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Octobre  2013

 

SOUTENIR ET ACCOMPAGNER  SON PARENT AGE

 Catherine HOSS-MESLI

Sous la direction de Jean-François d’Ivernois,  paru  aux   Éditions Vigot en  2013

 

Introduction. Remarques

Très bien structuré, cet ouvrage est riche en informations concises, très accessibles, utiles tant aux personnes âgées qu’à leurs accompagnants.

Dans cet extrait, nous nous sommes arrêtés sur des sujets nous intéressant plus particulièrement, à un titre ou un autre, à savoir : Changements culturels. — Comment mieux vivre le vieillissement ? — Le sommeil, avec  Le point sur les somnifères.

Mais à chacun de faire sa propre sélection, le  contenu de ce livre en son entier est indiscutablement utile auprès d’un vaste public.

Selon nous, la mise à profit de l’Internet peut aider la personne âgée à reprendre une place dans la société comparable à celle qu’elle avait au siècle passé, notamment en milieu rural. Garder une activité constructive, à la mesure de ses capacités, jusqu’au bout de sa vie. En somme continuer à s’identifier par ce que l’on fait, reflet de qui l’on est. Sur cette question, essentielle, de l’insertion sociale active de tout un chacun, sans limitation d’âge ni de niveau de handicap, en tout cas physique, on pourra tirer des éléments de réflexion notamment à partir de nos articles :

Charcosset Henri (1999), Handicaps et vieillesse : l’un des piliers d’une société équilibrée, équilibrante à venir. Article collectif

 

Charcosset Henri et Colozzi Claudine ( Entretien) (2011), L’ insertion sociale active des personnes âgées ou /et handicapées. L’Internet à la base de progrès majeurs

 

Charcosset Henri ( 2012), Combler son manque d’ identité sociale active à l’aide de l’Internet

 

Charcosset Henri (2013), Isolement, solitude à tout âge. L’internet comme moyen à terme pour y remédier. Echanges sur un forum 

 

 Henri Charcosset, né en 1936, handicapé en fauteuil roulant

 

CHANGEMENTS CULTURELS (P 18 – 19)

En Afrique, en Asie, les personnes ayant atteint le grand âge sont sacrées, vénérées car porteuses de la mémoire familiale et sociale, et consultées en toutes occasions (petites choses de la vie quotidienne ou grandes décisions) pour leur grande expérience de la vie.

C’était encore le cas dans notre culture au début du siècle.

Mais à notre époque où le mot d’ordre pour tous est d’être jeune, beau, bien portant, productif  et compétitif, au mépris de tant d’autres qualités, les personnes âgées font peur car elles nous renvoient l’image de ce qu’on va devenir, ce qui nous est insupportable.
Sans compter que derrière la question de la vieillesse, apparaît celle de la mort et donc du sens de la vie. Pourquoi se battre chaque jour avec acharnement dans un monde de plus en plus dur si c’est pour tous, en arriver au même point ? Car s’il reste une égalité, c’est bien celle-là.

Alors on les fuit plus qu’autre chose, même lorsque l’on croit s’en « occuper » activement :

● Non seulement on ne leur demande plus leur avis, mais en plus on leur impose le nôtre, sans plus d’explications ;

● On n’a pas envie qu’elles nous parlent de leur vie, mais on ne leur parle pas de la nôtre non plus : on ne vit plus dans le même monde, on n’a plus le même mode de vie, les mêmes préoccupations, les mêmes centres d’intérêt, elles sont dépassées, ne comprendront pas, cela prendrait trop de temps de leur expliquer, etc.

L’humain est un être de communication, d’échanges.
Et la personne âgée en a besoin pour ne pas se replier sur
elle-même, désinvestir le monde qui l’entoure, perdre ses facultés d’attention, de concentration, de pensée, de verbalisation. Et glisser vers la dépression puis l’état grabataire.

