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Juillet  2009

L’INFIRMITE MOTRICE D’ORIGINE CEREBRALE . I . Aspect médical

                                Témoignage de MATHILDE(Pseudonyme)

                           Mère d’une fille IMOC de 36 ans avec 2 enfants

 

INTRODUCTION GENERALE par Henri Charcosset, webmestre

La publication  de cet article témoignage se veut être en hommage aux parents ayant accueilli un « enfant différent » à la naissance, l’ayant éduqué, et l’accompagnant encore dan sa vie d’adulte. 

L’article est prévu, en tout cas au départ, en cinq parties : I. Aspects médicaux. II. Aspects éducatifs et relationnels jusqu’à l’adolescence. III. La vie d’une personne IMOC adulte. IV. Traitements, personnes et lieux ressources actuels. V. Perspectives. 

Cette histoire de vie en condensé, prise dan sa globalité, a valeur pour l’évolution de notre société en général. Elle milite en faveur du lien indissoluble que doit rester, parfois redevenir, la filiation. 

 

LA SUITE : CONTRIBUTION DE MATHILDE

Dans ce premier article j’ai volontairement répertorié  ce qui peut permettre, pour les parents, de repérer assez vite la maladie , en adoptant donc un ton plus impersonnel qu’il ne le sera dans les suivants.

 

Ce qui concerne plus particulièrement notre fille Juline est en bleu.

 

 

DEFINITION

 

  L’Infirmité Motrice d’Origine Cérébrale (IMOC) et l’Infirmité Motrice Cérébrale (IMC) sont des maladies acquises dès la toute petite enfance au stade du nouveau-né, voire du fœtus. Elles sont consécutives à un défaut ou à une lésion sur un cerveau en maturation. Elles ne sont pas évolutives. On peut agir avec une certaine efficacité sur les symptômes (signes par lesquels se manifestent la maladie), apprendre à vivre avec. Mais on ne peut pas en guérir, du moins pas dans l’état actuel de la science.

 

  L’Infirmité Motrice Cérébrale se caractérise par des paralysies, une incoordination des mouvements, des troubles du tonus (contractions involontaires, tremblements, etc.) et d’autres troubles moteurs. Il n’y a pas de troubles de la personnalité.

 

  L’Infirmité Motrice d’Origine Cérébrale comporte des troubles sensoriels (visuels, auditifs), l’atteinte des fonctions supérieures (langage, spatialisation [acquisition de la capacité de se repérer dans l’espace et le temps], gnosie [connaissance du monde à partir des expériences sensorielles]) et des troubles caractériels. Des troubles moteurs peuvent y être associés. On parle alors de polyhandicap (association de troubles mentaux et moteurs entraînant une restriction extrême de l’autonomie, quelle qu’en soit l’origine).

 

 

ORIGINE ET CAUSES

 

  Ces affections ne sont ni héréditaires, ni infectieuses, ni dues à une intoxication. Elles résultent d’une insuffisance (hypoxie) ou d’une absence (anoxie) d’oxygénation du cerveau provoquée par une insuffisance ou un arrêt (ischémie) de la circulation sanguine dans cet organe durant la période périnatale (du 6° mois de grossesse [période anténatale] au 7° jour après la naissance [période postnatale]).

  Les cellules ainsi privées d’oxygène se nécrosent (elles meurent prématurément).

 

Causes principales de souffrance fœtale (période anténatale) : anomalie du cordon ou du placenta ; grossesse trop prolongée ; débit sanguin dans l’artère utérine insuffisant (hypotension artérielle) ; insuffisance respiratoire chronique ou diabète de la mère ; etc.

Causes principales de souffrance néonatale postnatale : hémorragie cérébro-méningée ; problème cardiaque ; malformation pulmonaire ; « mort subite du nourrisson » récupérée par réanimation ; convulsions ; encéphalite (atteinte du cerveau) ; etc.

Causes principales du « traumatisme obstétrical » (traumatisme subi part l’enfant [et la mère] au cours de la naissance et ayant entraîné une ou plusieurs lésions avec souffrance [ou anoxie] néonatale) : un « accouchement difficile » (risque beaucoup diminué par le recours raisonné à la césarienne [cas de notre ainée, Clémence, lors de son 1° accouchement]) ; une erreur médicale, mauvaise manipulation ou appréciation erronée de la situation.

