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Janvier 2015
AUTOMÉDICATION.
SE SOIGNER SEUL ET SANS DANGER
NOTRE TEMPS AOUT 2014
Se
soigner sans consulter un médecin, en utilisant la pharmacie familiale ou en
achetant des médicaments sans ordonnance, est aussi pratique que fréquent. Mais
pas forcément dénué de risque ! Voici les conseils à respecter, surtout en cas
de cumul de traitements.
Ingrid
Haberfeld.
Déjà
sur ce site :
Rageau Dr (2007), Automédication,
pour renflouer le trou de la Sécu ?
Doctissimo dossier(2009), Automédication de la douleur
°°°°°°
Un
mal de tête, de gorge, d'estomac, une douleur articulaire ou dentaire … Qui
s'est déjà soigné sans avis médical ? Presque chacun d'entre nous, selon une
étude récente ( Ifop/ Pharmarket, avril 2014 ) qui révèle que 97% des Français recourent à l'occasion à
l'automédication pour se soigner, en puisant dans la pharmacie familiale ou en
achetant des médicaments sans ordonnance. Et notamment les seniors, qui disent
utiliser toujours le même médicament pour venir à bout de leurs douleurs, à 44%
pour les plus de 50 ans et à 57% après 65 ans. Pour une personne sur trois,
cela permet de se soigner vite et bien, sans attendre un rendez-vous médical.
La pratique ne déplaît pas aux médecins, car elle désengorge leurs salles
d'attente. Certains patients n'hésitent d'ailleurs pas à se faire préciser, au
moment de la prescription d'un traitement , s'il est
compatible avec d'autres familles de médicaments, en vue d'une automédication
ultérieure. Judicieux, car avec ou sans ordonnance, aucun médicament n'est
anodin.
ATTENTION AUX
MÉLANGES EXPLOSIFS !
Pour se mettre à l'abri des complications,
il s'agit d'abord d'éviter la surmédicalisation. Un coup de fatigue se résout
mieux par quelques heures de sommeil que par des gélules. Ensuite, il ne faut
pas se tromper de médicament
: certains traitements disponibles sans ordonnance – notamment
contre la toux et le rhume – sont inefficaces, voire exposent à des effets
secondaires parfois sévères. Pour le Pr Jean-Paul Giroud, spécialiste des
médicaments et membre de l'Académie de médecine, « risquer un accident
vasculaire cérébral pour un nez qui coule, ce n'est pas raisonnable ». Un rhume
guérit en une semaine sans traitement et en sept jours avec, rappelle-t-il en
souriant.
Reste à éviter les mélanges
explosifs. Un simple médicament effervescent, riche en sel, peut aggraver une
hypertension, un sirop augmenter la glycémie et perturber un traitement contre
le diabète. Chaque année, en France, les accidents médicamenteux entraînent 120
000 hospitalisations et le décès de 8 000 à 12 000 personnes. Difficile de
faire la part entre les traitements prescrits et ceux pris en automédication.
Ces accidents représentent de 5 à 10% des hospitalisations après 65 ans, et 20%
après 80 ans. L'explication est simple : « les risques augmentent
proportionnellement au nombre de médicaments pris. Une personne traitée pour
plusieurs pathologies est donc plus vulnérable. C'est souvent le cas dès 55-60
ans, en cas de maladie chronique ( diabète,
cholestérol, hypertension...).
Il suffit alors d'ajouter ne
serait-ce qu'une aspirine pour obtenir un cocktail toxique, certaines molécules
étant incompatibles entre elles », explique le Dr Roger Rua, président du
Syndicat des médecins libéraux et membre du groupe de travail sur
l'automédication pour le ministère de la Santé. Le Pr Giroud renchérit : « Les
seniors doivent redoubler d'attention, car plus on avance en âge
, plus le foie et le rein peinent à assurer leur fonction d'élimination.
Cela entraîne une accumulation des résidus médicamenteux dans l'organisme qui
peut provoquer des accidents plus ou moins graves. » Voilà pourquoi une des
règles de l'automédication est de limiter sa durée : au-delà de 3-4 jours, si
le problème persiste, mieux vaut consulter.
5
RÈGLES D'OR POUR ÉVITER LES COMPLICATIONS
Demander conseil au
pharmacien en
cas de doute. Que vous achetiez un médicament sans ordonnance ou que vous
puisiez dans votre stock, vérifiez l'absence de risques d'interactions en lui
parlant de vos symptômes et de vos traitements en cours, y compris les
compléments alimentaires , avant d'utiliser un
traitement pour la première fois.
