Sections du site en Octobre 2009 : Ajouts successifs d’articles -- Sujets d’articles à traiter – Pour publier -- Post-Polio -- L'aide à domicile -- Internet et Handicap -- Informatique jusqu’à 100 ans – Etre en lien -- L’animal de compagnie -- Histoires de vie -- Donner sens à sa vie – A 85 ans aller de l’avant -- Tous chercheurs -- Liens –Le webmestre.
RETOUR A LA PAGE D’ACCUEIL : CLIC AUTEURS, TITRES
DE TOUS ARTICLES : CLIC SYNTHESE GENERALE: CLIC
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
Janvier 2013
ILS ONT CHOISI LEUR CHOISI LEUR NOUVELLE VIE
Introduction, par Henri Charcosset
Voir
déjà sur ce site, l’article : Belot Laure (2012), Jeunes retraités partageraient
appartement.
Le
présent article, de Notre Temps, www.notretemps.com/, présente quatre
expériences d’un type différent : Vivre au soleil au Maroc/ En France,
colocation/ En France, se regrouper / En France, sous un
même
toit.
Tandis
que Catherine Bonvalet conclue que la grande tendance
pour bien vivre son avancée en âge dans les temps qui viennent, se situe dans
la consolidation de son « « entourage
local », qui se caractérise
par trois critères : les personnes habitent
le même quartier, sont proches affectivement et s’entraident »
A
chacune et chacun d’entre nous, d’aller dans ce sens, tout en prenant en compte
que la dimension du local est en train de s’étendre rapidement. Nous avançons
dans la direction du « village
planétaire » et
dans bien des familles déjà, une part importante de la vie affective se
pratique par Internet interposé. L’entraide familiale et amicale est appelée,
non à se restreindre mais plutôt à se déplacer
dans
le sens de plus de relation à bonne distance géographique.
Notre
but sur ce site est de contribuer à illustrer que l’Internet est un puissant
moyen potentiel d’insertion sociale active….. .sans limitations d’âge, ni
de niveau de handicap d’une ou plusieurs sortes. C’est
bien
de cela qu’il retourne en premier chef, lors de la retraite et de l’avancée en
âge, rester une personne à part entière avec ses possibilités d’expression à
ciel ouvert, quels que soient les lieu et conditions de
vie. Voir entre autre :
Charcosset Henri et Colozzi Claudine ( Entretien) (2011), L’ insertion
sociale active des personnes âgées ou /et handicapées. L’Internet à la
base de progrès majeurs
Charcoset Henri (2012), Combler son manque d’identité
sociale active à l’aide de l’Internet
Henri Beiss,
ancien pilote de chasse, et son épouse, Monique, ont cherché longtemps avant de
se décider. Leur choix : une résidence dans une orangerie près d’Agadir.
SYLVAINE DE PAULIN
À |
Villecroze, village provençal du Var, Henri et Monique
manquaient pourtant de soleil. Ils rêvaient d’une toute autre ambiance. Des
amis, qui ont vécu à l’étranger plusieurs années, comme eux, leur jurent
d’avoir découvert le paradis : au Maroc, à Dyar Shemsi, près du village d’Oulad Teïma, à une trentaine kilomètres d’Agadir et autant de
Taroudant. Un village clos de 28 hectares, gardé en permanence, bâti sur le
site d’une orangeraie et où eux-mêmes ont déjà acheté.
Le projet prévoit d’étendre les villas autour d’une
place centrale où se trouve le club-house, avec bar
et billard, le restaurant, la bibliothèque, une infirmerie, un petit commerce
et la grande piscine propice aux longueurs… Des milliers d’orangers, des
lauriers, des palmiers, des bougainvillées, de l’eau qui court de bassin en
bassin, un charme fou… Allons voir !
A la fin de la semaine passée dans la résidence
témoin, Henri et Monique signent pour la construction de leur maison. Ils
aiment le climat chaud et sec (idéal contre l’arthrose) et le parfum des
orangers. « Ici, on est survitaminé ! »
reconnaît Monique. Ils apprécient le confort et la beauté des maisons, les
jolis jardins entretenus par un personnel aimable et compétent. Ils profitent
de la proximité de la mer et des plages. Ils s’essayent à la cuisine marocaine,
délicieuse et variée, en allant chercher des produits frais dans les souks, à
Agadir, ou le plus souvent au village le plus proche.
Ils organisent et participent aux virées à vélo dans
les vallées du Souss, aux soirées festives, aux
multiples animations du village, yoga, cours de danse, d’arabe, etc. Ce qui a
fini de les convaincre ? La gentillesse des employés, la convivialité et
la solidarité qui règnent entre les résidents : ici, on veille les uns sur
les autres. Ils font partie des pionniers de la première tranche.
