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Mai 2011

                                                                                                     L’INFIRMITE MOTRICE D’ORIGINE CEREBRALE I.M.O.C.

 

                                                                                                         V – Trouver soins, aides et savoirs : un parcours d’obstacles                                                                 

 

                                                                                                                                 Suite du témoignage de MATHILDE(Pseudonyme), mère d’une fille IMOC (36 ans – 2 enfants)

 

Dans le 1° article, je décrivais les divers troubles provoqués par l’IMOC.

 

Dans le 2° article, je décrivais ces troubles dans le cas de ma fille Juline, de la naissance à l’adolescence, et comment nous n’y avons rien compris.

Dans le 3° article, je décrivais l’évolution des troubles avec l’entrée dans  l’âge adulte de Juline, et comment nous n’y avons toujours rien compris.

Dans ce 4° article, je décris l’impact des troubles de Juline sur sa vie de femme active, épouse et deux fois mère, et comment nous avons enfin commencé à comprendre.

Dans ce 5ème article, je décris notre difficile recherche des personnes, ouvrages et/ou articles et lieux ressources et ses résultats.

Blog : http://munchausenparprocuration.over-blog.com - Articles cités:[A]

 

PREMIERE DIFFICULTE : SAVOIR

UNE MALADIE DENIEE

 

Dès la naissance de Juline, j’ai constaté qu’elle ne réagissait pas comme les autres nouveau-nés que j’avais eu dans les bras, tant mes nombreux neveux et nièces que notre aînée. Et tout au long de son enfance nous avons été confrontés à des problèmes physiques et comportementaux incompréhensibles. Je décris ces difficultés dans mon deuxième article.

Or, tout au long de l’enfance puis de l’adolescence de Juline (Troisième article), les médecins n’ont jamais rien signalé d’anormal, ne répondant à nos demandes de plus en plus insistantes que par le silence, la négation, la contre-vérité ou la culpabilisation des parents. Incompétence ? Pour certains, c’est probable. Mais pas seulement. Nous n’avons pu oublier ce médecin « ami » (sic !) qui a vu une manifestation d’épilepsie partielle complexe, s’est tu et nous a, avec tous les siens, rejetés comme des criminels [A.90- Un fantôme du passé]. La neurologue n’a rien dit, ni le médecin du service pour adolescent quand Juline a fait sa tentative de suicide. Seul le médecin scolaire a dit, quand il a « découvert » l’épilepsie de Juline (elle était en 4° techno) à la suite d’un malaise lors d’une course d’endurance : il nous a reproché de n’avoir rien fait. Mais son intervention a enfin fait réagir notre généraliste qui nous a envoyé à une neurologue. Enfin [A.25- L’épilepsie enfin officiellement diagnostiquée] ! Quant aux psychiatres et psychologues français, au contraire de leurs collègues belges, par exemple, ils ne reçoivent aucune formation en neurologie et expliquent tout par les théories de la communication [A.58- Mademoiselle Simone] – [A.169- L’évaluation des thérapeutes et des thérapies].

  Aujourd’hui encore, l’origine du handicap de Juline n’est toujours pas officiellement reconnue et ne le sera à l’évidence jamais. Il a donc fallu nous débrouiller seuls pour trouver où et comment nous renseigner.

DES INFORMATIONS INNACCESSIBLES… OU PRESQUE

 

Le premier casse-tête est de comprendre où trouver des informations valables.   Nous avons perdu pas mal d’années à croire pouvoir les trouver auprès des médecins. Pire, ce faisant, nous nous sommes, avec nos enfants, mis en danger. Car ce sont des médecins qui ont tenté de nous accuser de maltraitance pour moi, d’inceste pour mon mari [A.30- Accusé d’inceste] – [A.31- L’EEG de 24h. perdu]. C’était alors la grande mode.

Les assistantes sociales ne peuvent rien en pareil cas, sauf enfant en danger [A.114- Le signalement au 119] – [A.115- Madame Yaël].

