Novembre
2018
VIEILLISSEMENT et/ou DÉPENDANCE :
COMMENT RÉPONDRE À LA QUESTION DU LOGEMENT ?
Informations, témoignage et points de vue
par Christiane Bedouet et Henri Charcosset
Articles de
Christiane Bedouet parus sur ce site depuis 2008 à CLIC
Au fil des années, lorsque l’on a atteint un « certain âge », on
se rend compte que les forces diminuent,
que l’on ne pourra sans doute plus vivre de la même façon qu’avant. Et la question cruciale du logement finit par
se poser. Si l’on n’a pas, un tant soit peu, anticipé, cela peut être très
douloureux… Des solutions existent, il est important de le savoir et d’y avoir
réfléchi pour donner du sens à cette
nouvelle étape de notre chemin, afin de la vivre le plus sereinement et le plus pleinement possible.
Dans une première partie, on trouvera des informations.
Dans une seconde partie, on pourra
lire le témoignage d’Henri Charcosset sur le choix qu’il a fait et son point de
vue sur d’autres solutions, notamment sur l’hébergement en maison de retraite
médicalisée.
La troisième partie sera consacrée à l’anticipation en termes de ressources
financières.
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I - Informations
- Ce qui existe
déjà :
Qu’il s’agisse du maintien à domicile, de la colocation entre seniors ou inter-générationnelle, de la résidence
seniors, de l’accueil familial, de la maison de retraite médicalisée ou
EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes) et bien
d’autres, il existe diverses possibilités.
> Le choix le plus fréquent est celui du maintien à domicile. De nombreux moyens
sont mis en œuvre pour que cela soit possible.
On peut bénéficier de l’intervention, chez soi, d’auxiliaires de vie et/ou d’aides-soignant(e)s pour aider dans les gestes du
quotidien : aide à la toilette, au déplacement, mais aussi courses et
préparation des repas, ménage, lessive, repassage… Et, en dehors des heures de
présence du personnel, le service de téléalarme
permet de joindre, en cas d’urgence, des proches ou personnes susceptibles
d’intervenir.
Dans les maisons du département existent des services d’aide à
l’autonomie : on peut avoir recours à eux pour établir
un plan d’aide pour le maintien à domicile et faire une demande d’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie)
qui finance totalement ou en partie ces aides, selon les ressources
personnelles.
Bien souvent, des liens se nouent entre la personne aidée et ces aidants
professionnels. Cette présence peut illuminer la journée et la personne aidée peut aussi apporter à
l’aidant par son attention à l’autre, non de façon matérielle mais dans
l’échange, l’encouragement… N’est-ce pas là l’une des possibilités de donner
encore du sens à ses journées ?
Le maintien à domicile, je le connais bien pour y avoir eu recours pour ma
mère, qui a pu rester chez elle après un AVC ayant pour séquelles une
hémiplégie.
> Pour les autres solutions, voici deux articles
que l’on peut lire sur Internet :
https://www.notretemps.com/famille/seniors-solutions-logement,i52580
(12 février 2014)
https://www.silvereco.fr/dossier-les-solutions-dhebergement-pour-seniors/3169638
(1er décembre 2016)
>
Ce qui se met en place, grâce à diverses initiatives
Essayant d’anticiper par rapport à mon devenir, les
questions de santé se posant de plus en plus souvent, j’ai découvert, lors de
mes recherches sur Internet, une solution bien concrète, pas très loin du
quartier où j’habite.
La directrice d’un service d’aide à domicile pour les
seniors a acheté, près du lieu où se trouvent ses bureaux, 5 studios se
présentant sous forme de petits pavillons jumelés, et elle les propose à la
location. C’est un peu le concept de béguinage
que l’on retrouve là (les béguinages sont d’anciennes communautés religieuses
transformées en logements pour accueillir les personnes âgées).