Aujourd’hui ; la deuxième s’achève, 80 maisons ont été livrées début 2012.
La troisième est prévue pour fin 2014. Le village sera alors complet et
comptera 240 villas.
Les résidents viennent de tous les horizons : beaucoup
ont vécu toute leur vie sous des cieux tropicaux et ne peuvent envisager une
retraite en France : certains recherchent une assurance de
convivialité ; d’autres une vie moins chère ou une fiscalité intéressante
(quand on vit, ici, plus de 183 jours par an). Ce qui est le cas de Monique et
Henri, qui se rendent en France, en juillet et en août, pour revoir famille et
amis.
Certains Marocains ont établi leur résidence
secondaire dans ce village. Les uns louent, les autres achètent. Certains
investissent pour le futur et confient la location de leur bien à la gestion du
village. Une maison de 68m2, avec jardin privatif et services
attenants, se vend 120 000 €. Monique et Henri ont choisi le modèle avec deux
chambres et piscine.
Ils sont venus la
première fois en voiture, en prenant le bateau de Sète à Tanger. Trente-six
heures de mer, deux nuits à bord, puis l’autoroute, directe de Tanger à
Agadir : 900 kilomètres sans encombre et sans péage. Avec leurs amis
Martine et Daniel, Monique et Henri sont, aujourd’hui, les anciens de Dyar Shemsi : ils ont été
les premiers à se présenter à l’administration du village marocain dont dépend
la résidence.
Pour tous renseignements : ● La résidence de Dyar Shemsi a été construite
avec les conseils et sur le modèle des résidences-services de Domitys : ● Une retraite à
l’étranger ? Consulter l’excellent site : www.retraite-etranger.fr |
00000
VIE DE FAMILLE EN COLOCATION
Renée Chefdeville,
juriste d’entreprise à la retraite depuis un an, accueille de jeunes
colocataires dans sa maison des hauteurs de Lyon, au Point du Jour.
SYLVAINE DE PAULIN
|
Tandis
que sa fille unique poursuit ses études en Alsace, Renée vit cette année avec
trois garçons : Thomas, 20 ans, en deuxième année d’ingénieur à la
Catho ; Matthias, 16 ans, en formation de vente en alternance entre son
lycée et un magasin d’articles de sport ; le troisième, plus âgé, vient de
décrocher un premier CDD dans un cabinet juridique. Les garçons blaguent et se
chamaillent comme trois frères, s’enquièrent du moral de chacun et des
événements de la journée, jouent avec le labrador, préparent et partagent leurs
repas. Chacun a une chambre meublée, fait salle de douche commune et utilise la
cuisine à sa guise. Mais, attention, les règles sont claires : chacun son
espace dans le réfrigérateur, dans le congélateur et dans le buffet ! Les
assiettes et couverts vont au lave-vaisselle mais à eux de laver les gamelles.
Ils disposent d’un lave-linge. Pas de téléviseur, mais un accès Internet par le
Wi-Fi. « J’aime bien avoir des jeunes autour de moi.
J’ai eu une Tunisienne, deux Américaines, des Suédoises. Cela me permet de
conserver cette maison, trop coûteuse depuis que je suis à la retraite. »
● Ensemble 2générations, ouvert à tous, de
sensibilité chrétienne :
● Séjour France famille, accueil temporaire (une
semaine à plusieurs mois) d’étudiants étrangers, jeunes ou moins jeunes :
● Le pari solidaire, la première-née de ce type
d’association fondée par un des Héros de « Notre Temps 2011 » : Aude Messéan.
00000
Près de La Rochelle,
Ghislaine et Marc Rysman ont quitté les frimas de
Nord pour emménager dans une résidence « senior» chaleureuse et sécurisée.
JEAN-CHRISTOPHE MARTINEAU
|
Aujourd’hui,
il pleut sur le littoral charentais et le tournoi de tennis de table, prévu sur
la terrasse du Club-house du village Les Senioriales de Salles-sur-Mer, tombe à l’eau. Ce sera donc
le billard ! Le Club-house est au cœur de cette
résidence réservée aux seniors, l’une des 32 ouvertes par Les Senioriales en France. On y trouve une salle de sport, un
bar, des fauteuils confortables, une télévision, une chambre d’hôte pour les
amis de passage et le bureau de Natacha, l’animatrice en charge de la bonne
marche de cette communauté de 60 retraités.
