AUTEURS, TITRES
DE TOUS LES ARTICLES SUR CE SITE: CLIC
AUTOBIOGRAPHIE
OU A PARTIR DE SOI, AU DELA DE SOI ALLER.
Mai 2006,
revue Aout 2016,
puis Septembre 2017, Janvier 2020, Décembre
2021
Henri CHARCOSSET, charcosset.henri@orange.fr
18 DECEMBRE 2021 Pas d’évolution brutale chez ma compagne et moi, au cours des derniers mois. Elle a pu reprendre, grâce aux appuis nécessaires, sa participation à un cours de 3H/semaine, à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts.
08 JANVIER 2021. Ma compagne a bien négocié son passage aux 90 ans, et
aux conséquences du corona virus. Passant sans aigreur de trois activités
artistiques hors EHPAD par semaine, à zéro.
Ma descendance, 2 cousins de 27 et 21 ans, deux cousines de 24
ans, évolue vaillamment, en étant agréable à fréquenter.
A ma dépendance physique prononcée, je dois une
collaboration chez moi, matin et soir avec des auxiliaires de vie, une fois par
jour avec une infirmière, trois fois par semaine d’une part avec une
kinésithérapeute, d’autre part avec une aide-ménagère. Je les apprécie toutes,
dans leur diversité.
Au cours des premiers mois de 2020, j’ai eu à subir,
en soins externes, 40 séances de « caisson hyperbare », pour le
renforcement de ma vessie. Expérience intéressante au plan relationnel du fait
de la proximité entre occupants du « caisson ».
Je vis des conséquences du corona virus, et viens,
d’instinct de m’inscrire auprès de mon médecin traitant, pour être vacciné le
plus vite possible. D’instinct, oui, car c’est comme une piqûre de rappel de ma
jeunesse. En 1953, j’étais atteint par le virus de la polio. En 1955,
découverte aux USA du vaccin contre la polio. 1957 a vu le nombre maximum de
cas en France:7000, principalement des enfants en bas
âge. 1961: Vaccination rendue obligatoire en France. A
la suite, le nombre de cas a chuté de manière drastique.
Pourquoi n’en serait-il pas de même avec la
vaccination contre le corona virus ? Soyons
optimistes !
15 JANVIER 2020 Depuis mon précédent « passage
ici », si l’on peut dire, au moins trois incidents qui auraient pu, en peu
d’heures, entrainer ma mort. Il s’agissait du remplissage de ma vessie par du
sang et des caillots. La vessie a pu être, à chaque fois, nettoyée par de
laborieux sondages. Non sans perspectives de rechutes, guère prévisibles.
Quels « enseignements » susceptibles de
dépasser ma seule personne ? Je vivais ces incidents, seul chez moi,
alité, sans possibilité de m’en extraire seul. Ma pensée allait d’abord vers ma
compagne, qui vit en EHPAD et est sans famille. Avais-je fait mon possible pour
le maintien de sa qualité de vie, en cas de mon décès ? La réponse est
oui.
Je pensais aussi à mes enfants, content d’avoir su
mettre avec eux mes « affaires en ordre », en temps utile pour leur
éviter les complications si fréquentes lors du règlement des
« successions ». Et plusieurs autres « petits points » se
situant aussi dans le sens de l’ « Au-delà
de moi aller ». Penser aux autres pour ces autres, toujours…si
possible !
Je me sentais ainsi prêt à mon « grand
passage », laissant sans trop m’y investir à l’Au-delà le soin de décider
de mon sort post-mortem !
05 SEPTEMBRE
2017. Si j’interviens, c’est pour citer un
incident de santé (infection urinaire sévère), datant de deux mois, qui va
intervenir à vie sur mes conditions pratiques. Il s’agit de l’intervention soir
(18H) et matin (8h), d’une auxiliaire de vie pour me mettre au lit ou en
sortir.
Cela doit-il influer sur mon appréciation de
la vie ? Non, car l’opportunité m’est offerte de rencontrer des
professionnelles des soins aux âgés, aux origines et expériences très variées.
