Sections du site en Octobre 2009 : Ajouts successifs d’articles -- Sujets
d’articles à traiter – Pour publier -- Post-Polio -- L'aide à domicile --
Internet et Handicap -- Informatique jusqu’à 100 ans – Etre en lien -- L’animal
de compagnie -- Histoires de vie --
Donner sens à sa vie – A 85 ans aller de l’avant -- Tous
chercheurs -- Liens –
Le
webmestre.
RETOUR A LAPAGE D’ACCUEIL : CLIC AUTEURS, TITRES DE TOUS
LES ARTICLES : CLIC SYNTHESE GENERALE: CLIC
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
«POUVOIR BIEN
VIEILLIR AVEC UN HANDICAP », trimestriel GIPHV,
N°11.01.2007
Editeur : Henri Charcosset, E-Mail : charcohe@club-internet.fr
Site web : http://bien.vieillir.club.fr/index.htm
Irène FERNANDEZ
Extrait par
Henri Charcosset, de son ouvrage « Dieu avec esprit. Réponse à Michel
Onfray », Editions Philippe Rey, 2005
Le traité d’athéologie de Michel Onfray, paru aux
Editions Grasset,
Beaucoup d’entre nous éprouvons sans doute le besoin
de nous « rafraîchir les idées » sur l’historique de l’idée de Dieu,
créateur des trois religions monothéistes (Judaïsme, Christianisme, Islam).
Irène Fernandez, page 120-125.
On sait qu’ un des premiers signes de l’humanité de
nos ancêtres préhistoriques est d’avoir pratiqué des rites funéraires, en
colorant d’ocre rouge les ossements des morts et en déposant des objets :
nourriture, armes ou bijoux, auprès des corps. Il est clair qu’en l’absence de
documents écrits, on ne peut savoir à quelles croyances exactement se
référaient ces pratiques, et il faut se méfier des interprétations qui
pourraient nous venir à l’esprit…
Mais quel qu’ait été le sens de ces offrandes, elles
n’attestent en rien d’une « génération du divin » à l’occasion de la
mort d’un proche, comme si on était passé tout à trac de la vision du cadavre à
l’idée de Dieu. Elles témoignent simplement d’un comportement humain quasi
spontané, qui fait qu’ on n’enterre pas un homme « comme un
chien », et qui ne préjuge en rien de l’éventuel destin de cet homme
outre-tombe.
Dieu si je puis dire, n’a rien à voir là dedans, et
il est excessivement improbable que les ancêtres dont nous parlons se soient
fait une idée de lui, même s’ils ont eu comme tous les hommes, des intuitions
métaphysiques. Et il est encore plus improbable, si c’est possible, qu’ils
aient fait défendre la survie de cette idée… En revanche comme une quantité de
peuples qui pratiquent des rites funéraires et sur lesquels nous avons au
contraire des documents ethnologiques à foison, ils croyaient sans doute
tout simplement que la vie continue sous une forme ou sous une autre.
La peur de l’anéantissement ne semble pas avoir été une des premières terreurs de l’humanité. Ce n’est pas la mort qui fait peur dans bien des cas, ce sont les morts. Dans beaucoup de cultures dites primitives, ce sont eux que l’on craint en effet, l’on a peur d’eux en général, ou l’on redoute certains d’entre eux, hommes victimes d’une mort violente ou femmes mortes en couches, qui deviennent des esprits malfaisants parce qu’ils en veulent aux survivants.
On sait que la peur des fantômes et des
« revenants » justement, est loin d’avoir disparu, de temps moins
archaïques que ceux auxquels je fais allusion. Mais cette peur est l’exact
opposé d’une angoisse de la disparition et du néant : les morts dans
cette optique ne disparaissent pas assez.
Cela ne veut pas dire que les primitifs ou les anciens, ou comme on voudra les appeler, n’avaient pas comme nous tous, peur de la mort. La croyance quasi-universelle en une survie n’en était pas l’antidote, car -et je laisse ici ce côté les peuples d’avant l’histoire sur lesquels on ne peut que spéculer-cette survie n’avait souvent pour eux rien de bien réjouissant…
Autant l’idée de vie continuée est ancienne, autant l’idée d’une vie éternelle positive est récente dans l’histoire de l’humanité. Il a fallu de longs détours pour y arriver, qui représente en fait une bonne partie de l’histoire religieuse des hommes, la longue route des monothéismes.
Exception faite sans doute des anciens Egyptiens, obsédés de toute façon par la mort, les peuples de l’Antiquité croyaient certes en un autre monde, mais ce dernier était généralement sinistre.
Il est temps d’en venir au cas des anciens Hébreux, capital évidemment si l’on considère la genèse du monothéisme. Ils avaient un sens éclatant de Dieu, et s’ils ont emprunté aux mythes de l’ère actuelle mésopotamienne, ils les ont radicalement transformés en y introduisant l’idée d’un Dieu créateur, qui fait alliance avec les hommes.
D’où que vienne cette idée –révélation pour les uns ou génie particulier pour les autres- ce qui compte ici, c’est qu’ils ont loué avec exultation la gloire de Dieu (thème qui apparaît plus de cinquante fois dans les psaumes), sans que cela ait la moindre incidence, pendant des siècles, sur leur conception de l’autre monde…..Ils ne rêvent pas à l’immortalité, ils n’y pensent pas, ils ne la pensent pas.
Ce n’est que tardivement vers le IIème siècle avant Jésus Christ, que la croyance la résurrection des morts s’imposera peu à peu chez les Juifs, et pas chez tous encore.
On ne saurait pas trop insister sur ce fait, car il montre à l’évidence que le surgissement de ce qu’on a appelé « la rupture monothéiste », qu’elles qu’en soient les causes, n’est certainement pas dûe à la peur de la mort et au désir d’une survie personnelle.
Remarques.
Micel
Onfray versus Irène Fernandez. Le temps présent a besoin de philosophes
couvrant toute la palette des possibles orientations de pensée, pour
l’élaboration du monde de demain en relation avec celui d’hier. Sachons les apprécier,
tout en souhaitant voir plus souvent en tête ou en fin de leurs ouvrages des
résumés détaillés tout public. On ne peut pas tous être des machines à
apprendre, à penser, à écrire, tout étant tous en droit de pouvoir saisir
l’essentiel.