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Novembre 2009

 

REFLEXIONS AUTOUR DU

« VIEILLIR DANS LA DIGNITE, UN COMBAT POUR DEMAIN »

Paru le 1 Juin 2009 aux Editions les Études hospitalières (Les Chemins de l’Éthique), 328 pages, 34 euros

 

                                                                                    Françoise CHARLOT

 

Salariée A.M.P. Aux Papillons Blancs de Beaune et sa Région -21-,

Dont les articles parus sur ce site sont mentionnés à la page web : CLIC

                              E-mail : francoise.marechar@wanadoo.fr

 

Suivi d’un Échange avec Henri CHARCOSSET, webmestre

 

1. Résumé

Un quatuor de trois hommes et une femme ont réussi le pari d’écrire à « huit mains » un livre manifeste afin que les choses évoluent, pour que vieillir soit, dans un avenir proche, un peu plus acceptable selon les explications des auteurs : Pierre ANCET (Maître de conférence en philosophie), Noël-Jean MAZEN (Directeur du groupe de recherche Droit et Éthique du vivant), France MOURET (Gérontologue- kinésithérapeute) et Pierre PFITZENMEYER (Professeur en Gérontologie).

Ces personnalités dijonnaises, qui ont dirigé cet ouvrage, n’ont pas peur de dénoncer en mots, les maux de nos aînés, trop souvent abandonnés, condamnés à vieillir comme « des plantes ». Les auteurs revendiquent de l’attention, de l’humanité, de la douceur, le droit à la sexualité.

Ils osent affirmer, selon leurs propos, que « les institutions ont trop souvent une logique de rentabilité, il est plus pratique de mettre une personne âgée en fauteuil roulant que de prendre le temps de la faire marcher, c’est pourtant ce qui lui permet de rester autonome ».

Leur conviction se résume en une évolution de la prise en charge du troisième et quatrième âge d’autant qu’ils savent que, de par leurs recherches, investigations, les pays nordiques ont déjà dix ans d’avance et les personnes âgées y sont respectées et non infantilisées.

« L’homme est condamné à réorganiser sa vieillesse, c’est un nouveau défi de société ».

L’ouvrage réunit les contributions de trente spécialistes.

                   

2. Les raisons de mon choix pour cet ouvrage

 

Lors de ma formation DIGUB, j’ai eu le privilège de rencontrer au Centre de CHAMPMAILLOT, Établissement spécialisé en Gérontologie à DIJON, plus brièvement France MOURET lors d‘informations sur l‘entretien physique de la personne vieillissante et/ou âgée voire démente et surtout Pierre PFITZENMEYER, l’éminent professeur passionné en Gérontologie.

Ce spécialiste, grâce à la qualité de ses interventions que ce soient en cours magistraux ou petits groupes a su capter mon attention de part son engagement envers la population de vieillards pour qui il défend toujours leur cause pour une « bien traitance » au sein des structures qui accueillent ces personnes vieillissantes handicapées physiques, mentales ou ordinaires. Il sait porter ses convictions sans « zèle de savoir », communiquer humblement ses partages d’expériences et de savoirs auprès d’un public hétérogène tant par la culture singulière et les cursus <professionnels des uns et des autres.

Le mot n’est pas trop fort, en tant qu’élèves D.I.G.U.B., la majorité vouait déjà à l’époque une certaine admiration quant à ses explications claires, précises, adaptées individuellement et à la transmission de son savoir, engagement qu’il a su nous influer. Je fais partie de ceux et celles qui suivent encore son engagement sincère, vrai et fort dans son combat qui est le nôtre pour une vie décente aux personnes vieillissantes accueillies dans toutes structures confondues ou vivant à domicile. Le mot « dignité » raisonne très souvent dans ses discours, essais.

La teneur de ses propos riches d’enseignement dirigent encore à ce jour mes propres valeurs tant leur véracité  est criante en rapport à ses recherches, travaux, convictions personnelles soutenues et « décortiquées » à corps et âme pour aboutir à des thèmes forts à développer à travers des réflexions, informations au sein de toutes structures confondues.

Cette petite « mise en bouche » sera certainement l’objet d’aborder une des nombreuses réflexions ou thèmes dans le « mieux être et mieux vivre » de la personne vieillissante ordinaire et/ou handicapée mentale ».

