Juillet 2021
HOMELIE PRONONCEE LORS DES
FUNERAILLES DE MA MERE
F.B, pseudonyme, fb_bf@orange.fr
Avec Henri Charcosset, henri.charcosset@neuf.fr, webmestre
du site à CLIC
( Homélie : Discours
simple prononcé au cours de
la messe )
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PLAN:
RAPPEL/ IINTRODUCTION/ REPRODUCTION DE
L’HOMELIE/ REFLEXIONS PERSONNELLES
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RAPPEL
Françoise -J’ignore toujours son nom, et je trouve que c’est mieux ainsi!-
a déjà publié trois articles autobiographiques
sur ce site:
F.B (2017), Solitude de dame à 45 ans,
divorcée avec un enfant. Témoignage, analyses. I. Introduction
F.B (2017), Solitude de dame à 45 ans, divorcée,
avec un enfant. Témoignage, analyses. II. Histoire
F.B (2021) La séduction
au fil des ans, la séduction
à tout âge, la séduction
qui fait défaut…
INTRODUCTION
En
2017 Françoise m’ écrivait: “Aujourd’ hui, notre fils a 9 ans, deux parents séparés
qui l’aiment séparément. Un enfant unique, né de deux parents eux-mêmes
« enfant unique »
Voilà une avancée très utile de ta
pensée. Surtout si l’on veut bien prendre en compte que ton Ex avait déjà eu à
assimiler la force inhabituelle de ton lien à ta mère. Il n’a pas pu supporter le couplage de ce
lien avec celui à votre enfant à tous les deux.
En
trois ans d’une vie, il s’en passe des choses, inégalement
réparties en importance
dans le temps.
Tu en es arrivée à mettre à ciel ouvert, la période 2020-2021.
Précisons
que ta mère était depuis sa jeunesse, atteinte d’une maladie invalidante, mais
que c’est seulement début
2020
que le diagnostic d’une
espèrance de vie très limitée, s’est imposé.
Parlons
ici de l’accompagnement à
ta Maman jusqu’à son décès, le 12 décembre 2020.
L’HOMELIE DE FRANÇOISE LORS DE LA MESSE DE FUNERAILE DE SA MERE
Précisons
que l’officiant était un Diacre.
Maman,
Ma mouchette
comme j’aimais t’appeler. Oui elle était longue la liste de petits noms un peu
étranges que je te donnais à toi et à papa , vous mes
adorés. C’est notre relation qui voulait ça notre langage à nous. Je vais
poursuivre de la sorte et penser et parler de toi en ces termes avec papa.
Aujourd’hui,
je veux parler de toi ici devant Dieu, mais surtout devant notre famille et les
amis qui sont venus pour te dire au revoir. Ils sont là aussi pour nous
soutenir tant ils savent combien nous sommes dévastés par ton départ.
J’ai
fait le choix de mettre cette photo ici car beaucoup d’entre eux ne t’ont pas
vu depuis très longtemps.... et je veux qu’ils gardent
de toi l’image souriante de la belle personne que tu étais dans tous les sens
du terme.
Je
veux évoquer le courage dont tu as su faire preuve tout au long de ta vie, oui
tu es véritablement un modèle de courage j’insiste. Tout le monde, il est vrai a son lot de malheurs, la vie est ainsi faite, le bon même
s’il existe est étroitement accompagné du moins bon... mais il faut bien
l’admettre toi à la distribution tu as dépassé le surdosage.... de malchance.
Ta
chance ? c’est de n’avoir jamais été privée d’amour, le notre
et inversement.
Cette maladie qui t’a conduit peu à peu à une forme
d’isolement n’a pas fait de toi une personne aigrie et insensible... Non, bien
au contraire, tu savais faire preuve de beaucoup de sollicitude, d’empathie, et
d’intentions bienveillantes. Soucieuse de notre bien-être à nous et inquiète
parfois pour celui des autres, tu savais accorder de l’intérêt à autrui et
t’oublier toi. Tu as su te résigner et te contenter de peu quand la maladie a
contribué à beaucoup de privations. Tu as connu la solitude et dissimulé tes
peines en donnant le change quand ça n’allait pas.
Toujours
en connexion avec le monde extérieur par notre intermédiaire, tu es restée
reliée aux évènements liés à la famille, peinée par le départ des uns, charmée
par l’arrivée des tous petits.... Tous ces moments de vie que tu as vécu par
procuration.
Ma
fierté, j’en ai une... imbattable, inégalable c’est d’avoir fait rentrer dans
ta vie le plus grand des soleils, ton bonheur absolu, en la personne de
Nicolas, Je te cite :“mon petit
fils, si beau, si parfait, je l’aime tant” . Tu vas terriblement lui
manquer, tu étais pour lui son alliée indéfectible ,
celle qui lui donnait raison sur tout par amour et lui qui te rendait si fière.
Tu
n’es pas encore partie, que le vide qui s’installe me semble déjà un gouffre
ouvert à jamais.