Les associations contre l’épilepsie ont été plus que décevantes. Le credo en vogue était : « l’épilepsie n’est pas une maladie mentale ». Ce qui est exact. C’est une maladie neurologique. Mais qui peut, dans certains cas,  selon la ou les zones affectées, s’accompagner de troubles comportementaux, ce qui était nié tant par ces associations que par les psychologues français que nous avons rencontrés [A.54- Visites aux associations d’épileptiques] – [La fédération suisse contre l’épilepsie]. En revanche j’ai trouvé, sinon des réponses, du moins une sympathie dans un forum d’épileptiques [A.89- Forum épilepsie, Betty Boop et délires], et des descriptions utiles de suites d’anoxie dans un forum de familles de victimes d’anoxie cérébrale [A.108- Forum anoxie cérébrale]. Rien chez Atoute ou Doctissimo (forums médicaux), du moins à l’époque.

Une première piste m’a été fournie par un dictionnaire médical, tout à fait par hasard, alors que j’étais sur une tout autre recherche. Aussi ai-je commencé à  fouiller dans des ouvrages médicaux. J’y ai trouvé quelques renseignements, mais le plus souvent partiels et contradictoires, voire partiaux. Les médecins sont bien loin d’être d’accord entre eux !

Poussée par la nécessité, j’ai continué, durant des années et des années (Juline aura bientôt trente-huit ans), à chercher désespérément, obstinément, obsessionnellement, harcelant tout le monde avec mes questions, passant, dès que j’ai eu un ordinateur et les connaissances suffisantes, des journées entières à surfer sur le Net, moi qui répugnais à m’y mettre (je ne suis pas très douée en ce domaine !). Et j’ai fini par trouver, bribes après bribes, des bouts du puzzle. Un pharmacien, ex-infirmier en hôpital psychiatrique, m’a aidé, dans la mesure de ses connaissances acquises « sur le tas ».

La revue Prescrire m’a fourni d’autres réponses, notamment sur le risque d’effets secondaires tératogènes [qui induit des malformations] de la Dépakine sur un embryon (ce qui pourrait expliquer certains problèmes de l’aîné de nos petits-fils, peut-être…) [A.133- Effet tératogène de la Dépakine] ainsi que des associations qui s’occupent des problèmes d’accouchement.

J’ai commencé, en septembre 2007, mon blog qui comporte à ce jour 175 articles. Personne n’y a jamais laissé de message, bien qu’il soit quotidiennement visité. Mais écrire aide à la réflexion, permet aussi de vider le trop-plein et donc de reconquérir un peu de sérénité. Ce blog m’a également servi de mémoire, c’est un endroit où je collecte et garde la trace de toutes ces recherches, trouvailles, hypothèses, un lieu où les confronter.

 

Et peu à peu, à force d’essais et de fausses pistes, j’ai fini par mieux cerner le sujet, commencé à distinguer les symptômes de leur cause, appris à choisir avec soin les mots-clés à utiliser dans les moteurs de recherche.

Nous savons désormais, depuis quatre mois, l’origine de ce que j’appelais de « grandes crises » dans le quatrième article. Nous nous en doutions. Nous en avons acquis la certitude. Il s’agit de ce que des médecins ont nommés, dans un mémoire de recherche datant de trois-quatre ans, syndrome de psychose post-ictale, ou PPI [A.171- « Le syndrome de psychose post-ictale »]. Ces crises ont la forme d’un délire de persécution, sont déclenchées par « une salve de crises [épileptiques] partielles complexes volontiers secondairement généralisées » et touchent essentiellement des personnes atteintes d’épilepsie temporale ancienne et pharmaco-résistante. Ce qui est le cas de notre fille [A.36- L’EEG rassurant et inquiétant à la fois]. Quant à la « salve de crises », elle est consécutive à une anesthésie, même légère, même locale, lorsque l’anesthésiste n’a pas été prévenu de l’épilepsie. A noter que les médecins n’ont jamais consigné ni signalé ces « incidents ». Mais Juline reste trois à quatre fois plus de temps qu’il n’est normal en salle de réanimation. Le scénario s’est répété trois fois de façon identique. La troisième crise de PPI (chez Juline, elles durent 40 mois) est en cours depuis 2008, touchant les enfants et surtout l’aîné.

Nous avons fini par parvenir à alerter son médecin référent [A.147- Lettres aux médecins] et un autre docteur (la pédo-neurologue  qui s’occupe de traiter la dyspraxie du plus jeune) qui ont agi et obtenu un mieux fragile mais réel [A.175- Un mieux fragile]. Pourtant le diagnostic n’est toujours pas officiellement posé médicalement. Et le premier spécialiste rhumatologue consulté pour la spondylarthrite de Juline a refusé de continuer à la suivre quand il a su.

