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 «POUVOIR BIEN VIEILLIR AVEC UN HANDICAP »,trimestriel GIPHV. N°12; 04, 2007

 Editeur :Henri Charcosset, E-Mail : charcohe@club-internet.fr                                                      

 Site web : http://bien.vieillir.club.fr/index.htm

 

VOCATION INSTITUTEUR. MAITRE D’ECOLE, AU SERVICE DES ENFANTS 

 

Jean et Claudia  POMMATAU

 

Nés dans deux petites communes rurales , Champdor dans l’ Ain pour Jean (10 avril 1931), Varennes sous Dun en Saône et Loire pour Claudia ( née Loison le 15 février 1930).                                                 °°°°°°°°°°°°°)

 

Retraité depuis 20 ans de l’enseignement primaire, je (Jean) suis d’une famille d’enseignants. Je n’ai pas moins compté 30 instituteurs, professeurs morts ou vivants dans ma famille. Mon grand-père, hussard de la république instruisait 70 gamins du CP au certificat d’études du 2 novembre à Pâques (car nombre d’entre eux travaillaient aux champs durant la période estivale) à Montcey dans la Bresse profonde.

         Mon père et ma mère avaient un poste double dans le Bugey. Outre le métier d’instituteur, mon père exerçait les métiers de secrétaire de mairie et d’arpenteur. Comme au début de ma carrière l’instituteur d’alors était respecté. Il détenait le savoir et avec le curé était un rempart moral.

 

         Les temps ont bien changé. S’il n’est plus respecté l’enseignant est bien souvent insulté et même molesté. J’ai le plus grand respect pour ceux qui exercent dans les quartiers difficiles dans les ZEP. Avec ma femme enseignante, elle aussi qui a surtout opéré au cours préparatoire tandis que j’avais les élèves candidats en 6ème et au certificat d’études, nous avons enseigné 12 ans dans le Brionnais puis 23 ans dans le Beaujolais à la Chapelle de Guinchay. Pendant nos premières années de carrière nous organisions des fêtes scolaires afin de pouvoir financer des voyages de fin d’année. A La Chapelle nous avons créé les jeudis de neige qui devinrent les mercredis de neige puis les sorties de neige (qui occupaient plusieurs jours de la semaine). Avec des collègues tous bénévoles. On louait les skis, les réglait, on accompagnait les enfants dans l’autocar et on devenait moniteurs de ski sur les pistes.

         Peu d’accidents graves durant cette longue période, enthousiasme des enfants à profiter de la neige et du ski.

         Vers la même époque nous créâmes l’association sportive chapelloise avec ses 3 composants : le football, le ski et le basket.

 

         Mais revenons à l’école.

         Au début de notre carrière c’était le certificat d’études primaires élémentaires qui sanctionnait la fin des études obligatoires à 14 ans. Examen très sérieux puisqu’il fut l’un des rares où était appliqué la double correction. Examen qui demandait des connaissances sérieuses en arithmétique, grammaire, orthographe, rédaction et même en histoire géographie et sciences naturelles. Notons que 5 fautes en dictée étaient éliminatoires. Je ne peux m’empêcher de dire que de nombreux étudiants en faculté seraient sur le champ éliminés. Notre école accueillait tous les enfants, de tous les milieux, de toutes les races et religions, de tous les niveaux (physiques ou psychiques). On a eu des myopathes, des dégénérescents oculaires, des sourds et des caractériels. Des classes de perfectionnement étaient ouvertes pour combler les retards scolaires, apprendre les bases de la lecture et du calcul. Et l’on voyait certains enfants rentrer dans le cycle normal. Des psychologues aidés d'enseignants spécialisés faisaient du soutien pour les élèves en difficulté. Malheureusement ces classes de perfectionnement ont été supprimées et nombre d’enfants abandonnés à leur triste sort. Ne se plaint-on pas actuellement de l’illettrisme ?

 

     Claudia dans son cours préparatoire a eu le soutien d’une institutrice spécialisée qui intervenait pour les cas difficiles. Et bien dans cette période il n’y eut aucun redoublement dans sa classe, et tous ses élèves sachant lire ont eu accès au CE1. L’expérience devrait être généralisée dans les banlieues, les zones d’éducation prioritaires, le nombre d’élèves par classe devrait être limité et des instituteurs spécialisés devraient venir au secours des élèves en difficulté. Je suis sûr que par cette méthode on obtiendrait des résultats positifs.

