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Mars  2011

 

LES ETATS D’AME : UN APPRENTISSAGE DE LA SERENITE. Régulation des états d’âme. La vie en pleine conscience

 

Christophe ANDRE

 

Médecin psychiatre et psychothérapeute

 

Ouvrage en 480 pages, 17 chapitres ; Editons Odile Jacob (2009)

 Régulation des états d’âmes (chapitre 12, pages 265 à 286) et La vie en pleine conscience (chapitre14, pages 317 à 349)

 

Extraits par Henri Charcosset

 

Introduction

 

 La notion récente de Méditation de pleine conscience, qui « associe des bases de méditation bouddhiste à des éléments de gestion du stress ou de thérapie cognitive plus clairement occidentaux », est tout particulièrement à retenir. H.C.

 

REGULATION DES ETATS D’AME

 

Des compétences à la régulation de nos états d’âme sont indispensables à notre équilibre personnel, car, souvent, ces derniers se bousculent dans un tumulte qui fait ressembler notre esprit à un carrefour embouteillé...

Il y a trois buts principaux à la régulation des états d’âme : voir plus clair en nous, y faire régner une paix et une cohérence relative et donc mieux pouvoir se tourner vers le monde extérieur, sans être toujours ramené à nous-mêmes par nos ruminations ; accéder plus souvent à des moments de bonheur ; ressentir moins de souffrances.

Prendre soin de ses états d’âme permet l’accès à une meilleure connaissance de soi et donc de mieux conduire sa vie...

Le sentiment des chercheurs et des thérapeutes en matière d’équilibre émotionnel est que le bon rapport entre états d’âme positifs et états d’âme négatifs est proche de 2. Ce ratio combine l’énergie des états positifs et la vigilance des négatifs...

 

Quelques façons de fuir ses états d’âme désagréables :

 

- On peut réprimer ses états d’âme, essayer de ne pas les ressentir.

En général, cela concerne plutôt les situations extrêmes (comme des traumatismes, agressions, violences). Toutefois, chez certains sujets hypersensibles, cela peut aussi survenir tout au long de journées « normales » aux yeux des autres, mais durant lesquelles la personne trop vulnérable va ainsi décrocher fréquemment d’avec la réalité.

- On put essayer de transformer ses états d’âme.

La plupart de nos ressentiments sont ainsi dérivés d’autres plus enfouis...Encore et toujours l’évitement de la douleur.

- On peut modifier chimiquement ses états d’âme par l’alcool, le cannabis, le tabac, etc.

 

Quelques données scientifiques sur la répression des états d’âme.

 

La vraie grande question qui se pose alors est donc celle de l’accueil ou de l’évitement des états d’âme désagréables : puisqu’ils sont désagréables, pourquoi ne pas effectivement nous tourner vers autre chose en attendant qu’ils disparaissent ?

Dans la vie de tous les jours, il est parfois préférable de ne pas s’en faire, face à des situations qui auront de toute façon tendance à s’améliorer quoi que je fasse...

Cependant, de manière générale, les stratégies de fuite systématique, par distraction ou suppression des états d’âme négatifs (et des réalités qui les sous-tendent) sont plutôt contre-productives, et sont clairement impliquées dans la chronicisation de difficultés psychologiques multiples...

On considère actuellement que ces tendances globales à l’évitement de l’expérience vécue ne règlent que le soulagement à court terme de la souffrance, et sont insuffisantes sur le long terme, tant pour limiter les états d’âme négatifs que pour développer les états d’âme positifs.

 

Comment accepter et réguler ses états d'âme négatifs

 

On ne peut prétendre à une bonne régulation de ses états d'âme sans les accepter au préalable. Globalement, la plupart des psychothérapeutes scientifiques intègrent peu à peu cet objectif. Il existe même un tout nouveau courant actuellement centré sur cette notion d'acceptation émotionnelle et connu sous l'acronyme ACT : « Acceptance and commitment therapy », autrement dit les thérapies d'acceptation et d'engagement...

Les enjeux sont majeurs. Il y a d'une part dans l'acceptation la possibilité de voir peu à peu diminuer durablement nos souffrances. D'autre part, la possibilité de s'enrichir de nos expériences, au lieu de les traverser sans avoir voulu les ressentir, et d'en ressortir inchangé...

