Janvier 2025

 

CHRONIQUES D’UNE QUINZAINE AUGUSTE. 7 .Le silence

 

Par Guy CODA  Peintre et illustrateur français CLIC, codaguy3@gmail.com

 

Guy Coda avait déjà publié ici trois articles :

 Coda Guy (2022), Citoyen du monde, planté dans un arbre, prêt à l’accueil de tout un chacun 

 Coda Guy (2022) Mon rapport à l’art avec des images étayant mon propos

  Coda Guy (2024), Le poids des mots 

 

La présente contribution, à voir comme celle d’un artiste s’exprimant à ce titre,

 est en parties successives, dont chacune porte son adresse web,

et qui sont regroupées à l’adresse CLIC

 

1 / Les arbres, 2/ L’oiseau, 3/L’humanité,  4/Les gens, 5 /les codes,

6/ Le jardin extraordinaire, 7/ Le silence

 

7-LE SILENCE

 

  Si vous me demandiez ce qui m’a le plus manqué ces cinquante dernières années, je répondrais sans hésiter : le silence !

 

   Mais soyons précis : pour moi, le silence est tout ce qui ne contient pas de sons liés à l’activité humaine. Et pour le dire autrement : le bruit du vent dans les branches, le son de la pluie sur le toit, le chant des oiseaux, la fuite d’un chevreuil dans les bois, la chute d’une pierre dans la montagne, le bruit du ressac sur la plage et le cri des mouettes, voilà ce qui, pour moi, est le VRAI silence.

 

   De nos jours ces merveilleux sons que nous offre la nature sont toujours là bien sûr, encore que certains d’entre eux, comme le chant des oiseaux, soient en train de régresser sérieusement, avant de disparaitre... Mais sont-ils encore perceptibles dans le concert assourdissant des nuisances sonores de notre société industrielle ? Existe-t-il encore un seul endroit au monde qui ne soit pas touché par cette pollution ?

 

Vous me répondrez qu’on peut toujours s’éloigner des grandes métropoles et des grands axes routiers, qu’on peut aller camper au somment de l’Everest ou de l’Aconcagua, dans un coin du Sahara ou du désert du Takla-Makan, au pôle Nord ou au beau milieu de l’antarctique. Sûrement. Mais vous ne serez pas épargnés pour autant. Vous serez toujours rattrapés, a minima par le bruit d’un avion qui passe.

 

Certes, l’activité humaine a un sens, et elle est d’autant plus nécessaire dans un monde où les besoins augmentent au rythme de l’explosion démographique. Il faut nourrir, loger, soigner, employer des milliards d’individus. Et ce ne sont ni les mouettes ni les chevreuils qui peuvent s’en charger…

Alors quelle solution ? Devrons-nous faire appel, là aussi, à l’ IA  pour qu’elle nous invente un vrai beau silence virtuel ?

 

Chartres, le 08 septembre 2024