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 Mars 2010

                    ARBRE RECHERCHE SES RACINES, GENEALOGIE

 

Catherine LEVESQUE

 

Juillet/Août/Septembre 2009Mornay mag p58

 

 

Quête identitaire ou activité ludique, la généalogie compte de plus en plus d’adeptes. Si Internet facilite grandement la collecte d’informations, persévérance et méthodologie restent les piliers de cette science sociale des familles.

 

Il y a ascendance et ascendance

 

Une recherche généalogique peut  se pratiquer de différentes manières. Le plus souvent, on recherche son ascendance cognatique (c’est à dire « par quartier »), qui contrairement à l’ascendance agnatique, ne retient pas que le porteur du nom, mais les deux lignées. A chaque génération, on multiplie ainsi par deux le nombre de ses ancêtres. En admettant que vous remontiez à la trente-cinquième génération, c’est-à-dire grosso-modo à l’an mille, vous auriez quelque 17 milliards d’ancêtres ! Certains généalogistes se penchent également sur leur descendance, c’est-à-dire les apparentés à partir d’un ancêtre commun.*

 

Les archives, terreau de la recherche

 

          Les archives municipales: seules les communes de moins de 2000 habitants ont transféré leur fonds aux archives départementales. Parmi les documents antérieurs à la Révolution, les plus intéressants pour un généalogiste,  sont ceux d la série GG (culte, écoles, assistance publique). Parmi les documents postérieurs à 1790 la série de l’état civil (classée E) est la plus riche (registres de naissances, mariages et décès, tables décennales). Ces archives ne sont consultables que si elles ont plus de 75 ans, à l’exception des décès. La série  F (recensements de population ) et la série H (administration militaire) sont également utiles.

          Les archives départementales :  elles sont incontournables pour les recherches antérieures à  1792. La série E conserve l’état civil et la plupart des registres paroissiaux de cette période. Entre 1790 et 1940, les généalogistes ont surtout recours aux séries K (naturalisations, changements de nom…), M (recensements, listes électorales), J (papiers de famille datant de toutes les époques..).

          Les archives nationales : Devant l’augmentation du nombre de visiteurs, le Centre d’accueil et de recherche des Archives nationales (Caran) a été crée en 1998. Ouvert à tous, il est plutôt destiné aux recherches avancées compte tenu des  fonds très spécifiques. Le plus ancien document -un papyrus- remonte à 625 !!!

 

La moitié des Français descendent de Charlemagne. A cette époque il y avait 300 millions de personnes sur terre, là où nous en compterons bientôt 9 milliards. En Chine, 3 millions de personnes savent qu’elles ont Confucius pour ancêtre. « En plongeant dans nos racines les plus profondes,  la généalogie rappelle une notion importante : celle de l’universalité de nos origines », remarque Michel Sementery, président de la Fédération française de généalogie, qui regroupe 152 associations départementales ou régionales, soit 62 000 cotisants.

 

Une histoire sociale des familles

 

          L’essor de la généalogie remonte aux années 1980. « Après la Seconde Guerre Mondiale, la France a connu un important exode rural, qui a coupé une partie de la population de ses racines. Les générations suivantes, isolées dans les villes, ont ressenti le besoin de se raccrocher à quelque chose » , analyse Michel Sementery. Depuis, l’engouement pour cette discipline, devenue une « histoire sociale des familles », n’a pas cessé de grandir. « Cinq à six millions s’y intéressent un jour ou l’autre, 500 000 à 600 000 personnes en font leur hobby et 25 000 personnes fréquentent les archives départementales dans cette optique. » poursuit ce passionné, qui a grimpé dès son plus jeune âge dans son arbre généalogique. « Les recherches débouchent sur un tas de choses. Je me suis découvert un arrière-grand-père marchand de cheveux pour des fabricants de perruques ou de postiches ! » raconte-t-il.

