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                                                JANVIER 2008

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                       LE LIVRE TIBETAIN DE LA VIE ET DE LA MORT

 

Sogyal RINPOCHE

              Editions de la Table Ronde, (en américain : 1992), 574 pages

 

Extraits par Henri Charcosset , II,  page 121 à fin

 

 

Page 122-146

Evolutions, karma et renaissance

Page 122

En cette nuit décisive où le bouddha atteignit l’éveil, il y parvint, dit-on en plusieurs étapes. Dans la première, son esprit étant « recueilli et purifié, immaculé, libre de toute imperfection, souple, malléable, stable et inébranlable », il tourna son attention vers le souvenir de ses vies passées. Voilà ce qu’il nous dit de son expérience :

« Je me souviens de multiples existences antérieures : une naissance, deux naissances, trois, quatre, cinq… cinquante, cent… cent mille, dans diverses ères cosmiques. rien ne m’était  inconnu : le lien de naissance, le nom qui fut le mien, la famille dans laquelle je naquis et ce que j’accomplis. Je revécus les circonstances favorables et défavorables de chaque vie, ainsi que chaque mort. Je renaquis un nombre incalculable de fois. Je me souviens ainsi d’innombrables existences antérieures avec leurs caractéristiques précises et les circonstances particulières qui furent les leurs. C’est au cours de la première veille de la nuit que me vint cette connaissance . »

 

Depuis l’aube de l’histoire, la plupart des religions du monde ont accordé une place essentielle à la réincarnation et ont crû profondément en une vie après la mort. Les premiers chrétiens croyaient à la renaissance et cette foi persiste sous diverses formes, pendant une bonne partie du Moyen Age…

Page 123

Bien que le christianisme ait fini par rejeter la croyance en la réincarnation, on en trouve encore des traces dans la pensée de la Renaissance…. Et même chez un écrivain comme Balzac.

Page 125

Les témoignages récents de ceux qui déclarent se rappeler leurs vies antérieures forment à ce jour une littérature importante.

Page 127

Il existe aussi des exemples émouvants d’enfants qui se souviennent spontanément des détails d’une existence antérieure.

Page 129

Il y a les témoignages très émouvants de ceux qui ont connu une expérience de proximité de la mort. Un nombre étonnant de ceux qui ont vécu une expérience de cette nature ont acquis la conviction que la vie continue après la mort.

 

Page 131

Selon l’approche bouddhiste, l’argument principal « établissant » la vérité de la renaissance se fonde sur une compréhension profonde de la continuité de l’esprit.
Page 134

La vérité et la force motrice qui sous-tendent la renaissance constituent ce qu’on appelle le karma signifie littéralement « action » ; le karma est à la fois le pouvoir latent contenu dans les actions et le résultat de ses actions.

Page 147

Bardo est un mot tibétain qui signifie simplement « transition » : un intervalle entre l’achèvement d’une situation et le commencement d’une autre.

Page 166

L’ego se définit par l’absence d’une connaissance véritable de ce que nous sommes réellement…

Page 167

Tant que nous n’aurons pas démasqué l’ego, il continuera à nous berner, tel un politicien véreux claironnant sans fin de fausses promesses… L’ego se joue avec brio sur notre peur fondamentale de perdre le contrôle et sur notre crainte de l’inconnu…
Page 172

Vous réaliserez en fin de compte que l’attachement à un moi est la cause originelle de votre souffrance…. Il est important de toujours se rappeler ceci : le principe de mon ego veut dire qu’il n’y a jamais eu d’ego à l’origine, que cet ego n’a jamais expliqué. Cette réalisation est appelée le non-ego.

 

Deuxième partie : MOURIR Page 231-338

 

Page 234

J’ai découvert que, dans l’accompagnement à la mort, comme dans toutes les situations graves de la vie, deux qualités sont extrêmement utiles : le bon sens et l’humour. L’humour possède le remarquable pouvoir d’alléger l’atmosphère ; il permet de replacer le processus de la mort dans sa véritable perspective universelle, et de briser l’intensité et le caractère trop solennel de la situation.

Page 282

Lorsque vous êtes au chevet d’une personne mourante insistez toujours sur ce qu’elle a accompli et réussi. Aidez la à se sentir aussi positive et aussi satisfaite de sa vie que possible. Mettez l’accent sur ses qualités et non sur ses faiblesses.

Page 299

Au moment de la mort, abandonnez toute pensée d’attachement et d’aversion.

