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 Novembre 2009

BIEN EDUQUER SON CHIEN

(Deuxième partie

Marc VIDON, Docteur vétérinaire 

Dans la première partie, voir à CLIC,  nous avons donné une définition parmi tant d’autres, du chien bien élevé. Puis, nous nous sommes demandés pourquoi un chien devait être bien élevé. Dans cette seconde partie, nous allons aborder la manière de vivre en harmonie avec son chien, en évitant les erreurs qui feront de lui un chien « mal élevé ».

 

Comment avoir un chien bien élevé ?

Cette deuxième partie comprend trois volets qui constituent à eux seuls l’essentiel de l’éducation canine sans dressage particulier (chasse, attaque, défense, etc.). Pour ma part, il serait souhaitable, voire indispensable, que tout chien dressé ait auparavant eut cette éducation de base. Les trois facettes de l’éducation dont nous parlerons sont l’agressivité, la propreté et enfin l’obéissance.

 

L’agressivité

Les causes d’agressivité de la part du chien sont multiples et émanent la plupart du temps d’erreurs du maître ou de l’éleveur. En effet, selon Valérie Dramard (1) : « Il n’existe pas de races agressives. Les généticiens affirment d’ailleurs que l’héritabilité d’un comportement est au maximum de 20 %. ». La présence d’une attitude violente est souvent la conséquence d’une mauvaise compréhension entre l’homme et son animal. La suite du texte se compose de principes généraux permettant de limiter les réactions indésirables de son animal mais elle ne constitue en aucun cas un exposé exhaustif de toutes les méthodes existantes. Ce texte a pour but de pallier les erreurs les plus fréquemment commises. Seule une étude au cas par cas réalisée par un vétérinaire comportementaliste ou un éducateur canin, permettrait de cibler précisément l’origine des troubles.

Le caractère du chien se forge en grande partie dans les premiers mois de sa vie, et surtout pendant la période dite de socialisation qui va de trois semaines à trois mois environ. C’est effectivement pendant cette période que le chien apprend à bien se comporter vis-à-vis de l’homme et des autres animaux. Il doit donc être mis en contact avec de nombreux stimuli (sorties en ville, bruits ménagers, ...). Il ne faut donc pas prendre un chiot qui aurait vécu enfermé depuis sa naissance.

C’est également pendant cette période que le chien apprend de sa mère. Il est donc important que le chiot ne soit pas séparé trop tôt de sa mère, soit pas avant 8 semaines légalement (Loi du 6 janvier 1999). C’est durant cette cohabitation que le jeune animal acquiert le comportement de morsure inhibée. Ce comportement permet au chien adulte d’arrêter une morsure sur ordre ou lorsque la victime se soumet. Dans des situations extrêmes, on évite alors d’avoir des chiens qui s’acharnent lorsqu’ils attaquent. Plus couramment, pour renforcer cet acquis, il ne faut surtout pas se laisser mordiller les mains. En effet, comme le dit Corinne Crolot (2) : « Certains propriétaires pensent que leur chien « fait ses dents »... Le praticien doit penser à regarder les mains des maîtres (lacérées parfois...) ou interroger les enfants du foyer qui ne veulent pas jouer avec le chien, car « il fait trop mal... » »

Un autre élément à prendre en compte est le passé du chien. En effet, si l’on ne connaît rien de notre nouveau compagnon, celui-ci peut réagir de façon agressive à un moment ou l’on ne s’y attendait pas. Par exemple, un chien ayant été battu régulièrement avec un bâton peut devenir menaçant si l’on se sert d’un balai.

Lorsqu’on prend un chien et surtout un chiot, il est très important de lui fixer ses limites dès le début. Un chien ne dort pas dans la chambre, un chien ne mange pas à table, un chien ne va pas sur le canapé, etc.

 Pour résumer, il faut interdire au chien certaines choses qui sont exclusivement réservées aux maîtres. Si le chien a les mêmes droits que le reste de la famille, il risque de devenir dominant et de vouloir faire respecter cette dominance par des morsures ou des grognements.

 

La propreté

Un chiot doit être propre avant l’âge de 6 mois maximum. A partir de la naissance, la chienne nettoie ses petits qui ont un comportement d’élimination réflexe. A partir de l’âge de 3 semaines, le chiot commence à avoir un certain contrôle de ses besoins. C’est donc à partir de cet âge qu’il faut commencer à apprendre la propreté au chiot. Ceci n’est pas facile, car il faut au plus vite lui apprendre à faire ses besoins dehors et non pas sur un journal ou une serpillière. En effet, certains chiens ayant pris cette habitude, se retiennent dehors pour uriner dès qu’ils rentrent. Comme le souligne Claude Béata (3) : « La notion de propreté a peu de sens pour un chiot. Pour lui, être propre, c’est ne pas faire ses besoins dans la zone de couchage. »

Pour avoir un chiot propre, il faut utiliser le système récompense / punition. En effet, comme le dit Valérie Dramard (4) : « La sanction et la récompense doivent être synchronisées avec la séquence comportementale. La sanction doit être effectuée au début de la séquence comportementale (par exemple, lorsque le chiot s’accroupit pour uriner sur le tapis du salon). En revanche, la récompense intervient à la fin du comportement souhaité (quand le chien a fini d’uriner dans le caniveau). Il est fondamental d’expliquer qu’il est inutile de réprimander après coup : l’attitude penaude du chien ne signifie pas qu’il « comprend qu’il a mal fait » mais correspond à une posture de soumission que le chien adopte spontanément lorsqu’un dominant sanctionne. [...] « Mettre le nez dedans » signifie pour le chiot que la présence de ses excréments met son maître en colère, donc il va refuser de faire ses besoins en présence de celui-ci. [...] Il convient donc de repérer les moments où le chiot aura envie de les faire (après avoir mangé, après le jeu) et le sortir dans un endroit calme, en le récompensant dès qu’il a uriné ou fait ses besoins »

Il est très important que le chiot soit rapidement propre, car les problèmes de malpropreté sont difficiles à traiter à l’âge adulte. L’intervention d’un vétérinaire comportementaliste devient alors nécessaire.