 

La technologie au service du passé

 

          Il y a une vingtaine d’années, la généalogie intéressait surtout les plus de 50 ans. L’avènement d’Internet a élargi ce loisir aux 15-30 ans. « Le Web a du bon et du mauvais, nuance Michel Sementery, beaucoup d’archives sont désormais en ligne, et cet outil facilite nettement le travail du « squelette » : trouver des gens, des dates… l’inconvénient c’est que ça coupe les liens inhérents à cette recherche, qui devient plus solitaire, moins chaleureuse. » Sachant qu’un ancêtre, sous Louis XIV, se partage avec 4 000 personnes, la généalogie génère en effet forcément des rencontres ! Comme l’informatique, qui a développé des logiciels de classement aussi pratiques que performants, les appareils numériques ont simplifié les relevés d’archives. « C’est bien mieux qu’une copie à la main », admet Michel Sementery, reconnaissant que les technologies modernes sont au service du passé. Les qualités d’un bon généalogiste ? « Aimer trier, classer, être à la fois curieux et détaché. On peut trouver des choses déplaisantes au fil de l’enquête, mais on n’est pas responsables de ses ascendants. Avant, on n’hésitait pas à tronquer les rameaux gênants », s’amuse-t-il. Autre atout indispensable pour interroger les gens : la courtoisie. A l’heure où les nombreuses familles recomposées brouillent les pistes, la généalogie rassure. « On retrouve parfois un environnement familial qu’on ignorait complètement, voire un chaînon manquant… » Une forme d’éternité en somme.

 

Le jour où le nom est devenu héréditaire

 

          Dans l’Antiquité et à l’époque gallo-romaine, l’usage était de porter trois noms. A partir du II e siècle, on ne porte plus que son nom de baptême, le nom de famille n’apparaît que mille ans plus tard ;il faut attendre le XVè siècle, pour que Louis XI interdise le changement de nom sans autorisation. Au siècle suivant, François 1er rend obligatoire la tenue de registres paroissiaux par le clergé, puis la Révolution transfère ce pouvoir aux communes. Quant à l’orthographe des patronymes, elle ne sera stabilisée qu’en 1877 avec l’apparition du livret de famille.

 

Les mormons, mémoire des Terriens

 

           Née en 1827, cette église oblige ses membres à baptiser rétroactivement leurs ancêtres pour qu’ils obtiennent le salut éternel. D’où la nécessité pour les mormons d’établir leur ascendance. Depuis 1960 ils microfilment tous les registres présentant un intérêt généalogique et en stockent une copie dans un abri antiatomique à Salt Lake City, la capitale qu’ils ont fondée dans l’Utah. A défaut de se rendra dans leur vaste bibliothèque généalogique pour les consulter, trois bibliothèques dépendent de l’Eglise mormone en France.

Renseignements : www.familysearch.org 

 

Les documents incontournables

 

          Le livret de famille

           Crée en 1877, le livret de famille est remis aux époux par le maire à l’issue de leur mariage civil. Trois générations y figurent : les mariés, leur parents et leurs enfants . Il existe aussi pour les couples non mariés et les célibataires avec enfants.

 

          L’acte de naissance

          Ce document officiel est délivré par l’officier d’état civil a la suite d’une déclaration de naissance. Sa copie peut être délivrée à l’intéressé (s’il est majeur) à son conjoint, ses ascendants ou descendants ou à certains magistrats.

 

Les registres d’état civil

Ils constituent la principale source d’information pour les généalogistes :

dressés par les municipalités depuis 1792, ils regroupent les actes officiels de mariage, de naissance et de décès.

 

A la recherche d’un grand-père fantôme

 

Tout est parti d’une boîte noire. Une boîte en bois remplie de cartes postales, abandonnée dans un coin. Danièle, qui se la voit confier par son frère, exhume un beau jour cette correspondance endormie, conservée depuis si longtemps par ses parents. Le courrier qui y somnole remonte à la Première Guerre mondiale.

