Juillet
2021
EN LIEN AVEC LA FIN DE VIE DE MA MERE, MA
RECONSTRUCTION SENTIMENTALE
F.B, pseudonyme, fb_bf@orange.fr
Avec Henri Charcosset, henri.charcosset@neuf.fr, webmestre
du site à CLIC
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PLAN:
INTRODUCTION// REPRODUCTION DU COURRIER DE
Françoise DU 14.06.2021// REFLEXIONS PERSONNELLES
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INTRODUCTION
Françoise a déjà publié quatre articles
autobiographiques, dont le
plus récent date d’hier, sur ce site:
F.B (2017), Solitude
de dame à 45 ans, divorcée avec un enfant. Témoignage, analyses. I.
Introduction
F.B (2017), Solitude
de dame à 45 ans, divorcée, avec un enfant. Témoignage, analyses. II.
Histoire
F.B (2021), La séduction au fil des ans, la séduction à tout âge, la séduction qui fait défaut…
F.B (2021) Homélie prononcée
lors des funérailles de ma mère
Dans cet article nous reproduisons l’intégralité d’un
courrier qu’elle m’a adressé le 14 juin. Son cheminement pour reconstruire une
vie de couple stable , à la cinquantaine, par un usage
intelligent de l’Internet, pourra inspirer nombre d’internautes.
Mes réflexions personnelles porteront plutôt sur
l’inter relation entre sa recherche amoureuse et l’accompagnement à sa mère
jusqu’au bout de sa vie.
HC Le 24.07.2021
LE COURRIER DE Françoise DU 14.06.2021, SUR
SA RECHERCHE POUR UN NOUVEAU COUPLE STABLE
Le 14.06.2021 Bonjour Henri,
J'avais envie de revenir sur cette
terrible année 2020...
2020 a été une année très spéciale, très particulière, faite de surprises et
remplie d’une très grande tristesse.
Ce fut au tout début de l’année tournant…. Celle des remises en question, une
profonde lassitude d’une vie trop banale, du manque d’entrain, et de cette
solitude dans mes sentiments si présente…. Peut-être inconsciemment la date
anniversaire des 10 ans de rupture…. LA rupture, mon unique vie de couple en
fait.
Toujours est-il que fin janvier 2020, je me suis surprise à envisager de faire
des rencontres par le biais du net, démarche que j’ai longtemps non pas
critiquée ou dénigrée mais à laquelle je ne m’identifiais absolument pas…. Et
puis, un peu de curiosité, un peu l’excitation de l’inconnu…. Je me suis
laissée tenter à créer un profil, sans réellement assumer car je n’avais pas
envie d’être « reconnue » ; je sais c’est bête car en même temps
je ne faisais rien de répréhensible….. Pour autant,
c’était un frein et j’ai navigué pour commencer en mode incognito.
Je me suis prise au jeu si l’on peut dire. Flattée et quelque peu exaltée par
l’intérêt que l’on peut susciter pour des
raisons diverses et variées même si elles sont assez communes…. Je me suis
laissée aller à des échanges de messages assez nombreux. Etrangement plus
sereine quand la personne était loin comme si la finalité en fait de ne pas
réellement se rencontrer me libérait suffisamment pour être aussi naturelle que
possible.
Evidemment dans le lot, il y a eu pas mal d’échanges assez ciblés, sans plus
d’intérêt que ça, avec un vocabulaire peu recherché pour ne pas dire grossier,
et une orthographe à te faire saigner les yeux. D’autres plus sympas donnaient
envie de communiquer davantage, en toute courtoisie mais avec un réel désir
d’échanger plus.
J’ai avant le confinement fait la connaissance par des écrits avec un homme que
j’ai eu envie de rencontrer pour de vrai ; un projet non réfléchi qui m’a
incité à passer trois jours avec lui sans planifier davantage. Cette expérience
tout aussi exceptionnelle que plaisante m’a comme redonné vie. Peu à peu les
échanges se sont taris comme nous l’avions pressenti, mais je conserve un
souvenir agréable de cette rencontre.
Mars 2020 est arrivé très vite…. Comme le diagnostic médical de ma maman qui
laissait présager le pire dans un espace temps réduit….
Ainsi que l’annonce du confinement. Cette double peine m’a atterrée ; la
scolarité à la maison et les tensions en cadeaux n’ont fait
que noircir le tableau. Oui… j’ai vécu 8 mois 29 jours à redouter
le pire, à refuser de l’admettre tout en y pensant jours et nuits. Je me suis
efforcée d’être présente autant que possible, et à faire mon possible pour
l’accompagner en prenant sur moi et en m’efforçant de la préserver en lui
dissimulant la gravité de la situation. Le désir de rencontres est passé
au second plan dans un premier temps ; puis il est devenu une échappatoire
à toute cette douleur qui s’installait en moi, comme un désir de me griser un
peu. Nous étions confinés les uns les autres chez nous, alors il s’agissait
simplement de mots, de phrases, des banalités, quelques compliments, et le
moyen de se changer les idées aussi.
Le premier déconfinement venu, j’avais fait du chemin dans ma façon de voir les
choses ; plus rien à faire de m’afficher ou non, juste l’envie de sortir
de ma tête, de m’évader, au moins un temps… de prendre du bon temps…. Ainsi
j’ai fait la connaissance successivement de plusieurs hommes….