Dix salariés travaillent dans ce service et ils
pourront intervenir auprès des résidents de cette « Maison des
seniors ».
Voici, à ce propos, un article paru dans Ouest-France
(17 Août 2018) :
Il existe aussi des sites Internet présentant les
différentes solutions de logement et proposant une recherche par type de
logement et la région, le département, la localité souhaités. Ainsi le portail « Logement seniors »
qui donne également, pour quelques départements, les coordonnées de
professionnels de services à domicile. On y trouve aussi des dossiers très
intéressants avec des conseils utiles, quelle que soit la solution de logement
adoptée.
https://www.logement-seniors.com/
Quant aux EHPAD,
ne les décrions pas tous (on peut se renseigner avant sur leur fonctionnement).
Ils ne sont pas forcément les prisons
que l’on imagine : je connais un EHPAD dont l’animatrice accompagne
les résidents qui le veulent aux matchs de foot du stade de Guingamp, sans
compter les nombreuses autres activités proposées. Et aussi la possibilité de
sortir, seul ou accompagné selon l’état de santé. L’EHPAD s’avère être une
solution adaptée dans certains cas. Selon les ressources personnelles, on peut
également bénéficier d’aides financières.
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II – Témoignage. Points de vue
Témoignage
de Henri Charcosset, Né en 1936, d’Autobiographie à CLIC, Télé bénévolat en indépendant
depuis son lieu de résidence, jusque dans des conditions de vie extrêmes.
Webmestre
de ce site. Auteur depuis 2005 de 8700 messages sur les forums médicosociaux
de http://forum.doctissimo.fr/
. Initiation en 2017 d’une discussion : « Vivre c’est vieillir…..et Vieillir c’est vivre », à CLIC :
Depuis Juillet 2017, je bénéficie d’une auxiliaire de
vie, pendant 1 H1/2
pour toilette, lever à 8H ou coucher à 18H. Un ordinateur avec
accès Internet me permet d’être actif, pendant une partie des 14H durant
lesquelles je suis scotché sur mon lit. La journée, je me déplace à scooter
électrique.
J’apprécie réellement la relation avec mes auxiliaires de
vie. C’est un milieu que je ne connaissais pas du tout auparavant. Mais les
difficultés ne manquent pas pour autant. Le financement implique d’obtenir une
PCH, prestation de compensation de handicap ; il n’est de toute façon pas
complet, et laisse un reste à payer qui n’est pas négligeable. Au quotidien, il
faut être attentif à chacune des 6 ou 7 auxiliaires de vie qui viennent au
domicile, déjà pour leur éviter de galérer lors de leur venue à l’appartement.
Quoi qu’il en soit, je ferai tout mon possible pour
finir ma vie ici, éventuellement en hospitalisation à domicile. En
prolongeant sur mon lit,
mon activité présente de « Télé bénévolat social en indépendant,
depuis le lieu de résidence ». J’ai à rester ainsi en prolongement de mes
ascendants, qui travaillaient- dans la mesure où ils le pouvaient- jusqu’au
bout de leur vie.
Vivre
en Résidence Personne Agée, RPA
Je fréquente une fois par semaine, pour un déjeuner un peu prolongé, comme
client externe, une RPA municipale. J’apprécie le cadre, l’ambiance. Ce type
d’hébergement convient bien pour des personnes âgées, vers 75 ans en moyenne,
trouvant trop lourde la gestion de leur quotidien à domicile. J’y craindrais
quelque peu un « décrochement » par rapport à la vie relationnelle
que l’on a eue auparavant.
Vie
en EHPAD, Etablissement d’Hébergement de Personnes Agées Dépendantes (ex
Maisons de Retraite)
Je suis contre l’idée de voir l’EHPAD comme une
« roue de secours ».
