Janvier 2023

 

 LA DERNIERE FRONTIERE

Chantal CAMBRONNE -DESVIGNES

 chantal.cambronne@orange.fr,

 

qui peut, si nécessaire, être jointe au travers de ses deux proches :

Bernadette Vanderesse : bvanderesse@hotmail.fr

Jean Claude Gafner : jean-claude.gafner@orange.fr

 

Introduction de Henri Charcosset, webmestre

Avec Chantal, nous sommes conscrits, nés en 1936. Son texte ci-dessous est fort prenant, à dire vrai.

Je ne me sens pas trop le droit de me situer par rapport à lui. Je pense néanmoins que, tous, nous avons dans notre nature,

de voir s’éterniser nos vies.

  

 Modestement  certes, par exemple au travers de notre plus récente publication :

Cambronne-Desvignes Chantal  et Charcosset Henri (2022), Réveillons-nous les vieux pour produire du lien social

 Auparavant Chantal avait publié l’article : Cambronne-Desvignes  Chantal (2022) Les minutes éternelles

 

 Début 2021, elle en était à 23 articles autobiographiques parus sur ce site.

 La totalité alors, de son oœuvre littéraire, se trouve rapportée dans la référence :

Cambronne-Desvignes Chantal  et Charcosset Henri (2021) :

 « De la vie à l’écrit, de l’écrit à la vie. Du réel au virtuel, du virtuel au réel »

Texte déposé auprès de l’Association pour l’Autobiographie APA  (Coordonnées en fin de ce texte)

 

Ainsi, l’ œuvre de Chantal Cambronne se situe dans le contexte de l’évolution vers « la Société inclusive », pour laquelle  il n’existe pas de vie ( on pourrait même dire d’expérience forte de la vie), qui soit «  minuscule’. C’est toute vie sans exception, qui mériterait d’être accompagnée et suivie, de l’édition d’éléments autobiographiques, comme par l’APA

 

En bref, une fois morte au sens habituel du terme, Chantal Cambronne-Desvignes continuera à exister. 

 

°°°°°

 

Texte de Chantal Cambronne-Desvignes

Je suis aux avants- postes de la dernière frontière, celle que nul ne peut éviter de franchir.

J’ai beau fanfaronner avec mon rire

avec mon goût de la vie

avec tout ce que j’aime encore

avec tous ceux que j’aime depuis si longtemps

 

avec mes deux cannes brandies comme des trophées, je sais bien qu’elle m’attend et que, l’heure venue, je devrais la franchir sans regimber.

Cette frontière-la, la dernière, comment s’y prendra-t-elle pour me tirer vers elle sans que je ne puisse rien faire pour me défendre,

pour l’éviter ?

 

Sotte que je suis, pourquoi faire semblant de ne rien connaître, de ne rien savoir de ce qui peut se passer ?

Je sais pourtant bien comment elle traite ceux qui se rapprochent d’elle.

J’entends leur immense fatigue, leur lassitude de tout, leurs douleurs parfois jusqu’à l’intolérable,

 les mots cherchés en vain et qui ne veulent plus venir, les phrases répétées inlassablement et que plus personne n’écoute.

 

On dirait que leur histoire s’enraie. Et puis, il y a cette souffrance de ne pas se reconnaître, de ne plus être vraiment soi.

 Près de cette dernière frontière, il n’y a le plus souvent, que désarroi et incompréhension,

angoisse à laquelle on ne saurait donner un nom.

 

Beaucoup rêvent de franchir en douceur cette dernière frontière, la nuit, de s’endormir un soir,

paisibles, pour ne plus jamais se réveiller.

 

Moi, je voudrais seulement que quelqu’un me tienne la main, parce qu’alors, je pourrai dire,

 comme les enfants : même pas peur !

 

Chantal Cambronne

 

Annexe : Dernier mail personnel reçu de Chantal, par Henri, daté du 01.11.2022

Bonjour Henri

Merci de me faire signe. A vrai dire, je ne sais pas trop ce que je pourrais dire sur ce thème de l’approche de la mort. J’adore les cimetières. Et, quand mes enfants étaient jeunes, ils voulaient toujours en visiter. C’était très joyeux. Même chose quand ma mère nous emmenait, ma sœur et moi, sur la tombe de notre père, enterré à Neufchâteau. C’était une vraie fête pour nous, l’occasion de sortir de notre pension, de passer deux jours loin de cet internat que nous détestions.

Aujourd’hui, je n’ai toujours pas le culte des morts. Je vois bien qu’ici, en Résidence pour personnes âgées, les gens ont tout prévu pour leurs obsèques, tout ça.

Ce que je peux faire pour toi, si tu veux, c’est t’envoyer un texte sur la fin de vie que j’ai écrit pour le Printemps des Poètes dont le thème est, cette année Frontières. Je l’ai intitulé : la dernière frontière.

A bientôt, ami

 

Adresse : Association pour l’autobiographie et le patrimoine autobiographique
19 rue René Panhard, 01500, Ambérieu-en-Bugey

Téléphone : 04 74 34 65 71

Mail : apa@sitapa.org

Nouvelle- Janvier 2023- chargée de mission, Marion Vallée-Carecchio