Page 311

Toutes les traditions religieuses considèrent que le fait de mourir en état de prière est extrêmement puissant… Aspirez de tout votre être à renaître soit dans un royaume pur soit en tant qu’être humain, mais dans le seul but de protéger, nourrir et aider autrui.

Page 319

Imaginez alors le moment de la mort comme une étrange frontière de l’esprit, un no man’s land au sein duquel nous pouvons soit ne pas comprendre la nature illusoire de notre corps et subir par conséquent un traumatisme émotionnel considérable en le perdant, soit découvrir la possibilité d’une liberté illimitée, une liberté qui trouve précisément sa source dans l’absence même de ce corps.
Page 330

La position pour mourir. La tradition recommande généralement de s’allonger sur le côté droit pour mourir, dans la position du « lion couché ». C’est la posture dans laquelle la main gauche repose sur la cuisse gauche ; la main droite est placée sous le menton, fermant la narine droite. Les jambes sont étendues et très légèrement repliées…

Troisième partie : MORT ET RENAISSANCE

 

Page 339-440

Même en ce qui concerne une personne ordinaire, le corps n’est pas habituellement déplacé avant un laps de temps de trois jours, car on ne peut jamais savoir si elle a atteint ou non la réalisation, ni à quel moment la conscience a quitté le corps. On dit que si le corps est touché en un endroit quelconque – si l’on fait par exemple une piqûre - la conscience peut être attirée en cet endroit précis. Il se peut qu’elle quitte alors la personne par l’orifice le plus proche au lieu de sortir par la fontanelle, ce qui lui vaudra une renaissance défavorable.

Page 355

La mort d’un maître. Mon maître Jamyang Khyentsé expira dans la posture du lion couché. Tous les signes attestaient qu’il était toujours en état de méditation, aussi personne ne toucha le corps pendant trois jours entiers. Je n’oublierai jamais l’instant où il sortit de sa méditation : ses narines s’affaissèrent, toute couleur quitta son visage et sa tête tomba légèrement sur le côté.

Page 357

Et cependant, un grand maître ne meurt jamais. Jamyang Khyentsé est ici ; il m’inspire alors que j’écris ces lignes. Il est la force, l’âme de ce livre et de tous mes enseignements. Il est le fondement, la base et l’esprit de tout ce que je fais. C’est lui qui continue, au plus profond de moi, à me montrer le chemin.

Page 389

Généralement, nous n’avons aucun choix de notre renaissance. Nous sommes attirés vers le lieu de notre naissance « aussi inexorablement qu’un oiseau pris au piège d’une cage »

Page 393

Il n’est jamais trop tard pour venir en aide à une personne, même si elle est décédée depuis très longtemps… Même si une personne a atteint l’éveil et est devenue bouddha, elle aura encore besoin de tout le soutien que nous pourrons lui apporter dans son œuvre pour le bien des êtres.

Page 396

Les pratiques de méditation et les prières ne sont pas les seules façons de venir en aide aux personnes décédées. Nous pouvons faire en leur nom des dons à des œuvres charitables, afin d’assister les malades et les déshérités…

Page 397

La conscience de la personne décédée est clairvoyante et sept fois plus lucide que dans la vie. Cela peut être cause soit de grande souffrance, soit de grand bienfait…. Quand le défunt retourne vers ceux qu’il a quitté, ou vers ceux que l’on a invités à pratiquer à son intention, il est capable, dans son nouvel état d’existence, non seulement de voir ce qui se passe mais également de lire directement dans les pensées.

Page 420

L’expérience de proximité de la vie. Son aspect le plus important est la transformation complète qu’elle opère souvent dans la vie, l’attitude, la carrière et les relations de ceux qui l’ont vécue. Leur crainte de souffrir et leur peur de mourir ne les quittent pas pour autant, mais ils perdent la peur de la mort en tant que telle ; ils deviennent plus tolérants et plus aimants ; ils commencent à s’intéresser aux valeurs spirituelles, au « chemin de la sagesse » et, généralement à une spiritualité universelle plutôt qu’au dogme d’une seule religion.

 

Quatrième partie. CONCLUSION page 443-476

 

Page 465

Nous sommes tous des bouddhas potentiels ; c’est notre désir à tous de vivre en paix et de mourir en paix…

Il est crucial aujourd’hui qu’une perspective éclairée de la mort et de son processus soit proposée dans tous les pays du monde, à tous les niveaux de l’éducation.

Page 471

L’entraînement spirituel est, après tout, la forme d’éducation la plus haute et d’une certaine façon la plus exigeante ; il doit être poursuivi avec le même engagement et la même application systématique que n’importe quel autre entraînement sérieux.