Veuf en 1990, avec compagne depuis 1993. Celle-ci,
suite à un handicap modéré par AVC, vit depuis 3 ans dans un EHPAD, loin du maximum des tarifs
séjour. Beau bâtiment, jolie petite chambre, salle à manger vaste, qualité de
repas satisfaisante,
petits déjeuners servis en chambre, ceci sans être limitatif.
Surtout, on
n’imagine pas assez, y compris pour le temps de vie, l’avantage d’avoir sur
place 24H/24 une infirmière. Celle-ci s’occupe tant des consultations médicales, généralistes ou
spécialisées, que de la prise de médicaments, de la pose de pansements. Et
chapitre important, de toute relation avec le vaste secteur paramédical.
Comment voudrait-on qu’une personne très âgée, habitant seule, puisse s’occuper
convenablement de tout ce qui précède ? qui va pourtant être déterminant
pour la qualité de la fin de sa vie.
De grosses améliorations sont possibles, déjà en
impliquant davantage la famille et autres plus proches, et en faisant appel à
l’informatique.
Si la vie en EHPAD allège de beaucoup les soucis
concrets des proches pour la
la vie tout court de la personne
résidente. Alors, ce
temps et cette énergie libérés peuvent se reporter sur le
maintien en vie sociale cette fois, de leur résidente. Naturellement peu au
fait du passé de la personne accompagnée, le personnel ne saurait suffire pour la faire grimper
du Vivre encore à l’aussi important Exister encore. Pour ma part, après
quelques tâtonnements, j’ai trouvé mes marques en adressant des mails courts à
l’Accueil de l’EHPAD où réside ma compagne. Mes messages, disons deux par
semaine, sont normalement pris en compte.
On peut faire infiniment plus, et même sans grands
frais. Comme par exemple en adressant chaque mois à l’accompagnant(e) choisi(e)
par la personne résidente un mail collectif, comprenant notamment le programme
mensuel des animations, et les menus tout proches ou en préparation. Des sujets
bien ouverts pour des échanges équilibrés.
Les activités en dehors de l’EHPAD sont variées, et
équilibrantes, bien ouvertes qu’elles sont aux initiatives des
accompagnants.
Résidences Personnes Agées du Privé
Il vient de
s’en ouvrir une tout près de chez moi. Je croise et converse un peu avec, des
personnes résidentes. Encore en adaptation, elles semblent assez bien
satisfaites. Avec un bémol sur les tarifications, assez vite gonflées par les
ajouts pour petits services rendus.
AU
TOTAL : L’ANTICIPATION
Finir sa vie dans les meilleures conditions possibles,
a et aura forcément un cout, y compris pour une fin de vie à domicile.
D’où la question de prendre une assurance
III – Anticiper, financièrement
S’il est important d’anticiper psychologiquement
parlant, il est essentiel d’anticiper également au niveau financier. Car, comme
le dit Henri Charcosset, les différentes solutions envisagées ont forcément un
coût. En effet, si la Sécurité Sociale et les mutuelles prennent en charge les
soins médicaux, tout le reste peut coûter très cher
Dans la première partie de cet article, on a évoqué
les aides dont on pouvait bénéficier, soumises à conditions de ressources.
A ce propos, on trouvera des informations plus
détaillées sur « Agevillage », portail
d’informations pour les personnes âgées :
http://www.agevillage.com/n3-Aides-financieres-a-l-hebergement-369
En ce qui concerne la PCH (Prestation de Compensation
du Handicap), voici un dossier :
Mais lorsque les ressources personnelles dépassent la limite fixée pour
bénéficier de ces aides (si on fait partie des classes moyennes, on risque fort
d’être confronté à cette question), il est sage de songer à prendre une
assurance :
- L’assurance-vie,
bien sûr, peut garantir des moyens de faire face au coût de l’une des solutions
évoquées dans cet article, que l’on reste à son domicile en se faisant aider,
ou que l’on choisisse une autre forme de logement.