Il est également essentiel de garder à l’esprit que la malpropreté peut également avoir des causes physiologiques telles que des malformations, une cystite, de la diarrhée, etc. Une consultation chez le vétérinaire s’impose alors.

En conclusion de cette partie consacrée à la propreté, citons les sept règles de base préconisées par Anne Thébault (5) pour apprendre la propreté à son compagnon :

« 1 - Définir un lieu où le chien doit faire ses besoins (crée un repère olfactif)

2 - L’y emmener régulièrement (toutes les cinq ou six heures jusqu'à l’âge de quatre mois, et systématiquement une demi-heure après les repas, moment où les sphincters se relâchent).

3 - Attendre la miction ou la défécation et féliciter le chiot (chaudement au début, puis de moins en moins)

4 - Ne pas le punir lorsqu’il « s’oublie » à l’intérieur de l’habitation.

5 - Ne pas nettoyer les dégâts en présence du chiot.

6 - Ne pas nettoyer avec de l’eau de Javel ou des produits ammoniaqués (odeur proche de l’urine).

7 - Ne pas faire uriner le chiot sur une serpillière ou un journal dans l’habitation (il risque d’avoir des difficultés pour faire plus tard l’association besoins / extérieur de l’habitation). »

 

L’obéissance

Le principal élément permettant d’obtenir l’obéissance de son animal est de le dominer (voir ci-dessus dans la partie « agressivité). Un chien considère la famille où il vit comme une meute au sein de laquelle doit s’établir une hiérarchie ; le chien doit être le dominé. En effet, un chien dominant n’obéirait jamais à l’un de ses dominés, même à un humain. Nous avons vu dans la première partie de cet article toute l’importance que revêt l’obéissance d’un chien. Toutes les situations existantes faisant intervenir l’obéissance ne peuvent pas être décrites ici, car ce serait fastidieux tant elles sont nombreuses.

Prenons par exemple la marche en laisse du chiot. D’après Valérie Dramard (4), cet apprentissage doit respecter les trois points suivants : 

« - Attendre le bon moment : il faut habituer le chiot au collier et à la laisse (sans conducteur) à l’intérieur de l’habitation.

- Ne pas tirer tout le temps mais par petits à-coups en l’appelant et en le félicitant dès qu’il arrive. La laisse ne doit pas être tout le temps tendue, on doit pouvoir imaginer que la laisse peut être remplacée par un fil de laine !

- Toujours accompagner le fait de tirer sur la laisse par des mots, c’est-à-dire avoir « une laisse vocale et une laisse physique ». Le chiot repère en outre rapidement les signaux non verbaux qui précèdent l’ordre et il ralentit l’allure avant que la laisse ne soit tendue et que l’ordre « au pied » ne soit prononcé. [...]

Cependant les séances doivent être courtes (cinq minutes) afin de maintenir l’attention du chiot : tant que la laisse est tendue, on n’avance plus, on ne repart que lorsque la laisse est détendue. »

 

Conclusion

Ce texte ne représente qu’une maigre part des problèmes liés à l’éducation canine. Avoir un chien bien élevé implique de connaître un peu la manière de vivre de son compagnon. L’étude du comportement, l’éthologie, est un domaine très vaste qui requiert souvent l’intervention d’un spécialiste : le vétérinaire comportementaliste.  Le but pour le maître ou le futur maître est de ne pas faire de grosses erreurs pour parvenir à une harmonie entre l’animal et son foyer.

 

N’hésitez pas à me contacter pour me confier vos expériences ou pour des renseignements complémentaires.

marc.vidon0847@orange.fr

 

Bibliographie

(1) - Valérie Dramard, « Y a-t-il des races agressives ? », La Dépêche Vétérinaire, novembre 2004

(2) - Corinne Crolot, « Consultation comportementale du chiot », L’Action Vétérinaire, septembre 2002

(3) - Claude Béata, cité dans l’article de Valérie Dramard (4)

(4) - Valérie Dramard, « Education du chiot : les premiers conseils du praticien », La Semaine Vétérinaire, novembre 1998

(5) - Anne Thebault, « la malpropreté du chien et du chat », L’Action Vétérinaire, octobre 2003

 

Pour en savoir plus

Mise en garde : de nombreux conseils peuvent se trouver sur Internet mais ceux-ci font parfois plus de mal que de bien. Il est parfois préférable de se référer à un ouvrage de vulgarisation, écrit bien souvent par un vétérinaire, pour avoir des conseils.

Il existe  de nombreux sites relatifs à l’éducation canine,  mais en voici quelques-uns indépendants de tout centre de dressage ou d’élevage et qui semblent sérieux :

http://www.dogstory.net/education%20canine.htm  

http://www.chien-dressage.org/

http://www.chien.com/general/education.html

http://www.feminin.ch/chiens/educatio.htm

 

Loi du 6 janvier 1999, comprenant notamment la loi sur les chiens de première et de deuxième catégorie ainsi que des éléments de protection animale :

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000005627341&dateTexte=20091023