Juin2020
DONNER PLUS DE SENS À SA VIE JUSQU’A SA
FIN
Introduction par Henri Charcosset
Ce
très bon article ci-dessous est extrait de la Revue Psychologies , dont je
suis un abonné.
Site : https://www.psychologies.com/
Je
suis moi-même, via un Télé bénévolat social en indépendant, webmestre d’un site
portant sur l’anti-solitude. Site : https://anti-solitude.pagesperso-orange.fr//
Nous
procédons par la publication d’articles dans le principe par tous, pour tous.
Liste
complète accessible depuis CLIC
.
Deux
exemples d’articles largement autobiographiques sur le Donner sens à sa
vie :
Bedouet Christiane (2014), La quête de sens, à
partir d’extraits d’ouvrages.3. Trouver un sens à sa vie malgré l’épreuve
Charcosset Henri (2018), Le
sens que je cherche à donner à ma
vie
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L’Article paru dans Psychologies.com : Je veux donner PLUS DE SENS À MA VIE
La question du sens de notre vie ne nous obsède pas au point de nous la poser chaque matin ! Mais le jour où elle survient, c’est en général avec force et insistance. Sachons l’accueillir et trouver les moyens d’y répondre.
« Du plus loin que je me souvienne, je n’ai jamais eu de doute sur le sens de ma vie. Peut-être un petit flottement au moment du passage à la retraite mais vite comblé par une activité d’écriture intense. Journal intime, poèmes et même un roman policier… Le fait d’écrire quotidiennement a été largement pourvoyeur de sens et a empli ma vie, même si je n’ai jamais été publié. Chaque jour en me levant, j’avais un objectif : écrire, tenter sans cesse d’améliorer mon style, trouver de l’inspiration. Mais depuis peu, j’ai eu de plus en plus de mal à maîtriser les caprices de mon ordinateur et l’écran me fatigue les yeux. J’écris de moins en moins, ce qui enlève du sens à ma vie », confie Jacques, 78 ans.
À certaines périodes de notre existence, le sens relève de l’évidence : nous savons exactement dans quelle direction nous voulons aller et quels buts nous poursuivons. À d’autres, l’évidence s’effrite. « Ce sentiment d’une perte de sens arrive le plus souvent au moment d’une transition importante, quand nous sommes en quelque sorte sommés de passer à une étape de notre vie. Et, au passage, de renoncer à des activités et habitudes qui nous étaient chères », constate Virginie Megglé, psychanalyste (1). Ou bien à l’occasion d’un événement traumatique, une maladie grave ou la perte d’un être cher.
Un besoin humain fondamental
Ces doutes et questionnements, parce qu’ils nous prennent par surprise, nous mettent souvent mal à l’aise. Nous pouvons alors être tentés de les balayer d’un revers de manche et nous persuader qu’ils finiront bien par s’atténuer. Erreur ! « Donner un sens à son existence est un besoin humain fondamental. Quelqu’un qui ne sait quel chemin prendre tourne en rond, il est égaré au sens littéral. Quelqu’un qui ne donne pas de signification à ses actes et ne sait pas pourquoi il les accomplit a renoncé aux valeurs et convictions. En l’absence de sens, nous perdons un peu de ce qui fait notre humanité », insiste Elsa Godart. Pour ne pas courir ce risque, mettons tout en œuvre pour retrouver du sens quand il nous semble déficient dans notre vie, explorons différentes pistes et voyons laquelle nous adopterons. Il n’est jamais trop tard pour cela !
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Transmettre aux plus jeunes « L’anniversaire de mes 80 ans a créé un déclic chez l’une de mes petites filles : elle m’a demandé que je lui raconte mes souvenirs de jeunesse, quand j’avais moi aussi 20 ans. Habituellement, je parle peu de mon passé, car j’ai toujours peur d’être prise pour une radoteuse. Mais quel bonheur cela a été de voir son intérêt pour la jeune fille que j’ai été, déjà mariée et maman d’un bébé à son âge. Elle n’en revenait pas, me posait des tas de questions. J’ai eu l’impression de lui apprendre des choses sur la vie. Je me suis sentie utile et cela ne m’était pas arrivé depuis bien longtemps », sourit Mireille, 83 ans. |
« Transmettre ses souvenirs et son expérience aux jeunes générations donne tout son sens à l’existence. Nous réalisons alors pleinement “l’œuvre” qui a été la nôtre, cette lignée familiale que nous avons contribué à construire et dans laquelle nous continuons d’exister », décrit Elsa Godart. Ne pensons plus que nous lassons tout le monde avec nos souvenirs : considérons-les comme un présent offert à nos descendants qui les aidera à grandir et à avancer. « C’est ici que réside le sens retrouvé : se projeter dans l’avenir en accompagnant ses enfants, petits-enfants, arrière petits-enfants », insiste Virginie Megglé.
