher un
couteau,pour dévisser le système de fermeture de la porte.
L'opération terminée,Max ouvrit la porte,et là,il
découvrit un spectacle surréaliste: Sonia,les jambes en l'air,la jupe
relevée,la culotte sur les chaussures,pleurait toutes les larmes de son
corps.Max fut pris d'un fou rire,et dut ressortir en courant.Il était mort de
rire.
Pendant ce temps,ses collègues essayaient d'extraire
la pauvre femme de son trône d'infortune,mais cela se révéla impossible,à cause
de la pressurisation.
Sonia fut installée le mieux possible,et recouverte
d'une couverture,pour préserver sa pudeur.Une hôtesse resta avec elle,pour la
réconforter,le reste du voyage.
Lorsque l'avion se posa,à Orly,les pompiers et le
SMUR étaient là: ils avaient été prévenus par la tour de contrôle.
La pauvre Sonia fut vite dégagée; elle s'en sortit
avec quelques contusions,et quelques courbatures.
Le journaliste qui commentait ce fait divers était
pris d'une crise de rire.
Moi,de l'autre coté du transistor, j'étais dans le
même état.Les aide-soignantes (unité C),qui me virent en larmes ce
jour-là,n'ont pas compris ce que j'avais: je ne pouvais plus parler.
Après tout ce temps,cette histoire m'amuse toujours
autant.
Samedi 10 Janvier 2004,à 23h45
Et si c'était
cela,la vie
Aller jusqu'au bout de son rêve,
Sans attendre que le jour se lève.
Avoir cinquante ans,
Mordre la vie à pleines dents!
Le passé est bien mort.
Pouvoir regarder sa vie,sans remords.
Ne pas avoir choisi sa vie,
Mais s'en être bien sortie...
Pouvoir enfin respirer,
Et ne rien regretter!
Tant pis,si on s'est trompé:
Le destin est marqué!
S'en aller,vers demain,
Sans avoir de chagrin.
Les épreuves m'ont enrichie.
Et si c'était cela,la vie?
Le 27 Janvier 2004
La fuite du temps
O temps intemporel,
Où rien n'est éternel!
Tu reprends tous ceux que j'aime...
Ne vois-tu pas ma peine?
Je me retrouve seule.
Le temps n'a pas de prise sur mon visage,
Je n'ai plus d'âge!
La vie n'est qu'un mirage,
Qui passe,à travers les nuages!
Pouvoir changer le cours du temps,
Pour tout revivre mieux qu'avant!
Puis,au soir de sa vie,traverser le miroir,
Dans un dernier au revoir!
Le 28 Janvier 2004
Deuxième attaque du lave-bassin
Début Janvier,ce soir-là,Martine D. se rendit dans
la salle du lave-bassin.Elle ouvre la porte en toute confiance,et là,elle se
fait attaquer par un pot de chambre,encore plein de son contenu: une superbe
crotte,qui ne demandait qu'à vivre,faillit lui atterrir dessus.Martine n'eut
que le temps d'esquisser un pas de danse sur le coté,pour éviter le projectile.
Lorsque Martine est revenue dans ma chambre,elle
était pliée en deux; j'étais avec une élève infirmière- troisième année.
Martine nous a raconté sa mésaventure,nous avons
toutes les trois éclaté de rire.Le fou rire nous a prises,nous ne pouvions plus
nous arrêter.
Le lave-bassin devient le sujet comique du service
MLX 0.
Le 30 Janvier 2004
La trachéo
Vivre ou mourir,
Ce fut cruel de choisir!
Se laisser faire la trachéotomie
Pour respirer à pleins poumons,
Refabriquer de l'oxygène
Pour ne plus sentir de gêne:
J'ai souvent eu l'impression
Que mes poumons allaient exploser!
Je ne pouvais plus respirer,
Et j'avais la terreur de mourir étouffée!
Avoir ce tuyau dans la gorge,
Vivre enfermée,avec ce truc qui écorche,
Sans pouvoir parler...
Devoir s'aspirer,
Car c'est impossible de tousser!
Même pour manger,
Je suis obligée de rester branchée!
Puis,un jour,réapprendre seule à parler,
Pouvoir enfin s'exprimer,
Dialoguer et chanter,
Même si,pour cela,j'ai du en baver!
Ne plus partir à la dérive,
Prendre enfin le droit de vivre:
La trachéo
N'est pas un acte rigolo!
Le 31 Janvier 2004
J'ai deux mille ans
Certains jours,j'ai l'impression d'avoir deux mille
ans:par toutes les expériences,et les épreuves,que j'ai vécues!
Je me suis faite,souvent,''jeter''.
J'ai souvent été humiliée,bafouée.
Maintenant,je m'interdis d'aimer.
J'ai choisi la sécurité...
Pas la peine de s'acharner:
Je ne suis pas douée pour aimer.
Aucun homme ne pourrait supporter
ce corps,délabré!
Je n'ai plus ce feu sacré,
Qui me permettait de rêver.
Je n'ai que des rêves,à ma portée.
Cela fait trop mal,d'aimer:
Je n'ai plus envie de pleurer.
Je n'ai plus l'âme d'une midinette énamourée.
Je n'ai plus dix-sept ans,malheureusement!
J'ai des désirs,comme toutes les femmes.
Mais c'est top secret...
Je n'ai pas envie d'en parler,
C'est ma vie privée!
Le 1er
Février 2004
La
solitude
Avoir la
solitude,pour seule compagne:
Enveloppée,comme
dans un linceul,
Je meurs,à force
d'être seule.
Voir partir ses amis
vers d'autres destinées:
J'ai mal à en
crever.
Ressentir un grand
vide dans le cœur:
Je laisse couler mes
pleurs.
Je me plonge dans le
''boulot'',
Pour ne plus penser.
Me sentant toujours
rejetée,
J'ai de plus en plus
froid,
Au plus profond de
mon âme.
La nuit réveille les
vieux démons,
Qui viennent me
hanter.
Même la famille me
croit heureuse:
Pour eux,je n'ai
besoin de rien!
Le sourire,sur mon
visage,
N'est qu'une
mascarade...
Je n'ai plus de
repères,dans cette galère!
Y a-t-il,quelque
part,
Quelqu'un pour qui
je compte?
Ma vie est-elle
utile?Est-elle stérile?
Pourquoi,toujours,ce
grand vide,dans mon cœur qui saigne?
La solitude me fait
si peur!
Comme tout le
monde,j'ai besoin d'un peu d'amour...
Je ne cherche pas
l'amour physique,
Mais juste un peu de
tendresse,et d'amitié!
Mais ce n'est pas
mon destin...
Je
finirai...consumée de chagrin!
Je deviendrai une
petite vieille rabougrie,
Et peut-être aigrie!
Ma souffrance est
intense:
Je suis dans une
sorte de transe,qui me projette dans l'errance!
Avant que ma vie ne
s'achève,je voudrais savoir:
Pourquoi étais-je
sur terre?
Le 20 Février 2004
Tu m'as donné le jour,
Avec tout ton amour.
Mon enfance a été
brisée,
Tu as culpabilisé.
Pourquoi t'en vouloir,
Et broyer du noir?
Mon destin était tout
tracé,
Avant d'être née.
Pour une maman,
Voir souffrir son
enfant
Est une chose
inhumaine,
Qui a attisé ta peine.
Tu n'as vécu que pour
moi,
Mais il fallait aussi
penser à toi.
Crois bien que je ne te
reproche rien,
Tu as fait cela pour
mon bien.
Pour ta présence dans
ma souffrance: merci.
Pour nos crises de rire
et nos délires: merci.
Tu m'as aidée à
grandir,
Et à devenir la femme
que je suis.
Pour tout cela je dis:
merci!
Maman,je t'aime
Au-delà de moi-même.
Le dimanche 7 Mars 2004
Rome
éternelle
Marc,mon premier amour,
Ta mort a failli me faire mourir!
Je me suis retrouvée
Seule,et désemparée!
Puis un jour,comme le phénix
Renaît de ses cendres,
J'ai repris goût à la vie
Grâce à toi,mon bel italien,
Pendant ce voyage à Rome.
Francesco,tu étais si beau!
Lorsque nos regards se sont rencontrés,
Nous avons titubé,comme électrifiés.
Avec toi,j'ai redécouvert la tendresse...
Nous avons été transportés
Jusqu'au bout de nos désirs,
Nous avons découvert nos corps,et l'amour,
Jusqu'au paroxysme du plaisir.
Nous avons passé dix-sept jours
De complicité,et d'entente parfaite:
Nos baisers enflammés dans les Jardins du Vatican,
Nos étreintes passionnées dans la Chapelle Sixtine,
Ton réconfort dans les Catacombes,
Avec tous ces ossements,
Qui me glaçaient le sang!
Ce diner en amoureux,
Dans cette trattoria,
Sur la place de la fontaine de Trévis
Sous un ciel constellé d'étoiles.
Puisnla découverte de Rome by night
En calèche,dans tes bras,
Avec ce cheval placide...qui ''pétait''-
Le cocher riait sous cape.
Puis,nous nous sommes reposés
Sur le rebord de cette fontaine mythique,
En écoutant le doux gazouillis de l'eau;
Le ciel de velours bleu nuit était parsemé de diamants.
Nous sommes restés longtemps,
Blottis l'un contre l'autre
Dans la tiédeur de la nuit.
Plus rien ne comptait,que toi et moi!
Tu m'as offert ce mini David de Michel-Ange,
Réplique de ton image,que j'ai conservé...
Puis,le dernier jour,nos adieux,sur le quai de la gare:
Tu ne m'avais rien promis,moi non plus,
Ce n'était pas pour la vie!
Nous étions tous deux un peu tristes,et mélancoliques.
Chacun a repris son chemin
Sans regret,ni un regard en arrière
Pour notre bonheur éphémère.
Depuis le temps,tu dois être médecin.
Merci d'avoir croisé mon chemin!
Ce fut une idylle magique,
Qui n'a rien laissé de tragique.
A toi,Francesco!
Août 1974,l'année de mes vingt-et-un ans...
Le 17 Mars
2004
Desesperado
Je hais ce corps qui me brime
Toujours,et encore,
Vivant la dépendance:
Quelle agonie intense!
J'attends une ''plombe''
Pour avoir de l'aide...
J'ai mal à hurler,
Serrant les poings pour ne pas pleurer,
Frustrée,au-delà de toute réalité!
Les gens passent,et repassent,
Ignorent la lumière rouge,à ma porte.
Que le diable les emportent!
Que faire,et que dire?
Toujours garder le sourire,
Comme un masque en surface?
Toujours sauver la face?
Si on a besoin des autres:
Ne pas montrer sa détresse,
Même lorsque l'on nous blesse...
Essayer de garder le sens de l'humour
Sans espoir de retour...
Ne pas montrer sa peine,
Même lorsque le cœur saigne...
Je ne digère pas ce handicap
Qui sabote ma vie!
J'ai envie de crier mon désespoir
Contre ce sort injuste!
Je me sens toujours punie!
Quelle faute ai-je donc commise?
N'aurai-je donc jamais aucun répit?
Le
17 Avril 2004
Un petit coin
de paradis
Ce matin-là,la brise marine agitait doucement les
cocotiers.
Lyse sortit du lit,l'aube pointait à peine.
Elle se vêtit d'une chemise,et partit faire un
tour,sur la plage,
Accompagnée de son chien,Charly.
Elle marchait le long du rivage,les pieds dans l'eau
cristalline,et assistait,
émerveillée,au lever du soleil,à travers les
cocotiers,dans une débauche de couleurs:des mauves,des roses,et des oranges!
Charly courait autour d'elle,en aboyant
joyeusement.Lyse lui lançait des morceaux de bois,il gambadait dans les
vagues.Avec les premiers rayons du soleil,sa fourrure prenait des teintes
flamboyantes!
Pouvant respirer à pleins poumons l'air
iodé,plongeant,nue,dans l'eau transparente,elle contemplait les poissons,peu
farouches,qui la frôlaient.Puis,elle sortit de l'eau,telle une naïade;elle
ressentit la caresse des alizés,sur sa peau dorée.
Lyse était une jeune femme de vingt-cinq ans,aux
longs cheveux châtains,cuivrés;on la trouvait plutôt jolie,elle respirait la
joie de vivre!
La faim se fit ressentir au creux de son estomac.
Elle enfila prestement sa chemise,et partit,en
courant,avec Charly,vers la maison de la plage!
Le 24 Mars 2004
Autre version du poème du 24 Mars 2004:
Un
petit coin de paradis
Ce matin-là,la brise marine agitait doucement les
cocotiers.
Lyse sortit du lit,l'aube pointait à peine.
Elle se vêtit d'une chemise,et partit faire un tour
sur la plage,
accompagnée de son cocker,Charly.
Elle marchait le long du rivage,les pieds dans l'eau
cristalline,et assistait,émerveillée,au lever du soleil à travers les
cocotiers,dans une débauche de couleurs:des mauves,des roses,et des oranges.
Charly courait autour d'elle,en aboyant
joyeusement.Lyse lui lançait des morceaux de bois,il gambadait dans les
vagues.Avec les premiers rayons du soleil,sa fourrure prenait des teintes
flamboyantes.
Elle pouvait respirer à pleins poumons l'air
iodé,plonger nue dans l'eau transparante,et contempler les poissons,peu
farouches,qui la frôlaient.
Puis,elle sortit de l'eau,telle une naïade.Elle
ressentit la caresse des alizés,sur sa peau dorée.
Lyse était une jeune femme de vingt-cinq ans,aux
longs cheveux châtains,cuivrés.On la trouvait plutôt jolie,elle respirait la
joie de vivre.
La faim se fit ressentir,au creux de son
estomac.Elle enfila prestement sa chemise,et partit en courant,avec Charly,vers
la maison de la plage.
Son compagnon,Marc,l'attendait sur la terrasse: il
contemplait Lyse avec tendresse et amour; elle grimpa allègrement les trois
marches,et se jeta dans ses bras,où ils échangèrent un baiser voluptueux.
Ils entrèrent dans la maison,où la vie reprit son
cours.
Le 24 Mars 2004
S'envoler sur les ailes du vent,
Tel un goéland!
Découvrir le monde,
Et ses habitants!
Partir dans le firmament,
Pour tutoyer les étoiles!
Mettre les voiles,
Voguer sur les océans,
Affronter les tempêtes!
Sortit vainqueur de tous ces tourments,
Se reposer un instant...
Puis repartir,en conquérant,
Affronter toutes ces galères,
Et vivre cette vie,éphémère,
Jusqu'à cet ultime jour...
Et partir,pour toujours,
En emportant ses souvenirs,
Ses souffrances,
Et ses amours!
Le 27 Mars 2004
Rêverie
La brume se lève,
C'est la fin de mon rêve.
Je regarde les vagues,
Qui se brisent sur la grève.
Le soleil se lève,
Le ciel s'enflamme,
Cette lave incandescente
Pénètre mon âme.
J'avance à pas lents,
Sur cette plage déserte.
Les vagues me lèchent les chevilles.
Je suis seule.
Dans ce matin,
L'air est cristallin,
Je respire à pleins poumons,
Que c'est bon!
Un voilier passe au loin,
Je poursuis mon chemin.
Dans ce matin,
Je me sens bien...
Peu m'importe demain...
Le 29 Mars 2004
Coucher de soleil sur
la lande
Ce soir,la lande prend une teinte orange,dans le
soleil couchant.La bruyère devient pourpre, je me sens bien!
Charly,mon cocker,suit une piste,peut-être un lapin,ou
un autre animal.Je cours avec lui,sur ce chemin sinueux.
De la hauteur où je suis, j'assiste,émerveillée,au
coucher du soleil: j'ai l'impression qu'il vient se baigner dans la mer,pour
faire l'amour avec elle.
Je redescends sur la plage,pour assister à cet
enchantement final.Je suis assise sur le sable,au bord de l'eau,j'ai ôté mes
tennis,et relevé mon jean.Ce soir,l'eau est un peu fraîche.Charly est près de
moi.
Dans la tiédeur de ce début de nuit, je suis ivre de
liberté, je me sens pleinement vivante,au milieu de cette nature encore
préservée,qui m'entoure.
La lune s'est levée, je me lève. Je continue ma
promenade,les pieds dans l'eau.Les vaguelettes me caressent les chevilles. Je
ne suis pas pressée, j'ai tout mon temps!
La brise qui se lève,me décide à rentrer.Charly et
moi allons prendre notre repas,car la faim me tiraille l'estomac.
Je regagne ma petite maison qui est devenue,après
quelques semaines,mon havre de paix.Avant de fermer la porte, je jette un
dernier regard au ciel de velours,bleu sombre,constellé d'une myriade de
diamants!
Le 2 Avril 2004
Encore
un peu de rêve
Donne-moi encore un peu de rêve,
Avant que le jour s'achève...
Juste un peu de bonheur,
Pour me réchauffer le coeur,
A moi, qui ai toujours peur,
Et qui compte les heures,
Avant que la vie me reprenne,
Tous ceux que j'aime!
J'ai besoin de réconfort,
Pour pouvoir survivre encore!
Pour poursuivre le combat,
Sans avoir le droit,de baisser les bras!
Mais,à quoi bon,tout cela?
Pour qui,et pour quoi?
J'ai toujours froid,
Au fond de moi...
Demain,le soleil,peut-être,brillera?
Le 23 Mai 2004
Note: ce poème a reçu le prix ''Sélection du Jury''
au concours Poésies,à l'Institut Académique de Littérature Francophone de
Bayonne,le 15 Janvier 2005.
Le Lorelayl
Ce matin-là, je me levai très tôt. Je pris une
douche rapide, j'enfilai mon bikini noir,une chemise,et un short.
Je descendis dans la cuisine,suivie de Charly,mon
fidèle cocker. Je lui ouvris la porte,et me dirigeai vers la cuisinière faire
chauffer le lait,pour faire du chocolat. Je fis griller une tranche de pain,que
je tartinai d'une couche de confiture,faite maison.
J'aimais ce moment,où tout est calme,ces matins de
fin printemps,où ce petit port breton était encore vierge de touristes.
Pendant ce temps,Charly était rentré. Je lui servis
ses croquettes,qu'il engloutit en trois coups de gueule!
Je préparai mon sac,sans oublier une bonne réserve
d'eau.
Après avoir garni la glacière d'un somptueux
pique-nique, je fus enfin prête.
Je me dirigeai vers ma voiture,avec Charly,et tout
mon chargement. Je partis vers le port,rejoindre Yann,mon ami d'enfance,pour
sortir en mer.
Le soleil commençait à monter dans le ciel d'azur,la
mer était d'huile.Seule une petite brise venait du large.
J'étais enfin bien dans ma peau,heureuse, j'avais
enfin trouvé la paix!
Je garai ma voiture sur le parking,et je partis
rejoindre Yann sur son voilier,Charly sur les talons; lui aussi,semblait heureux: tout comme moi,il
appréciait chaque instant de cette nouvelle existence.C'était comme une autre
chance!
Yann m'attendait sur le quai.Il m'aida à
embarquer,et fit monter Charly.
Je larguai les amarres,et en avant pour
l'aventure,sur le Lorelayl!
Le 11
Juillet 2004
Un soir d'orage
Toute la journée,il avait fait très lourd,le soleil
avait brillé avec une intensité aveuglante.Charly,mon cocker roux,était resté
couché sur le carrelage de la cuisine.
Pas un oiseau ne volait.
Vers dix-huit heures,le vent s'était levé,le ciel
était devenu jaune soufre,la mer était noire,de gigantesques vagues se
formaient à la surface,les éclairs se mirent à zébrer le ciel.Le tonnerre
suivit,dans un bruit fracassant.
Je me tenais près de la fenêtre de la cuisine,qui
donnait sur la falaise,à gauche.
Mon regard fut attiré par une tache blanche:je pris
les jumelles,qui étaient sur une étagère,toujours à portée de main,et
là,stupeur!Je découvris,dans une cavité rocheuse,un enfant,tenant par le cou un
animal!
Je me précipitai sur la radio,pour appeler Yann,mon
ami d'enfance;la liaison était très mauvaise.
-Yann,ici Lyse!Un enfant et un animal sont coincés,à
deux mètres du bord de la falaise!
-Reçu ton message,Lyse.Je préviens les autres,et
j'arrive,sois pru...(le reste se perdit dans le fracas).
La tempête redoublait,il n'y avait pas de temps à
perdre!
Je montai à l'étage,où j'enfilai à la hâte un
pantalon,une paire de chaussures de marche,et une veste imperméable.Puis,je
pris mon sac de secouriste,qui était toujours prêt-je faisais partie de l'équipe
de secours.
Je descendis rapidement l'escalier,je mis la laisse
à Charly,et nous nous mîmes en route,dans la tempête.
Nous avancions,en luttant contre le vent.
Heureusement,nous n'avions que cinq cent mètres à
parcourir.
Enfin,nous atteignîmes l'endroit où l'enfant
était:il se trouvait à deux mètres sous moi.Je reconnus Loïc,le fils de mes
amis.
Le vent soufflait très fort. Loïc était
recroquevillé sur le petit rocher,il se tenait serré contre le petit chien.Tous
les deux étaient trempés,et tremblaient!
Je me mis à plat ventre,au bord de la falaise.Je dus
hurler pour parler à Loic:il leva la tête vers moi.
-Ne bouge pas,je suis là!Les secours arrivent,je
vais descendre!
Pendant ce temps ,Yann était arrivé,avec deux
copains sauveteurs.
De mon côté,je m'étais équipée d'un harnais de
sécurité;une fois la corde fixée au 4X4 de Yann,je commençai la descente.
La paroi était très glissante,le vent me plaquait
contre le Roch,le vent hurlait dans mes oreilles.
Je n'étais pas très rassurée,au-dessus du vide:la mer
était déchaînée!
Enfin,j'atteignis la plate-forme,j'y mis les deux
pieds .Loïc tenait le chien contre lui.
Je lui demandai s'il avait mal quelque part,il me
fit signe que non.
Je lui fixai avec difficulté-car j'avais les mains engourdies
par le froid-le harnais.
Yann et ses amis remontèrent Loïc.
De mon côté,je mis le petit chien dans un sac
ventral,que j'avais prévu à cet effet.
En-bas,la mer était noire d'encre,et d'énormes
vagues se brisaient,dans un fracas étourdissant.
A mon tour,je fus hissée.
Mon Charly m'attendait,sagement,à côté de la
voiture.
Loïc était à présent emmitouflé dans une couverture
de survie.
Enfin,j'étais sur la terre ferme.
Je m'approchai de l'enfant,pour le réconforter.
Il me fit un grand sourire,et me dit:
''Tu sais,Lyse,c'était super,lorsque tu es venue à
mon secours,et,surtout,lorsqu'on m'a remonté,je n'ai pas eu peur!''
Je lui répondis:
''Je suis heureuse d'avoir été là au bon moment,mais
promets-moi de ne plus mettre
ta vie en danger!''
Charly se mit à lécher Loïc,qui rit aux éclats.
L'orage s'éloignait peu à peu.
Yann fit monter tout le monde dans le 4X4.
J'invitai tout ce petit monde,chez moi,pour une
''pâte-party''!
A peine arrivée,j'emmenai Loïc prendre une
douche.Puis,je me changeai à mon tour.
Entre-temps,j'avais séché Charly,et la petite
chienne.
Je descendis dans la cuisine,mettre de l'eau à
bouillir,pour les pâtes.Puis,je saisis le téléphone,pour appeler Soisic,mon
amie,la maman de Loïc.
-Allo!Bonsoir,c'est Lyse!Loïc est avec moi,ne
t'inquiète pas,il est en pleine forme.
Je t'expliquerai tout à l'heure.Me permets-tu de le
garder à diner?Je te passe Loïc,à plus!
Pendant ce temps,les hommes coupaient le jambon,et
le saucisson.
Yann alla chercher à la cave,le vin,et du jus de
fruit.
Je me mis aux fourneaux,pour préparer la sauce;je
pelai les oignons,que je coupai en lamelles,et les fis rissoler dans de l'huile
d'olive.J'ajoutai les tomates pelées et coupées,avec une pincée de sucre.Je fis
réduire le tout;pour finir,j'ajoutai du jus de viande,un peu d'ail,et du
gruyère.Je mis les pâtes dans un grand saladier,et je versai la sauce.
-A table,les hommes!
Le repas se passa dans la joie et la bonhomie:chacun
avait des anecdotes cocasses à raconter,nous étions tous morts de rire;que cela
faisait du bien d'être avec des amis!
Charly veillait avec tendresse sur la petite
chienne,trouvée par Loic.
Pour le dessert,j'apportai la tarte aux fruits,que
j'avais faite le matin!
L'orage n'était plus qu'un mauvais souvenir.
Après le café,Yann et ses amis rentrèrent chez eux.
De mon côté,je partis avec Loïc,la petite chienne,et
Charly.
Loïc était tout heureux que la petite chienne-qu'il
avait nommée Orage-se portât bien.
Je crois qu'il avait compris la leçon!
Encore une fois,l'histoire se terminait très bien,et
tant mieux!
Le 17 Septembre 2004
Le handicap
dans le regard des autres
Une chose me hérisse profondément:découvir de la
pitié dans le regard de certaines personnes!
Un regard ne trompe pas,car il reflète l'âme!
Dans ce regard,nous y puisons les
expressions,sûrement plus que les autres,peut-être sommes-nous plus sensibles,à
cause de-ou grâce à-nos années d'épreuves et de galères(cela rend différent)!
Les paroles blessent très souvent,on s'adresse à nous
de façon affligée,et on entend des phrases de ce genre:
-''Pauvre petite,comme vous êtes courageuse,je vous
admire...''
-''Tu parles!''
Beaucoup d'entre nous,avons seulement ''la rage de
vivre,avec la volonté de s'en sortir à tout prix,et ainsi,prouver que notre vie
n'est pas complètement inutile''!
Mais pourquoi donc,certaines personnes nous
considèrent-elles comme des êtres inférieurs,des demeurés,incapables de gérer
notre vie,parce que nous sommes en fauteuil roulant?
Le QI n'a pourtant rien à voir avec quelqu'un sur
des roulettes,pas plus qu'avec une personne sur ses deux jambes!
Pourquoi assimiler tous les handicapés à une seule
catégorie:handicap mental?
Heureusement,toutes les personnes que nous
rencontrons ne réagissent pas de façon négative!
Nos ami(e)s nous voient tels que nous sommes.C'est
un grand bonheur de pouvoir échanger des idées,blaguer,faire de l'humour-même
s'il est un peu noir-et de pouvoir nous tourner en dérision.C'est génial de
pouvoir rire de tout,même de nous,c'est une vraie joie,de vivre ces instants!
Dans ma tête,je ne suis pas handicapée,même si mon
corps a des limites.Je crois que je ne suis pas la seule à raisonner ainsi:il
faut seulement s'adapter,et se faire une nouvelle vie!
Le 26
Septembre 2004
Le grand projet
Ce matin,je m'étais habillée d'une jupe plissée
courte,d'un bustier noir,d'une veste rose indien,et de sandales d'argent,à
hauts talons. J'avais rendez-vous dans un endroit très chic. Je pris ma
voiture,avec mon cocker,Charly,car j'avais quinze minutes de route à faire.
Je garai ma voiture,dans le parking prévu à cet
effet,je pénétrai dans le parc.Des roses pourpres,des roses oranges,des roses
bigarrées embaumaient l'air cristallin,en ce matin d'été.Des larmes de rosée
brillaient,dans le soleil naissant.
Ce serait une belle journée.
Je m'aventurai plus loin. Je découvris d'autres
essences de fleurs,qui étonnaient le regard,en une multitude de couleurs:
ici,des œillets au parfum poivré,plus loin,des pivoines aux douces senteurs.
Je fis une halte,pour faire quelques croquis
(j'avais toujours sur moi un carnet et un crayon).
Le chant mélodieux des oiseaux était joyeux; je
respirais à pleins poumons, je me sentais libre et heureuse!
Je continuai calmement ma promenade,avec mon fidèle
Charly.
J'avais rendez-vous avec mon amie Soizic,au manoir
du Clos Fleuri,qui possédait ce magnifique jardin (les propriétaires avaient
transformé ce lieu en hôtel de luxe); l'ambiance y était pourtant très
conviviale: c'était un endroit enchanteur!
Je passai près d'un lac,parsemé de nénuphars
roses.Des cygnes glissaient paisiblement,sur la surface calme.Plus loin,des
arbres centenaires,couverts de feuilles d'un joli vert,se dressaient
majestueusement dans le ciel d'azur.Il faisait bon dans cet endroit,qui
respirait la paix.
J'arrivai sur une place ombragée,plantée de
tilleuls.Des tables étaient ornées de parasols multicolores,qui donnaient à cet
endroit une atmosphère joyeuse.
Soizic m'attendait avec Loïc,son fils,et Orage,la
petite chienne qu'il avait recueillie.
