Avril 2025
AUTOBIOGRAPHIE OU A PARTIR DE SOI, AU DELA DE SOI ALLER.
Henri CHARCOSSET, charcosset.henri@societe-pour-tous.fr
ou charcosset.henri@orange.fr
Né en 1936, Chercheur CNRS retraité. Bénévole
autonome de recherche sociale. Animateur d’un site pour une :
« Société par tous, avec tous, pour tous »,
à CLIC
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Mai 2006, Aout 2016, Septembre 2017, Janvier
2020, Décembre 2021, Janvier 2024 , Avril 2025
AVRIL 2025
Comment déjà ne pas donner le lien CLIC
pour le reportage paru ce 08 avril
sur France 2 : « Le Procès de Klaus Barbie : Le boucher de Lyon
face à la justice après 40 ans de cavale »
Née en 1930, ma compagne d’après veuvage, se
trouve maintenant dans le secteur des Personnes les plus dépendantes, dans l’ EHPAD où elle est bien prise en charge. Elle reste agréable
à côtoyer, bien
qu’apparemment absente du monde qui nous entoure !
Mes conditions de vie se prolongent encore, de
façon à poursuivre les éléments clé de ma vie relationnelle an sens large du
terme.
Ma conviction se renforce pour dire qu’initier et
faire vivre dans la durée, une « Page perso »
sur l’Internet, est un moyen clé, pour se ressentir comme une personne à part
entière !
JANVIER 2024
Depuis 2021, j’ai encore pu rester dans la ligne
de m’intéresser aux autres pour ces autres. Condition nécessaire pour être
toujours présent dans la vie, tout simplement.
La mise en
place et le faire vivre, d’un « Site
Internet personnel », autrement désignable « Page perso »,
représente un grand effort, qui a le mérite de préfigurer ce que peut être
l’insertion sociale active de tout individu adulte sans exception
,et ce jusqu’à
un niveau de dépendance physique très élevé.
Avancer vers une société par tous, avec tous,
pour tous, suppose que l’on veuille se placer dans un esprit de collaboration
plutôt que d’opposition, entre des modes de pensée et d’action à première vue
opposés.
Nous en
sommes venus à penser que la simple règle du bon sens est favorable à la
fluidification des relations entre peuples ou individus, de tous horizons.
Que la vieillesse suivie de la mort, soit voie de
cheminement vers une pacification constructive de la relation entre les hommes
du monde en son entier !
JANVIER 2021.
Ma compagne a bien négocié son passage aux 90
ans, et aux conséquences du corona virus. Passant sans aigreur de trois
activités artistiques hors EHPAD par semaine, à zéro.
Ma descendance, 2 cousins de 27 et 21 ans, deux cousines de 24
ans, évolue vaillamment, en étant agréable à fréquenter.
A ma dépendance physique prononcée, je dois une
collaboration chez moi, matin et soir avec des auxiliaires de vie, une fois par
jour avec une infirmière, trois fois par semaine d’une part avec une
kinésithérapeute, d’autre part avec une aide-ménagère. Je les apprécie toutes,
dans leur diversité.
Au cours des premiers mois de 2020, j’ai eu à
subir, en soins externes, 40 séances de « caisson hyperbare », pour
le renforcement de ma vessie. Expérience intéressante au plan relationnel du
fait de la proximité entre occupants du « caisson ».
Je vis des conséquences du corona virus, et
viens, d’instinct de m’inscrire auprès de mon médecin traitant, pour être
vacciné le plus vite possible. D’instinct, oui, car c’est comme une piqûre de
rappel de ma jeunesse. En 1953, j’étais atteint par le virus de la polio. En
1955, découverte aux USA du vaccin contre la polio. 1957 a vu le nombre maximum
de cas en France:7000, principalement des enfants en
bas âge. 1961: Vaccination rendue obligatoire en
France. A la suite, le nombre de cas a chuté de manière drastique.
Pourquoi n’en serait-il pas de même avec la
vaccination contre le corona virus ? Soyons
optimistes !
JANVIER 2020
Depuis mon
précédent « passage ici », si l’on peut dire, au moins trois
incidents qui auraient pu, en peu d’heures, entrainer ma mort. Il s’agissait du
remplissage de ma vessie par du sang et des caillots. La vessie a pu être, à
chaque fois, nettoyée par de laborieux sondages. Non sans perspectives de
rechutes, guère prévisibles.
Quels « enseignements »
susceptibles de dépasser ma seule personne ? Je vivais ces incidents, seul
chez moi, alité, sans possibilité de m’en extraire seul. Ma pensée allait d’abord
vers ma compagne, qui vit en EHPAD et est sans famille. Avais-je fait mon
possible pour le maintien de sa qualité de vie, en cas de mon décès ? La
réponse est oui.