La logique médicale peut être vraiment surprenante.

 

 

DEUXIEME DIFFICULTE : SE FAIRE AIDER

 

Officiellement, trouver de l’aide est facile. En pratique, trouver une aide efficace est aussi difficile, sinon plus, que de trouver des informations.

 

Les CAMSP, ou Centre d’Action Médico-Sociale Précoce, reçoivent des enfants (naissance à 6 ans) présentant ou susceptibles de présenter des retards psychomoteurs, des troubles sensoriels, neuro-moteurs ou intellectuels, avec ou sans difficultés relationnelles associées. Il y en a 250 environ en France.

Objectifs :  -   dépistage des déficits ou handicaps

-         prévention de leur aggravation

-         rééducation en ambulatoire

-         accompagnement des familles, lien avec écoles, établissements spécialisés, en relation avec les commissions spécifiques (de Circonscription élémentaire, départementale d’éducation spéciale)

-         aide à l’intégration dans les structures d’accueil de la petite enfance (crêche, halte-garderie, maternelle)

-         lien avec les structures hospitalières et « de ville »

La liste est sur le site : http://asnr.free.fr/glossaire/camsp.html

On peut les contacter de soi-même (les médecins ne semblent pas connaître).

Le seul écho que j’en ai est positif. Un seul regret, que cela n’ait pas existé dans les années 73. Juline irait probablement mieux et aurait appris à prendre en charge sa maladie au lieu de la nier et d’accuser des proches de son mal-être. En outre nous aurions pu obtenir les aides financières qui nous ont bien manquées !

Ne pas hésiter à les consulter en cas de doutes.

 

Le SESSAD, Service d’Education Spécialisée et de Soins A Domicile, concerne des enfants en âge scolaire en classes spécialisées (UPI : Unité Pédagogique d’Intégration), établissements spécialisés (IME : Institut Médico-Educatif, IR : Institut de Rééducation), hôpital de jour. La demande est faite par les parents. Des éducateurs se rendent sur les lieux de vie de l’enfant (domicile, écoles, hôpital), les reçoivent (psychologues et activités ludiques), suscitent des activités sportives et de loisirs.

L’aîné de mes petit-fils est ainsi suivi. Leur action (dont celle de l’éducateur et de la psychologue) est très positive sur lui et sur toute la famille.

Un site : http://scolaritepartenariat.chez-alice.fr

 

Services judiciaires : la juge pour enfant que nous avons demandé à voir nous a aidé, dans la mesure de ses moyens, ainsi que l’inspectrice chargée des mineurs [A.33- Et si on allait voir le juge pour enfants ?] – [A.34- Devant la juge Liliane] – [A.35- Le  « Centre d’Observation en Milieu Ouvert »]. 

 

Services sociaux : une seule action positive (un peu) : suivre durant un an la famille, quand ma fille, en pleine PPI, se révélait maltraitante.

Une aide officieuse : de précieux conseils de coordinatrices de crèches avec lesquelles j’ai collaboré durant des années, et d’une nièce assistante sociale.

 

Médecins : deux aides spontanées, le médecin scolaire (voir plus haut), le médecin référent de notre fille (voir plus haut) – une aide active et très efficace d’une médecin amie et voisine (la neuro-pédiatre), donc bien au courant, qui a su créer un réseau discret et bienveillant autour de la famille (voir plus haut).

Services hospitaliers : peu ou non efficaces, voire, pour un, dangereux (A.30 – A.31 : voir plus haut) [A.32- 2° service pour adolescent] – [A.37- Tentative de suicide]

 

Associations pour un accouchement respecté : CIANE – http://ciane.info

WIKI du CIANE : http://wiki.naissance.asso.fr

AFAR : http://afar.naissance.asso.fr

 

Forums Epilepsie – Forums Anoxie – et, depuis quelques années, Doctissimo

 

Revue Prescrire : www.prescrire.org

 

Et enfin Internet, « la toile », en sachant qu’il est indispensable de vérifier l’origine et la validité des informations que l’on y trouve (recoupements).