Loïc se précipita vers moi,pour me faire un
bisou,Charly fit fête à Orage.
Je m'approchai de la table:
-Bonjour,Soizic,comment vas-tu?
-Bien,et toi,Lyse?
J'avais connu Soizic quelques années plus
tôt,lorsque nous faisions nos études aux Beaux-Arts,à Paris,et depuis,malgré
les aléas de la vie,notre amitié ne s'était jamais démentie.
Aujourd'hui,nous avions un projet: celui de passer
quelques heures par semaine à l'hôpital du canton,pour apprendre à dessiner aux
enfants et aux adolescents malades,pour les faire rêver un peu.
Après avoir passé commande de chocolat au lait,de
thé,de brioches et de confitures diverses,nous nous mîmes au travail.
Loïc jouait avec les chiens,après avoir pris son
petit déjeuner.
Nous échangions un certain nombre d'idées,puis nous
tombâmes d'accord: en premier,il nous fallait rencontrer le directeur de
l'hôpital,et les médecins concernés.
Soizic et moi,avions l'impression d'avoir retrouvé
nos dix-huit ans,avec la fougue et l'enthousiasme de notre jeunesse: nous
avions trente ans,et encore de nombreux rêves!
Que cela faisait du bien,de pouvoir s'offrir de tels
moments de détente,dans un joli coin de nature!
Par cette belle journée,nous partîmes à la
plage,pour la journée!
Le 10 Octobre 2004
L'espérance
Espérer encore un autre lendemain,
Moins peuplé de chagrins!
Pouvoir décrocher la lune,
Pour toute fortune...
L'homme n'est ni bon,ni mauvais.
Il est seulement,imparfait.
Panser ses blessures,
S'en faire une armure!
Prendre une nouvelle route,
Pour éviter la déroute!
Découvrir d'autres horizons,
Ne plus jamais revenir dans sa maison!
Sans,pour cela,frôler la déraison...
Savourer quelques instants de bonheur,
Sans avoir peur!
Partir toujours plus loin,
Pour suivre son destin.
Parfois,chanter un refrain,
Qui fait du bien!
Ne plus vivre que d'espérance,
Pour ne plus souffrir de ses errances!
Pour finir par dire que la vie le valait,
Bien même,si on attendait plus rien!
Le 17 Novembre 2004
Prendre
son élan
Toujours aller plus loin,
Se faire rattraper par son destin:
Tomber au fond du précipice,
Se retrouver perdue,au fond des abysses!
Saisir la moindre aspérité,
Pour se hisser,et remonter!
Assister à une aurore boréale,
Sur le dos d'un cheval,
Partir dans une chevauchée effrénée,
Pour ne jamais s'arrêter,
Découvrir d'autres horizons,
Jusqu'à en perdre la raison!
Essayer d'atteindre le firmament
Même,si cela prend du temps...
Puis,un jour,rejoindre les étoiles,
Pour un avenir,sidéral!
Le 3 Décembre 2004
Croisière sur le canal du Midi
Départ: le dimanche onze Septembre.
La veille,après un '' briffing '' copieux de la part
du service de location, (nous sommes tius des novices),je ne sais pas si nous
aurons tout assimilé pour notre grand voyage!
Nous partimes à sept: Roger,capitaine,qui n'qa pas
beaucoup fermé l'oeil la nuit,Fernand,''co-cap'',qui n'en menait pas
large,puis,les nanas: Zoé,Olga,Odette,Félicia,et moi,Mado.
Le premier jour,lever à huit heures.Après,un copieux
petit déjeuner,pour tenir la route!
Nous n'en menions pas large.Dans quelle galère nous
étions-nous embarqués?Quelle expédition!
Les deux hommes ont pris les choses en main (nous
les avions bichonnés un maximum!)
Le moteur du bateau fut mis en marche en un temps
record.
Et en avant pour l'aventure!
Le passage sous les ponts ne posa pas de
problème,les filles pretes à agir avec les gaffes,pour éloigner le bateau du
bord.
Le passaqge des écluses fut souvent difficile,car
toutes n'étaient pas automatisées!
Il fallait souvent saute
r sur la berge(sans tomber à la baille) pour
redresser le bateau avec des cordes!
Les femmes,munies de leur gaffe,poussaient de toutes
leurs forces,pour rester en ligne!
Puis,il y eut la baignade forcée de Fernand,qui
plongea comme un grand dans l'eau glauque.Lorsqu'il remonta,tel un triton
coiffé d'une couroone d'algues,il dut
nager à contre-courant,pour atteindre la rive,afin d'attacher la corde à un platane.Victoire:la
manoeuvre fut réussie!
Après cet exercicz difficile,nous fetons dignement
nos héros,avec un bon repas,pris à l'intérieur,car le soleil avait pris des
vacances.Chacun partit d'une blague,qui fit rire toute l'assemblée!
Nous avons fait escale à Toulouse,ville rose-très
jolie,mais pas très propre: promenade à travers le parc
magnifique,puis,l'église Saint-Sernain (batie pendant neuf siècles!),balade le
long de la Garonne,le Pont-Neuf,avec ses arches dissymétriques,puis,la superbe
place du Capitole,avec la statue de Saint-Exupéry dans le parc!
Retour sur le bateau,pour un diner joyeux!
Le lundi soir,le frigo à gaz tombe en
panne;impossible de le remettre en marche,meme après avoir téléphoné à la
base.Après avoir écouté leurs conseils,nouvel essai infructueux:tant pis!Nous
avons fait comme au bon vieux temps!
Le temps passa très vite,entre les balades à vélo
sur les chemins de halage!
Nous avons essayé de visiter le cloitre des
Jacobins,mais il était fermé.
Entre-temps,nous avons perdu Odette!Mais,où est-elle
donc passée?
Les gardes,à l'entrée du cloitre,ont une mine
patibulaire: ils nous refusent l'entrée,car une réception doit y avoir lieu.
Nous rentrons fatigués,mais heureux de notre
journée.
Après un repas rapide,tout le monde au dodo,pour
récupérer!
Le lendemain,après un petit-déjeuner roboratif,nous
refaisons le chemin à l'envers:passage des écluses,avec l'aide de toutes les
gaffeuses,conversations sympas,avec des gens sur la berge,un couple avec trois
chiens-le monsieur nous raconta qu'il s'était toujours baigné dans le canal,sans
jamais rien attraper!
Dernière étape en ce vendredi vingt-quatre
Septembre.
Il nous faut rendre le bateau vers neuf heures,le
samedi matin.Alors,le dernier soir,grand ménage,de la quille au pont: tout doit
briller!
Le garage de l'embarcation fut un peu difficile:
Fernand a raté l'anneau pour l'amarre,la gaffe est tombée à l'eau!Ouf: la
manoeuvre se termine bien!
Pour cette dernière soirée,nous avons ouvert le
champagne dans la joie.C'est tellement merveilleux d'avoir de vrais amis!
Nous garderons en mémoire tous les instants
merveilleux que nous avons vécus ensemble,nos tetes sont remplies de souvenirs
heureux,et de rire!
Merci à tous!
Mado
Le 21 Décembre 2004
La veille de Noël
La nuit est tombée,
C'est la veille de Noël.
La lune forme un disque d'or pâle,
Dans le ciel de velours noir.
Elle semble protéger
Les gens qui sont seuls,
Dans les rues,dans les hôpitaux,
Ou chez eux...
Bien sûr,beaucoup de familles
Sont réunies autour du sapin,
Tout scintillant de lumières,
De boules,et de guirlandes!
Le Père Noël passera,
Cette nuit,pour tous les enfants sages!
La maîtresse de maison
A mis les petits plats dans les grands,pour le
Réveillon.
Il règne une ambiance chaleureuse,
La famille prend un verre autour de la cheminée.
Certains sont venus de très loin,
Pour partager ce moment de paix!
L'atmosphère,dans les rues,
Est calme et festive.
Les magasins sont illuminés,
Des bonshommes de neige décorent le parc.
Je suis couchée dans un lit d'hôpital.
Je repense avec nostalgie à certains
Noëls,passés en famille,dont beaucoup
Ne sont plus là!
Aujourd'hui,j'ai cinquante et un ans,
Je suis seule,à ressasser le passé!
Demain,je verrai Maman,et notre chien Paddy!
Mon souhait le plus cher,en ce soir du vingt-quatre
Décembre,
C'est que ce soit possible,encore,de nombreuses
années!
Le 24 Décembre 2004
La poudre de l'oubli
Je voudrais pouvoir
absorber un peu de poudre de l'oubli,
Pour ne plus avoir
si mal,au fond de moi...
Mais,je n'ai pas le
choix!
J'ai voulu vivre
avec la trachéotomie.Pourtant,ce n'est pas un cadeau!
Maintenant,je suis
colonisée par un staphylocoque doré,
Dont je n'arrive pas
à me débarrasser.
Un jour,les
résultats sont négatifs,puis un autre,c'est positif.
Je ne suis pas un
yo-yo!J'ai beau paraître costaude,
Mon moral est en
lambeaux.J'en ai vraiment ''plein le dos'',cela devient complètement inhumain!
A quoi sert,la
vie,dans ces conditions?
Je ne reçois que des
coups!
J'ai l'impression
d'être toujours punie!
Quelle faute ai-je
donc commise?
J'ai un handicap
très lourd qui me pourrit la vie:
Cela finit par
ressembler à une tragédie!
J'ai perdu presque
tous ceux que j'ai aimés,
Maintenant,je
m'interdis d'aimer:
L'amour et le
bonheur ne sont pas pour moi!
Je ne veux plus
vivre cette cruauté-là!
Mon destin était
tout tracé,
Impossible de le
faire bifurquer.
De quoi faut-il me
contenter?De quelques bribes de bonheur éphémère,
Et de
vivre,toujours,avec cette peur d'avoir été trop heureuse,et de payer tout cela
au centuple?
Pour l'instant,j'ai
la chance d'avoir encore Maman,mais pour combien de temps?
Je vis avec cette
angoisse,permanente,qui me terrifie:
L'enfer est bien sur
terre!
Je
m'efforce,pourtant,de ne jamais faire le mal autour de moi:je ne suis pas là
pour cela.
La souffrance des
autres me fait mal!
En ce moment,je me
sens salie,impure.
J'avoue que c'est
très dur: j'ai l'impression de ne plus vivre que pour les soins!
Je vais finir par
craquer!
Je suis en
perpétuelle révolte contre cette vie-que j'ai choisie-mais qui ne m'a jamais
fait de cadeau!
Le 17 Janvier 2005
Délire intersidéral
Aller au-delà de la lune,
Pourquoi pas,vers Neptune?
Habiter dans un vaisseau d'argent,
Faire l'amour avec le firmament!
Partir toujours plus loin,
Sans le moindre chagrin...
Flotter dans la voie lactée,
Jouer avec les étoiles,
Dans le cosmos intersidéral!
Conquérir d'autres galaxies,
Pour assouvir toutes ses envies!
Rencontrer d'autres peuples,
Faire l'amour avec l'apesanteur,
Avec un bel empereur!
Ne plus se croire unique,ni supérieur.
Redevenir une poussière d'étoile,
Et rester humble,face à cette intensité spatiale!
Puis,revenir sur terre,
Pour replonger,dans mes galères...
De temps en temps,
Prendre mon envol,
Dans mon imaginaire!
Le 18 Janvier 2005
Les malheurs de la petite Lydie
La petite Lylie est
bien punie,
D'avoir voulu rester
en vie!
Elle a attrapé une
maladie nosocomiale,
Au Lanot,dans cet
hôpital:
Un vilain
staphylocoque doré,
Qui lui pollue la
trachée!
C'est pour cela
qu'elle se sent sale,et pestiférée!
Les soins et les
mesures d'hygiène ont redoublé.
Elle se sent
coincée,presque emprisonnée,
Elle ne peut presque
plus se balader!
L'attente des
aérosols est souvent très longue:
Elle compte les
minutes,et les secondes...
La petite Lylie
bout,à l'intérieur,
Comme une cocotte
minute prête à exploser:
Car ainsi,la
nuit,elle n'arrête pas de tousser
Et de s'aspirer!Cela
la fait saigner!
Si le traitement est
fait assez tôt,
Il n'y a pas de
bobo...
La petite Lylie fait
bien dodo!
Le 20 Janvier 2005
Partir
Partir sur les chemins
De bon matin,avec mon chien,
Comme un pèlerin.
Respirer les parfums
Dans les jardins.
Faire de belles rencontres,
Ne plus se sentir laissée pour compte!
Vivre de ses rêves,
Comme on s'accorde une trêve!
Dormir à la belle étoile,
Pour faire escale.
Se sentir libre d'agir,
Ne plus avoir peur de l'avenir,
Même si on sait que l'on va mourir!
Le temps ne compte plus,
Lorsque l'on a tout perdu!
Se reconstruire une autre vie,
Avec de nouvelles envies,
Comme on repart à zéro,
Pour essayer de faire le destin plus beau:
Les épreuves font grandir,
Même si on a souvent envie d'en finir...
Reprendre sa route,
Envolés tous les doutes!
Acheter une petite maison,
Avec l'océan pour horizon.
Prendre le temps de savourer la vie
Qui n'a pas de prix!
Le 27 Janvier 2005
Le rêve ou la vie
Flotter au bord du rêve,
Pour vivre l'aube d'un nouveau jour,
Qui se lève.
Partager des brassées d'amour
Jusqu'au petit jour,
Ne plus se perdre dans les détours.
S'envoler de cet élan,
Vers le firmament!
Espérer un autre lendemain,
Sans cruauté,aucune,
Pour ne plus subir l'infortune.
Rattraper le temps perdu,
Puis,un soir,mourir comme on a vécu.
Sans faire de bruit,s'en aller,
Pour vivre une autre éternité...
Sans chagrin,ni regret:
Car,sur terre,rien n'est jamais parfait.
La route bifurque vers une autre destinée,
Où rien n'est encore tracé:
Alors!Il n'y a pas de quoi se torturer!
Le 28 Janvier 2005
Un peu
moins de zèle,et un peu plus d'humanité
Quand donc cessera la persécution à mon égard? Je me
sens seule,et désemparée,car on me considère toujours comme une pestiférée.Mon
calvaire ne finira donc jamais:même après cinq prélèvements négatifs,cela n'a
rien changé!
Certains membres du personnel sont encore
réticents,pour me servir à manger,en même temps que les autres!
On fait des recommandations à mes ami(e)s,derrière
mon dos.Certains ont été carrément interdits de venir dans ma
chambre.Réflexions,aussi,lorsque des amies viennent me faire la bise:même si
elles ne me touchent pas,il faut tout de même qu'elles se lavent les
mains!C'est la vérité, je n'invente rien, je suis devenue paranoïaque!Cela
devient grotesque!
J'ai toujours envie de pleurer. J'ai bien du mal à
continuer mes activités,le coeur n'y est plus...
Je sors le moins possible de ma chambre, je rase les
murs, je ne vais plus travailler à l'atelier,à côté de ma chambre!
Si cela continue, je vais acheter une crécelle,pour
signaler ma présence-comme les lépreux,au moyen-âge-comme cela,les gens
s'écarteront sur le passage de l'indésirable,contaminée à vie!
A-t-on pensé à ce que je peux ressentir,et à la
douleur de mes proches?
Si vous étiez à ma place,ou si c'était l'un de vos
enfants,ou un parent,comment réagiriez-vous?
J'ai supporté toutes les contraintes médicales,sans
broncher,même les plus désagréables!
J'ai l'habitude de
vivre à l'hôpital- je connais cela depuis l'âge de cinq ans: je crois avoir une
bonne capacité d'adaptation!
A-t-on le droit
d'infliger de telles brimades,alors que je ne suis plus contagieuse,et ce n'est
même pas sûr que je le sois à nouveau,un jour!
Je ne l'ai pas attrapée
toute seule,cette maladie nosocomiale!
J'ai toujours pris un
maximum de précautions,pour moi,et pour ne pas nuire aux autres.En ce
moment,mon taux de diabète est très instable,car je suis traumatisée,par tout
cela!
On m'interdit de
toucher les choses,hors de ma chambre.Plus question pour moi d'aller à
l'atelier cuisine!
La bêtise humaine n'a
donc pas de limites!
Quand pourrai-je avoir
un peu de paix?Ma liberté est très restreinte,à cause de mon handicap!
Le 6 Mars 2005
Tout au bout de l'oubli
Tout au bout de
l'oubli,
Je traverse la nuit...
Je suis apeurée,
J'ai envie de pleurer.
Je ressemble à un
zombie.
Notre rupture m'a
anéantie:
Je me suis sentie
avilie,et trahie!
Tu n'as pas vu ma
faiblesse,
Encore moins ma
détresse!
Tu es parti vers une
autre destinée,
Retrouver ta dulcinée!
De toi,je n'ai jamais
pu faire le deuil:
La fin de notre
histoire
M'a enveloppée dans un
linceul...
Mon coeur est mort à
jamais!
Je ne suis plus capable
d'aimer!
Aujourd'hui,je vis mes
fantasmes,en solitaire:
Ainsi,je n'ai plus peur
de l'adultère!
Je me sens
totalement,et parfaitement,femme!
Mais,je ne révèlerai
plus jamais le fond de mon âme!
Pourquoi m'infliger
d'autres drames,
Dont je connais la
trame?
Je n'ai jamais demandé
la charité,
Pour que l'on aime mon
corps-abîmé!
Le 7 Mars 2005
Echec
et mat
Nous ne marcherons plus
jamais ensemble,
Sur le grand échiquier
de la vie...
La dame à la faux t'a
terrassé,
Dans ta dix-neuvième
année!
J'ai
assisté,impuissante,à ton agonie:
Je suis restée,un beau
matin,atterrée,et effondrée,
Devant ton corps,sans vie...
Nous avons eu deux
années de bonheur,et d'amour.
Notre histoire n'était
pas écrite,pour toujours...
Notre dernier jeu s'est
terminé,
Dans un échec et
mat,déchirant.
Je n'ai jamais pu
t'oublier,
Toi,
Le premier homme de ma
vie!
Après trente-trois ans
de ton absence,
Ton souvenir
est,toujours,aussi vivace:
Mon coeur et mon corps
ont toujours froid,
Je suis en manque,de
toi!
Nous avons été trahis,
Par le grand échiquier
de la vie...
Comme si notre amour
était,interdit!
Le
7 Mars 2005
La roue du temps
La roue du temps
Tourne,inexorablement.
A chacun son destin,
Qu'il soit mal,ou bien!
La route est sinueuse,
Semée d'embûches.
Je trébuche!
Mon passé est si lourd:
Sans trop d'amour...
La bataille est
inhumaine,
Et incertaine!Mon coeur
a tant de peine...
Je ne suis pas douée
pour le bonheur:
Il me fait peur!
Le 7 Mars 2005
La
dame à la faux
La mort a encore
frappé: ma famille.
La sœur de Maman,tante
Denise,est partie,le 17 Février 2005.
Peu à peu,le vide se
fait autour de moi!
C'était ma marraine.Je
n'étais pas très proche d'elle,nous n'avions rien en commun.Elle était
plutôt,égocentrique.
Je lui écrivais,de
temps en temps,pour le premier de l'an,et son anniversaire,au mois d'Août.
Elle me
téléphonait,quelquefois.Elle m'agaçait beaucoup,avec son pessimisme,et sa façon
de ressasser le passé.
Son dernier appel
remonte à fin Décembre.La communication a été coupée...mais je ne l'ai pas
rappelée.
Ajourd'hui,je le
regrette:je n'ai pas pu lui dire au revoir!
Je n'imaginais pas,qu'elle
allait partir si vite.Après tout ce qu'elle avait vécu,pour moi,elle était
presque immortelle.
La mort des autres me
terrifie!A la fin,je vais me retrouver toute seule,avec un trou...à la place du
cœur.
Ma propre mort,je l'ai
déjà vécue: cela fait très mal,physiquement.Mais,après le passage,il n'y a plus
de souffrance:on flotte dans un autre monde,enveloppé de paix,et de plénitude.
C'est l'absence de ceux
que l'on aime,qui laisse une blessure indélébile!
Le temps n'efface rien;
il atténue,un peu,la souffrance.
Au début,la voix,et la
présence de l'être cher,nous manquent,cruellement.
On croit que l'on va le
retrouver,au détour d'une rue...
Mais ce n'est qu'un
leurre.
Car la mort
est,définitive!
Le 13 Mars
2005
Le blanchot
Mille et une pattes,sur
la neige,d'une blancheur immaculée...
Les montagnes sont
bleues!Le ciel est limpide,le soleil forme,comme une Croix du Sud.
Mais,qui a donc laissé
ses empreintes,sur le manteau blanc?
C'est le blanchot,un
lièvre blanc,l'hiver.
Il est sorti de son
terrier,par ce beau matin.
Qu'allait-il faire,sur
cette vaste étendue?
Il avait rendez-vous
avec sa fiancée!
Le printemps allait
bientôt arriver:il était temps,pour lui,de penser à fonder une famille!
Il souhaitait donner
des petits-enfants à ses parents,pour qu'ils puissent
les voir grandir,et
devenir parents,à leur tour.
Ainsi,la vie
continue,et se perpétue...avec ses joies,et ses peines.
C'est comme cela,que
l'on atteint un avenir meilleur!
Le 13 Mars 2005
Ce texte est dédié à mon amie Zoé,de Chambéry
Tombe
la nuit
Tombe la nuit,
Le jour s'est enfui.
Il emmène avec lui,
Mon coeur en charpie,
Et mon ennui.
Que me réserve la nuit?
Juste des insomnies.
Le sommeil me fuit.
Je n'entends que le
silence,
Qui me terrifie!
Ton amour me manque.
Je n'entre plus en
transe.
Je ne connais,plus
jamais,la jouissance...
Mon corps est avec toi.
Je n'ai plus le choix:
J'ai de plus en plus
froid...
Mon coeur est un
glaçon.
Je ne prononce plus,ton
nom...
Que vaut ce destin,
Où j'ai envie de
hurler,comme un chien?
Le 13 Mars 2005
Autoportrait d'une femme ordinaire
Je suis une fille aux
yeux clairs,
Ils virent entre le
bleu et le vert,
Suivant mon
humeur,heureuse,ou en colère.
Mon visage n'a rien
d'extraordinaire.
Mes ami(e)s disent que
j'ai les yeux qui pétillent,
Et que mon sourire
illumine...
Ils apprécient mon
humour,et mon sens de l'autodérision.
Avec mon corset pas
très beau,
Je ressemble à
Quasimodo!
Je suis plutôt une
femme bien en chair,
Je n'ai pas
grand-chose,pour plaire...
J'ai une sensibilité à
fleur de peau,
Je me protège,je mets
des barrières.
Je n'ai pas une voix de
robot,
Malgré la trachéotomie!
J'ai réussi,seule,à
canaliser mon souffle,
Pour parler...et
chanter!
Et,pour couronner le
tout,
Je suis en fauteuil
roulant!
Cela n'a vraiment rien
d'attrayant!
Je suis telle que je
suis,
Même si,pour
cela,j'attire...la jalousie.
Ainsi est ma vie!
Le
16 Mars 2005
Plus loin
Plus loin que
l'horizon,
Se trouve ma maison.
Elle est au pied de
l'arc-en-ciel,
Entre la mer et le
ciel,
Perchée sur un promontoire
rocheux,
Entourée de sable
blanc.
Elle possède un joli
jardinet,
Où j'ai planté des
fleurs multicolores,
Quelques légumes,et
quelques arbres,pour faire de l'ombre.
J'ai l'impression
d'être le capitaine d'un navire!
Je vis avec mon cocker
roux,Charly,de trois ans.
J'ai reconstruit ma
vie.
Après tant de peines et
de déchirures,
J'essaie de penser mes
blessures.
Je vois mes ami(e)s,
Je peins tout ce que je
vois.
Avec Soizic,mon amie,je
fais du bénévolat!
Ma vie n'est pas
triste,
Elle est seulement
paisible.
Pour l'instant,j'ai mis
mon cœur en ''stand-by'':
C'est trop cruel de
perdre l'homme que l'on aime!
Le 20 Mars 2005
Je
suis en manque de toi
Tombe la nuit,
Mon cœur est plein de
pluie...
Je suis toujours seule,
Je porte toujours ton
deuil!
Je n'ai jamais
rencontré
Un autre amour,comme
toi:
Notre complicité était
trop parfaite!
Je vis ton absence
comme une défaite...
Nous n'avons eu que
deux ans,
Pour vivre notre
histoire!
Tu étais pour moi comme
la sève nourricière!
Nous nous connaissions
depuis l'enfance.
Puis,un jour,notre
amitié s'est transformée en amour.
Mais ce n'était pas
écrit:pour toujours!
J'ai faim de toi!
J'ai la nostalgie de
nos jeux érotiques,
De nos petits câlins,au
petit matin...
Mon cœur se brûle et se
consume,
Car cela n'existera
jamais plus!
Le vingt-deux
mars,c'est l'anniversaire de ta Mort!
Beaucoup de printemps
sont revenus...
Tu me
manques,toujours,et encore!
Cela fait trente-trois
ans de ton absence!
Pourquoi n'avons-nous
pas eu plus de chance?
Nos chemins auraient
peut-être divergé...
Mais,tu aurais pu faire
ta vie,
Et cela,pour moi,n'a
pas de prix!
A toi,Marc,mon Premier Amour!
Le 22 Mars 2005
Vivre
ou survivre
Vivre ou survivre,là
est la question!
Que peut-on espérer de la
vie,lorsque l'on est handicapée?
Une vie
différente,souvent difficile,mais riche en expériences!
Les personnes qui nous
rendent visite,ont souvent peur d'être piégées,ou accaparées.Elles pensent que
le handicapé se sent seul,coupé du monde,abandonné.Mais nous n'avons rien d'une
pieuvre tentaculaire!
Le fait d'être
valide,ou handicapé,n'a rien a voir avec un mal-être,ou la solitude:certains
handicapés sont plus heureux que certains valides,car ils sont moins
exigeants,et se contentent de leurs possibilités-la lutte est tellement
dure,chaque jour!
Une autre chose
m'agace:lorsqu'ils nous abreuvent d'une multitude de conseils,sans connaître
notre vie,ni nos besoins!
Nous,les handicapés
physiques,nous avons appris à gérer notre vie,très tôt;nous sommes déjà très
dépendants,pour les actes de la vie.
Pour les loisirs,nous
n'avons que peu d'exigences,vis-à-vis des autres.
Certains d'entre nous
sont limités,à cause d'appareils respiratoires:cela laisse peu de liberté!
Mais notre vie est
comme cela.Nous l'assumons pleinement,sans amertume,ni envie des autres!
Moi,j'ai choisi de
vivre,alors,je fais en sorte que ce soit le mieux possible:je crois m'en sortir
assez bien,merci!
Je déteste la pitié,qui
n'apporte rien de bon,ni de constructif!
Avec mes ami(e)s,j'ai des
échanges tout à fait normaux,très enrichissants,de part et d'autre.J'aime rire
et plaisanter...comme tout le monde!
Le 23 Mars 2005
Le respect de la charte des droits de l'homme
Pourquoi ne
respecte-t-on jamais la charte des droits de l'homme?
Combien de morts,pour
rien,d'opprobres,et de chagrins!
Au nom de quoi
tue-t-on,des hommes,des femmes,et des enfants?
De quel droit fait-on subir
des supplices,à des innocents?
Tout cela parce qu'ils
sont différents!
Ou à cause de
dictateurs sanguinaires!
Tous ces massacres,et
ces guerres,au nom de quel Dieu?
Les hommes sont-ils
devenus fous?
Pourquoi faire vivre
l'enfer,sur cette magnifique terre?
Toute cette cruauté me
révolte,et me fait froid dans le dos!
Je ne suis qu'une femme
sans pouvoir,avec le coeur écorché vif!
Dans ma vie,je
m'efforce d'être tolérante,de respecter
le droit à la
différence,et le respect des autres!
Pour certains,c'est
peut-être un peu utopique!
Mais ce sont les
valeurs qui m'aident à vivre!
Le 27
Mars 2005,dimanche de Pâques
Conte des temps modernes
Il était une fois,dans
les années 2005,une jolie princesse,qui se prénommait Maléficia.Elle était
belle comme le jour.Elle avait de longs cheveux blonds,très épais,de
magnifiques yeux bleus,comme l'azur,et,pour finir,une silhouette gracieuse!
Elle avait le pouvoir
de pétrifier tous ceux qui la gênaient sur sa route,ainsi que tous ceux qui
s'opposaient à elle!
Son cœur était dur
comme de la pierre,elle était capricieuse et menteuse. Son âme était bien
noire,pour ses vingt-cinq ans!
Elle se croyait
invincible,car son père avait un poste important,au palais,au service de la
restauration!
Heureusement,la bonne
fée Marianne veillait,avec bonté et fermeté,sur son royaume.
