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Janvier 2011

LES NOUVELLES SOLITUDES : LES COMPRENDRE, LES DEJOUER !

Catherine MAILLARD

http://www.doctissimo.fr/html/psychologie/bien_avec_les_autres/14782-nouvelles-solitudes.htm

Introduction, Point de vue, par Henri Charcosset

Je me retrouve  assez bien dans le propos de la psychanalyste  Nicole Fabre :

« C’est en créant une véritable rencontre avec soi dans la solitude que l’on développe sa capacité à développer des relations authentiques »

.

On n’est même pas solitaire du tout, quand, bien calé devant son ordinateur, on se  met en lien avec d’autres internautes, pour  échanger sur un projet d’activité en commun.

 

 Réaliser et faire vivre un site web, ouvrant un espace de web expression à des internautes n’en ayant pas, qui plus est comme chercheurs,  est le contraire d’un enfermement en soi. Nous nous situons résolument  dans  cette voie.

 

A citer en particulier nos deux contributions les plus récentes :

Charcosset Henri (2010), Le chômage et d’autres conditions de vie favorisant l’isolement. Une approche Internet  pour contribuer à y  remédier

 

Charcosset Henri (2011), Christaux d’amour, Mitsori (2011), De la web entrée en relation à l'amitié, parfois l’amour

 

N’ayons pas peur des mots. Le web est un puissant outil potentiel de lien social, pour les personnes bien peu favorisées à cet égard, pour une ou plusieurs raisons à la fois, comme le non emploi, l’isolement géographique ou psychosocial, le handicap physique jusqu’à un niveau très élevé, le grand âge vécu au domicile ou en institution.

 

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Texte de Catherine Maillard

Un Français sur dix en souffre : la solitude gagne du terrain et dessine de nouveaux contours. Focus sur les motifs d'isolement au coeur d'une société hyper communiquante. Les pistes pour renouer avec une saine solitude, sortir de la culture d'une illusion du lien, et vivre des relations authentiques.  Sans doute un des plus sûrs moyens de ne plus se sentir esseulé(e).  

Véritable paradoxe de notre époque d'hyper communication, le sentiment de solitude est en hausse avec de nouvelles formes. Une étude de la Fondation de France1 révèle que les grandes villes comme la campagne sont touchées, les personnes âgées ne sont plus les seules à s'en plaindre, ce fléau frapperait toute classe sociale et tranche d'âge confondus. En cause, des liens familiaux distendus et des relations professionnelles difficiles, combinés à une explosion de la technologie en termes de communication. Au final, l'étude annonce un chiffre de 4 millions de Français qui avouent en souffrir.

Des raisons complexes

Nouvelles solitudesBien évidemment,  les raisons de vivre une situation d'isolement sont complexes. L'augmentation des familles mono parentales, le chômage, la vieillesse, le handicap... Toutefois de nouvelles formes particulières, liées à  notre époque semblent aussi émerger. On retrouve généralement ce rapport particulier à l'autre, devenu encombrant ! "La contrainte que représente la rencontre est devenue supérieure au plaisir qu'elle procure, avec à la clé une culture de l'illusion du lien, le plus souvent à distance", analyse la psychanalyste Nicole Fabre2.

La foule "solitaire"

Métro bondé, bistrot du matin plein à craquer, circulation difficile... "Nous sommes mêlés à la foule, et pourtant chacun est renvoyé à sa solitude" remarque Nicole Fabre. Le climat social n'est pas au beau fixe certes, d'autant plus que nous préférons nous enfermer dans un journal, entre deux oreillettes du baladeur numérique, ou rester rivé à notre mobile à papoter (le plus souvent pour ne rien dire) ou envoyer des sms. "En lien avec des gens qui sont loin, et coupés de ceux qui sont proches", ajoute la psychanalyste.  Il ne s'agit pas tant de lâcher une invitation à souper à son voisin de banquette, mais bien de laisser un espace ouvert pour un échange convivial sans forcément de grandes implications. En anecdote, Nicole Fabre cite un trajet où une voyageuse sort une tablette de chocolat et en offre aux voyageurs qui l'entourent, suscitant un échange court mais chaleureux !  La convivialité pourrait bien se nicher dans un retour à davantage de simplicité.

