Mail 2022

 

LE CROISEMENT DES SAVOIRS, POUR UNE SOCIETE INCLUSIVE

Avec

JE N'ARRIVE PAS A TRAVAILLER A 28 ANS

THENORTHPONDHERMIT, pseudonyme, CLIC

Et

JE N'ARRIVE PAS A NE PLUS TRAVAILLER A 86 ANS

Henri CHARCOSSET, pseudonyme henri69 de 2006 à 2021, puis henri6969 CLIC

 

INTRODUCTION de Henri CHARCOSSET

Pour désigner une Société qui serait par tous, avec tous, pour tous, le terme à la fois simple et très approprié me semble être :

LE CROISEMENT DES SAVOIRS, introduit par Joseph Wresinski , Prêtre (1917-1988).  CLIC. Lui-même issu d’une extrême pauvreté,

il avait su voir dans les plus pauvres,  des collaborateurs indispensables à la recherche contre la pauvreté.

 

Pour faire bref en ce qui me concerne, j’ai regroupé les aspects autobiographiques dans   CLIC   et le Sens donné à la fin de ma vie dans CLIC

Le sens en question découle tout simplement de l’histoire de mes pères, grand -pères, etc. travaillant selon leurs possibilités restantes, dans la petite

agriculture, jusqu’au  bout de leur rouleau. Bien incapable de faire de même, ma voie se devait être de considérer des garçons ou des filles, aussi éloignés

que faire se peut du milieu de la recherche scientifique, comme des collaborateurs de recherche à part entière.

 

Pourquoi dès lors partir de la Discussion (Topic) induite par  THENORTHPONDHERMIT : « Je n’arrive pas à travailler » CLIC ? Le titre m’a interpelé, la clarté du propos, l’absence de fautes d’orthographe……Et puis combien d’autres sur ces forums mériteraient tout autant d’être considérés comme collaborateurs de recherche, plutôt que d’être si souvent rabaissés, humiliés !

 

Le plan  est : 1/ Le message introductif intégralement reproduit de THENORTHPONDHERMIT 2/ Deux remarques de Henri Charcosset 

3/ Le message particulier d’un forumeur 4/ La réponse que lui fait THENORTHPONDHERMIT 5/ En guise de conclusion personnelle, par Henri Charcosset .

 

PRESENTATION de sa Discussion (Topic) par THENORTHPONDHERMIT, CLIC

Avatar de TheNorthPondHermit22/03/2022 à 15h16

Bonjour.

Je vous explique un peu ma situation même si vous vous en battez les couilles (et je vous comprends, moi-même je ne lis quasiment jamais entièrement vos posts).

J'ai bientôt 28 ans et j'ai enchaîné un paquet de boulots, plus ou moins bien payés (du simple au double), dans des domaines extrêmement différents, dans plein d'endroits différents (j'ai vraiment bourlingué dans toute la France).
Enfin bref... j'ai un CV très rempli mais qui n'a ni queue ni tête (on passe de l'armée au social, du monde de la nuit à homme de ménage, y a aucun fil conducteur et c'est souvent ce qui choque les employeurs d'ailleurs).

Généralement, je ne reste pas longtemps dans un emploi et mes départs sont souvent remarqués. La vérité c'est que plus je fais d'expériences, plus ma motivation pour travailler s'émousse.

Au départ, je restais 1 ou 2 ans (grand max) dans une entreprise (je n'ai pas de diplôme, seulement le bac, et j'ai commencé à bosser à 18 ans).
Mais plus le temps passe et plus ma tolérance diminue.
Maintenant si je reste 3 semaines dans un boulot c'est VRAIMENT le GRAND MAXIMUM.

Généralement je supporte un job pendant une semaine en moyenne.

La plupart du temps, mon problème, c'est mon rapport aux autres.
A la hiérarchie, aux collègues. JE NE SUPPORTE PAS les gens trop longtemps.
Et la répétitivité des tâches, la routine, etc, c'est encore pire, JE DETESTE.

Certains emplois présentent l'intérêt de n'être pas routiniers, mais ça capote à cause du relationnel, ou de rapports conflictuels avec la hiérarchie, ou un ou plusieurs collègues.
Parfois ça se passe relativement bien au niveau relationnel (c'est jamais génial et ça se dégrade à terme) mais les tâches sont extrêmement laborieuses, ennuyeuses ou désagréables d'une façon ou d'une autre.

En fait, je souffre de façon de plus en plus accrue d'une intolérance à la frustration, à la contrainte, et d'un comportement impulsif qui fait que j'envoie systématiquement chier mes "collaborateurs" et mon emploi d'une façon ou d'une autre à plus ou moins brève échéance (échéance de plus en plus courte avec les années).

