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Septembre  2010

 

LES THERAPIES A DISTANCE SONT-ELLE EFFICACES?

 

                               PSYCHOLOGIES magazine Decembre 2007

 

                        http://www.psychologies.com/Therapies/Vivre-sa-therapie/Commencer/Articles-et-Dossiers/Bien-choisir-son-psy/Efficaces-les-therapies-a-distance/8Un-paiement-uniquement-par-carte-bancaire

 

 

Téléphone, chat, e-mails,  webcam… Courantes outre-Atlantique, les consultations sans fauteuil ni divan commencent à faire des émules en France. Mais, pour soigner les maux de l’âme, peut-on se contenter de rencontres virtuelles? Enquête au cœur d’un univers encore méconnu.

 

         « Ma séance est un moment unique, elle a lieu le soir, chez moi. Je la prépare en m’efforçant de mettre de côté mon stress professionnel et mes soucis quotidiens. Je m’installe confortablement sur mon canapé. C’est ce que j’appelle créer mon ambiance rendez-vous », confie Isabelle, 45 ans, cadre commerciale dans une petite ville de l’est de la France. Elle fait partie de ces patients - dont le nombre est inconnu, faute de statistiques -, qui ont choisi d’entreprendre une psychothérapie à distance, pendant laquelle le thérapeute et son patient ne partagent pas le même espace. C’est par le biais de la ligne du téléphone qu’Isabelle, sans l’avoir jamais rencontrée, communique pendant cinquante minutes une fois par semaine avec sa thérapeute, choisie à la fois pour  sa spécialisation et ses horaires.

 

Où, quand, comment?

         « Après trois tentatives de thérapie classique, dont la plus longue a duré neuf mois, je me suis dit qu’il fallait trouver une méthode plus compatible avec mon emploi du temps, explique François, un informaticien de 39 ans. De toutes façons, en ce moment et avec mon travail,  je ne pourrais plus du tout consulter en cabinet. J’aime les nouvelles technologies, donc pour moi, la psy par téléphone, c’est très bien. J’aime par-dessus tout faire ma séance et raconter mes rêves de là où je les ai conçus: sur mon lit. Mais je suis souvent obligé d’organiser des rendez-vous de mon bureau, ou à partir de mon mobile. » Certains patients appellent leur thérapeute d’une cabine… Le grand boom des nouvelles technologies se répercute aujourd’hui sur le monde de la thérapie. D’ailleurs, à côté de la psychothérapie par téléphone - l’aînée des thérapies à distance -, coexistent des techniques plus spécialement réservées aux possesseurs d’ordinateur.

D’abord, la psychothérapie par visioconférence, avec webcam, pour des séances en direct au cours desquelles le psy et son patient peuvent se voir et s’entendre. Ensuite, la thérapie par chat, pour dialoguer par écrit, en direct. Enfin, la thérapie par e-mail, où le patient envoie un courrier électronique, auquel le psy répond le jour de la séance. Les séances durent généralement de trente à cinquante minutes - la durée moyenne des séances en cabinet - et s’étendent sur un laps de temps allant de quelques mois à trois ou quatre ans- la durée moyenne des thérapies en cabinet…

 

Faut-il en avoir peur?

         Si ces techniques foisonnent aux Etats-Unis et au Canada, où elles sont depuis une dizaine d’années reconnues comme des psychothérapies à part entière et sont l’objet d’évaluations, en France, elles font encore figure d’ovnis. Patients et psychothérapeutes tendent à s’en méfier par méconnaissance de l’outil informatique, et également par une sorte de fidélité à la tradition psychothérapeutique, qui martèle qu’une thérapie requiert un divan bien rembourré ou un bon fauteuil. Scepticisme identique concernant, généralement, le téléphone: «  Beaucoup de collègues ne comprennent pas et me critiquent, témoigne Olivier Plataroti, psychologue-clinicien, qui pratique via le réseau téléphonique depuis deux ans, tout en poursuivant ses consultations en cabinet et dans un centre de santé mentale. D’ailleurs, j’ai moi aussi été sceptique. L’intérêt de cette approche ne m’est apparu que progressivement, en l’expérimentant. »

 

A qui s’adressent-elles?

