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Novembre 2011

 

EVOLUTION DE LA VIE EN COUPLE. L’HPOTHESE DE LA POLY UNION

 

 Christian BERNADOU. Entretien  avec Henri CHARCOSSET

 

cph-bernadou@cegetel.net . henri.charcosset@neuf.fr

 

I.                  Introduction

 

Dans la  série d’articles ci-après, dont le plus récent est paru en mai 2010, Christian Bernadou, d’âge la soixantaine,  nous fait partager l’évolution de sa vie de couple et de père de famille nombreuse, ainsi que de ses idées sur la vie de couple en général.

 

Bernadou Christian et Charcosset Henri(2008), Prolonger son couple avec enfants jusqu’au bout de sa vie a-t-il encore  un sens ? Témoignage. Echanges

 

Bernadou Christian(2009),  Le Retrait familial, passage obligé pour une nouvelle expérience de vie, à 60 ans ?

 

Bernadou Christian et Charcosset Henri(2009), Divorce en douceur après 37 ans de mariage, en ayant eu quatre filles. Réflexions, échanges

 

Bernadou Christian (2009), Hantise du vieillissement en couple et des générations

 

Bernadou Christian, Le mariage ou la métaphysique du lien conjugal, Essai, 252 pages, octobre 2009. Aperçu sur, par Henri Charcosset

 

Bernadou Christian (2010), Bien vieillir ensemble et en couple, la soixantaine passée 

 

Au long de nos échanges, la vie sentimentale de Christian auprès de son épouse  s’était relativement pacifiée.

 

Nous sommes en octobre 2011. Comment Christian  a-t-il évolué en près de 18 mois, tant au plan personnel, qu’à  celui des idées qu’il cherche à promouvoir ? C’est  ce que nous allons nous attacher à découvrir dans cet entretien amical

 

 

II.               Large extrait de : « L’intégration de plusieurs normes pour les ménages dans une société modernisée »

 

Par Christian Bernadou,  Samedi 6 août 2011

 

Référence sur son blog, où trouver la version complète de son propos :

http://democrate-amour.over-blog.com/article-famille-et-mariage-vers-la-poly-union-et-un-nouveau-mode-de-vie-81001332.html 

 

Je suis de ceux qui pensent que le côté conventionnel d’avoir qu’une seule épouse, pour un homme, mais également, en raison de la parité entre les sexes, d’avoir qu’un seul époux, pour une femme, ne repose sur aucun fondement valable , au départ…….( Voir le  texte complet)

 

Pourtant, dans sa nature même, l’humain reste un être libre (droits de l’homme reconnus et constitutionnalisés). En sa qualité d'individu et de personne unique, il ne peut constituer la moitié de n’importe quel autrui !

L’homme n’a pas été conçu pour rester figé dans des principes n’émanant que de lui, et ses relations sont multiples au sein de la société, aussi bien avec les semblables de son genre qu’avec ceux du genre différent. Le mariage vient donc contrecarrer ce concept, lorsqu’il s’agit de relations plus intimes ; pourquoi et comment cela pourrait-il se justifier ? Le mariage est venu encadrer la relation homme-femme en introduisant la notion de couple indissociable sans pour autant réussir à régler cette poussée fondamentale de la nature humaine à posséder la capacité innée d’aimer plus qu’un seul autrui dans le processus de la vie vivante. L’amour ne connait pas ces limites ou contraintes, qu’elles soient d’ordre législatif ou religieux.

L’amour s’accorde mal avec ce cadrage des comportements par le mariage, cette fixation ou arrêt dans le temps par consentement qui restera pourtant sujet aux aléas de la vie, qu'on le veuille ou pas.

Alors pourquoi cet engagement orienté vers une seule personne, même si librement choisie comme c’est la majorité des cas pour nos contemporains ? Pourquoi ce modus vivendi s’est-il installé comme la norme occidentale alors qu’il en est d’autres de par le monde, au point d’en être devenue la seule reconnue comme devant être l’universelle ? Que perdrait la société si elle était formée de couples et de ménages élargis ? Que gagnerait l’homme (ou la femme) dans une poly-union admise et reconnue ?

Ne gagneraient-ils pas en substance une sécurité accrue au sein de leur ménage, dans le cadre d’un soutien mutuel et multilatéral réciproque ? Certes, l’on peut penser qu’on n’éviterait pas pour autant les déchirures, les brisures, la redistribution des cartes, les recompositions. Et l’éducation des enfants, n’en serait-elle pas davantage renforcée, au contraire, puisque soutenue par plus d’adultes responsables pour veiller à leur épanouissement.

Ne l’ayant point expérimentée dans la société réelle depuis bien des siècles, il est bien difficile d’affirmer que cette vision humaniste l’emportant et se répandant peu à peu, légalement cette fois, la société en sortirait gagnante globalement. Dans ce style de vie, les ménages homosexuels constitués (simple exemple) de deux hommes et de deux femmes, cohabitant et tous mariés entre eux, permettraient à leurs enfants de vivre avec leurs vrais parents, même si leurs relations intimes et consensuelles leurs seraient toutes personnelles. Cette cohabitation conviviale aurait également ses effets positifs.