      Les visites médicales étaient annuelles et révélaient des anomalies visuelles, auditives, vertébrales ou même des maladies comme la tuberculose, visites médicales qui touchaient les enfants et le personnel enseignant.

      Par suite du manque de médecins scolaires ces visites se sont malheureusement espacées dans le temps.

 

        Bref les temps ont changé.

       Il faut dire cependant que les programmes d’alors en mathématiques et en français étaient très riches, trop riches et visaient essentiellement une élite. Seuls les bons élèves allaient en 6ème (quand toutefois leur famille ne s’y opposait pas).

         Les temps ont changé mais notre amour pour notre métier n’a pas changé et aujourd’hui à 76 et 75 ans nous nous investissons encore dans des activités parascolaires telles que la bibliothèque pour les enfants (avec le conte), la sécurité routière et domestique et l’œuvre des pupilles de l’enseignement public.

         Je regrette de ne pas avoir relevé les nombreuses coquilles des élèves durant ma carrière de maître d’école.

         En voici une pourtant en puériculture au certificat d’études :

Alors qu’on demandait à l’impétrante quelle est l’espace entre deux tétées, elle répondit bravement 23 centimètres.

 

          Enseignants : le recrutement.

A l’origine le recrutement des enseignants se faisait à l’issue de la 3ème dans les cours complémentaires. La gratuité des études attirait beaucoup d’élèves issus des classes populaires: fils de paysans, d’ouvriers, de mineurs, de petits commerçants. Les études, 4 ans (seconde, première, sciences expérimentales et 4ème année) étaient sanctionnées par d’abord le brevet supérieur puis le baccalauréat et le CAP (certificat d’études pédagogiques).

Vers les années 1950 un concours fut ouvert à des candidats bacheliers, qui débouchait sur une formation professionnelle en 2 ans. Malheureusement la 2ème année fut bientôt consacrée à des remplacements d’instituteurs, car le métier était largement déficitaire.

Les temps ont bien changé. Les IUFM, Instituts de formation des maîtres, qui ont remplacé les écoles normales acceptent sur concours des étudiants titulaires du deug et de la licence. Il faut compter outre ses 3 ans à l’université 1 an de préparation au concours et 1 an à l’IUFM, soit bac+5. Ce qui exclut du système les plus pauvres ne pouvant s’offrir des études aussi longues à l’université. Alors que les EN accueillaient les plébéiens on voit les IUFM accueillir des licenciés de tout poil, des ingénieurs, des recalés de la fac, des mères de 3 enfants, bref des gens issus souvent de la bourgeoisie.

De plus, dans les EN il y avait une convivialité et une solidarité. On mangeait dans le même réfectoire, on dormait dans le même dortoir, on participait aux équipes sportives, jardinait et herborisait. Il y avait le bal de l’EN et toutes sortes de fêtes annuelles corporatives.

Aujourd’hui les élèves de l’IUFM ne sont plus internes. Ils se quittent après les cours et beaucoup s’ignorent. Beaucoup ignorent les grandes conquêtes sociales des instituteurs, le syndicat national des instituteurs et la fédération de l’éducation nationale, de même que la MGEN mutuelle générale de l’éducation nationale, de même que la MAIF mutuelle assurance instituteurs de France et sa branche prévention, la CAMIF coopérative adhérents mutuelle instituteurs de France.  

Bref les temps ont changé. Puis-je formuler un souhait ? C’est que tous ces étudiants, bientôt peut-être formés à l’université restent près de l’enfant , adolescent, et près du peuple.

 

         Deux choses encore  concernant l’école d’hier et d’aujourd’hui –

         Hier l’élève était soumis à un enseignement. Aujourd’hui l’enseignant digne de ce nom doit être au chevet de l’élève l’aidant à découvrir la langue et les sciences.

         Autre chose concernant la pédagogie : L’éducateur doit veiller à ce que le jeune réussisse dans un domaine même s’il est restreint, mineur (mais il n’y a pas de matières mineures) comme l’éducation physique, le dessin, la musique, les travaux manuels ou pratiques. En effet, il y a une dynamique de la réussite, comme il y a une dynamique de l’échec. Réussir quelque part c’est se valoriser, c’est exister, c’est couper la spirale de l’échec.

 

EXISTER VOILA LE MOT. Le jeune des banlieues brûle des voitures pour exister aux yeux des autres et à ses propres yeux.

 

         Pour me joindre par E-mail, via ma fille Joëlle, épouse Durand :   

                      joelle.durand@gtd.gcatrans.com