 
 

 

 

 

 


QUELQUES CONSEILS                                                                                        

● Donnez à votre proche le sentiment de se sentir utile en toute occasion.

● Prenez garde à ne pas transformer un désir de (trop) bien faire en violence psychologique. Soucieuses de la sécurité de leur proche, certaines personnes peuvent se montrer très directives, voire coercitives.

Ne lui parlez pas trop vite, articulez, et s’il a des problèmes d’audition, montez la voix d’un ton. Mais ne tombez pas dans la caricature, ce qui serait particulièrement humiliant pour la personne.

● Posez-lui des questions « ouvertes » lui permettant de développer une réponse, et non toujours les mêmes questions « fermées » (« Ça va ? », « Tu as bien dormi ? », « C’est bon ? », « Cela te plaît ? », « Veux-tu aller te promener ? », etc.), qui n’appellent pas grand-chose en retour…

Prenez conscience. Le fait de devoir répéter plusieurs fois la même chose est agaçant et il n’est sans doute pas rare que vous vous énerviez… pour culpabiliser ensuite. Ce n’est en fait pas contre votre parent que vous êtes en colère, mais contre la vie, la fatalité de ce vieillissement face auquel vous vous sentez impuissant(e). Dites-vous bien que votre parent subit en premier ce ralentissement cognitif dont vous n’êtes responsables ni l’un ni l’autre.
Et lorsque vous souhaitez lui parler, d’autant plus pour lui communiquer une information importante, attendez un moment où il n’est pas en train de faire quelque chose afin que toute son attention soit dirigée vers vous, placez-vous face à lui et parlez-lui calmement et distinctement.

● Ne le déconnectez pas de votre vie. Parlez-lui de ce que vous faites, de vos projets, des anecdotes de votre quotidien…

● Sollicitez sa mémoire ancienne. On se plaint toujours que les personnes âgées tournent en boucle sur les mêmes souvenirs, radotent, alors amenez votre proche à se remémorer d’autres moments, d’autres personnes, d’autres lieux, d’autres émotions, d’autres connaissances…

● Retrouvez le goût des soirées d’antan.

Les personnes âgées d’aujourd’hui ont gardé de leur jeunesse sans télévision le souvenir des soirées où l’on se parlait, où l’on jouait, où l’on chantait, où l’on riait ! Non, ce n’est pas si loin… Elles en portent la trace et le goût en elles. Alors ne perdez pas une occasion d’en parler, de jouer, de chanter et de rire avec elles… Des moments de complicité à ne pas rater.

● Intéressez-vous réellement à ce que votre proche raconte. Il y a tant de choses que vous ignorez de lui. Peut-être, au crépuscule de sa vie, vous dira-t-il des choses qu’il ne vous a jamais dites. Des choses qui vous permettront de mieux le connaître non plus en tant que mère ou père, mais en tant que femme ou homme.

● Souvenez-vous  que cette personne âgée qu’est votre mère ou votre père a vécu mille choses avant même que vous soyez né(e) : des joies, des peines, des amours, des amitiés, des difficultés, des succès…. Oui, les époques changent, les façons de vivre ne sont plus les mêmes. Mais tout ce qui relève du domaine affectif, émotionnel ne prend pas une ride…

● N’exigez pas l’impossible de vous-même comme de votre parent.

 

 

COMMENT VIEUX VIVRE LE VIEILLISSEMLENT ? (P 28 – 30)

Entre la vision alarmiste qui réduit la vieillesse aux difficultés qui l’accompagnent parfois et ne la voit qu’en termes de charge, de « dépendance », de « risques », de « coûts », et celle, philosophique, humaniste, qui l’idéalise presque en la considérant comme l’occasion de grandir en sagesse, d’être encore plus ancré dans la vie, de vivre davantage le présent, nous opterons ici pour un point de vue intermédiaire et considérant – selon l’avis le plus couramment partagé – que vieillir n’a bien sûr rien d’enthousiasmant. Mais comme face à presque toutes les situations, il y a toujours moyen d’agir pour améliorer sa condition.
Et aussi, puisque c’est l’objet de ce livre, celle des autres.