Puis quelques mois ont passé, les rencontres sur un plan physique c’était bien
mais pas suffisant toutefois. A côté, j’avais toujours des échanges
réguliers avec certaines personnes, et aujourd’hui encore d’ailleurs, sans pour
autant partager plus que ça…. Mais surtout cet homme bienveillant qui parlait
bien, autant à l’oral qu’à l’écrit et qui ne manquait pas de me témoigner de
l’attention. Nous échangions de tout, de nos rencontres, de nos attentes… Il
prenait de mes nouvelles, j’en faisais autant. Un jour alors qu'il était amené
à venir dans ma ville, il habite un département voisin, nous avons convenu de
nous voir tout naturellement sans rien préméditer. Nous avons poursuivi notre
conversation comme si de rien était. Ce fut une jolie rencontre avec la volonté
de se revoir, une fois encore… et là le souhait d’un rapprochement s’est imposé
comme une évidence, c’était fin octobre 2020. Il est entré dans ma vie, à un
moment où son affection, ses attentions et ses bras m’ont considérablement
aidée. J’ai vécu l’insupportable que je redoutais tant en décembre… mais il a
su être à mes côtés et me témoigner son soutien, bien plus qu’une aide, un
réconfort sans faille et si sincère. Comme je te l’ai dit finalement
je me livre peu avec les gens que je connais bien ; aussi
l’annonce de cette relation qui n’est pas cachée demeure encore peu répandue
cependant. Mon fils qui grandit et qui me fait ressentir les prémices d’une
adolescence contestataire et pesante passe de plus en plus de temps avec son
père chez qui il trouve plus de sérénité. Aussi c’est du temps le Week-end que
nous passons à deux.
Voilà je pense t’avoir raconté l’essentiel. Nous prenons plaisir à passer du
temps ensemble, à nous réjouir de petites choses, à attendre nos retrouvailles
de fin de semaine tout en nous manifestant chaque jour évidemment. C’est une
relation saine, basée sur le respect mutuel et un attachement véridique grandissant….
Jour après jour.
Henri, au plaisir de te lire en retour.
RÉFLEXIONS
PERSONNELLES
Trois petits
points seulement:
1/ Ta perte
du sens de ta route , à l’annonce de l’aggravation de l’état de santé de ta
mère , malade depuis longtemps,
Aurais-je été mis au courant, que je t’aurais demandé de bien vouloir t’en tenir
à l’ une
des bases de l’enseignement
catholique traditionnel., à
savoir:
Puiser en toi
la force qui y est, pour gèrer
l’apprentissage du grand Départ
de ta Maman chérie,
En gardant un minimum de sérénité
pour bien accompagner ton fils;
vers son adolescence.
En n’ oubliant pas le temps à venir, du deuil, période propre à se reconstruire en vue du futur
de sa vie.
Tu as avancé d’environ 18 mois, le temps qu’il aurait dû te
falloir pour te “mettre en
chasse”dans de bonnes conditions, d’un nouvel Amour.
Non, il te
fallait trouver “d’urgence “ un substitut à ta Maman pour te tenir dans ses
bras!
Heureusement que ton Nicolas a pu trouver auprès de son père, faisant sa
vie avec la
femme qu’il t’avait préférée,
davantage de “sérénité” comme tu le dis toi-même, qu’avec
toi!
A réfléchir sérieusement si tu veux
éviter que ton nouvel Amour
ne devienne à son tour
un
Ex!
2/ l’Internet
pour reconstruire, à la cinquantaine, sa vie amoureuse
Ton approche me semble être tout à fait raisonnable,
et constitue un encouragement
à ne pas penser que le Net peut conduire au mieux à
des relations éphéméres.
3/ Les
forums de l’Internet comme sources d’inspiration pour construire la relation de soi avec
soi
Lire, réfléchir à, bien des expériences rapportées sur
le Net, nous est utile.
Je le sais, comme tu le sais, mais avec 35 ans de plus
que toi, que ce soit en couple ou
bien seul-e ; la condition essentielle d’un certain bien
être, est dans la relation de soi avec
soi. Accepter et bien vivre ses conditions de vie telles
qu’elles sont, est une condition
essentielle pour ne pas souffrir de Solitude. Ta mère nous a
donné un bel exemple.
Dommage qu’elle ne t’en ai pas imprégnée, pour t’aider
à t’extraire davantage de l’état
affectif de niveau bébé-maman.
Rien n’est
pourtant perdu pour autant. Tu bénéficies de quelques décennies de plus, pour
avancer vers un état d’Adulte autonome !
Françoise, Au plaisir de te lire en retour, ou plus
tard quand tu le voudras !
Henri, 25.07.2021
Naîveté
quand tu nous tiens !….Là
où il y a beaucoup de naïveté chez toi, Françoise, de croire que dans les bras
d’un chéri bien choisi, tu peux retrouver durablement ton état de petite fille
dans les bras de sa maman…..moi aussi, j’ai aussi ma naîveté,
avec ses côtés à la fois positifs et négatifs…..j’ai en idée que , dans une
relation à peine plus dématérialisée qu’aujourd’hui,
tu pourras, avec quelques autres, m’accompagner
au-delà de ma mort ….. le Net, dont l’usage ne remonte qu’à vers 30 ans dans
nos foyers, est là qui nous tend les bras pour, je crois bien , faire le pont entre
notre présence sur terre, et celle dans un au-delà hyper très lointain, comme
vu dans les religions ! Qu’on y pense ! Henri Charcosset,
le 26.07.2021