Le couple hétérosexuel constitué de 2 personnes n’est plus le seul modèle de conjugalité aujourd’hui. La vie en mini groupe ou communauté conjugale peut également servir à renforcer la cohésion familiale au sein du foyer postmoderne élargi. Pourquoi persister alors, de par nos lois et conservatisme, à opter pour une tradition unique (qui n’est pas forcément la meilleure pour notre époque) et ne pas s’ouvrir à une évolution des mœurs plus avantageuse, et moins contraignante, plus libérale en somme, et plus en symbiose avec l’esprit des individus, la liberté et la démocratie ?

Alors pourquoi plusieurs modes de conjugalités ne pourraient ils pas coexister pacifiquement ? Il y aurait de ce fait plus de tolérance, car plusieurs légalités socialement partagées et assumées. C’est du moins mon sentiment et le concept que je suis prêt à soutenir : être consensuel et accepter les différences de choix pour nos modes de vie.

Pourquoi donc s’attacher au seul modèle familial d’origine judéo-chrétienne qui ne répond plus tout à fait aux aspirations des individus de ce nouveau siècle en tant qu’êtres humains évolués ? Vivons-nous aujourd’hui la fin du couple traditionnel comme étant la seule référence acceptable pour pouvoir constituer un ménage ?

Les ménages ont (me semble t’il) été constitués et institués de la sorte pour être mieux contrôlés, analysés, fiscalisés, répertoriés, influencés, classifiés et « marchandisés » ! Cela me déplaît et devrait déplaire à tout vrai démocrate. C’est peut-être bon pour un état mais est-ce que cela répond aux vraies aspirations des individus que nous sommes (et qui composent cet état) ? Est-ce que cela correspond à notre nature profonde, à l’élévation de l’esprit auquel chaque personne devrait aspirer ? La vraie nature de l’homme fait, in fine, qu’il a la capacité de porter son amour vers plus qu’un seul « autrui »…( Voir le  texte complet)..

 

Pour moi les deux formes d’union : couple et poly-union, portent des valeurs différentes certes mais des vertus égales car elles reposent dans les deux cas, à la base, sur le consentement mutuel, et devraient donc être validées autant l’une que l’autre par une reconnaissance légale émise par la société.

A vous d’en juger et de garder un esprit ouvert. Vous aurez enrichi vos possibilités ; vivre selon un mode traditionnel ou vivre selon un mode nouveau et postmoderne ; aucun des deux modes de vie n’est critiquable, chacun restant digne du fait que c’est son choix

 

III . Entretien entre Christian Bernadou et Henri Charcosset, webmestre, d’octobre 2011

 

H.Ch. Ton nouveau texte a une consonance bien plus « tranquille » que bien d’autres antérieurs sur ton blog. Est-ce à dire déjà qu’au plan de ton couple, tu poursuis la ligne de conduite pacifiée, que tu décrivais sur ce site, en mai 2010 ?   

 

Ch. B.

 

Absolument, la situation dans mon couple a évolué dans une direction que je n’aurais pas soupçonnée il y a un an, car depuis ces derniers mois, j’ai appris à accepter mon âge, à accepter ce vieillissement que je redoutais tant et à entrer dans une nouvelle peau, un nouvel habit. Cela m’a permis de retrouver ma femme, de prendre conscience de sa fidélité  et de son soutien envers moi en dépit de l’épreuve que je lui ai infligée.  Tout s’est pacifié en moi, comme tu le dis Henri, au point que je vis mieux et peux me concentrer sur les choses essentielles de la vie et ne plus me prendre la tête dans ma dialectique théoricienne et trop abstraite qui me faisait oublier que chaque personne, homme ou femme, est unique et que j’avais à mes côtés une personne unique, et que je ne faisais pas d’effort à mieux connaître ou à reconnaître comme la personne idéale pour compagne.

 

H.Ch. Ton texte ci-dessus a comme principal intérêt de susciter questions, réflexions, échanges, sur ce thème de la vie en couple voulu pour être stable, qui est en cours de changements ininterrompus pour  des raisons variées.

 

Déjà, tu sembles penser  que la vie d’amour d’un homme ou d’une femme vivant en couple conventionnel se limite à l’autre du couple. Comme si la relation d’intimité physique entre ces deux, jouait un rôle absolument essentiel dans leur vie relationnelle. Cela est vrai certes pour les projets d’avoir des enfants. Mais pour le reste, qui n’est pas que miettes d’amour? L’amour familial et l’amour amical ont leur poids aussi ?lequel peut être déterminant pour la bonne santé du couple. On n’imagine guère de couple stable où les relations  d’amour « hors sexe » de l’un et de l’autre, séparés ou bien ensemble, ne joueraient qu’un rôle annexe ? On pourra lire avec intérêt sur ces sujets, l’ouvrage «  Aimer d’amitié. Le véritable amour commence avec l’amitié »de Jacqueline Kelen , dont un extrait se trouve sur mon site, CLIC

 

Ch.B.