         Les motifs de consultation à distance sont identiques à ceux qui poussent à consulter en cabinet: problèmes affectifs, difficultés relationnelles, manque de confiance en soi, état dépressif, anxiété, deuil… Loin du regard et du corps du thérapeute, les anciennes victimes d’inceste ou d’abus sexuels parviennent plus facilement à évoquer les ravages  subis. «  Au cours de mes trois ans d’analyse, je n’avais jamais pu parler des violences dont j’avais souffert enfant dans ma famille, puis dans mon premier couple, confie Félicie, une infirmière de 39 ans. Impossible de dire ça face à un thérapeute en chair et en os.  Trop d’émotions, trop de honte.  Pour la première fois, j’ai osé et je me suis sentie comprise. Il faut dire que ma psy est spécialiste de ces problèmes. Sur Internet, les psy font figurer leur CV… »

« J’ai dans ma clientèle un haut gradé de l’armée et un ermite, jamais ces gens n’accepteraient de mettre les pieds dans mon cabinet. », affirme Jean-Pierre Bègue, l’un des pionniers en France des cyberthérapies ( thérapies par le biais de l’ordinateur). Mais il y a aussi les agoraphobes qui ne sortent plus de chez eux, les individus qui se sentent en danger  face au regard de l’autre.

« J’avais l’impression que ma première psy essayait d’établir un rapport de séduction insupportable !, se souvient Alain, 40 ans, journaliste. Avec mon deuxième thérapeute, nous sommes entrés dans des rapports de compétition, et j’ai dû arrêter. Avec ma thérapie par téléphone, rien de ce genre, ça me convient dix fois mieux. »

         D’autant plus qu’Alain fait partie de tous ces gens frustrés ou angoissés par le cadre strict imposé par la psychothérapie traditionnelle. « Finies les contraintes horaires et les cavalcades dans les transports pour être à l’heure à mes séances. Et si je déménage, je pourrai quand même garder mon psy!. »

Parmi les bénéficiaires des thérapies à distance, n’oublions pas les handicapés physiques incapables de se déplacer seuls, les expatriés, ou simplement les habitants des petites villes soucieux de consulter, sans que tout le monde le sache. « J’ai décidé d’entreprendre une thérapie à distance dès que j’ai su que c’était possible, confirme Audrey, esthéticienne, 28 ans, qui habite une petite ville de province. J’avais d’abord pris des rendez-vous avec le psychiatre et psychothérapeute qui reçoit dans la rue principale. Dès le deuxième, tous mes proches étaient au courant. J’ai envie de parler à un psy sans que la boulangère me demande si ça me fait du bien. »

 

Un même travail qu’en cabinet?

         La psychothérapie par téléphone présente des avantages incontestables, affirme Olivier Plataroti. En particulier dès les premiers entretiens, grâce à l’absence du regard du thérapeute, une liberté de parole qui survient bien plus tard dans le cadre du cabinet. Mais dans les thérapies à distance,  s’agit-il exactement du même travail qu’en face à face? Ce serait mentir. Entre des mots d’amour déposés sur la messagerie vocale de l’être aimé et une étreinte torride, chacun peut comprendre qu’il y a une différence. D’ailleurs, la plupart des psychothérapeutes qui travaillent à distance invitent leurs patients à les rencontrer, ne serait-ce qu’une fois.

         Malgré tout, au téléphone ou via Internet, comme dans l’intimité du cabinet, « ce qui guérit, c’est le transfert, ce lien particulier qui se noue entre le patient et le thérapeute », rappelle le psychanalyste Jean-Pierre Bègue. C’est presque un automatisme, dès qu’un patient est confronté au dispositif thérapeutique, il attribue au thérapeute un savoir sur ses difficultés. Cette idéalisation temporaire permet au patient de progresser, et disparaît quand sa question principale trouve sa solution.

         Plus d’interrogations en revanche concernant la nature du travail.

 

Un paiement uniquement par carte bancaire

Payer en liquide fait partie traditionnellement de la psychanalyse. Avec les thérapies à distance, le paiement se fait par carte bancaire ou, exceptionnellement, par chèque, les séances étant généralement payables d’avance.

          Ce mode de règlement peut rabaisser la thérapie au rang de service comme un autre, et certains patients le déplorent. Toutefois, demeure cette constante, pas question d’être en dette. « Les patients à qui leur thérapeute a fait crédit, en raison de problèmes financiers, payent dès qu’ils le peuvent, parfois deux ou trois ans après la thérapie, affirme Alain Siciliano, coordinateur de Psytel . Depuis l’ouverture, il n’y a jamais eu de problèmes de séances non réglées. »

 

Déjà sur ce site

Psychothérapie en ligne et handicap (2007)

Jean-Pierre Bègue

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