Il faut donc parfois cesser de vouloir rectifier nos expériences émotionnelles, ou corriger nos états d'âme. Et plutôt que de vouloir changer nos états d'âme, changer notre rapport aux états d'âme...

On reproche parfois à cette notion d'acceptation d'encourager à une sorte de passivité... Nous devrions peut-être choisir pour notre travail psychothérapique le terme accueillir ses souffrances plutôt que les accepter...; le mot accueil rappelle que nous restons actifs et discriminant en accueillant.

 

Etudes sur l’efficacité de l’acceptation

 

...Globalement, accepter la souffrance psychologique permet de mieux la contrôler... L’acceptation a aussi un impact physiologique...

Accepter, ça s’apprend : il ne faut pas seulement le comprendre et s’y décider (ce qui est une première étape indispensable), il faut ensuite un entraînement et une pratique réguliers...

 

Comment augmenter ses états d’âmes positifs.

 

- L’activité physique. Elle accroît les sensations d’énergie qui constituent le socle de nombreux états d’âme agréables, comme la confiance, la curiosité ou l’optimisme. La règle de pratiquer une activité physique dès le matin - et parfois dès le réveil chez certains patients fragiles en période de difficultés - est souvent très utile.

- Le lien social. On est davantage capable et désireux de se tourner vers les autres si on a réglé la qualité de ses états d’âme personnels. L’inverse est vrai aussi : voir des gens et socialiser, comme on dit en anglais, cela améliore l’humeur...

S’activer et socialiser sont sans doute parmi les inducteurs les plus courants d’états d’âme positifs, et parmi les plus efficaces à appliquer au quotidien, de par leur simplicité de mise en œuvre.

- Autres. Par exemple, faire - et maîtriser - des choses simples, faciles, déjà connues : cela induit une humeur positive... En tout cas, mieux vaut faire des choses simples et maîtrisées que ruminer ou ne rien faire, ou lancer des actions et des projets ambitieux mais avortés, au bout desquels on ne va pas.

Il faut noter que certaines stratégies ne sont pas également efficaces chez tout le monde...

 

LA VIE EN PLEINE CONSCIENCE

 

...Aménager dans sa vie des temps pour marcher tout seul dans les bois est aussi important qu’y construire des projets et des succès professionnels.

Mais comment rester, le plus souvent possible, conscient de ce dont nous avons besoin ? Comment ne pas passer à côté ?

 

Souvent, nous passons à côté de nos vies.

 

Si souvent il nous arrive de ne pas être dans ce qu’on fait. D’être à côté...

A côté de nos bonheurs... A côté des petites choses pas importantes... A côté des moments importants...

L’instant d’avant dévore l’instant présent...Ou l’instant d’après occupe nos pensées. L’instant présent n’existe plus : noyé dans le néant.

Mais passer à côté du présent, est-ce que ce n’est pas passer à côté de sa vie ?

 

Comment nous passons à côté de nos vies.

 

Il y a tant de façon de fuir nos vies et de ne pas être présent à l’instant.

On peut se réfugier dans des actions inutiles ou utiles, devenir alors des « prisonniers de l’action »...

On peut se réfugier, aussi, dans des ruminations ou dans des rêveries ou des espoirs...

On peut se réfugier dans des certitudes...

On peut être victime de vols répétés de conscience. Notre époque est caractérisée par les « vols d’attention » : les interruptions de la publicité, des coups de téléphone, etc.

On peut refuser de laisser faire la vie et s’enfermer dans un problème ou pseudo-problème, et ne pas vouloir lâcher prise tant qu’on ne l’a pas résolu...

Et puis, on peut vouloir simplement refuser la douleur de certains moments de la vie. Refuser d’éprouver l’expérience de la souffrance, ou du désagréable, simplement... Pour ne pas ressentir le désagréable, je m’efforce de ne plus rien ressentir du tout. Je me blinde, je me durcis. Je me prive du goût de la vie...

Pas présents, pas conscients, comment pourrions-nous alors être heureux ? Au mieux, être parfois soulagés, satisfaits, pas trop malheureux...

 

Conséquence : « Cette vie que tu vis, ce n’est qu’une vie morte »

 

...Avoir toujours envie de s’évader : mais c’est nous-mêmes qui nous sommes enfermés dans nous-mêmes !...

Etre habité ; si souvent, par des états d’âme d’ennui, d’incomplétude, d’insatisfactions...