 

Tu as raison, Henri, de dire que la vie du couple ne s’arrête pas qu’au sexe et que tout ce qui l’entoure joue un rôle bien plus important. D’ailleurs, quand ce qui constitue le relationnel de vie, d’ambiance dans le foyer, de rapport aux autres, fonctionne bien, les relations intimes s’en trouvent confortées et, j’oserais presque écrire : pérennisées. La relation familiale compte et même si j’avoue toujours ne pas apprécier la manière de venir au monde (ou de ne pas comprendre pourquoi çà doit être ainsi) ni le passage sur terre des générations, j’ai appris à l’accepter, car je n’ai pas d’autre solution et que je suis embarqué là-dedans comme tout un chacun ! De ce « pourquoi le couple », je trouve qu’en faire l’expérience et vivre cette aventure humaine est gratifiant (à tout âge), aussi j’ai réussi à en intérioriser le concept : concept de la vie en fait.  

 

 

 H.C. Si l’on passe aux relations sexuelles extraconjugales dans un couple marié, ce n’est pas d’aujourd’hui qu’elles existent. Il me semble que la fidélité sur ce plan peut avantageusement  se limiter à ne pas amener d’amant, e dans l’habitat en commun, et à ne pas concevoir d’enfant en dehors de son couple….tant que dure le mariage en cours. Qu’en penses-tu ? 

 

Ch.B    

 

Comme tout homme normalement constitué, le vieillissement ne va pas sans se poser de questions : pourquoi ma femme n’est plus celle de ma jeunesse surtout lorsque tout  autour de vous gravitent de belles jeunes femmes qui nous attirent instinctivement ? Cela n’a rien à voir avec l’amour et la complicité du couple, me dis-je, et je me remets en question, sachant que lorsque j’étais jeune, j’ai choisi une personne que je trouvais belle et dont la beauté  (intérieure) n’a jamais été altérée.

 

Les relations extra conjugales ne seraient que le recommencement d’une expérience qui ne pourrait aboutir, moins riche probablement, et conduisant à l’échec et à une souffrance bien plus grande que celle de voir les traits de son épouse se transformer sous le poids de l’âge. Je veux alors croire que nous nous retrouverons un jour tels que nous nous sommes connus et que ce sera la récompense d’un amour fidèle.  

 

 

H.C. IL me semble que ton idée de polyunion,  avec une femme (un homme)  qui  serait marié(e) à plusieurs partenaires en même temps, doit être bien compliquée à faire vivre, en tout cas pendant toute la période de la vie propre à avoir  et à élever des enfants ?

 

Au fait, de cette idée, avant de la coucher sur ton blog, en as-tu parlé, sans passion exacerbée par des soucis personnels, à droite et à gauche ?Au  niveau de ton épouse et de vos quatre filles adultes par exemple, aussi avec des collègues de travail, et même avec ton confesseur en supposant que tu en aies un ? Sans que cela soit limitatif, bien sûr.

 

Ch. B.

 

Non je n’en ai pas parlé ouvertement ou directement à quiconque car c’est difficile tant le principe qui nous gouverne, les traditions qui nous habitent mais aussi la médiatisation et la valorisation du couple classique sous toutes ses formes est intégré dans la société contemporaine. Apparaître hors norme est un risque de se voir incompris. Pourtant je pense qui si nous avions développé ces mœurs et qu’ils eussent été la norme, personne n’y trouverait à redire. Tout est affaire de normalité et de transmission dans une société. Si notre manière de vivre est telle, c’est sans-doute qu’elle est la plus pertinente et que tout autre modèle serait d’une grande complexité à assumer, et socialement, et individuellement. 

La poly-union ne résoudrait rien mais serait source de plus de conflits vraisemblablement, aussi je ne saurais la préconiser. C’est l’idée de la liberté qui m’a poussé à cette représentation mais si l’on considère la personne dans son entièreté ce style de vie ne peut convenir ni conduire au vrai bonheur.

 

H.C. Là où ton idée de polyunion me semble pouvoir être la plus prometteuse, ce serait pour la tranche d’âge de vers 60 à 80-90 ans. Les enfants sont élevés, la profession derrière soi ou presque ; ce doit être alors bien tentant de se lancer vers de nouvelles amours  stables, sans anéantir pour  autant son couple avec enfants ? et puis n’est-ce pas stimulant de chercher à innover encore, participant activement ainsi à l’élaboration de la société de demain ? . Qu’en penses-tu ?

 

Ch.B.

 

 

Je pense avoir répondu à cette question  dans ma réponse précédente. Pas plus après qu’avant la poly-union ne conduira les couples au bonheur recherché. Mieux vaut dans ce cas se séparer et recommencer sa vie.

 

H.C. J’ espère que tu pourras prolonger ta recherche sur ce thème de la polyunion, au-delà de ta retraite professionnelle , condition qui devrait te permettre d’avoir plus d’échanges, en tous milieux intéressés.

Pour information, je suis né en 1936, me suis marié en 1961, suis devenu veuf avec deux enfants en 1990, me suis enfin mis  en union libre avec compagne, la même depuis 1992-1993. Henri Charcosset