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Avril
2015
LA
PROPOSITION DE LOI SUR LA FIN DE VIE SERA DISCUTÉE DÈS AUJOURD'HUI À
L'ASSEMBLÉE NATIONALE
Elodie BECU
Le Progrès,
Mardi 10 Mars 2015
Note : On pourra voir sur ce site la série d’articles :
Bedouet Christiane (2009), Mourir vivant.1. Réflexions et point de vue
Bedouet Christiane (2009), Mourir vivant-2- A
propos de la loi Leonetti
Bedouet Christiane (2009), Mourir vivant-3- Les soins
palliatifs (première partie).
Bedouet Christiane (2009), Mourir vivant-3-Les soins
palliatifs(Deuxième partie).Suite du troisième article d’une série
intitulée « Mourir vivant »
|
Aujourd'hui, les soins palliatifs dans le pays reposent
principalement sur l'hôpital.
Photo Julio PELAEZ |
Pourquoi la France a du retard sur les
soins palliatifs
Il existe encore trop de disparités dans
l'accès aux soins palliatifs, qui accompagnent les souffrances des malades
proches de la mort. François Hollande a promis un plan triennal pour les
développer.
C |
e sera la deuxième étape législative sur la fin de vie. Après la proposition de loi Claeys (PS) Leonetti (UMP) , François Hollande va présenter un plan triennal pour le développement des soins palliatifs en France. Dans leur rapport, les deux parlementaires plaidaient pour un droit de chaque citoyen à ces soins d'accompagnement vers la mort. Mais en France, la médecine palliative n'est pas encore assez développée.
L |
e dernier rapport annuel de la Cour des
comptes pointe à nouveau le retard de la France en la matière, qui offre une
prise en charge « toujours très incomplète », avec de grandes
disparités territoriales. « Certaines régions, comme le Nord-Pas-de-Calais
et la Bretagne, sont en pointe historiquement sur le sujet quand d'autres sont
plus en retrait », explique Vincent Morel, président de la Société française
d'accompagnement et de soins palliatifs (SFAP).
Seulement pour une minorité
Les soins palliatifs consistent à
accompagner une personne atteinte d'une maladie grave, évolutive ou terminale.
Leur objectif est de soulager les douleurs physiques et les autres symptômes,
mais aussi de prendre en compte la souffrance psychologique, sociale et
spirituelle.
« |
Aujourd'hui, seule une minorité de
Français y a accès, regrette le Dr Vincent Morel. Les chiffres
varient. L'observatoire national sur la fin de vie estime qu'un malade sur deux
qui en aurait besoin y a accès. Le Comité national d'éthique (CCNE) table
plutôt sur 20 à 30 %. »
Le problème n'est pas tant l'hôpital ― qui s'est développé grâce à plusieurs plans
triennaux portés par les pouvoirs publics ― que la prise en
charge à domicile et en Ehpad.
Domicile et Ehpad
En ce qui concerne la prise en charge
des malades sur leurs lieux de vie, le chantier est immense. « Les
médecins traitants jouent un rôle de pivot dans le cadre d'une hospitalisation
à domicile, mais leur degré d'engagement reste très variable. Un médecin formé
aux soins palliatifs, assuré d'être appuyé par un réseau ou une structure
d'hospitalisation à domicile, s'engage plus facilement dans la démarche qu'un
médecin isolé », note la Cour des comptes. « On rame parfois un peu
face aux idées reçues des médecins de ville sur les soins palliatifs »,
confirme Patricia, infirmière en soins
palliatifs dans le cadre de l'Hospitalisation à domicile : « Ils ne sont
pas toujours au fait des thérapeutiques, on se heurte par exemple à des
obstacles avec la prescription de la morphine, qui est bien connue à l'hôpital
et moins en libéral ».
