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JANVIER 2008
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LE LIVRE TIBETIN DE
Sogyal RINPOCHE
Editions de
(Version en américain parue
en 1992)
Extraits par Henri Charcosset ,
I , début à page 121
Page 31
Face à la mort, le désespoir ou l’euphorie ne sont
que des faux-fuyants. La mort n’est ni déprimante, ni séduisante, elle est tout
simplement une réalité de la vie…
Nous pouvons commencer ici et maintenant à découvrir
un sens à notre vie. Nous pouvons faire de chaque instant l’occasion de changer
et de nous préparer - de tout notre être, avec précision et l’esprit paisible –
à la mort et à l’éternité.
Dans l’approche bouddhiste, la vie et la mort sont
perçues comme un tout : la mort est
le début d’un autre chapitre de la vie. La mort est un miroir dans lequel
se reflète l’entière signification de la vie.
Apprenons à ne pas nous surcharger d’activités et de
préoccupations superflues mais au contraire, à simplifier notre vie toujours davantage.
La clé nous permettant de trouver un juste équilibre dans notre vie moderne est
la simplicité.
Page 61
Nous n’aurions aucune chance d’apprendre à connaître
la mort si elle ne se produisait qu’une seule fois, mais, heureusement, la vie
n’est rien d’autre qu’une danse ininterrompue de
naissances et de morts, une danse du changement… Ces changements, ces petites
morts sont nos liens vivants avec la mort : ils en sont le pouls, le
battement de cœur, et nous incitent à lâcher tout ce à quoi nous nous accrochons.
C’est donc maintenant, dans cette vie, qu’il nous faut travailler avec le
changement : c’est le vrai moyen de nous préparer à la mort.
Tout ce que la vie contient de douleur, de
souffrance et de difficulté peut être perçu comme autant d’occasions qui nous
sont offertes pour nous conduire, graduellement, à une acceptation émotionnelle
de la mort. Seule notre croyance en la permanence des choses nous empêche de
tirer la leçon du changement…
L’impermanence étant pour nous synonyme d’angoisse,
nous nous cramponnons aux choses avec l’énergie du désespoir, bien que tout
soit pourtant voué au changement. L’idée de lâcher prise nous terrifie, mais,
en réalité, c’est le fait même de vivre qui nous terrifie car apprendre à vivre, c’est apprendre à lâcher
prise….
Page 62
Prendre à cœur la réalité de l’impermanence, c’est
se libérer peu à peu de l’idée même d’une saisie, d’une croyance erronée et
nuisible en la permanence d’un attachement trompeur aux valeurs rassurantes sur
lesquelles nous avons tout bâti… Lâcher prise nous semblera plus naturel et
deviendra de plus en plus aisé…. Notre regard sur le monde s’en trouvera alors
radicalement transformé.
Page 64
Ainsi, chaque fois que les pertes et les déceptions
de la vie nous donnent une leçon d’impermanence, elles nous rapprochent en même
temps de la vérité : quand vous tombez d’une très grande hauteur, vous ne
pouvez qu’atterrir sur le sol de la vérité. Et si vous possédez la
compréhension née d’une pratique spirituelle, tomber ne constitue en aucun cas un désastre mais, au contraire, la
découverte d’un refuge intérieur.
Page 65
Si tout est impermanent, alors tout est
« vide ». C’est-à-dire sans existence intrinsèque, stable ou durable.
Et toutes choses, comprises dans leur véritable relation, sont vues comme dépendantes
mais interdépendantes.
Page 66
Si vous y regardez de près, rien ne possède
d’existence intrinsèque. C’est cette absence d’existence indépendante que nous
appelons « vacuité ».
Par une contemplation continue et un constant
entraînement au « lâcher prise »,
nous en viendrons à découvrir en nous même « cela », que nous ne
pouvons ni nommer, ni décrire, ni conceptualiser. Nous commencerons alors à
comprendre que « cela » est sous-jacent à tous les changements et à
toutes les morts du monde.
Page 70
N’est-ce pas là un mystère splendide et apaisant
que, par une contemplation continue et intrépide de la vérité du changement et
de l’impermanence, nous en venions lentement, dans la gratitude et la foi, à
nous retrouver face à la vérité de l’immuable, face à la vérité de la nature
immortelle et infinie de l’esprit ?
Page 77
Le bouddhisme propose une vision toujours
révolutionnaire à ce jour, à savoir que la
vie et la mort existent dans l’esprit et nulle part ailleurs. L’esprit est
révélé en tant que base universelle de l’expérience. Il est le créateur du
bonheur et le créateur de la souffrance, le créateur de ce que nous appelons la
vie et de ce que nous appelons la mort.
