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Le webmestre.

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Septembre 2009

ACCES DE L’INFORMATIQUE ET DE L'INTERNET AUX PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP MENTAL. Sept 2009.

Audrey BONJOUR, Doctorante au Centre de Recherche sur les Médiations (Université Paul-Verlaine de Metz) ; adresse postale : 8, rue Virginie du Verger 57070 METZ

E-mail : audrey@titof.net ; une discussion a été ouverte sur les forums : http://www.siwadam.com/hmm/phpBB2/viewtopic.php?p=1818#1818

http://www.handicap.fr/forum/viewtopic.php?f=12&t=3690

Bref aperçu en continu de l’évolution de la recherche ici à CLIC

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Introduction par Henri Charcosset, webmestre, Directeur de Recherches au CNRS retraité

Ce n’est pas si courant et c’est dommage, qu’un(e) étudiant(e) en Doctorat, vienne exposer ses projets et orientations, aux remarques et suggestions, bien entendu informelles, de tout un chacun. Cela mérite bien la petite récompense qu’est l’attribution à Audrey Bonjour, sur ce site, d’une page web spécifique pour l’interfaçage entre son activité, et qui veut s’y intéresser dans notre population, CLIC.

Mes remarques, d’après le ressenti que j’ai de son texte ci-après sont :

- Le handicap mental qui peut survenir depuis le stade de l’embryon jusqu’aux plus grands âges, est un sujet majeur de société ; la place de l’informatique couplée Internet pour en traiter est une thématique de recherche prioritaire.

- La différenciation est nette sur ce point-là entre handicap mental et handicap physique, puisqu’un ordinateur peut se commander avec des possibilités physiques minimes, tel le mouvement des paupières et même d’une seule. Voir sur ce site Guy Ehretsmann , CLIC, CLIC, CLIC

- Ne pas trop insister sur le lieu de vie (établissement ou habitat indépendant) de la personne handicapée mentale, pour la raison que la tendance actuelle est d’accompagner ces personnes à pouvoir vivre chez elles.

- Afficher un objectif ambitieux se situant en marge des rapports de recommandations aux pouvoirs publics. Pour importants qu’ils soient, ces rapports peuvent être rédigés par des chercheurs bénévoles retraités, en mal d’entretenir leur forme intellectuelle.

- De la part des trop rares jeunes chercheurs dans le domaine, on attend mieux, on attend autre.

- Le mot clé du projet d’Audrey Bonjour est MUTUALISATION

(mise en commun, en synergie) des acquis et idées du plus grand nombre se sentant concerné. La mutualisation en question est à voir au plan de l’Europe communautaire. Avec en pensée directrice, d’aller vers un CENTRE EUROPEEN DE RECHERCHE SUR LE THEME HANDICAP MENTAL ET INFORMATIQUE, INTERNET. Un tel grand Laboratoire pouvant être sans murs en tout cas conséquents, car appelé à fédérer les équipes existantes voire à créer, dans quelques pays au moins.

Cela va de soi qu’Audrey Bonjour n’a aucune obligation de donner suite à ces remarques, formulées à titre personnel. Sur un plan plus général, je tiens néanmoins à illustrer que dans des recherches à l’aspect sociétal évident, on ne s’ouvre jamais assez à l’avis des autres, de tout autre.

HC, 01 septembre 2009.

Résumé introductif

Cet article présente une recherche en cours sur l’accès et l’appropriation de l’informatique et de l’Internet, pour les personnes handicapées mentales accueillies dans des établissements spécialisés.

Plus généralement, les résultats devront conduire à des recommandations valables quels que soient l’âge, le lieu de vie, la situation en général, de la personne handicapée mentale.

La présentation qui suivra a également pour défi sous-jacent de mobiliser des personnes concernées, comme des organismes engagés. En effet, l’un des autres objectifs de l’étude intéresse la mutualisation des pratiques.

De nombreuses initiatives isolées de parents et/ou d’associations voient le jour et se multiplient en parallèle.

La transversalité des expériences et des retours doit donc être le fil conducteur des actions entamées dans ce travail de recherche.

Ainsi, toute expérience, tout témoignage ou savoir, susceptibles d’alimenter notre connaissance sur le sujet, sont essentiels.

Enjeux sociaux de la recherche

L’informatique et l’Internet vont de plus en plus faire partie intégrante de notre quotidien. En effet, (Bonjour, 2009 : 248) « L’informatique et l’Internet imprègnent tous les champs de la vie ; ils sont en passe de devenir la norme […] et cela sera d’autant plus vrai que les générations se succèderont. Sans pour autant prédire ce que seront les usages, on peut déjà imaginer que le citoyen utilisera de manière croissante l’ordinateur, l’Internet voire le numérique et la robotique ».

En outre, l’informatique et l’Internet sont des objets incontournables dans de nombreuses sphères professionnelles, leurs usages conditionnent en conséquence l’insertion sociale quelle soit professionnelle ou personnelle.

Ce vaste sujet de recherche relève alors de multiples enjeux sociaux dont il semble presque infini d’en effectuer un recensement. Entre autre, l’amélioration de la qualité de vie, le gain en autonomie, l’insertion plus générale dans la société sont des enjeux primordiaux. Avec l’informatique et l’Internet, de nouvelles formes d’exclusion apparaissent divisant la société entre les utilisateurs et les non-utilisateurs ; entre les connectés et les non-connectés.