Se noyer dans des souffrances diffuses. Des douleurs morales réelles sans causes claires ou nettes. Les plus difficiles à aider en psychothérapie...

Se sentir submergé...

Le pire, c’est la vie sans conscience. Et le pire de ce pire : les moments de prise de conscience d’une vie sans conscience...

 

Comment prendre conscience ?

 

... Accepter ce qui est, habiter le réel ; puis décider et agir. Mais pas : refuser ce qui est, rêver de ce qui n’est pas, fuir le réel ; puis souffrir et subir ou agir de manière absurde et impulsive...

... La maladie peut être un révélateur et un accélérateur de prise de conscience  de ce qui ne va pas dans nos existences.

... On peut aussi ouvrir les yeux de manière moins douloureuse, au travers d’événements de vie simples et naturels : avoir des enfants, voyager, rencontrer, aimer...

 

Expériences d’éveil

 

... Tu marches dans un jardin public, un matin d’hiver en allant à ton travail, avec tes soucis de santé. Tu croises deux femmes qui courent en bavardant, gaiement, l’air en pleine santé. Tu es soudain submergée sous le déferlement de tes états d’âme : envie (« elles sont en bonne santé, elles »), irritations (« deux femmes au foyer qui n’ont rien d’autre à faire que de s’occuper d’aller bien »), tristesse (« si seulement je pouvais ne pas être malade »), inquiétude (« comment ça va finir ? »). Tout commence à tourner en boucle, mais tu continues à marcher, à respirer l’air froid, à t’imprégner des odeurs du parc et de la ville, toutes mélangées. Tu ne cherches pas à lutter contre tes états d’âme mais tu attends juste qu’ils passent. Et tout s’éloigne sans que tu comprennes ni pourquoi ni comment. La paix est revenue juste parce que tu es revenue habiter l’instant présent...

 

Comprendre les expériences d’éveil (leçons des éveils)

 

... De telles expériences sont plus ou moins communes dans nos vies. Mais nous risquons de ne pas leur prêter attention. Elles nécessitent d’avoir laissé la place à sa vulnérabilité, de l’espace pour sa réceptivité. Elles ne surviennent pas si on a tout verrouillé, tout cadenassé, tout rempli derrière des possessions, des préoccupations, des obligations, des actions...

Les expériences d’éveil existent dans toutes les traditions...

Les expériences d’éveil sont aussi des expériences de libération et d’accès à une autre dimension que celle du quotidien, ou peut-être à la seule dimension du quotidien : l’intensité de l’instant présent.

 

La consolation de l’instant présent face à toutes les détresses

 

... Les expériences d’éveil nous ramènent à l’important de nos vies : nous sentir vivants, ou mortels, nous sentir seuls ou aimés. Elles nous ramènent à la beauté, ou à la violence. Au sens ou à l’absurde de nos existences...

 

La solution de la pleine conscience

 

Comment des expériences peuvent-elles naître en nous, que ce soit dans des moments de drame, ou de simplicité ? Et comment peuvent-elles tout simplement exister ? Les éveils ne peuvent évidemment se déclencher sur commande. Ils nécessitent un état mental particulier, une capacité à garder notre esprit ouvert à tout ce qui nous entoure et tout ce qui existe, et pas seulement à ce qui nous préoccupe, à ce qui se pose devant nos yeux ou notre esprit. En psychothérapie, on appelle cet état la pleine conscience. Ou peut s’en rapprocher par l’apprentissage de la méditation dite justement « de pleine conscience »...

La pleine conscience consiste à être présent à l’expérience du moment que nous sommes en train de vivre, sans filtre (on accepte ce qui vient), sans jugement (on ne cherche pas si c’est bien ou mal, désirable ou non), et sans attente (on ne souhaite pas que quelque chose arrive ou se passe).

La pleine conscience est donc une simple présence - juste être là -, mais si difficile à atteindre... En général notre attention n’est que partiellement consacrée à ce que nous sommes en train de vivre. Et nous faisons des efforts pour nous concentrer sur certains points (qui nous semblent alors importants) plutôt que sur d’autres (que nous jugeons secondaires).

La pleine conscience peut aussi être comprise comme le niveau supérieur de l’acceptation : une sagesse intégrative qui replace le détail dans son tout. Au moment où je vais peut-être mourir, qui peut dire s’il n’est pas suprêmement important d’écouter une dernière fois le murmure du vent ?