«
Nous avons quitté le Nord pour nous installer ici, en 2009. Nous avions une
trop grande maison », explique Marc ancien cadre responsable d’un service
technique dans l’industrie.
«
Nous étions isolés et je ne me sentais pas en sécurité », complète Ghislaine,
son épouse, rassurée par la présence permanente du gardien-jardinier. Les Rysman ont donc vendu leur maison et déboursé 260 000 euros
pour acheter une villa (78m2)très bien
équipée de la résidence. « Ici, nous rencontrons des gens de notre génération
tous les jours, nous nous entraidons et nous nous entendons bien… »
● 05 62 47 94 95 :
www.senioriales.com
● D’autres promoteurs
proposent des formules comparables :
● Domitys,
20 résidences ouvertes : 0825 88 00 87 : www.domitys.fr
● Les Villages d’Or, 15
résidences ouvertes : 04 67 13 85 90 :
www.les-villages-dor.com
● Les Essentielles, 3
résidences ouvertes : www.residence-senior.eu
00000
A TROIS SOUS UN
SEUL TOIT
Près de Lourdes,
Nicole Champion, Hélène Le Borgne et Jean-Marie Jarnac ont choisi de vivre sous
le même toit. Pionniers de la colocation senior, ils expérimentent un nouveau mode
de vie fait de partage, de simplicité, de confiance et de respect mutuel.
|
C’est
une haute bâtisse plantée à l’entrée de Lamarque-Pontacq (Hautes-Pyrénées),
près de Lourdes. Une ancienne ferme aux murs épais. « J’aime les maisons
anciennes parce qu’elles ont une histoire et que cela se sent », glisse Nicole
Champion, l’une des habitantes des lieux.
Dans
le jardin, attablés devant un café, Nicole Champion,
Hélène Le Borgne, et Jean-Marie Jarnac, les trois colocataires de la maison,
planifient les futures plantations du potager. « J’ai envie de faire des
endives », annonce Nicole, catalogue de semences bio en main. Nicole, qui fut
agricultrice après une carrière de conseillère d’orientation dans
l’enseignement, est un peu la jardinière en chef du trio. « Il faut que je
commande de la moutarde et du lin », poursuit-elle. « Et n’oublie pas
l’estragon. C’est fort, mais c’est bon ! » complète
Jean-Marie.
Depuis janvier 2011, ils se partagent la vaste
maison : les cinq chambres, la grande salle de séjour, les deux salles de
bains, la spacieuse cuisine, les combles aménagés. Au total 220 m2
habitables et 600 m2 de jardin, pour un loyer mensuel de 1 000 €
auxquels s’ajoutent 400 € de charges (impôts locaux, assurance, téléphone,
Internet, électricité, gaz).
« Nous
avons aussi la jouissance du potager et des arbres fruitiers : pommiers,
poiriers, figuier, noyer, précise Nicole. Du coup, nous achetons peu de fruits
et légumes. »
Ils
se sont rencontrés via Internet. « À la retraite, je me suis interrogée
sur le mode de vie que je souhaitais, explique Hélène, ancienne éducatrice
spécialisée. J’ai pensé à la coloc et j’ai sauté le
pas en passant une annonce sur un site, Jean-Marie m’a répondu. » Histoire de
faire connaissance, Jean-Marie, ex-informaticien chez IBM, très motivé par le
principe de la colocation et de la communauté de vie qui peut s’y épanouir, a
organisé un week-end dans un gîte au Pays basque où il vivait à l’époque.
Nicole s’est lancée dans l’aventure. « Nous n’avons rien décidé à ce moment là,
se souvient-elle. Mais je crois qu’intuitivement nous avions compris que cela
pouvait fonctionner entre nous. »
Il
fallut encore six mois de gestation avant que le projet ne se concrétise. Le
temps des interrogations pour Hélène. « Comment vivre avec des inconnus ? il faut être prêt à chambouler ses petites habitudes. Je me
demandais si je serais capable de faire face… » avoue-t-elle.
Aujourd’hui, elle ne regrette pas son choix. « On sent une présence dans la
maison. C’est rassurant, confie-t-elle. Et puis j’avais besoin de partager des
moments à plusieurs, d’échanger sur des lectures, des idées, les choses de la
vie… »
Le sens du partage est le moteur de cette minicommunauté constituée de personnalités libres et
indépendantes.
« Ensemble, nous prenons nos repas, nous faisons des
sorties culturelles… Mais nous ne nous prévenons pas si nous rentrons tard le
soir ou si nous ne rentrons pas », détaille Jean-Marie. Les trois amis ont mis
en commun les meubles, l’électroménager, la vaisselle, les livres ainsi que le
budget alimentation.