Lorsque nous disons « Bouddha », nous pensons en principe un dieu qui atteignit
l’éveil au VIème siècle avant notre ère et dont l’enseignement
allait devenir une voie spirituelle, voie que nous appelons aujourd’hui le
bouddhisme. Le terme Bouddha, cependant, possède un sens beaucoup plus profond.
Il désigne une personne – toute personne – qui s’est entièrement éveillée de
l’ignorance et s’est ouverte à son vaste potentiel de sagesse. Un bouddha est celui qui a mis un terme
définitif à la souffrance et à la frustration, et qui a découvert un bonheur et
une paix durables, impérissables…
Il est important de garder à l’esprit que Bouddha était un être humain comme vous et moi. Il ne s’est jamais attribué de statut divin ; il savait simplement qu’il possédait la nature de bouddha, le germe de l’éveil, et que tout être la possède également. La nature de bouddha est tout simplement le patrimoine de tout être sensible…
Il est dit que lorsque le Bouddha parvint à
l’illumination, son seul souhait fut de montrer au reste du monde la nature de
l’esprit, et de partager la totalité de ce qu’il avait réalisé…
Page 82
La nature de
bouddha
possède une qualité que n’a pas le ciel, celle de la clarté radieuse de la
conscience pure. Elle est simplement notre conscience claire, parfaite, de
l’instant présent, cognitive et vide, nue et éveillée.
« Bouddhiste » se dit “Nangpa”
en tibétain, ce qui signifie “tourné vers l’intérieur”, celui qui recherche la
vérité non pas à l’extérieur mais au sein de la nature de l’esprit. Tout
l’entraînement bouddhiste, tous ces enseignements n’ont qu’un seul but :
se tourner vers la nature de l’esprit et ainsi nous libérer de la peur de la
mort et nous aider à réaliser la vérité de la vie.
Page 85
Nous sommes tellement habitués à porter exclusivement
notre regard vers l’extérieur que nous avons pratiquement perdu tout accès à
notre être intime… Même l’idée de méditation peut être effrayant pour certains…
Page 87
L’éveil est une réalité. Qui que nous soyons, nous
pouvons réaliser la nature de l’esprit et découvrir en nous–même
ce qui est immortel et éternellement pur… Cette promesse ne s’adresse pas à une
élite mais à l’ensemble de l’humanité… La vérité spirituelle n’est ni
compliquée, ni ésotérique, elle relève du simple bon sens… Un bouddha n’est pas
une sorte de « surhomme » spirituel tout puissant, devenir bouddha
c’est devenir un être humain authentique.
Page 88
Du fait de l’importance excessive que dans notre
culture, nous accordons à l’intellect, nous imaginons qu’atteindre l’éveil exige
une intelligence supérieure. Au contraire, bien des formes d’agilité
intellectuelle ne font que nous aveugler davantage.
Page 89
C’est la
méditation qui purifiera peu à peu notre esprit ordinaire, démasquant et épuisant ses
habitudes et ses illusions pour que, le moment venu, nous puissions reconnaître
notre vraie nature.
Page 91
Apprendre à méditer est le plus grand don que vous
puissiez vous accorder dans cette vie. En effet, seule la méditation vous
permettra de partir à la découverte de votre vraie nature et de trouver ainsi
la stabilité et l’assurance nécessaire pour vivre bien, et mourir bien. La méditation est la route qui mène à
l’éveil.
Il existe dans le bouddhisme, d’innombrables
méthodes de méditation. Trois techniques parmi elles : « observer » la respiration,
utiliser un objet et réciter un mantra.
1. Page 105-106 « Observer »
la respiration.
Calmer l’esprit en travaillant habituellement sur la
respiration, accomplit en même temps automatiquement la pacification et
l’entraînement de l’esprit… Quand vous méditez, respirez normalement, comme à
l’accoutumée. Portez légèrement votre attention sur l’expiration. Chaque fois que vous expirez, laissez vous porter par le souffle. A chaque expiration,
vous lâchez prise et abandonnez toute saisie. Imaginez que votre souffle se
dissout dans l’espace de vérité qui pénètre tout. Chaque fois que vous expirez,
et avant l’inspiration suivante, vous découvrez qu’il existe un intervalle
naturel, une fois la saisie dissoute.
Reposez-vous dans cette brèche, dans cet espace
libre. Et lorsque vous inspirez de façon naturelle, n’accordez pas à
l’inspiration une attention particulière, mais permettez plutôt à votre esprit
de demeurer en paix dans l’intervalle ainsi révélé. Il est important quand vous
pratiquez, de ne pas vous laisser entraîner à un commentaire mental, ni à une
analyse ou à un bavardage intérieur…. Ce qui compte, c’est la pure présence…
A mesure que votre respiration deviendra plus
consciente, vous serez davantage présent ; vous rassemblerez tous les
aspects fragmentés de vous –même et trouverez la plénitude.