Je pensais aussi à mes enfants, content d’avoir
su mettre avec eux mes « affaires en ordre », en temps utile pour
leur éviter les complications si fréquentes lors du règlement des
« successions ».
Et
plusieurs autres « petits points » se situant aussi dans le sens de l’« Au-delà de moi aller ». Penser aux autres pour
ces autres, toujours…si possible !
Je me sentais ainsi prêt à mon « grand
passage », laissant sans trop m’y investir à l’Au-delà le soin de décider
de mon sort post-mortem !
SEPTEMBRE 2017.
Si
j’interviens, c’est pour citer un incident de santé (infection urinaire
sévère), datant de deux mois, qui va intervenir à vie sur mes conditions
pratiques. Il s’agit de l’intervention soir (18H) et matin (8h), d’une
auxiliaire de vie pour me mettre au lit ou en sortir.
Cela
doit-il influer sur mon appréciation de la vie ? Non, car l’opportunité
m’est offerte de rencontrer des professionnelles des soins aux âgés, aux
origines et expériences très variées.
Et à
l’époque de l’Internet, de beaucoup m’investir depuis mon lit médicalisé, ne saurait anéantir ma
soif d’être encore un peu utile à d’autres, qu’ils soient âgés ou jeunes !
JUIN 2016
Une
lecture sans changement de mon texte de Mai 2006, m’ amène à préciser que :
- Depuis
quelques années je ne marche plus mais « roule ». Je risque bien
moins de tomber. Un détail en somme !
- Suite à un incident cérébral en juillet 2013, de ma
compagne d’après veuvage, nous n’habitons plus ensemble. Elle est en EHPAD; et de plus sous tutelle. Je l’accompagne de mon
mieux, pour la garder socialement présente.
En
retour de quoi, elle m’aide à puiser dans ma réserve de force, pour avoir la
satisfaction intime d’être utile à quelqu’un.
-
J’habite seul à mon domicile, avec l’aide d’auxiliaires de vie. Je trouve enrichissante ma relation à ces
aides d’ethnies, religions, âges différents. J’apprécie particulièrement quand
des jeunes, françaises tout autant qu’étrangères de souche, ne craignent pas de
consacrer la force de leur jeunesse, au bien-être de nos vieux….dont
je suis !
- Mon
activité associative m’occupe assidument. Pour en faire la synthèse en peu de
mots, on peut la rattacher au développement de :
« La mise à profit de l’Internet pour renforcer sa vie
sociale, jusque dans des conditions limites d’âge, niveau de handicap,
etc. »
« Le télé
bénévolat social, en indépendant, depuis le lieu de résidence »
Au total, je pense être fidèle à ce que mes
ascendants ont été, des hommes modestement de labeur, selon leurs forces
jusqu’au bout de leurs vies !
Que l’on
suive leur voie, et il y aurait beaucoup moins d’isolement et de sentiment de
solitude !
La personne qui s’investit pour les autres,
sans y rechercher d’avantage ordinaire personnel, ne peut pas être seule ?
MAI 2006
Je suis né en 1936 dans une fermette du Brionnais(71) ; dès l’enfance j’y aidais mon père, en
dehors de l’école.
C’est là que j’ai pris la polio à l’été 1953.
Après deux ans, mon autonomie physique était redevenue très acceptable ;
marche possible avec chaussures orthopédiques et une canne, malgré des déficits
musculaires généralisés.
Dès 1968, je ressentais les effets de séquelles
post-polio (SPP) naissantes.
Et surtout mon handicap s’est, progressivement,
beaucoup aggravé à la suite d’une fracture de la colonne vertébrale avec
tassement, lors d’un accident de la circulation en 1985.
J’ai dû cesser pour cause d’invalidité, mon
emploi de directeur de recherches au CNRS, département de Chimie, dès 1989.
Aussitôt, je me mettais à un bénévolat autonome
assidu, depuis chez moi, dans le champ des handicaps, en commençant par une
action prolongée à propos du sujet post-polio et de la population
correspondante.
A ce jour, je marche encore un très petit peu,
avec une jambe appareillée et deux cannes. Assez pour me rendre à ma voiture
aménagée, qui me sert aussi de fauteuil roulant électrique. En plus des
problèmes aux jambes, j’ai bras et plus encore dos très limités, fatigués,
usés.
Si je peux m’activer en position assise à
l’ordinateur, c’est muni d’un harnachement corporel pour « tenir » le
dos droit, et d’une tablette porte clavier aménagée de façon à éviter presque
tout travail physique au niveau des épaules et des bras.
