A 87 ANS PENSER A ETERNISER MA VIE

Chantal CAMBRONNE, Née en 1936, chantal.cambronne@orange.fr

Henri CHARCOSSET, Né en 1936, charcosset.henri@societe-pour-tous.fr , charcosset.henri@orange.fr

Janvier 2024

Bonjour à toi Henri,

J’ai déjà fait plusieurs tentatives d’article, mais je n’y arrive pas. A vrai dire, même du temps où j’avais, comme on dit, la foi, l’éternité n'était pas quelque chose qui me préoccupait. Ce que je connais par contre, c’est ce que j’appelle les minutes éternelles, ces scènes que la mémoire garde en moi pour toujours, et que j’aime évoquer. Ce sont essentiellement des scènes heureuses, que je peux me raconter encore avec bonheur des années et des années après. Les traumatismes, eux, se sont atténués grandement grâce aux psy.

Ces minutes éternelles ont un rapport avec le domaine religieux parfois, mais plutôt dans le sens du merveilleux ( les processions, les illuminations dans les ééglises…) La plupart n’ont rien à voir ni avec la religion ni avec mon actuel athéisme. 

Le  fait religieux continue à m’intéresser en ce sens que toute histoire religieuse est liée à l’histoire du monde, et inversement. 
Depuis quelques mois, je commence à envisager la mort comme proche. Il ne peut guère en être autrement, alors que je vois sans cesse les gens disparaître autour de moi. J’ai peur de la mort, de l’instant de la mort (Tout être vivant se bat contre la mort, même les insectes ) mais l’éternité n'est pas mon problème

.Le présent m’intéresse trop pour cela. Il m’arrive de me dire que ce serait chouette qu’un de mes proches cherche, après ma mort, à faire publier mes écrits les plus réussis ( Habib surtout ). Mais ce genre de fantasmes dure peu…

Alors que me suggères- tu ? Ce que je peux raconter, c’est seulement la place qu’occupe dans ma vie de femme proche de la fin de vie, cette faculté à éterniser dans le présent ce qui m’est bon, ce qui m’a fait rire, m’a émue. 
L’éternité, elle est toute entière dans mon présent. 

Donc tu me dis ce que je peux faire. J’aime bien l'idée d'écrire avec toi, pour toi, pour ce groupe de correspondants.

À bientôt 

Chantal Cambronne, Le 13 janvier 2024

 

Amie conscrite Chantal ,bonjour

Comme toujours si je puis dire car tu publies depuis 2008, toute une série d’articles autobiographiques, rapidement   accessibles depuis le plus ancien

cité à CLIC . Cette notion de minutes éternelles, va susciter bien des réflexions je suppose. Et c’est très bien. Appeler à s’interroger sur soi , sur  le sens

 que peut prendre sa vie,  dans un climat autant que faire se peut apaisé, est bien un de nos bus  principaux ici !

 

 Moi, où est-ce que j’en suis diras-tu ? En bref, j’ai vu se renforcer en moi, le rôle de l’hérédité, du transfert entre les générations si tu préfères. Il m’a fallu

atteindre un âge déjà avancé pour me rendre compte que je suis fortement apparenté pour ce qui touche à l’intellect, à mon grand- père  maternel que je n’ai

pratiquement pas fréquenté du temps de son vivant.

Sans  aller aussi loin, il me suffit de penser que la mère de mes deux enfants, décédée en 1990, se retrouve pour une part en eux, par-delà quelques traits de ressemblance

physique.

 

Je suis un  peu timide à dire vrai  pour ce qui est de prendre au pied de la lettre tout l’enseignement découlant d’une religion avérée , chrétienne ou autre. A raison

ou à tort ou les deux, je crains qu’en toute bonne foi, on se croit être les seuls porteurs au monde, d’une vérité absolue. Ce qui  peut  favoriser les, conflits !

 

Je crois à l’importance d’aborder ces problèmes qui débouchent sur l’approche d’une société par tous, avec tous, pour tous, avec un zeste de bon sens. Il n’échappe

à personne que nous avons commencé à exister comme entités  personnelles,  dès avant d’être nés au sens habituel du terme. Et par voie de conséquence, nous ne

pourrions pas disparaitre en bloc, dès notre mort terrestre.

 

Croyants ou non, nous sommes amenés à vivre- avec curiosité j’espère- une part aussi petite soit-elle, de vie éternelle !

 

Amitiés à toi ! ,

Henri Charcosset, Le 14.01.2024