Aout
2022
MON RAPPORT A L’ART AVEC DES IMAGES
ETAYANT MON PROPOS
Guy CODA, artiste-peintre
Introduction,
par Henri Charcosset, webmestre du site: https://anti-solitude.pagesperso-orange.fr/
Autobiographie à CLIC Sens
donné à ma vie à CLIC
Au total de l’ordre de 1300 articles
à CLIC
charcosset.henri@orange.fr
Guy Coda est très bien présenté à partir de
Google à CLIC
Il a publié sur ce site un premier article :
Coda
Guy (2022), Citoyen du
monde, planté dans un arbre, prêt à l’accueil de tout un chacun
C’est avec plaisir que nous l’accueillons pour
présenter des extraits représentatifs de son œuvre.
Extrait d'une interview
donnée par Guy Coda à « Open Mag » le 3 octobre 2015
OM : En fait, tous ces personnages que vous dessinez,
qui sont-ils ? Est ce qu'ils existent ?
GC : - Oui ils existent bien sûr, dans ma tête
d'abord, et sur le papier ensuite !
OM : Bon d'accord, ils existent sur le papier, mais
pas dans la vie ?
GC : Au contraire, ils sont d'abord dans la vie,
peut-être plus encore que vous et moi !
OM : ?...
GC : Je m'explique : un dessin, une peinture, une
poésie, une musique, un film, disons pour simplifier une œuvre d'art- est
peut-être la plus forte manifestation de la vie ! En tous cas elle en est la
forme la plus élaborée, la plus synthétique, celle qui nous différencie de
l'animal et qui rend si singulière notre condition humaine. Les peintures
pariétales sont la preuve qu'un des premiers actes de cette humanité naissante
a été la création d'œuvres d'art, et quelles œuvres ! On peut donc en conclure,
sans prendre trop de risques, que la création artistique est inhérente à la
condition humaine.et
par conséquent l'œuvre d'art est bien inscrite dans la vie !
Mais bon, j'extrapole un peu, excusez-moi, mais pour
en revenir à mes personnages, vous avez raison, ce sont des personnages à la
fois réels et fictifs. Fictifs parce que ce ne sont pas des portraits de gens
existant, et réels car ils sont tout à fait
vraisemblables, ils pourraient parfaitement exister ! En fait, ils ne sont pas
réels mais réalistes !
OM : Mais ne serait-ce pas plus simple de dessiner de
vraies personnes ? Parce que j'imagine qu'inventer tous ces visages, ça doit
être assez compliqué, non ?
GC : Pendant des années j'ai passé beaucoup de temps
dans les cafés et autres lieux publics à faire le portrait des gens que je
rencontrais. Cela a été pour moi une expérience très enrichissante mais j'ai
fini par m'en lasser ! J'ai réalisé que dessiner des gens qui existent me
limitait justement à ce qui existe- dans le sens réducteur du terme-, que cela
créait une sorte de connivence obligée avec une chose qui me tenait à sa seule
réalité. La dictature de la ressemblance est à cet égard exemplaire. Or j'ai
besoin, comme tout créateur digne de ce nom, de m'extraire de cette réalité, me
la réapproprier, l'extrapoler, la dépasser pour laisser s'exprimer ma
singularité d'artiste !
OM : Oui, je vois ! Mais ne trouvez-vous que votre
dessin, dans sa forme, est assez classique ?
GC : Vous savez, quand on cessera de mettre les gens
dans des boites avec une étiquette et qu'on tournera le dos aux effets de mode,
on aura fait un vrai pas en avant vers l'intelligence !
Je ne sais pas si mon dessin est classique ou pas et
pour tout vous dire je m'en contrefous ! Je ne dessine comme personne et
personne ne dessine comme moi. Mon dessin n'est pas dans une mode quelconque
qui ne vaudrait que parce que quelqu'un d'autre l'aurait décidé à ma place !
D'ailleurs, avant de commencer cette série j'ai travaillé longtemps des images
de type « expressionniste » (tiens, encore une étiquette) qui sont peut-être ce
qui correspond le mieux à mon tempérament. Si j'ai choisi aujourd'hui un dessin
en apparence plus « classique », c'est de façon délibérée, afin de mieux servir
mon propos actuel. Comme ça au moins je ne peux pas me démoder !
OM : Mais que représentent pour vous tous ces dessins
? En fait que re cherchez-vous ?
GC : L'art c'est le paradoxe de Zénon ! De même
qu'Achille ne rattrapera jamais la tortue, je pense, comme tous mes confrères,
être à la recherche de moi-même, de cet autre « moi » que nous poursuivons
depuis toujours et que, fort heureusement, nous ne rencontrerons jamais !
Finalement tous ces portraits ne sont peut-être que des autoportraits détournés
!
OM : Peut-être, mais pourquoi « heureusement » ?
GC : Parce que si on finissait par rattraper ce que
nous poursuivons, notre quête du Graal s'arrêterait là et tout serait dit ! Ce
serait la mort ...Et je ne veux pas mourir, pas tout de suite ! (Rires)