Ne traiter qu'un problème de santé à
la fois. Si
d'autres troubles , même a priori bénins, surviennent,
mieux vaut consulter.
Lire la notice . Conservée dans la boîte d'origine, sa
lecture attentive ( posologie, contre-indications … )
évite bien des complications.
Éviter absolument le recours aux anciennes boîtes
d'antibiotiques, ainsi
qu'à un traitement disponible uniquement sur ordonnance et prescrit pour
quelqu'un d'autre.
S'abstenir de boire de l'alcool. Il peut modifier l'efficacité des médicaments , qu'ils soient prescrits ou pris en
automédication, et augmenter les effets
indésirables.
SOIGNER SANS ORDONNANCE SEPT TROUBLES
FRÉQUENTS.
Le Dr Roger Rua et le Pr Jean-Paul Giroud
nous disent comment s'automédiquer sans risque pour
soulager sept troubles fréquents. En se souvenant que, comme pour tout
médicament, face à des malaises ou des douleurs qui persistent, il faut
contacter son médecin ou son pharmacien, voire appeler le 15 (
Samu ) ou le 112 ( n° d'urgence européen ).
UN MAL DE TÊTE Fatigue, mauvaise
alimentation, stress sont les principales causes de sa survenue.
À prendre. Du paracétamol 500 mg ou 1 gr toutes les
6 heures sans dépasser 3g par jour ( Doliprane, Efferalgan ou Dafalgan ). Si le
mal de tête persiste, tournez -vous vers l'ibuprofène
( Spedifen, Advil ou Nurofen ), de 200 à 400 mg toutes les 6 heures, sans
dépasser 1 200mg/ 24 heures ( contre-indiqué en cas de traitement anticoagulant
ou d'antécédents d'ulcère gastrique ).
À éviter. L'aspirine, surtout en cas de troubles
intestinaux et d'ulcère de l'estomac ou du duodénum, car elle accroît le risque
d'hémorragie digestive. Augmentant le temps de saignement, elle est
contre-indiquée avant une intervention chirurgicale ou des soins dentaires. En
cas d'asthme ou de goutte, elle augmente le risque de crise.
Quand consulter. Au-delà
de 48 heures ou en cas de nausées, vomissements, raideur de la nuque ou trouble
de la marche.
UNE CRISE D'HÉMORROÏDES Ces formations veineuses présentes dans le canal anal sont
souvent liées à une constipation, le surpoids ou la sédentarité. Leur
dilatation provoque une crise, caractérisée par des douleurs locales, des
démangeaisons et une pesanteur anale, parfois des saignements.
À prendre. Des antihémorroïdaires
locaux, sous forme de crème à appliquer 4 fois par jour. Ils soulagent la
douleur.
Quand consulter. Au-delà de 48 heures sans
amélioration, en cas de saignements importants, de douleur intense ou de
récidives fréquentes.
UN MAL DE GORGE Il
peut être dû à une irritation ( tabac, pollution, toux
… ) ou à un reflux acide.
À prendre. Des pastilles à sucer. Leur anesthésique
local soulage la douleur. De plus, la succion stimule la production de salive.
Celle-ci renferme du lysozyme, une substance anti-infectieuse qui soulage les
muqueuses. Du paracétamol, à raison de 3 g au plus par 24 heures ( et pas plus d'1g toutes les six heures ), calmera aussi la
douleur.
Quand consulter. Au-delà de 5 jours, si la
douleur persiste et s'accompagne d'une fièvre supérieure à 39°C.
UN RHUME Écoulement nasal, sensation
de nez bouché... il peut être accompagné d'éternuements, de mal de tête,
parfois d'une légère fièvre.
À prendre. Du sérum physiologique pour nettoyer le
nez. Si le nez est très bouché , utiliser une solution
hypertonique ( concentrée en chlorure de sodium ) et la faire suivre d'une
inhalation. En cas de mal de tête, prendre du paracétamol.
À éviter. Les médicaments décongestionnants contenant de
la pseudoéphédrine ( signalée
sur la notice ). Ce vasoconstricteur entraîne une augmentation de la tension
artérielle, exposant à des accidents cardio-vasculaires ou neurologiques
sévères. Elle est notamment contre-indiquée en cas d'antécédent d'accident
vasculaire cérébral (AVC ), d'hypertension ou
d'insuffisance coronaire. Évitez aussi les antihistaminiques. Ils diminuent les
sécrétions nasales mais favorisent la rétention d'urine. Ils sont déconseillés
en cas d'infections urinaires ou de troubles urinaires prostatiques.