Des sujets sont en gestation comme la rupture, le deuil, le travail avec les familles, la sexualité, la bientraitance… D’autres thèmes peuvent compléter cette liste non exhaustive.

 

Remarques de Henri Charcosset sur la place de la personne vieillissante dans la société, composante de vie sexuelle incluse.

Voir par exemple sur ce site  à CLIC et à CLIC

 

 Un point clé me semble être que la personne  puisse garder une identité de citoyen pleinement actif, de personne à part entière, autant que faire se peut, jusqu’au bout de sa vie.

Je lis couramment sur les forums que des personnes, principalement des femmes, en très bonne forme à quelques petits problèmes près, se plaignent amèrement dès la soixantaine, de ne pas recevoir assez de marques d’attention, de la part de leurs enfants adultes. L’argument est qu’il revient aux adultes jeunes de se manifester auprès de leurs parents, et non l’inverse.

Je pense pour ma part qu’ayant plus de temps, plus d’expérience de la vie aussi, c’est à nous, les sexagénaires, septuagénaires (dont je suis), et même octogénaires, de rester les maîtres à bord de notre relation à nos enfants. Si l’on pensait et agissait ainsi, il y aurait bien moins de solitude, le grand âge venu ?

Pour moi, l’identification de la personne âgée par une activité valorisante, importe plus que celle venant de l’exercice d’une pratique physique amoureuse. Si je ne suis pas contre l’installation de lits deux places dans nos maisons de retraite, j’y vois moins de perspective de bonheur au grand âge que par l’installation « massive » d’ordinateurs, en vue d’un temps de bénévolat à distance, pour toutes celles et tous ceux qui le peuvent. Inciter nos aînés à se focaliser sur les plaisirs de la chair, c’est contribuer à les infantiliser.

Un besoin peut aisément en cacher une autre ! Quand le pensionnaire d’une maison de retraite se promène dans les couloirs, son sexe en érection, au vu de tout le monde, que veut-il signifier ? Qu’il est toujours un homme, exprimant sa virilité comme il le peut, faute d’autres moyens.

Une personne de 40 ou 50 ans n’est pas seulement femme, homme de par sa sexualité. Pourquoi en serait-il autrement pour un(e) octogénaire ? Amenons-lui déjà la possibilité de continuer sa tâche de femme, d’homme, être de travail au sens noble du terme.

Quel travail ? Il est en moins un qui gagnerait à entrer dans les mœurs, la rédaction d’une histoire de vie. Une section de ce site s’intitule justement Histoires de vie en condensé, CLIC. La personne concernée ne saurait-elle pas lire ni écrire, que ce ne serait pas si grave ; on la ferait assister !

 

Commentaires de Françoise, en en référant principalement aux personnes handicapées mentales vieillissantes.

 

« L’Être humain vieillit comme il a vécu… »

Aux travers des mots-clés cités dans votre réflexion comme : identité, citoyen, personne à part entière… je rajouterai aussi singularité et complexité de la personne vieillissante, âgée ou très âgée (ordinaire ou handicapée mentale) pour qui l’accompagnement quotidien se doit d’être en adéquation avec son rythme, ses capacités, ses besoins, ses acquis.

 Tout professionnel aidant doit s’adapter à chaque personne de façon individuelle, ce qui implique automatiquement moult questionnements, voire étonnements, réflexions. D’où projets par rapport à ce que l’aidant sait sur son histoire de vie,  à (re)travailler très certainement en amont avec la personne si la démence ne s’installe pas rapidement. Ou/et à retravailler avec la famille,  mais il est très rare de mener à bien ce travail puisque les non-dits familiaux sont bien présents la plupart du temps, dans le rapport parents/enfants. Et c’est ainsi qu’il peut être envisagé une ou des propositions d’accompagnement au cas par cas.

L’identité de chaque personne accueillie dans toutes structures confondues et/ou maintenues à domicile doit faire partie de notre déontologie et c’est à travers cette valeur fondamentale que l’éthique prendra tout son sens.

Vous évoquez la sexualité.