Je suis veuf (1990) avec compagne depuis
1992-1993, une esthéticienne retraitée, sans famille.
Tandis que j’ai deux enfants, quatre
petits-enfants.
Nous avons un bon réseau d’amis et relations,
généralement peu intéressés par mon activité de bénévolat, que je ne tais
pourtant pas.
Il faut dire que la pénétration de l’Internet
chez les personnes de plus de 65 ans est encore assez limitée !
Mon initiation à l’informatique remonte quant à
elle, à 1999.
Ma première publication sur l’Internet, sur le
site d’une infirmière au Québec, date du 1er janvier 2001 CLIC
L’informatique couplée Internet me semble
constituer un formidable moyen d’insertion sociale active pour des personnes handicapées
jusqu’au stade de la paralysie complète, et pour des personnes très âgées
jusqu’à l’approche de leur mort tout autant.
Maintenir ou remettre au travail rémunéré ou
bénévole, les populations de ce type me semble un
moyen prioritaire de lutte contre leur isolement.
En effet un lien social équilibré implique la
participation de tous, quels que soient leurs lieu et conditions de vie.
Le sens de mon orientation.
Mes
motivations, à propos desquelles je m’interroge peu, sont certainement
plurielles.
1/ Tous mes ascendants ont travaillé, puis
travaillé au ralenti,
jusqu'à leur mort.
Dans leur lignée, je suis donc pour une civilisation du
travail.
Le travail bénévole, en tout cas par des
personnes à très faible mobilité pour une raison ou une autre, peut très
largement bénéficier de l’Internet.
Voir l'article collectif : CLIC
2/ Avec bien d’autres anciens polios
, je dois à la polio,
ou plus précisément à mes deux années,1953-1955, passées
au Centre de Rééducation de Garches, ma promotion de milieu social, et la
chance d’être devenu chercheur au CNRS.
Durant les dix dernières années de ma carrière
active, je m’y suis investi pour la remise en route en France d’une science des
charbons, jugée nécessaire à la suite du choc pétrolier de 1974.
A mon arrêt de profession en 1989, c’est
d’instinct que je me suis investi dans un bénévolat de recherche dans le
secteur social.
Cet attrait prononcé pour la recherche en vue
d’une insertion sociale active de toute personne, me vient fortement d’un
sentiment de dette.
50 ans en
arrière, juste après la polio, on a cru en moi et beaucoup investi sur moi: rééducation fonctionnelle et études en parallèle, à
Garches.
J’ai
encore à « rembourser », c’est clair, et la seule façon qui me motive
vraiment est la recherche.
Mais une
recherche un peu spéciale, puisque considérant tout un chacun comme co-chercheur en puissance, à partir des éléments clé de son
expérience de vie, tout simplement.
3/ Enfin, j’ai un intérêt instinctif pour tout
qui concerne l’évolution au cours des décennies qui passent, des faits simples
de notre vie quotidienne.
Il est
fascinant pour moi de me reporter à un siècle en arrière, au travers des
échanges avec mes grand- parents paternels.
Au tout début des années 1900, dans nos campagnes
du centre de la France, la marche à pied déterminait le périmètre de sa
« prospection », pour un jeune homme en recherche de l’âme sœur.
Trente ans plus tard, c’était la bicyclette….pour
presque en arriver déjà, à la société fortement marquée par l’Internet, de
demain.
Il est impressionnant aussi de constater à quel
point sur l’Internet, en utilisant un pseudonyme, on peut dire beaucoup de soi,
dans un esprit d’échange avec des inconnus.
A titre d’exemple, sur le forum handicap de
Doctissimo.com, s’expriment très couramment de jeunes adultes récemment
paralysés par accident, en vue de la reconstruction de leur vie sensuelle et
sexuelle.
La relation simple de la réalité vécue est de
règle, et les encouragements réciproques assez poignants. On peut parler
d’émulation entre pairs à distance, marquant une avancée de taille par rapport
au passé, même récent.
On n’en est qu’au tout début de la mise à profit
par chacun de la complémentarité entre ses relations dites en vrai d’une part,
virtuelles de l’autre.
Note.
Le terme
de co-chercheur avait déjà été introduit, à propos du
rôle des personnes vivant la grande pauvreté, dans la lutte contre de telles
conditions de vie, par Joseph Wresinski ( 1917-1988). Point essentiel, l’auteur avait expérimenté,
lui-même, le fait d’être
un enfant et adolescent très pauvre.
Voir : Le croisement des savoirs. Quand le
quart monde et l'université pensent ensemble (Broché) de Collectif (Auteur), Atd Quart Monde éditions (3 décembre 1999).
Henri Charcosset