Tous les résidents de ce
petit état étaient âgés,ou handicapés,parfois les deux!
Tous les hommes étaient
sous le charme de Maléficia:elle savait manipuler les gens,avec ses larmes de
crocodile,ou ses sourires irrésistibles;beaucoup s'y laissaient prendre!
Son but était de créer
des intrigues,et de semer la zizanie,chez la bonne fée Marianne!
La résidente Lilas
était dans son collimateur.Maléficia avait déjà fait des histoires,avec les
œufs extra-frais que Lilas achetait-à un prix dérisoire-à Nicky,pour sa Maman
chérie. Le sale tour avait échoué.Alors,Maléficia avait cherché autre chose,
pour nuire à Lilas!
La Maman de Lilas lui
apportait des yaourts,et de bonnes choses à manger!
Maléficia avait été
raconter à son Père,le grand sorcier,que la nourriture étrangère était
entreposée dans le frigo de l'office.Cette histoire était remontée aux oreilles
du directeur de la restauration,et des hygiénistes!
Encore une fois,la
bonne fée Marianne était intervenue,et avait décidé,en accord avec ses
sujets,que Lilas pourrait mettre ses denrées dans le frigo de la salle de
repos.
Maléficia avait eu
droit à de vives remontrances,de la part de la bonne fée Marianne!
Lilas était très triste
de cette situation;son très lourd handicap lui laissait très peu de
liberté,elle vivait de plus en plus en recluse,dans sa chambre,surtout lorsque
Maléficia était dans les parages!
Maléficia distribuait
souvent le goûter,ou faisait le ménage;elle riait,et parlait très fort,pour
s'adresser aux gens.
Lilas se demandait,avec
inquiétude,quel plan machiavélique elle allait encore ourdir.
Mais la bonne fée
Marianne veillait!
Un soir de pleine
lune-jour de Saba des sorcières-Maléficia s'envola,sur son balai!
Dans le royaume,on ne
la revit plus jamais;elle ne fut pas regrettée!
Tous les habitants
vécurent heureux,et en paix!
Moralité: la beauté du
cœur vaut dix mille fois plus que la beauté physique,qui n'est qu'un miroir aux
alouettes!
Le 3 Avril 2005
La chimère
Mon cœur est si lourd,
De trop d'amour!
Plus jamais,je ne me
croirai
Belle,dans tes yeux...
Je vis cette vie,
Comme un parjure!
La nuit,tu renais
Dans mes rêves,
Je redécouvre ton
corps,
Et toi,le mien,
Nous faisons l'amour,
Jusqu'au petit matin.
Le rêve est une
chimère,
Car,le matin,je suis
toujours solitaire...
Aujourd'hui est un
autre demain,
Avec ses peines,et ses
chagrins...
Je ne vois jamais la
lumière,
Ni le bout du tunnel!
Ma vie n'a rien d'une
aquarelle!
Le 24 Avril 2005
Le
chemin de ma vie
Le chemin de ma vie
Est semé de ronces et
d'épines,
Je trébuche,je
glisse,je tombe!
Je m'enlise dans les
sables mouvants,
J'attrape une branche,
Je me hisse,au prix
d'efforts surhumains!
Le combat est inégal.
Je ne vois pas
l'issue,ni le bout du tunnel...
Dans ma torpeur,
J'aperçois un morceau
de ciel bleu:
C'est peut-être une
porte,vers le bonheur?
Mais,pourquoi ai-je
toujours si peur?
Je ressens un grand
vide,au fond de mon cœur.
Pourtant,mon esprit
déborde d'amour,
Mais rien
n'est-jamais-écrit pour toujours!
Je rêve,comme tout le
monde,
D'un avenir meilleur,
Sans craintes,ni
souffrances,ni peurs!
Mais,est-ce un leurre?
24 Avril 2005
Cela
ne finira donc jamais
Ce matin,premier
essayage du corset (pas génial,pour l'instant):je ne peux plus bouger,dans mon
fauteuil roulant!
Autre chose,qui m'a
profondément choquée:l'infirmière a fait mettre un tablier et des gants,à
l'orthopédiste et à sa femme!Cela faisait rire l'infirmière,ainsi que les
autres!Moi, je ne trouvais pas cela drôle du tout,cela devient humiliant!
Mon cinquième
prélèvement est négatif:ces mesures sont inhumaines,c'est pire que si j'avais
le SIDA! Je plains ceux qui en sont atteints, je comprends ce qu'ils peuvent
ressentir!
Je trouve que cela
commence à bien faire: je vais devoir trainer cette infamie de cette
maladie,que l'on m'a refilée,et continuer de me sentir coupable!
Mettez-vous un peu à ma
place!
Imaginez que votre
enfant,ou quelqu'un de votre famille,soit dans mon cas,comment réagiriez-vous?
Cette année, je n'ai
même pas fêté mon anniversaire (cinquante-deux ans),avec l'équipe:à quoi bon,je
suis pestiférée, je suis devenue une impure.
Pourquoi ne pas me
tatouer sur le front:
CETTE FEMME EST
COLONISEE A VIE!NE LA TOUCHEZ PAS!
Cela ne me fait pas
rire du tout,je dirais que cela commence à me miner le moral!
En plus,je suis souvent
espionnée,lorsque j'ai des visites!
Ma vie est déjà un
combat de tous les jours,du à la lourdeur de mon handicap.
J'assume,sans me
plaindre. Je me pose la question:ai-je le droit de vivre en PAIX?
Lundi 25 Avril 2005
Ça sert à quoi la vie
J'ai cinquante-deux
ans, je suis atteinte de séquelles de poliomyélite,depuis 1958.
Je ne suis pas
handicapée dans ma tête,même si mon corps a des limites!
Je sais que je ne suis
pas à ma place,dans un centre de gériatrie,mais c'est le seul centre qui a bien
voulu de moi,en raison de ma pathologie!
On me répète souvent
que je n'ai pas à me plaindre,puisque je suis logée,nourrie,et soignée!
N'ai-je pas le droit à
un peu de rêve,et de plaisir?
Je sais que je coûte
cher à la société,mais je n'ai pas choisi d'avoir un handicap: je préfèrerais
pouvoir travailler,comme tout le monde!
J'ai cent cinquante
euros d'argent de poche par mois,qui me servent à payer mon forfait de
téléphone (que le Trésor Public vend à prix d'or).Pas moyen d'avoir un tarif
illimité:il me reste très peu d'argent pour m'acheter des vêtements,du matériel
pour bricoler,ou pour me faire plaisir!
Mon rêve serait d'avoir
Internet,pour m'évader un peu,mais c'est impossible,avec le système de
l'hôpital.Et c'est pareil,avec un mobile: je n'en ai pas les moyens!
Je ne peux pas
sortir-pas de cinéma,ni de sortie en ville- je suis reliée à ma machine
respiratoire vingt-deux heures par jour.Associé à d'autres contraintes
médicales,cela me laisse peu de liberté!
Je suis toujours en
ambivalence:d'un côté,je me bats pour survivre,et,d'un autre côté,je me demande
pourquoi?
Rien n'est fait pour
les handicapés (polios respiratoires,de mon âge)!
Il me reste peut-être
vingt-cinq ans à vivre,que puis-je espérer de ma vie?
Je sais que je
dérange,souvent,parce que je ne suis pas comme les autres.
Je passe mon temps à
créer des choses,à dessiner,à écrire:c'est ma raison de vivre,et cela m'aide à
supporter le quotidien.
J'ai deux souhaits:le
premier,d'avoir Internet,le second,est de trouver un prof de dessin,bénévole,pour
améliorer ma technique.
Ma vie n'a rien de
facile.C'est un combat permanent. Je m'accroche, je me demande souvent
pourquoi: je dois être masochiste!
Je me demande si j'ai
droit à une place quelque part,si j'ai le droit de vivre?
Je ne suis pas déprimée,pas
amère,mais seulement lucide,et réaliste!
Je vous remercie
d'avoir pris la peine de me lire.
Le 4 Mai 2005
Le
parcours du combattant
Polio:le 5 Mai 1958,à
l'âge de cinq ans.
Commencé ma scolarité,à
l'âge de dix ans,atteinte de dyslexie.
Obtenu le BEPC en
1972,un BEP de comptabilité,et un CAP de secrétariat,au lycée de l'hôpital de
Garches.
Les années de lycée ont
été les plus heureuses de ma vie,malgré la mort de mon ami Marc.
Arrivée dans les Landes,avec
mes parents,le 2 Avril 1976.
Fait du
bénévolat,pendant onze ans,à l'Association des Paralysées de France.
Puis,dégradation de mon
état de santé,à partir de 1988: j'ai eu une rechute de polio!
Mort de mon père,le
23Décembre 1989.
J'ai fait de fréquents
séjours à l'hôpital de Dax,dans le service du Docteur Chenu.
J'ai du subir une
trachéotomie en 1992:c'était ça,ou la mort. J'ai choisi de vivre.
Quinze jours après,
j'ai eu un arrêt cardiaque,du à une association de médicaments!
Descente aux
enfers,pendant plus de quatre ans. Je respirais toujours aussi mal.
Puis,découverte du
diabète,à cause de médicaments.
En 2001,ma mère a du se
faire opérer d'une descente d'organes.Elle a du attendre plus de six mois,pour
que l'on veuille bien me prendre quelque part.
J'ai obtenu une place
au Lanot,depuis le 12 Octobre 2001,avec des hauts,et des bas.
J'ai versé beaucoup de
larmes.
Je suis souvent
blessée,par les gens que je côtoie chaque jour.
Parfois, je me demande
pourquoi j'ai voulu continuer cette vie?
Lorsque je suis
seule,le soir,dans ma chambre d'hôpital,alors que le service est silencieux, je
médite sur le sens de la vie:pourquoi certains ne vivent que des galères,dès
l'enfance,et perdent beaucoup d'êtres chers,alors que d'autres vivent une
vie,sans trop de problèmes?
Où est la justice?Le
partage n'est pas équitable!
Aujourd'hui, je peux
dire que chaque épreuve,chaque souffrance,chaque peine,m'ont fait mûrir très
tôt. Je me sens pleinement adulte,et responsable:tout cela a fait de moi ce que
je suis!
Je vis mon existence
comme un combat,qu'il me faut gagner,pour me prouver,d'abord à moi,que j'ai le
droit de vivre!
Même si je suis
différente,c'est important de me dépasser,et de prouver aux autres que je ne
suis pas une pauvre chose,en fauteuil roulant,avec une trachéotomie,mais une
femme,à part entière,un peu écorchée vive,qui rêve d'un autre ailleurs!
Je remercie ma mère,qui
a toujours été présente,tous ceux qui m'ont aidée,et ceux qui m'aident
encore,dans mon douloureux parcours du combattant!
Le
jeudi 5 Mai 2005,à 24 heures.
La
vie plus forte
La vie est plus forte
que la mort.
Espérer aimer,et être
aimée,encore.
Savourer chaque
jour,comme si c'était le dernier,
Prendre le temps de
rêver,
S'enivrer de liberté!
Tracer sa route:
En écarter tous les
doutes!
Faire de belles
rencontres,
Partager son amitié...
Apprendre à pardonner,
Accepter d'être
blessée,
Même si on ne l'a pas mérité!
Mais,à quoi bon se
révolter?
Il vaut mieux laisser
glisser.
Assumer ses erreurs,
Pour en sortir
vainqueur!
Avancer,l'esprit
serein,
Pour vivre pleinement
son destin!
Le 15 Mai 2005
Une épidémie d'espionite aigüe
Elle sévit au bâtiment
Milliès Lacroix 0!
Aucun médicament,ni
vaccin,n'existent,pour endiguer ce fléau!
Une partie du personnel
soignant,en est atteint!
Les symptômes se
manifestent ainsi:on rase les murs,et on écoute à la porte,pour s'assurer que
les mesures d'hygiène-lavage des mains de mes visites-sont bien respectées!
Mais,pourquoi tant
d'acharnement?Se sentiraient-elles coupables,de ce staphylocoque,que l'on m'a
inoculé?
Il fallait y penser
avant,et prendre les mesures nécessaires!
Cela me révolte,et
finit par me mettre en colère:tant de zèle,inutile,maintenant!
Je sais que je suis
pestiférée à vie,alors,pas la peine d'enfoncer le clou.
Cela me fait déjà assez
mal comme cela!Ou bien,c'est du sadisme?
Autre chose:certaines
aides soignantes me parlent,comme si j'étais une demeurée,ou une
irresponsable.Est-ce parce que je suis en fauteuil roulant?
J'ai bien compris la leçon,et
je ne suis pas prête de l'oublier,et ce n'est pas la peine de me persécuter,à
longueur de temps!
Je ne vais pas
supporter ces brimades,et ces humiliations,pendant vingt,ou vingt-cinq ans!
Je souhaiterais que
l'on arrête de me pourrir la vie:ce n'est déjà pas facile d'être handicapée,et
d'accepter toutes les contraintes qui vont avec!
Le 15 Mai 2005
Etats d'âme
Sans fausse modestie,
je crois être quelqu'un de plutôt généreux, j'aime partager avec les autres!
Mais,depuis le mois
d'Octobre,où j'ai contracté un staphylocoque résistant (dans ma
trachéotomie),un travail de sape,et de destruction,a commencé,avec certains
membres du personnel:sitôt que je reprends goût à la vie,on m'enfonce la tête
sous l'eau!
Je suis sous
surveillance constante:toujours les mêmes remarques.
''Vos visites se
sont-elles lavé les mains,avant de sortir de votre chambre?''
Cela donne envie de les
mordre!
Je me sens
souillée,salie,et humiliée,jusqu'au plus profond de mon âme!
Je ne vois jamais le
bout,de ces souffrances et ces brimades!
J'évite tout
contact,avec les autres résidents!
J'ai le cœur
gros,et,souvent,envie de pleurer!
Non,je ne suis pas
déprimée,mais très malheureuse!
Quand donc,aurai-je un
peu,le droit de vivre en paix?
Peut-être,lorsque je
serai morte!
Le 17 Mai 2005
Le doute
A quoi cela m'a-t-il
servi,de devenir adulte?
Je suis toujours handicapée,et
dépendante.Cela ne s'est pas amélioré,au cours des années!
Je vis dans un
hôpital,où les autres ne peuvent plus s'exprimer: je suis seule,sans amour,même
pas celui d'un enfant...
J'ai cinquante-deux
ans,le bilan de ma vie n'est pas des plus réussi:il n'y a pas de quoi en faire
un roman.
A part mes créations
artistiques,ma vie est aussi vide qu'une coquille d'huître!
J'ai du mal à vaincre
mes peurs,à ne plus frémir,lorsque je me fais agresser verbalement. J'essaie de
répondre,par une boutade.Mais j'ai la gorge serrée,mon cœur bat la chamade. Il
me faut toujours faire bonne figure. Je garde le sourire,mais mon âme
saigne.Personne ne voit ma détresse!
Que me
restera-t-il,lorsque j'aurai perdu ma mère,le peu de famille qui me reste,et
les quelques ami(e)s que j'ai?
Rien que mes
larmes,pour pleurer!
Je pourrais me dire que
le combat n'en vaut pas la peine.
Ce que j'aurai retenu
de ma vie (que j'ai pourtant voulue,de toutes mes forces),à la fin du
parcours:beaucoup de souffrances,sur tous les plans,très peu d'amour,et de
joie!
Pourquoi tout ce
gâchis?
Pour se retrouver toute
seule!
Le 2 Juin 2005
Lettre à la France et aux autres
Si vous me présentiez
vos excuses, je vous pardonnerais.
Vous ne pouviez pas
imaginer le mal que cela me ferait.
Il me faudra beaucoup
de temps,pour guérir.
Je ne vous en veux même
pas...
Attention aux
manipulatrices,fourbes,et sans scrupules,qui feraient battre des montagnes!
Ma vie n'a rien de
facile. J'ai déjà en travers:ma rechute de polio,ma deuxième trachéotomie,le
diabète,ma dépendance,et,pour finir,cette colonisation à vie!
Alors,que l'on me respecte,en
tant qu'adulte responsable,et que l'on respecte mon droit à une vie privée (qui
est plus que limitée).
Je ne suis pas une
pauvre chose,en fauteuil roulant,sans conscience,mais un être humain,à part
entière!
Si je lutte autant,pour
survivre,c'est pour ma mère,qui a tout sacrifié pour moi: je n'ai pas le droit
de la décevoir.Si elle n'avait pas été là,il y a longtemps,que j'aurais baissé
les bras!
Il me faudra beaucoup
de temps,pour me reconstruire,et cicatriser mes blessures. Je me sens salie,impure,et
pestiférée, jusqu'à la fin de ma vie!
J'espère,que cette
fois,le sujet sera clos,afin que je puisse retrouver ma tranquillité
d'esprit,et le goût de vivre!
Le 5 Juin 2005
Au-delà de l'impossible
Marcher,courir,danser!
S'envoler,dans un rock
endiablé,
Virevolter,dans les
bras d'un partenaire,
Sur la piste de
danse,jusqu'à être saoule,
De rythmes et de
musiques,
Jusqu'à en perdre le
souffle!
Vouloir atteindre le
zénith!
Croire ainsi,que tout
est possible,
Etre presque
invincible,
Arriver juste à la
limite de l'impossible!
Le 11 Juin 2005
Rêverie
tropicale
Rêver,rêver encore...
S'envoler,vers des
contrées inviolées,
Laisser dériver son
esprit,
Sans se préoccuper des
interdits...
Se poser,sur une plage
de sable blanc,bordée de cocotiers.
Plonger,dans les eaux
turquoises,cristallines;
Jouer,et taquiner,les
poissons multicolores,
Se laisser caresser,par
les alizés...
Prendre le temps de ne
plus penser;
Oublier les
souffrances,et les blessures,
Ne plus les
ressentir,comme une morsure!
Se sentir apaisée,en
contemplant l'azur,
Assister,avec extase,à
un coucher de soleil...
Voir le ciel,et la
mer,s'embraser,
En passant par tous les
tons de roses,de mauves,et d'oranges,
Pour se transformer en
or,et en fusion,traversés par le rayon vert,
Que l'on ne retrouve,que
sous les tropiques!
Croire,un instant,que
tout est bien réel,
S'endormir,enfin,sans
plus éprouver de chagrin...
Réapprendre,ainsi,le
vrai sens de la vie!
Le 12 Juin 2005
Sortie à Carrefour
Ma
première sortie depuis 1987
J'étais prête lorsque
Anne,une de nos infirmières,est venue me chercher à neuf heures quinze.
Une vraie expédition:
nous avons emporté mon appareil respiratoire et mon aspirateur,au cas où,mais
j'étais tout à fait confiante,pas angoissée.
Camille,notre
animatrice,nous attendait près du Jumper.
Je me suis dirigée vers
la plate-forme,avec mon fauteuil roulant: Camille sur un bouton,et me voilà
dans les airs!
Une fois dans le
mini-car, je fus ficelée de tous cotés,et en avant pour l'aventure!
C'était la première
fois que je voyais le paysage: d'habitude,je pars avec le SMUR,pour me rendre à
l'hôpital!
Nous voilà dans le
parking: descente de la plate-forme,et nous voilà parties pour une matinée de
folie!
Nous avons commencé le
tour par la galerie marchande.Arrêt à la boutique ''Comme un poisson dans
l'eau'',où j'ai trouvé des bougies en forme de fleur,pour décorer les
photophores.
Après,nous nous sommes
dirigées vers le fond de la galerie,pour le magasin ''Le bonheur des
dames''.Là, j'ai trouvé des perles en cristal.
Ensuite,direction
Carrefour,au rayon papeterie,où j'ai trouvé un superbe poster,''Les îles de la
mer turquoise'',puis,du papier Canson et des stylos.
J'ai aussi acheté deux
balles pour mon chien Paddy.
Nous avons fait un tour
dans l'alimentation: j'ai craqué pour deux tartelettes aux fraises,avec la
permission d'Anne,car je suis diabétique.La charcuterie me faisait envie: je suis gourmande,mais j'ai résisté à la
tentation!
Avant de rentrer,nous
sommes allées faire un tour à Maïsadour,pour admirer les plantes et les
animaux,poissons,oiseaux,et petits rongeurs.Anne n'aimait pas trop les souris!
J'ai trouvé des bonbons
pour l'équipe soignante,berlingots,et violettes de Toulouse.
Nous sommes remontées
dans le Jumper,et sommes reparties vers le Lanot,après une matinée très riche
et joyeuse;cela fait un bien fou de pouvoir faire les magasins!
Merci à Anne et à
Camille pour leur gentillesse,et à tous ceux qui ont fait que cette sortie soit
possible!
Un grand merci tout
particulier à Madame Duprat,notre surveillante,et au Docteur Devars,notre chef
de service!
Le 20 Juin
2005
Le
passé
Le passé est mort,bien
mort:
La roue du temps tourne,inexorablement.
Plus la peine de se
lamenter
Sur ce que l'on a vécu:
Impossible de faire des
flashbacks pour changer l'histoire,
même si on garde les
bons et les mauvais souvenirs en mémoire!
Le tapis noir et blanc
de la vie se déroule.
Parfois,il prend des
teintes multicolores,
Pour quelques moments
de bonheur fugitif...
Vivre intensément,sans
regarder
Ni vers hier,ni vers
demain,
Parcourir
l'existence,sans haine ni chagrin,
Puis,au crépuscule de
sa vie,
Se dire que l'on a pas
Parcouru sa route,
Semée d'épreuves,de
joies et de doutes,
Pour rien!
Le 30 Juin 2005
Combien de larmes
avalées,
Pour ne pas que l'on me
voit blessée!
Les paroles de
certaines personnes
Sont comme des dagues
empoisonnées,
Qui transpercent le
cœur!
Je serre les dents,
Pour ne pas montrer ma
douleur!
De toutes ces
souffrances,
Je ne sors jamais
vainqueur!
Pourquoi s'acharner et
faire le mal,
Comme un acte gratuit?
Je fais front,
Mais c'est toujours moi
Que l'on humilie...
Non,je ne perds pas
l'esprit!
On me jette comme chose
inutile,
J'ai la gorge serrée.
Je ne demande pas la
charité,
Mais juste un peu
d'humanité!
Pourquoi suis-je toujours
blessée?
J'ai souvent
l'impression de déranger:
Où est ma place?
Sûrement au
cimetière,lorsque je ne serai
Plus qu'un nom,sur une
tombe oubliée...
Je ne demandais qu'un
peu de sympathie et de fraternité,
Pour égayer ma vie!
Le
1 Juillet 2005
Etre reconnue
pour ce que je suis
Comme tout être humain,
je suis en perpétuelle quête d'amour.
Je ne parle pas de
l'amour physique: je l'ai vécu,il ne m'a laissé que des bleus au cœur.
Ce que je
recherche,c'est que l'on me reconnaisse,en tant qu'être humain à part
entière,qui a un vrai métier,avec mes créations artistiques;c'est ma raison de
vivre!
Non,je ne suis pas une
pauvre handicapée,complètement dépendante,et assistée!
Je souhaiterais pouvoir
un peu changer le regard des autres sur moi,mais ce n'est pas facile,lorsque
l'on me voit en fauteuil roulant,affublée d'une trachéotomie,qui me rend
dépendante d'un appareil respiratoire,à qui je dois ma survie!
Je rencontre souvent
des gens qui me disent:
''Ma pauvre
petite,comme vous avez du mérite,je vous admire pour votre courage''!
J'avoue que je ne
comprends pas ces réflexions,cela m'agace un peu.
Je n'ai aucun mérite:
j'ai seulement la rage de vivre.C'est souvent très dur,sur tous les plans,mais
c'est comme cela!
J'ai appris très jeune
à me dépasser,à aller jusqu'au bout de mes forces,et de mes limites.
Et pourtant,je ne suis
qu'une femme comme les autres,avec le cœur gros,lorsque l'on me blesse,et me
jette!
Je n'ai pas de
rancunes,ni envie de ce que les autres ont.
La vie est
cruelle,c'est tout!
Le 10 Juillet 2005
Ma vie est un
crescendo:
Elle tangue,de bas en
haut!
Mon hypersensibilité me
joue des tours!
Je donne mon amitié
pour toujours,
Mais je ne suis pas
souvent comblée,en retour...
J'aime faire
plaisir,partager mes délires,écouter les autres:
Je demande peut-être
trop?
Je déteste les coups
tordus et les fourberies!
Je choisis,presque
toujours,la carte de la franchise,si cela ne blesse pas.
Je ne me crois pas
supérieure aux autres,
Je ne suis qu'une
poussière d'étoile...
J'apprends,tous les
jours.
Dans ma vie
quotidienne,
Je m'efforce de
respecter les autres,
De ne pas faire de mal
( je ne suis pas sur terre pour cela),
D'être d'humeur
égale,car personne n'est responsable
De mes galères,et de
mes souffrances.
epuis 1992,où j'ai vécu
la mort,j'ai connu le pire.
Aujourd'hui,je n'ai
plus rien à perdre,mais tout à gagner,
même si mon handicap
est très lourd,et très contraignant!
Je m'efforce,le plus
souvent possible,de vivre avec le sens de l'autodérision.
J'ai touché le
fond,mais je n'ai jamais baissé les bras!
Il m'est
arrivé,parfois,d'avoir envie d'en finir avec cette vie cruelle et
injuste,mais,à chaque fois,quelque chose m'a retenue; peut-être,l'instinct de
survie,plus fort que la mort...
Depuis l'enfance,la vie
ne m'a pas fait de cadeau.
Je partais,vaincue
d'avance: cela m'a donné encore plus de ''niaque''.Il fallait que je m'en sorte
à tout prix,prouver que,malgré mon handicap et ma dyslexie,je pouvais faire
quelque chose de ma vie,même si c'est plus dur que pour les autres!
Je suis comme un
boomerang, je rebondis toujours, jusqu'au jour où...je n'en aurai plus envie!
Le 17 Juillet 2005
Il fait si beau
ce soir
Ce soir,le ciel est
d'un bleu intense,
Le soleil commence sa
lente descente,vers l'horizon.
Les nuages sont
repartis vers d'autres contrées,
La pluie ne crépite
plus sur le bitume.
De la terre chaude
montent des volutes de vapeur.
Les oiseaux gazouillent
et picorent,une maman nourrit son petit.
L'atmosphère est calme
et paisible,
Une légère brise
caresse les arbres,dans un frou-frou sensuel.
Je contemple ce
spectacle avec un regard neuf!
Mais,pourquoi ai-je
tant de tristesse dans le cœur?Ma gorge est serrée.
Je songe aux étés
passés,à tous ceux que j'ai aimés,qui ne sont plus,
A mon handicap,qui
s'est alourdi!
J'ai perdu
l'insouciance de mes vingt ans,
Mais je suis toujours
émerveillée
Par le miracle de la
nature,
Perpétuellement
renouvelé!
Le 19 Juillet 2005
Amitié déchue
Pour réussir sa vie,
Ne penser qu'à soi ne suffit
pas!
Vivre en égoïste n'a
rien d'enrichissant...
A la fin,il faut
toujours payer le prix de ses erreurs,ou des décisions arbitraires.
A-t-on le droit de
détruire ce que l'on a mis tant de temps à construire?
Sans un regard en
arrière,sans se préoccuper de blesser,ou de faire de la peine?
Tout cela,à cause du
sexe!
Les coups de foudre ne
durent jamais:
C'est une grande preuve
d'instabilité!
Pourquoi faire tant de
mal à ceux que l'on disait apprécier avec amitié,et,sans raison,tout détruire
et jeter?
Peut-on être satisfait
de son existence,au soir de sa vie?
Je crois que l'on se
retrouve bien seul,et on doit se dire que l'on a joué,et perdu une vie,pour
rien,sans s'améliorer!
Le 25 Juillet 2005
Simimie ou la
dure réalité de la vie
Simimie,petite chatte
siamoise ''de gouttière''aux yeux bleus,venait d'emménager dans une jolie
petite maison,avec sa maîtresse,Miss Frizoudis.
Simimie aimait beaucoup
explorer le jardin et les alentours.Chaque jour,elle devenait de plus en plus
téméraire,et allait toujours plus loin.
Mais un jour,Simimie
s'aventura sur le territoire de Mister Rouky,un énorme matou roux,à la mine
patibulaire.Il avait repéré la jolie Simimie dans le quartier.
Ce matin là,Mister
Rouky était à l'affût: il attendait.
Simimie avançait,telle
une princesse égyptienne,fière,et gracieuse.
Mister Rouky lui barra
le passage,et dit:
-Miaou!Où
vas-tu,Minette?
Simimie:
-Miaou,je me promène,Monsieur!
-Miaou,je ne t'ai
jamais vue dans le quartier,viens,je vais te faire visiter.
-Miaou,je vous
remercie,Monsieur,mais ma maîtresse m'a interdit de suivre des étrangers!
-Miaou,mais si,viens,je
ne vais pas te manger!