Quant à l'accompagnement des personnes
âgées en Ehpad, selon la Cour des comptes, il bute
sur la « faible médicalisation de nombre d'entre eux. »
Pour Vincent Morel, afin d'encourager le
développement des soins palliatifs il faut renforcer la formation des
professionnels de santé et « améliorer la coordination des personnes en
charge des soins à domicile ». Et surtout, lever un tabou, celui de la
mort : « Les médecins sont formés à guérir, mais pas assez à
l'accompagnement vers la mort ». ■
Élodie Bécu
La mise en garde du
cardinal Barbarin et des dignitaires chrétiens,
juifs, musulmans |
|
Cinq des plus hauts
dignitaires religieux représentant les trois religions monothéismes ont lancé
dans le quotidien « Le Monde » un « appel pressant à ce que la
loi ne puisse pas conduire à décider de donner la mort ». Ils craignent
« une nouvelle tentation : celle de donner la mort, sans l'avouer,
en abusant de la sédation ». Cette tribune est consignée par le cardinal
Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, le pasteur
François Clavairoly, président de la Fédération
protestante de France, Les chefs
religieux demandent « que soit encouragé l'accompagnement des personnes en
fin de vie, tout en garantissant qu'elles soient clairement |
protégées par
l 'interdit de tuer... C'est
aujourd'hui que les députés entament l'examen de la proposition de loi Claeys-Leonetti sur la fin de
vie. Le texte prévoit d'améliorer celle de 2005 en rendant contraignantes les
directives anticipées du patient. Le médecin
sera ainsi tenu de respecter les souhaits du malade. |
Repères |
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▼ |
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Les
soins palliatifs, c'est quoi ? L'objectif
des soins palliatifs n'est pas de guérir
mais de préserver la qualité de vie des patients et de leur famille face aux
symptômes et aux conséquences d'une maladie grave et potentiellement
mortelle. Pour
qui ? Nouveau-né,
enfant ou adulte : tout malade a droit à des soins palliatifs. Ils s'adressent
à toutes les personnes atteintes d'une maladie grave, évolutive, mettant en
jeu le pronostic vital, en phase terminale ou avancée (SIDA, cancer, maladies
neuro dégénératives). Ils concernent aussi les
patients hospitalisés en réanimation ou soins intensifs, mais également aux
personnes âgées dans des situations complexes de maladies multiples. Les
soins palliatifs ne sont pas réservés aux malades en fin de vie, sont
mis en place au cours de différentes périodes
de la maladie. L'accompagnement des proches fait aussi partie des soins
palliatifs. Par
qui et où ? Les
unités de soins palliatifs (USP) sont des services spécialisés au sein de
l'hôpital. Elles prennent en charge les situations les plus compliquées et
sont également des lieux de recherche et de formation. Les équipes mobiles
de soins palliatifs (EMSP) sont des
équipes pluridisciplinaires qui se déplacent au lit du malade. Les lits
identifiés en soins palliatifs (LISP)
sont installés dans des services hospitaliers confrontés à des situations de
fin de vie. |
Une médecine Les soins palliatifs
reposent sur trois piliers : les traitements médica-menteux,
l'accompagnement psychologique et les soins |
|
■ Lutter contre la douleur « Une personne en soins
palliatifs est une personne qu'on ne peut plus guérir, rappelle Patricia, infirmière
spécialisée dans le domaine. Quand on soigne, on s'occupe des symptômes les
plus pénibles. On met en place un arsenal thérapeutique contre la
douleur ». ■
Soutien psychologique Les soins
palliatifs offrent un soutien psychologique à la personne malade, et à son
entourage. C'est l'infirmière, ou un psychologue, qui prend en charge cette
écoute de personnes confrontées à des situations complexes. |
■ Soins de support « On
prend la personne en charge globalement, avec aussi les éléments qui ont une incidence
sur le quotidien du malade », explique Patricia. Une socio-esthéticienne
(pour faire les ongles, recoiffer à l'aide d'une perruque une malade qui a
perdu ses cheveux...), ■ Une équipe pluridisciplinaire Les soins palliatifs mobilisent plusieurs
professionnels auprès du patient. E.B |
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QUESTIONS À RÉGIS AUBRY |
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Président de
l'Observatoire national de la fin de
vie |
|
« Un
retard moins structurel que
culturel » |
Comment s'explique
le retard de la France en matière de soins palliatifs ? Notre retard
est moins structurel que culturel. La France dispose d'un nombre suffisant
d'infrastructures dans les hôpitaux. Ce qui manque, c'est la compétence palliative.
Renforcer l'offre à l'hôpital serait très coûteux et assez peu utile, si elle
ne s'accompagne pas d'une meilleure sensibilisation des médecins aux soins
palliatifs. Face aux défis d'une médecine moderne qui produit des situations
croissantes de malades qui auront besoin d'une approche palliative, Le problème
c'est la formation des soignants ? Il y a un réel
déficit. Nos médecins sont formés à la médecine curative, mais très peu à la
médecine d'accompagnement. |
Par ailleurs,
le questionnement éthique n'est pas suffisamment présent dans leur formation.
Il y a par ailleurs peu de moments, au cours de leur formation, où médecins
et infirmières se croisent, alors que les soins palliatifs nécessitent une
coordination entre les différents soignants. Je continue à revendiquer la
création d'une chaire spécialisée dans les
soins palliatifs et un développement de la recherche. Le président
de la République a annoncé un plan triennal pour les soins palliatifs. Quels
pourraient en être les axes ? Au-delà du
renforcement essentiel de la formation des soignants, deux points sont
essentiels : le renforcement de soins
palliatifs à domicile et dans les Ehpad. La France
a un réel retard en la matière. Élodie Bécu |