Facteurs favorisants de souffrances fœtales et/ou néonatales : enfant né avant terme (prématurité), trop petit (dysmaturité), jumeaux, triplés (grossesses gémellaires).

 

AVANT 9 MOIS : PREMIERS SYMPTÔMES

 

  L’anoxie cérébrale néonatale est grave. Le taux de mortalité dans la première semaine, voire le premier mois, est élevé. Des séquelles (troubles persistants faisant suite à la maladie) motrices (IMC) et/ou neuropsychiques (IMOC) sont à craindre, surtout quand l’anoxie a été précoce et durable. Mais une souffrance néonatale et/ou fœtale ne cause pas nécessairement une IMC ou une IMOC.

  Comment reconnaître les symptômes ? Ils sont nombreux, dès le stade du nouveau-né. Mais tous ne sont généralement pas présents dans un même cas ni immédiatement évidents et reconnaissables.

 

Les troubles moteurs élémentaires concernent principalement l’IMC. Ils sont liés aux lésions cérébrales qui perturbent notamment les ajustements précis entre les muscles agonistes (responsables d’un mouvement), antagonistes (dont les actions s’opposent) et synergiques (complémentaires). Chez l’enfant normal ces ajustements règlent la posture, le mouvement volontaire, et sont inconscients. Ces troubles peuvent aussi être présents dans l’IMOC, parfois de façon peu évidente.

 

Des troubles de la conscience pouvant aller de la simple somnolence, d’absences plus ou moins courtes (pour Juline, à peine une seconde) au coma profond, caractérisent l’IMOC.

  Certains des réflexes archaïques sont absents ou incomplets ( mouvements automatiques du nouveau-né en réponse à certains stimuli : marche automatique, succion, s’agripper de la main, ramper, etc.).

  L’enfant paraît mou, voire atone, muscles trop relâchés, tête non tenue. Il ne réagit pas ou très peu aux émotions ou aux stimulations affectives (exemple : Juline ne se blottissait pas dans les bras mais restait apathique). En revanche, il peut, par moments, montrer de fortes résistances aux changements de position (Juline : jambes repliées en permanence) accompagnées de tremblements.

 

 D’autres signes peuvent se manifester :

De 0 à 3 mois : crises de contractures musculaires des membres et des extrémités de quelques minutes (Juline bébé se déplaçait d’un bout à l’autre de son lit) à plusieurs heures ; un cri aigu particulier (cri neurologique) ; convulsions ; paralysies ; troubles de la succion et de la déglutition ; mouvements anormaux des globes oculaires ; strabisme permanent ; mâchonnement automatique ; température instable ; troubles du rythme cardiaque ; arrêts respiratoires (apnées) avec cyanose (peau bleutée; crises vasomotrices (rougeurs, pâleurs, cyanoses subites, douloureuses ou non) ; mauvaise audition ou sensibilité exagérée aux bruits

De 4 à 8 mois : symptômes précédents ; rejet de la tête en arrière ; jambes raides dont l’enfant ne se sert pas pour ramper ; objets non ou mal saisis (trop lentement ; lâchés) ; une main (plus rarement les deux) toujours fermée ; lenteur psychique…

Après 8 mois : symptômes précédents évidents ; pas de « pince digitale » (capacité de saisir entre le pouce et l’index) ; apparition de mouvements anormaux ; absence du « signe du parachute » (lorsqu’on plie vers l’avant le tronc de l’enfant, il n’a pas le réflexe normal d’écarter les bras devant lui comme pour se protéger [non testé])…

 

 

L’EVOLUTION DE LA MALADIE

 

  Les termes IMC et IMOC s’appliquent à une lésion cérébrale qui n’évolue pas. Mais elle est survenue sur un cerveau en pleine maturation et va entraver le développement de l’enfant entraînant des conséquences sur les possibilités de contrôle moteur, la marche et le mouvement volontaire, les capacités d’apprentissages scolaires, l’équilibre psychoaffectif. Ces séquelles de l’anoxie cérébrale néonatale sont à vie, et constituent la maladie. Elles sont variables selon les zones du cerveau touchées et peuvent provoquer différents troubles.