Quand consulter. Sans
tarder si la fièvre dépasse 38,5°C et s'accompagne de douleurs au niveau de
l'oreille. Au bout de 10 jours sans amélioration.
DES BRÛLURES D'ESTOMAC Le stress, un repas copieux, certains
aliments ( café... ) peuvent causer ces remontées
acides.
À prendre. Si ces symptômes apparaissent après un
repas, un pansement antiacide associant des sels de magnésium et d'aluminium ( Maalox, Gavisconell
) neutralise l'acidité de l'estomac. En cas de reflux : les antisécrétoires
( Pepcidac, Stomédine ) qui diminuent la sécrétion des sucs gastriques.
À éviter. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens
comme l'aspirine ou l'ibuprofène, qui irritent le tube digestif. Les anti-acides sont contre-indiqués en cas de traitement antibiotique à base de
tétracycline dont ils risquent de diminuer l'efficacité.
Quand consulter. Si
les douleurs persistent au bout d'une semaine et si d'autres symptômes
apparaissent : toux, vomissements, difficultés à avaler.
UNE CONSTIPATION Cette
difficulté à évacuer les selles est fréquente, surtout en cas d'activité
physique insuffisante, d'alimentation pauvre en fibres ou de changement dans le
rythme de vie.
À prendre. Des
laxatifs dits osmotiques doux à base de lactulose ( Forlax, Duphalac
).Présentés en sachets ou en comprimés, ils ramollissent les selles en les
imprégnant d'eau contenue dans le côlon.
Autre option : les
laxatifs de lest, en suppositoire.
À éviter . Les
laxatifs à base de séné, d'huile de ricin ou d'aloès. Ils peuvent provoquer une
diarrhée par irritation de l'intestin, entraînant une fuite de potassium. Chez
les personnes fragiles du cœur ou sous traitement diurétique, cela peut
entraîner des troubles du rythme cardiaque. Les suppositoires sont déconseillés
en cas d'hémorroïdes.
Quand consulter. Au-delà de 5 jours, ou si d'autres symptômes
apparaissent : douleurs violentes, vomissements, sang dans les selles.
UNE GASTRO-ENTÉRITE Cette maladie se caractérise
par une diarrhée et des vomissements, accompagnés de nausées et de douleurs
abdominales.
À prendre . Un ralentisseur de transit à
base de lopéramide calme la diarrhée ( Imodium ). En cas de nausées et
vomissements, se tourner vers des antihistaminiques ( Nausicalm ou Vogalib ).
Quand consulter. Tout
de suite si les symptômes sont spectaculaires, s'ils persistent plus de 3 jours
ou que d'autres surviennent ( abdomen dur et gonflé, sang dans les selles... ).
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LA PHARMACIE
DES VACANCES
Voici quelques médicaments à glisser dans votre valise ...après
avoir vérifié que vous êtes à jour de vos vaccinations :
° les médicaments prescrits par votre
médecin pour traiter vos éventuelles pathologies, avec l'ordonnance ;
° en cas de blessure : un antiseptique en dosette ou en compresses
imprégnées ( Chlorhexidine, Biseptine compress … ), des
pansements de plusieurs tailles, une pince à épiler ( contre dards d'insectes,
échardes, etc. ) ;
° contre les piqûres d'insectes : un gel apaisant ( Apaisyl, Dapis
Gel … );
° un gel hydroalcoolique
pour se laver les mains sans eau ;
° contre la douleur : du paracétamol ( Doliprane,
Paracétamol EG... ) ;
° contre les brûlures et les coups de soleil : une crème
réhydratante ( Biafine, Osmo soft, gel d'alœ vera ) ;
° contre le mal des transports : un antiémétique ( Nausicalm ) ou un bracelet antinauséeux ;
° des anti- diarrhéiques ( Smecta,
Lactéol … ) ;
° un themomètre.
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4 000 C'est le nombre de
médicaments vendus sans ordonnance en France.
À Lire : Médicaments sans ordonnance, les bons et les mauvais !
Pr Jean-Paul Giroud. Ed. De
la Martinière. 15 €.
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