Et à l’époque de l’Internet, de beaucoup vivre au lit ne saurait anéantir ma
soif d’être encore un peu utile à d’autres, qu’ils soient âgés ou jeunes !
JUIN 2016
Ci-contre
à droite, ma photo prise
pour mes 80 ans, en juin 2016
Une lecture sans changement de mon texte de
Mai 2006, en Aout 2016, m’amène à préciser que :
-
Depuis quelques
années je ne marche plus mais « roule ». Je risque bien moins de
tomber. Un détail en somme !
-
Suite à un incident cérébral en juillet 2013, de ma
compagne d’après veuvage, nous n’habitons plus ensemble. Elle est en EHPAD; et de plus sous tutelle. Je l’accompagne de mon
mieux, pour la garder socialement présente.
-
En retour de quoi, elle m’aide à puiser dans
ma réserve de force, pour avoir la satisfaction intime d’être utile à
quelqu’un.
-
J’habite seul
à mon domicile, avec l’aide d’aides à la personne. Je trouve
enrichissante ma relation à ces aides d’ethnies, religions, âges différents.
J’apprécie particulièrement que des jeunes, françaises tout autant
qu’étrangères de souche, ne craignent pas de consacrer la force de leur jeunesse,
au bien-être de nos vieux….dont je suis !
-
Mon activité
associative m’occupe assidument. Pour en faire la synthèse en peu de mots, on
peut la rattacher au développement de :
« La
mise à profit de l’Internet pour renforcer sa vie sociale, jusque dans
des conditions limites d’âge, niveau de handicap, etc. »
« Le télé bénévolat social, en indépendant, depuis le
lieu de résidence »
Au total, je pense être fidèle à ce que mes ascendants ont été, des
hommes modestement de labeur, selon leurs forces,
jusqu’au bout de leurs vies !
Que l’on suive leur voie, et il y aurait beaucoup moins d’isolement et
de sentiment de solitude !
La personne qui s’investit pour les autres, sans y rechercher d’avantage
ordinaire personnel,
ne peut pas être seule ?
Henri Charcosset
°°°°
°°°°
MAI 2006
Je suis né en 1936 dans une fermette du Brionnais(71) ; dès l’enfance j’y aidais mon père, en
dehors de l’école.
C’est là que j’ai pris la polio à l’été 1953. Après
deux ans, mon autonomie physique était redevenue très acceptable ; marche
possible avec chaussures orthopédiques et une canne, malgré des déficits
musculaires généralisés.
Dès 1968, je ressentais les effets de séquelles post-polio(SPP) naissantes.
Et surtout mon handicap s’est, progressivement,
beaucoup aggravé à la suite d’une fracture de la colonne vertébrale avec
tassement, lors d’un accident de la circulation en 1985.
J’ai dû cesser pour cause d’invalidité, mon emploi de
directeur de recherches au CNRS, département de Chimie, dès 1989.
Aussitôt, je me mettais à un bénévolat autonome
assidu, depuis chez moi, dans le champ des handicaps, en commençant par une
action prolongée à propos du sujet post-polio et de la population
correspondante.
A ce jour, je marche encore un très petit peu, avec
une jambe appareillée et deux cannes. Assez pour me rendre à ma voiture
aménagée, qui me sert aussi de fauteuil roulant électrique. En plus des
problèmes aux jambes, j’ai bras et plus encore dos très limités, fatigués,
usés.
Si je peux m’activer en position assise à
l’ordinateur, c’est muni d’un harnachement corporel pour « tenir » le
dos droit, et d’une tablette porte clavier aménagée de façon à éviter presque
tout travail physique au niveau des épaules et des bras.
Je suis veuf (1990) avec compagne depuis 1992-1993,
une esthéticienne retraitée, sans famille.
Tandis que j’ai deux enfants, quatre petits-enfants.
Nous avons un bon réseau d’amis et relations,
généralement peu intéressés par mon activité de bénévolat, que je ne tais
pourtant pas.
Il faut dire que la pénétration de l’Internet chez les
personnes de plus de 65 ans est encore assez limitée !
Mon initiation à l’informatique remonte quant à elle,
à 1999.