Dans beaucoup d’institutions (y compris celle où j’interviens), de façon implicite, c’est un sujet tabou. Nous allons seulement aborder maintenant ce thème dérangeant, puisque certains professionnels vont pouvoir bénéficier d’une formation de …. 3 heures. Peut-on parler de grand pas ou  plutôt d’une certaine mise en « conformité » par rapport aux lois ?

C’est pourquoi, aussi, j’en appelle aux personnes ayant été formées dans ce domaine qu’il ne faut pas banaliser, en insistant aussi sur le fait que toutes ces personnes ne sont pas, non plus, axées sur le sexe. Mais cela reflèterait certainement une souffrance cachée voire un mal être à décoder.

Les lois de 2002 et 2005 rappellent que tout individu a droit a une sexualité mais malgré tout, pas de grandes explications dans ce domaine. Nous faisons avec, mais c’est très compliqué entre l’accueil de l’amie chez le compagnon et/ou l’inverse.

La relation amoureuse peut parfois être étouffante pour l’un ou l’autre et se confondre dans certains cas en violence, voire s’ assimiler à viol, car il arrive que le besoin physique prime sur la relation dite amoureuse.

La sexualité solitaire pose également beaucoup de questionnements, peur parfois car débridée et obsessionnelle pour certaines personnes. L’usage d’objets parfois dangereux peut altérer leur sécurité. Même en respectant l’intimité de chaque être, il est très difficile de canaliser les pulsions qui dépassent la raison.

Il est bien évident qu’une certaine vénalité est implicitement ressentie également au niveau d’un certain exhibitionnisme, comme vous le soulignez, mais l’inconscient, me semble-t-il reflète très certainement une revendication, un mal être à décoder et également une sorte de « Je vis comme j’ai vécu ».

 J’explique : Dans une certaine appétence de vivre, m’avait-on expliqué en hôpital, le comportement choquant de certaines personnes peut refléter la réelle personnalité du vieillard lorsqu’il était jeune. Certains spécialistes arriveraient à décoder certains modes de vie des malades dans le coma, grâce au vécu raconté par la famille et surtout lors des comportements post-comatiques, tout ceci dans le repérage des mouvements, gestes, mimiques. Alors pourquoi pas chez les personnes vieillissantes, handicapées, âgées, désorientées, démentes ?

Si une personne vieillissante n’a jamais eu auparavant d’appétence à se cultiver, s’occuper, avoir des loisirs, des centres d’intérêts pour développer sa curiosité, malheureusement, en vieillissant, elle sera désavantagée et aura beaucoup plus de difficultés pour se socialiser et aller de l’avant car moins d’acquis. Quand on sait qu’une personne de 40-45 ans a déjà bien du mal à entreprendre un travail « rétrospectif » pour soigner ses maux, à se remettre en cause professionnellement et/ou de façon personnelle, comment projeter des choses non acquises ou évolutives pour un mieux vivre et mieux être de ces personnes ?

Il faut que notre travail de « PEIT HOMME » de ‘L’HOMME » soit volontaire pour aider, panser les blessures, répondre aux besoins physiologiques conscients et inconscients mais cela fait peur.

C’est un énorme travail de fond qui semble d’ordre éthique avec des moyens humains formés.

« Le monde est monde », ne restons pas fatalistes.

 

En guise de conclusion à cet échange

 

L’ « Éducation » des personnes vieillissantes handicapées ou non a un rôle essentiel. Même en cas de handicap mental sévère, les aidants peuvent y trouver leur mission.

Si l’éducation est bien cet acte d’humaniser et de socialiser, si l’éducation est bien ce travail d’inscription de l’homme dans la communauté humaine, alors, l’éducation de ces personnes sera possible. Il suffira, avec beaucoup de persévérance, pour l’humaniser, le socialiser, de l’inscrire jusqu’à la fin dans la communauté humaine, de le « rencontrer ».

Auprès des personnes handicapées comme auprès de tous ceux que la maladie tente de déshumaniser, nous avons tous connu ce miracle, qui; du hasard d’un regard partagé, fait surgir le « fraternel » de la « rencontre ».

Dans l’optique qui prévaut sur ce site, le travail éducatif pourrait s’axer sur L’histoire de vie de la personne. Existe-t-il une vie qui ne soit pas digne de donner lieu à son Histoire, comme façon de la prolonger au-delà de la mort ? Non. Penser autrement serait faire le jeu dangereux des exclusions.