Juillet 2025

 

« DANS UN MONDE QUI S’ACCELERE, ECRIRE EST UN GESTE D’AVENIR, ESSENTIEL ET RASSEMBLEUR »

 

Nathalie COLLIN https://labodes)^=histoires.com/

 

Article paru dans Le Monde - Dimanche 18 - Lundi 19 mai 2025

 

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Nathalie Collin, directrice générale adjointe du Groupe La Poste, plaide pour le maintien de l’écriture manuscrite, dans une ère du tout-numérique où nos échanges sont brefs

 

A l’heure  l’instantanéité numérique règne sur nos échanges, l’écrit s’impose plus que jamais. Ecrire nous façonne, nous relie. C’est un patrimoine vivant, un socle commun. Célébrons ensemble ces valeurs, et redécouvrons le plaisir d’écrire. La lettre manuscrite, c’est celle que l’on confie à La Poste pour dire l’essentiel, c’est celle que l’on garde et que l’on relit des années plus tard. Elle impose son propre rythme, donne corps au lien, s’inscrit dans la durée. Ce geste devenu rare – et pourtant si structurant pour notre pensée – mérite d’être remis à l’honneur.

       A l’ère du tout-numérique, nos communications deviennent brèves, utilitaires. Ecrire une lettre, c’est ralentir. Choisir ses mots. Les habiter. Imaginer leur effet sur celui ou celle qui les recevra. Ce geste simple est aussi une exigence : celle de l’attention, du soin, de l’écoute. Une forme de don.

       Recevoir une lettre, c’est suspendre le temps, lire avec lenteur et attention les mots que l’on reçoit, les émotions couchées sur le papier. L’enveloppe, le timbre, l’écriture : chaque détail transforme l’échange en un moment unique. Précieux.

 

Outil d’inclusion

 

Depuis toujours, l’écrit rapproche. Les grandes correspondances ont nourri l’histoire, la pensée, les émotions. Aujourd’hui encore, écrire – et recevoir – une lettre, c’est créer un lien direct, intime, entre générations, entre territoires. Accessible à tous les âges, en tout lieu, le courrier est un puissant outil d’inclusion. Il ouvre un espace d’expression authentique, inscrit dans nos racines culturelles.

       A La Poste, nous ne faisons pas qu’acheminer des lettres : nous cultivons le lien. Cet engagement est au coeur de notre mission, pour que l’écrit soit à la fois mémoire partagée et promesse d’avenir. La Fondation La Poste incarne pleinement cette vocation. Elle soutient la création littéraire, l’écriture de soi, les échanges épistolaires ; elle remet chaque année des prix littéraires et accompagne de nombreux projets à dimension sociale, pédagogique et inclusive. C’est cette conviction que l’écrit a un rôle majeur à jouer dans nos vies qui nous pousse à organiser, le 21 mai, l’événement « Ecrivons avec La Poste ». Dans cinq bureaux emblématiques, à Paris, Nice, Lille, Lyon et Toulouse, chacun est invité à écrire des cartes postales, à participer à des ateliers d’écritures, à découvrir les calligraphies du monde.

       Le 21 mai, c’est une journée pour remettre l’écriture au coeur du quotidien. Une fête ouverte, intergénérationnelle, vivante. C’est aussi une façon de réaffirmer le rôle de La Poste comme acteur de proximité, plus essentiel que jamais face aux grandes transitions : numérique, écologique, démographique, territoriale et sociale. Car, dans ce monde en mutation, c’est le lien humain qui fait la différence. Et ce lien : l’écrit le porte.

       Alors que l’intelligence artificielle transforme nos usages et nos relations, prendre le temps d’écrire devient un acte d’engagement. Retrouver l’écrit, c’est retrouver du sens. C’est se dire, se comprendre, se transmettre.

       C’est aussi se retrouver soi-même. Le 21 mai,  La Poste vous donne rendez-vous pour célébrer ce geste essentiel, sensible, universel. La Fête de l’écrit n’est pas un regard tourné vers le passé : c’est une invitation à croire en l’avenir. Parce qu’écrire, c’est transmettre.parce qu écrire, c’est croire en demain. Ecrivons pour créer du lien. Pour mieux nous comprendre. Pour mieux nous projeter. L’écrit nous rapproche et, s’il est mémoire, il est aussi promesse.

 

Nathalie Collin est directrice générale adjointe du Groupe La Poste, chargée de la branche Grand Public et numérique

 

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Article paru dans Le Monde - Dimanche 18 - Lundi 19 mai 2025

 

« ÉCRIRE POUR CONSTRUIRE UNE SOCIETE PLUS JUSTE » 

 

Laurent KEISER https://labodeshistoires.com/

 

Lauent Keiser, président du Labo des histoires, rappelle les vertus de l’écriture

 

Depuis 2011, le Labo des histoires, association nationale d’intérêt général, a organisé pour les enfants, les adolescents et les jeunes adultes plus de 3000 ateliers d’écriture par an. Ces ateliers, qui ont déjà réuni 400 000 jeunes, démontrent que l’écriture peut briser les barrières sociales et donner une voix en particulier à ceux qui sont éloignés des pratiques culturelles.

       Le Labo des histoires est fier de célébrer la Fête de l’écrit qui promeut l’écriture comme un outil puissant d’expression et de transformation sociale. Nous croyons que la voix de chaque jeune, quelque soit son niveau de langue, mérite d’être entendue. L’écriture créative favorise la connaissance de soi et la compréhension des autres, des éléments cruciaux pour construire une société plus juste et plus ouverte.

       Chaque jeune qui écrit dans un atelier du Labo des histoires est le reflet de notre société : habitants en zone rurale, en quartier prioritaire, dans l’Héxagone ou en outre-mer ; écoliers, étudiants, jeunes en parcours de soins ou sous main de justice, en situation de décrochage scolaire ; passionnés d’écriture ou réfractaires.

       L’écriture leur permet de verbaliser leurs émotions, d’échanger des points de vue, de s’évader et de renouer avec un moyen d’expression crucial pour bâtir des ponts avec le monde qui les entoure et celles et ceux qui le peuplent.

       Nous appelons chacun à rejoindre ce mouvement pour une société plus inclusive, où l’écriture est un outil de confiance et d’émancipation. Ensemble, nous pourrons faire une différence et construire un avenir où chaque jeune est valorisé. Et je formule un vœu : que la Fête de l’écrit trouve durablement sa place dans nos calendriers, car elle est celle d’une valeur fondamentale de notre pays : la liberté d’expression.

Laurent Keiser est président de l’association Labo des histoires https://labodeshistoires.com/