J'ai réalisé mon incapacité à m'insérer durablement dans un projet professionnel (ou même bénévole, associatif, humanitaire, social, c'est pareil donc inutile de me parler de ça j'ai essayé aussi => échec mission).

MAIS PIRE ENCORE, j'ai réussi à me mettre le pole emploi à dos, donc je n'ai plus aucune aide sociale.
J'ai demandé le RSA (dans un logement qu'on me sous-loue très cher) mais ça traîne en longueur car ayant bourlingué partout en France, vécu à droite à gauche parfois sans domicile fixe et alternant brutalement chômage/emploi de façon bordélique la CAF est complètement paumée (car il y a plusieurs CAFs selon les départements) et me demande des papiers que je n'ai pas ou fait des transferts de dossier entre les CAFs qui prennent des mois (et pendant ce temps, je ne touche aucune aide, ou pire, je touche des aides auxquelles je n'ai plus le droit et la CAF finit par me les réclamer). C'est un bordel administratif à l'image de ma vie.

Enfin bref... je suis sans ressource fixe et je vis sur mes maigres économies.

J'essaie de postuler à des boulots dans le numérique que je peux exercer depuis mon domicile sans voir personne, mais c'est très très compliqué quand on a zéro diplôme.
D'ailleurs je me rappelle que même quand je faisais le ménage mes employeurs me demandaient de passer un diplôme (un CQP) d'agent d'entretien.
En France faut un diplôme pour récurer les chiottes. Littéralement. Mais c'est un autre sujet...

Je ressens petit à petit ma situation comme une descente aux enfers, une inextricable dégradation de ma condition, sur le plan mental, psychologique, financier, social, personnel...

En fait j'en suis arrivé au point où j'ai juste envie qu'on me foute la paix.

Que tout s'arrête. Des vacances voir un sommeil éternels.


Pour résumer.

Mais c'est incompatible avec la vie ici-bas, on viendra toujours tôt ou tard me faire chier pour que j'aille bosser, rendre des comptes à la société, vivre avec les autres, etc.
Que ce soit les services sociaux, l'Etat (avec l'autre tocard qui parle d'une semaine de 20h de boulot pour les RSAistes, mdr), les gens qui te foutent les bâtons dans les roues...

Sauf que voilà, je n'y arrive plus.

J'essaie de faire des trucs mais j'ai le sentiment que ça merde à chaque fois et j'ai parfaitement conscience que c'est ma faute : je suis devenu encore plus inadapté psychologiquement, au niveau de ma façon d'être, de mon caractère.

Je me sens incompatible avec le monde du travail et souvent avec le monde tout court.

Je me doute bien qu'un post sur un forum ne règlera pas mes soucis mais ça me fait du bien d'en parler quasi anonymement, de poser des mots, qui sait peut-être même qu'il y en a d'autres ici qui ont le même type de problème et qu'on pourra échanger plus ou moins sereinement (je vous garantis pas que je serai agréable et amical longtemps mais on peut toujours essayer).

Finalement, mon inéluctable clochardisation n'est que la face visible de mon mal être intérieur, de mon incapacité à m'insérer dans le moule.
Je suis trop rigide, incapable de souplesse (ou alors très temporairement).

J'ai souvent le sentiment qu'une situation pareille ne peut finir que par le suicide.
J'ai déjà vu des psychiatres plusieurs fois par le passé, notamment dans mon enfance et même petite enfance (j'avais déjà d'énormes problèmes), cela ne fait que retarder l'échéance mais ça ne résout rien.
Me faire cachetonner avait d'ailleurs salement aggravé mon cas il y a quelques années.
Depuis je refuse d'être "soigné" par ces gens.
J'épuise mes dernières ressources mais, une fois à la rue, je ne pense pas que j'aurai le courage (ou la bêtise) de continuer cette farce sordide qu'est ma vie.

J'entends beaucoup dire qu'en France il y a des profiteurs, des gens au RSA ou AAH, qui n'en branlent pas une et vivent confortablement sur le dos du contribuable.
Franchement j'aimerais que ce soit vrai car je pourrais alors en être.
Mais ce n'est pas le cas.
Ce truc c'est vraiment un fantasme de droite. Quand t'es aux allocs tu ne vis pas, tu survis, tu t'épuises, tu dois pointer à des RDV, être suivi par des flicaillons qui t'inspectent voir si tu cherches à "t'en sortir", en fait t'as toujours une épée de damoclès au- dessus de la tête en échange de quelques euros qui sont vite dépensés dans les besoins vitaux.
Les gens à l'AAH pour problèmes psychiatriques (plusieurs psys m'avaient proposé) c'est encore pire avec les cachetons, les injections retards qui te défoncent, les obligations de soin, les jobs d'insertion à la con pour des multinationales esclavagistes qui ont l'impression de faire du social en t'exploitant...