Profiter du beau sous toutes ses formes
« Écouter un lied de Mahler, confortablement assis dans mon fauteuil, me réconcilie avec la vie. Pendant ce temps, je cesse mes ruminations. Mon sentiment de révolte et de colère parce que ma femme est partie avant moi s’estompe, la tristesse que mes enfants viennent trop rarement me voir s’envole. Et je me dis que oui, malgré tout, la vie vaut la peine d’être vécue, ne serait-ce que pour profiter de tant de beauté », s’exclame Roland, 89 ans.
Plutôt que de sombrer dans l’aigreur ou la dépression face aux épreuves, faisons confiance au beau pour lutter contre l’envie de renoncer qui, par moments, nous déborde. « La contemplation des belles choses nous élèvent. Elle nous grandit, nous emmène plus loin et plus haut que notre quotidien. En cela, elle donne un sens supérieur à notre existence », explique Elsa Godart. Alors, profitons du beau sous toutes ses formes, dans la nature et dans les arts. Et n’imaginons surtout pas que la belle musique et la belle peinture ne sont réservées qu’à un cercle d’élus ! « Apprécier l’art n’est pas affaire de culture ni de connaissances. Il s’agit simplement de se rendre disponible pour être touché par une œuvre, ému au plus profond de soi, transporté », souligne Virginie Mégglé.
Quelqu’un
qui ne sait
quel chemin
prendre
tourne
en rond. »
Faire une place à la spiritualité
« Ma vie a toujours été très remplie et très agitée. Professionnellement, j’avais un poste à responsabilités. Une fois à la retraite, je me suis investi dans plusieurs associations. Jusqu’à connaître une sorte de burnout à 80 ans : mon médecin n’en revenait pas ! Depuis, j’ai cessé la plupart de mes activités et je reste souvent chez moi. Je ne m’ennuie pas, je passe beaucoup de temps à prier, écouter de la musique sacrée. Toute cette agitation m’avait un peu éloigné de ma foi : je la vivais concrètement à travers mes activités caritatives mais il me manquait une dimension plus spirituelle. J’ai renoué avec elle et cela me fait du bien », constate Michel, 82 ans.
Quand nous accordons trop de place au matériel dans notre vie au détriment du spirituel, nous marchons sur une seule jambe. L’être humain est constitué de chair mais aussi d’esprit, ne l’oublions pas. Faire une place à la spiritualité dans son quotidien aide à se recentrer sur l’essentiel, à retrouver unité et harmonie », soutient Virginie Mégglé. Chacun choisira sa voie d’accès privilégiée à la spiritualité. Pour certains, ce sera la foi en Dieu, la prière. Pour d’autres encore, le recueillement. Les unes n’excluant d’ailleurs pas les autres.
Être présent à l’instant
« M’occuper de mon potager et récolter mes légumes a toujours été un vrai bonheur pour moi. Mais depuis quelques temps, je n’ai plus d’énergie pour le faire. Être privée de ce plaisir m’a donné un coup au moral. Pourtant, je ne me suis pas laissé abattre ! Maintenant, quand je vais acheter mes légumes au marché, je prends tout mon temps pour les choisir : je les regarde, je les sens, j’en fais toute une cérémonie. Et plutôt que de voir l’épluchage comme une corvée, je m’applique dans mes gestes, je regarde les formes que les épluchures dessinent, je pense à ce que je vais mijoter, avec qui je vais le déguster. Tout cela m’apporte beaucoup de plaisir, presque autant que « mon potager », raconte Mathilde, 85 ans.
« Il est possible de trouver du sens dans les plus petits actes du quotidien, les plus dérisoires. À condition de ne pas les accomplir automatiquement mais d’en prendre pleinement conscience, de centrer toute notre attention sur eux au moment où nous les réalisons. Et là, ils cessent d’être banals, ils se mettent à donner du relief à notre vie et à la colorer de toutes sortes d’émotions agréables », résume Virginie Mégglé. ■
(1) Auteure de Le Bonheur d’être responsable : vivez sans culpabiliser, éd. Odile Jacob.
(2) Auteure de La Psychanalyse va-t-elle disparaître ?, éd. Albin Michel