En psychologie, la conscience est le mélange de l’éveil (cette disponibilité pour toutes les stimulations de l’environnement qui nous arrivent) et de l’attention (la capacité de se focaliser sur un aspect de ce qui se passe). La pleine conscience est donc une intégration optimale de cela : présence, mais intense, et disponibilité, mais à tout. On aurait pu aussi l’appeler « plein éveil ».

Elle n’est pas une forme de passivité et d’acceptation aveugle : elle permet d’habiter le présent, mais avec souplesse, en étant dans la possibilité de se désengager, si on le choisit, et en tout cas, en en étant conscient.

Les capacités de pleine conscience sont présentes chez chaque humain. Elles dépendent sans doute d’aptitudes naturelles à la concentration et à l’ouverture (les deux devant être liées et synchrones), mais elles peuvent aussi s’acquérir ou se développer par l’entraînement. Jusqu’à présent, cet entraînement était peu valorisé en Occident, où l’on donne plutôt priorité à l’action et à l’interventionnisme systématique.

 

Apprendre à méditer?

 

En notre époque de mondialisation, la psychothérapie n’échappe pas au grand brassage des idées et des systèmes. Les pratiques méditatives ont certes été de toutes les époques et de toutes les cultures, mais ce qu’on nomme méditation en Occident correspond davantage à une réflexion approfondie et plutôt rationnelle, là où l’Orient est plus souvent tourné vers des pratiques contemplatives, nous l’avons vu en parlant des expériences d’éveil.

La méditation de pleine conscience, telle qu’on l’utilise en psychiatrie, en psychologie ou en médecine, est sans doute le premier exemple clair de world therapy (comme en cuisine ou en musique) : elle associe des bases de méditation bouddhiste à des éléments de gestion du stress ou de thérapie cognitive plus clairement occidentaux.

Ce type de démarche psychothérapique, « laïcisé » et épuré de ses éléments religieux, n’a pas pour but de nous conduire à l’éveil pour la beauté de l’expérience, mais pour nous aider à apprendre à affronter différemment nos souffrances. Pour aider les patients à pacifier leurs états d’âme et à surmonter diverses difficultés, telles que rechutes dépressives ou inquiétudes dévorantes liées à des maladies graves. Ou pour leur permettre de surmonter des problèmes de personnalité.

 

Les thérapies basées sur la pleine conscience se présentent comme une série d’exercices simples destinés à nous amener peu à peu à « garder notre esprit ici et maintenant ». On s’assied, on ferme les yeux et on s’aperçoit... que notre esprit part dans tous les sens ! Alors, on ne s’en agace pas, on considère que c’est normal, c’est juste comme ça que l’esprit fait, parce que notre vie lui en a donné l’habitude ; et, d’ailleurs, cela nous rend souvent service, cet esprit en mouvement, qui cherche partout des choses à faire et à penser, des actions à déclencher. On ne s’agace pas, donc, contre ces vagabondages, qui en général nous arrangent. Mais là, ils nous dérangent. Alors, on ne s’agace pas, et on recommence.

 

Il y a évidemment plein de variantes et d’approfondissements : se centrer sur sa respiration, les bruits qui nous entourent, les sensations qui viennent de notre propre corps, observer le mouvement de ses pensées, leurs apparitions et disparitions, là vers où elles voudraient nous conduire. Ne pas les suivre.

 

Revenir à l’exercice : juste être là. Et faire tout cela dans une attitude intérieure de curiosité calme et bienveillante : ne pas juger, ne pas chercher à repousser ou à susciter. Simplement tout accepter, tout observer.

Souvent, ces plongées en nous-mêmes sont douloureuses...

La méditation est avant tout une pratique, non une mystique, avant tout une forme d’entraînement de l’esprit.

La méditation n’est évidemment pas une forme de fuite de la réalité. Elle encourage au contraire à une confrontation sereine avec toute la réalité.

 

Bénéfices de la méditation

 

... Nous pouvons beaucoup attendre de la méditation sur le long terme, et si nous comprenons qu’il s’agit d’un travail...

 

La méditation nous aide à comprendre la nature de la pensée. En réalité, nous ne pensons pas : notre esprit produit des pensées, que nous choisissons et sélectionnons, ou qui s’imposent à nous. Nous ne faisons que subir et choisir. La production nous échappe, nous n’arrivons qu’en aval. Méditer nous rend plus conscient de cela : notre cerveau est comme un robinet à pensées, ouvert sans cesse pour le meilleur et pour le pire. Et méditer nous aide donc à mieux choisir, et moins subir, parmi le flot de ces pensées. Plus la pratique méditative est régulière, moins il existe de tendances à la rumination.