Son regard était
cruel.Simimie le suivit,en toute confiance.Ils arrivèrent dans un petit bois.
-Miaou,viens,je vais te
montrer quelque chose.
Simimie le suivit sans
méfiance.
Et là,ce qui devait
arriver,arriva!
Mister Rouky prit
sauvagement Simimie,qui se mit à miauler de terreur,de détresse,et de
désespoir,ne comprenant pas ce qui lui arrivait!
Mister Rouky la tenait
avec ses deux pattes avant serrées sur les flancs!
-Miaou,miaaou,se
débattait-elle,se faisant griffer et mordre.
Mais son agresseur
était plus fort qu'elle!
Mister Rouky réussit
son forfait,sans aucun état d'âme,laissant la pauvre Simimie tremblante de peur
et de souffrance.
Elle était devenue
adulte dans de tragiques conditions: elle venait d'être victime d'une agression
sexuelle!Heureusement,elle n'aurait pas de petits,car sa maîtresse lui donnait
la pilule!
Elle resta longtemps
là,inerte,puis elle se mit à se lécher,pour essayer de laver la souillure!
Enfin,toute
penaude,elle rentra chez elle,en rasant les murs.
Sa maîtresse,Miss
Frizoudis,fut d'abord étonnée de voir Simimie se cacher,et rester dans la
maison,toute apeurée,et sursautant au moindre bruit.
Elle devina,et comprit
ce qui c'était passé!
Moralité:il ne faut
jamais suivre les inconnus,lorsque l'on est innocent!
Le 27
Juillet 2005
Je reviendrai
Un beau jour,je reviendrai,
Au temps des moissons,
Bien avant la morte saison.
Je reprendrai la chanson
Que nos cœurs avaient commencée.
Après la lourdeur de tous ces étés,
Je recommence à chanter!
La révolte et la nostalgie m'ont quittée:
Je suis enfin apaisée.
Pour moi,une nouvelle vie peut commencer,
cela valait surement la peine de persévérer!
Les jours peuplés de peines et de douleurs se sont
succédés,
beaucoup de saisons sont passées,
Qui m'ont parues une éternité.
Tu ne m'avais rien promis,
Tu ne voulais qu'une aventure,
Rien qui ne dure,
mais,avec mon âme de midinette,
Je m'étais montée la tête.
Avoue que c'est trop bête!
Tu as seulement joué avec mon corps,
Sans aucun remord.
Seul mon orgueil a été blessé.
Je voulais juste un peu d'amour,
mais tu n'avais rien à donner,
Tu voulais juste un peu de plaisir,
Et vivre une expérience avec une handicapée,
Sans jamais t'investir!
As-tu seulement pensé à mes sentiments?
Tu m'as rendue follement heureuse,de brefs moments!
Puis,j'ai eu mal à en mourir.
Alors,j'ai préféré partir vers un autre avenir.
Après tout ce temps,me voici de retour,
Peut-être pas pour toujours,
Car le destin joue souvent des tours!
Te revoir ne me cause plus de chagrin,
Car je suis tournée vers demain!
Je n'ai plus,maintenant,que mon amitié à offrir.
Le
13 Août 2005
Interrogation métaphysique
Je suis toujours vivante,mais à quel prix!
Pourtant c'est moi,qui ai choisi!
J'ai l'impression de faire l'ascension de l'Everest
En tee-shirt,et en tennis!
Dans ces conditions,je ne suis pas sûre d'être
vainqueur...
Pour moi,la vie n'est qu'une illusion,une sorte de
mirage,
Où les images sont déformées,comme dans un prisme,
Et le bonheur reste inaccessible.
Je suis en perpétuel état de doute,
J'ai beaucoup de mal à reconnaître ma route,
Mon esprit est toujours en déroute...
Que me réserve demain?
Cela vaut-il la peine d'aller plus loin?
Je suis comme un gladiateur dans une arène,
Entourée de lions affamés,bavant de cruauté!
Je suis seule.
J'entends les clameurs de la foule.
Je lève mon glaive: les lions reculent,et se
couchent!
Cette fois,j'ai encore gagné sur mon handicap,
Mais il me rattrape bien trop souvent!
La vie ne me sourit pas pas aveuglément,
C'est un combat de titan!
Combien de temps,encore,aurai-je le courage et la
volonté
D'accepter toutes ces galères?
Qu'aurai-je récolté,au bout de ma route?
Beaucoup de souffrances et de chagrins,
Pour quelques miettes de bonheur...
Tout cela pour comprendre que je
méritais,sûrement,ce destin:
Pour devenir plus humaine,
En ouvrant mon esprit et mon cœur,aux autres!
C'est la dure réalité de la vie.
Le 14 Août 2005
Simple comme un coup de fil
Retrouvailles au téléphone,avec ma meilleure amie.
C'est devenu un rituel quotidien.A quatorze
heures,je fais son numéro de téléphone,j'attends deux sonneries,je raccroche;et
c'est elle qui me rappelle,car,malheureusement,mon budget ne me laisse pas la
possibilité de pouvoir appeler qui je veux.Mais,cela,je n'y peux rien.
Comme me l'a fait remarquer ma belle-soeur:
''Tu es nourrie,logée,et soignée.Tu n'as besoin de
rien d'autre!''
Il n'y a pas de commentaire à faire à tant de
''conneries''!
Je me sens juste un peu frustrée: cent cinquante
euros par mois,cela ne mène pas loin!
Heureusement,mes amies comprennent,et ce sont elles
qui m'appellent.
Je connais Jeanine depuis 1974.Notre amitié fidèle a
grandi au cours du temps,et ne s'est jamais démentie.
Elle sait presque tout de moi,comme je sais presque
tout d'elle.
Nous sommes là l'une pour l'autre,dans les
galères,ou les joies.
Plus de huit cents kilomètres nous séparent: elle
habite Garches (92),et moi Dax (40).
La vie n'a pas été très généreuse,avec aucune de
nous deux!
Mais,grâce au téléphone-invention géniale-la
distance est abolie,le handicap n'existe plus!
Beaucoup de gens-et même le médias-rangent tous les
handicapés dans la même catégorie: handicapés mentaux.Mais beaucoup n'ont qu'un
handicap physique,nos facultés intellectuelles sont intactes.
Mais c'est très difficile,quasiment impossible,de
faire changer les mentalités!
Le téléphone est un outil indispensable,lorsque l'on
est alité,sans pouvoir sortir de chez soi: il est ainsi le seul moyen
d'évasion,avec la télé!
Le 19 Août 2005 à 23 heures
La
renaissance
Avoir enfin brisé l'anathème!
Ne plus jamais revivre la saison des
chrysanthèmes...
Sortir,enfin,du cauchemar,
Se réveiller le cœur plein d'espoirs:
Oubliés,tous les désespoirs!
Renaître un beau matin,
Pour changer de chemin:
Oublier tous ses doutes,
Comme pour prendre une autre route,
Regarder le soleil se lever,
Comme si c'était le début du monde!
Pouvoir respirer à pleins poumons
Le parfum des fleurs;
Se promener au bord de la mer,
Ou dans un magnifique jardin:
Le découvrir et l'explorer,
Flâner,sans se presser...
Ne plus rien redouter,
Avoir enfin trouvé la paix,
Sans avoir de regrets!
Redécouvrir la vie,
Comme une renaissance,
Avec les yeux de l'enfance,
Rempli d'espoir et de nouvelles expériences!
Ecouter la douce mélodie du chant des oiseaux,
Le gazouillis d'un cours d'eau;
Ne plus jamais trembler de peur,
En comptant les heures!
Découvrir d'autres histoires,
Plutôt roses,que noires...
La passé est mort,il n'existe plus!
Il fait partie du chemin parcouru,
De la lente ascension,
Vers une autre dimension...
Le 28 Août 2005
Etre
maman
Etre maman,c'est
vraiment le plus beau métier du monde!
Voir une petite vie
grandir en soi,la sentir se développer,jour après jour,bouger,comme pour
dire:''maman,je suis là,j'existe!''
Puis,le moment de
l'accouchement arrive,avec beaucoup d'angoisses et de souffrances!
Le petit être est
enfin là-garçon ou fille,cela n'a aucune importance-c'est le premier cri de la
vie extérieure!
L'amour des parents
éclabousse,et irradie.
Pour la maman,c'est
l'heure de l'apprentissage,parfois maladroit.L'expérience viendra,avec le
temps...
La maman sera
là,pour guider son enfant,aussi longtemps que Dieu lui prêtera vie.
Car,pour une
maman,son enfant restera toujours son petit,à ses yeux:elle veille
farouchement,avec tendresse,prête à le défendre,bec et ongles!
Bien sur,mon
portrait paraît un peu idyllique,car tous les enfants n'ont pas la chance de
recevoir de l'amour,et d'avoir de bonnes bases,pour commencer leur vie!
Peut-on être
maman,sans avoir porté un enfant pendant neuf mois?
Ce qui est
important,c'est l'amour,la tendresse,le respect que l'on donne à un enfant.
Moi,j'ai choisi de
ne jamais être maman,car je ne voulais pas infliger mon handicap à mon enfant.
Pourtant,j'ai le cœur
qui déborde d'amour maternel,que je ne pourrai jamais donner!
Le 3 Septembre 2005
Laisser
mes rêves en chemin
J'ai laissé beaucoup de rêves,
Sur le chemin de ma vie!
Je me sens vide,et inutile,
Bien trop dépendante de ce corps
Qui me fait souffrir,et me limite.
Je me sens très seule,
Toujours en décalage,
Même parmi les gens qui m'entourent.
Ne suis-je sur terre,
Que pour vivre d'éternelles galères?
Bien sûr, je m'en sors plutôt bien,
Après toutes les épreuves que j'ai vécues:
Je suis toujours vivante,
J'ai l'impression d'être indestructible,
D'avoir vécu plusieurs vies,
Mais à quel prix!
Je perds toujours tous ceux que j'aime!
Je finis par avoir le cœur en lambeaux...
J'ai peur de découvrir ce que me réserve l'avenir.
Le 17 Septembre 2005
Carrefour,deuxième
escapade
Mardi 27 Septembre 2005: deuxième sortie à
Carrefour!
Départ à neuf heures trente: je suis partie
confiante avec Anne,une de nos infirmières,et Camille,notre animatrice.
Le trajet s'est passé sans encombres.
Sur le parking,un chapiteau avait été monté,où
étaient exposées de nombreuses plantes et fleurs,ainsi que du matériel de
jardin.
Après cette visite,nous nous sommes dirigées vers le
supermarché.
J'ai trouvé des objets en verre,pour peindre,en vue
de ma prochaine ''expo-vente''.
Ensuite,nous avons fait un petit tour à la
papeterie.
Puis,avec Anne et Camille,nous nous sommes dirigées
vers le rayon pâtisserie,où j'ai choisi: pour l'équipe soignante,des
chouquettes; des sablés aux pépites de chocolat pour Monsieur Delos,et,pour
Madame Lafitte,un petit pastis!
Je me sentais comme n'importe quelle
''nana'',faisant des courses avec deux ''copines''!
Nous avons fait un tour dans la galerie
marchande,pour faire un peu de lèche-vitrines,et quelques achats.
Ce fut une matinée très sympa!
Nous sommes rentrées au Lanot à onze heures quarante
cinq,où je suis redevenue la résidente de la chambre 17,avec son handicap,et sa
solitude.
La vie a repris son cours...
Merci à Madame Duprat,à Monsieur Devars,à Anne et
Camille,pour cette matinée d'évasion!
Le dépassement de soi!
Avancer, pas à pas,
Livrer un
combat chaque jour,
Pour
remporter de petites victoires!
Parfois,
sombrer dans le désespoir,
Etre gagné
par le cafard,
Ne plus
avoir la force d’y croire,
Sombrer dans
le noir!
Avoir
l’impression de couler,
Puis,
apercevoir une petite lueur qui brille,
Comme une
étoile,
Donner un
grand coup de pied à la lune!
Sortir des
profondeurs des brumes,
Hurler pour
évacuer le stress,
Et toutes
les détresses,
Se sentir
assez forte, pour ne plus que l’on me blesse!
Prendre la
route avec rage,
Et une bonne
dose de courage,
Gravir à
mains nues, les parois de la vie,
Comme on
relève un défi!
Verser
beaucoup de larmes et de sueur,
Comme une
quête vers l’impossible,
Tendre la
main pour caresser l’inaccessible,
Cueillir
quelques moments de bonheur,
Les
conserver comme un trésor, dans le fond de son cœur!
Survivre,
encore et encore,
Pour faire
un pied de nez à la mort!
J’étais
emprisonnée dans ma chrysalide,
Je me suis
métamorphosée en papillon,
J’ai pris
mon envol pour d’autres horizons!
Le 7
novembre 2005
La
vie n'est pas un feu d'artifice
Quelquefois je souhaiterais,
Que ma vie pétille comme un verre de champagne,
Qu'elle soit aussi étincelante
Qu'un feu d'artifice!
Mais,voilà,je ne vis pas un conte de fées:
La réalité est beaucoup plus cruelle.
Je suis handicapée polio depuis l'âge de cinq ans!
A l'adolescence,je rêvais de l'amour avec un grand
A!
Le premier homme de ma vie était mon ami d'enfance.
Mais,là encore,le sort s'est acharné: il est mort
d'un cancer!
Nous avions dix-neuf ans,tous deux.
Notre histoire n'a duré que deux ans,de bonheur intense.
J'ai cru mourir de son absence!
J'ai mis de très longs mois à refaire surface.
On dit souvent que la vie continue,
Mais elle laisse beaucoup de bleus à l'âme!
Puis,lors d'un voyage à Rome,j'ai retrouvé
Francesco,
Mon correspondant italien.
Il était beau comme le David de Michel-Ange.
Notre attirance a été foudroyante.
Je me suis sentie belle,et pleinement femme,dans ses
yeux.
Dans ses bras,j'étais de nouveau vivante,plus à
moitié morte!
Notre belle romance a duré dix-sept jours,
Nous ne nous étions rien promis...
Il finissait ses études de médecine,son avenir
n'était pas compatible avec le mien.
Je suis rentrée à Paris,avec beaucoup de nostalgie;
J'ai repris ma petite vie calme.
Beaucoup plus tard-j'avais trente ans-j'ai rencontré
Serge,beau parleur,
Qui m'a piégée par ses mots d'amour enflammés.
J'étais une pauvre midinette romantique!
Quelques semaines plus tard,il m'a avoué avoir voulu
une aventure …
Avec une handicapée,
Pour savoir s'il éprouverait plus de plaisir!
J'étais morte de honte d'être considérée comme un
objet sexuel!
Comment avais-je pu croire,un seul instant,aux
boniments de ce malade?
C'était bien ma chance: j'étais tombée sur un
pervers!
Même si notre entente physique était parfaite,
Comment ai-je pu croire que l'on pouvait aimer
Une handicapée?
Depuis ce jour,je ne peux plus faire confiance à un
homme: quelque chose s'est cassé en moi.
Aujourd'hui,la question ne se pose même plus,
Car,après ma rechute de polio en 1992,
Je suis devenue une pauvre ruine
Qui essaye,tant bien que mal,de sauver la face!
J'essaye de donner la meilleure image de moi:
Le reflet de mon âme.
J'en conclus que je ne suis pas douée pour aimer,
Ni être aimée...
J'ai compris que je n'étais pas sur terre pour cela.
Il m'a fallu cinquante-deux ans,pour le comprendre!
Je n'ai que mon amitié à offrir:
Je le dis,sans amertume.
Ma vie n'a rien d'un conte de fées,
Mais c'est la mienne,
Je l'assume,
Et j'en connais le prix!
Le 17 Novembre
2005
Songe ou chimère
Le soir tombe.
Je suis seule.
Peut-être que,cette nuit,
Tu viendras me retrouver,
Mon bel amant,
Pour m'emporter au gré du vent.
Nous unirons notre solitude,
Et atteindrons le firmament.
Retrouver ton souvenir
Pour illuminer mon avenir,
Me blottir dans la chaleur de tes bras
Pour avoir moins froid,
Vivre pleinement cette harmonie
Pour aller au Paradis:
Ton sourire s'est évanoui,
Il ne brille jamais,à l'infini.
Déjà,le jour se lève.
Mais,dans le petit matin,
Mon beau rêve
Est une chimère!
Parfois,j'ai l'impression que tu te matérialises,
Mais ce ne sont que des bêtises:
Tu n'existes pas!
Le 1er Décembre 2005
Repas de Noël
le 20 Décembre 2005
Ce matin-là,les toilettes ont débuté tambour
battant.Tous ceux qui pouvaient être levés,avaient été mis sur leur
trente-et-un!
La salle à manger avait été transformée en salon de
coiffure et de maquillage;nos
infirmières,toutes deux prénommées Séverine,et Camille,notre
animatrice,étaient devenues esthéticiennes!
Parmi nos aide-soignantes,Alexandra et
Kiki-aide-soignante de nuit,venue spécialement pour nous-ont joué très
habilement à la coiffeuse: toutes les dames étaient très jolies.
Alexandra m'avait fait un look branché,avec des mèches
oranges et des paillettes,pour être en accord avec mon pull!
Je m'étais fait un maquillage de fête!
La réception était prévue dans la salle
polyvalente,où de très jolies tables avaient été dressées.Chaque résident
pouvait inviter un,ou plusieurs membres de sa famille.
L'apéritif a été servi: kir,ou jus de fruit.
Au menu: consommé aux perles du Japon,assiette
Chalossaise,ris-de-veau grand-mère avec des pommes Salardaises,fromage de
brebis avec de la confiture de cerises noires,et,pour finir,une bûche glacée,café,et
digestif.
Une accordéoniste avait été invitée,pour mettre de
l'ambiance.Cetains ont chanté,la joie s'affichait sur les visages!
Moi,je suis restée dans ma chambre,avec mon amie
Françoise: il me faut rester branchée pour manger!
Nous avons été servies par Jérôme et Sandrine.Le
repas était délicieux,très joliment présenté.
J'ai passé un moment très agréable avec
Françoise,nous avons beaucoup ri!
Cet instant restera gravé dans ma mémoire.
Un grand merci à tout le personnel,qui s'est donné
beaucoup de mal,pour que tout soit parfait!
Merci aussi à tous ceux qui sont venus pour ce grand
jour!
Bye bye 2005
L'année avait commencé bien mal,car,en Octobre
2004,j'avais contracté un staphylocoque doré,résistant,dans ma trachéotomie.Je
n'ai jamais eu de fièvre,ni ressenti le moindre trouble,mais cela aurait pu
dégénérer en une septicémie,qui aurait pu être fatale!
Cela a duré jusqu'à fin Février.Après cette épreuve
très dure,on m'a annoncé que j'étais considérée comme colonisée à vie,avec le
risque d'une récidive hypothétique!
Moi qui déteste la saleté,je me suis sentie
salie,pestiférée!
Certains membres du personnel n'ont pas été
tendres,avec moi: cela ressemblait à du harcèlement mental,c'était devenu
invivable.J'en avais perdu le goût de vivre,je sombrais peu à peu dans la
dépression.
Je ne sais pas ce que je serais devenue,sans l'aide
de notre surveillante,Madame Duprat,du Docteur Devars,de ma mère,de quelques
membres du personnel,et de Madame Brunet,ma ''psy'',ainsi que de l'Abbé
Haurieu.
Mais je garde en moi cette blessure,indélébile.On
n'efface rien,il faut simplement vivre avec!
Malgré tout,j'ai continué à m'abrutir de
travail.Cela m'a aidée à ne pas sombrer totalement!
Au mois de Mai,j'ai pu faire une exposition-vente de
mes travaux,grâce à notre directeur,Monsieur Couret,ainsi qu'à Mesdames
Poignant et Duprat,au Docteur Devars,et à Camille,notre animatrice,sans qui
rien n'aurait été possible.
Au mois de Juin,je fis ma première sortie à
Carrefour,avec Anne,l'une de nos infirmières,et Camille.Je n'osais plus rêver
que ce fût possible,car je n'étais plus sortie depuis 1987!Je me suis
retrouvée,comme n'importe quelle ''nana'',faisant des courses,cela m'a fait un
bien fou!Je n'étais plus seulement la résidente trachéotomisée de la chambre
17,mais une femme comme les autres.Cela n'a pas de prix!
Puis,il y a eu les fêtes de Dax,en Août. Les Bandas ne
sont pas venus,comme c'était prévu.Ils ont invoqué une excuse ''bidon''!Ils
n'étaient tout simplement pas motivés,pour venir dans un centre de gériatrie:
nous les avons vus,dans un bistrot,en ville,grâce à la chaîne des fêtes!Cela
m'a fait pousser un ''coup de gueule'',car le personnel avait fait beaucoup
d'efforts,pour que tout le monde soit prêt.Les résidents étaient très déçus!
Il y a eu les ateliers de cuisine,avec Camille et
moi.Nous avons créé diverses recettes,qui ont été appréciées par tous.Nous
avons souvent eu de nombreux fous rires!
Fin Septembre,il y eut une nouvelle sortie à
Carrefour,avec la même équipe très ''sympa''.J'ai pris beaucoup de plaisir à
ces escapades,même si mon compte en banque a un peu souffert!
Le 7 Décembre,j'ai fait ma deuxième ''expo-vente'',à
laquelle tous mes amis sont venus,ainsi que de nombreux visiteurs.Je ne m'étais
pas rendu compte que j'avais travaillé autant.J'ai remporté un grand
succès.Merci à tous ceux qui m'ont accordé un peu d'attention,cela m'a
profondément touchée.
Tout le monde a participé à la décoration de
Noël,qui était très jolie.
Le 20 Décembre,il y a eu le repas de Noël.Le
personnel s'est beaucoup investi,l'ambiance était joyeuse.Tous les résidents,et
leur famille,étaient contents!
J'avais fait des photos,que j'ai offertes à
chacun.Ils étaient heureux d'avoir un souvenir de cette belle journée!
Pendant les deux week-ends de fin d'année,j'ai passé
quelques heures avec Maman,et notre chien Paddy.Mon frère et ma belle-sœur ont
même téléphoné,c'était ''sympa''!
La nouvelle année est arrivée.Je ne sais pas ce
qu'elle me réservera.
La vie m'a appris que rien n'est jamais acquis,tout
peut basculer en une seconde!
Il faut cultiver son bonheur avec amour,comme on
cultive son jardin!
Je savoure chaque minute de cette vie-souvent
cruelle-avec les petites joies,les petits bonheurs,les belles rencontres.Même
les peines me font avancer,et grandir!
J'ai un souhait,pour cette année 2006: c'est de
pouvoir utiliser Internet de temps en temps!
Merci!
Le
17 Janvier 2006
Balade gastronomique au Pays Basque
Fabrice,le cuisinier de l'UCR,était au rendez-vous.
Je suis allée l'interroger sur le menu qu'il allait
nous préparer,avec compétence,et son généreux sourire.
Une bonne odeur s'échappait de l'office,et embaumait
les couloirs.
A l'apéritif: kir à la crème de cassis(je n'en ai
pas pris,je voulais garder la tête froide,pour apprécier pleinement toutes les
saveurs!)
En entrée: de la véritable pipérade basquaise,au
jambon de Bayonne,au goût subtil.
En plat principal: un filet de merlu,décoré de
moules dans leurs coquilles,d'asperges et morceaux de poivrons rouges,servi
avec des pommes de terre vapeur.Un vrai délice!
Pour le dessert: une part de moelleux au
chocolat,fondant à souhait,avec de la crème anglaise à l'Izarra verte!
J'ai pris un réel plaisir à déguster ce repas
savoureux,très joliment présenté.
Merci à Fabrice,et à tous ceux qui ont permis cette
fête!
A bientôt,pour d'autres découvertes!
Mercredi 1er Février 2006
Mystère
La vie s'écoule,comme une coulée de fiel...
Avec tous ses rituels hospitaliers.
Est-on jamais satisfait de son chemin,
Pour avoir la force de construire son destin?
On se dit que l'on aurait pu mieux faire:
Je suis une éternelle insatisfaite.
Je mesure le prix de mes erreurs,
Et de mes fêlures!
Mon but n'est pas d'atteindre la démesure,
Mais je reste lucide,face à mes cassures.
Accepter la morsure du temps,
Qui dégrade,et abîme tout,
Voir disparaître,avec horreur,
Ceux que l'on aime:
Mais il faut continuer à avancer,malgré tout,
Même s'il faut serrer les dents!
La vie est un combat,cruel et difficile,
Où l'on ne gagne jamais!
Parfois,on rencontre quelques petits bonheurs,
Qui sont vite arrachés,dans le cœur,
Pour ne laisser que d'immenses souffrances.
A quoi sert la vie?
C'est un grand mystère...
Le 7 Février 2006
La vie réserve parfois
des surprises
Je t'ai tellement attendu,
Tu es enfin venu.
Tu m'as tendu la main,
Ton sourire a réchauffé mon cœur;
Il était prisonnier,dans la glace,
Depuis si longtemps...
Tu es comme le soleil,au plein cœur de l'été,
Ta chaleur irradie tout mon être.
Ton regard est bleu,comme un lagon sous les
tropiques,
Où j'aime me baigner!
J'ai l'impression de vivre un rêve,
Je n'ai pas envie de me réveiller...
Même si cela ne peut être que de l'amitié,
C'est déjà un merveilleux cadeau,
Je n'en demande pas plus.
Je remercie le ciel de ce somptueux trésor:
C'est cela,l'amitié!
Tu es enfin venu,
Je t'avais tellement attendu!
Le 8 Février 2006
La dépendance
La dépendance est la chose la plus dégradante qui
puisse arriver à un être humain.
Devoir avoir recours à une tierce personne,pour les
actes intimes de la vie,comme la toilette,et aller aux toilettes,est pour moi
une humiliation permanente: de devoir me mettre à nu!
Dans ma tête,je ne suis pas handicapée.Mais mon
corps ne répond pas à mes ordres: c'est pourquoi j'ai besoin des autres,même si
c'est une très grande souffrance.Cela ne correspond pas du tout à mon esprit
d'indépendance.Pour ce que je peux faire seule,je ne vais pas demander
d'aide,même si cela me coûte beaucoup d'efforts!
C'est très important,pour mon mental,de ne pas être
complètement assistée!
Il y a une autre chose qui me déprime,et me frustre
beaucoup: c'est le téléphone.Le système de l'hôpital coûte très cher,les unités
défilent à une rapidité affligeante. Vu mon faible budget (cent cinquante euros
par mois),je limite au maximum mes appels.Pas question,non plus,d'avoir accès à
Internet,car il me faudrait une ligne téléphonique,et c'est impossible!
Je me sens encore plus handicapée que je ne le suis
vraiment: j'ai besoin d'évasion mentale!Je ne peux plus voyager physiquement!
Je n'ai pas envie de me résigner, je n'ai plus rien
à perdre!
Le 16 Février 2006
Espérer
encore
Je ne peux pas prétendre inspirer de l'amour à un
homme: que voit-il de moi?
Une femme en fauteuil roulant,avec la
''trachéo'',accrochée à un appareil respiratoire,comme à une bouée de sauvetage
pour sa survie,ainsi que beaucoup d'autres contraintes.
Je n'ai rien d'un canon de beauté.
Je n'ai pas la prétention d'être unique,mais d'être
seulement une femme-avec ses douleurs,et ses chagrins...
Si on m'offre un peu d'amitié,cela me réchauffe le
cœur,et embellit mes journées: ce n'est déjà pas si mal.
La vie m'a appris à ne pas me montrer exigeante,mais
à savourer les petits moments de plaisir et de bonheur qu'elle m'apporte.
Bien sur,je rêvais d'autre chose: d'une grande
histoire d'amour,avec des enfants,d'un métier pour m'épanouir...mais c'était
une autre histoire,qui n'était pas la mienne!
J'ai juste réussi à avoir un métier qui me permet
d'exister,et de survivre...
J'ai une soif d'apprendre,de découvrir d'autres
choses.
Malgré tout,ma vie est riche,même si elle est
parfois pesante; je l'ai voulue,je l'assume de mon mieux!
Le 17 Février 2006
Juste
un peu de révolte
A force de tout aseptiser,et de faire appliquer des
mesures d'hygiène draconiennes,l'être humain n'a plus aucune résistance,et
devient allergique à tout!
Je suis en révolte,car jusqu'à maintenant,nous
pouvions de temps en temps faire un atelier de cuisine,avec Camille-notre
animatrice-et moi.
Nous n'avons jamais rendu malade personne,et je
crois,en toute modestie,que nos recettes étaient très appréciées.Nous avons
toujours suivi les règles d'hygiène élémentaires!
J'adore faire la cuisine,et inventer de nouvelles
recettes.
J'entends souvent dire que nous sommes dans un lieu
de vie: alors,où est la vie?
Nous avons très peu de moyens,pour faire le moindre
atelier!
Il y a peu de gens valides dans le service.Nos ateliers
cuisine étaient comme une fête,cela rappelait des souvenirs à ceux qui ne
peuvent plus cuisiner.