« Quand il faudra remplacer le matériel, la question
se posera de savoir si c’est un investissement individuel ou collectif,
s’interroge Jean-Marie. Pour moi, c’est clair, tout ce ce
que je dépense pour la coloc y restera ! »
Divorcé de longue date, comme ses deux voisines, il a appris à se détacher des
choses matérielles. « Je suis arrivé ici avec mes deux valises, mon vélo et mon
ordinateur. » Nicole renchérit : « Les lieux, les affaires, les objets, sont
faits pour être partagés. La possession ne me plaît pas. Vivre seule longtemps
n’a pas de sens. J’aime la confrontation des personnalités, le fait de
s’adapter aux autres. Même si, à certain moments, j’ai envie d’être
seule ! » reconnaît-elle en riant.
Les trois amis recherchent désormais un(e) quatrième
colocataire. « Quatre ou cinq, c’est le maximum, remarque Nicole. Au-delà, il
faut organiser, planifier. Cela devient lourd et nous, nous recherchons la
légèreté ! »
● L’association
Cocon3S organise des réunions de sensibilisation. La présidente, Christiane Baumelle, a rédigé un manuel de survie : Des
seniors en colocation (éd. Tournez la page. 2012. 14,95 €).
000000
"LES LIENS DU SANG NE SONT PAS TOUT."
Catherine BONVALET, sociodémographe à l’Idned,
spécialiste des baby-boomers
NOTRE TEMPS : Comment décryptez-vous ces divers parcours ?
Catherine
BONVALET : Dans cette diversité de choix, je retrouve les
caractéristiques de la génération des baby-boomers, en particulier l’extrême
mobilité et l’attachement aux valeurs de Mai-68. Ce sont tout autant
l’hédonisme que l’engagement social, la prise de distance avec la famille que
le goût de la vie communautaire, l’indépendance et l’importance de l’écologie.
Pour eux, le temps de la retraite n’est plus entièrement consacré
à la famille, les liens du sang demeurent importants mais ne représentent pas
tout. La multiplication des parcours familiaux augmente le nombre de personnes
seules. Pour celles-ci, les choix de vie sont fondés sur le collectif,
l’intergénérationnel, le partage des valeurs, la recherche de la sécurité.
Les jeunes retraités sont-ils aussi libres qu’ils le
souhaiteraient ?
C.B. Ils sont rattrapés par
des contraintes familiales très fortes. Cette génération sandwich est prise en
étau entre la dépendance physique de leurs vieux parents et la dépendance
économique de leurs enfants. Pour une grande majorité d’entre eux, l’idéal,
c’est la double résidence, qui permet de garder un
point d’attache fixe et de se sentir libre. Leur défi : garder à la fois
leur autonomie et la bonne distance. C’est la génération mobile par excellence,
même si cela est trois fois plus vrai en Ile-de-France qu’en province.
Ressentent-ils déjà la peur de vieillir ?
C.B.
Leur grande angoisse, c’est de réussir à vieillir autonomes et de ne pas
dépendre de leurs enfants ni leur peser. C’est la première génération qui voit
ses parents vieillir. L’allongement de la durée de vie, c’est une nouveauté.
Certains sont dans le déni de la vieillesse en multipliant les activités,
d’autres l’affrontent.
Pouvons-nous choisir où vivre notre retraite ?
C.B.
Autrefois, seuls les migrants se posaient cette question, tiraillés entre leur
pays d’origine et celui de leur vie adulte, avec le mythe du retour au pays.
Aujourd’hui, tout le monde se la pose du fait de l’incertitude pour sa santé et
celle de ses proches. On vit plus longtemps, mais chacun est touché par la
maladie, directement ou dans son entourage. Incertitude dans le domaine
affectif : le couple est à réinventer ou à conforter en permanence, les
frontières de la famille sont devenues floues. Incertitude financière, chacun
ressent la crainte des conséquences de la crise, pour soi ou pour ses enfants…
face à toutes ces incertitudes, on fait des choix, « tant qu’on peut ». mais il y a tant de choix possibles que cela génère beaucoup
d’angoisse.
Y-t-il une solution idéale ?
C.B. La solution idéale en
termes de famille est ce que les sociologues appellent « l’entourage
local », qui se caractérise par trois critères : les personnes habitent
le même quartier, sont proches affectivement et s’entraident. C’est le cas de
30% des français.
À
lire : Réinventer la famille,
L’histoire des baby-boomers, Catherine Bonvalet,
Céline Clément et Jim Ogg, Puf,
Le lien social, 2011, 29,50 €. ■