Juin 2025

 

POEMES REGOLITHES DE JULIETTE CHARCOSSET 

 

Juliette, médiatrice culturelle, juliette.charco@gmail.com

 

Introduction. Née en 1996, Juliette est l’une de mes deux petites filles.

 Publier une sélection par elle-même de ses poèmes,  est

une joie pour moi. Je souhaite que cet article constitue

un enrichissement à sa vie relationnelle, tout au long

 des décennies qui viennent ! Si, comme moi,

vous avez besoin de vous instruire du sens du terme

 «régolithe », je vous indique un lien à   CLIC 

Des poèmes de Juliette, vous saurez sans doute extraire

des messages pour votre vie personnelle. Moi, c’est oui

et cela tient en une ligne, qui vaut son pesant d’or :

 « Seule la paix rend morose la longévité »

Merci à toi Juliette !        

Henri Charcosset, webmestre de ce site à CLIC

Le 05. 06.2025

 

🍄 Les cris de la pluie nous accueillent 

Dans notre région de ciel 

Hors de portée Gris de gris 

Nous avons quitté le Mont Blanc 

Là où les nuages se franchissent 

Là où prenant de la hauteur 

Nous avions retrouvé le soleil et ses rayons chaleur

Passions au delà de l’écrasant

Pesions la réalité du Temps 

La météorologie reprenant son sens 

tangible 

Mais nous – sommes revenues 

Dans notre vallée de goutes Aux routes glissantes 

le vertige a laissé sa place au centrifuge 

la mort en notre présence 

Sur le bord du bitume 

si lisse Qu’il laisse le soin aux freins 

De choisir notre dernier chemin 

Quand les flaques hurlent d’exister debout 

nous prions pour ne pas perdre le contrôle 

Dont nous gardons l’image figée des idéaux béats

Ici le contrôle ne nous est pas donné 

C’est une carotte sous notre nez 

Tenue par les avaries de ce monde 

Je vis de cette vallée qui pleure son ciel 

sens toute mon âme vouloir s’échapper

 à l’idée de retrouver mes menottes attachées aux pierres d’une de ses bâtisses 

Triste lieu feu de plénitude 

Qu’il y a eu de déchirures entre tes murs 

Je passe devant comme on regarde 

Des signes avant coureur 

De son propre corps qui se nécrose 

Plus de peur que de mal 

Pour l’instant 

 

Fèvrier 2025

 

 

🍀 Monotone 

Allons, il y a tant de choses à faire 
Allons, il reste les sourires, les rires des passants dans ma rue.

Nous sommes en paix.

J’entends les soupirs exaspérés des préadolescents,
Les acquiescements las de l’homme en couple par routine,

Nous pouvons nous plaindre du bonheur.
Nous sommes en paix.

Il y a des embouteillages : c’est un week-end de vacances.
Nous sommes en paix.

Nous fuyons le quotidien car il ne rayonne pas.
Nous voulons les surprises, l’euphorie,
nous voulons changer de cap,
nous voulons recommencer mille fois !
Nous sommes en paix,

Seule la paix rend morose la longévité.

Allons, touchons-nous les joues tendrement, apprenons à nous voir.
Vivons de ces paisibles lenteurs,
apprenons l’histoire, apprenons des erreurs
des autres qui ont, sous leurs yeux de brouillard,
vu mourir, déchiquetée —

la paix,

par les griffes d’un monstre en joli costard.

 

Juin 2025

 


🍁 Si cela à un sens

C’est le début du printemps
C’est ce ciel orange, gai
comme ses vêtements.
Entre ses bras, un paquet luisant,
repérées
comme seules au bord de l’allée.
Déjà de loin, se sourire,
maintenant proches,
quelques secondes,
juste le temps de se franchir —
et les frissons arrivent.
Elle, déjà dans mon dos.
Son visage trouve sa place 

dans une ancienne empreinte.

Je la connais, cette image :
elle aurait pu être toi
si tu avais eu le temps de vieillir
en même temps que moi.
Elle devait avoir mon âge.
Tu aurais eu le sien.
Son sourire, semblable au tien.
J’imagine qu’il n’aurait rien perdu
de sa malice fière.
Il n’aurait rien perdu — à l’inverse de nous.
Tu sais, je crois que j’ai besoin qu’elle soit toi d’aujourd’hui.
Ton amie d’enfance a donné la vie,
hier,
à un enfant tout, tout petit,
un enfant qui a tout devant lui.
Nous le chérirons avec un peu de toi dans notre amour.
Ce n’est pas une promesse mais une certitude.
Je garde, recroquevillée dans mon cœur,
celle que j’ai été juste avant et après ton départ
et ses terribles erreurs.
Si c’est toi dans cette histoire,
je peux te remercier d’être venue me voir,
de m’avoir souri.
Nous nous sommes croisées avec cette inconnue qui ressemble à ton futur,
qui fut effacé.
J’ai pensé me retourner pour voir si elle aussi avait disparu, d’un coup —
comme pour confirmer l’étrange rencontre.
Mais je n’ai pas osé,
par crainte de faire l’erreur ultime
d’Orphée...
N’est-ce pas, pourtant, bien ce qui est arrivé..
Je ne me suis pas retournée.
Pourtant tu es restée dans cet autre royaume, loin de ses premiers pas.
Moi, j’ai tracé ma route, traversé les ponts.
La fille avait laissé derrière elle une odeur
de savon,

Effacée par celle -  d’ une  tarte aux pommes sur la rivière

  - douce transition 

Avant une âpre senteur d’essence.. 

si cela à un sens..

 

Mars 2025