Non il n'y a aucune solution pour moi. J'en ai peur.

Je n'arrive même pas à réussir mon "assistanat" car j'arrive à rentrer en conflit avec les organismes qui me versent mon salaire d'inactif, alors réussir professionnellement, c'est mission impossible.

Lorsque je travaille, je subis salement, je déteste ça et ne pense qu'à tout arrêter.
Lorsque je "glande", je subis le stress, justifié d'ailleurs, de me faire retirer mes maigres allocs.

Ayant calculé, d'ici 6 à 8 mois je risque de ne plus avoir de quoi payer mon loyer et serai sûrement à la rue. Si ça se trouve j'aurai retrouvé un emploi, qui durera le temps qu'il durera, et je retomberai ensuite dans le même schéma casse-couille.

Je rends grâce au ciel de ne pas avoir de copine ou d'enfants pour me foutre encore plus la pression sur ça.
Je l'ai vécu ça aussi. Les petites amies qui disent "bouges toi le cul" ou, plus diplomate, "c'est dur pour tout le monde, c'est ça la vie, il faut que tu fasses un travail sur toi".


En fait c'est la vie qui est casse-couille.
Je suis un adolescent en crise dans un corps d'adulte.
J'ai la maturité intellectuelle et émotionnelle d'un fanboy de marilyn manson de 13 ans.

Les seuls trucs qui me font tenir, c'est la peur d'abandonner mon chien (qui m'a jamais abandonné malgré mes difficultés), de laisser mes géniteurs endeuillés (qui m'avaient déjà recueilli plusieurs fois chez eux suite à des échecs mais que je ne veux plus emmerder en allant squatter chez eux) et aussi une sorte de haine envers les puissants de ce monde, envers les gagnants de cette société, qui seraient très heureux qu'un gueux inutile (dixit laurent alexandre, le fondateur de doctissimo / ou même macron avec ses propos sur les "gens qui ne sont rien" ) comme moi se suicide.

Je suis rempli de haine contre ces putains d'élitistes qui estiment qu'on est trop nombreux à être inutiles sur cette planète (ils ont sûrement raison écologiquement allez savoir) et ça me fait chier à mort de leur faire le plaisir de me suicider.

C'est un putain de dilemme.

Continuer à vivre comme un inutile et souffrir de la misère et de mes troubles.
Ou crever sachant que ça attristera les dernières personnes qui m'apprécient un peu et que j'apprécie tout en devenant une statistique apportant satisfaction aux salauds du sommet de la pyramide...

Aucune perspective ne m'enchante.
Aucune.

Je suis coincé dans la vie.

Vous pouvez m'insulter si vous voulez, c'est pas dit que je vous réponde.

Aux modos, si je me suis trompé de section, je m'en excuse.
A ceux que ça dérange, passez votre chemin.

Quant à ceux qui seront amicaux et cordiaux, je vous répondrai, je pense.


PS à l'intention des superhéros du dimanche :

Evidemment je parle de suicide, mais évitez de m'envoyer les flics.
Je n'ai pas d'arme ni de médicament. J'ai bien une corde mais pas d'arbre ni de poutre suffisamment solide.
Et combien même j'aurais tout ça, je n'ai pas d'imminent désir d'en finir, je vais plutôt essayer de profiter un peu avant...

Ma décision n'est pas prise. Je réfléchis encore.

Dans quelques mois peut-être que ce sera plus clair dans ma tête.
Pas de péril imminent donc inutile d'appeler le 112.
Merci.
(En plus je déteste les flics alors, svp, épargnez moi ça par pitié. Merci.)

Signature 

 

DEUX REMARQUES de Henri CHARCOSSET

La première est pour corriger le propos de THENORTHPONDHERMIT :

«En France faut un diplôme pou  récurer les chiottes. Littéralement. Mais c'est un autre sujet »
Handicapé moteur, je mets à profit des femmes de ménage, ou aides ménagères, depuis au moins 30 ans. Ce sont des emplois par entente mutuelle entre employeur et employée. Il n’est pas question d’être titulaire de tel ou tel diplôme.

Ces emplois sont aussi officiels que d’autres, au travers du :  Chèque Emploi Service Universel CESU

°°°°°°°

La deuxième me vient d’un propos de THENORTHPONDHERMIT   relatif à son affection pour son chien. Des hommes et femmes vivant dans la rue, à la mine semblant bizarre, mais accompagnés d’un chien bien tenu et apparemment aimé, j’en vois souvent. Je ressens dès lors un besoin d’être moins indifférent à ce milieu. Le croisement des savoirs, il est partout, pourvu qu’on veuille le rencontrer ?