La foule "virtuelle"

Paradoxe d'une époque hyper communicante où sms, mail, chat, Facebook, et Twitter ont modifié en profondeur nos capacités à créer du lien. Bien calé dans nos fauteuils, nous privilégions des relations virtuelles avec le plus grand nombre, aux échanges intimes. "Une illusion de non-solitude" décrypte Nicole Fabre. Tout comme cet engouement que rencontre le site "Copains d'avant" où certains passent des heures à rechercher tel ami d'enfance et qui refusent un apéro avec un collègue, bien présent lui pourtant. Son diagnostic : "Nous sommes devenus plus habiles à lier des relations à distance (comme autant de stratégie d'évitement) qu'à en nouer de  bien réelles avec les risques que cela comporte ! "

La foule "compét'"

Qu'on se l'avoue ou pas, notre société reste centrée autour de valeurs à la hausse. Piégé, malgré la crise, entre un positivisme de bon aloi ou des rôles dans lesquels nous nous sommes figés, nous montrer vulnérable n'est pas toujours acceptable. À ce titre l'univers professionnel se montre impitoyable ! Selon l'étude, 20 % des Français n'ont pas de relations sociales avec leurs collègues. Entre un "bonjour"  rapide et deux rapports de réunions, il reste difficile d'évoquer un manque de sommeil depuis la naissance du petit dernier, le licenciement d'un compagnon, quand ce n'est pas une rupture. Autant de fragilités vécues comme des "mises à côtés". D'un point de vue social idem... Certains affichent un sourire réjoui masquant une humeur bien sombre. Reste que demander un service comme du soutien n'est parfois pas si simple...

La bonne et la mauvaise solitude

Se sentir seul(e) n'est pas forcément un fléau ! "Une bonne solitude est celle où l'on ne s'ennuie pas",  précise Nicole Fabre. Enfin seul, et tranquille, on est libre alors de se livrer à des occupations qui nous tiennent à coeur, comme de ne rien faire. En bonne compagnie avec soi-même, la solitude n'est plus pesante, et le besoin d'y échapper par de multiples distractions ne domine pas. "Les personnes qui apprécient la solitude sont capables de rentrer en elle-même sans abolir le lien à l'autre. Elles savent aussi en sortir pour accepter un hammam, un ciné, ou répondre au SOS d'une amie", développe la psychanalyste. La mauvaise solitude à l'inverse est source d'ennui, d'insatisfaction voire d'anxiété, et s'accompagne d'un sentiment d'isolement. On la reconnaît à un besoin parfois compulsif de créer du lien souvent de façon superficielle pour combler ce vide.

Habiter la solitude

"C'est en créant une véritable rencontre avec soi dans la solitude que l'on développe sa capacité à nouer des relations authentiques", affirme Nicole Fabre. À l'inverse, l'incapacité d'être seul entraîne des difficultés à créer du lien.

Avouons à notre décharge que notre époque ne nous facilite pas la tâche.  "Un accès permanent à la distraction nous coupe d'une bonne solitude. Mettre la radio, ou la télé toute la journée nous donne l'illusion de ne pas être seul" argumente Nicole Fabre.  Selon elle, c'est un apprentissage qui commence dans l'enfance. Nous devrions apprendre à nos enfants à s'ennuyer au lieu de les sur-solliciter en permanence, les empêchant ainsi de se confronter à une forme de solitude, fort utile pour une rencontre avec eux-mêmes. Pour lever les obstacles en tant qu'adulte, il faudrait mener une réflexion personnelle : pourquoi suis-je en train de communiquer par Facebook, après avoir refusé la crémaillère du voisin ? Quels efforts je fais pour être avec les autres ?

Une fois écartées les phobies sociales et autres timidités excessives qui demandent d'être accompagné, les moyens de sortir de l'isolement existent. Aujourd'hui, de nombreuses initiatives émergent, entre les fêtes des voisins, les cafés philo, les jardins partagés ou les associations de colocation, comme autant d'opportunités à vivre "tous ensemble".

Catherine Maillard, le 15 novembre 2010

1- "Les solitudes en France",  Fondation de France. Juillet 2010
2- "La solitude. Ses peines et ses richesses", de Nicole Fabre
3- "Psychologie de la solitude", de Gérard Macqueron.

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La solitude. Ses peines et ses richesses
de Nicole Fabre.
Ed. Albin Michel.
15 euros

Psychologie de la solitude
de Gérard Macqueron.
Ed. Odile Jacob
21,90 euros

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Développez vos relations sociales !
Les amis, c'est essentiel !

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*    Forum Célibat et vie en solo
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