Juillet 2022
DONETIO CYD NUMEN
Guy CODA, artiste-peintre
INTRODUCTION par Henri Charcosset, webmestre
Guy Coda est très bien présenté à partir de Google à CLIC
Dans son texte original ci-dessous, il s’imagine être un
arbre, d’essence très variée.
Arbre qui serait planté dans un pot de peinture.
Un peu de suspense oblige à lire son texte jusqu’au bout,
pour aboutir à une conclusion
qui ne manque pas d’envergure.
Qui penserait que le texte de Guy tombe sur mon site comme un
cheveu dans la soupe, serait dans le faux.
Mon mode de penser la vie en direction de l’après vie sur
terre, est en droite ligne des sciences dites exactes.
On apporte sa contribution pour avancer petit pas à petit pas,
vers une société à laquelle on aspire.
Ce pour quoi je pense, se situe dans la mouvance d’une société
dite inclusive, par tous, avec tous., pour tous.
….Guy Coda aussi, d’ailleurs…..
Henri Charcosset, Né en 1936, Retraité de Chercheur au CNRS en Sciences physiques, Handicapé
moteur
Pour tout contact en direct : charcosset.henri@orange.fr
Site: https://anti-solitude.pagesperso-orange.fr/,
avec une contribution futuriste ,
pour la société inclusive, à la page :
Charcosset Henri (2022),
Internet et société.
Tous chercheurs. Une approche personnelle propre à généralisation
TEXTE DE Guy CODA, artiste-peintre
Je voudrais être un arbre.
Je suis tombé sur terre un soir de décembre, au pied d’un
mélèze.
C‘est beau un mélèze, c’est grand, majestueux, éternel. Ses
aiguilles d’un vert tendre, longues et douces, se laissent caresser comme un
chat, et quand le vent les fait remuer doucement, on dirait presque qu’elles
ronronnent. Il faut le voir aussi quand la lumière rasante de l’automne le
traverse, doré, chaud comme un soleil ! Son plus beau costume pour sa
dernière scène, avant que l’hiver ne le déshabille…
J’aimerais être un mélèze de quelque part, des Alpes ou des
Rocheuses, de l’Himalaya, de la cordillère des Andes, de Nouvelle Zélande ou de
Bulgarie.
Ou peut-être un bouleau, ça aussi c’est un bel arbre le
bouleau, léger, transparent, et surtout murmurant comme aucun autre ne sait le
faire. Quand j’étais morpion, on en décorait les murs des maisons à certaines
occasions. Ce jour là, dès que la moindre brise agitait leurs branches, tout le
village semblait se mettre à parler, les murs chuchotaient pour se raconter on
ne sait quelles histoires, des histoires de clocher peut-être, des histoires de
gens sûrement, il se passe tellement de choses derrière les murs, mais ils
parlaient si bas qu’on n’a jamais pu savoir.
Et regardez-les en hiver, les bouleaux, c’est encore plus
beau, tous ces traits noirs sur les troncs blancs, on dirait une eau-forte de
Rembrandt !
Je voudrais être un bouleau de quelque part, de Corse ou de
Russie, de Chine ou de Savoie, des Balkans ou des Appalaches.
Il n’y a que le hêtre qui puisse rivaliser avec ces deux là !
Plus grand que l’érable, plus majestueux que le chêne, plus…tout quoi ! Le
sommet, c’est le hêtre pourpre, un grand cœur bruissant posé
sur son artère ligneuse, ça donne envie d’habiter dedans, de se pelotonner dans
le feuillage, de jouer au Baron perché et d’y passer sa vie, à l’abri, au
dessus, loin…
Ah, être un hêtre ! de Fontainebleau, de Turin, de
Montréal.
Mais hêtre, bouleau, mélèze, baobab ou palmier, acacia, cèdre
du Liban, kapokier d’Amazonie ou sapin de la Forêt Noire, il a fait très fort
ce Dieu que l’homme a inventé quand Il a créé l’homme et les arbres !
Chapeau le Mec !
Moi je suis un arbre vagabond, et si je ressemble parfois à
un arbre domestique, c’est que mes racines plongent dans un pot. Un pot de
peinture. Voilà ma vraie patrie, un arbre qui plonge ses racines dans un pot de
peinture. La peinture c’est comme les arbres, elle est de partout ; la peinture
et les arbres habitent le monde et moi aussi.
Je suis DONETIO CYD NUMEN. Ça ne veut rien dire. En fait
c’est un jeu, l’anagramme de « citoyen du monde », mais je n’aime pas
cette formule trop à la mode, même si j’adhère à ce qu’elle recouvre. Alors je
suis « donetio cyd numen », mais lequel ? Je n’ai pas de
recette, mais ce qui est sûr, c’est que c’est un monde ou il y a des hommes,
des arbres, de la peinture, et plein d’autres choses, le nôtre quoi, juste
changer le mode d’emploi, et le remettre en ligne pour que tout le monde en
profite.
Et puis surtout bien faire attention aux arbres.
Je suis né quelque part, là-haut dans mes montagnes, là ou
poussent les mélèzes, les bouleaux, les hêtres, et leurs racines et mes racines
se croisent, s’emmêlent, comme une poignée de main que j’échange avec eux chaque fois qu’on se retrouve, si
rarement hélas ! Je suis né quelque part, certes, mais « être né
quelque part, pour celui qui est né, c’est toujours un hasard »,
j’aurais pu naître ailleurs, et je mourrai peut-être ailleurs, où ? Je
m’en fous, pour celui qui est mort ça n’a plus d’importance. D’ailleurs je ne
suis pas pressé…
Je suis de là où je suis au moment où j’y suis, dans mon
arbre planté dans son pot de peinture. Et tous ceux qui le veulent, les blacks
blancs beurs et autres si affinités sont invités à monter dedans. Moi je ferai
leurs portraits, et après, une belle expo arc-en-ciel, et on finira par une
fête, une putain de fête mondiale !