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POUVOIR BIEN VIEILLIR AVEC UN HANDICAP »,trimestriel GIPHV.N°9;07.2006
Editeur :Henri Charcosset, E-Mail : charcohe@club-internet.fr
Site web : http://bien.vieillir.club.fr/index.htm
René ALISE, retraité
animateur bénévole d’un groupe de yoga
En retraite depuis 23 ans, j’essaie de ralentir du
mieux possible le vieillissement de mon intégrité physique et intellectuelle.
Ainsi je pratique régulièrement et enseigne le yoga,
comme expliqué dans un article de 2004( voir Référence). Par ailleurs, je
participe avec intérêt à un Atelier
d’écriture.
Nous sommes un groupe à nous réunir d’une façon
informelle, une quinzaine de fois par an pendant
trois heures sans aucun statut, autour de Françoise notre animatrice.
C’est avec le même noyau de participants que l’on
fonctionne depuis la création de cette activité il y a trois ans. Nous sommes
une dizaine, dont seulement deux hommes, d’un
niveau différent qui va de bac + 5 à bac-3. De prime abord cette
disparité de formation prêterait à sourire. Il n’en est rien, car nos diverses
origines deviennent un creuset de réflexion, et de découverte d’autres moyens
d’exprimer ses pensées.
Après avoir rédigé notre exercice, Françoise nous
demande de le lire et au groupe de le critiquer. D’où un enrichissement mutuel.
Ensuite chacun saisit son texte en tenant compte éventuellement des remarques
amicales des autres participants.
Notre animatrice n’intervient absolument pas dans
l’écriture notamment sur la forme, se contentant de lancer le sujet qui
naturellement varie chaque fois. Voici un exemple de notre travail qui consiste
à écrire une nouvelle sortant tout droit de l’imaginaire.
2 février 2006.
Consigne - Après lecture d’un texte’’ La
descente du Fleuve’’ par Pierre Moinot. Ecrire un dialogue entre deux personnes,
vous êtes peut-être l’une d’elle. Elles n’ont aucun point commun, elles sont
éloignées par leur vie, leur profession et se sont rencontrées par hasard.
Elles discutent et se trouvent des points communs.
Faire le portrait de l’une
de ces personnes sous forme de dialogue.
Mon cousin.
Fatigué du poids des affaires, je décidais de changer d’air et de quitter Paris pour l’Italie. En deux jours de voiture je me retrouvais bientôt au milieu de la fameuse botte entre Rome et Naples. La chaleur de l’été ajoutée à la sécheresse naturelle de la région rendaient les déplacements pénibles.
M’éloignant de l’autoroute j’ai découvert par hasard au détour d’une route à peine carrossable, un petit hôtel planté dans un coin désertique. J’entrais, aucun bruit ne troublait ces lieux ombragés, un chien se mit à japper, j’en fus rassuré. Au fond de cette pièce d’accueil, un bar avec un dessus de zinc qui aurait fait le bonheur de n’importe quel brocanteur. Sur la droite en renfoncement un canapé massif en cuir patiné par l’assise de milliers de clients attendait les visiteurs. En face trois tables en bois soigneusement ciré. De loin en loin pendaient aux poutres noires des jambons et de gros saucissons comme on n’en voyait pas en France…
Un homme s’encadra dans la porte du fond, un beau paysan comme je les aime, avec de grosses chaussures, un pantalon de velours retenant la chemise en toile brune largement ouverte sur une poitrine velue. Son visage basané et buriné par l’implacable soleil du sud esquissait un sourire.
- Bon giorno, me dit-il en s’avançant, je m’appelle Francesco !
- Moi Rénato ou plutôt René, je suis français, mais si vous parlez lentement je comprends l’italien. Avez-vous une chambre ?..
- Bien sûr ! Je parle même votre langue, je l’ai apprise en faisant visiter le cimetière !
- Le cimetière ? dis-je tout étonné…
- Si, si, j’ai construit cet hôtel pour loger les visiteurs qui venaient sur la tombe des soldats français tombés pour notre libération. Maintenant c’est fini, toutes les veuves sont remariées ou disparues. Ce lieu a une triste histoire. Mon père qui détestait Mussolini avait prit le maquis quand les alliés ont débarqué. Malheureusement il a été fait prisonnier et fusillé par des Allemands qui devenaient méchants, furieux de battre en retraite.
- Le voilà, dit-il en levant un bras en direction du bar.
En effet, une photographie couleur sépia, maltraitée par les ans, pendait au mur laissant deviner un visage d’homme.
- Il était jeune votre père ?
- Oui il avait trente ans. En reconnaissance
L’hôtelier saisit ma valise d’un bras robuste, lisant l’étiquette à la dérobée.
- Perché ? nous avons le même nom lança-il dans un large sourire, je m’appelle D’Alise, avec un D séparé.
- Bravissimo Signore lui répondis-je, vous êtes de la branche noble.
- Moi d’une branche noble ? répéta-t-il d’un air incrédule, relevant sa tête mal rasée dont la mâchoire laissait apparaître des vides.
- Oui nos ancêtres composaient la cour qui entourait Catherine de Médicis lorsqu’elle arriva en France pour épouser Henri II. De mésalliances en mésalliances les descendants ont perdu leur prestige, l’italienneté du nom et le D apostrophe. J’en suis un rescapé !
- Vous en savez des choses Rénato, tenez buvons un Chianti en l’honneur de la famille, ici vous êtes chez vous.
Je devais parcourir la belle Italie, en fait je restais huit jours auprès de mon honorable cousin Francesco avant de rentrer en France.
René Alise.
René Alise :
E-
mail : rené.alise@wanadoo.fr
Référence : Yoga et vieillissement avec
handicap (2004) ; adresse web : CLIC