Plutôt que « d’observer » la respiration,
identifiez-vous graduellement à elle, comme si vous deviniez le souffle. Peu à
peu, la respiration, celui qui respire et l’acte de respirer deviendront un. La
dualité et la séparation s’évanouiront.
Ce procédé d’attention très simple filtre vos
pensées et vos émotions…. Pour certaines personnes une autre méthode sera plus
bénéfique.
2 Page 106-107 Utiliser un objet
Ce peut être un objet dont la beauté naturelle vous
inspire particulièrement, tels une fleur ou un
cristal. Mais un support qui évoque pour vous la vérité, comme par exemple une
image de Bouddha ou du Christ, ou plus particulièrement une photographie de
votre maître, est encore plus puissant.
3 Page 107-110 La récitation d’un mantra
La définition du mantra est ce qui protège l’esprit.
Cela qui protège l’esprit de la négativité ou encore cela qui vous protège de
votre propre esprit, est appelé mantra.
Quand vous vous sentez agité, désorienté, ou dans un
état de fragilité émotionnelle, réciter ou chanter un mantra de façon
inspirante peut modifier complètement votre état d’esprit, en transformant son
énergie et son atmosphère. Comment cela est-il possible ? Le mantra est
l’essence du son, et l’expression de la vérité sous forme de son…. Le mantra
que je recommande à mes étudiants est : OM AH HUM VAJRA
GURU PADMA SIDDHI HUM… Récitez la doucement, avec
une attention profonde, et laissez votre souffle, le mantra et votre
conscience, graduellement, ne faire qu’un. Ou bien chantez le avec inspiration
et détendez-vous dans le profond silence qui s’ensuit parfois.
Page 112-113
Entretenez
envers vos pensées et vos émotions une attitude bienveillante, ouverte et
généreuse,
car vos pensées sont en fait votre famille, la famille de votre esprit. Dujdour Rinpoché avait coutume de
dire : « Soyez à leur égard comme un vieil homme sage qui regarde
jouer un enfant. »
Bien souvent, l’on ne sait que faire de sa
négativité ou de certaines émotions perturbatrices… Quelles que soient les
pensées et les émotions qui se manifestent, laissez-les donc s’élever puis se
retirer, telles les vagues de l’océan… Ne vous attachez pas à elles, ne les
alimentez pas, n’essayez pas de les solidifier…Vous vous apercevrez que les
pensées sont comme le vent : elles viennent puis s’en vont. Le secret n’est pas de
« penser » aux pensées, mais de les laisser traverser votre esprit,
tout en gardant celui-ci libre de commentaire mental.
Page 115
Dans la méditation comme dans la vie, il nous faut
apprendre à demeurer libres de l’attachement aux bonnes expériences, et de
l’aversion envers les mauvaises.
Djudom Rinpoché
nous avertit du piège : dans votre pratique de la méditation, vous
pourriez faire l’expérience d’un état apathique semi-conscient,
« vaseux »,… : c’est une sorte de rêverie indolente. Ce n’est
réellement rien d’autre qu’une sorte de stagnation trouble, un état d’absence.
Comment émerger de cet état ? Réveillez-vous, expulsez l’air vicié de vos
poumons et dirigez votre conscience vers la clarté de l’espace pour vous
rafraîchir l’esprit. Tant que vous demeurez dans cet état de stagnation, vous
n’évoluerez pas. Aussi, à chaque fois que cet obstacle se produit, clarifiez
votre esprit. Il est important d’être aussi attentif et vigilant que possible.
Page 116
La gloire de la méditation n’est pas le fait d’une
méthode particulière, mais de l’expérience continuellement renouvelée de
présence à soi-même, dans la félicité, la clarté, la paix et, par dessus-tout,
dans l’absence totale de saisie… Plus vous ferez l’expérience de cette liberté,
plus il deviendra manifeste que l’ego est en train de disparaître, et avec lui
les espoirs et les peurs qui le maintenaient en vie ; et plus vous vous
rapprochez de la « sagesse de l’état sans ego », d’une générosité
infinie… Vous aurez finalement atteint votre vraie demeure, l’état de non-dualité.
Page 118
Après la méditation, il est important de ne pas céder à la tendance consistant à solidifier notre perception du monde. Quand vous revenez à votre existence quotidienne, permettez à la sagesse, à la vision profonde, à la compassion, à l’humour, à l’aisance, à la largeur d’esprit et au détachement nés de la méditation d’imprégner votre expérience.