Décembre
2024
CHRONIQUES D’UNE QUINZAINE AUGUSTE. 6.Le
jardin extraordinaire
Par Guy CODA
Peintre et illustrateur français CLIC,
codaguy3@gmail.com
Guy Coda avait déjà publié ici trois articles :
Coda Guy (2022), Citoyen du monde, planté
dans un arbre, prêt à l’accueil de tout un chacun
Coda Guy (2022) Mon rapport à l’art avec
des images étayant mon propos,
Coda
Guy (2024), Le poids des mots
La présente contribution, à voir comme
celle d’un artiste s’exprimant à ce titre, est en parties successives
, dont chacune porte son adresse web, et
qui sont regroupées à l’adresse CLIC
1 : Les arbres, 2/ L’oiseau, 3/ L’humanité, 4/Les
gens, 5 /les codes, 6/ le jardin extraordinaire
6-LE JARDIN EXTRAORDINAIRE
Oui, Il existe ! C’est le
jardin d’horticulture Eugène Heurtault. Il se trouve à la limite entre Chartres
et Lèves, tout près de ce viaduc désaffecté mais néanmoins si
impressionnant qu’on pourrait croire à un travail de romain !
Dans ce jardin, bien sûr, il y a des
canards, qui ne parlent pas anglais, mais surtout plus de 120 espèces
différentes d’arbres : Magnolia, sequoia, cyprès chauve, ginkgo biloba,
désespoir des singes, sapin de Nordmann, bouleau de l’Himalaya, bambous, et
tant d’autres. Le rendez-vous incontournable de ceux qui aiment les arbres.
Ce petit paradis végétal s’articule
autour d’un plan d’eau recouvert d’une couche verte de lentilles qui en
masquent totalement la surface. On pourrait bien s’y tromper en marchant dessus
comme sur du gazon tant elle est dense. Et en l’occurrence on pourrait bien s’y
tremper ! Mais des panneaux d’avertissement dissuadent le promeneur trop
optimiste.
S’il est un lieu où l’on peut goûter
à la sérénité, c’est bien celui-là, à l’ombre de cette magnifique arborescence
peuplée de sujets beaux, chacun, de leur singulière perfection. Ici règnent
ordre et beauté. Ce qui domine est un sentiment d’équilibre, d’harmonie, de
tranquillité.
Et pourtant…Ces créatures
majestueuses qui frissonnent de plaisir à la moindre brise sont-elles aussi
pacifiques qu’elles le paraissent ?
Rien n’est moins sûr, car malgré l’apparence
si paisible de ce monde végétal, de silencieux combats agitent nos sous-bois,
nos taillis, nos forêts.
Une lutte
sans pitié se livre chaque jour : il n’y a pas de place pour tous, et
certaines cohabitations sont impossibles.
Des espèces
invasives colonisent des portions de territoire au détriment des espèces
locales, des plantes parasites sucent le sang de leur hôte involontaire, les
gros étouffent les petits.
Affrontements poids lourds-poids plume,
parasitisme, conflit d’espèce, sans oublier les plantes carnivores, nos frères
des forêts n’échappent pas à la règle. Le « struggle for life » n’est
pas l’apanage des humains ou des animaux.
Mais si ces affrontements existent,
c’est parce que la vie existe. Ils ne sont que la conséquence de la dynamique
du monde. Sans eux, nous ne serions pas.
Et puisque, tous confondus, humains, animaux,
végétaux, nous avons néanmoins choisi de vivre, nous ne pouvons échapper à ces
affrontements.
Ce serait mission impossible.
A moins que l’homme, avec son
cerveau surdéveloppé, puisse trouver une solution à ce dilemme.
On peut toujours rêver…