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L'aide à domicile-Internet et Handicap- Etre en lien – Histoires de vie

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«POUVOIR BIEN VIEILLIR AVEC UN HANDICAP »,trimestriel GIPHV, N°8, 04, 2006

Editeur : Henri Charcosset, E-Mail : charcohe@club-internet.fr

INITIATION A L’INFORMATIQUE DE PERSONNES ATTEINTES DE MALADIE PSYCHIQUE

Abdelmalek BOUREGHDA

Responsable animations/webmaster, Centre Icom’de Handicap International

E-mail : a.boureghda@handicap-icom.asso.fr

L’initiation de l’outil informatique, de façon généraliste ne dépend pas uniquement d’un groupe de personnes ou d’une catégorie sociale. Mais de plusieurs individus n’ayant pas les mêmes notions d’apprentissages. Aussi par ce constat, il existe plusieurs possibilités. Celle qui vient à l’esprit, est tout bonnement l’adaptation de l’individu à l’outil informatique ; plus précisément c’est la personne qui par sa vision, sa curiosité puis d’autres facultés, arrivera avec du temps à « apprivoiser » cette machine. Bien entendu, cet apprentissage de façon autodidacte demande du temps, et une certaine initiative de la personne, pour trouver des ressources, humaines ou matérielles.

Imaginez un groupe de personnes utilisant le même mode d’apprentissage cité ci-dessus, forcément cela va engendrer un public hétérogène. Pareillement l’existence de cette disparité est aussi perçue, lorsque ce groupe acquiert un formateur et des supports d’apprentissage, les personnes ne seront pas au même stade.

Ce qui revient à dire que l’initiation informatique doit être adaptée à un ou plusieurs initiés, et non l’inverse. Le formateur utilisera un vocabulaire simple ou des métaphores pour y être compris auprès d’un groupe ou d’un individu. Il y en va de même pour les supports d’apprentissage.

Cette idée brièvement expliquée vient de l’expérience que j’ai acquise depuis quelques années auprès de diverses personnes, en les initiant à l’outil informatique. Que ce soit des personnes valides ou handicapées, l’initiation informatique est la même pour tous. Néanmoins, les modalités d’apprentissage sont différentes pour chaque personne, de même concernant les usages.

Une personne ayant des difficultés motrices et ne sachant pas lire aura besoin d’une adaptation pour accéder à l’ordinateur, mais pas une personne atteinte d’une maladie psychique. Le mode d’accompagnement va donc être différent en raison de la singularité de ces personnes. Ce qui tend à dire qu’une initiation à l’outil informatique sera plus aisée pour la personne atteinte de maladie psychique que pour celle portant des troubles moteurs. Mais est-ce vraiment le cas ?

Depuis quelques années, je travaille avec un groupe de personnes atteintes de maladie psychique. Le projet de cette activité est de familiariser ce groupe à l’outil informatique. Cet outil peut être utilisé de plusieurs manières en fonction des intérêts personnels, que se soit dans le but de se divertir, de se cultiver ou professionnel...

Une séance de deux heures se partage en deux temps. L’un est consacré à l’initiation informatique se déroulant en une heure, et le second correspond à un temps de pratique individuelle personnalisée.

La première heure permet d’effectuer une initiation informatique, en utilisant les différentes connaissances de chacun. Ce qui permet d’une part de valoriser les personnes et de reconnaître et d’accepter les différences individuelles. L’animateur ne peut faire une initiation sans la participation du groupe. Il en est même dans certains cas à tenir un rôle d’apprenant afin d’inciter une ou plusieurs personnes à le contredire ou à compléter ses dires. Car ce moment d’initiation en groupe ne doit pas être anxiogène au contraire. Lorsque ces personnes mettent en pratique les notions vues en groupe, l’animateur essaye de favoriser l’entraide entre les éléments du groupe.

Un second temps plus libre est proposé, pour que chaque membre du groupe puisse utiliser l’outil informatique en fonction de ses usages personnels. Ainsi les personnes sont dans l’initiative, étant donné que si une personne par exemple souhaite naviguer sur l’Internet, elle est dans la nécessité de trouver une idée de recherche. Ce qui n’est pas aussi facile que cela en à l’air pour certaines personnes. De plus, l’Internet peut engendrer un enfermement de la personne sur cet outil. Favorisant la venue de crise, comme le fait de regarder à plusieurs reprises le même site pendant cette heure.

A la fin de cette activité une restitution est faite par le groupe, permettant une évaluation des progressions individuelles et de partager les différents avis concernant la séance.

L’organisation de l’activité présentée ci-dessus pourrait être appliquée pour n’importe quel type de public. Cette initiation a pour projet de familiariser ces personnes à l’utilisation de l’outil informatique. Néanmoins pour ce public issu d’une structure ayant pour rôle de « tremplin », cette activité a pour objectif de favoriser le travail en groupe et de permettre à ces personnes de se valoriser.