Que va-t-on avoir le droit de faire?
Juste celui de rester chacun dans notre chambre,avec
la peur d'être contaminé au moindre virus qui passe!
La peur n'évite pas le danger,surtout dans un milieu
hospitalier.
Notre atelier est bien compromis,je suis très déçue.
A-t-on encore le droit de vivre et de rêver?
Le 19 Février 2006
Juste une question de survie
J'ai presque toujours le cœur au bord des larmes;
Pourtant,il n'y a pas de quoi en faire un drame.
Pourquoi a-t-il toujours fallu
Que je fasse mes preuves,
Que je surmonte toutes les épreuves?
Je n'ai jamais eu droit à la moindre erreur,
Même si,pour cela, j'ai vécu beaucoup de douleurs!
Je n'avais pas le droit de décevoir mes parents,
Surtout ma mère,qui a donné sa vie pour moi,
Au détriment de la sienne!
J'ai eu souvent un doute sur mon droit d'exister.
En plus, j'étais handicapée physique.
Il me fallait rester,malgré tout,debout,
Ne jamais montrer ma peine.
Ce n'est pas de l'orgueil,
mais juste une question de survie;
J'en ai payé le prix.
Après un long travail sur moi-même,
Et sur ma vie,
Un jour,je me suis dit
Que je n'étais pas plus bête que les autres.
J'avais grandi.
Fini,le temps où j'étais démolie:
Je n'ai plus rien à perdre!
Pourtant,j'ai souvent le cœur au bord des larmes,
Mais il n'y a pas de quoi en faire un drame...
Le 25 Février 2006
La pieuvre
Toi,la pieuvre tentaculaire,
Arrête de m'enserrer le thorax
Pour m'empêcher de respirer!
Tu déverses ton fiel gluant
Qui m'obstrue les bronches.
Je suis obligée d'avoir recours
A un système d'aspiration,
Pour extraire les sécrétions
Qui m'étouffent.
C'est encore pire,
Lorsque le temps est humide:
Je passe mon temps à m'aspirer.
Quelle joyeuse distraction,non?
Et c'est souvent douloureux!
En plus,je suis raccordée à mon biniou*,
Auquel je dois ma survie!
Je suis aussi affublée d'un joli piercing
Dans la gorge: très sexy!
Malgré tout,tout va bien!
Mais,arrête donc de me pomper l'air,
Méchante pieuvre tentaculaire!
Laisse-moi donc vivre ma vie!
*mon appareil respiratoire, 24 heures sur 24.
Mardi 14 Mars 2006
Repas de la fête du printemps,le 15 Mars 2006
Camille,notre animatrice,m'avait demandé d'écrire un
texte pour cette occasion.
Elle avait fait de très jolies cartes,représentant
trois thèmes de fleurs,pour illustrer mon poème.Certains résidents avaient
colorié les cartes!
Pour ce jour spécial,Camille a offert les cartes aux
résidents de la salle à manger.
Ce matin-là,Fabrice,le cuisinier de l'UCR,était déjà
aux fourneaux,lorsque je suis allée l'interroger,pour pouvoir faire mon
interview!
Une très bonne odeur parfumait déjà le service,et
chatouillait nos papilles!
Pour l'apéritif: kir à la crème de cassis (je n'en
ai pas bu,j'ai préféré rester lucide pour écrire mon papier).
En entrée: des huîtres de Marennes,pour ceux qui
aimaient.
Ensuite,une délicieuse omelette moelleuse,aux
asperges vertes.
En plat de résistance: du gigot d'agneau des
Pyrénées,tendre et goûteux à souhait,servi avec des pommes de terre vapeur.
Le dessert était somptueux: une part de
tourtière,flambée à l'armagnac!
Merci à notre cuistot ''sympa'' pour son tour de
main,et à tout le personnel: c'était très réussi!
J'ai prêté mon appareil photo à Camille,qui a joué
le ''reporter'',pour immortaliser cet événement.
A bientôt!
Liste des poèmes
La fortune
C'était un samedi soir,il y a quelques semaines.
La télé diffusait le jeu le ''TAC O TAC'',gagnant à
vie.
L'aide-soignante,qui était en train de me coucher,me
dit:
''Que feriez-vous,si vous gagniez une fortune à ce
jeu?''
J'avoue que la question m'a laissée coite: car ce
dont j'ai besoin ne peut s'acheter!
L'aide-soignante qui était avec moi,me dit encore:
''Vous pourriez avoir une belle maison,avec le
personnel,et les moyens techniques nécessaires!''
L'argent n'achète pas tout,et ne résout pas tous les
problèmes; et je serais encore plus seule!
Mon seul souhait serait pour ma mère,qui a quatre
-vingt un ans: pour elle,mon désir serait une voiture neuve,avec un
chauffeur,pour que nous puissions continuer à nous voir,et tout le maximum pour
lui simplifier la vie.
L'argent ne peut pas m'enlever mon handicap!
J'ai beaucoup voyagé: je connaissais assez bien la
France, j'ai pu aller en Italie, j'ai visité Rome,Pompéi,Naples et Assises.Pas
si mal,non? J'ai de très beaux souvenirs!
Je suis libre dans ma tête, j'ai des activités qui
me permettent d'être épanouie, j'ai des amies fidèles...
Mes rêves seraient de pouvoir me payer
Internet,grâce à un mobile;
de rémunérer un prof de dessin,pour faire des
progrès,et améliorer ma technique;
de pouvoir prendre des cours d'anglais,pour me
remettre à jour,et pouvoir apprendre d'autres langues.
Je souhaiterais aussi pouvoir téléphoner autant que
je le désire!
Le 17 Mars 2006
Hymne
à l'amour
Notre première rencontre remonte à nos cinq ans,à
l'Hôpital des Enfants Malades,à Paris.J'étais déjà là,depuis quelques mois,à
cause de la polio,lorsque tu es arrivé,atteint du même mal,ton regard bleu
lumineux,rempli de craintes et de candeur.
Nous nous sommes retrouvés dans le même hôpital,à
Garches,où nous avons grandi ensemble.
Nous avons fréquenté la même école primaire,à
l'intérieur de l'hôpital.
Notre amitié ne s'est jamais altérée,il y avait une
très grande complicité entre nous.
Puis,il y a eu le lycée,toujours dans l'hôpital.
Peu à peu,nos sentiments se sont transformés en
amour.Tu me disais souvent que tu me connaissais depuis la nuit des temps;
j'avais cette impression,aussi!
Peu après nos dix-sept ans,nous nous sommes
aimés,pour la première fois.Ce fut avec maladresse et douleur,mais aussi avec
tellement de tendresse...
Nous avons vécu presque deux années de bonheur
intense,plein de fous rires et de complicité.Mes parents n'ont jamais rien su
de notre passion!
Tu te sentais très mal,depuis quelques temps.Après
de nombreux examens,le verdict est tombé:
Cancer!
Tu as tout supporté,tu t'es battu avec l'énergie du
désespoir.Je suis restée avec toi jusqu'au bout.
Tes derniers mots ont été:
''Sois heureuse!''
Tu as été généreux jusqu'à la fin!
Lorsque tu as rendu ton dernier souffle, je me suis
effondrée sur ton corps inerte,et sans vie.
J'ai hurlé à l'injustice! Pourquoi étais-je encore
en vie,moi?
Je ne peux pas retenir mes larmes,en écrivant ces
souvenirs aussi cruels!
J'ai bien cru mourir de chagrin.Il m'a fallu
beaucoup de temps,pour reprendre goût à la vie.
Je n'ai jamais guéri de cette perte,le temps
n'efface rien.
Je vis avec mes douleurs,et mes deuils!
Aujourd'hui, je sais que tu es toujours dans mon
cœur,tu m'aides à supporter toutes mes épreuves,tu fais partie de moi: tu es le
phare qui illumine ma nuit!
Nous avons eu très peu de temps,pour nous aimer...
A toi,Marc,le Premier Homme de ma vie.
Le 17 Mars 2006
C'est
la fête du printemps
La nature se réveille,après cet hiver qui n'en
finissait pas.
Ce matin,les oiseaux gazouillent à perdre haleine!
Les forsythias se sont parés d'une jolie robe jaune
d'or,les prunus ont revêtu leur somptueuse parure rose pâle!
L'herbe a retrouvé toute sa vigueur,et s'épanouit
dans des camaïeux de vert!
Les narcisses,les primevères,et les tulipes
multicolores,pointent le bout de leur nez!
Les oiseaux migrateurs reviennent de leur long
voyage,pour commencer une nouvelle vie,s'ils ne sont pas terrassés par la
grippe aviaire.Ils pourront,à nouveau,faire leur nid,pour concevoir de
nouvelles générations de petits.
Un rouge-gorge,aux yeux pétillants,est venu frapper
à ma fenêtre,comme pour me prévenir que le printemps était de retour.
Le
21 Mars 2006
Liste des poèmes
Dialogue
avec ma mère
Maman:''tu as fait d'énormes progrès,depuis que tu
es au Lanot,tu fais un nombre incalculable d'activités,des
expositions-vente,des séances de travail,dans le petit salon à coté de ta
chambre,et même des sorties dans les magasins!
Je suis sûre que maintenant,on pourrait te refermer
la trachéo!''
Si tu savais,Maman,ce que tout cela me demande
d'efforts,c'est souvent au-delà de mes forces!
Maman,pourquoi refuses-tu de voir que je me fatigue
très vite et que ,couchée,je suis incapable de respirer plus de deux minutes
toute seule?Je suis comme un poisson hors de son bocal,lorsque je n'ai pas
l'aide de mon appareil respiratoire!
Tu n'as jamais voulu admettre ma rechute de
polio,qui s'est produite de 1988 à 1992.Je sais que c'est très difficile et
cruel,pour une maman,de voir son enfant presque mort!
Pourtant,ce phénomène s'est bien produit!
Lorsque l'on récupère,après une polio-c'est possible
pendant un an-certaines terminaisons nerveuses forment des bourgeons au niveau
de la moelle épinière,ce qui permet de rétablir le contact,et de retrouver une
certaine autonomie musculaire!
Mais,au cours du temps,les bourgeons s'usent,ce qui
provoque une régression musculaire.Cela se manifeste par une perte de forces
progressive: il n'y a rien de psychosomatique,c'est juste une évidence!
Le handicap s'est aggravé,il faut faire avec,et
s'adapter au fil du temps,même si on a souvent envie de se révolter!
Pas la peine d'en vouloir au monde entier,ni d'être
agressive avec les autres,qui n'y sont pour rien!
J'ai choisi de vivre,même si,souvent,c'est très
dur.J'assume de mon mieux mes galères,c'est comme ça!
Chaque matin,je suis heureuse de voir le soleil se
lever,d'entendre les oiseaux chanter,de rencontrer des gens,de voir mes amis,et
d'avoir un maximum d'activités!
La trachéotomie,je l'ai à vie,on ne peut rien y
changer!
Le 2 Avril
2006
Tentative
d'évasion
Vivre,ou survivre,
c'est la question que je me pose:
Peut-on prétendre vivre vraiment,
Lorsque l'on est relié à une machine pour respirer,
A laquelle on doit sa survie?
Parfois,
Mon esprit s'échappe,et s'évade
De ce corps,qui me retient prisonnière!
Ma pensée est libre,
Elle s'envole vers des îles,bordées de sable blanc:
Je me promène,le cheveux flottant dans le vent des
alizés;
Je me baigne dans l'eau turquoise,cristalline,
Je joue avec les poissons multicolores;
J'explore les fonds rocheux,
Je découvre des coraux aux formes étranges,
Des algues me caressent;
Je me sens pleinement vivante!
Mais mon évasion est éphémère:
Je suis déjà de retour,dans ma chambre d'hôpital,
Reliée à mon biniou respiratoire.
Mon handicap me happe,et m'enchaîne à nouveau!
Ma tentative d'évasion a échoué.
Tant pis!Je recommencerai.
Aujourd'hui,5 Mai 2006,cela fait quarante-huit ans
que j'ai eu la polio:
Le combat pour ma survie a commencé...
Pas facile tous les jours!
Divagations mentales d'une femme
en détresse
Pourquoi vit-on?
A quoi,ou à qui,sert notre vie?
Notre vie est éphémère,nous ne sommes que des
poussières d'étoile,dans cet immense univers dont nous ne connaissons pas
toutes les galaxies.
Y a-t-il d'autres systèmes solaires comme le
nôtre,ailleurs?
Mon cœur est dans le chaos!
Je me sens vide et inutile!
Pourtant,la vie passe...
On perd peu à peu tous ceux que l'on aime!
Le 17 Mai 2006
Vivre
intensément
Ne plus être aspirée par les tourments,
Gagner chaque victoire,
Sans jamais perdre l'espoir,
Se hisser pas à pas
Au sommet de la vie,
Assouvir toutes ses envies,
Ne plus avoir peur des demains,
Qui ne seront plus porteurs de chagrins:
La route est longue...
Apprendre à s'aimer,
C'est aussi avancer:
Comprendre que l'on est pas si nulle,
Croire un peu en soi,pour sortie de sa bulle,
Avoir besoin d'être aimée,et reconnue,
Cela peut-il paraître...incongru?
Découvrir,dans le regard des autres,que l'on peut
être belle,
Même si l'image que l'on a de soi est cruelle:
C'est peut-être cela,être adulte.
Mercredi 31 Mai 2006,ce soir à 24 heures
Illusions
perdues
Où sont passés les rêves que j'avais à seize ans?
Avec la fougue de la jeunesse,je voulais refaire le
monde: je me sentais invincible,prête à croquer la vie à pleines dents.
J'étais riche de tous ces espoirs de découverte de
l'inconnu: je souhaitais pouvoir parcourir le monde!
J'ai visité l'Italie,et les côtes de la France.
A dix-neuf ans,première épreuve cruelle: la perte de
l'homme que j'aimais,la cassure,le choc,le désespoir!
Puis,d'autres expériences,d'autres chagrins...
La vie passe.Parfois,le temps semble long,à d'autres
moments,il file à la vitesse de la lumière.
Puis,je me suis faite rattraper par la maladie,que
j'avais presque oubliée: ce fut la descente aux enfers.J'ai bien failli perdre
cette vie,pour laquelle je me bats en permanence.
Souvent,je me demande bien pourquoi,et pour qui?
A cinquante-trois ans,le bilan de ma vie n'est pas
fantastique.Je ne suis pas amère ou déprimée,mais juste lucide.
Mes activités artistiques sont ma raison de
vivre,sinon,à quoi pourrais-je me raccrocher?
Je n'ai pas fondé de famille.Je n'ai que Maman,pour
qui je compte,mais elle ne sera pas toujours là!
Aux yeux des autres,mes activités sont juste un
passe-temps!
Mais,se rendent-ils compte des efforts,et du combat
que je mène,pour réaliser tout cela?
Ai-je vraiment ma place dans ce monde?
Mes rêves sont brisés.
J'ai perdu mes illusions,mes seize ans sont loin.
Pour moi,c'est toujours la lutte: pour rien,ou pas
grand-chose...
Je me sens vide,et si seule!
Samedi 3 Juin 2006
Lettre ouverte au marchand
de rêves
Ce soir,je prends la plume,pour écrire au marchand
de rêves.
Je souhaiterais qu'il apporte un peu de soleil et de
bonheur,dans le cœur des enfants qui souffrent dans le monde!
Mon âme est si lasse,de voir tant de malheurs!
Pourquoi toute cette haine,et cette violence?
Les hommes ont-ils perdu la tête?
Où est le respect de soi,et des autres?
Mon cœur de femme saigne,il est en lambeaux;après
avoir vu le journal à la ''télé'',le choc dans le plexus me laisse anéantie.
Je n'ai aucun pouvoir!Je crie ma douleur,à travers
mes larmes!
Cette cruauté ne s'arrêtera donc jamais?
Au nom de qui,et de quoi,fait-on toutes ces
atrocités?
Toi,le marchand de rêves,fais un geste pour que les
massacres,la famine,et la misère,cessent!
Fais descendre la joie,et la paix,sur notre terre!
Laisse-nous rêver!
Le 22 Juin 2006 à 22 heures
La femme caméléon
Je suis une femme caméléon,
J'évolue et je vis,
Au rythme des saisons!
Au printemps,je reprends des couleurs,
Elles irradient mon cœur.
Ma garde-robe se métamorphose,
Pour prendre des tons de turquoise,de
mauve,d'orange,de jaune,de bleu et de rose!
L'été m'envole vers des rêves,
De lointains horizons.
Je m'imagine,marchant sur une plage au sable blanc;
L'eau est turquoise et cristalline,
Elle me caresse les chevilles.
L'écume est irisée par le prisme de l'astre solaire.
Mes cheveux ondoient dans le vent des alizés,
Mon corps prend des teintes de doux caramel,
Le bonheur se reflète dans mes prunelles,
Qui pétillent d'étincelles.
Le soir,lorsque le soleil embrase la mer,
Je me sens envahie d'une paix intérieure.
L'automne peint la nature d'or et de cuivre en
fusion;
Je danse dans les feuilles mortes,
Je me sens ivre de liberté!
L'hiver m'emporte dans des tourbillons de froid,
Quelques flocons voletent dans le ciel pur.
Je remonte le col de mon manteau,je réajuste mon
écharpe et mon bonnet,
Je fredonne une mélodie que je viens d'entendre.
De la buée s'échappe de ma bouche,je suis bien au
chaud,bien vivante!
Les rues s'illuminent,les vitrines sont en fête.
Bientôt,les familles seront réunies,les rires des
enfants sortiront des maisons.
D'autres seront solitaires,ou malades...
Le soir de Noël,les petits veilleront,près du sapin vert,enrubanné
de boules et de guirlandes multicolores,pour attendre la venue du Père
Noël,dans son costume écarlate,avec l'espoir de recevoir les jouets,tant
convoités!
Puis,arrivera le premier de l'An,où chacun aura la
tête remplie de bonnes résolutions
et de projets.Certains se réaliseront!
Je suis une femme caméléon,
Je ris,je pleure,
Au rythme des saisons,
Ma vie est comme une chanson.
27 Juin 2006
Aimer
est impossible
Tu as voulu m'offrir ton nom,
Mais je t'ai dit: non!
Je ne voulais pas aliéner ta liberté,
Car je suis handicapée:
Comment pourrait-on m'aimer?
Je n'avais rien à te donner,
J'ai voulu garder ma fierté;
Tu aurais fini par me détester.
Je t'aimais trop pour te sacrifier:
Tu avais ta vie à mener,
Alors,notre histoire ne sera jamais réalité...
Je te prie de me pardonner,
Je ne peux t'offrir que mon amitié!
Ma dépendance est trop lourde,
C'est pourquoi je m'interdis d'aimer!
Bien sûr,que suis une femme en pleine contradiction,
Qui rêve encore au grand amour,
Même si je sais qu'il ne dure pas toujours.
Mais,pour moi,aimer est impossible!
Le
28 Juin 2006
Menu de ''Féria Andalouse'' Vendredi 30 juin 2006
Je suis allée voir le cuisinier de l'UCR,Fabrice,qui
était déjà aux fourneaux,car je souhaitais avoir un aperçu du repas qu'il était
en train de nous préparer.
En apéritif: kir à la crème de pêche!
En entrée: moules de bouchot à la plancha,avec une
sauce à l'huile d'olives relevée.
Après,paella géante au poulet et aux fruits de mer.
Pour le dessert: de la crème brulée Sévillane à l'orange.
De très bonnes odeurs ont parfumé le service toute
la matinée,cela m'a mise en appétit pour déguster ce somptueux repas.
J'ai beaucoup apprécié les moules,que j'ai dégustées
avec les doigts!
La paella était délicieuse!
La crème brûlée a ravi mon palais!
Je me suis retrouvée en Espagne,le temps d'un repas:
ce fut très agréable.
Merci à Fabrice et à tous ceux qui ont aidé pour ce
repas!
A bientôt,
Lysiane Liste des poèmes
Le temps
Le temps qui passe
Est mort à jamais,
Il laisse des souvenirs,
Bons ou mauvais,
Remplis de joies et de chagrins,
Qui me poussent vers demain.
La vie déroule son tapis
De bonheurs et de souffrances,
De belles rencontres,
Et de gens qui me blessent,
Qui profitent de moi.
Alors,je m'empresse de les effacer:
A quoi bon ruminer?
On ne peut pas changer les êtres,
il faut les prendre comme ils sont,
Et non comme on voudrait qu'il soient!
Les épreuves me permettent d'avancer,
Et de grandir.
Inutile de vivre avec des rancœurs,
Qui ne laissent que des bleus au cœur.
Le temps s'écoule,parfois,dans le chaos et les
pleurs.
Lorsque la mort survient,
C'est ainsi: on perd,peu à peu,
Tous ceux que l'on aime!
La vie est cruelle,le destin est déjà tracé.
La route est longue,et dure!
Une force intérieure me pousse à toujours aller plus
loin.
Chacun,sur terre,est investi d'une mission.
Il faut lutter dans la tempête,tenir le cap sans
fléchir,
Se tenir toujours prête.
Savourer chaque petit bonheur,
Ouvrir son cœur pour avoir moins peur!
La vie est parfois un leurre.
Je m'interroge sur mon devenir:
Est-ce que ce sera mieux,ou pire?
Je ne suis pas devin,pour lire l'avenir!
Samedi 5 Août 2006,à 5 heures,ce matin
Les fêtes de
Dax,au Lanot,en Août 2006
Pour nous,elles ont commencé le 10 Août,par un repas
''plancha,bodega,et sangria'',préparé par Fabrice,le cuisinier de l'UCR.
Comme à chaque fois,je suis allée interroger le
chef,pour savoir ce qu'il allait nous préparer!
Pour l'apéritif: de de la sangria (je n'y ai pas
goûté).
En entrée: une assiette de tapas,composée de jambon
de pays,de chorizo,de moules,et d'un morceau d'omelette aux pommes de terre.
En plat principal: Lomo grillé à la plancha (travers
de porc mariné dans des aromates),avec de la piperade et des pommes de terre
sautées.
En dessert: un parfait au café,avec de la crème
anglaise.
Merci à Fabrice pour ce délicieux repas!Les couloirs
étaient imprégnés de merveilleuses senteurs!
Vendredi 11 Août
Cette année,nous avons eu de la chance de voir les
Bandas.Ils étaient habillés d'orange et de blanc.
Ils sont arrivés à onze heures quinze,et nous ont
joué quelques morceaux tonitruants!
Ils sont allé dans
plusieurs sites,au Lanot.Certains résidents ont pleuré!
Lundi 14 Août
Nous avons reçu un groupe folklorique de la
Bolivie,très souriant;leurs tenues étaient très colorées!
Ils nous ont fait vivre des danses,évoquant des
coutumes de leur pays,avec beaucoup de grâce,et de joie de vivre.Ils sont
restés une vingtaine de minutes.
Tout le monde était très heureux d'avoir pu vivre
les fêtes!
Merci à tout le personnel,qui s'était donné beaucoup
de mal,pour que les résidents soient prêts à temps!
Merci à Yolande,qui avait organisé ces
manifestations.
Lysiane
Le
droit de rêver
Je me perds souvent dans ce même rêve,
Pourtant,je reste éveillée;il m'entraîne
Vers une plage de sable blanc,bordée de cocotiers,
Baignée par des eaux turquoises,aux reflets de
cristal.
Certains me disent que je suis répétitive,
C'est sûrement vrai; mais j'ai besoin de ces brefs
moments d'évasion
Pour continuer à exister: c'est ma soupape de
sécurité.
J'évacue ainsi une grande partie du stress qui
m'habite!
J'ai dans ma chambre un poster de mon petit paradis,
Où je vais me perdre et me ressourcer,lorsque la vie
me pèse trop!
Je ne peux plus voyager,à cause de la dépendance due
à mon handicap,
Qui me tient enchaînée,mais ma tête est libre!
Le périmètre de mon indépendance est plus que
restreint.
Mes activités créatives me passionnent,me permettent
de m'épanouir,
D'occuper mes journées,et ma pensée.
Ce qui me manque le plus,c'est la présence d'un
chien.
Je sais que,dans un milieu hospitalier,c'est
impossible...
Je ne suis pas assez valide pour m'en occuper:
Un chien n'est ni un jouet,ni un esclave!
Quelques handicapés physiques ont la chance d'en
avoir un!
Il ne faut pas que je me plaigne,car j'ai la chance
de voir Maman
Et notre chien,un peu,le week-end,ce n'est déjà pas
si mal.
Même si je me sens souvent bien seule et inutile,
Malgré tout,je poursuis mon rêve,cela m'aide à
vivre.
Le 24 Août 2006
Folle
et tendre jeunesse
Tendre jeunesse,
Epoque de l'insouciance et du rêve,
Où l'on a la tête pleine de délire,
Pour construire son avenir!
A cet âge,tout est possible:
On a le cœur qui chavire
Pour un béguin de vacances,
Pour un ''pote'' de classe;
On croit que l'amour dure toujours!
Avec les premières expériences,
Bonnes ou mauvaises,
Une nouvelle vie se pointe à l'horizon,
Avec plus d'indépendance;
On déploie ses ailes,telle une chrysalide sortant du
cocon!
On a souvent un peu de révolte,
Contre sa famille et la terre entière,
Car on pense tout savoir!
La sagesse et l'expérience viendront,au fil des
années...
Le 7 Septembre 2006
(
Sans titre)
Rêver,
Rêver encore,
Avant l'ultime voyage
Qui m'emportera
Vers d'autres horizons!
Avec l'espoir de te revoir,
Mon cher amour...
Qu'y a-t-il,derrière le miroir?
Pourrait-je réécrire l'histoire,
Sans trous noirs,
Comme je prendrais une navette spatiale
Pour atteindre l'espace intersidéral,
Pour traverser le présent
Afin d'atteindre le futur,
Telle une conquérante de l'impossible?
M'élancer dans le firmament
Pour te décrocher les étoiles!
Je voudrais pouvoir rallumer la lumière,dans tes
yeux...
Mais je ne suis pas Dieu,
Je n'ai pas le pouvoir de faire des Miracles!
Même si je me mets à déclamer des incantations
Sorties de mon grimoire de magie noire,
Je ne connais pas la formule
Qui te fera retraverser le miroir!
Trop de temps a passé,plus de trente ans!
Nous n'aurions plus le même âge,
Puisque tu es resté éternellement jeune,avec tes
dix-neuf ans...
Moi,aujourd'hui,j'ai cinquante-trois ans,
Le temps de l'amour fou est passé.
Nous n'irons plus danser!
Nous n'avons plus d'éternité,dans cette vie!
Pourtant,il m'est difficile de survivre,avec tant de
cruautés...
Je te retrouve,souvent,dans mes rêves,
Mais...tu disparais,dès que le jour se lève...
Adieu,mon Bel Amant!
Le 9 Septembre 2006
L'été s'est enfui
L'été s'est enfui vers d'autres contrées.
Après la canicule du mois de Juillet,qui a beaucoup
Fatigué et fait mourir les plus faibles,
Août est arrivé,avec la fraîcheur et la pluie.
Les campeurs et les randonneurs n'ont pas été très
gâtés!
La rentrée des classes s'est effectuée sous la
pluie,
Les enfants n'ont eu aucun regret de reprendre les
cours.
En Septembre,la chaleur est revenue,j'ai sorti le
ventilateur.
Je suis fatiguée,et je n'avance pas comme
Je le voudrais dans mon travail: je rame!
Les oiseaux migrateurs ont fait leur valise
Pour aller vers le soleil.
Le 10 Septembre 2006
Soir d'orage
La pluie d'été,vive et joyeuse,
Vient de faire
Une entrée triomphale,
Accompagnée d'une salve de tonnerres et d'éclairs,
Digne d'un feu d'artifice.
Le ciel semble embrasé d'une lumière incandescente.
Les oiseaux sont allés s'abriter,
Plus un animal n'est visible:
Ils se terrent quelque part.
En quelques instants,tout bascule.
C'est une vision fantasmagorique,
Qui me donne la chair de poule.
Personne n'est maître des éléments déchaînés!
Mais,encore une fois,l'homme est responsable
De ce changement climatique,car il ne respecte pas
Son environnement,ni la nature qui est si belle!
Malheureusement,nous participons tous,
Plus ou moins,à notre auto-destruction!
Cette apocalypse a duré plus de trois heures.
Quand donc l'homme cessera-t-il
d'être égoïste,et pensera aux générations futures?
Le 11 Septembre 2006
Pluie d'été
Pluie d'été,joyeuse et pétillante
Comme une adolescente,
Espiègle et farceuse:
Elle est venue frapper à ma fenêtre
Comme une invitée,
Pour me dire:
''Viens avec moi danser,et faire des claquettes!''
Mille gouttelettes scintillaient
Dans la lueur des réverbères,
La chaussée brillait dans la lumière du soir.