Si le processus psychologique du vieillissement nous concerne tous, nous ne sommes pas égaux face à lui. Le rôle du facteur génétique est indéniable. Toutefois, nous pouvons l’influencer en prenant de bonnes habitudes et ainsi, prévenir la dépendance.

 

Sur le plan physiologique

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EN CAS D’IMMOBILISATION

Une personne âgée perd environ 10 à 15 % de sa force musculaire en une semaine d’immobilisation.
Ce qui signifie que si elle n’est pas incitée à bouger pendant trois semaines suite à une opération chirurgicale, elle risque de devenir grabataire.
Souvent est alors mentionnée dans le dossier médical : « altération de l’état général »…
Une altération attribuée au vieillissement alors qu’elle pourrait être évitée facilement. La vigilance est donc de mise.

 

Sur le plan sensoriel

Vue et audition peuvent être facilement corrigées et ne constituent donc pas des handicaps fonctionnels. Encore faut-il que la personne dispose des appareils adaptés à sa situation et qu’ils soient maintenus en bon état et réadaptés en cas de besoin. D’où la nécessité d’une évaluation régulière.

Sur le plan cognitif

Contrairement à ce que l’on croyait jusqu’à très récemment encore, non seulement les neurones ne fondent pas comme neige au soleil avec l’âge, mais le cerveau en produit de nouveaux tout au long de la vie. Les capacités intellectuelles sont donc conservées. Notamment celles d’apprendre de nouvelles connaissances, essentielles à l’épanouissement personnel. Toutefois, pour que cette belle mécanique fonctionne, elle a besoin d’être stimulée (activités intellectuelles régulières et variées), oxygénée (activité physique quotidienne, par exemple 20 minutes de marche) et ménagée (suppression ou du moins limitation du tabac, de l’alcool et des aliments trop riches).

La mémoire

Il est communément admis que vieillesse et troubles de la mémoire sont fatalement liés –hors de toute pathologie particulière comme la maladie d’Alzheimer. Est-ce réellement une fatalité ? Non… Il existe bien des manières d’y remédier :

● Commencer par pallier les déficits sensoriels (vue et audition en particulier) car les sens fournissent abondamment le cerveau en informations et stimulent fortement les fonctions mnésiques.

● Repérer tout ce qui peut encourager la dépendance physique et psychologique de la personne âgée et y remédier – par exemple, ne jamais faire à sa place ce qu’elle est capable de faire seule.

● Diminuer au maximum les sources de stress et d’anxiété.

● Faire en sorte qu’elle limite au maximum sa consommation d’alcool, de somnifères (+ certains autres médicaments) qui altèrent les facultés mnésiques.

● Encourager toutes les activités susceptibles de « muscler » la mémoire.

● Aider la personne à vivre pleinement jusqu’au bout.

 

Sur le plan psychologique

Adopter une attitude positive face à la vie est un vaste programme qui nous concerne tous ! L’idéal serait d’y travailler le plus tôt possible, mais il n’est jamais trop tard.
Pas de remèdes miracle, bien sûr, mais quelques conseils…

● Garder sa capacité à s’émerveiller, sa curiosité.

● Se souvenir que la vie est un défi difficile pour tout le monde, à tout âge.

● Vivre dans l’« ici et maintenant ».

● Se souvenir de tout ce que l’on a appris, vécu, en restant gourmand de tout ce que l’on peut apprendre et vivre encore, dans tous les domaines.

● Se mobiliser sur ce qu’on peut faire plutôt que sur ce que l’on ne peut plus faire.

● S’intéresser aux autres.

● Prendre tous les bons moments, mêmes les plus petits.

● Conserver différentes activités.

● Continuer à faire des projets.

● Combattre la nostalgie, la tristesse, l’ennui, pour ne pas se laisser envahir : un combat
de chaque jour…

● L’âge permet de prendre du recul : ne pas rater cette  occasion d’allégement, de libération.