Elle y découvre les échanges épistolaires que son grand-père paternel entretenait depuis le front avec sa fiancée, en pleins et en déliés. « Mon père n’a pas connu son père et nous en a très peu parlé, confie Danièle. Sa piste s’arrête en décembre 1917, et on ignore précisément quand et comment il est décédé. »

De ce grand-père fantôme, elle ne possède que deux ou trois photos de mariage : « Avant leurs noces, mes grands-parents se vouvoyaient dans leurs courriers ! »

Intriguée, elle commence à creuser. Avec l’une de ses sœurs et son frère, elle se rend dans le village où est décédée sa grand-mère, à Château-la-Vallière (Indre-et-Loire). Ils consultent les registres de la mairie, les photographient et interrogent en vain le monument aux morts. « Son nom n’y figure pas, c’est donc qu’il n’est pas mort au front, mais de maladie », déduit la fraterie.  «  Pour savoir où il est décédé, nous devons savoir où il est né. Ca, nous pensons l’apprendre en consultant le registre de mariage conservé par la commune où est née ma grand-mère », poursuit Danièle, enthousiaste. Le village de Thorée-les-Pins, en l’occurrence, dans la Sarthe est la prochaine étape de ce jeu de piste généalogique. L’ultime moyen de vérifier si ce fils unique, couvreur de métier, était bien de Guérande comme on le suppose. « Je me suis prise au jeu  », reconnaît Danièle, qui chemin faisant n’a pas hésité à faire rectifier auprès de l’état civil l’orthographe de son nom de famille, auquel l’histoire avait subtilisé un accent aigu.

 

En pratique

 

Sites Internet

 

*Fédération Française de généalogie, à Paris. Tel 01 57 42 90 82

site www.genefede.org

blog : http//leblog-ftg.over-blog.org

 

*Nombreuses bases de données répertoriées par l’association FraneGeneWeb sur www.francegeneweb.org

 

*Portail généalogique national : www.francegénéalogie.fr 

(onglet : Généalogie du ministère de la Culture)

 

*Annuaire des services d’archives

www.archivesdefrance.culture.gouv.fr/annu

 

*Bibliothèque généalogique et d’histoire sociale de France , à Créteil

Tel 01 42 33 58 21   www.bibgen.org

 

        A consulter

 

*Centre de documentation généalogique, Tour Scandicci,  Porte de Pantin ( 9 000 revues et brochures généalogiques , 200 ouvrages généalogiques…)

 

        A lire

 

          *Larousse de la Généalogie

 

Le B.A.-BA d’une recherche

 

Outre des questions à vos aïeux (sur les lieux de naissance, de mariage ou de décès) et le rassemblement de vos archives personnelles pour établir un premier arbre généalogique, la recherche des ascendants repose sur trois actes essentiels, plus ou moins bavards :

 

*L’acte de naissance  Il peut être consulté à la mairie du lieu de naissance sous réserve du délai d’autorisation de communication. Si on ne connaît pas la date de naissance on aura recours aux tables de l’état civil qui listent  dans l’ordre alphabétique les dates de naissance, de mariage et de décès.

 

*L’acte de mariage civil   Il est enregistré dans la mairie où est célébré le mariage lequel lieu est indiqué sur le livret de famille ou le contrat de mariage, établi par un notaire.

 

* L’acte de décès   Enregistré à la mairie de la commune où s’est produit le décès sur déclaration d’un proche, il est retranscrit dans les registres municipaux du lieu de résidence du défunt.

 

Certains actes religieux peuvent aussi révéler des informations intéressantes :

·       L’acte de baptême  Il est conservé dans les registres paroissiaux par la mairie ou les archives départementales.

·       L’acte de mariage religieux  Il se trouve souvent dans la paroisse d’origine de la mariée.

 

Est déjà paru sur ce site :

 

La généalogie, une passion française CLIC

Marie-Christine Colinon