Ma première publication sur l’Internet, sur le site
d’une infirmière au Québec, date du 1er janvier 2001.CLIC
L’informatique
couplée Internet me semble constituer un formidable moyen d’insertion sociale active pour des
personnes handicapées jusqu’au stade de la paralysie complète, et pour des
personnes très âgées jusqu’à l’approche de leur mort tout autant.
Maintenir ou remettre au travail rémunéré ou bénévole,
les populations de ce type me semble un moyen
prioritaire de lutte contre leur isolement.
En effet un lien social équilibré implique la
participation de tous, quels que soient leurs lieu et conditions de vie.
Le sens de mon orientation.
Mes
motivations, à propos desquelles je m’interroge peu, sont certainement
plurielles.
1/ Tous mes ascendants ont travaillé, puis travaillé
au ralenti, jusqu'à
leur mort.
Dans leur lignée, je suis donc pour une civilisation du
travail.
Le travail bénévole, en tout cas par des personnes à
très faible mobilité pour une raison ou une autre, peut très largement
bénéficier de l’Internet.
Voir l'article collectif : CLIC
2/ Avec bien d’autres anciens polios, je dois à la polio, ou plus
précisément à mes deux années,1953-1955,
passées au Centre de Rééducation de Garches, ma promotion de milieu social, et
la chance d’être devenu chercheur au CNRS.
Durant les dix dernières années de ma carrière active,
je m’y suis investi pour la remise en route en France d’une science des charbons,
jugée nécessaire à la suite du choc pétrolier de 1974.
A mon arrêt de profession en 1989, c’est d’instinct
que je me suis investi dans un bénévolat de recherche dans le secteur social.
Cet attrait prononcé pour la recherche en vue d’une
insertion sociale active de toute personne, me vient fortement d’un sentiment
de dette.
50 ans en
arrière, juste après la polio, on a cru en moi et beaucoup investi sur moi: rééducation fonctionnelle et études en parallèle, à Garches.
J’ai encore à
« rembourser », c’est clair, et la seule façon qui me motive vraiment
est la recherche.
Mais une
recherche un peu spéciale, puisque considérant tout un chacun comme co-chercheur en puissance, à partir des éléments clé de son
expérience de vie, tout simplement.
3/ Enfin, j’ai un intérêt instinctif pour tout qui
concerne l’évolution au cours des décennies qui passent, des faits simples de
notre vie quotidienne.
Il est fascinant
pour moi de me reporter à un siècle en arrière, au travers des échanges avec
mes grand- parents paternels.
Au tout début des années 1900, dans nos campagnes du
centre de la France, la marche à pied déterminait le périmètre de sa
« prospection », pour un jeune homme en recherche de l’âme sœur.
Trente ans plus tard, c’était la bicyclette….pour
presque en arriver déjà, à la société fortement marquée par l’Internet, de
demain.
Il est impressionnant aussi de constater à quel point
sur l’Internet, en utilisant un pseudonyme, on peut dire beaucoup de soi, dans
un esprit d’échange avec des inconnus.
A titre d’exemple, sur le forum handicap de Doctissimo.com,
s’expriment très couramment de jeunes adultes récemment paralysés par accident,
en vue de la reconstruction de leur vie sensuelle et sexuelle.
La relation simple de la réalité vécue est de règle,
et les encouragements réciproques assez poignants. On peut parler d’émulation
entre pairs à
distance, marquant une avancée de taille par rapport au passé, même récent.
On n’en est qu’au tout début de la mise à profit par
chacun de la complémentarité entre ses relations dites en vrai d’une part,
virtuelles de l’autre.
Note.
Le terme de co-chercheur avait déjà été introduit, à propos du
rôle des personnes vivant la grande pauvreté, dans la lutte contre de telles
conditions de vie, par Joseph Wresinski ( 1917-1988). Point essentiel, l’auteur avait
expérimenté, lui-même, le fait d’être un enfant et adolescent très pauvre.
Voir : Le croisement des savoirs. Quand le quart
monde et l'université pensent ensemble (Broché) de Collectif (Auteur), Atd Quart Monde éditions( 3 décembre 1999).