 

Troubles moteurs :

-  spasticité (si on tire sur un membre[Juline bébé : jambes] qui reste replié, il y a une résistance qui s’accroît et, si on lâche le membre, un retour automatique à la position initiale) 

-  athétose (mouvements involontaires [Juline bébé] dans une posture ou un mouvement)

-  ataxie (problème d’équilibre accompagné de tremblements exagérés par le moindre mouvement)

-  hypotonus (tonus musculaire faible, corps trop mou)

-  hypertonus (tonus trop important en permanence avec contractures)

-  paralysies d’un membre (monoplégie), des jambes (paraplégie), des jambes et d’un bras (triplégie), d’un seul côté du corps (hémiplégie) des quatre membres (tétraplégie), avec les différents troubles provoqués par les paralysies.

 

Autres troubles associés :

-  déficits intellectuels pas toujours faciles à apprécier et pouvant ne porter que sur des points précis (Juline a une véritable intelligence, mais avec comme « des trous »)

-  retards scolaires, aggravant le déficit intellectuel (Juline : apprentissages tardifs)

-  troubles du comportement et du caractère (inévitables s’il y a une atteinte temporale, cas de Juline)

-  épilepsie (25% à 50% des cas selon les auteurs [Juline : épilepsie partielle complexe])

-  déficits visuels avec strabisme plus ou moins prononcé

-  déficits ou troubles auditifs

-  troubles du langage dus soit à une atteinte des zones du cerveau concernées (Juline ne distinguait pas certains sons), soit à des troubles bouche-langue-face (mobilité réduite de la langue, faciès figé [Juline : léger], bouche trop ouverte[Juline :  entr’ouverte], enfant qui bave en permanence [Juline : que souvent, surtout dans le sommeil])

-  troubles de la sphère bucco-linguo-faciale (bouche-langue-face) à l’origine de difficultés alimentaires dès la naissance (Juline tétait mal); de dyspraxie (l’enfant conçoit bien les gestes mais n’arrive pas à les organiser ni à les réaliser de façon harmonieuse) ; limitant la parole (Juline : difficile à comprendre à 5-6 ans)

-  troubles neuro-végétatifs fréquents (ballonnements, tachycardie, sueurs, constipations, etc.) par suite de problèmes dans le fonctionnement du système nerveux involontaire automatique et de plus en plus importants avec l’âge

-         Observation personnelle : une anesthésie faite sans les précautions nécessaires provoque chez Juline une grande crise d’épilepsie avec convulsions. Elle n’en a pas conscience. Les soignants n’informent jamais ni les patients ni les proches. Il n’en est pas fait mention dans les comptes-rendus. Mais cela induit une crise schizophréniforme (qui ressemble à une schizophrénie mais n’en est pas une) avec hallucinations (voiles noirs pour Juline) et délires de persécution (pouvant être confondu avec de la paranoïa) en réseau (dans lesquels Juline entraîne d’autres personnes, et d’abord ses compagnons) fixés sur des personnes précises (maman, puis son fils aîné [un signalement anonyme au 119 a permis de limiter un peu  les dégâts]) et qui dure toujours le même temps, pour elle : 40 mois. Le retour à la normale est rapide : un mois. Elle semble avoir tout oublié. Elle ne prévient pas les anesthésistes, sauf une fois. Sur 6 anesthésies, ceci s’est produit 3 fois. Les 3 autres, les médecins avaient été prévenus, 2 fois que par nous, 1 fois par Juline. 

Les anesthésistes connaissent le risque de convulsions graves, mais pas les suites de ces convulsions. Seuls les psychiatres les connaissent.

 

NOTE : Je ne suis pas médecin ni infirmière. Pour écrire cet article, je me suis appuyée, outre mon expérience de 36 années à ce jour, sur divers articles dont certains sont mentionnés, parfois copiés-collés sur mon blog, et notamment celui que les docteurs Lyonnel Rossant et Jacqueline Rossant-Lumbroso ont publié en 2008 sur le Net dans Doctissimo : . http://www.doctissimo.fr/html/sante/encyclopedie/sa_991_infir_motr_cere.htm

 

MON BLOG : où je raconte pêle-mêle souvenirs et recherches : http://munchausenparprocuration.over-blog.com : il sert à me joindre et on peut aussi  y laisser des messages.

 

Dans le 2° article, je devrais parler plus spécifiquement de notre vécu,

 

Dans le 3° articlede celui de Juline (du moins, comme je peux le percevoir !),

 

Dans le 4° article, des traitements, personnes et lieux ressources actuels.

 

Dans le 5ème article, des perspectives en rapport avec l’IMC, IMOC. Grandir, vivre, vieillir avec un  handicap de ce type.