Ton
absence dans notre quotidien va être un déchirement de chaque instant. Ce
quotidien ponctué par la venue de tes infirmiers, Jean-François et Georges
chaque matin. Guy ton Kiné, autant de personnes avec qui tu as partagé des
moments de vie et de leur vie pendant plus d’une trentaine d’années. L’appel
téléphonique chaque jour à 07h45 , ce rituel sans
faille avec ta frangine pour débuter la journée, un pied de nez aux kilomètres
qui pouvaient physiquement vous séparer... et une visite de quelques jours
quand elle le pouvait. La venue de Samira, ton auxiliaire de vie, 12 ans durant
avec qui tu cuisinais, discutais . Elle se confiait,
tu la conseillais, un binôme qui fonctionnait.... puis
le passage plus récent de Ouddah, Patricia, et Emilia
qui tour à tour se sont attachées à toi et qui aujourd’hui sont bien attristées
par ton départ aussi.
Tu
as souffert. Il est vrai, j’étais là , je n’ai pas
toujours voulu le voir et personne ne voulait ça. C’était même notre unique
souhait tout faire pour éviter ça et te rendre la vie aussi belle que possible
jusqu’au bout du bout.... Nous avons fait notre possible, le maximum et
pourtant règne ce sentiment d’impuissance et de pas assez... il paraît que
c’est normal, on ressent cela face à l’impossible !!!
Ton
unique souhait à toi était d’être chez toi, avec nous, et nous celui de te
satisfaire sans limite, de t’entourer de notre amour, de notre présence.
Tu
sais, j’entends dire autour de moi qu'à présent tu ne souffres plus... une
forme de consolation et peut-être un soulagement pour toi.... mais je ne suis pas d’accord avec ça. Pardonne mon égoïsme
maman, me passer de toi est bien plus difficile à admettre et si douloureux.
Je
me console, façon de parler, comme je peux, en me disant que tu as enfin
retrouvé mamie , ma toute mignonne, elle a repris son
rôle initial celui de veiller sur toi comme elle l’a toujours fait de son
vivant, et puis ton papa sorti trop tôt de ta vie. Ici, tu retrouveras la
famille, les beaux-frères, les belles-soeurs …. alors qui sait peut-être ?
Maman,
je t’aime, je t’aimerai toute ma vie
Je
n’oublierai rien de toi. Je te sais auprès de moi à jamais .
Je peux compter sur ta protection et ton amour infini. Notre vie c’était
veiller les uns sur les autres, tour à tour, et toujours en plaçant l’autre
comme priorité …
Aujourd’hui
il me faut te dire au revoir, tu vas nous manquer ma toute petite Mouchette
adorée.
Nice,
le 16 décembre 2020
°°°°°°
En
complément, le 09 Mai 2021, Françoise m’a écrit “ Pour ma maman, je te confirme,
elle est toujours présente en moi. Étrangement, elle n'est pas si absente
que ça. En tous les cas je parviens à lui faire occuper le vide qu'elle a pu laisser physiquement”
REFLEXIONS PERSONNELLES , Henri
Charcosset, Né en 1936, Le 23 Juillet
2021
1/ Nous inspirer de notre propre passé pour nous préparer à notre Disparition
Je n’ai jamais assisté à une Homélie aussi
bien réfléchie et présentée que la tienne.
Chapeau, Françoise!
La grande messe de funérailles n’a pas été mon choix
lors des funérailles de la mère de nos enfants en 1990, et ne sera pas le mien .
Un passage à l’église d’une petite demi-heure, suivie d’un Verre de l’amitié offert à une maigre assistance.
Avec prolongement vers la crémation et la réunion de nos cendres avec mon épouse, au Colombarium.
Ayant
eu bien des difficultés
suite à la non préparation de mon
père pour sa propre succession , j’ai déjà déposé en bonne et due forme devant notaire , avec mes enfants, un testament.
La naîveté ne manquant pas de nous habiter, je crois qu’un début de pérennisation de nos vies peut se faire par l’Internet. En tout cas, j’ai déjà recommandé à mes descendants de garantir la présence sur le Net de mon site,
au moins pour une à deux décennies.
2/
Ta mère comme Leçon de Bien Vivre et Vieillir
Ce paragraphe, simplement extrait de
ton Homélie, Françoise, vaut
d’être repris ici, sans retouche!
Malgré
la maladie, responsable de bien des maux physiques et moraux, tu as su rester
positive. Jamais tu ne t’es plaint. Tu avais le sourire en toutes circonstances
et la faculté de te réjouir de petits riens.
Cette
maladie qui t’a conduit peu à peu à une forme d’isolement n’a pas fait de toi
une personne aigrie et insensible... Non, bien au contraire, tu savais faire
preuve de beaucoup de sollicitude, d’empathie, et d’intentions bienveillantes.
Soucieuse de notre bien-être à nous et inquiète parfois pour celui des autres,
tu savais accorder de l’intérêt à autrui et t’oublier toi. Tu as su te résigner
et te contenter de peu quand la maladie a contribué à beaucoup de privations.
Tu as connu la solitude et dissimulé tes peines en donnant le change quand ça
n’allait pas.
3/
Le père de votre enfant, Françoise, vaut plus que toute absence de référence
dans ton Homélie
C’est
clair pour moi, que ton Ex s’est ressenti, dans l’après naissance de votre
fils, en manque
de considération affective de ta part. Ta préférence lui semblant aller vers un
renforcement de plus, de ton lien à ta mère ! D’où son besoin intime
d’aller voir ailleurs, en espérant y mieux trouver son bonheur !
On
va passer, dans l’article suivant, à ta reconstruction d’une vie de couple,
voulu pour être stable.