 

LE POST DE Avatar de Yii54xoYii54xo30/03/2022 à 01h51  CLIC,  FAISANT  ECHO A THENORTHPONDHERMIT 

(Post qui détone par rapport  à d’assez nombreux échanges qui ont précédé!)

« Merci je garde ton témoignage pour mes futurs enfants. Pour leur dire qu'il faut faire des études après le bac (comme tout le monde hein), avoir des ambitions dans la vie au lieu de juste vouloir galérer des boulots alimentaires à 18 ans qu'on "supporte pas" (alors qu'on a le bac pour étudier hein).

Les loques comme toi sont la preuves qu'on vit pas juste pour gagner sa vie (sinon on finit un jour par se lasser puis profiter de l'argent publique hein, cf ton témoignage). Il faut surtout avoir une passion (et donc un fameux fil conducteur hein) et vouloir les concrétiser par des études, avoir des diplômes pas seulement par "élitisme" mais pour prouver qu'on aime faire quelque chose pour le faire et pas juste pour manger hein, contrairement à se laisser aller à faire des boulots chiants et instables (toute sa vie) juste parce qu'on a pas le choix et aucune passion ni ambition dans la vie.

Soit honnête et reconnaît que tu conseilles aujourd'hui aux gosses de 18 ans d'avoir des ambitions et de faire des études plutôt que de devenir comme toi au fil des années, avec le laisser aller et la passivité.
Reconnaît au moins que ton témoignage et ton passage sur terre doivent servir d'exemple aux cadets

Édité le 30/03/2022 à 02h par Yii54xo

 

AVEC LA REPONSEA CE POST DE THENORTHPONDHERMIT  CLIC


Bonjour.

Ton franc-parler aurait pu me casser, et je dois reconnaître qu'il y a une part de vrai dans tes propos, le truc c'est que je ne me sens pas concerné et je vais te dire pourquoi.


J'ai omis de préciser que si j'ai arrêté les études à 18 ans, c'est parce que j'ai eu des problèmes psychiatriques assez importants (délires mystiques, hallucinations, j'entendais Dieu me parler par le saint esprit, que je pensais). Tout ceci m'a entraîné une cascade de problèmes et c'est pourquoi j'ai du me démerder TOUT SEUL et faire tous ces jobs minables.


C'est le genre de petit détail que j'aurais du préciser avant mais étant donné que j'ai retrouvé une grande partie de mes facultés et que je n'ai pas envie d'être jugé comme étant schizo, j'ai préféré me taire.
Grand mal m'en prit, je suis jugé quand même.


Mais vu la façon dont tu juges à l'aune de ton prisme de dégénéré qui fréquente les forums de JVC, je pense que tu es incapable de comprendre ce qu'est la maladie mentale et la souffrance psychique et je me demande si je fais bien de te répondre.

J'ose encore espérer que tu apprendras quelque chose de notre échange, et surtout à ne pas te croire au-dessus des autres quand tu ne sais presque rien de leurs difficultés.
On n'est pas sur JVC ici.

Bonne continuation, nonobstant;)  (Excuses, pour des ignorants de JVC,
CLIC )

 

EN GUISE DE CONCLUSION PERSONNELLE, Par Henri CHARCOSSET

Normal THENORTHPONDHERMIT que tu «  tu n’arrives pas à travailler »(je te cite), car ta formation à la relation humaine , est aussi

peu académique que possible, et pourtant  déjà d’un haut niveau. La réponse que tu fais au post ci-dessus, ne saurait tromper. Pas un mot de rejet de l’autre qui te méprise. L’emporte en toi la soif de lui faire comprendre qu’il n’est ni moins ni plus que tout autre,

Tes capacités peuvent déjà te permettre de gagner ta pitance, comme on dit. Le zeste de confiance en toi qui te manque encore, cet article avec d’autres échanges, vont te l’apporter.

°°°°°°°°°

Le croisement des savoirs, appliqué entre individus qu’à première vue, tout devrait séparer, peut nous aider à nous fortifier. A 28 ans, ton âge, j’étais docteur-ès-sciences physiques, et jeune chercheur confirmé au CNRS. Qu’est-ce qu’il m’en reste, dans le contexte de nos forums ? Proposer à des internautes en manque d’occupation ou/et de confiance en soi, de se choisir un sujet d’étude, d’en faire la documentation avec Google, puis la synthèse, à publier sous forme d’article, sur mon site ou sur un autre. C’est la base des méthodes de la recherche scientifique, rendue accessible à tout un chacun !

°°°°°°°

Je suis à ta disposition, pour entrecroiser nos savoirs sur des types de gens et de modes de vie, par les méthodes de l’Internet.

Bonne route à toi, en pensant aux autres pour ces autres ! Henri Charcosset, Le 26 Avril 2022