Pluie salvatrice,
Après cette journée de chaleur,lourde et moite:
Une multitude de parfums montaient de la terre,
Les fleurs révélaient toutes leurs senteurs.
Je me sentis revivre,après ces jours de fatigue!
Les oiseaux firent entendre leur doux chant
mélodieux,
Dans le crépuscule tombant.
Mardi 12 Septembre 2006
Le funambule,ou le rêve absurde
J'ai souvent l'impression d'être une funambule,
Perchée en équilibre instable,sur un fil,
Suspendue entre deux falaises,à plus de dix mètres!
En-dessous de moi,la mer déchaînée,avec de
gigantesques vagues
Qui se brisent en gerbes d'écume,sur les récifs
acérés.
Des sueurs froides me coulent dans le dos!
Je continue à avancer,tremblante de peur!
Je tangue,je risque de perdre l'équilibre à tout instant,je
vacille;
La corde d'acier est dure et instable,j'ai les pieds
en sang,je doute.
Je me demande si cela vaut la peine que je continue
à avancer,
Et surtout,pourquoi je mène ce combat?
Je suis à un mètre du bord,et,soudain,je bascule
dans le vide!
Ma chute est vertigineuse,je suis aspirée par l'eau
glacée
Et puissante,comme une pieuvre,avec ses tentacules!
Je suis entrainée par une spirale,vers le fond!
J'ai l'impression que mes poumons vont exploser,
Mon corps se disloque sur les rochers pointus,
Qui déchirent ma chair!
Je suis entraînée par les courants,vers les abysses
océanes:
Tout devient noir,la vie me quitte,
Je ne suis plus qu'un être en lambeaux!
Je vais servir de ''casse-croûte'' aux poissons,les
veinards!
Ainsi finira ma chienne de vie!
Deuxième fin:
Je poursuis ma course,sur mon fil qui tremble,je
ressens les vibrations,
incoercibles,
Je me concentre,encore quelques centimètres,ouf,je
suis au bout!
Je suis vainqueur de ce combat,pour cette vie
absurde!
Je suis pénétrée d'une allégresse jouissive,qui
monte du plus profond de
Mon être,l'adrénaline retombe!
Je suis toujours en vie,je me demande bien pourquoi?
Je suis ivre de ce bonheur,qui irradie tout mon
être,
Pour cette vie de chien!
Le 5 Octobre 2006
Vendredi 13 0ctobre 2006
Jour de ma sortie au grand Mail,à Saint-Paul-les-Dax
Cela faisait un an que je n'avais pas été faire les
boutiques!
Ce matin-là,j'étais heureuse,au réveil.Ma toilette a
été faite de bonne heure,j'ai pu me préparer tranquillement,sans stress.
A huit heures quarante-cinq,départ avec Anne
(infirmière),et Camille,notre animatrice,la même équipe sympa que les autres
fois.
Nous sommes passées par la ville de Dax,cela m'a
fait plaisir de redécouvrir cette ville,où je vis depuis trente ans!
Nous sommes arrivées sur le parking du grand Mail,la
structure est gigantesque!
Nous avons commencé par un magasin de meubles
anglais,avec de très belles choses,mais ''very expensive''!
Puis,Gifi,où j'ai trouvé des bougies,et deux
saladiers,pour notre atelier cuisine.
Ensuite,visite de la galerie marchande,avec arrêt
dans une librairie,où nous avons découvert le calendrier ''les Dieux du
stade'':ce n'est pas de l'art,mais de la porno,où rien n'est laissé à
l'imagination!
Comme c'était un vendredi 13,nous avons fait un
crochet chez un marchand de journaux;nous nous sommes offert quelques jeux à
gratter,et un loto flash.Pas de chance: je n'ai rien gagné.Je ne rêvais que de
quelques centaines d'euros,pas de la fortune qui ne m'enlèverait pas mon
handicap,et ne m'apporterait pas le bonheur pour autant!
Après,j'ai voulu faire un tour dans le centre
Leclerc.J'ai acheté quelques stylos (je n'en avais pas assez dans ma
chambre),j'ai pris des jouets pour mon chien Paddy.
Une petite visite dans l'alimentation,où j'ai
investi dans deux tartelettes aux fraises (je n'ai pas pris les plus grosses,je
suis raisonnable),et des chouquettes pour le personnel,et mes amies de
l'accueil.
Pour finir,nous avons pris un pot,dans un petit bar
très sympa.
Puis,nous avons pris le chemin du retour.J'étais
très heureuse de cette matinée: je me suis sentie pleinement vivante,comme
n'importe quelle femme.Mes économies ont un peu souffert,tant pis!
Retour au Lanot à onze heures quarante-cinq,après
trois heures de Liberté-sans appareil respiratoire!
Merci à Anne,Camille,Stéphanie C.,et tous ceux qui
m'ont permis de faire cette super balade!
Prochaine sortie au printemps!
Pourquoi
On me pose souvent ces questions:
Pourquoi écrivez-vous?
C'est pour moi une façon d'exorciser un peu ma
souffrance,cela me permet de mettre ma vie à plat,de rester humaine,surtout,de
ne pas me prendre au sérieux!
C'est aussi pour moi une façon de m'évader de mon
quotidien,qui est lourd.J'écris des fictions,courtes,sans prétention,qui
m'entraînent dans des pays lointains.
C'est ma façon de me sentir ''un peu utile''!
J'écris aussi pour être lue,j'ai quelques ''fans''
fidèles,parmi mes amis.
Je ne suis pas écrivain,mais je m'amuse,ou je
pleure,car c'est difficile de se mettre à nue: cela fait très mal!
J'aime aussi faire de l'auto-dérision: rire de moi
me fait du bien.
Pourquoi faites-vous tant de choses?
Tout simplement pour ne pas mourir!J'ai besoin de
faire travailler ma tête,et mes mains!
Je suis curieuse de tout,j'ai une soif
d'apprendre,d'essayer de nouvelles techniques,c'est ma raison de vivre!
J'aime me dépasser,j'ai besoin de prouver à tous
ceux qui m'ont dit que j'étais nulle et que je n'arriverais jamais à rien dans
la vie,affublée d'un handicap physique,que je suis capable de leur démontrer le
contraire!Merci à tous ceux-là!
Je suis souvent étonnée du chemin que j'ai
parcouru,et des nombreuses galères auxquelles j'ai du faire face.
Comme un pied de nez,je suis toujours là!
C'est cela,être battante,avoir la force de se
dépasser,de ne jamais s'avouer vaincue.C'est un combat de tous les instants,une
lutte permanente avec soi-même!
Je serre souvent les dents,je suis parfois
découragée,cela m'arrive d'avoir envie de baisser les bras.
Ma vie en vaut-elle la peine?
Puis,je repars,tel un gladiateur dans l'arène!
Le 6 Novembre 2006
Juste une petite chanson
Je voudrais vous écrire une petite chanson,
Sans prétention,
Qui parlerait de ma vie,
De mes jours de pluie,
Où j'aimerais trouver l'oubli...
Puis,des jours où il fait soleil,
Où tout me sourit,
Des délires avec mes amies,
Qui me réchauffent le cœur;
Ces instants m'aident à avoir moins peur!
J'ai eu souvent le cœur brisé,
J'ai souvent été jetée;
Mais,à quoi bon,les regrets?
Ils ne me feront pas avancer.
Je ne suis pas là pour l'éternité,
Alors,je savoure ce qui m'est donné.
Je ne supporte pas la pitié,ni la charité:
Mon souhait est d'être acceptée
Telle que je suis,avec mes défauts,et mes qualités.
Pour tout cela,
Merci de m'avoir écoutée!
Je vous offre mon sourire,
Même si je n'ai pas toujours envie de rire.
Le 29 Novembre 2006
Les
couleurs de ma vie
Rouge est la vie,
Comme le sang qui coule dans mes veines.
Elle prend parfois des tons de gris noir,
Lorsque mon cœur est au désespoir,
Terrassé par une vague de spleen,et que tout
décline.
Tout peut changer en quelques instants!
Lorsque je fais une belle rencontre,
Ou lorsque je reçois un appel téléphonique,
Elle devient turquoise et jaune soleil,comme sous
les tropiques;
Cela me donne une bouffée de bonheur,
Qui se pare du spectre de l'arc en ciel,
Et déverse ses couleurs dans mon cœur!
La vie s'écoule,comme les méandres
D'un fleuve sinueux,vert argenté,
Qui scintille dans le soleil.
Puis,tout redevient rouge orangé,
Dans le soir couchant.
La nuit bleue se pare de myriades d'étoiles,
dans l'espace intersidéral.
Puis,l'aube renaît,rose,orange et mauve.
C'est un autre jour,rempli de soleil,et de pluie.
Ainsi va la vie...
Le 3 Décembre 2006
Sommes-nous tous devenus des zombies
Parfois,j'ai l'impression d'être devenue
transparente:
Je parle,et personne ne me répond,
J'ai l'impression de parler dans le vide;
Les autres sont dans leur monde,
Avec leurs problèmes...
Je suis une étrangère,dans cette vie
Que je ne comprends pas:
Je me sens seule,complètement décalée.
Chacun vit dans sa bulle,
Sans penser qu'autour,il y a des gens
Qui souffrent,qui ont peur,froid et faim:
C'est devenu un phénomène normal.
Les médias déversent tellement d'horreurs,
Que l'on y prête même plus attention!
Sommes-nous devenus tous complètement insensibles,et
blasés?
Où est passé le sourire,sur le visage des gens?
Sommes-nous devenus des zombies,ou des robots,
Rivés à notre téléphone portable,du matin au soir?
Nous ne voyons même plus la beauté de la nature,
Avec les changements de saisons.
La vie d'un être humain n'est pas très longue,dans
l'univers:
Alors,il me semble indispensable d'en savourer
chaque instant,
Et de retrouver les vraies valeurs!
Mais non!Je ne suis pas en campagne électorale:
Je n'ai rien à vendre.
Je demande juste un peu de communication,entre les
gens,
Du respect,et de la considération pour chacun,
Y compris pour notre planète,qui est bien malmenée.
Le 13 Mars 2007
Rêve ou
cauchemar
C'était un jour...ou,peut-être,une nuit...
Je ne sais plus,mon esprit s'égare
Dans les méandres de ma vie.
Tout devient confus.
Peut-être ai-je déjà vécu cette scène,
Ou l'ai-je rêvée?
Je suis prise d'un rire incoercible,
Qui finit par une crise de larmes...
Pourquoi se sont-ils acharnés ainsi,sur moi?
La tête me tourne,je vacille...
Je suis happée par la spirale du vide!
Je perds connaissance!
Que se passe-t-il?
Je me sens perdue
Dans ce monde,où je suis étrangère.
J'ai mal,si mal!
Autour de moi,j'entends des voix:dans mon
inconscience,on m'appelle.
Mais,à quoi bon revenir dans le réel?
J'ai tout perdu,je suis détruite.
Personne n'est plus là,pour m'aimer.
Alors,Adieu...à cette vie qui n'en vaut plus la
peine!
Le samedi 17 Mars 2007
Du rire aux larmes
Mon cœur est toujours
Entre le rire,et les larmes:
Mon ciel est bleu,puis il devient gris,
Comme les jours de pluie.
Des larmes de souffrances
Remontent à la surface...
Et me terrassent!
Mais je dois,toujours,me montrer forte!
Je dois,à tout prix,faire face!
A quoi bon ressasser le passé?
Je n'ai pas le pouvoir de réécrire mon histoire...
Les blessures font partie de ma vie.
A ma naissance,tout était déjà écrit!
J'affiche un sourire sur mon visage...
Je me tourne en dérision.
Comme un clown,je suis toujours...en représentation!
Le 25 Mars 2007
La bonne étoile
Suivre,en aveugle,le chemin de la vie...
Pourtant,dès la naissance,le destin est écrit.
Pouvoir percer le secret de cette existence:
Pour certains,c'est le chaos,l'anarchie,
Pour d'autres...tout leur sourit!
A croire qu'il faille toujours
Que je paie le prix!
C'est une lutte de chaque instant...
Pourtant,cette vie
M'apporte quelques joies,
Et des moments de bonheur,
Avec ceux que j'aime.
Je ne suis pas millionnaire,sur mon compte en
banque.
Mais mon cœur est riche!
Cela n'a pas de prix!
Mon seul souhait,dans cette vie de galère,
C'est que l'on soit quand-même,fiers de moi...
Et que l'on m'aime,juste un peu: ma vie me paraîtra
utile!
Même,si la bonne étoile n'éclaire pas souvent ma
route...
Le 5 Avril 2007
Adieu
Pégase
Mon fidèle destrier,avec tes chromes rutilants,
Après dix-sept ans,tu m'as laissée tomber.
Décidément,rien ne dure...
On ne peut même pas compter sur la longévité des
objets!
Tout finit par rendre l'âme.
Nous ne ferons plus de courses effrénées,
Cheveux au vent,dans les couloirs du bâtiment
Millies-Lacroix 0!
Notre association est morte le 10 Avril 2007:
Cela me rend bien triste.
Je suis fidèle,je n'aime pas le changement,
Je m'attache aux choses,comme aux gens.
Je suis ainsi faite;je suis peut-être trop sensible,
Ou trop exclusive.
Nous n'avons même pas fêté ensemble
Mes cinquante-quatre ans,le 24 Avril!
Tant pis...il me faut apprendre à vivre sans toi.
Mais c'est un crève-cœur!
Je prospecte,pour me trouver une nouvelle monture
Aussi performante que toi,mon fidèle Pégase!
Je te présente toutes mes excuses,
Pour t'avoir souvent malmené.
Je me sépare de toi avec une profonde tristesse,
Car je sais que tu vas finir...à la casse!
Adieu,mon fidèle compagnon d'infortune!
Le 10 Avril 2007
Adieu
petit ange
Le jour se lève,en ce 30 Avril 2007.
La vie a déserté ton corps.
La maladie a eu raison
De ta rage de vivre!
Tu as connu une gloire trop brève...
Tu aurais pu avoir une grande carrière,
Avec ta voix céleste!
Tu savais que ton combat serait inhumain,
Que rien ne serait jamais gagné.
Pourtant,tu ne t'es jamais plaint.
Tu te dépassais,chaque jour un peu plus,
Toujours avec le sourire.
Ta gaieté n'avait rien de factice!
Personne ne pouvait soupçonner
L'étendue de ta souffrance,
Et de la maladie qui te ravageait,dans l'ombre...
Tu espérais une greffe cœur-poumons,
Mais il n'y a pas eu de donneur.
Trop peu de gens font don de leurs organes
Après leur mort;beaucoup préfèrent
pourrir,intacts,dans la terre.
Peut-être est-ce du à la religion,
De croire que le corps ne puisse pas être touché,
Pour atteindre la vie éternelle?
Ton départ m'a bouleversée,je trouve cela tellement
injuste!
Je garderai de toi ton joli sourire,
Ta force de caractère,petit frère Taureau!
Vole vers l'éternité,bel ange!
Je souhaite que jamais on ne t'oublie,
Afin que la mucoviscidose soit un jour vaincue.
Que ta vie,et ta mort,fassent avancer la recherche!
A toi,Grégory Lemarchal,le 13 Mai 2007,
jour de tes vingt-quatre ans.
La vie n'est
pas un cadeau
Donner la vie est une lourde responsabilité:
Que sait-on de l'avenir de cet enfant,que l'on a
tellement désiré?
Sera-t-il heureux?
Réussira-t-il sa vie,et dans la vie?
Sera-t-il en bonne santé?
Si jamais il est atteint d'une maladie génétique
incurable...
Peut-on infliger cela à son enfant,
Sans se sentir coupable,pour le reste de ses jours?
Les parents souhaitent ce qu'il y a de mieux,pour
leurs enfants.
A dix-huit ans,après mûres réflexions-très difficiles-j'ai
décidé
Que je ne donnerais jamais la vie,à cause de mes
séquelles de polio,
Et de mon insuffisance respiratoire.
Comment aurais-je pu imposer cela à mon enfant?
Cela me paraissait trop cruel,je ne m'en sentais pas
le droit.
Je n'ai pas eu de chance,avec les hommes que j'ai
aimés;
Il n'est pas sûr que le père soit resté avec moi,et
notre enfant!
Je n'ai pas une assez haute estime de moi,
Pour permettre à quelqu'un de m'aimer,et de rester
avec moi!
Pourtant,mon médecin m'a dit que j'étais conçue
Pour avoir une famille nombreuse!
Où est la justice?
Bien sûr,comme toutes femme,j'ai le regret de ne
jamais être maman!
Mon cœur déborde d'amour pour les bambins du monde
entier...
Tout simplement,je ne suis pas sur terre pour donner
la vie.
Le
22 Mai 2007
Le sens de la vie ou la vie a-telle un sens ?
Donner un
sens à sa vie,
Même lorsque
la vie n'a plus de sens,
Croire
encore au bonheur,
Lorsque l'on
a vécu que des douleurs!
S'accrocher
à cette vie,
Même lorsque
plus rien ne sourit!
Pousser
chaque porte,
Espérer
l'amour,encore,
Peu importe,
Cela doit
bien exister,
Même si ce
n'est pas pour l'éternité!
Avancer,avancer
sur une route chaotique
Et pleine de
pièges,
Se relever chaque
fois que l'on est tombé!
Chaque
jour,un autre espoir se lève,
Pour
certains,la vie est trop brève,
Pourquoi
attendre l'impossible?
Quand plus
rien n'est accessible,
S'enliser
dans une gangue,
Tels les
sables mouvants,
Ramper vers
la main tendue,
Alors que
tout semble perdu!
Voir encore
une fois le soleil briller,
Avant de
s'envoler pour l'éternité!
Jeudi 24 Mai
2007
Les voleurs de temps
Comme chaque année,au printemps,
Nous passons à l'heure d'été:
Une heure de sommeil nous est volée,
Cela fait deux heures de décalage avec le soleil.
Notre horloge interne en prend un sacré coup!
Je me pose la question: à quoi cela sert-il?
Soi-disant,à faire des économies;
Encore faudrait-il le démontrer!
En ce moment,il fait encore noir
Jusqu'à huit heures du matin,
Il faut ouvrir la lumière.
Le soir n'en finit pas de tomber;
Pourtant,il faut bien aller se coucher,
Pour être en forme,le lendemain!
Les travailleurs ont quitté leur entreprise
Depuis ''belle lurette'',même s'il doit faire jour
jusqu'à vingt-trois heures:
Alors,où sont les économies?
En revanche,cela perturbe un maximum.
La population ''rame'',du bébé à l'écolier,aux
adultes,
Ainsi qu'aux personnes âgées.
Tout le monde est ''en vrac'',et grognon!
Alors,je souhaiterais que l'on m'explique:
A quoi cela sert-il?
Le dialogue est ouvert: tous à votre blog!
Mardi 27 Mai 2007
Le droit de survivre
L'allocation compensatrice et la tierce personne ont
été supprimées en 2006,sans que rien ne soit prévu pour que les handicapés
physiques puissent vivre!
Comment peut-on prétendre pouvoir rester chez soi,si
on a plus aucun moyen d'assurer son quotidien?
Les auxiliaires de vie ne sont pas prises en charge
intégralement: alors,comment fait-on,sans revenu?
Souvent,chez les jeunes handicapés,c'est la maman
qui assure le rôle de la tierce personne.Elle consacre tout son temps à son
enfant,elle ne peut donc pas aller travailler ailleurs.Pour les adultes,c'est
souvent le conjoint,qui assure cette tâche.
Depuis la création de la maison du handicap (qui a
remplacé la COTOREP),cela a multiplié les documents,pour la moindre démarche!
L'état veut gérer les aides,sans que les handicapés
ne puissent disposer d'aucune somme d'argent!
Pourquoi veut-on faire du handicapé un être
complètement assisté,et infantilisé?
Ne peut-on pas nous laisser le droit de gérer notre
vie?
Il existe peu de structures pour handicapés
physiques: beaucoup se retrouvent dans des unités de gériatrie à quarante-huit
ans-ou plus jeunes-où il leur est laissé une somme d'argent de poche
dérisoire,pour les dépenses personnelles (vêtements,téléphone,etc...)
Que l'on nous accorde,au moins,le droit à la
dignité: c'est tout ce qui nous reste,lorsque le handicap est devenu si lourd!
Nous préfèrerions avoir un travail,si cela était
possible,au lieu de demander de l'aide,pour tenter de survivre!
On se demande souvent si on a le droit
d'exister.Pourtant,nous sommes une partie intégrante de la société,et une
source d'emploi pour beaucoup: les auxiliaires de vie,les aides ménagères,les
aides-soignantes,les infirmières,etc...
Alors,que l'on ne nous dise plus que nous sommes une
charge pour le pays!
Le 17 Juin 2007
Le temps des vacances !
De juin à
fin septembre, les gens ne parlent que de vacances!
Mais lorsque
l’on vit dans une chambre d’hôpital, reliée à une machine pour respirer, 20
heures sur 24, on ne peut plus espérer partir en Vacances !
Alors, mon
esprit et mes rêves m’emportent, vers des souvenirs de plages, au sable blanc.
Je me
promène, le matin, au lever du soleil, avec mon chien Charly !
Le ciel
devient rose, orange et mauve, tout est calme, je me laisse bercer par le bruit
des vagues, je respire à pleins poumons l’air iodé, je me sens libre, bien dans
mes baskets !
Un autre
jour, je retourne en Italie, où j’ai visité Assises, Naples, Pompéi et Rome, où
je fais escale.
Je suis dans
le Colisée, je suis seule, j’ai l’impression d’entendre la Plèbe en
liesse, et le rugissement des lions.
Je poursuis
mon périple, au Vatican : je suis dans la chapelle Sixtine, où je contemple les
fresques et les superbes peintures de Michel Ange !
Puis, je me
retrouve assise, sur le rebord de la fontaine de Trévise, où je jette une pièce
de monnaie dans l’eau, par dessus mon épaule gauche, avec l’espoir de revenir à
Rome, un jour !
Je revis ces
merveilleux souvenirs, avec joie, mais on ne vit pas dans le passé, qui reste
présent dans le cœur !
Il est temps
de se tourner vers l’avenir !
Mais de quoi
sera-t-il fait ?
Aurai-je
droit, enfin, à quelques moments de bonheur ?
C’est un
mystère, je n’ai pas envie d’ouvrir la boîte de Pandore, j’ai trop peur de ce
que je pourrais y découvrir !
Le temps des
vacances est pour moi impossible, je ne peux voyager que virtuellement!
J’ai souvent
envie d’ailleurs, où mon cœur serait apaisé, je ne ressentirais plus ce vide
qui est en moi, cela me fait si mal !
Le 3 septembre 2007.
Mission
au Brésil
J'avance avec beaucoup de difficultés,je rame,mes
épaules sont en feu,j'ai les abdominaux tendus,et très douloureux.
La barque prend l'eau,j'écope,j'ai déjà les pieds
dans l'eau,je n'arrive pas à vider l'embarcation,je m'enfonce!
''Zut,le bouchon a sauté,je ne vais tout de même pas
me faire bouffer par les piranhas!''
Je dérive: dans quelle galère me suis-je encore
fourrée?
Je suis entraînée vers les rapides!
''Bon sang,je ne vais tout de même pas mourir
noyée,je suis trop jeune!''
Je me rapproche de la berge,je m'accroche in
extremis à une branche d'arbre,qui pend au-dessus de l'eau.
Je me hisse.Après plusieurs tentatives,je réussis
enfin à grimper sur la berge.
Je m'écroule,ivre de fatigue,j'ai le cœur qui bat à
deux cents à l'heure.
La barque continue sa course folle,je la vois se
disloquer dans les rapides!
''J'ai eu chaud!''
Je remercie mon ange gardien,qui,encore une
fois,veille sur moi.
Je reprends mon souffle.Heureusement,je n'ai pas
perdu mon sac à dos dans la bataille.Mon téléphone mobile est intact,dans son
étui étanche.J'ai encore le souffle court,après les efforts et la peur auxquels
j'ai du faire face.
Je saisis mon téléphone pour appeler Cyril,mon
meilleur ami.Il est médecin humanitaire,en mission à quelques kilomètres.
Ouf!Le réseau passe,je suis sauvée: je me trouve au
milieu de nulle part!
J'étais partie sur les traces d'anciennes
civilisations,sur les rives de l'Orénoque,un bras du fleuve Amazone.
Je suis trempée.Je retire mes bottes,je les
vide,puis,les remets.
En attendant Cyril,je marche le long du fleuve,vers
les rapides,qui finissent en cascade de gerbes d'eau irisées!
Le ciel devient noir.Un superbe arc-en-ciel
apparaît,au pied de la chute d'eau,et prend son envol vers le ciel.
La pluie tombe avec force,et ravine le sol,qui se
transforme en marécage.J'ai droit à une douche forcée,je ressemble à une
serpillère!
Je vois le 4X4 de Cyril au bout du chemin;je me mets
à courir,je dérape,mes bras font des moulinets.''Zut'',me voilà vautrée dans la
boue!Ce n'est pas mon jour de chance,j'aurais mieux fait de rester à la
mission.
Soudain,je suis prise d'un fou rire incontrôlé,je
n'arrive plus à m'arrêter.Je pleure de rire,j'ai les nerfs qui craquent,après
toutes ces émotions!
Cyril ne comprend pas ce qui se passe,et se
précipite vers moi.
Il me dit:
''Lyse,es-tu blessée?''
Je lui fais signe que non,et j'éclate en sanglots,dans
ses bras.Les événements ont eu raison de mon équilibre mental!
J'ai accompagné Curil dans ce pays,pour faire un
reportage sur les anciennes civilisations,je suis journaliste.
J'avais besoin de quitter Paris,après une
douloureuse épreuve dans ma vie.
Le soleil est revenu.Nous arrivons au dispensaire,je
vais pouvoir reprendre forme humaine,avant d'aller aider Cyril,en tant que
traductrice.
La nuit est maintenant tombée,la lune et les étoiles
scintillent dans le ciel de velours noir.
Nous sommes tous réunis,pour le repas,autour d'un
feu de camp,l'ambiance est joyeuse.Cyril,et d'autres,ont sorti leurs
guitares,et nous reprenons en chœur les chansons de Dylan,des Beatles,et
d'autres. Cela fait chaud au cœur,ce mélange de cultures.
Puis,chacun part se coucher,car demain,la journée
sera longue.
Le 17 Septembre 2007
Vendredi 12 Octobre 2007
Cela fait six ans aujourd'hui que je suis rentrée au
Lanot.
Ce matin,c'était mon jour annuel de sortie: je dois
aller à Carrefour.
J'avais demandé que,pour une fois,on fasse ma toilette
en premier.Mais il ne fallait pas que je me fasse d'illusions!On est venu avec
dix minutes de retard.Après,il a fallu que je déjeune à toute vitesse,puis que
j'aille me laver les dents et le visage sur les chapeaux de roues,idem pour le
maquillage.
Puis,il y a eu le pansement de trachéo et les
aspirations indispensables.''Bonjour le stress!''
On devait partir à neuf heures trente.On est venu me
chercher à huit heures cinquante,j'ai demandé quinze minutes.
Départ à neuf heures dix: une autre sortie était
prévue l'après-midi.
Je n'ai pas eu beaucoup de temps pour m'attarder
dans les rayons du Carrefour.Je suis un peu déçue: j'aurais aimé pouvoir flâner
un peu plus.
C'était pourtant la même équipe que d'habitude.
Depuis quelques temps déjà,l'infirmière a
changé,vis-à-vis de moi.Avant,nous parlions chiffons,et d'un tas d'autres
choses,maintenant,c'est juste les soins.Cela me rend un peu triste.
Je ne sors qu'une fois par an,j'aurais souhaité
qu'elle soit un peu plus
attentive à mes envies.
Camille,notre animatrice,a été sympa,comme
d'habitude.Heureusement qu'elle était là!
Cela me demande un gros effort de rester débranchée
longtemps.Alors,si j'ai l'impression d'être une corvée,ce n'est pas la peine:
j'aime autant rester dans ma chambre,et regarder mes catalogues.
C'est tout ce que j'avais à dire.
Le labyrinthe de la vie
Vivre sa vie à crédit,
Rien n'est jamais acquis:
Les intérêts sont exorbitants,
Il faut toujours payer le prix fort.
Donner,toujours,et encore,
Et n'avoir rien en retour...
Pas la peine d'attendre l'impossible:
Ai-je le doit à un peu de bonheur?
Ce n'est pas pour moi,j'en ai bien peur!
Jouer sa vie,comme une partie de poker,
Sans être sûre d'avoir les bonnes cartes en main!
Pourquoi faut-il en ''baver'',jusqu'à la mort?
L'être humain n'est pas programmé pour l'éternité.
On finit toujours par perdre tous ceux que l'on
aime,
On se retrouve,seul,le cœur en morceaux!
La vie est un compte à rebours,
La mort est au bout,sans détour!