● Arrêter de fabriquer son propre malheur, il n’est jamais trop tard.

● Faire des choses bonnes pour soi.

● Transmettre, échanger, rester relié aux autres.

● En profiter pour se réconcilier avec soi-même, son passé (regrets, remords…). Pas facile d’être complètement en paix avec tout cela, bien sûr, mais il n’est jamais trop tard pour consulter un « psy ».

● Ne pas se priver de tout. En dehors de consignes médicales bien spécifiques, se faire plaisir, c’est bon pour la santé !

● Toujours se considérer « en devenir ».

LE SOMMEIL (P 51 – 52)

Les troubles du sommeil sont fréquents chez la personne âgée, en raison de modifications liées au vieillissement comme de la présence des maladies.
Mais il est possible de les corriger assez facilement par l’adoption d’une hygiène de sommeil et/ou la réévaluation des traitements.

Quelques mesures simples                                                                      

L’adoption d’une hygiène du sommeil permet d’améliorer la qualité du repos et d’éviter les troubles :

│ Chambre à coucher

Les conditions de bruit, de température et d’obscurité doivent être optimales.

│ Horaires de coucher et de lever

Réguliers.

│ Temps passé au lit

Il faut éviter de passer plus de 7 à 8 heures par jour au lit. En particulier, même si une nuit est mauvaise, il est important de se lever à une heure déterminée, le cas échéant au moyen d’un réveil.

│ Repas du soir

Ensuite, il faut se garder, le soir, de repas trop importants, ainsi que de la consommation de substances potentiellement excitantes comme le tabac et les boissons contenant de
la caféine (thé noir, café, limonades à base de cola). L’alcool compromet également la qualité du sommeil. Lorsque le repos est fréquemment interrompu par le besoin d’uriner,
il peut suffire de limiter la prise de boisson dès le début du soirée.

 

│ L’activité physique

Pratiquée durant la journée et jusqu’en début de soirée, une activité physique est bénéfique pour la qualité du sommeil. En revanche, trop tardive, elle peut être néfaste.

│ Médicaments

Il peut être nécessaire de consulter le médecin pour réévaluer le traitement habituel de votre proche, car certains médicaments, ou parfois l’horaire de leur prise, peuvent interférer avec le sommeil.

│ En cas de réveil nocturne prolongé (au moins 30 minutes)

Il est recommandé de se lever et de pratiquer une activité tranquille (lecture, par exemple) jusqu’à ce que l’envie de dormir revienne.

 

LE POINT SUR LES SOMNIFÈRES (P 91)

La consommation de somnifères par les personnes âgées est très élevée et pourrait souvent être évitée. De manière générale, les somnifères ne devraient être pris que pour une durée limitée ou lors de situations particulières (deuil, hospitalisation…). Ces médicaments peuvent également êtes indiqués lorsque le sommeil est perturbé de façon persistante malgré l’application des règles énoncées ci-dessus. Cependant, un certain nombre de facteurs rendent l’utilisation chronique de somnifères dangereuse chez la personne âgée. Le ralentissement du métabolisme induit par ces substances avec l’âge entraîne souvent une prolongation de leur action au-delà de la nuit, et des effets négatifs tels que somnolence, diminution des capacités à effectuer des activités de la vie quotidienne, diminution des performances de la mémoire. De plus, la plupart des somnifères impliquent des risques de dépendance, engendrant insomnie, manifestations de sevrage, voire états de confusion lors de l’arrêt brusque de la médication. Plusieurs études ont d’ailleurs clairement montré une augmentation du risque de chute et de fracture de la hanche chez les personnes âgées consommant des somnifères. Il est donc important de bien explorer et essayer des mesures simples, non médicamenteuses (herboristerie, phytothérapie…), avec le concours du médecin, avant d’envisager la prise d’un somnifère, même temporairement.