J’AI TOUT CE QU’IL FAUT POUR ÊTRE HEUREUX.SE

MAIS JE NE LE SUIS PAS

 

Fabrice MIDAL

 

Article paru dans Psychologies de Juillet 2024

 

Après le best-seller Foutez-vous la paix !, Fabrice Midal propose désormais une méthode concrète pour nous libérer des mécanismes inconscients qui nous entravent et redécouvrir nos forces et nos atouts. Le philosophe et écrivain vous donne rendez-vous tous les mois dans Psychologies pour vous affranchir d’une situation qui vous pèse, et réapprendre à vivre.

 

La situation

Tu te sens tout le temps insatisfait.e, jamais comblé.e, en manque. Tu es l’otage d’une petite voix toujours présente en toi qui te répète : « Ce n’est pas assez. » Tu vois ce que tu n’as pas accompli, tu oublies ce que tu as réalisé. Pour toi, le verre est toujours à moitié vide, et il reste à remplir.

 

Les mauvaises stratégies

1. Tu te compares avec d’autres souvent fantasmés et tu te lamentes : ton mari n’est pas assez , tes enfants ne t’appellent pas assez. Tu nourris ta frustration.

2. Tu essayes d’en faire toujours plus, au risque d’un surmenage ou d’un burn-out, et sans surmonter ton sentiment d’insatisfaction.

3. Tu en arrives à croire que ton non-accès au bonheur est presque une fatalité, un vice de fabrication que tu aurais eu à la naissance. Tu penses que tout le monde est heureux, sauf toi, et cela malgré tous tes efforts. Tu démissionnes…

Que ce soit la faute des autres, la tienne ou celle du destin, dans les trois cas, tu arrives à te convaincre que le bonheur et la plénitude ne sont pas pour toi.

 

Fous-toi la paix !

Et découvre enfin ce dont tu as besoin

● Assume la frustration. C’est un acte radical : désormais, tu arrêteras de courir en tous sens pour combler le vide qu’il y a en toi. Et commence à t’écouter pour de vrai.

● Derrière ta frustration se cache un trésor : ce que tu cherches n’est pas une sortie de plus ou un nouveau pantalon, mais quelque chose de plus vrai, plus entier, que la sortie et le pantalon ne pourront jamais combler.

● Ce que tu cherches n’est pas ce qui te comble. Ton besoin est plus vrai, plus entier, et il mérite d’être écouté. Si tu le reconnais, il sera un ami qui te donnera des indications pour mener ta vie d’une manière qui te satisfasse.

● Les nourritures matérielles, émotionnelles, spirituelles que tu cherches vraiment sont celles qui peuvent te combler. A travers les exercices que je te propose, tu apprendras à découvrir ce que tu veux vraiment.

 

 

1. QU’EST-CE QUE TU CHERCHES ?

NOURRIS TON AVIDITÉ !

Ferme les yeux. Souviens-toi de moments récents où tu t’es enfin senti.e satisfait.e, comblé.e. Tu risques d’être déconcentré.e par ce qui vient : marcher dans le silence, écouter de la musique, appeler un ami, prendre un café sur une terrasse, nager… T’accordes-tu le droit de pratiquer ces « petites choses » qui te procurent un sentiment de plénitude parce qu’elles te nourrissent en profondeur ? Décide de leur laisser plus de place dans ta vie. A travers cet exercice, comprends que seuls peuvent te combler ces petits moments que tu as tendance à mépriser, à considérer comme dérisoires, à assimiler à une perte de temps. Or, ces moments reflètent un besoin profond en toi que tu n’écoutais pas assez. Ils doivent devenir une construction fondamentale de ton existence.

 

2. LE RITUEL DE L’APPRÉCIATION

On accomplit quantité d’actions d’une manière mécanique qui nous assèche, nous appauvrit, nous frustre. Par exemple, habiller le petit dernier pour aller à l’école, éplucher les légumes du dîner, arroser les plantes. Choisis l’une de ces actions (ou une autre qui lui est équivalente) et prends le temps de la réaliser en l’appréciant. Tu n’iras pas forcément moins vite mais, plutôt que de te focaliser sur la tâche elle-même, rentre dans toutes les émotions agréables que tu ressens. Il y a, en chaque situation, une part de beauté, d’émotion, qui ne demande qu’à se découvrir. Quand tu as terminé, remercie pour ce moment de bonheur que tu as vécu dans une tâche aussi banale que tu exécutes chaque jour.

 

3. LES QUALITÉS QUI TE NOURRISSENT

Au fond, de quoi as-tu besoin ? Autrement dit, qu’est-ce qui te donne de la joie? Le rire, la tendresse, le courage, l’action ? Les réponses à cette question varient au fil des jours, voire au cours d’une journée. Ferme les yeux et laisse venir à toi les deux qualités qui, à cet instant, te combleraient. Est-ce l’amour et la tendresse ? Convoque-les ! Appelle un proche dans cette intention très précise et laisse la conversation irradier et te nourrir. Ne bavarde pas mécaniquement ! Cette tendresse, tu peux aussi te l’offrir : fais-toi plaisir, va te promener ou écoute une musique qui te plaît, sans penser à autre chose qu’à la joie qu’elle te procure. Par cet exercice, tu redeviens acteur.rice de ta vie. Une fois que tu as identifié ce qui t’apportera ici, tout de suite, de la joie, envisage l’action à mettre en œuvre pour vivre ce moment. Il s’agit d’actions simples qui suffisent à nourrir le vide, à combler l’avidité.

 

4. S’ENRACINER DANS LA TERRE

Cet exercice peut s’effectuer en quelques minutes, en une demi-heure ou même plus. La seule règle est ton ressenti.

Si tu es debout, concentre ton attention sur tes pieds, en contact avec le sol.

Si tu es assis.e ou allongé.e, laisse ton attention aller là où ton corps rencontre la terre, le sol.

Autorise-toi à être attiré.e par la terre, à sentir que tu peux t’y enraciner par tous les points de contact que tu as avec elle.

Ancre-toi et sens-la te nourrir.

Si cela t’aide, visualise des racines qui sortent de ton corps comme d’un arbre et rentrent profondément dans le sol pour en absorber les nutriments, les rapporter à toi et régénérer chaque cellule de ton corps grâce à la puissance nourricière de la terre. ■