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SEPTEMBRE 2007
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REPENSER LE MAINTIEN A
DOMICILE
ENJEUX,
ACTEURS, ORGANISATION
Bernard ENNUYER
Editions Dunod, 2006, 278
Pages
Résumé : Trois phrases clé de
cet ouvrage, bonnes pour citation de l’auteur:
-
La situation actuelle en France revient très clairement à refuser d’accepter dans notre vie, dans notre environnement, dans
nos représentations mentales, et pour tout dire dans notre quotidienneté, le
vieillissement et la vieillesse pour ce qu’ils sont : la vie continue.
-
Le vieillissement et la vieillesse sont, à l’image de la vie dans son ensemble,
faits de haut et de bas, de réussites et d’échecs, ni plus ni moins.
-
Le maintien à domicile est une alternative crédible à l’hébergement, même pour
des incapacités importantes y compris d’origine psychique.
°°°°°°°°°°°°
Cet ouvrage est à consulter par toutes les personnes intéressées par le sujet. Il fait suite à celui du même auteur paru en 2002, Editions Dunod : « Les malentendus de la dépendance. De l’incapacité au lien social », voir :
http://bien.vieillir.club.fr/malentendus%20de%20la%20dependance.htm
Bernard Ennuyer a découvert le monde de la vieillesse pauvre et isolée en 1968
à l’association les petits frères des pauvres. Cinq ans plus tard il a rejoint
le secteur parapublic du maintien à domicile.
A partir de mars 1978, il crée
le service d’aide à domicile au sein de l’association les amis. Depuis le 1er
avril 1979, il dirige l’association les amis. Service à domicile sur le 17ème
arrondissement de Paris. . Dès le départ, sa pratique
professionnelle a été inscrite dans un travail de réflexion et de recherche. En
1977, il a soutenu sa thèse de doctorat de sociologie, dont le titre
était : « l’entrée en hébergement des personnes âgées, essai de
compréhension d’un phénomène d’exclusion. »
°°°°°°°°°°°°°°
De
l’ouvrage de 2006 nous reproduisons simplement ici la partie finale :
COMMENT SORTIR DE CET IMMOBILISME ?
Si on veut garder un peu d’espoir de faire bouger la
situation actuelle, il nous semble qu’il y a deux pistes possibles.
D’abord une intense campagne de communication pour
montrer que le maintien à domicile est
une alternative crédible à l’hébergement, même pour des incapacités importantes
y compris d’origine psychique. Campagne de communication et campagne de
revendication pour demander à la fois plus de moyens pour aider les familles et
les gens âgés, mais surtout pour demander un changement de regard, à la fois
sur le vieillissement, sur la vieillesse et sur le handicap.
Ensuite, engager, à l’initiative des gens de ma
génération, les fameux papys-boomers, une
nouvelle réflexion sur les modes de vie souhaités par les personnes qui
vont arriver à l’âge de 80-90 ans dans les vingt ans à venir, réflexion bien
sûr, à partager avec tous ceux qui le souhaitent, quels que soient leur âge et
leur place dans la société.
Est-il utopique de réclamer aujourd’hui un nouveau
rapport Laroque ? C’est-à-dire un bilan des modes de vie effectifs des
gens qui vieillissent. Un bilan de leurs souhaits pour les prochaines années,
un bilan de réflexion des modes de vie des familles et des citoyens en
général ? Nous pensons que, justement, le moment est propice, parce que
beaucoup de gens ne comprennent plus rien à ce qui se passe, dans l’évolution
de la société.
On pourrait en profiter au passage pour faire un bilan très complet des réponses
qui sont inventées, un peu partout, en France, grâce à des « locomotives
locales. » Combien d’initiatives sont aujourd’hui méconnues. Comme les
gardes itinérantes de nuit, les différents types d’accueils de jour. Les
petites unités de vie de toute sorte, etc.
Beaucoup
d’expériences innovantes et intéressantes sont aujourd’hui méconnues et souvent incapables de
perdurer faute de financement pérenne et aussi pour cause de rigidité et de
frilosité administratives…. Pourquoi n’y a-t-il pas, tout simplement, un lieu
centralisateur, en France, de toutes ces initiatives, capable de les évaluer et
d’en faire la promotion ou tout au moins de les faire connaître aux
professionnels et au grand public ?
Mais pour obtenir un tel bilan, il manque aujourd’hui un médiateur important (politique ou haut
fonctionnaire, comme Pierre Laroque) capable d’imposer cette nécessité au
pouvoir politique et capable d’obtenir de vraies réformes et pas le sempiternel
discours et la langue de bois habituelle « sur la personne âgée au centre
du dispositif » sans aucune réelle amélioration des moyens financiers et
humains comme le constate la cour des comptes.
UNE REFLEXION
ETHIQUE ARTICULEE SUR UNE EDUCATION DE
arrivé au terme de ce livre,
mais sûrement pas au bout de nos réflexions. Puisque l’objet principal de ce
livre est de mettre les idées en mouvement. Notre constat est bien cette
impossibilité permanente, ou pour le moins, l’extrême difficulté de la société
française actuelle à sortir d’une vision catastrophique de la vieillesse.1
Le vieillissement et la vieillesse sont,
à l’image de la vie dans son ensemble, faits de haut et de bas, de réussites et
d’échecs, ni plus ni moins. Cette réalité devrait être plus souvent
rappelée et prise en compte. Or, actuellement, les professionnels qui côtoient
quotidiennement la vieillesse et qui pourraient témoigner de cette réalité, ne
le font pas suffisamment, alors que cela me paraît faire partie de leur
travail.
A partir de ce constat, on peut en conclusion,
formuler deux souhaits : d’abord que ce qui s’est passé à Paris2
, à savoir la mise en place par la municipalité d’une commission d’experts, depuis
décembre 2003, pour alimenter le débat avec les parisiens, puisse être un
exemple, parmi beaucoup d’autres, de ce que chacun et particulièrement les élus
de la nation, qui ont choisi de conduire le changement social, peut impulser
pour faire bouger les choses.
Car les élus, tout comme les fameux
« experts », ont une responsabilité particulière pour susciter le
débat public et pour favoriser cette réflexion éthique. En ce sens, comme le
disait Pierre Laroque en 1991, il faut « donner conscience aux hommes et aux femmes de leur interdépendance et
de leur solidarité nécessaires. Il faut une éducation de la solidarité ».1
En même temps l’ensemble des citoyens, c’est-à-dire nous tous, doivent s’exprimer de façon beaucoup plus vive, et pour le moins proposer un débat sur la forme de la société dans laquelle ils souhaitent vivre en osmose et en interdépendance avec les autres générations. C’est ce que nous avons appelé, depuis le début de ce livre, la nécessaire réflexion sur l’éthique et sur le « vivre ensemble ».
Nous conclurons ce travail en affirmant avec force que
le non développement en France à ce jour de la politique de maintien à domicile
annoncée en 1962, revient très clairement à refuser d’accepter dans notre vie, dans notre environnement, dans nos
représentations mentales, et pour tout dire dans notre quotidienneté, le
vieillissement et la vieillesse pour ce qu’ils sont : la vie continue.
1 LAROQUE P (2004) « Histoire de la politique de la vieillesse en France », gérontologie, n° 132, page 5-13