- Il existe aussi la possibilité de souscrire une assurance-dépendance : moyennant
une cotisation mensuelle, variable selon les possibilités financières du
souscripteur. Au moment où il en a besoin, l’assurance lui verse une rente
mensuelle, proportionnelle au montant de ses cotisations.
Bien évidemment, il semblerait que le mieux soit de commencer à cotiser tôt.
Mais comment faire le bon choix ? Voici, sur la question, un article bien
documenté de l’Express « Assurance-dépendance : à quoi ça
sert ? Comment ça marche ? Combien ça coûte ? » (du 15/11/2016) :
Deux autres articles, moins complets, mais dont les informations sont
récentes :
Novembre 2018, Assurance dépendance, définition et critères de choix : https://droit-finances.commentcamarche.com/contents/564-assurance-dependance-definition-et-critere-de-choix
20/10/2018, Assurance dépendance 2018, comparatif et taux : https://www.journaldunet.fr/patrimoine/guide-des-finances-personnelles/1201709-assurance-dependance-2018-comparatif-et-taux/
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Voilà ce que l’on peut dire sur la question du
logement lorsque l’on arrive à un moment où l’on ne peut plus être aussi
autonome qu’avant. Et, si l’on est encore autonome, mais en perte de forces, la
question de choisir un mode de logement plus sécurisé et sécurisant, pour la
personne concernée. Le choix de la
personne doit, de toute façon, être respecté. Et, s’il faut envisager une
solution autre que le maintien à domicile, il est essentiel que ce changement
soit préparé, discuté, anticipé. En tous les cas, il est essentiel de
préserver, pour la personne âgée, la possibilité d’ « être vivante jusqu’au bout » en respectant ses
choix et en lui permettant de rester en relation. N’est-ce pas aussi une façon
de donner du sens à ce que l’on vit,
jusqu’au bout ?
IV - Publications parues sur ce site de Christiane Bedouet
1
– Mes publications de 2008 à 2014 :
Bedouet Christiane (2008), Accepter de vieillir et de
voir les siens vieillir
Bedouet Christiane (2008),
Vieillesse et mort dans la Littérature
Bedouet Christiane (2008), Pouvoir vivre sa foi
chrétienne guidé par l’Internet
Bedouet Christiane (2008), Mourir
les yeux ouverts (ouvrage de Marie de Hennezel en col avec Nadège Amar,
2007)
Bedouet Christiane (2009), Mourir
vivant.1. Réflexions et point de vue
Bedouet Christiane (2009), Mourir
vivant-2- A propos de la loi Leonetti
Bedouet Christiane (2009,
Repris en août 2018), Mourir vivant-3- Les soins palliatifs (première
partie).
Bedouet Christiane
(2009), Mourir vivant-3-Les soins palliatifs(Deuxième partie).Suite du
troisième article d’une série intitulée « Mourir vivant »
Bedouet Christiane (2009, Repris
en août 2018), LES CLIC. Faire face aux difficultés de la vieillesse
Bedouet Christiane ( 2011), Eloge de la fragilité.1. L’intelligence de la
vieillesse.2. Traverser nos fragilités
Bedouet Christiane
(2014), La quête de sens, à partir d’extraits d’ouvrages.1– Des
repères brouillés ?
Bedouet Christiane
(2014), La quête de sens, à partir d’extraits d’ouvrages. 2–
Humaniser le quotidien
Bedouet Christiane
(2014), La quête de sens, à partir d’extraits d’ouvrages.3. Trouver
un sens à sa vie malgré l’épreuve
2.
Parus en 2018 :
Bedouet
Christiane (2018), Entraide à distance pour continuer son chemin de
vie jusqu’à sa fin. Approche personnelle
Bedouet
Christiane (2018), Donner du sens à sa vie, avec Thomas d’Ansembourg
Bedouet Christiane et Charcosset Henri (2018), Vieillissement et/ou dépendance :
Comment répondre à la question du logement ?
RETOURS
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Témoignage :
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Anticiper :
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