Mon âme erre dans les méandres
Du labyrinthe de ma vie...
Le 20 Octobre 2007
The show must go on
Ce soir,Lylie,la femme clown,est bien triste,
Elle se sent bien seule...
Sa meilleure amie,son double,
Sa confidente,est partie rejoindre les étoiles!
Son âme s'est envolée vers un autre monde,
Pour une vie parallèle.
Elle est partie sur un trapèze doré,
Dans un dernier halo de lumière,
Avec discrétion,comme l'avait été sa vie...
Cette amitié sans faille
Avait duré trente trois ans de complicité!
Lylie est anéantie.
Des larmes,comme des perles de cristal,
Roulent sur ses joues encore fardées.
La représentation venait de se terminer,
Lorsque son mobile avait vibré,
Porteur de cette épouvantable nouvelle!
Lylie regardait,hébétée,autour d'elle,
Elle se disait que ce n'était pas possible.
La souffrance la terrassa!
Demain sera un autre jour...
Elle sera de nouveau sur la piste,
Sans rien laisser paraître de son chagrin,
Sous son masque de joie!
The show must go
on...
Lundi
5 Novembre 2007
Ton absence
Depuis quelques mois,je redoutais ta disparition,
Cela me rendait malade!
Pourtant,je savais ta fin proche,et inéluctable.
Il me fallait l'accepter...
Heureusement pour toi,tu étais arrivée au bout de ta
route,
Où nos chemins devaient se séparer.
Tu as vécu avec courage,dévouement,et résignation.
Aujourd'hui,je me souviens de nos rendez-vous
téléphoniques,
Tous les jours,à quatorze heures.
Nous échangions nos peines,nos peurs,nos galères,et
nos joies...
Mais,désormais mon téléphone est muet,pour toujours!
Ma chambre me semble plus vide,sans ta présence vocale.
J'ai souvent la gorge serrée,
Mais je pense que tu n'aurais pas voulu que je
sombre.
Alors,pour toi,je me motive,et je fais face!
Tu me disais que j'avais encore beaucoup de choses
A réaliser,et à découvrir.
C'est vrai,je le sais,
Mais ton absence me fait mal!
Je suis si seule,et désemparée.
Il me faudra longtemps,
Pour que la souffrance s'estompe un peu.
Le temps viendra,où je pourrai me souvenir
De toi,sans avoir les larmes aux yeux.
Tu brilles,quelque part,dans la voie lactée.
Petite étoile,tu es là,
Pour éclairer ma nuit!
Le mardi 13 Novembre 2007
Les temps changent
Il y a quelques années,lorsque je regardais un
catalogue,je pouvais me permettre d'acheter ce qui me faisait plaisir,sans trop
compter.
Maintenant,je regarde et je compte,sans pouvoir rien
acheter!
Je sais,je ne suis pas à plaindre!Beaucoup de gens
n'ont même pas de quoi manger,et se loger!
Peut-être me direz-vous: ''vous êtes logée (plutôt
bien),et soignée!''
C'est vrai,mais cela ne remplit pas une vie.Je le
dis sans amertume.
Je suis encore assez jeune pour avoir des rêves,et
des envies.
Je suis passionnée pour le bricolage en tout genre,cela
m'aide à vivre,et à m'épanouir.
Mais voilà: les fournitures sont de plus en plus
onéreuses,depuis le passage à l'euro.Cela n'a pas arrangé les choses!
J'ai une Maman généreuse qui m'aide,dans la limite
de ses possibilités.
A-t-on pensé à une revalorisation de l'argent de
poche des personnes handicapées physiques,et adultes?
Je suis simplement une femme comme les autres,pas
seulement une femme sur roulettes,avec un piercing dans la gorge pour respirer!
J'existe un peu par mes dessins,mes bijoux,la broderie,etc...
J'ai la chance de pouvoir faire deux expo-ventes par
an.
J'ai un fan club qui apprécie les textes que
j'écris.
Je n'ai pas la prétention d'être un écrivain: pour
moi,c'est un exutoire,une façon de faire sortir mes peurs,mes angoisses,et mes
joies.C'est important,pour mon mental!
Si j'avais un peu plus d'argent,je pourrais gâter ceux que j'aime,et faire du
bien,autour de moi!
Mais voilà,la vie n'est pas simple,on ne peut pas
tout avoir!
Le 14 novembre
2007
Adieu,Jeannine...
Tu étais mon double,ma meilleure amie,nous étions polio
toutes les deux!
Notre première rencontre remonte à Août 1974,lors du voyage
de la route d'Italie: trente-trois ans d'amitié sans faille!
Depuis ce jour,notre complicité a grandi,et ne s'est jamais
affaiblie.
Je suis au Lanot depuis six ans,il n'y a pas eu un jour sans
que nous nous parlions au téléphone.Nous partagions nos peines et nos joies!
Au cours de ces dernières années,ta santé s'était
considérablement dégradée.
Tu as fait face,avec courage et résignation,à toute cette
souffrance physique et morale!
Il t'en a fallu de l'énergie,mais au fil du temps,tu as
épuisé tes dernières forces.
Mardi 30 Octobre 2007,lorsque nous nous sommes parlées pour
la dernière fois,tu m'as fait part de ta très grande fatigue,de ton épuisement.
Tu m'as dit aussi que lorsque tu buvais,tu avais l'impression
d'étouffer!
La veille,tu m'avais confié avoir gardé la lumière la
nuit,sans pouvoir dormir!
Ce dernier mardi,ta voix était étrange,lorsque nous nous
sommes quittées.J'ai eu l'impression que c'était un adieu!
Tu évoquais souvent ta mort,ces derniers temps.Cela me
faisait très mal,mais il me fallait accepter l'évidence.
Tu venais de finir la préparation de tes funérailles,le 29
0ctobre,cela te tenait à cœur.
Ton départ me brise le cœur,la séparation est très dure.Ton
téléphone est désormais muet pour toujours,il faut que j'apprenne à vivre sans
toi!
Je suis heureuse que tu sois enfin libérée de cette vie
cruelle et injuste,tu es restée avec moi,jusqu'au bout de tes forces.Merci!
Nous ne t'oublierons jamais,tes amis de France et du
Portugal!
Douce Colombe,tu t'es envolée à l'aube du 31 Octobre,vers des
contrées plus clémentes.
Tu es allée rejoindre tous ceux que tu aimais,et
Loïc,dix-neuf ans,disparu un mois plus tôt,dont tu n'avais pas supporté la mort
si injuste!
Adieu,petite Mère courage,je sais que tu veilles sur moi!
Novembre
(?) 2007
Et pourtant c'est vrai
-Mardi 8 Janvier2008
au matin:
jour de la prise de
sang,pour la glycémie (hémoglobine glyquée).
Il n'est pas facile
de me piquer,car j'ai les veines abîmées par le temps,et les bilans sanguins
répétitifs,depuis 1958.
Il m'a fallu
attendre le résultat,toute la journée,et,en prime,l'ordinateur s'est planté.
-Mercredi 9 Janvier
au matin: toujours rien!
A midi,l'infirmière
a téléphoné au labo,on lui a répondu froidement que la glycémie ne serait faite
que vendredi: le sang a le temps de tourner!
Le résultat risque
de ne pas être très net!
-Pendant ce temps,je
me mets ''la rate au court-bouillon'',je suis très en colère.De qui se
moque-t-on?On a le temps de mourir cent fois!
Pourquoi ne pas
reporter le résultat au mois prochain?
Heureusement que ma
vie n'en dépend pas.
-C'est sûr que le
résultat ne changera pas grand-chose:il faudra que je passe à l'insuline.Je me
suis faite à l'idée que mon état s'était aggravé.
Mais,en
attendant,BONJOUR L'ANGOISSE,ET LE STRESS!
Cela me donne envie
de pleurer!
Merci de votre
compréhension.
Galère et prise de tête
Jeudi 10 Janvier
2008:
dans
l'après-midi,Anne,une infirmière,me dit que les résultats de la glycémie sont à
6,9,comme au mois de Novembre;cela m'a paru bizarre.
Le soir,le docteur est
venu me voir.Il m'a dit que,pour l'instant,je n'aurais pas d'insuline.Cela m'a
rassurée.
Vendredi 11,à huit
heures quinze,le matin:
visite du docteur et
de l'infirmière Adélie.Le docteur est venu s'excuser,car ce n'était pas le bon résultat!En
fait,j'ai 7,7!Cela change tout,car il faut me faire de l'insuline,c'est ce que
je redoutais.
Me voilà ,de
nouveau,en pleine galère.
Anne,l'infirmière,ne
s'est pas excusée.Elle m'a juste dit:
''Je n'avais pas la
bonne date''!
Le taux de glycémie
a monté à cause de l'allergie à l' antibiotique ''Pyostacine'',que l'on m'a
donné le 7 Décembre.Cela m'a provoqué une forte fièvre,et de l'urticaire géant
sur tout le corps.J'étais déjà allergique à ce produit en 2005,après la prise
de deux comprimés.Cela n'avait pas été inscrit dans mon dossier!
Cette fois,c'est
après une prise de quatre comprimés que j'ai ressenti les dégâts: le pancréas
n'a pas aimé.
Personne ne se rend
compte de ma souffrance.J'ai l'air de traverser les épreuves sans bobos,mais je
me sens bien seule.J'aurais besoin de réconfort,d'une épaule pour pleurer!
On me dit:''vous
êtes courageuse et battante,vous allez surmonter cette épreuve''.
Ça c'est sûr: j'ai l'instinct de survie très
développé!Mais cela ne m'empêche pas de dire que c'est injuste,et que j'en ai
ras le bol!
Au début
2007,j'avais des hémorragies à cause du fibrome.En Avril,on m'a donné de la
Progéstérone.Je n'ai plus d'hémmorragies,plus de règles,non plus.Je ne me sens
pas mieux!
La ménopause a été
provoquée,cela n'a pas arrangé le diabète.
Le 30 Octobre,j'ai
perdu ma meilleure amie,Jeannine,après trente-trois ans d'amitié sans
faille.Son absence me fait si mal!
J'aimerais,de temps
en temps,ne pas payer pour les erreurs des autres,et vivre en paix!
J'en ai plus
qu'assez de la maladie,j'ai assez souffert depuis 1958: j'avais cinq ans...
Merci de m'avoir
lue!
Cap sur la santé
Petit Pancréas,tu es
caché derrière l'estomac.
Tu es bien fatigué,à
force de travailler,
Pour assimiler
toutes les substances chimiques
Que l'on te fait
ingurgiter,depuis quarante-neuf ans de polio!
Dis,tu en as vu
défiler,des médicaments de toutes sortes!
Aujourd'hui,tu ne
peux plus assumer seul ton job:
Il te faut ta dose
d'insuline de synthèse par jour,
Pour t'aider dans ta
tâche.
Maintenant,c'est à
moi de te protéger,et d'éviter
De te demander de
travailler au-delà de tes forces.
Ta déficience ''m'a
fichu un sérieux coup au moral''.
Cela fait très
mal,mais je dois me faire à cette idée.
La dégringolade
n'est malheureusement pas finie:
Le diabète sera
déséquilibré à chaque infection,
Et aussi,avec
l'usure du temps.
Pourtant,nous avons
encore
Une longue route à
faire ensemble.
Alors,ménageons-nous!
Plus de
goûter,sinon,tu te rebiffes,
Et tu fais la grève!
Il faut toujours que
tu te fasses remarquer:
Tu veux faire ta
révolution!
Mais nous ne sommes
plus en Mai 1968,
Alors,du calme!Je ne
veux pas te brutaliser,
Et faire grimper le
glucose en flèche:
''Bonjour les
dégâts''!
Mon objectif est le
cap sur la santé.
Le 6 Février 2008
Dis,c'est
quand le bonheur
Maman me répète
souvent:
''J'en ai assez,de
cette vie!Je n'attends plus rien,je n'ai que des problèmes!''
Sans être
méchante,Maman,tu exagères: tu te noies dans un verre d'eau!
Je fais tout mon
possible pour t'aider,pour te simplifier la vie: je suis toujours là,pour toi!
Je sais que tu n'es
plus très jeune,et que tu es souvent perdue.Je sais que ta vie n'a jamais été
idyllique,et que tu as toujours été présente.Mais ne joues plus la carte du
chantage affectif: je ne suis coupable de rien!
Moi,je me débats
toute seule,avec tous mes problèmes: la polio,la rechute de polio en 1992,la
trachéo (pour la deuxième fois),puis,l'arrêt cardiaque,quinze jours après la
trachèo!Et,maintenant,l'aggravation de mon diabète (après dix ans de comprimés),avec
la dépendance à l'insuline: fini,les goûters,et les moindres écarts
alimentaires.Je trouve cela injuste,et frustrant.Moi qui aime les les bonnes
choses,je ne peux m'en délecter que virtuellement!Bientôt,il ne me restera plus
rien,même plus le droit d'apprécier les bons petits plats.
Plus je suis
stressée,plus le taux de glucose monte!
Il faut que j'assume
tout,sans me plaindre.Je dois me reconstruire,en permanence.Je ne suis pas un
puzzle,tout de même!Je vais finir par perdre toutes mes pièces,si cela
continue!
Il m'arrive d'être
complètement découragée: je me réveille le matin,avec l'envie de pleurer.C'est
dur!C'est encore pire depuis la mort de ma meilleure amie,Jeannine: je me sens
encore plus seule!
Cette année,je n'ai
même pas les moyens de payer mes cotisations: alors,pas question de me faire
plaisir dans un catalogue de bricolage.
Je me demande
vraiment ce que ''je fiche'' dans cette vie,où je me sens étrangère.J'ai du
rater la bonne porte,ou me tromper d'histoire!
Je sers à quoi?Je
compte pour qui?
Je ne suis pas
dépressive,mais seulement lucide.
S'il me reste vingt
ans à vivre,ce sera toujours un combat: cela me fait peur!
Dis,MAMAN,C'EST
QUAND,LE BONHEUR?
Le 17 Février 2008
Personne n'est
éternel.
Voilà pourquoi il ne
faut pas attendre
Le départ de ceux
qui nous sont chers,
Pour leur dire: ''je
t'aime''.
Il y a tellement de
belles rencontres à faire,
De supers moments à
partager,
De joies et de
peines à goûter!
C'est vrai,la vie
est courte.
Il faut savoir
savourer chaque moment,
Sans trop se poser
de questions.
Apprendre à rire,à partager,
Pour donner un sens
à sa vie!
Prendre le temps de
s'arrêter,
Pour ne pas passer à
côté des belles choses.
En fait,c'est
peut-être cela,le Bonheur?
Pouvoir un moment
éloigner ses peurs,
Se sentir exister
pour quelqu'un,ou quelque chose:
Se dire que sa vie
n'est pas complètement inutile!
Pourquoi j'écris
cela?Sûrement,pour me rassurer.
Depuis toujours,je
manque de confiance en moi,
J'ai toujours peur
de blesser quelqu'un,
De ne pas être à la
hauteur de ce que l'on me demande!
Je ne possède pas la
science infuse,j'apprends tous les jours.
Je n'ai pas la
prétention d'être supérieure,ni parfaite:
J'espère
m'améliorer,et progresser jusqu'à ma mort!
Le 23 Février 2008
La guerrière !
Je suis une guerrière de l’impossible!
Une combattante de tous les instants!
Je me bats depuis 50 ans de Polio,
Pour conserver ma santé,
Mais la bataille est inégale,
Je m’épuise, et je ne gagne pas souvent!
Je combats aussi ceux,
Qui me mettent des bâtons dans les roues!
Ou ceux, qui me jettent des peaux de bananes,
Pour me faire trébucher et tomber!
Il m’arrive souvent de mordre la poussière,
Mais je ne baisserai pas les bras,
Même si la vie et les gens sont souvent cruels!
Pas la peine de s’apitoyer sur soi,
Cela ne sert à rien!
J’ai encore beaucoup de choses à réaliser,
Je sais que la route sera tortueuse, et difficile!
Mais je suis une combattante de l’impossible!
Alors, ce n’est pas le moment de se laisser abattre,
Et de baisser sa garde,
J’ai été programmée pour la vie,quoi qu’il arrive!!!
Le 29 février 2008
Hommage aux anciens!
Hommage aux anciens!
Avec l’âge, le temps n’a plus d’importance!
Un jour de plus ou de moins!
Les souvenirs s’effacent ou s’emmêlent,
On perd la notion des événements,
Et des jours qui passent!
On a déjà perdu beaucoup d’êtres chers,
Et presque toute sa famille!
Que peut-on attendre de cette vie qui nous reste?
La dépendance est arrivée,
Avec beaucoup de souffrances et de regrets,
Il faut maintenant faire ses besoins dans des couches,
C’est humiliant!
La vue et l’audition se sont altérées,
On est de plus en plus isolés,
Pourtant, nous avons encore tant de choses
A raconter, sur ce que nous avons vécu!
Nous sommes comme un livre d’histoire,
Mais voilà, intéressons-nous encore les jeunes générations?
Elles pensent souvent que nous radotons,
Car nous ressassons les mêmes événements!
Demain, nous ne serons plus là!
Qui se souviendra de nous?
Une vie est riche, longue, et pourtant si courte!
La fin est proche, il n’est plus l’heure d’avoir des regrets!
J’ai 54 ans, je vis au milieu de personnes très âgées,
Elles sont réellement attachantes!
Je souhaitais leur rendre hommage,
Et témoigner sur leur vie
Et leur ressenti, face aux diverses dépendances
Dues à leur grand âge!
Je suis touchée par leur histoire!
Le 2 mars 2008 jour de la fête des Grand-Mères!
Liste des poèmes
Bel inconnu!
Bel inconnu!
Qui es-tu, bel inconnu,
Que j’ai croisé au détour d’une rue?
A ta vue, mon cœur s’est emballé,
Je me suis sentie transportée!
Cette sensation fugace n'est pas restée,
Nos yeux se sont fixés,
Le temps s’est figé,
Oubliés, les peurs et les chagrins!
Pendant ce court moment,
Arrêtés, les tourments!
Ton sourire m’a illuminée!
Puis, la vie a repris son cours,
Dans mon âme,
Ton visage persiste pour toujours!
J’ai repris le même chemin, très souvent,
Mais tu n'es jamais revenu!
Peut-être ai-je rêvé?
J’ai tellement soif d’être aimée,
Que je t’ai sûrement inventé!
Le 14 mars 2008
Nuit d'été!
Nuit
d'été,magique et nostalgique!
La lune
brille,
Une étoile
filante passe,
Je fais un
vœu!
Le ciel de
velours noir est piqueté d'étoiles,
Pareilles à
des diamants!
Les roses
libèrent leur parfum,
Dans la
brise venue de la mer!
Sur le port,
Quelques
bateaux sont bercés,
Par le doux
clapotis des vagues mourantes!
Au loin,un
hibou fait entendre sa voix,
Comme un
signe de ralliement!
Les insectes
dansent dans le halo des réverbères!
Le jardin est
encore endormi,
Dans l'aube
naissante!
La rosée
pare les fleurs,
De perles de
cristal!
Le ciel
s'embrase,
Dans une
débauche de rose,d'orange et de mauve!
Le
soleil,astre de feu,
S'élève avec
grâce dans le ciel d'azur!
La journée
sera belle!
Le 22 Mars 2008
Anniversaire de naissance de mon Père
Au pied de l’Arc en Ciel !
Ce soir,un
superbe arc-en-ciel est apparu,
Le spectre
était lumineux,
Il semblait
sorti du pied du grand chêne!
Le
soleil,taquin,jouait au travers
D'un rideau
de gouttelettes de pluie!
J'ai couru
pour atteindre le pied de l'arc-en-ciel,
J'avais
entendu dire que la fortune se trouvait
A la base de
ce phénomène enchanté,et un peu surnaturel!
J'ai
couru,couru,j'ai cru que mon cœur allait exploser,
J'étais très
essoufflée,mais,lorsque je suis arrivée,
L'arc-en-ciel
s'était évaporé!
Je me suis
assise contre le chêne centenaire,
J'ai respiré
l'air parfumé et humide
Qui montait
de la terre,
Je me suis
apaisée,et,heureuse,
Je ne
faisais plus qu'un avec le tronc
De cet arbre
magnifique,symbole de la vie,
J'étais
enfin en paix avec moi-même!
Je suis
restée là très longtemps,
A écouter
les oiseaux et les insectes,
Dans le soir
tombant!
J'étais en
communion avec la nature,
Si précieuse
à mes yeux!
La lune est
apparue dans le ciel, sombre, de la nuit,
Une petite
brise fraîche s'est levée,
''Zut,mon
jean est trempé,j'ai les fesses au frais'',
Je suis
rentrée!
Cela m'a
fait réfléchir:la fortune,
C'est le
perpétuel renouvellement de la nature,
Avec les
saisons,les multitudes de couleurs,
Et les
diversités des espèces animalières!
C'est aussi
le partage de l'amitié,la découverte des autres!
C'est pour moi,la
plus grande richesse!
Lorsque je
vois autant de souffrances dans le monde,
Je me
demande:peut-on encore espérer voir l'amour germer
Dans le cœur
des hommes?
Dimanche 30 Mars 2008
Joyeux
anniversaire
On m'a demandé ce que j'aimerais manger.
Ma réponse est:rien!Car je sais que le moindre écart
alimentaire fait du mal à mon pancréas,qui est fatigué.
Alors,je n'ai pas envie de jouer avec le feu,je ne
suis pas masochiste.
Pourtant,j'aime les bonnes choses,comme la tarte aux
fraises ou les madeleines,et bien d'autres mets,encore!
Cette année,je ne fêterai pas mon anniversaire avec
mes amies,car il n'est pas question de manger entre les repas.Au début,cela m'a
fait beaucoup de peine (je n'ai jamais fait d'excès tous les jours).
Mais c'est comme cela: dans la vie,il faut faire des
choix!
Le mieux,c'est ma santé: j'ai eu trop de mal à être
comme je suis aujourd'hui,pour avoir envie de faire des bêtises avec un goûter
qui ne me fera même pas plaisir,puisque je sais que mon organisme ne peut pas
l'assimiler.
Autre chose: pour que la glycémie soit à peu près
normale,il faut sortir de table avec la faim!
Encore une chose qui m'agace: je ne perds pas de
poids,même si je fais attention à tout ce que je mange.Alors,ce n'est pas le
moment de faire n'importe quoi!
Je ferai d'autres choses avec mes amies,ce sera tout
aussi agréable,et cela ne mettra pas ma santé en péril.
Bien sûr,cela me fait très mal,de ne plus pouvoir
manger ce dont j'ai envie.
Je suis une passionnée de cuisine et de
gastronomie,j'aime inventer des recettes: ce sera pour les autres!
J'ai le temps de réfléchir sur ma vie,et sur les
choses qui me révoltent,je n'ai pas le pouvoir de réécrire mon histoire,ni
celui d'effacer mes souffrances...
J'essaye seulement de réaliser ma vie le mieux
possible,en étant à l'écoute des autres.
J'aime partager les bons moments!
Vendredi 4
Avril 2008
Hier est déjà si loin
C'était une valse lente,
Son souvenir me hante.
Je dansais dans tes bras,
Mais aujourd'hui,tu n'es plus là.
Nous étions dans ce magnifique jardin de Vienne,
Près du kiosque,nous nous sommes embrassés,
Pour autant que je m'en souvienne...
Les années ont passé!
Mais je n'ai rien oublié,ni nos étreintes,ni nos
baisers passionnés,
Les promenades au bord du fleuve,qui m'ont fait
oublier les épreuves.
Les soirées féériques,dans le palais du Grand Duc,
Où nous avions été invités!
La salle était toute illuminée,
Les lustres en cristal étincelaient de mille feux,
Projetant des diamants de lumière sur les peintures.
Je me prenais pour Sissi,et toi pour
François-Joseph!
Nous étions les étoiles de ces fêtes,en ce début
1900!
J'avais gagné un concours,avec la robe que j'avais
crée.
Je la portais,ce soir-là!
Nous avions valsé toute la nuit,étroitement enlacés.
Je me nommais Flore,et toi Alexandre.
Tu étais émigré Russe,et moi,une petite Viennoise.
Je travaillais comme petite main,
Dans une maison de couture renommée.
Je rêvais de devenir styliste.
Je me remémore notre dernier jour ensemble,
Où je t'ai fait visiter ma ville en calèche.
J'ai beaucoup ri et pleuré,je savais qu'un tel
bonheur ne pouvait durer!
Le temps semblait arrêté.
Nous sommes rentrés,je t'ai invité dans ma chambre.
A l'époque,cela ne se faisait pas!
Nous nous sommes aimés jusqu'au petit jour,nous
avons savouré
Chaque instant de notre amour!
Au matin,la police est venue te chercher,
Tu étais un Prince,accusé de conspiration!
Je t'ai cherché,je ne t'ai jamais retrouvé!
Une petite fille est née de notre amour,
Je l'ai nommée Alexia,en souvenir de toi.
J'ai appris,bien plus tard,que tu avais été fusillé!
Aujourd'hui,je suis grand-mère,et arrière
grand-mère!
J'ai réussi ma vie,j'ai été une grande styliste,et
un mannequin célèbre!
Je me suis mariée,j'ai eu un fils,Rodolphe.
Mes enfants ont une vie brillante,et agréable.
Mes petits-enfants commencent une vie intéressante,
Sur la longue route de l'existence.
J'ai été très heureuse!
J'ai quatre-vingt-dix-neuf ans,demain,je serai partie,sans
regret!
J'ai bien profité de la vie.
Je te retrouverai!
C'était une valse lente,
Et son souvenir me hante...
Dimanche 6 Avril 2008
Le phénomène!
Le phénomène!
La Lysiane est un spécimen en voie de disparition!
Elle est montée sur des roulettes et se déplace à la vitesse
du vent
Elle est du type femelle, aux cheveux blancs et aux yeux
verts,
Elle essaie toujours de se mettre en valeur,
Car elle déteste son physique!
Douée «d’une certaine intelligence»(!),
Elle peut réfléchir et dialoguer,
Si on s’arrête pour lui parler, et s’intéresser à elle!
Mais voilà, la Lysiane est mal dans sa vie, et dans son cœur!
Le handicap physique lui bouffe l’existence!
Elle se demande ce qu’elle fait dans cette vie?
Et pourquoi elle est là?
Elle se sent profondément inutile et très seule!
Pourtant, elle se bat pour survivre!
Elle a choisi la vie,
Alors, elle n’a pas le droit de se plaindre!
Elle serre les dents, et continue à sourire!
Le combat continue, vers la quête de l’inutile!!!
Le mardi 10 juin 2008
Les ailes du temps
Je vole sur
les ailes du temps,
Telle une
amazone,
Perdue dans
les méandres de la vie,
Mais les
combats inhumains
Meurtrissent
cruellement,
Mon cœur et
ma chair!
Le handicap
respiratoire me vampirise!
Par moments,
j'erre,
Telle un
zombie entre deux mondes!
Je tends la
main,
Vers la
lumière,
Il faut que
je sorte enfin des ténèbres,
Que le soleil
me réchauffe,
Et que je
respire l'air pur,
Que cette
sensation d'étouffer me quitte!
Je veux
revivre et vivre,
Même si je
ne peux arrêter le temps
Et la vie
qui passe!
Le mercredi
11 Juin 2008
Morte de trouille
Depuis le 21 Janvier 2008,j'ai une injection
d'insuline Novomix 30,douze unités,le soir.
Mon pancréas est fatigué.
J'ai un diabète de type 2,qui a commencé après un
empoisonnement au Lasilix retard,que l'on m'a donné de 1990 à 1998!
Je sais que le diabète est une maladie grave et
insidieuse qui fait des ravages à l'intérieur.
Je ne me suis jamais sentie mal.
Mais je suis ''morte de trouille'',car j'ai peur de
perdre le peu d'autonomie qui me reste,en particulier la vue!
Les comprimés de Novonorm sont réduits
progressivement,j'avoue que cela me déstabilise un peu!
Je fais très attention à mon alimentation,je ne
m'accorde que très rarement des petits plaisirs.
Bien sûr,je fais confiance aux docteurs qui me
suivent.
Je me fais l'effet d'être comme une anorexique avec
sa balance: moi,c'est avec l'appareil qui contrôle la glycémie,je deviens
obsédée par les résultats.
J'ai aussi des difficultés respiratoires depuis le 5
Mai,date anniversaire de ma Polio;cinquante ans,ce n'est pas rien.
Cela a d'abord commencé par de
l'allergie,puis,maintenant,c'est à cause de la pluie qui tombe depuis deux
mois,l'air est saturé d'humidité.Ce qui fait que je passe mon temps à
m'aspirer,et je ne peux pas rester débranchée longtemps.
Pourtant,je me bouste pour sortir de ma chambre.
J'ai l'impression de me noyer par l'intérieur,et de
ne vivre que dans la maladie!
Le 17 Juin 2008
Le temps des vacances!!!