De plus, Vincent Meyer, dans l’ouvrage Communication organisationnelle et prise en charge du handicap mental (2005) ouvre d’importantes pistes de réflexion sur la thématique des TIC pour l’usager effectif ou potentiel qu’est la personne handicapée mentale. L’auteur (182/183) signale l’intérêt « d’apporter un éclairage pluridisciplinaire sur les usages de l’Internet et des TIC auprès des publics pris en charge au sein des structures spécialisées. […] Cet éclairage permettrait de contribuer à l’orientation de certaines politiques publiques et à mettre au jour les besoins et demandes en termes d’innovation et de développement des TIC ». En conséquence, l’utilité et la demande sociale de cette recherche sont les fondements de ce travail.

Que font aujourd’hui les personnes handicapées mentales, seules ou accompagnées avec l’informatique et Internet ?   et qu’est-ce qu’elles pourraient en faire dans l’avenir ? Il ne s’agit pas d’être porté par un déterminisme positiviste, de croire que ces technologies peuvent bouleverser l’histoire. Mais il est parfois impossible de se représenter l’irreprésentable ou d’imaginer ce que l’on ne connaît pas. En d’autres termes, il n’est pas question de transférer une technique ou une technologie mais bien d’ouvrir la configuration technique et technologique à un champ des possibles ancré dans des individualités, des histoires de vie et des pratiques personnelles.

Pour comprendre ce que nous entendons par la terminologie de « handicap mental », une définition s’impose. Cette étude s’intéressera autant aux personnes lourdement handicapées qu’aux personnes légèrement handicapées ; que le handicap le plus invalidant soit mental, physique, psychique, moteur ou sensoriel. En outre, aucune limitation ou tranche d’âge n’est imposée. En effet, dans la réalité, les établissements accueillent des personnes aux handicaps divers. Une sélection de plusieurs établissements permettra d’essayer de s’intéresser au maximum de cas particuliers. Ainsi, les degrés d’autonomie face à l’usage de l’informatique et d’Internet varieront-ils au sein d’un même établissement.

Concernant la terminologie « informatique et Internet », seront plus particulièrement analysées les utilisations d’aides techniques, de logiciels ludo-pédagogiques, la navigation sur Internet et l’usage de la messagerie synchrone et asynchrones. Aucun usage pilote ne pourra être mis de coté.

Les méthodes de recherche sur le terrain

Il est nécessaire d’effectuer une recherche au plus près des acteurs de terrain. De rencontrer, d’échanger en face à face avec les personnes directement concernées par la problématique. C’est pourquoi, les méthodes de recherche sélectionnées permettront un recueil de données à la fois quantitatif et qualitatif :

- un questionnaire sera mis en ligne concernant l’usage de l’ordinateur et d’Internet ; il sera déposé sur différents sites Internet et forums de discussion. Le questionnaire pourra être aussi envoyé et rempli sur papier suivant demandes ;

- une sélection d’établissements et d’usages pilotes en fonction des réponses précédentes sera effectuée ;

- des observations sur le terrain des établissements sélectionnés seront menées ;

- des entretiens semi-directifs complémentaires seront réalisés.

La série d’entretiens sera à mener auprès :

- de professionnels assurant une activité mobilisant l’informatique et Internet ;

- de professionnels prêts à mettre en place ce type d’activité ;

- de professionnels contre la mise en place de ce type d’activité ;

- des personnes accueillies dans ces établissements si elles sont en capacité de s’exprimer et ce sur la base identique citée ci-dessus : pratique/souhait de pratiquer/refus de pratiquer ;

- les représentants légaux de ces personnes, interrogés également sur la base citée précédemment.

Notions clés

La réalité du handicap est complexe et lorsqu’on s’intéresse à telle problématique de recherche, de nombreuses notions connexes doivent être appréhendées pour saisir cette réalité dans son originalité. Ci-dessous, ce schéma, non-exhaustif, donne un aperçu des pistes d’analyse à approfondir.

Schéma récapitulatif des notions connexes à la thématique « handicap et TIC »

Conclusion

Pouvoir traiter des thématiques de l’accès, de l’appropriation et des usages de l’Internet et de l’informatique par les personnes handicapées mentales accueillies en établissements spécialisés suppose une phase d’état des lieux la plus complète possible. De plus, étudier sur le terrain les pratiques de chacune des personnes concernées, professionnels comme personnes handicapées, c’est avancer la recherche dans une dynamique de mutualisation des savoirs. En effet, des préconisations ou du moins des analyses des avantages ou désavantages de l’utilisation de ces objets technologiques doivent avoir des retombées en termes d’évaluation des moyens de prises en charge et d’amélioration de la qualité de vie, quels que soient le handicap et l’âge.

Remerciements

Je remercie d’avance les personnes qui seront prêtes à nous faire partager leur savoir.

Je remercie également Vincent Meyer et Henri Charcosset pour leur suivi et leur aide.

Bibliographie

Bonjour A., 2009, Accès, appropriation et usages de l’informatique et d’Internet dans les établissements pour personnes handicapées mentales en France, Rennes, actes du colloque coordonné par le laboratoire CERSIC PREFICS, EA 3207, de l’Université de Rennes 2 et le groupe d’études ORG&CO : La communication des organisations en débat dans les SIC : « quels objets, terrains, et théorie ? Colloque « jeunes chercheurs et recherches récentes ».

Collignon P., 2003, L’informatique au service des handicapés, Paris, Éd. Eyrolles.

Meyer V., 2005, Communication organisationnelle et prise en charge du handicap mental, Bordeaux, Les Études Hospitalières.

Les compléments sur l’activité de recherche peuvent être demandés par mail.