 

La méditation enrichit les états d’âme et aide à leur régulation.

 

La méditation permet de meilleures capacités de concentration pour travailler ou réfléchir.

 

La méditation est corrélée au bien-être. Elle semble associée chez ses pratiquants à une fréquence plus grande d’états d’âme positifs, et moindre de négatifs.

 

La méditation facilite le changement d’attitude et de conviction.

 

La méditation aide à savourer l’existence

 

Méditer pour se soigner

 

La pratique de la pleine conscience a, actuellement, montré une efficacité dans la prévention des rechutes dépressives et des états dépressifs chroniques...

 

Pratique de la vie en pleine conscience

 

...L’objectif de l’apprentissage de la méditation est de modifier le rapport au quotidien : il ne s’agit pas seulement de disposer d’un outil, mais aussi d’un nouvel état d’esprit. Cet état d’esprit peut se résumer en une formule : le plus souvent possible, vivre pleinement l’instant présent. Faire tout ce qu’on a à faire, mais ne pas oublier aussi de vivre au présent.

 

Apprendre à attendre : il n’y a pas de temps perdu, que du temps vécu.

 

Présence à la vie quotidienne, aux petits gestes.

 

S’arrêter. Arrêter une activité, comme ça, en plein mouvement. Et observer ce qui était entrain de se passer en nous : quel état de notre corps, de nos pensées ? ... S’arracher pour faire respirer notre esprit, surtout lorsque nous sommes pressés.

 

Repérer le pilote automatique

C’est ce programme mental qui se déclenche dans les gestes routiniers, dont je peux m’absenter... Il a des avantages, comme système d’économie d’énergie, mais des inconvénients : il facilite notamment à certaines périodes, l’ouverture d’un autre programme automatique, celui des ruminations...

 

Désobéir aux injonctions inconscientes

 

Changer son temps. Pratiquer des cures de lenteur.

 

Protéger la continuité de nos expériences.

 

Provoquer de petits décalages dans notre quotidien.

 

Se demander si on a vraiment envie.

 

Fréquenter la nature.

 

Prendre du temps avant de répondre à une question.

 

Se reconnecter à ses sens. Exercice classique de méditation : s’arrêter pour regarder, écouter, ressentir, toucher, savourer, renifler... Et chercher à n’être plus qu’une « pure présence ». L’accès à la pleine conscience passe souvent ainsi par l’attention et l’accueil de tout ce qui est offert par nos sens...

 

Cultiver la capacité de présence, de recueillement. Face à un spectacle, une pensée, un souvenir, un moment important, avant d’agir, de faire, de dire : suspendre son mouvement vers l’action, respirer et prendre conscience de ce que nous vivons...

 

Planifier des instants de conscience programmée... Descendre en soi-même juste pour voir ce qui s’y passe.

 

Accueillir l’adversité... La pleine conscience nous aide à pratiquer l’acceptation... Acceptation active, souvent la seule solution à certains moment de notre vie...

 

Accepter les moments pénibles. Comprendre et accepter que la souffrance fait partie de la vie humaine. L’accepter sincèrement, et non pas d’un « oui » de principe...

 

Passer du mode « faire » au mode « être »... Dans le mode « faire », lorsqu’un souci se présente à notre esprit, il s’accompagne aussitôt d’une sensation de pression douloureuse parce qu’il est obligatoire de lui trouver une solution. Dans le mode « être », on considère d’abord le souci pour ce qu’il est : une pensée qui apparaît à notre esprit. On se dit qu’on ne va pas chercher tout de suite à le résoudre... mais à le « dégonfler » un peu.

 

Ne rien faire... Ne rien faire : le dernier luxe ? Oui, le luxe suprême de cette époque d’agitation et de pragmatisme...

 

Note, H.C. : La lecture d’articles et de condensés d’ouvrages déjà sur ce site, vous sera utile : à chacune, chacun de faire son choix, à partir de : Auteurs et titres des articles, à CLIC. A citer en particulier, pour une meilleure présence au présent de nos vies : Raguin Odile (2006), Méthode Vittoz : une réponse à la difficulté de vivre