Le temps des vacances!!!
Le temps des vacances est revenu!
Les médias nous souhaitent
«Bonnes vacances» à tour de bras!
Les gens que je côtoie ne parlent que de vacances,
Cela devient presque indécent!
Je n’ai rien contre ceux qui peuvent profiter de la vie!
Mais ont-ils pensé aux personnes
Clouées dans une chambre d’hôpital?
Lorsque le soleil tape trop fort,
La consigne est de fermer les volets,
Pour garder la fraîcheur,
Ce qui fait que je me retrouve dans le noir,
Les trois quarts de la journée, «c’est gai»!
Je ne suis pas un ours, je n’ai pas envie d’hiberner!
J’ai bien du mal à bricoler,
Je finis par m’ennuyer et je broie du noir!
Pour moi les vacances sont finies depuis 1987,
Je le dis sans amertume, ni regret!
J’ai visité de très belles régions,
J’ai de somptueux souvenirs:
Des côtes Normandes, Bretonnes, de Vendée,
De Loire-Atlantique, des Landes, de la côte Basque,
Des Pyrénées Orientales, du Vaucluse, et, pour finir, le Var!
J’ai même pu faire des ballades en mer,
( Je n’avais même pas le mal de mer )!
Pour finir, un voyage de dix-sept jours en Italie!
Pas si mal, non?
Maintenant, il m’est impossible de voyager, je suis reliée
A une machine pour respirer 20h sur 24h!
Lorsque je fais une sortie, c’est au centre commercial, tout
Près du Lanot où je vis, ( c’est un exploit, je reste
débranchée
Trois heures; c’est fatigant, mais je prends sur moi )!
En plus, mes finances sont limitées, une fois payées mes
factures,
Il ne me reste plus rien, pas de quoi faire des folies!
C’est frustrant, bien sûr il y a pire, des gens qui n’ont pas
de quoi
Manger, ni se loger, ( je l’ai déjà dit dans un autre texte
)!
Mais le malheur des uns ne fait pas le bonheur des
autres!
Le 2 juillet 2008
Avoir la positive attitude
Avoir la positive attitude!
Avoir la positive attitude,
C’est se foutre de tout,
Des gens qui nous entourent,
Et de la vie en général!!
La vie n’est pas un conte de fée!
C’est facile aux autres de dire:
Il ne faut pas avoir les idées noires,
Il faut positiver!
Lorsque l’on en «prend plein la tronche»,
A longueur de temps,
Il faut toujours encaisser,
Et faire bonne figure!
Mais que savent-ils de ma vie,
Tous ces conseilleurs?
Je suis seule à me battre!
Je dis: RAS LE BOL!
Malgré tout, j’apprécie mes amis,
Et les bons moments de bonheur,
Que m’apporte cette chienne de vie!
La souffrance, je connais,
Qu’elle soit physique ou mentale,
J’en mange des bonnes louches,
Tous les jours, et ce n’est pas bon pour le diabète!
Il n’est pas facile de garder la zen attitude,
En toute circonstance!
Dimanche 20 juillet
2008 à 23h30
Je n'ai pas la
cote
Depuis quelques temps,je sens l'hostilité du
personnel envers moi,je ne sais pas pourquoi.
Mardi 9 Septembre 2008,la poubelle aux excréments a
été installée devant ma porte,sur le mur d'en face.
C'est très agréable de respirer les mauvaises
odeurs.C'est encore plus pénible au moment des repas,cela donne envie de vomir.
J'en ai parlé à l'infirmière,Jeanine.Elle m'a
répondu qu'à partir de maintenant,ça resterait là.C'est super!On est dans un
lieu de vie,tout de même!
C'est agréable,pour les visiteurs.
Chez vous,vous mangez avec les odeurs des WC?
De plus,ce soir,10 Septembre,on ne m'a donné qu'une
tranche de pain,au lieu de trois,on ne m'avait encore jamais fait ça!
C'est à cause des rats,comme chaque année.
Je suis dans ce service depuis 2003,et je n'ai
jamais attiré de rongeurs!
Le peu de pain qu'on me donne est mangé en une
heure.Bien souvent,je mange le pain à la place des aliments que je n'aime
pas.Je suis diabétique,et le pain m'est utile,dans l'équilibre du diabète!
Je suis très déçue d'être prise pour une gamine.
Les émotions et les contrariétés n'arrangent pas mes
glycémies.J'avoue qu'en ce moment,ce n'est vraiment pas la joie!Je regrette
d'être en vie!
On parle de maltraitances: c'est facile de se sentir
fort,lorsqu'on a tous les pouvoirs!
Que cherche-t-on à faire?A me rendre malade?Ou à me
faire partir pour le cimetière?C'est le seul endroit où j'aurai la paix.
Je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit,et,ce matin,ma
glycémie est haute.
10 Septembre 2008
Mon Dieu,je vous en prie,
Aidez-moi à pardonner
A ceux qui tentent de me démolir!
Donnez-moi la force de faire face
A tous mes problèmes,
A rester digne et combative
Dans les épreuves,
A ne pas montrer ma peine
Lorsque l'on me blesse,
A ne pas avoir de haine
Et d'agressivité,envers les autres!
Je sais que l'on ne peut
Etre aimé et apprécié de tous.
Aidez-moi à ne plus en vouloir
A ceux qui prodiguent maladroitement
Des conseils,sans connaître,ni avoir,
Toutes les données.
Donnez-moi le courage de continuer
La route,à vos côtés!
Je suis votre enfant,je n'ai pas la prétention
D'être quelqu'un d'important:
Je ne suis qu'une poussière d'étoile...
Le 13 Septembre 2008
La
Découverte
Aujourd'hui16
Novembre2008,14 heures 45,
Après plus
de cinquante ans,
je viens de
me rendre compte que je souffre d'un manque de stabilité de mon environnement
et de la peur du rejet.
J'ai fait
cette découverte en parlant avec quelqu'un;cela m'a fait un sacré choc et m'a
fait un coup dans le plexus.
J'ai eu la
polio à l'âge de cinq ans;depuis tout ce temps,je me sens déracinée!
C'est pour
cela que j'ai besoin de m'entourer de beaucoup de choses;cela ressemble à un
fouillis pour les autres,mais,pour moi,c'est vital de me créer un ''chez
moi'',où que j'aille.
J'ai
tellement subi de brimades et de méchanceté!
J'avais aux
environs de sept ans,une infirmière trouvait que j'avais trop de jouets et de
livres,elle avait fait le vide dans mon placard,et tout distribué aux autres.
Je n'ai
jamais compris pourquoi mes parents n'ont rien dit,surtout Maman,car Papa ne
venait pas souvent me voir.
Je crois
qu'il ne supportait pas que ''sa petite princesse''soit malade et ait perdu sa
beauté;j'étais devenue squelettique comme les enfants du Tiers-monde!
Après,mon
Père a été très absent;je n'ai eu que Maman.
Mon frère
n'a pas été gâté ni heureux;il était seul!
Il y a eu
beaucoup trop d'épisodes douloureux et traumatisants.
Cela a fait
de moi une écorchée vive,et quelqu'un d'une timidité maladive,sans confiance en
moi.
J'ai mis
beaucoup de temps à devenir ce que je suis aujourd'hui;cela n'a pas été facile
d'être une femme active et responsable avec l'envie de combattre.
Mais,lorsque
l'on me blesse,toutes ces souffrances que j'ai enfouies ressurgissent. Je ne
suis pas guérie;j'ai mal,même si je m'abrite derrière une carapace.
Toit au fond
de moi,je suis toujours cette enfant malmenée par la vie,qui ne sait pas très
bien où est sa place!
Si on touche
à mon univers,cela me déstabilise.
J'ai mis
plus de cinquante ans pour me rendre compte du mal dont je
souffrais.
Le départ de Marie-Françoise
Aujourd'hui,le départ de Marie-Françoise pour la
maison de retraite ,''Le Hameau'',est officiel: ce sera pour le début 2009.
Cela m'a rendue très triste,car c'est la seule
personne de mon âge (elle a cinquante-trois ans,et moi cinquante-cinq).
Je me suis attachée à elle,depuis sept ans.
La surveillante est venue me voir ce jour.Je lui ai
fait part de ma tristesse et de mes doutes,pour le bienfait de cette décision.
Elle n'a pas été très aimable avec moi,et m'a dit
que cela ne me regardait pas,et que cela serait mieux pour Marie-Françoise.Cela
reste à prouver,car,côté médical,ce n'est pas la même chose,et,en plus,si on
n'avait pas besoin de sa chambre,elle serait restée dans le service!
Cela fait plus de dix ans qu'elle est en long
séjour,et c'est seulement maintenant que la décision est prise,j'avoue que j'ai
du mal à comprendre!
Bientôt,il n'y aura plus de place pour nous,les
jeunes.Même si notre pathologie nécessite cette structure,il n'y en a plus que
pour la dégénérescence mentale.Ce n'est pas juste!
Le Hameau est un vrai labyrinthe,on ne voit jamais
personne dans les couloirs,et,côté activité,il n'y en a pas plus qu'ici!
La surveillante et les infirmières ont bien
changé.Il n'y a plus le côté humain!Maintenant,c'est la rentabilité qui
prime.C'est tout!
Vendredi 5 Décembre 2008
Marie-Françoise
petite sœur de Misère
Marie- Françoise a été victime d'un accident de la
route,il y a plus de dix ans.Elle a eu un traumatisme crânien et une
hémiplégie,elle ne s'exprime que par petits cris.
Dans l'accident,elle a perdu son mari et l'enfant
qu'elle portait!
Aujourd'hui,on veut la transférer dans la maison de
retraite,parce que l'on a besoin de sa chambre!
Qui se soucie du ressenti de
Marie-Françoise?Personne!
On lui joue la carte du miroir aux alouettes,en ne
lui montrant que le bon côté des choses.Mais son handicap est très lourd,elle
fait des crises d'épilepsie.
Ne va-t-elle pas être encore plus isolée,vu la
disposition des lieux: on ne voit jamais personne dans les couloirs de la
maison de retraite.
Elle va se retrouver perdue,et déracinée.
C'est facile de la manipuler,elle n'a presque plus de
famille: deux nièces,qui ne sont pas dans la région,donc,personne pour veiller
sur elle!
Je trouve cela ignoble et cruel,c'est mon cœur de
femme et de mère,qui est indigné!
Marie-Françoise est mon amie,et ma petite sœur de misère.Malgré
ses difficultés pour s'exprimer,je la comprends,je ne souhaite pas qu'elle
décline.
Cela me fait beaucoup de peine de voir à quel point
nous ne sommes rien!
Dimanche 7 Décembre 2008
Invitation au voyage
Viens,je t'invite dans mon rêve...
Toi qui as tout perdu,
Toi qui vis dans la rue,
Toi qui as froid et faim,
Toi qui ne sais pas,ce soir,
Si tu seras vivant demain,
Viens avec moi,
Dans mon île virtuelle!
Je ne peux plus voyager,
Je suis reliée à une machine pour respirer.
Je peux encore rêver,
C'est ma plus grande richesse.
Je t'invite à une partie de photo sous-marine,
Dans le lagon aux eaux turquoises,cristallines,
Pour découvrir la faune et la flore.
Je te ferai découvrir
La cascade arc-en-ciel irisée.
Tu pourras plonger dans l'immense vasque émeraude.
Tu connaîtras la grotte,
Le rideau derrière l'écume diamantine,
Qui se cache au milieu de la forêt.
Tu admireras les oiseaux,et les fleurs multicolores.
Tu seras mon Vendredi,et moi,Lilye la sauvage!
Je t'apprendrai à cuisiner
Le poisson,les patates douces,
Et tous les mets exotiques de ce petit paradis.
Tu n'auras plus jamais faim,ni froid!
Ce soir,tu ne dormiras pas dans la rue,
Recouvert de journaux et de cartons,
Cela te donnera l'illusion d'avoir chaud,
Malgré tes pieds et te mains engourdis,qui te font
si mal!
Tu dormiras dans la plus belle chambre
De mon bungalow,avec une moustiquaire.
La lune brillera de son voile d'argent,
Elle viendra éclairer tes rêves
D'une lueur apaisante,et reconstructrice.
Au petit matin,le soleil viendra te caresser
Comme un ami,et t'accompagnera
Tout au long de la journée,
Pour de longues balades
Sur le rivage,les pieds dans l'eau.
Je ferai un bout de route avec toi,
En respirant à pleins poumons l'air iodé,
Dans le vent des alizés.
Je te dédie ce voyage virtuel,
Toi qui es dans la rue,
Toi qui as tout perdu,même ta dignité,
Toi qui n'es plus rien,
Toi qui te crois oublié
Dans ce monde cruel,et inhumain!
Que tu sois bardé de diplômes,ou ouvrier,
Cela ne change rien!
Mais,si tu gardes l'espoir,toi qui es tombé si bas,
Tu as encore le droit de rêver à des lendemains
meilleurs.
Ne refuse pas la main tendue,
Car,avec un peu de volonté et de détermination,
Tu peux espérer renouer avec ta famille,et tes
enfants.
Tu retrouveras un travail qui te redonnera une
identité,
Tu as une place dans la société!
Bien sûr,certains resteront sur le bord de la
route,par choix,
Ou parce qu'ils n'auront plus la force,ni l'envie,de
se battre!
A chacun sa vie,et son rêve!
1er Janvier 2009
Les mots
Les mots me
viennent,ou ne viennent pas!
Ils sont là
pour exprimer
Mes
colères,mes peines, et mes joies!
Je les écris
pour toi, qui me liras!
Pour que tu
comprennes,
Que
parfois,en moi,la révolte gronde,
Cela
m'incite à combattre,
Pour les
causes auxquelles je crois!
La vie et
les gens me déçoivent,
Je me
demande bien pourquoi?
Car,si
j'étais plus sage,et plus raisonnable,
Je prendrais
ce qui vient,
Et je
n'attendrais rien!
Mais
voilà,je ne suis qu'un être humain,
Avec une
sensibilité à fleur de peau!
Le malheur
des autres me touche!
Peut-être
que tu diras,
''Mais elle
est complètement givrée,cette nana'',
Avec ses
doutes et ses incertitudes!
Pourquoi,parfois,les
mots peuvent-ils faire si mal?
Ces quelques
mots sont pour toi!
Les mots
sont faits pour voler de bouche en bouche!
Mais
chut,mes lèvres sont fermées,car je suis si fatiguée,
Les mots se
sont envolés,l'inspiration m'a désertée,
Je le dis
sans amertume,la vie est ainsi faite,
Avec ses
victoires et ses défaites!
Et
toi,qu'as-tu à me dire?
Alors,à une
autre fois!
Le 23 Janvier 2009
Plus je médite sur le sens de la vie,
Plus je me dis que,pour certains,
La vie n'a pas de sens.
Pourquoi des enfants sont-ils frappés par la
maladie?
Pourquoi souffrent-ils,et meurent-ils,
Sans rien connaître de la vie,à part la douleur?
Ils sont innocents,alors, POURQUOI ?
Pourquoi de plus en plus de gens essayent de
survivre,
Ils meurent de froid et de faim
Dans la rue,trop souvent?
Nous sommes pourtant dans un pays ''riche'!
Pourquoi tant de familles ont-elles à peine
De quoi faire,et sont-elles surendettées?
A quoi cela sert-il de travailler toute une vie,
Pour arriver à l'âge de la retraite
Au seuil de la pauvreté?
D'autres dépensent sans compter,sans avoir d'états
d'âme
Pour ceux qui n'ont rien,c'est comme ça...
D'autres sabotent leur santé,avec la drogue
Et les excès en tout genre.
Ont-ils seulement pensé à ceux qui sont dans les
hôpitaux,
Qui luttent contre la maladie et qui espèrent,avec
utopie,
Guérir un jour?
Il y a aussi l'absurdité des guerres,
Pour s'approprier les richesses du sol,
Comme le pétrole,et les divers minerais:
Des milliers d'humains sont sacrifiés!
Une vie de plus ou de moins,quelle importance?
Peut-on encore être bien dans sa peau,
Lorsque l'on a commis des actes abominables?
Peut-on encore se regarder dans la glace,sans avoir
honte?
Pourquoi tant de misère,de cruauté,et d'injustices?
La terre et les hommes sont malades,
Rien ne tourne rond,cela me rend très triste.
Le 13 février 2009
La tragi-comédie
Je suis actrice de la tragi-comédie de la vie.
Chaque jour,je joue ma vie à qui perd gagne...
Sous mon maquillage,mon cœur pleure des larmes de
sang!
Par moments,des vagues de douleurs et de souffrances
Remontent à la surface,et me terrassent!
Je suis au bord du gouffre.
Je m'agrippe,et je glisse
Vers le fond,
Lorsqu'une main amicale me hisse vers le haut!
Je reprends peu à peu confiance en moi,
Pour un temps,
Jusqu'à ce que la prochaine lame de fond m'entraîne!
Quelques rayons de soleil viennent éclairer mes
jours:
Ce sont les visites de Maman avec Paddy,
De mes amies,ou le téléphone.
Cela me donne la force de me battre,
Et me permet de continuer le combat,
Face à la maladie,et le handicap très lourd!
J'aime par-dessus tout cette vie de combat!
17 Février
2009
Juste un peu de silence
Donnez-moi juste un peu de silence...
Je ne souhaite plus entendre
Les cris et les râles,désincarnés,
Des personnes qui m'entourent.
Ils perdent,peu à peu,la raison.
Cela me déchire le cœur!
Je voudrais pouvoir calmer-et vider-
Ma tête,qui pense à la vitesse du son.
Je souhaite juste entendre
Le chant mélodieux des oiseaux,
Ecouter la douce musique cristalline d'une source
Nichée au fond des bois,
Entendre le bruissement du vent dans les feuillages.
J'aimerais pouvoir me ressourcer
Dans un havre de paix,
Lorsque je vais mal,et que tout m'abandonne.
Il me faudrait pouvoir
Apaiser ma tête,et mes souffrances!
Je pourrais m'endormir sur le lit violet
Des jacinthes sauvages,
Dans le soir tombant.
Je respirerai le parfum suave de ces fleurs,
Qui me ramèneront au plus profond
De mes souvenirs d'enfance,
Dans le petit bois de l'hôpital de Garches,
Où j'allais avec Maman,au printemps,
Lorsque ma santé le permettait...
Le 22 Mars 2009
Au fil de l'eau
Au fil de l'eau,
Je traîne mes galères,
Ma peine,et mes ennuis.
Le rivage s'éloigne,
Au rythme de ma vie chaotique,et barbare!
J'ai du mal à redresser la barre
Pour tenir le cap,et lutter contre les flots.
Par moments,j'ai l'impression de sombrer,
Ma barque est malmenée.
Puis,d'un seul coup,les nuages
Laissent filtrer le soleil,et le ciel bleu:
Je reprends goût à la vie!
Sur la berge,l'herbe est vert tendre,
Les forsythias et les primevères sont en fleurs:
Le printemps arrive,comme un renouveau,
Il sera plein de surprises,bonnes,ou mauvaises;
Je verrai bien,il n'est pas tant question de se
lamenter,
Avec ce qui pourrait arriver,
Que de vivre au jour le jour,
Sans avoir la crainte du lendemain.
Vivre seulement ,et savourer,le présent,
C'est un peu cela,le bonheur:
Garder l'envie,au fond du cœur!
Le 3 Avril 2009
Construire sa vie sur des sables mouvants
Construire sa vie sur des sables mouvants:
A la naissance,on n'est rien!
Peu à peu,on construit sa vie,
En essayant de devenir quelqu'un de bien...
Avoir du respect pour les autres,
C'est une valeur essentielle,à mes yeux.
Se construire,pierre après pierre,
Comme on bâtit une cathédrale,
Sans jamais oublier que l'être humain
Ne fait qu'un bref passage sur terre.
Savoir rester humble,être là pour les autres:
Chacun est investi d'une mission,
Je m'efforce de la remplir de mon mieux!
Les épreuves de la vie sont souvent dures
Et cruelles,mais je n'ai jamais baissé les bras
Même si,souvent,je suis révoltée,et triste!
J'ai choisi cette deuxième chance de vivre en 1992.
Le combat est dur,
Il m'apporte beaucoup de souffrances,et de larmes...
Et quelques joies!
Je reste debout,solitaire,dans la tempête.
Lundi 6 Avril 2009,ce soir à 23 heures
Créateur
tout-puissant
Créateur
tout-puissant,
Accordez-moi le
pouvoir d'arrêter le temps,juste un petit moment...
Pour que je puisse
savourer encore un peu la présence de ceux que j'aime,et qui me sont chers!
Le temps du départ
est proche...
Mais,j'ai encore
tellement de choses à leur dire: combien ils comptent,dans ma petite vie,et
sont importants.
Je les aime,au plus
profond de mon être!
Je sais que personne
n'est là pour l'éternité:mais,une fois qu'ils auront traversé le miroir,je
serai encore plus seule.
Les épreuves ne
m'ont pas épargnée,ni les deuils sur ma route.J'ai grandi!
Je suis
impuissante,face à tant de cruauté.
Demain,et pour
toujours,je sais que mes chers disparus m'accompagneront,tout au long de ma
vie.Pourtant,la souffrance sera toujours là: elle sera ma compagne;chaque
jour,je serai confrontée à ce sentiment de perte,qui me fait si mal.
Un matin-ou un
soir-j'aurai la chance,peut-être,de les retrouver.
Créateur
tout-puissant,
Apprenez-moi à pardonner
à cette vie sans pitié,et aux personnes qui ne m'ont pas fait de cadeau!
Apportez-moi la
sérénité et la paix,dans mon âme,afin que je puisse accomplir la mission qui
m'a été confiée.
Donnez-moi la force
de ma battre,pour les causes auxquelles je crois!
Dimanche 17 Mai 2009
Une vie s'en va
Demain,vous ne serez plus là,
Votre place,dans mon cœur,restera vide...
Presque huit ans!...dans notre micro-société
Faite de joies,et de souffrances partagées.
Vous étiez pour moi un ami,
Un personnage si attachant!
Votre fin de vie a été cruelle,
Et tellement injuste...
Vous voilà libéré.
Je souhaite que,derrière le miroir,
Vous trouviez enfin le bonheur,et l'apaisement.
Ceux qui sont partis avant vous
Vous accueilleront,avec Amour!
Adieu,Monsieur Delos,petit Père courage,
Reposez en paix,vous l'avez bien mérité.
Mardi 7 Avril 2009
Juste un peu d'autonomie
Lorsque j'ai écrit le texte ''La Découverte'',le 16
Novembre 2008,sur l'instabilité de mon environnement,je ne pensais pas qu'il
deviendrait si vite d'actualité!
Le 11 Juin dernier,j'ai appris que je devais
déménager dans le bâtiment neuf-au deuxième étage-en Janvier 2010,car les
rez-de-chaussée seront transformés en statut ''maison de retraite'',avec moins
de personnel.
Comme ma santé nécessite un statut long séjour,je
n'ai pas le choix,malheureusement!
Je vais ainsi perdre le peu d'autonomie qu'il me
reste,car,au deuxième,je ne pourrai pas me servir de l'ascenseur seule (je ne
peux pas lever les bras),et cela me fera beaucoup trop loin pour aller poster
mon courrier,et recharger mon téléphone.J'aurai deux bâtiments à traverser,cela
sera impossible les jours où je respire mal (je dois rester branchée)!
C'est pareil pour mes deux expos par an,je ne sais
pas si j'aurai de l'aide.
Je vais être plus isolée,et tributaire du bon
vouloir des autres!
Cela fera six ans,le 9 Septembre,que j'étais dans ce
bâtiment!
Ma chambre donnait sur un jardin,je pouvais ouvrir
la fenêtre,cela me donnait l'illusion d'être dans la nature,car je ne peux pas
sortir (je suis allergique aux pollens).
J'avais le plaisir de voir les oiseaux,et les
chevaux!
Je me sentais chez moi,dans le petit monde que je
m'étais créé,je m'y sentais bien.
Mais,encore une fois,tout mon petit monde
s'écroule,je me sens déracinée!
Où est le côté humain,dans tout cela?
C'est juste une question de gros sous!J'ai
l'impression de n'être qu'un pion,que l'on déplace au gré de la fantaisie des
dirigeants qui sont dans leur bureau,et non sur le terrain!
Je suis révoltée,en colère,et déprimée,tout mon
univers s'écroule,et on me dit:''gardez le moral''!
Je me dépasse chaque jour,peu de personnes peuvent
comprendre cela!
En ce moment,je suis un peu déstabilisée,il me faut
un peu de temps pour digérer.Comme d'habitude,je vais rebondir,et m'adapter!
Je revendique juste un peu de Liberté,j'ai besoin de
prouver aux autres que je suis une femme comme les autres,avec des désirs et
des envies;je suis tout simplement vivante,même si je suis en fauteuil
roulant,avec une trachéotomie pour respirer.
J'aime la vie,avec ses coups tordus,et ses petites
joies!
Ce n'est pas toujours facile,mais je fais de mon
mieux!
Le samedi 4 Juillet 2009
La reconstruction
Depuis l'enfance-à l'âge de cinq ans,la polio-
J'essaye de me reconstruire.
Beaucoup de gens m'ont dit
Que je n'arriverais jamais à rien,
Avec mon handicap,et ma dyslexie!
Je leur dis merci,car ils m'ont donné
La rage de vaincre,et de me dépasser!
C'est une lutte permanente,
Pour survivre avec des coups tordus,et des peaux de
bananes.
Souvent,je suis découragée,et déçue
Par cette vie qui me malmène.
Pourtant,tel un petit soldat,
Je continue à avancer
Dans cette jungle,tumultueuse et hostile.
Le soleil n'est pas souvent au bout de la route!
Je dépense beaucoup d'énergie
Pour rien,ou pas grand-chose...
La souffrance physique et mentale
Me rattrape,et me fait tomber.
Je me relève tant bien que mal,
Avec l'énergie du désespoir!
Je suis toujours vivante...
Je me demande bien pour qui,et pour quoi?
Je me sens trop souvent inutile,et pas à ma place.
Je ne demande pas grand-chose,pourtant:
Juste de pouvoir vivre dans un petit coin
tranquille,
Pour rêver,et pratiquer mes travaux manuels,
Qui sont un des buts de ma vie.
Je suis si fatiguée,je voudrais m'étendre,
Et m'endormir à jamais.
(Je ne suis pas déprimée,mais seulement lucide).
Le samedi 11 Juillet 2009
V. COMPLEMENTS
1. Lettres de Lysiane
Leclere à Henri Charcosset
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
2. Les mails de Juliet pour prendre contact avec
Lysiane, les 6-7 janvier 2009
Mail de Juliet Haas à Lysiane Leclere, au
travers de Henri Charcosset, 6
Janvier 2009
Chère Lysiane, Je suis tombée par hasard sur ce site où j'ai découvert des histoires
passionnantes,et où je vous ai découverte.Vous avez un talent littéraire
indéniable,et je serais très heureuse de vous lire à nouveau.Je vous
encourage vivement à continuer,ce que vous faites probablement? J'aime beaucoup votre sensibilité rêveuse et très
imagée.De plus,j'apprécie votre sens de l'humour,qui fait de vous un
personnage pétillant. Je vous imagine coquette et jolie,et,si vous détestez
votre apparence,cela n'a rien d'étonnant: c'est le lot de la plupart des
gens.Même les plus grandes beautés,masculines ou féminines,ne supportent pas
leur reflet dans le miroir.Ce trait de votre personnalité ne m'inquiète pas
du tout,d'autant qu'il y a toujours chez vous cet humour qui vous permet
de vous moquer gentiment de vous-même,et c'est fort charmant. Le poème sur le bel inconnu est d'une qualité
littéraire rare,et certaines de vos phrases sont dignes des plus grands
poètes.Je ne crois donc sincèrement pas que votre combat soit celui de
l'inutile.Rien n'est plus beau que l'art,et vous êtes une artiste. Giacomo Leopardi a écrit tous ses poèmes enfermé dans
sa chambre,son état de santé précaire ne lui permettant pas de
sortir.Alors,tous les espoirs sont permis. J'espère ne pas vous avoir importunée,en prenant la
liberté de vous écrire,et je vous souhaite une merveilleuse année,pleine de
poésie.
Cordialement,
Juliet Réponse de
Henri Charcosset 7 janvier 2009 bonjour, je vais envoyer par La Poste copie de votre mail à Lysiane
Leclère, avec qui je n'ai pas eu de contact depuis la mise sur site de
sa dernière contribution; j'ai beaucoup d'estime pour son chemin de vie,
contribution à nous imprégner positivement pour la conduite de notre
propre vie! j'ai invité Lysiane à publier de nouveau d'ici l'été 2009, à bientôt
peut-être, et en tout cas merci pour votre mail à destination de
Lysiane .....et tous mes vœux pour 2009. Mail de Juliet à
Henri du 7 janvier 2009
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