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«POUVOIR BIEN
VIEILLIR AVEC UN HANDICAP », trimestriel GIPHV,
N°10.10.2006
Editeur : Henri Charcosset,
E-Mail : charcohe@club-internet.fr
Site web : http://bien.vieillir.club.fr/index.htm
Page 62
A l’heure où se pose la question de l’enseignement
du fait religieux à l’école sous prétexte de fabriquer un lien social, de
ressouder une communauté en déshérence …, de générer un nouveau type de
contrat social, de retrouver des sources communes monothéistes en l’occurrence…
Il me semble qu’ on peut préférer
l’enseignement du fait athée.
Page 64
Enseigner le fait athée supposerait une
archéologie du sentiment religieux : la peur, la crainte, l’incapacité
à regarder la mort en face, l’impossible conscience de l’incomplétude et de
la finitude chez les hommes, le rôle majeur et moteur de l’angoisse
existentielle. La religion, cette création de fictions, appellerait un
démontage en bonne et due forme de ces placebos ontologiques, comme en
philosophie on aborde la question de la sorcellerie, de la folie et des marges,
pour produire et circonscrire une définition de la raison.
Page 69
Qu’on cesse donc d’associer le mal sur la planète et
l’athéisme ! L’existence de Dieu, me semble-t-il, a bien plus généré en son nom de
batailles, de massacres, de conflits et de guerres dans l’histoire que de paix,
de sérénité, d’amour du prochain, de pardon des péchés ou de tolérance…. Les
théistes ont fort à faire en termes de contorsions métaphysiques pour justifier
le mal sur la planète tout en affirmant l’existence d’un Dieu à qui rien
n’échappe !
Page 83
Trop longtemps l’athée a fonctionné en inversion du prêtre point par point.
L’athéisme chrétien ou le christianisme sans Dieu
caractérise un négateur de Dieu qui affirme en même temps l’excellence des
valeurs chrétiennes et le caractère indépassable de la morale
évangélique… Rien en dehors du rationnellement déductible, pas d’agencement sur
un autre terrain que le monde réel et sensible… L’écriture immanente du
monde distingue l’athée chrétien du chrétien croyant.
Mais pas les valeurs qui restent communes : la charité, la tempérance, la
compassion, la miséricorde, l’humilité, mais aussi l’amour du prochain et le
pardon des offenses.
Page 85
Il abolit la référence théologique, mais aussi
scientifique, pour construire une morale
Page 90
La théocratie trouve son remède dans la démocratie : le pouvoir du
peuple. Produire en Occident les conditions d’une véritable morale post-chrétienne où le corps cesse d’être une punition, la
terre une vallée de larmes, la vie une catastrophe, le plaisir un péché, les
femmes une malédiction, l’intelligence une présomption, la volupté une
damnation… L’Autre ne se penserait pas comme un ennemi, un adversaire… mais
comme la chance d’une intersubjectivité à construire ici et maintenant, non pas
sous le regard de Dieu ou des dieux, mais sous celui des seuls protagonistes,
dans l’immanence la plus radicale.
Page 260
En mettant à égalité toutes les religions et leur négation, comme y invite la laïcité qui triomphe aujourd’hui, on avalise le relativisme : égalité entre la pensée magique et la pensée relationnelle… Ce relativisme est dommageable. Désormais, sous le prétexte de laïcité tous les discours se valent… Il faut promouvoir une laïcité post chrétienne, à savoir athée, militante et radicalement opposée à tout choix de société entre le judéo-christianisme occidental et l’islam qui le combat. Je préfère en appeler aux pensées alternatives : les rieurs, les matérialistes, les radicaux, les cyniques, les hédonistes, les athées, les sensualistes, les voluptueux.
Remarques, Henri Charcosset
1) L’ouvrage «Dieu avec esprit,
réponse à Michel Onfray » ,
par Irène Fernandez, Editions Philippe Rey, 2005
Une réponse vigoureuse au
ton non moins vigoureux de Michel Onfray est donnée
pour Irène Fernandez.
2) Les problèmes complexes
gagnent toujours à être, du moins de temps en temps, ramenés à des
considérations simples
a) Croire ou ne pas croire en
Dieu créateur propre aux trois monothéismes (Judaïsme, Christianisme, Islam)
est comme « une affaire de goûts », je cite François Jacob, prix
Nobel. Ce n’est pas démontrable ni dans un sens ni dans l’autre…
b) La « grosse
question »qui peut se poser à un esprit simple est de savoir si l’humanité
a bénéficié ou non dans son évolution, de l’idée somme toute récente de ce Dieu
créateur, « révélation pour les uns, génie particulier pour les
autres », citation de Irène Fernandez, page 124. Mais comment pourrait-on
le savoir, vu que construire en idée un monde tel qu’il aurait été sans Dieu
est impossible !
c) Au stade où elle se trouve,
la théorie de Michel Onfray apparaît comme
essentiellement négative. Réduire à pas plus qu’un placebo la religion
elle-même et tout ce qu’il entend par athéisme chrétien est difficile à
concevoir comme préalable à un véritable « athéisme post moderne »
d) L’athéisme post moderne peut
tout au plus être enseigné au même titre que les religions et philosophies
existantes.
e) A quel type d’homme en
société et à quelle société l’athéisme post moderne pourrait-il conduire ?
On ne peut rien en prédire encore et
ceci pour
longtemps encore.